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- egometDoyen
C'est clair, mais ce qui est surprenant, c'est que ça se soit passé dans un nouvel établissement. Le changement d'air aurait pu lui apporter de l'espoir. Mais apparemment ce n'est pas le cas. Je suis perplexe.dandelion a écrit:Se suicider sur son lieu de travail à la veille de la rentrée n’est en effet pas anodin.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- egometDoyen
Ergo a écrit:À l'époque où j'avais ouvert un fil sur le sujet, il y a quelques années, j'avais contacté divers syndicats et membres de CHSCT, parcouru divers compte-rendu CHSCT locaux et ministériels, une enquête de la MGEN etc. mais tout n'est pas toujours remonté. Apparemment, personne n'avait de chiffre fiable.Solovieï a écrit:Quelle horreur... Beaucoup de tristesse à imaginer (le peut-on ?) comment il en est arrivé là. Le choix du lieu laisse peu de doute sur le lien avec le travail...
Les annonces tragiques se succèdent, mais quelqu'un aurait-il les chiffres des suicides enseignants sur les dernières années ?
Après le suicide de Christine Renon, il y avait eu un CHSCT extraordinaire censé communiquer sur les chiffres, qui avait abouti au chiffre d'un peu plus d'un personnel par semaine victime de suicide, majoritairement dans la tranche d'âge 45-64 ans.
Lucien Marbœuf avait fait le point sur cela: https://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2019/11/09/chaque-semaine-en-france-un-prof-se-suicide.html
Depuis...
Il y a un autre problème méthodologique non évoqué dans l'article (enfin seulement par des guillemets). On compare les professeurs retrouvés sur leur lieu de travail avec la moyenne nationale. Quid des professeurs qui se suicident discrètement à la maison ou ailleurs? On a un nombre significatif de gens qui ont pris la décision d'envoyer un message. Et ce malgré le risque d'être découvert par ses élèves.
Et on parle de suicide de personnes d'âge mûr, alors que la plupart des suicides touchent des jeunes ou des très vieux.
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- Graisse-BoulonsNiveau 10
A mon sens il est très improbable qu'un " mauvais emploi du temps" puisse être a l'origine d'un acte aussi désespéré et aussi radical. Nous avons un travail a plein temps et les horaires où sont placées les heures en présence d'élèves ne sauraient avoir de caractère "maltraitant". Pour en arriver là, notre collègue a dû endurer d'autres choses...on ne saura pas.Oxford a écrit:Solovieï a écrit:Quelle horreur... Beaucoup de tristesse à imaginer (le peut-on ?) comment il en est arrivé là. Le choix du lieu laisse peu de doute sur le lien avec le travail...
Les annonces tragiques se succèdent, mais quelqu'un aurait-il les chiffres des suicides enseignants sur les dernières années ?
J'y arrive sans problème quand je vois l'edt qu'on a osé m'envoyer pour toute l'année à venir.
Maltraitance de ce p... de métier.
- SisypheHabitué du forum
Mais ce n'est pas ce que dit Oxford. Il souligne seulement la maltraitance dont un mauvais EDT est un des aspects. Un mauvais EDT n'est pas juste un manque de confort. Il empêche la préparation de cours corrects qui permettent au professeur d'être plus à l'aise dans ses classes et peut devenir la source d'un épuisement conduisant à la dépression. Le suicide est une des expressions de cette souffrance.
J'espère cependant Oxford que tu es plus exaspéré que désespéré par ton EDT. Si ce n'est pas le cas, va voir un médecin au premier signe d'alerte. Prends bien soin de toi.
J'espère cependant Oxford que tu es plus exaspéré que désespéré par ton EDT. Si ce n'est pas le cas, va voir un médecin au premier signe d'alerte. Prends bien soin de toi.
- Calypso64Niveau 10
c'est d'une tristesse
- epekeina.tes.ousiasModérateur
La question de l'emploi du temps dans une école primaire et avec des CE2-CM1 me paraît improbable.
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Si tu vales valeo.
- CasparProphète
Sisyphe a écrit:Mais ce n'est pas ce que dit Oxford. Il souligne seulement la maltraitance dont un mauvais EDT est un des aspects. Un mauvais EDT n'est pas juste un manque de confort. Il empêche la préparation de cours corrects qui permettent au professeur d'être plus à l'aise dans ses classes et peut devenir la source d'un épuisement conduisant à la dépression. Le suicide est une des expressions de cette souffrance.
J'espère cependant Oxford que tu es plus exaspéré que désespéré par ton EDT. Si ce n'est pas le cas, va voir un médecin au premier signe d'alerte. Prends bien soin de toi.
Le collègue était PE donc ça ne doit pas être une question d'emploi du temps mais il peut y avoir eu la goutte d'eau qui...dans l'organisation de sa nouvelle école.
Une bien triste nouvelle en tout cas.
- Reine MargotDemi-dieu
En effet mais il est possible qu'une affectation très éloignée ait joué un rôle aussi. Ca peut rendre la vie impossible à certains (dit celle qui faisait 125 bornes par jour, entre deux établissements situés aux deux extrémités d'un département, un le matin, un l'après-midi, en mangeant dans sa voiture)
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- CasparProphète
Reine Margot a écrit:En effet mais il est possible qu'une affectation très éloignée ait joué un rôle aussi. Ca peut rendre la vie impossible à certains (dit celle qui faisait 125 bornes par jour, entre deux établissements situés aux deux extrémités d'un département, un le matin, un l'après-midi, en mangeant dans sa voiture)
Oui effectivement. Pour l'équivalent des TZR chez les PE, j'ai oublié le terme, ça peut aussi être quatre écoles différentes par semaine (une par jour), jamais les mêmes chaque année et cela pendant des années.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
“Brigadiers”…
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Si tu vales valeo.
- zigmag17Guide spirituel
Le suicide est un acte désespéré et ultime qui est la somme de tant de facteurs qu'une bonne part d'entre eux peut nous échapper.
Qu'il ait lieu sur son lieu de travail est un symbole fort et un signe en soi envoyé à l'institution.
Cette institution maltraite ses agents, ce n'est pas nouveau.
Le geste fatal du collègue trouve forcément une part de sa source dans le domaine professionnel.
Ce n'est peut-être pas l'edt en effet.
Mais l'edt participe de la maltraitance institutionnelle quand il rend une année scolaire entière difficile, et par contre-coup l'année hors établissement également.
Etre effondré quand on reçoit son edt ça arrive, il n'y a qu'à lire certains témoignages sur les fils dédiés .
Ceux qui ne comprennent pas n'ont sans doute pas eu à subir de genre de désagrément .
Cela ne fait pas tout un état d'esprit mais cela peut y participer fortement.
Pensées au collègue, à ses amis et à sa famille.
Courage Oxford
Qu'il ait lieu sur son lieu de travail est un symbole fort et un signe en soi envoyé à l'institution.
Cette institution maltraite ses agents, ce n'est pas nouveau.
Le geste fatal du collègue trouve forcément une part de sa source dans le domaine professionnel.
Ce n'est peut-être pas l'edt en effet.
Mais l'edt participe de la maltraitance institutionnelle quand il rend une année scolaire entière difficile, et par contre-coup l'année hors établissement également.
Etre effondré quand on reçoit son edt ça arrive, il n'y a qu'à lire certains témoignages sur les fils dédiés .
Ceux qui ne comprennent pas n'ont sans doute pas eu à subir de genre de désagrément .
Cela ne fait pas tout un état d'esprit mais cela peut y participer fortement.
Pensées au collègue, à ses amis et à sa famille.
Courage Oxford
- OxfordNeoprof expérimenté
Sisyphe a écrit:Mais ce n'est pas ce que dit Oxford. Il souligne seulement la maltraitance dont un mauvais EDT est un des aspects. Un mauvais EDT n'est pas juste un manque de confort. Il empêche la préparation de cours corrects qui permettent au professeur d'être plus à l'aise dans ses classes et peut devenir la source d'un épuisement conduisant à la dépression. Le suicide est une des expressions de cette souffrance.
J'espère cependant Oxford que tu es plus exaspéré que désespéré par ton EDT. Si ce n'est pas le cas, va voir un médecin au premier signe d'alerte. Prends bien soin de toi.
Au moins il y a quelqu'un qui a compris ce que j'ai écrit.
Le pauvre collègue a mis fin à ses jours sur son lieu de travail, c'est révélateur.
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Tutti i ghjorna si n'impara.
- Choup90Niveau 10
Ça m'a étonnée aussi.egomet a écrit:C'est clair, mais ce qui est surprenant, c'est que ça se soit passé dans un nouvel établissement. Le changement d'air aurait pu lui apporter de l'espoir. Mais apparemment ce n'est pas le cas. Je suis perplexe.dandelion a écrit:Se suicider sur son lieu de travail à la veille de la rentrée n’est en effet pas anodin.
Je trouve que ça ressemble à un collègue qui participe au mouvement dans l'espoir de reprendre un peu d'air, et qui, l'avant-veille de la rentrée, se dit qu'en fait, ça ne sera pas possible…
On ne fait que spéculer et on ne saura probablement jamais. Mais quel malheur, dans tous les cas…
Le malaise chez les PE est immense. Encore plus que celui (déjà grand) que j'ai ressenti en salle des profs, quand j'étais en lycée (ceci dit, j'ai l'impression qu'il s'est accentué avec la réforme du lycée). Je ne sais pas combien de temps ça va durer, combien de gestes désespérés il faudra, pour qu'on prenne conscience de l'ampleur du problème.
- IridianeFidèle du forum
Ça m’est arrivé de demander une mutation pour « reprendre un peu d’air » à l’issue d’une année où j’avais pris trop de choses (heures sup, PP, responsabilités diverses…). J’étais convaincue que le fait d’arriver dans un nouvel établissement, où je ne serais pas connue et où on n’attendrait rien de moi (du moins pas l’investissement dont j’avais fait preuve dans mon ancien bahut), allait me sauver de l’épuisement et de la détresse dans laquelle je me trouvais. Dès la pré rentrée j’ai compris que ce ne serait pas le cas - à l’usage le nouveau lycée s’est avéré détestable, au reste, ce qu n’a rien arrangé, mais je suis certaine que s’il avait été très bien ç’aurait été pareil, à quelques semaines près. Je suis partie en arrêt maladie pour épuisement professionnel en décembre et je n’ai pas remis les pieds au lycée - plus jamais, d’ailleurs, puisqu’ensuite je suis partie en thèse (ce qui était prévu de longue date) et j’ai enseigné dans le supérieur. Mais tout cela pour dire que, si la détresse peut parfois être liée à une mauvaise conjoncture dans un établissement, ce n’est pas le cas le plus fréquent : les conditions sont globalement mauvaises, et quand on n’en peut plus, on n’en peut plus, et le meilleur établissement ne pourra souvent rien y changer…
PS : tout cela pour dire aussi que, au moindre signe de détresse, il faut consulter, vraiment. Quand je suis allée voir le médecin parce que je n’avais pas réussi à aller au lycée (je ne dormais plus et je pleurais dans les transports), il m’a directement arrêtée deux mois. J’étais stupéfaite et j’ai protesté. Mais il m’a dit « c’est ça, ou vous n’arriverez plus jamais à rien, il ne faut pas plaisanter avec le surmenage, ça peut mener très loin ». Je ne le remercierai jamais assez.
PS : tout cela pour dire aussi que, au moindre signe de détresse, il faut consulter, vraiment. Quand je suis allée voir le médecin parce que je n’avais pas réussi à aller au lycée (je ne dormais plus et je pleurais dans les transports), il m’a directement arrêtée deux mois. J’étais stupéfaite et j’ai protesté. Mais il m’a dit « c’est ça, ou vous n’arriverez plus jamais à rien, il ne faut pas plaisanter avec le surmenage, ça peut mener très loin ». Je ne le remercierai jamais assez.
- SolovieïNiveau 10
Il est peu probable qu'un problème d'EdT soit lié à ce passage à l'acte puisque notre regretté collègue enseignait au primaire... Cela a été rappelé, et certains continuent de parler d'EdT...
@Iridiane : tu as tout à fait raison, un certain nombre de médecins sont maintenant formés à repérer et considérer le surmenage. Je pense aussi qu'il y a une meilleure prise de conscience (et certainement des études circonstanciées) des conséquences néfastes du surmenage sur de multiples paramètres de notre santé. Et surtout ne pas hésiter à le dire à nos interlocuteurs : "je suis/j'étais malade à cause du travail." Ce n'est pas la faute à pas de chance ou à une mauvaise hygiène de vie, c'est la faute du travail (qui peut par ailleurs imposer une hygiène de vie déplorable).
Quoi qu'il en soit, on ne saura jamais ce qui a conduit à cela et au passage à l'acte. Il ne sert à rien de spéculer sur l'état d'esprit du collègue. Il me semble plus pertinent de tourner nos regards (courroucés) vers l'institution. D'où l'importance d'une enquête (externe, comme l'a précisé quelqu'un).
@Iridiane : tu as tout à fait raison, un certain nombre de médecins sont maintenant formés à repérer et considérer le surmenage. Je pense aussi qu'il y a une meilleure prise de conscience (et certainement des études circonstanciées) des conséquences néfastes du surmenage sur de multiples paramètres de notre santé. Et surtout ne pas hésiter à le dire à nos interlocuteurs : "je suis/j'étais malade à cause du travail." Ce n'est pas la faute à pas de chance ou à une mauvaise hygiène de vie, c'est la faute du travail (qui peut par ailleurs imposer une hygiène de vie déplorable).
Quoi qu'il en soit, on ne saura jamais ce qui a conduit à cela et au passage à l'acte. Il ne sert à rien de spéculer sur l'état d'esprit du collègue. Il me semble plus pertinent de tourner nos regards (courroucés) vers l'institution. D'où l'importance d'une enquête (externe, comme l'a précisé quelqu'un).
- Solveig24Niveau 3
Solovieï a écrit:Il est peu probable qu'un problème d'EdT soit lié à ce passage à l'acte puisque notre regretté collègue enseignait au primaire... Cela a été rappelé, et certains continuent de parler d'EdT...
Il ne s'agit pas d'EDT comme dans le secondaire mais les PE ont aussi le risque d'avoir des EDT épuisants et démoralisants. Des collègues ont eu des postes sur plusieurs écoles, par exemple sur trois écoles, avec un jour en Petite Section (décharge de direction), deux jours en CP (décharge de direction), un jour en CM (complément de temps partiel)...
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Mais là, l'article explique qu'il devait prendre une classe de CE2-CM1 à la rentrée dans cette école.
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Si tu vales valeo.
- LilypimsGrand sage
Quelle tristesse encore...
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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- DeliaEsprit éclairé
L'article précise qu'il dirigeait l’école de Saint-Hilaire-la-Gravelle l'année précédente. Passer de directeur à simple prof peut être perçu comme une dégradation, une punition AMHA.epekeina.tes.ousias a écrit:Mais là, l'article explique qu'il devait prendre une classe de CE2-CM1 à la rentrée dans cette école.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- JennyMédiateur
Je crois qu'on peut éviter ce genre de suppositions...
Rien n'indique que notre collègue ait subi une sanction, d'autant plus que la charge de directeur est lourde et très peu reconnue.
Rien n'indique que notre collègue ait subi une sanction, d'autant plus que la charge de directeur est lourde et très peu reconnue.
- Choup90Niveau 10
+1
Ici les collègues fuient les directions. De très nombreux directeurs mutent de postes de direction vers des postes d'adjoints, voire de remplaçants. Par contre, même si c'est son choix (et surtout, d'ailleurs), ça indique qu'il n'allait pas bien dans son métier. Ceux qui font ce "choix" sont souvent en grande souffrance…
Ici les collègues fuient les directions. De très nombreux directeurs mutent de postes de direction vers des postes d'adjoints, voire de remplaçants. Par contre, même si c'est son choix (et surtout, d'ailleurs), ça indique qu'il n'allait pas bien dans son métier. Ceux qui font ce "choix" sont souvent en grande souffrance…
- CasparProphète
Jenny a écrit:Je crois qu'on peut éviter ce genre de suppositions...
Rien n'indique que notre collègue ait subi une sanction, d'autant plus que la charge de directeur est lourde et très peu reconnue.
Et pas forcément recherchéeen en effet, bien au contraire.
- SolovieïNiveau 10
Solveig24 a écrit:Solovieï a écrit:Il est peu probable qu'un problème d'EdT soit lié à ce passage à l'acte puisque notre regretté collègue enseignait au primaire... Cela a été rappelé, et certains continuent de parler d'EdT...
Il ne s'agit pas d'EDT comme dans le secondaire mais les PE ont aussi le risque d'avoir des EDT épuisants et démoralisants. Des collègues ont eu des postes sur plusieurs écoles, par exemple sur trois écoles, avec un jour en Petite Section (décharge de direction), deux jours en CP (décharge de direction), un jour en CM (complément de temps partiel)...
Certes, mais ici ce n'est pas le cas. J'espère que l'affaire ne disparaitra pas de l'actualité et que nous en apprendrons plus sur les circonstances.
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