- ParménideNeoprof expérimenté
Bonjour à tous
En lisant l"un des derniers rapports de jury j'ai remarqué qu'à l'oral, l'année où Lucrèce était au programme, certains candidats ont pu tirer des textes très déconcertants , qui à première vue n'ont rien de conceptuel ou philosophique. C'est le cas par exemple du célèbre passage final sur l'épidémie de peste.
Y a t il (mais j'en doute...) des conseils de méthode spécifiques pour travailler ces passages très littéraires ou narratifs, qui ne présentent pas la difficulté classique des textes de philosophie, avec toute la technicité? De manière à pouvoir problématiser philosophiquement alors même qu'aucune dimension conceptuelle évidente apparait?
Car le risque est sûrement de s'en tenir à une explication purement littéraire face à de tels textes. Cela peut concerner d'autres auteurs d'ailleurs: Rousseau, Nietzsche... Platon à des degrés divers...
Merci pour vos suggestions
En lisant l"un des derniers rapports de jury j'ai remarqué qu'à l'oral, l'année où Lucrèce était au programme, certains candidats ont pu tirer des textes très déconcertants , qui à première vue n'ont rien de conceptuel ou philosophique. C'est le cas par exemple du célèbre passage final sur l'épidémie de peste.
Y a t il (mais j'en doute...) des conseils de méthode spécifiques pour travailler ces passages très littéraires ou narratifs, qui ne présentent pas la difficulté classique des textes de philosophie, avec toute la technicité? De manière à pouvoir problématiser philosophiquement alors même qu'aucune dimension conceptuelle évidente apparait?
Car le risque est sûrement de s'en tenir à une explication purement littéraire face à de tels textes. Cela peut concerner d'autres auteurs d'ailleurs: Rousseau, Nietzsche... Platon à des degrés divers...
Merci pour vos suggestions
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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https://www.babelio.com/monprofil.php
- N.M.Niveau 2
Je n'ai jamais, que ce soit lors de mes études ou à l'agrégation, eu affaire à un texte de ce genre. Je pense (ou plutôt : je suis absolument certain) que c'est un faux problème qui ne mérite sûrement pas qu'on s'y arrête. Autrement dit : il est impossible qu'un texte dépourvu d'intérêt philosophique tombe à l'agrégation de philosophie, et c'est bien la seule chose qui importe.
- IridianeFidèle du forum
Je ne sache pas qu’un texte poétique ou narratif ne puisse pas être philosophique, ni qu’un texte philosophique doive nécessairement être « conceptuel à première vue »…
Je dirais que, précisément, un texte dont la dimension conceptuelle n’est pas évidente mérite d’autant plus d’être expliqué, et que c’est d’autant plus intéressant de s’y confronter. Effectivement ce n’est pas un commentaire littéraire qui est attendu, mais je ne vois pas pourquoi un jury de philosophie donnerait un texte sans intérêt philosophique, donc si tu ne vois pas l’interêt j’aurais tendance à penser que le problème vient de toi (sans offense hein, mais peut être faut il revoir tes standards de ce qu’est un texte « philosophique »!)
N’étant pas moi même philosophe, je ne sais pas s’il y a des « méthodes particulières » pour se confronter à ce genre de textes en revanche, mais j’ai tendance à penser que, en dehors de la structuration habituelle d’un commentaire de texte philosophique, ce n’est pas la méthode qui importe mais le contenu…
Je dirais que, précisément, un texte dont la dimension conceptuelle n’est pas évidente mérite d’autant plus d’être expliqué, et que c’est d’autant plus intéressant de s’y confronter. Effectivement ce n’est pas un commentaire littéraire qui est attendu, mais je ne vois pas pourquoi un jury de philosophie donnerait un texte sans intérêt philosophique, donc si tu ne vois pas l’interêt j’aurais tendance à penser que le problème vient de toi (sans offense hein, mais peut être faut il revoir tes standards de ce qu’est un texte « philosophique »!)
N’étant pas moi même philosophe, je ne sais pas s’il y a des « méthodes particulières » pour se confronter à ce genre de textes en revanche, mais j’ai tendance à penser que, en dehors de la structuration habituelle d’un commentaire de texte philosophique, ce n’est pas la méthode qui importe mais le contenu…
- ParménideNeoprof expérimenté
Je n'ai pas dit qu'il y avait des textes dépourvus d’intérêt philosophique parmi ceux soumis aux candidats, mais juste des passages sortant de l'ordinaire et dont la teneur apparemment non conceptuelle ne donne a priori pas de prise à la pensée. Voir à ce sujet le rapport d'agrégation 2019, p 66-67, où il est question de ce que je décris.
Et je me suis demandé si ce type de texte devait être abordé avec un état d'esprit différent.
Et je me suis demandé si ce type de texte devait être abordé avec un état d'esprit différent.
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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- IridianeFidèle du forum
Ben justement, si c’est « apparemment » et « a priori », je ne vois pas trop le problème, l’explication est là pour montrer l’intérêt conceptuel « caché » du texte j’imagine. Pour ce qui est de l’ « état d’esprit » je laisse les philosophes aguerris répondre… mais je suppose (sans avoir le temps d’aller y voir) que le rapport du jury évoque des pistes.
- N.M.Niveau 2
Bien sûr, certains textes (Kant, cette année) présentent immédiatement des aspérités majeures, tandis que d'autres (p. ex., le texte de Cicéron tombé au concours cette année) semblent à première vue dénués d'enjeux, ou soutenir des thèses faibles ou évidentes. On peut penser, en un sens, que les textes de la seconde catégorie sont "moins philosophiques" que les premiers. En fait, peu importe : dans les deux cas, l'explication doit avoir le même contenu et la même teneur spéculative, peu importe que, pour Kant, il faille avant tout s'évertuer à rendre le texte audible et, pour Cicéron, avant tout à montrer qu'il soulève, en fait, de réels problèmes. Je crois que le C.F.W., que tu as probablement consulté, comporte une section consacré à un texte de Rousseau, sur la fête, qui illustre les textes du second type et en dit suffisamment à leur propos.
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