La bataille de Champigny

Je m'intéresse à la bataille de Champigny en 1870 (parce que je lis La saignée d'Henry Céard) et j'ai deux questions de détail :
- Est-ce Trochu ou Ducrot qui a décidé cette offensive ?
- Sur le site https://www.paris.fr/pages/les-batailles-du-siege-de-paris-de-1870-71-2-5-15490, on utilise, entre guillemets, l'expression "La Grande Sortie", est-ce qu'il s'agissait à l'époque d'une expression répandue pour désigner cet événement ?

Céard fait comme si c'était Trochu qui avait décidé de la bataille pour faire plaisir à sa maîtresse, je suppose que c'est une réécriture fantaisiste de l'Histoire

D'après mon mari, interrogé à brûle-pourpoint :
- c'était très certainement Trochu, Ducrot étant à ce moment un sous-ordre ; Trochu s'est débarrassé sur lui de la responsabilité des opérations militaires en janvier.
- cette expression ne concernerait pas la bataille de Champigny ; il y a eu plus tard  "la sortie torrentielle"  réclamée par les gens de gauche, Ducrot l'a faite le 19 janvier à Buzenval.

Je vais lui dire de regarder ce site.

Merci !

J'ai relu François Roth, il n'épargne guère Trochu quant à sa valeur militaire mais le décrit comme sollicité de toute part pour passer à l'action. Il écrit que Ducrot avait un projet de percée vers la "basse seine" mais que Trochu avait décidé d'une percée vers l'est, voulant synchroniser cette sortie avec l'avancée de l'armée de la Loire (je résume...) Il n'emploie et ne répète que le mot "percée"...
Dans "l'atlas de la la guerre de 70" Stéphane Przybylski parle d'une pression de l'opinion publique sur Trochu
Georges-Roux confirme plus ou moins Daniel Roth avec un plan initial de Trochu vers Rouen mais qui suite à la victoire de Coulmier se change en percée vers l'Est, Ducrot étant chargé de l'exécution.
Nulle trace d'un coup de tête pour faire plaisir à quiconque

Merci beaucoup Oudemia et Balthazaard!
Je comprends maintenant que j'ai confondu la bataille de Champigny et la seconde bataille de Buzenval qui a lieu en janvier 1871 : en fait c'est elle que Céard évoque (de façon très elliptique).

re... je suis assez fana de la guerre de 70...concernant Buzenval si j'en crois Roth et Georges-Roux (qui me semble avoir écrit un livre fiable, même si son passé collabo ne le place pas parmi les sources que l'on cite volontiers) les parisiens recevaient énormément de fausses nouvelles optimistes et pestaient contre une attitude qu'ils jugeaient défaitiste et uniquement défensive...les deux historiens parlent d'une forte agitation pro-gambetta qui réclame une "sortie torrentielle" (terme utilisé par les deux) accusant Trochu d'être un nouveau Bazaine. Et que c'est la crainte d'un soulèvement populaire qui a poussé Trochu à l'action, sortie qui si on en croit les chiffres était à 100 000  contre 30 000 et aurait pu réussir.
Pour ce que je lis Trochu n'était sans doute pas un grand général ni un grand homme tout court, mais pas un militaire de carnaval décidant d'une action au gré de ses caprices.
Charles roux cite une petite chanson qui parait-il faisait fureur et énervait bien Trochu
Je sais le plan de trochu
Mon Dieu quel beau plan
Je sais le plan de Trochu
Grâce à lui rien n'est perdu
Quand sur un beau papier blanc
Il eut écrit son affaire
Il alla porter son plan
Chez Maître Ducloux notaire

Ceci pour se moquer des partisans de Trochu qui prétendaient qu'il fallait être patient car il avait un "plan"

Ah ah ! j'adore ces détails, la chanson est excellente

Balthazaard a écrit: pas un militaire de carnaval décidant d'une action au gré de ses caprices.

Ce qui m'amène à une autre question : est-ce que, durant le Second empire, certaines courtisanes ont pu avoir une réelle influence politique sur leurs amants ?