Aux frontières du réel : le collège Stanislas

lene75 a écrit:Pour le harcèlement, mon neveu a vécu exactement la même chose dans notre collège public de secteur (en plus violent), à la différence près que ce n'est pas lui mais un camarade de classe qui a dénoncé le harcèlement à la direction (respect pour ce gamin courageux). Il a été vivement conseillé aux parents de le retirer de l'établissement. Les parents ont trouvé une place dans un collège privé, qui a eu pitié de lui, pour la rentrée suivante. Les responsables de l'établissement public ont insisté lourdement pour savoir si le collège privé ne pouvait pas le prendre en cours d'année, ce qui n'a pas été possible. Mon neveu était alors en 6e. Nous avons appris par la suite que son harceleur s'en était pris à d'autres gamins jusqu'en 3e. Il n'a jamais été inquiété. Mon neveu, quant à lui, a été pris en charge par la psychologue de son nouvel établissement et a toujours des séquelles de ce harcèlement. Avant que Attal ne mette les pieds dans le plat, c'était comme ça que le harcèlement était traité. J'espère que les choses ont évolué depuis...

Jenny a écrit:Je ne vois pas le changement. De grands discours, oui, mais dans les faits, qu’est ce qui aurait changé ?

Selon un rapport dévoilé la semaine dernière par Mediapart, certains élèves du lycée Stanislas, dont le fils aîné de Mme Oudéa-Castéra, ont été « incités à renoncer à leurs autres voeux dans Parcoursup » en échange de la « garantie d’être admis » en classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE). « Il y a effectivement eu un non-respect de Parcoursup », a admis Prisca Thevenot lors d’un point presse à l’issue du Conseil des ministres. Ce rapport, publié en août dernier, a « été suivi d’effet très rapidement », a-t-elle assuré.

Ganbatte a écrit:

lene75 a écrit:Pour le harcèlement, mon neveu a vécu exactement la même chose dans notre collège public de secteur (en plus violent), à la différence près que ce n'est pas lui mais un camarade de classe qui a dénoncé le harcèlement à la direction (respect pour ce gamin courageux). Il a été vivement conseillé aux parents de le retirer de l'établissement. Les parents ont trouvé une place dans un collège privé, qui a eu pitié de lui, pour la rentrée suivante. Les responsables de l'établissement public ont insisté lourdement pour savoir si le collège privé ne pouvait pas le prendre en cours d'année, ce qui n'a pas été possible. Mon neveu était alors en 6e. Nous avons appris par la suite que son harceleur s'en était pris à d'autres gamins jusqu'en 3e. Il n'a jamais été inquiété. Mon neveu, quant à lui, a été pris en charge par la psychologue de son nouvel établissement et a toujours des séquelles de ce harcèlement. Avant que Attal ne mette les pieds dans le plat, c'était comme ça que le harcèlement était traité. J'espère que les choses ont évolué depuis...

Je m'inscris en faux, on n'a certainement pas attendu les grandes déclarations d'Attal pour traiter correctement les situations de harcèlement. Il est juste de dire que longtemps elles ont été mal gérées, niées, relativisées, qu'on n'arrive pas toujours à les suivre correctement, mais l'évolution favorable ne date pas de lui, et à vrai dire, hormis mettre la pression aux académies et par conséquent provoquer des loupés, il n'a rien changé.

Emma*, trentenaire, a fait toute sa scolarité au collège-lycée Stanislas dans les années 2000. Interrogée par Causette, elle se félicite aujourd’hui de la polémique : “On tolère des choses à Stanislas que l’on ne tolérerait dans aucun autre établissement”, avance celle qui se dit “très frappée de voir que l’école est souvent décrite comme sexiste et homophobe, mais jamais raciste”. Celle-ci en a pourtant, selon ses dires, fait les frais à Stanislas. Avec des parents d’origine ivoirienne, elle confie n’avoir rencontré, au cours de sa scolarité, quasiment que des personnes blanches : “Au lycée, je ne me souviens que de deux autres personnes noires sur trois mille élèves : une goutte d’eau dans l’océan.”

Scolarisée au collège Stanislas dans des classes non mixtes, Emma dit avoir surtout été victime d’actes et de paroles racistes au lycée, où d’autres élèves l’ont parfois interpellée, “pour rire”, en parlant de “négresse” ou “d’esclave”. Elle nous a rapporté à ce sujet plusieurs anecdotes édifiantes. En terminale, un groupe d’élèves aborde la jeune fille et l’interroge : “Est-ce que tu as le sang rouge ?”. “J’ai dû leur faire un cours de bio”, commente Emma, affligée. Le corps enseignant n’aurait pas moins de préjugés : alors qu’Emma est en classe de seconde, lors d’un cours de sciences et vie de la terre sur le sujet de la mise bas des animaux, une élève interpelle l’enseignante en ces termes : “Je crois que la gestation des femmes noires dure plus que neuf mois.” La professeure aurait alors approuvé ces propos, au grand désarroi d’Emma. La même année, un professeur de français fait à voix haute le classement par notes des élèves en classe, comme il est de coutume à Stanislas : “Le premier de la classe était d’origine indienne et la deuxième, c’était moi, se souvient Emma. Le prof a dit aux autres élèves : ‘Vous n’avez pas honte que ce soit une Noire et un Indien qui sont les meilleurs en français ?’.”

De son côté, Emma confirme également les accusations de sexisme contenues dans le rapport dévoilé par Mediapart : “Stan est une école de garçons, on était tolérées, précise-t-elle. On considérait que les filles étaient là pour trouver un beau parti, pas destinées à faire de longues études.” Elle raconte comment les tenues vestimentaires des adolescentes étaient scrutées et se souvient d’une amie venue court vêtue, qui aurait été forcée par le personnel pédagogique à défiler devant tous les élèves pour “montrer ses jambes”.

Jenny a écrit:

De son côté, Emma confirme également les accusations de sexisme contenues dans le rapport dévoilé par Mediapart : “Stan est une école de garçons, on était tolérées, précise-t-elle. On considérait que les filles étaient là pour trouver un beau parti, pas destinées à faire de longues études.” Elle raconte comment les tenues vestimentaires des adolescentes étaient scrutées et se souvient d’une amie venue court vêtue, qui aurait été forcée par le personnel pédagogique à défiler devant tous les élèves pour “montrer ses jambes”.

Les élèves, c'est une chose, mais l'équipe, c'est gravissime...

Ganbatte a écrit:Ceux qui enfoncent le mieux Stanislas, ce sont ceux qui prétendent le défendre, comme Emmanuelle Hénin (héraldesse de la lutte contre ce que son imagination appelle "wokisme") et Bertrand Buffon (que je ne connais pas mais sa biblio a l'air fascinante) :
Les critiques dont l’établissement catholique fait l’objet révèlent une haine égalitariste de l’excellence et un rejet de toute éducation spirituelle, argumentent le professeur de littérature comparée et l’essayiste.
Parce qu'on rarement lu pareille caricature du pur jus réac sous couvert d'appel à l'excellence.

L'existence de cette petite tribune me fait d'ailleurs me dire qu'il y a, somme toute, bien peu de voix pour défendre l'indéfendable.