- jehanneNiveau 8
Je suis en train de lire le dernier ouvrage de Goldzink. Il pose la question de la validité et de la scientificité des études sur la littérature, question redoutable pour qui pratique, devant les élèves qui boivent notre savoir(!) l'analyse littéraire: qu'y a-t-il de vrai dans ce que je dis sur les oeuvres?
Il part du constat que, dans le monde universitaire, on a coutume de se citer poliment en bibliographie, de se piller sournoisement, mais pas du tout de se contredire en un débat argumenté qui ait comme horizon le vrai. Le monde de la critique littéraire universitaire ne se plie absolument pas aux critères du débat scientifique, d'où la production de théories fumeuses, quoique brillantes, qui ne se soucient pas de la vérification (que vaut-elle auprès d'une flatteuse renommée d'originalité, du "renouvellement des perspectives"?)... Ce qui déconsidère les études littéraires.
À propos de l'étude de Pierre Chartier sur "Candide", Goldzink écrit par exemple: "Une sorte d'idéal mondano-esthète sans répondant dans les autres "sciences humaines"; qui viserait, confusément, mais obstinément,(...) à une confusion entre la parole critique et l'écriture artistique"
Le livre est écrit avec une alacrité réjouissante (Goldzink raille, déboulonne, éreinte), mais aussi avec amertume. L'auteur a semble-t-il (je ne le connais pas) été marginalisé au sein de l'université justement pour avoir réclamé (sans succès...) la mise à l'épreuve des théories ou points de vue sur tel ou tel texte, par le débat argumenté, qui n'est pas en usage au sein de l'Alma mater.
L'essai se présente comme une série d'études de cas, la plupart en littérature du XVIIIè siècle, destinées à montrer la contradiction entre certaines vulgates universitaires (sur "Candide", sur "Les Liaisons") et ce que dit le texte loyalement et scrupuleusement lu.
Il part du constat que, dans le monde universitaire, on a coutume de se citer poliment en bibliographie, de se piller sournoisement, mais pas du tout de se contredire en un débat argumenté qui ait comme horizon le vrai. Le monde de la critique littéraire universitaire ne se plie absolument pas aux critères du débat scientifique, d'où la production de théories fumeuses, quoique brillantes, qui ne se soucient pas de la vérification (que vaut-elle auprès d'une flatteuse renommée d'originalité, du "renouvellement des perspectives"?)... Ce qui déconsidère les études littéraires.
À propos de l'étude de Pierre Chartier sur "Candide", Goldzink écrit par exemple: "Une sorte d'idéal mondano-esthète sans répondant dans les autres "sciences humaines"; qui viserait, confusément, mais obstinément,(...) à une confusion entre la parole critique et l'écriture artistique"
Le livre est écrit avec une alacrité réjouissante (Goldzink raille, déboulonne, éreinte), mais aussi avec amertume. L'auteur a semble-t-il (je ne le connais pas) été marginalisé au sein de l'université justement pour avoir réclamé (sans succès...) la mise à l'épreuve des théories ou points de vue sur tel ou tel texte, par le débat argumenté, qui n'est pas en usage au sein de l'Alma mater.
L'essai se présente comme une série d'études de cas, la plupart en littérature du XVIIIè siècle, destinées à montrer la contradiction entre certaines vulgates universitaires (sur "Candide", sur "Les Liaisons") et ce que dit le texte loyalement et scrupuleusement lu.
- JohnMédiateur
On rappelle d'ailleurs cet ouvrage dédié à Jean Goldzink :
https://www.neoprofs.org/liens-lectures-et-projets-f4/hommage-collectif-a-jean-goldzink-dirige-par-hedi-kaddour-t6781.htm?highlight=goldzink
https://www.neoprofs.org/liens-lectures-et-projets-f4/hommage-collectif-a-jean-goldzink-dirige-par-hedi-kaddour-t6781.htm?highlight=goldzink
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- doctor whoDoyen
Je l'ai eu en prof : brillant, dilletante, orgueilleux, dialecticien hors-pair. Son petit bouquin sur Beaumarchais est un modèle de dépassement des clichés.
Gros complexe de supériorité. Le débat contradictoire demandé, c'est lui en procureur, se payant la tête des minables qui ont osé dire quelque chose sur les oeuvres qu'il a aussi étudiées. Le pire, c'est qu'il a souvent raison.
Gros complexe de supériorité. Le débat contradictoire demandé, c'est lui en procureur, se payant la tête des minables qui ont osé dire quelque chose sur les oeuvres qu'il a aussi étudiées. Le pire, c'est qu'il a souvent raison.
- thrasybuleDevin
Ce me donne vraiment envie de le lire...il est pas trop cher???
- jehanneNiveau 8
20€
Très grand agrément de lecture: ce devait être un prof archi-brillant.
"On croyait avoir affaire à un auteur, et l'on trouve un homme" (citation approximative)
Et un souci réel, même si sûrement l'envie d'avoir raison contre tous les autres l'anime, de respecter le texte, partant du principe que l'auteur dépasse les commentateurs, qui n'ont pas à faire les malins sur ses textes...
Très grand agrément de lecture: ce devait être un prof archi-brillant.
"On croyait avoir affaire à un auteur, et l'on trouve un homme" (citation approximative)
Et un souci réel, même si sûrement l'envie d'avoir raison contre tous les autres l'anime, de respecter le texte, partant du principe que l'auteur dépasse les commentateurs, qui n'ont pas à faire les malins sur ses textes...
- jehanneNiveau 8
doctor who a écrit:Je l'ai eu en prof : brillant, dilletante, orgueilleux, dialecticien hors-pair.
Où l'as-tu eu? À l'ENS Saint-Cloud, dont il parle dans le bouquin, déplorant ce qu'elle est devenue? (son petit côté "laudator temporis acti"... D'ailleurs, quel âge a-t-il?)
- jehanneNiveau 8
Le livre de Goldzink est paru chez Corti. Beau livre agréable à manipuler (bien plus que celui dernièrement paru chez "Le manuscrit"). Je regrette pourtant le temps où il fallait couper les livres de chez Corti... Quel plaisir j'y trouvais!
Voici sa présentation sur le site de l'éditeur:
http://www.jose-corti.fr/titreslesessais/essaianatomo.html
Voici sa présentation sur le site de l'éditeur:
http://www.jose-corti.fr/titreslesessais/essaianatomo.html
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