Les références artistiques dans les séquence d'arts plastiques

Bonjour,

Je suis actuellement professeure remplaçante d'arts plastiques en collège privé depuis le début de l'année. J'ai parallèlement tenté le CAPES externe et suis admissible. Je prépare donc l'admission pour fin juin.
J'ai une question au sujet de l'élaboration des séquences :
présentez-vous les références artistiques (œuvres, artistes, courants...) en lien avec les notions/questionnements du sujet en début ou en fin de séquence ? Ou tout au long de la séquence ?
Lors de ma petite expérience jusqu'à présent, j'ai toujours commencé par la présentation d'une œuvre qui interrogeait la ou les notion(s) que nous allions travailler, associée à un courant ou d'autres œuvres (étudiées un peu moins en profondeur que la 1ère ref), et un petit débat collectif avant de présenter le sujet de pratique plastique. Peut-être que je fais mal ? Doit-on plutôt aborder les références culturelles en fin de séquence ?

Merci pour votre aide précieuse !

Bonjour Izzy,

Félicitations pour ton admissibilité au CAPES.

Ta manière de faire me semble logique. Je procédais souvent comme toi lorsque j'enseignais en collège (je suis en lycée aujourd'hui). Introduire une référence en cours de séquence (je pars là du principe qu'une séquence peut s'étendre sur plusieurs heures), je le faisais aussi, mais plutôt au début d'une heure avant de poursuivre une réalisation déjà entamée. Je pense que dans ce cas il faut que le temps de verbalisation à partir de la référence soit court, pour ne pas compliquer l'organisation en écourtant excessivement le temps de pratique. Cela peut permettre d'apporter des éléments de réflexion sur un problème rencontré par certains, d'indiquer une piste inaperçue, etc. En cours d'heure, pendant que les élèves pratiquent, il me semble que c'est plus difficile, parce que ça peut assez facilement casser une dynamique. Je proposais aussi, plus rarement, des références en fin de séquence, en complément à la verbalisation/bilan à partir des travaux des élèves. L'idée était en général, sur la base de similitudes plus ou moins "fortuites" (entre les réalisations et les références présentée), de montrer que les travaux peuvent ouvrir sur d'autres questionnements, au-delà du "sujet" donné, et peut-être ainsi de préparer un sujet à venir.

Mais il n'y avait rien de systématique dans tout cela. Je variais beaucoup ma manière de faire en fonction du profil de la classe, de la capacité de concentration des élèves, du type de sujet, etc. Je pense qu'il est de toute façon difficile de donner une règle générale, parce qu'au-delà de la nécessaire prise en compte du contexte, il faut d'abord que chaque enseignant trouve l'approche avec laquelle il se sent le plus à l'aise pour faire progresser les élèves. Tu demandes si tu "fais mal", mais si tes cours "fonctionnent" (les élèves produisent, se questionnent sur les notions au programme et progressent), la réponse est évidemment "non".

Cela dit, si tu prépares l'admission du CAPES, il est important (mais je ne t'apprends rien je suppose) de lire attentivement les derniers rapports de jury, pour voir quelle approche est actuellement préconisée pour la construction d'un cours et l'utilisation des références. Dans un concours, mieux vaut être bien informé des dernières tendances (la manière "officielle" de "bien faire") pour montrer que tu les connais et que tu les prends en compte d'une manière ou d'une autre dans ta démarche pédagogique, si tu viens à l'évoquer. Je ne peux rien te dire de précis là-dessus, mon concours date trop, et les modes ont certainement changé depuis.

Merci beaucoup pour cette réponse qui m'apporte des informations précieuses.

En fait, à la lecture des rapports du jury, je n'ai à proprement pas été éclairée sur la place de la partie références artistiques, en tout cas pas de manière franche. Néanmoins à la lecture des sujets, je peux comprendre qu'on peut en effet placer les références lors de la 1ère séance : un sujet que j'ai encore consulté hier par exemple attendait du candidat l'élaboration de la 1ère séance d'une séquence. Il présentait les séances 2 & 3 qui ne comportaient, elles, pas de références artistiques. J'en ai donc déduit que, oui, ces dernières, ici, étaient attendues lors de la séance d'incitation. Par contre lorsque je navigue sur divers sites présentant des séquences d'arts plastiques élaborées par des enseignants, il m'est arrivé de tomber sur des références artistiques présentées en fin de séquence. Je trouve que ça peut aussi très bien se tenir, à l'image d'une conclusion, une fois que les élèves se sont interrogés, ont sillonné au travers des notions et ont expérimenté, ils peuvent relier leur travail à celui d'un artiste ou d'un courant et comprendre que leur cheminement existe également au travers de l'histoire des arts.

J'ai à ma disposition une préparation via le CNED dont un des documents de préparation à l'épreuve de leçon dit ceci :

"Nous entendons par référence, non seulement les œuvres qui seraient présentées aux élèves, mais tout ce qui constitue les sources de l’enseignement des arts plastiques : propos d’artistes, écrits sur l’art, théories (sur la couleur ou la perspective par exemple), concepts esthétiques, etc. La référence est ce à quoi il est fait appel, ce qui renvoie à, ce qui soutient le discours : référence à un artiste, à une œuvre, à la philosophie, au cinéma, à la vie quotidienne.
On distinguera:
• le mode de la référence: verbal ou iconique, visuel ou auditif.
• la forme, le support de la référence: livre, diapositive, photocopie, vidéo
• la fonction de la référence: de désignation, d’incitation, de confrontation, d’ouverture
• le moment de son intervention: avant, pendant, après l’effectuation
• le statut de la référence: support de la production, objet d’étude, référent ou référence"

Mais on ne revient pas sur le moment de l'intervention des références justement. On ne nous donne pas de directive particulière. Ce que j'entends donc c'est que ce choix doit se faire en adéquation avec l'élaboration de la séquence et surtout qu'il doit être justifié (pourquoi cette œuvre et pas une autre et pourquoi l'introduire à tel moment).

Je vais continuer mes recherches dans ce domaine. Encore merci en tout cas !

Izzy78 a écrit:
"Nous entendons par référence, non seulement les œuvres qui seraient présentées aux élèves, mais tout ce qui constitue les sources de l’enseignement des arts plastiques : propos d’artistes, écrits sur l’art, théories (sur la couleur ou la perspective par exemple), concepts esthétiques, etc. La référence est ce à quoi il est fait appel, ce qui renvoie à, ce qui soutient le discours : référence à un artiste, à une œuvre, à la philosophie, au cinéma, à la vie quotidienne.
On distinguera:
• le mode de la référence: verbal ou iconique, visuel ou auditif.
• la forme, le support de la référence: livre, diapositive, photocopie, vidéo
• la fonction de la référence: de désignation, d’incitation, de confrontation, d’ouverture
• le moment de son intervention: avant, pendant, après l’effectuation
• le statut de la référence: support de la production, objet d’étude, référent ou référence"

Mais on ne revient pas sur le moment de l'intervention des références justement. On ne nous donne pas de directive particulière. Ce que j'entends donc c'est que ce choix doit se faire en adéquation avec l'élaboration de la séquence et surtout qu'il doit être justifié (pourquoi cette œuvre et pas une autre et pourquoi l'introduire à tel moment).

Je vais continuer mes recherches dans ce domaine. Encore merci en tout cas !

Je ne veux pas trop m'avancer, parce que je ne me suis renseigné ni sur les derniers programmes de collège, ni sur les modalités et attendus de la leçon au CAPES. Mais la partie que tu as graissée dans l'extrait laisse effectivement supposer une grande latitude dans le choix du moment. Et l'interprétation que tu proposes dans la deuxième partie graissée me semble parfaitement logique.

Avec les même réserves que Aperçu par hasard, je dirais qu'une références peut être introduite à tout moment dans une séquence, l'important est que cela soit pertinent, pensé et justifié.

Hello,
Je plussoie les autres commentaires. Tu as toute liberté pédagogique, y compris dans la façon et le moment où tu verbalises et présentes des références artistiques.
Personnellement je varie. Plus souvent en guise de conclusion, de bilan ou du moins de réponse possible à la problématique en fin de séquence, après le temps de verba des productions d'élèves pour éviter le côté modélisant et les travaux s'efforçant de copier les visuels comme des modèles.
Il m'arrive aussi d'en présenter voire d'en faire analyser quelques-unes avant le début de la pratique, ça dépend de ce que je vise comme pratique. Parfois, d'un cours à l'autre, lorsque la pratique bloque ou que j'ai mal explicité mes attentes (je suis en REP+, l'implicite est très difficile d'accès).

Himpy a écrit:Avec les même réserves que Aperçu par hasard, je dirais qu'une références peut être introduite à tout moment dans une séquence, l'important est que cela soit pertinent, pensé et justifié.

Tout à fait d'accord !

Je rajoute simplement qu'en début de séquence, la référence ne doit pas être modélisante car c'est un écueil sur lequel un jury ne manquera pas de te questionner. Méfiance donc lors du concours !

J'aime bien ouvrir avec des oeuvres, qui ne sont pas forcément des références à proprement parler, surtout avec un public fragile, cela permet de cibler les attendus, introduire du vocabulaire, aborder des notions... Et cela rassure les élèves. Le grand saut avec juste une incitation je trouve ça difficile ( peut être aussi car je suis TZR donc toujours en train de construire un rapport de confiance avec les classes).
Parfois j'en montre en cours de séquence, pour approfondir leur pratique, leur donner des pistes d'amélioration, ou introduire une seconde partie dans le travail. Et souvent en fin de séquence pour verbaliser, comparer, et comprendre.

Bonjour ! Je vous donne des petites nouvelles suite à la publication des résultats hier.... bon je suis refusée... mais de peu : 127,5/240 alors que la barre seuil cette année était de 129..... rageant mais bon c'est le jeu des concours..... et pas de liste complémentaire.
Je continue néanmoins à enseigner à la rentrée en tant que contractuelle. Je continuerai donc à m'améliorer, à apprendre encore, en particulier la pédagogie car finalement je me suis présentée à ce concours sans vraie préparation si ce n'est celle du terrain, un peu en autodidacte.

Merci en tout cas à tous pour vos interventions qui m'avaient aidée !

Mince... c'est vrai qu'il s'en est fallu de peu. Mais si tu as frôlé de si près l'admission sans réelle préparation, c'est très encourageant, et certainement qu'avec un peu plus d'expérience et de préparation, ça passera.