Privé de jeux vidéo, il agresse ses parents

Malheureusement, cela arrive tous les jours et pour diverses raisons. Mais étrangement, on en parle dix fois plus quand il y a des jeux vidéos dedans. Il faudrait peut-être que les medias cessent cette diabolisation et qu'ils parlent des troubles psychiatriques des adolescents. C'est sûr que quand il n'y a pas "jeux vidéos" dans le titre, tout dr suite c'est moins racoleur...

J'ai lu il y a un bout de temps, sur le blog de Loys Bonod, qu'aux USA, il y avait davantage de psys engagés par des boîtes réseaux sociaux / jeux pour aider leurs patrons à rendre les utilisateurs accros, que de psys qui s’employaient à prendre des patients en charge.

Je n'ai pas connaissance d'ado ayant agressé ses parents (après déscolarisation, cessation de repas à table et tutti quanti) en raison de passion dévorante pour la lecture ou la pêche à la ligne.

C'est un peu normal : vous comparez un échantillon de plusieurs millions de personnes avec un échantillon de .. quelques centaines et encore ?

Clayd34 a écrit:Il faudrait peut-être que les medias cessent cette diabolisation...

La dépendance de nombreux adolescents aux jeux vidéos n'est pas une diabolisation, mais une réalité.

Mais c'est le principe de dépendance le soucis à la base. Qui peut être les jeux vidéos comme tout autre chose...

En fait, je ne comprends pas trop ce qu'on est censés déduire de ce post... Pour moi, c'est un fait divers, ni plus ni moins.

Le voisin tombe alors sur l'adolescent en train d'essayer d'étrangler son père et de le menacer avec un couteau.

Pour étrangler, il faut deux mains. Comment tenait-il le couteau ?
(Petit accès de dactyloscopie, j'le frais plus ! )

Je t'aide Lilith : agrou méchants jeux vidéos.

Sérieusement, on parle d'un ado qui ne dormait plus, ne se nourrissait plus, etc. depuis des jours. N'importe quoi d'autre aurait pu être le déclencheur d'un pétage de plombs. Les parents n'ont pas été très futés sur le coup...

Tout à fait, mais c'est plus vendeur de dire que les jeux vidéo agrou agrou.

Effectivement, c'est un simple fait divers. Exactement comme quand on lit un article sur un élève qui agresse un enseignant en classe. Cela reste, heureusement, fort rare. Qu'en conclure ? Rien ? Cela dépend peut-être du poste d'observation où l'on se trouve et des données que l'on a sur ce genre de faits divers.
Il me paraîtrait aussi absurde d'insinuer que le jeu vidéo conduirait fatalement à la dépendance et à la violence que de nier l'existence, dans certains cas, d'une dépendance aux jeux vidéos. C'est un phénomène maintenant bien documenté. Mon psy de mari, qui a travaillé en addictologie, connaît bien le problème.
Il y a des tas de gens qui boivent avec plaisir un verre d'alcool de temps en temps sans aucun problème ni pour eux ni pour leur entourage. Mais cela n'empêche pas l'existence de l'alcoolisme. Il y a des millions de gens qui jouent tranquillement à des jeux vidéos sans aucun problème pour eux ni pour leur entourage. Mais cela n'empêche pas l'existence de l'addiction aux jeux vidéos, d'autant moins que, comme pour l'alcool, il y a de gros marchés en jeux.
Balayer le problème en supposant que ceux qui l'exposent seraient des sortes de vieux réacs coincés de la souris, c'est fort simpliste.
Si je lis bien l'article, l'isolement, le manque de sommeil, l'absence aux cours ne sont pas un simple contexte sans lien avec les jeux vidéos, mais précisément le signe d'une addiction. Quand des parents s'inquiètent, ce sont justement les indicateurs que donne mon mari : l'enfant dort-il toujours un nombre d'heures suffisant ? a-t-il toujours d'autres activités à côté des jeux vidéos ? voit-il toujours du monde ? les résultats scolaires sont-ils stables ? Si la réponse est oui, pas de problème. Il ne s'agir pas de diaboliser les jeux vidéos, mais justement de déterminer ce qui relève ou non de l'addiction. Dans le cas relaté dans l'article, la réponse me paraît claire.

Et, oui, ces cas d'addiction se multiplient (logique, vu que l'accès aux jeux vidéos est de plus en plus banal). On voit même des cas d'addiction (pas aux jeux vidéos en soi, mais aux tablettes) chez des bébés de 2 ans. Evidemment, cela ne se traduit pas par de la violence physique, mais par des crises, des cris, incontrôlables, qui paraissent ne jamais vouloir se calmer et qui laissent les parents dans un total désarroi.

Le rapport aux écrans est nouveau, pour la génération actuelle des parents. On navigue à vue sans bénéficier, sur ce sujet, de l'expérience de nos aînés, qui n'ont pas connu les smartphones ni les consoles connectées. Je sais, pour avoir élevé deux ados, à quel point c'est difficile de lutter contre l'attraction exercée par ces écrans, même dans une famille pas spécialement dysfonctionnelle.

Alors on peut prétendre qu'il n'y a aucun problème. Ou bien on peut essayer de faire émerger les problèmes quand il y en a, pour aider tout le monde : les enfants concernés, qui vont dans le mur, et leurs parents, qui font de leur mieux mais sont désemparés. En parler, dire que l'addiction aux écrans est une réalité, que ce n'est pas forcément la très grande faute des parents et qu'il existe des solutions, c'est un début. Renforcer la psychiatrie, en particulier à destination des jeunes, ce serait une suite pas mal.

Je suis d'accord Ombre, mais finalement, le drame aurait pu se produire avec une autre addiction (j'imagine : la dose de cannabis confisquée par exemple).

Le truc qui m'agace en fait c'est que les archives sont pleines de tas d'histoires d'enfants agressant leurs parents pour une raison X ou Y, depuis qu'il y a des archives, en fait. J'ai eu dans mon entourage des cas précis. Pas besoin de wifi coupé et de partie de fortnite ratée pour agresser ses parents (les histoires de pognon suffisent très largement).

Certes, mais il me semble que ce n'est pas le sujet.
Je n'ai pas l'impression que l'article parle, d'une manière générale, d'un enfant qui agresse ses parents, mais d'un enfant qui agresse ses parents parce qu'il a été privé de jeux vidéos, c'est-à-dire d'un problème de société en lien avec les jeux vidéos (mentionnés dès le titre de l'article).
On peut penser que c'est racoleur.
Je n'ai pas la même lecture.
Bien sûr que l'agression aurait pu avoir un autre motif, ou pour motif une autre addiction. Mais là, on signale un phénomène bien moins connu des parents, et pourtant en pleine expansion. On pourrait aussi parler de l'explosion des troubles du comportement liés à la surexposition aux écrans, sans aller jusqu'à l'agression caractérisée. Parler de ces phénomènes, c'est certainement vendeur, mais c'est aussi alerter l'opinion sur un danger, et informer les parents. Je ne dis pas que c'est simple, même aujourd'hui, de faire face à l'addiction à la drogue ou à l'alcool. Mais tout le monde sait que c'est un problème. Mais le jeu vidéo n'est pas perçu comme un danger, et à juste titre. Il fait partie de nos vies, comme le cinéma ou d'autres choses. Pourtant, le danger existe, un nombre croissant d'enfants en est victime. Alors comment on l'identifie ? Comment on voit qu'à un moment, ça dérape, ça passe hors de contrôle ? Ce n'est pas aussi simple que pour l'alcool ou la drogue. Si on veut faire baisser les courbes d'addiction aux jeux vidéos, avec tout ce que cela entraîne, il faut commencer par informer, mais aussi déculpabiliser, dire que cela existe et peut concerner tout le monde.

Mettre en avant le danger d'addiction aux écrans n'est pas une mauvaise chose, on peut imaginer même que cela pourrait devenir un enjeu des sociétés dans l'avenir.
Il y a des retours en arrière dans certains pays, concernant ces aspects.

https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/05/21/numerique-a-l-ecole-la-suede-juge-les-ecrans-responsables-de-la-baisse-du-niveau-des-eleves-et-fait-marche-arriere_6174171_3244.html

"La Suède juge les écrans responsables de la baisse de niveau".

Je suis d'accord avec Ombre, d'ailleurs, l'article ne cite le fait divers que comme révélateur de quelque chose de plus large en commençant par la phrase suivante : "Situation devenue "de plus en plus fréquente" selon la police et les professionnels de la psychiatrie". À côté du mari psy d'Ombre, il y a mon frère policier qui constate aussi de graves effets des jeux vidéos en ligne, pas seulement des problèmes de violence, mais des problèmes de jeunes adultes qui sombrent progressivement et perdent absolument tout à cause de cette addiction par ailleurs très coûteuse et qui finissent à la rue. Et en effet, l'entourage est bien démuni face à ce phénomène nouveau. D'ailleurs, s'il nous a raconté ça, c'est parce que son fils de 22 ans est en train de sombrer, qu'évidemment il refuse de voir un psy, et qu'à part le faire mettre sous tutelle pour bloquer ses comptes en banque, ce qui n'est pas si évident que ça, il ne sait pas quoi faire pour le sauver, alors qu'il est pourtant sensibilisé au problème.

Et puis avant l'agression, il y a la déscolarisation et la fin de la socialisation, manifestement parce que je jeune homme était happé par les jeux. Je ne sais pas pour vous, mais de plus en plus fréquemment, dans mon collège, j'ai des élèves (en général un par classe, pas douze) qui est très absentéiste à cause des jeux. Je pense que les jeux en ligne sont particulièrement générateurs de risques, dans la mesure où l'attrait du jeu est conjugué avec le Fomo (la partie se joue 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, donc dès qu'on quitte le jeu, on manque de choses).