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- TazaNiveau 1
Bonjour à toutes et tous,
Mon neveu est en classe de première. Il y a quelques semaines, il a passé son bac blanc de français et, à sa grande surprise, un poème a été proposé en commentaire (un difficile poème de Rimbaud qui plus est). Or, il se trouve que sa classe n’a pas encore traité la séquence poésie alors que la séquence a été traitée dans au moins une autre classe de première de son lycée.
Est-il normal qu’un genre littéraire qui n’a pas été abordé en classe soit proposé au bac blanc, et ce d’autant plus qu’au moins une autre classe a été favorisée par le fait d’avoir terminé la séquence poésie juste avant l’épreuve ?
Je vous remercie.
Mon neveu est en classe de première. Il y a quelques semaines, il a passé son bac blanc de français et, à sa grande surprise, un poème a été proposé en commentaire (un difficile poème de Rimbaud qui plus est). Or, il se trouve que sa classe n’a pas encore traité la séquence poésie alors que la séquence a été traitée dans au moins une autre classe de première de son lycée.
Est-il normal qu’un genre littéraire qui n’a pas été abordé en classe soit proposé au bac blanc, et ce d’autant plus qu’au moins une autre classe a été favorisée par le fait d’avoir terminé la séquence poésie juste avant l’épreuve ?
Je vous remercie.
- AphrodissiaMonarque
Il vaut mieux que ton neveu pose la question à son professeur.
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Hominis mens discendo alitur et cogitando. (Cicéron)
Et puis les steaks ? Ça se rate toujours comme la tragédie. Mais à des degrés différents. (M. Duras)
- lilith888Grand sage
Bon, c'est pas comme si la poésie n'avait jamais été vue depuis le collège, hein...
- BlondieHabitué du forum
Non ce n’est pas normal. On se concerte pour faire un sujet commun en fonction de ce qu’on a déjà traité.
- LilypimsGrand sage
C'est déjà arrivé dans mon lycée. Comme le précise Lilith, la poésie a déjà été étudiée les années précédentes. Qu'on demande aux élèves d'être capables de comprendre un texte inconnu en faisant appel à quelques notions vues et revues depuis le collège ne me choque pas.
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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- TazaNiveau 1
Il a posé la question, la réponse a été grosso modo que « ça se fait ».
Lilith et Lilipims : la fin de la Seconde, c’était il y a…8 mois. Les vacances et bien d’autres choses sont passées par là, entre temps. Qui révise seul la poésie ? Mais je pourrais être d’accord avec vous si aucune classe du lycée n’avait traité la poésie, ce qui n’est pas le cas ici.
Blondie : oui ça me semble évident, mais au demeurant il y a plusieurs avis.
Lilith et Lilipims : la fin de la Seconde, c’était il y a…8 mois. Les vacances et bien d’autres choses sont passées par là, entre temps. Qui révise seul la poésie ? Mais je pourrais être d’accord avec vous si aucune classe du lycée n’avait traité la poésie, ce qui n’est pas le cas ici.
Blondie : oui ça me semble évident, mais au demeurant il y a plusieurs avis.
- BlondieHabitué du forum
Nous fonctionnons ainsi avec mon équipe. Déjà quand on a traité l’objet d’étude, c’est compliqué…. Après j’ai des élèves bien faibles.
- LilypimsGrand sage
On peut étudier un texte sans connaître quoi que ce soit aux genres littéraires. Je n'ai aucun souvenir de les avoir étudiés au lycée (quand j'étais élève).
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...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- ProvenceEnchanteur
Si au bout de huit mois, après six ans de secondaire, le neveu est incapable d’analyser un poème, on peut s’inquiéter : des capacités du neveu plus que du sujet choisi. Franchement…
- Une passanteEsprit éclairé
De quel texte de Rimbaud s'agissait-il ?
- SolovieïNiveau 10
Il peut arriver que l'équipe se mette d'accord pour ne proposer que des sujets (pour le commentaire) en lien avec les objets d'étude déjà terminés. Mais ce n'est qu'un usage, un accord tacite. Pour le commentaire, c'est avant tout la méthode qui importe, et à ce stade de l'année l'élève a déjà travaillé cet exercice (en principe, il a même commencé en Seconde). De plus, comme le rappellent certains collègues, l'élève dispose déjà de notions poétiques, ce genre étant au programme chaque année depuis la 6ème.
Ce qui est étonnant en revanche, c'est d'avoir un "bac blanc" alors que les classes n'ont pas, semble-t-il, de progression commune (= traiter les objets d'étude dans le même ordre). Il y a peut-être, ici, un manque de collaboration et de communication dans la conception de ce sujet, qui devrait être commune, précisément afin de ne pénaliser ni avantager aucune classe.
Ici, on choisit toujours des textes éloignés de ce qui a été vu en classe, et cela après un tour de table, chaque professeur annonçant ce qui fut fait. Comme ça, pas de jaloux : on pénalise tout le monde.
Ce qui est étonnant en revanche, c'est d'avoir un "bac blanc" alors que les classes n'ont pas, semble-t-il, de progression commune (= traiter les objets d'étude dans le même ordre). Il y a peut-être, ici, un manque de collaboration et de communication dans la conception de ce sujet, qui devrait être commune, précisément afin de ne pénaliser ni avantager aucune classe.
Ici, on choisit toujours des textes éloignés de ce qui a été vu en classe, et cela après un tour de table, chaque professeur annonçant ce qui fut fait. Comme ça, pas de jaloux : on pénalise tout le monde.
- Charles-MauriceNiveau 10
Quel enfer, chacun peut faire comme il l'entend, et au pire, ne pas proposer de sujet commun. Pour le commentaire, cela n'a pas grande incidence, il n'y a que la dissert qui serait impactée. Ne forgerons pas nous mêmes nos chaînes...Solovieï a écrit:Il peut arriver que l'équipe se mette d'accord pour ne proposer que des sujets (pour le commentaire) en lien avec les objets d'étude déjà terminés. Mais ce n'est qu'un usage, un accord tacite. Pour le commentaire, c'est avant tout la méthode qui importe, et à ce stade de l'année l'élève a déjà travaillé cet exercice (en principe, il a même commencé en Seconde). De plus, comme le rappellent certains collègues, l'élève dispose déjà de notions poétiques, ce genre étant au programme chaque année depuis la 6ème.
Ce qui est étonnant en revanche, c'est d'avoir un "bac blanc" alors que les classes n'ont pas, semble-t-il, de progression commune (= traiter les objets d'étude dans le même ordre). Il y a peut-être, ici, un manque de collaboration et de communication dans la conception de ce sujet, qui devrait être commune, précisément afin de ne pénaliser ni avantager aucune classe.
- roxanneOracle
Oui, mais partir sur un texte d'un objet d'étude non étudié par certains mais fait par d'autres, c'est par les temps qui courent le moyen de se mettre encore dans une situation inextricable. La preuve par de message même si, évidemment, qu'on peut étudier un poème. Mais, il faut l'égalité parfaite, du moins, faire comme si. Donc, nous, on fait progression commune minimum : deux premier objets d'étude pour le bac blanc communs.
- SolovieïNiveau 10
@Charles-Maurice : Dans mon établissement, et dans le réseau auquel il appartient, les bacs blancs (2/an) avec sujet commun sont une obligation, personne n'y échappe. Afin d'éviter les réclamations (comme celle à l'origine de ce fil), le plus simple est de choisir collégialement une progression commune, qui ne concerne que l'ordre dans lequel sont traités les 4 objets d'étude (rien de plus !). Cela ne me parait pas très contraignant. Chaque professeur reste libre pour tout le reste.
Quoi qu'il en soit, le meilleur moyen d'éviter les litiges a posteriori reste la communication et l'action collégiale et collaborative.
Quoi qu'il en soit, le meilleur moyen d'éviter les litiges a posteriori reste la communication et l'action collégiale et collaborative.
- TazaNiveau 1
Provence : qui a dit qu’il a été incapable de commenter le poème ? Sa compétence n’est d’ailleurs pas le sujet.
Le sujet c’est de savoir :
1-s’il est productif / pertinent de proposer au bac blanc un genre littéraire non étudié récemment. Au vu de vos réponses je comprends que, globalement, oui.
2-s’il est permis d’avantager une classe qui a traité la séquence poésie juste avant l’épreuve et l’autre pas du tout. Au demeurant les avis sont partagés. Je comprends surtout qu’il n’y a pas de règle, c’est une réponse malgré tout.
Une passante : je n’ai pas l’extrait en tête mais, sauf erreur, il est issu d’une Saison en enfer.
Le sujet c’est de savoir :
1-s’il est productif / pertinent de proposer au bac blanc un genre littéraire non étudié récemment. Au vu de vos réponses je comprends que, globalement, oui.
2-s’il est permis d’avantager une classe qui a traité la séquence poésie juste avant l’épreuve et l’autre pas du tout. Au demeurant les avis sont partagés. Je comprends surtout qu’il n’y a pas de règle, c’est une réponse malgré tout.
Une passante : je n’ai pas l’extrait en tête mais, sauf erreur, il est issu d’une Saison en enfer.
- AphrodissiaMonarque
En réalité, si les copies des deux classes ne sont pas mélangées, cela importe peu de savoir si l'une a travaillé l'objet d'étude et l'autre pas. Les professeurs le savent: on peut supposer qu'ils en tiennent compte.
Par exemple, avec ma collègue nous proposons souvent des sujets communs en temps limité. La semaine dernière nous avons proposé un texte qu'elle avait déjà travaillé en classe, moi pas. On ne va pas avoir les mêmes attentes dans nos corrections.
Par exemple, avec ma collègue nous proposons souvent des sujets communs en temps limité. La semaine dernière nous avons proposé un texte qu'elle avait déjà travaillé en classe, moi pas. On ne va pas avoir les mêmes attentes dans nos corrections.
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Et puis les steaks ? Ça se rate toujours comme la tragédie. Mais à des degrés différents. (M. Duras)
- lene75Prophète
C'est une situation qui nous arrive en philo. Le but du "bac blanc" est d'abord et avant tout d'obtenir un créneau de 4h pour toutes les classes, créneau que nous n'avons pas la possibilité d'avoir autrement. Mais chacun reste responsable de ses classes et sait mieux que le voisin ce dont elles ont besoin. L'an dernier pour le 2e bac blanc, nous avions choisi un sujet commun. Ma collègue, estimant que ses élèves avaient besoin d'être rassurés, a décidé de préparer le sujet avec ses élèves. Moi j'avais déjà eu d'autres occasions de les faire rédiger sur des sujets déjà vus en classe et j'estimais que mes élèves avaient d'abord et avant tout besoin à ce moment-là, de s'entraîner à affronter une épreuve de bac et moi de savoir où ils en étaient pour ajuster mon cours, dans la mesure où c'était leur dernier entraînement de l'année. Les deux positions se défendent, personne n'a raison ou tort et personne n'est avantagé ou désavantagé. Mes élèves m'ont évidemment demandé pourquoi les autres avaient préparé le sujet et pas eux. Je leur ai répondu, et je suppose qu'ils ont compris.
Je ne sais pas si c'est injuste ou pas pour Parcoursup, dans la mesure où on adapte aussi la notation à la situation, mais de toute façon, notre travail n'est pas de servir d'examen d'entrée dans le supérieur pendant deux ans, mais d'enseigner des choses à nos élèves et de les faire progresser.
Je ne sais pas si c'est injuste ou pas pour Parcoursup, dans la mesure où on adapte aussi la notation à la situation, mais de toute façon, notre travail n'est pas de servir d'examen d'entrée dans le supérieur pendant deux ans, mais d'enseigner des choses à nos élèves et de les faire progresser.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- SolovieïNiveau 10
@Aphrodissia J'ai omis de préciser que la correction était mutualisée pour les bacs blancs de mon côté : les copies sont anonymes et mélangées.
@Taza :
Proposer un commentaire issu d'un OE non étudié auparavant durant l'année en cours : oui, c'est possible, mais pas très bienveillant. Cela devient même injuste si l'une des classes a terminé cet OE, et non les autres. Le professeur de cette classe risque d'être suspecté (au moins par les élèves ou les familles) d'avoir voulu avantager ses élèves en orientant la conception du sujet. En ces temps litigieux, autant éviter ce genre de configuration. La littérature est assez vaste pour que nous puissions trouver un texte devant lequel tout le monde est à égalité, puisque, encore une fois, c'est avant tout la démarche d'analyse qui compte, peu importe le "genre" ou autre étiquette que l'on accole au texte.
À ma connaissance, aucun texte (BO) n'encadre le contenu et l'organisation des examens blancs, qui sont laissés à la discrétion de chaque établissement. Il est toutefois possible d'en inclure les modalités — plus ou moins détaillées — dans le projet d'évaluation de l'établissement, ce qui permet de cadrer un peu les choses.
@Taza :
Proposer un commentaire issu d'un OE non étudié auparavant durant l'année en cours : oui, c'est possible, mais pas très bienveillant. Cela devient même injuste si l'une des classes a terminé cet OE, et non les autres. Le professeur de cette classe risque d'être suspecté (au moins par les élèves ou les familles) d'avoir voulu avantager ses élèves en orientant la conception du sujet. En ces temps litigieux, autant éviter ce genre de configuration. La littérature est assez vaste pour que nous puissions trouver un texte devant lequel tout le monde est à égalité, puisque, encore une fois, c'est avant tout la démarche d'analyse qui compte, peu importe le "genre" ou autre étiquette que l'on accole au texte.
À ma connaissance, aucun texte (BO) n'encadre le contenu et l'organisation des examens blancs, qui sont laissés à la discrétion de chaque établissement. Il est toutefois possible d'en inclure les modalités — plus ou moins détaillées — dans le projet d'évaluation de l'établissement, ce qui permet de cadrer un peu les choses.
- lene75Prophète
Solovieï a écrit:À ma connaissance, aucun texte (BO) n'encadre le contenu et l'organisation des examens blancs, qui sont laissés à la discrétion de chaque établissement. Il est toutefois possible d'en inclure les modalités — plus ou moins détaillées — dans le projet d'évaluation de l'établissement, ce qui permet de cadrer un peu les choses.
1) le projet d'évaluation n'a aucune valeur légale, il ne peut notamment pas remettre en cause la liberté pédagogique ;
2) le français et la philo n'étant pas en contrôle continu ne relèvent pas du projet d'évaluation.
Rien n'empêche d'y inclure ces deux disciplines, mais ça ne contraint en rien les collègues à le respecter (ça génère juste des tensions s'ils ne le respectent pas).
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- ProvenceEnchanteur
Taza a écrit:Provence : qui a dit qu’il a été incapable de commenter le poème ? Sa compétence n’est d’ailleurs pas le sujet.
Alors de quoi te plains-tu ?
- SolovieïNiveau 10
lene75 a écrit:Solovieï a écrit:À ma connaissance, aucun texte (BO) n'encadre le contenu et l'organisation des examens blancs, qui sont laissés à la discrétion de chaque établissement. Il est toutefois possible d'en inclure les modalités — plus ou moins détaillées — dans le projet d'évaluation de l'établissement, ce qui permet de cadrer un peu les choses.
1) le projet d'évaluation n'a aucune valeur légale, il ne peut notamment pas remettre en cause la liberté pédagogique ;
2) le français et la philo n'étant pas en contrôle continu ne relèvent pas du projet d'évaluation.
Rien n'empêche d'y inclure ces deux disciplines, mais ça ne contraint en rien les collègues à le respecter (ça génère juste des tensions s'ils ne le respectent pas).
1). Dans la pratique, les professeurs sont pourtant contraints de s'y soumettre. Un professeur récalcitrant sera bien vite congédié. Même les résidents n'ont guère envie d'avoir un CdE sur le dos durant le reste de leur contrat ou dans l'objectif de futures candidatures ailleurs, sans parler du PPCR et autres joyeusetés. Organiser l'année en établissant un calendrier d'évaluation ou une progression ne me semble pas entamer la liberté pédagogique, mais nous ne sommes probablement pas d'accord sur ce point.
2). Là, entièrement d'accord, c'est vrai ! Pour mon malheur, je l'ai mentionné lors d'un conseil pédagogique (l'année dernière, j'enseignais précisément en Français et en Philo), je me suis fait rabroué par le CdE et l'IEN qui est systématiquement présent (je suis à l'étranger et les décisions prises impactent plusieurs sites/établissements). Les arguments avancés étaient : présenter un projet d'évaluation homogène, ne pas embrouiller les familles, ne pas rentrer dans les détails, ne pas céder aux caprices de chaque matière, etc. Il m'a aussi été "expliqué" que les bulletins et les moyennes trimestriels composaient bien le "dossier" de l'élève et que de fait, Français et Philo devaient aussi se plier aux mesures évaluatives communes, dont la finalité ne pouvait être discutée : harmonisation, lissage des disparités entre correcteurs, équité, etc. Au prochain conseil, je vais remettre le sujet sur la table, mais comme je suis seul à râler...
J'interviens parfois dans des établissements homologués ou partenaires dans lesquels non seulement une progression commune est imposée, mais aussi le choix des œuvres, y compris pour des niveaux sans programme officiel d'œuvres ! Et c'est parfois à la demande des professeurs : "c'est plus simple comme ça"... Là, on touche le fond. Après cela, je relativise certaines contraintes, une simple progression commune ne me semble pas si grave...
Au fond, tu as raison : il n'y a pas d'obligations réelles, statutaires ou légales en jeu, mais si on refuse, on génère des tensions, et c'est précisément ce que la plupart d'entre nous veut éviter.
- Charles-MauriceNiveau 10
Entièrement d'accord le professeur est le seul maître de sa classe et des évaluations.lene75 a écrit:C'est une situation qui nous arrive en philo. Le but du "bac blanc" est d'abord et avant tout d'obtenir un créneau de 4h pour toutes les classes, créneau que nous n'avons pas la possibilité d'avoir autrement. Mais chacun reste responsable de ses classes et sait mieux que le voisin ce dont elles ont besoin. L'an dernier pour le 2e bac blanc, nous avions choisi un sujet commun. Ma collègue, estimant que ses élèves avaient besoin d'être rassurés, a décidé de préparer le sujet avec ses élèves. Moi j'avais déjà eu d'autres occasions de les faire rédiger sur des sujets déjà vus en classe et j'estimais que mes élèves avaient d'abord et avant tout besoin à ce moment-là, de s'entraîner à affronter une épreuve de bac et moi de savoir où ils en étaient pour ajuster mon cours, dans la mesure où c'était leur dernier entraînement de l'année. Les deux positions se défendent, personne n'a raison ou tort et personne n'est avantagé ou désavantagé. Mes élèves m'ont évidemment demandé pourquoi les autres avaient préparé le sujet et pas eux. Je leur ai répondu, et je suppose qu'ils ont compris.
Je ne sais pas si c'est injuste ou pas pour Parcoursup, dans la mesure où on adapte aussi la notation à la situation, mais de toute façon, notre travail n'est pas de servir d'examen d'entrée dans le supérieur pendant deux ans, mais d'enseigner des choses à nos élèves et de les faire progresser.
- Charles-MauriceNiveau 10
A force d'éviter les tensions, ce sont les professeurs qui sont sous pression, et ça n'est plus possible.
- DorineHabitué du forum
Est-ce que ça ne serait pas un poème en lien avec un autre objet d'étude que la poésie ? La littérature d'idées par exemple? Dans ce cas, il n'est pas nécessaire d'avoir travaillé l'objet d'étude.Taza a écrit:Bonjour à toutes et tous,
Mon neveu est en classe de première. Il y a quelques semaines, il a passé son bac blanc de français et, à sa grande surprise, un poème a été proposé en commentaire (un difficile poème de Rimbaud qui plus est). Or, il se trouve que sa classe n’a pas encore traité la séquence poésie alors que la séquence a été traitée dans au moins une autre classe de première de son lycée.
Est-il normal qu’un genre littéraire qui n’a pas été abordé en classe soit proposé au bac blanc, et ce d’autant plus qu’au moins une autre classe a été favorisée par le fait d’avoir terminé la séquence poésie juste avant l’épreuve ?
Je vous remercie.
- lene75Prophète
Charles-Maurice a écrit:A force d'éviter les tensions, ce sont les professeurs qui sont sous pression, et ça n'est plus possible.
Oui et puis c'est surtout que notre enseignement perd tout son sens. Si c'est pour avoir un cours standardisé, il y a des annales, on peut distribuer des polys, comme ça tout le monde aura la même chose à la virgule près et il n'y aura plus d'injustice, inutile de se casser à faire un cours.
Dans des matières où les contenus ne sont pas imposés par les programmes et où même, en philosophie, les problématiques et donc les chapitres ne le sont pas, je ne vois pas comment on peut avoir une progression commune. Il faudrait avoir la même sensibilité philosophique que son collègue pour vouloir traiter les mêmes questions de la même manière. Ça n'a aucun sens. Je ne suis même pas en mesure de m’harmoniser avec moi-même quand j'ai deux groupes différents qui ne réagissent pas de la même manière, alors m'harmoniser avec quelqu'un d'autre... et dans quel but ? On évolue beaucoup dans une carrière, au gré de ses lectures, de ses centres d'intérêt qui changent, d'une rencontre avec des élèves singuliers, et c'est heureux. C'est ça qui fait l'intérêt du métier et d'un cours vivant.
Cette année ma collègue a organisé tout son cours de l'année autour de la République de Platon. Elle a fait un super cours, mais le mien ne l'aurait pas été si on m'avait imposé la même chose, donc mes élèves auraient été désavantagés par rapport aux siens, même si sur le papier ils auraient eu le même cours. L'année dernière elle a fait autre chose, et l'année prochaine elle fera autrement. C'est ça qui lui permet de garder la flamme. Moi je préfère garder un noyau dur d'une année sur l'autre et rayonner à partir de ça. Chacun son truc du moment que les élèves sont bien formés en fin d'année.
Bientôt on nous dira que si, finalement, oubliez tout ce qu'on vous a dit jusque-là, il faut faire un chapitre par notion et ne surtout pas avoir de logique d'ensemble ni un cours qui vous ressemble pour que le cours soit composé de briques interchangeables pour faire plaisir au logiciel et rendre les profs eux aussi interchangeables. Peu importe que ça assèche complètement la pensée et que ça empêche l'incarnation du cours.
Sacrifier les contenus à leur évaluation, il fallait y penser.
D'autant que cette standardisation n'est qu'une illusion d'égalité : il faudrait que le cours soit le même à la virgule près et que chaque prof maîtrise et apprécie exactement de la même manière les contenus pour qu'aucune classe ne soit avantagée. L’équité est bien plus juste que l'égalité stricte.
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