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- RockandreadNiveau 3
J'ouvre ce fil car je me sens complètement perdu en ce moment. A peine entré dans l'éducation nationale, je vais peut-être rapidement en sortir.
En reprise d'études, ce que j'ai fait à la fac d'anglais m'a plu. L'idée de devenir professeur m'a beaucoup plu.
Ensuite est venue la pratique.
Difficile comme tout le monde au début, mais je me suis accroché. Je me rendais compte de la marge de progression énorme que j'avais. Même un renouvellement de stage ne m'a pas ébranlé, au contraire. Je voulais faire mes preuves.
Puis est venu le premier bilan de positionnement de cette deuxième année de stage. Ca ne va pas. Mon tuteur demande la visite d'un inspecteur. Ma gestion de classe et la mise en activité des élèves posent problème. Le CDE corrobore. L'inspecteur me rend visite, son diagnostic tombe: pas de titularisation en l'état. Synonyme de licenciement, donc.
Alors pour la première fois, je me dis que j'en ai marre. J'ai certes mes défauts, comme mon manque de dynamisme devant les élèves et mon incapacité à fonctionner en "activités" (c'est la norme en langues vivantes, il faut à tout prix éviter la posture frontale). C'est plus fort que moi, je n'arrive pas à m'adapter à cette façon de faire.
Je pensais naïvement que ces défauts n'étaient pas rédhibitoires. Que dois-je comprendre ? Que je n'ai pas le profil pour être enseignant ?
De toute façon je vais bientôt le savoir. En attendant le verdict final, je ne sais plus si j'aime ce métier. J'en vois de plus en plus les défauts et je songe à une nouvelle reconversion (bien obligé, en cas de licenciement).
Je pourrais tout donner dans cette deuxième partie de l'année scolaire mais à l'instant je doute d'avoir les ressources et la motivation nécessaires.
Avez-vous vécu des histoires similaires ? Connaissez-vous des pistes de reconversion après une carrière express dans l'enseignement ?
Je n'aurais jamais imaginé écrire tout cela à propos de l'enseignement.
En reprise d'études, ce que j'ai fait à la fac d'anglais m'a plu. L'idée de devenir professeur m'a beaucoup plu.
Ensuite est venue la pratique.
Difficile comme tout le monde au début, mais je me suis accroché. Je me rendais compte de la marge de progression énorme que j'avais. Même un renouvellement de stage ne m'a pas ébranlé, au contraire. Je voulais faire mes preuves.
Puis est venu le premier bilan de positionnement de cette deuxième année de stage. Ca ne va pas. Mon tuteur demande la visite d'un inspecteur. Ma gestion de classe et la mise en activité des élèves posent problème. Le CDE corrobore. L'inspecteur me rend visite, son diagnostic tombe: pas de titularisation en l'état. Synonyme de licenciement, donc.
Alors pour la première fois, je me dis que j'en ai marre. J'ai certes mes défauts, comme mon manque de dynamisme devant les élèves et mon incapacité à fonctionner en "activités" (c'est la norme en langues vivantes, il faut à tout prix éviter la posture frontale). C'est plus fort que moi, je n'arrive pas à m'adapter à cette façon de faire.
Je pensais naïvement que ces défauts n'étaient pas rédhibitoires. Que dois-je comprendre ? Que je n'ai pas le profil pour être enseignant ?
De toute façon je vais bientôt le savoir. En attendant le verdict final, je ne sais plus si j'aime ce métier. J'en vois de plus en plus les défauts et je songe à une nouvelle reconversion (bien obligé, en cas de licenciement).
Je pourrais tout donner dans cette deuxième partie de l'année scolaire mais à l'instant je doute d'avoir les ressources et la motivation nécessaires.
Avez-vous vécu des histoires similaires ? Connaissez-vous des pistes de reconversion après une carrière express dans l'enseignement ?
Je n'aurais jamais imaginé écrire tout cela à propos de l'enseignement.
- CasparProphète
Je ne sais pas quoi te dire à part bon courage: tu sembles motivé et plein de bonne volonté mais on dirait que l'institution de nos jours fait tout pour décourager ces fameuses bonnes volonté. Il me semble que ce n'était pas le cas quand j'ai commencé il y a plus de vingt ans: on laissait leur chance aux stagiaires en se disant qu'ils feraient des progrès. J'ai l'impression que la formation à l'INSPÉ est très dure (je vois ça de loin) alors qu'on est en pleine "crise de recrutement".
Es-tu motivé pour continuer ? Si oui, tu peux essayer de suivre les conseils donnés par ton tuteur pour montrer que tu es réceptif et quand tu seras titularisé tu pourras bien mener tes cours à peu près comme tu l'entends. L'année est encore loin d'être finie, tu peux modifier tes pratiques et courber l'échine pour entrer provisoirement dans le moule en attendant ta titularisation.
Es-tu motivé pour continuer ? Si oui, tu peux essayer de suivre les conseils donnés par ton tuteur pour montrer que tu es réceptif et quand tu seras titularisé tu pourras bien mener tes cours à peu près comme tu l'entends. L'année est encore loin d'être finie, tu peux modifier tes pratiques et courber l'échine pour entrer provisoirement dans le moule en attendant ta titularisation.
- ProvenceEnchanteur
Rockandread a écrit:
Alors pour la première fois, je me dis que j'en ai marre. J'ai certes mes défauts, comme mon manque de dynamisme devant les élèves et mon incapacité à fonctionner en "activités" (c'est la norme en langues vivantes, il faut à tout prix éviter la posture frontale). C'est plus fort que moi, je n'arrive pas à m'adapter à cette façon de faire.
Quand j'ai débuté, il fallait absolument travailler en séquences en français et en latin. Je ne comprends pas cette façon de procéder qui me paraît inutilement complexe pour un résultat confus. Je me sentais perdue, ne sachant où j'allais et donc ne sachant mener efficacement mes élèves. Quand j'ai laissé tomber les bons conseils de l'IUFM, quand j'ai commencé à appliquer des méthodes qui me convenaient et que je comprenais, j'ai eu le sentiment d'enseigner enfin. Je crois que mes élèves ne s'en plaignent pas.
Je ne sais pas si c'est transposable à ta situation, d’autant plus que l'année du stage, il faut serrer les dents et aire semblant. Mais je t'adresse tous mes encouragements pour la suite. Le problème ne vient pas forcément uniquement de toi, mais peut-être aussi de ce qu’on t'impose.
- LouisBarthasExpert
Ne t'inquiète pas. Ne pas enseigner "en frontal" est un vieux mantra répété déjà à l'envi quand j'étais en formation dans les années 80, et dont, évidemment, personne ne tenait compte s'il voulait apprendre quelque chose à ses élèves. De ma propre expérience, l'expression a donc presque un demi-siècle !Rockandread a écrit:(...) il faut à tout prix éviter la posture frontale). C'est plus fort que moi, je n'arrive pas à m'adapter à cette façon de faire.
Je pensais naïvement que ces défauts n'étaient pas rédhibitoires. Que dois-je comprendre ? Que je n'ai pas le profil pour être enseignant ?
Avez-vous vécu des histoires similaires ? Connaissez-vous des pistes de reconversion après une carrière express dans l'enseignement ?
Je n'aurais jamais imaginé écrire tout cela à propos de l'enseignement.
Dans leur Petit vocabulaire de la déroute scolaire (Ramsay, 2000), Guy Morel et Daniel Tual-Loizeau avait déjà pointé l'expression :
« Adjectif dévalorisant qui qualifie la position du professeur conduisant une classe du haut de sa chaire et de son savoir, démarche pédagogique aujourd'hui légitimement condamnée tant elle évoque la rigidité militaire et même la guerre des tranchées. »
Et de citer Jacques Pain, professeur en sciences de l'éducation à Paris X Nanterre (Le Monde de l'éducation, mars 2000) :
On traite les jeunes élèves en masse assise par la seule force du savoir académique, dans cette relation caporale et frontale qui étonne même nos voisins allemands.
C'est dire, quand on connaît la tradition militariste allemande...
Les formateurs se cooptent, on en a encore peut-être pour quelques dizaines d'années...
Pour ces idéologues, ce n'est pas que les élèves apprennent quelque chose qui compte, c'est la façon dont c'est fait.
Donc, si tu as tes convictions sur la meilleure manière d'apprendre à tes élèves, tous les mantras de ce type peuvent entrer par une oreille et ressortir par l'autre.
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- ErgoDevin
En anglais aussi, j'avais fonctionné en séquences et tâches finales tel que c'était demandé pour mon année de stage.
Après, j'ai arrêté, je faisais une à deux séquences par an en 6e et 5e pour qu'ils voient à quoi ça ressemble -- davantage en 4e/3e parce qu'on était en barrettes et "groupes de compétences" (entre beaucoup de guillemets, ce n'était pas vraiment ça, en fait) mais nos séquences étaient très longues (au moins deux mois).
Le reste du temps, je faisais comme je voulais, y compris petit à petit en 6e en cloisonnant: lecture/questions/rédaction heure 1, lecture/questions orales heure 2, grammaire/exercices heure 3 et oral/visionnage/questions/vocabulaire heure 4 (mon année était organisée selon des œuvres adaptées au cinéma, ce qui permettait d'utiliser le roman d'origine et des extraits de l'adaptation); à peu près le même fonctionnement en 5e mais en moins de temps.
Bon, c'était pré-collège 2016, pré-réforme du lycée and co, donc ce n'est peut-être plus tout à fait possible à l'heure actuelle mais j'imagine que si. L'année de stage avait été assez pénible, du fait d'utiliser un fonctionnement dont je ne voulais pas, mais c'était un mauvais moment à passer...
Tu expliques que ça te plaît, donc peut-être essayer de faire ce qu'on te dit pour les quelques mois qui restent avant de pouvoir revenir à ce que tu voudrais vraiment ?
Quoi qu'il en soit, courage !
Après, j'ai arrêté, je faisais une à deux séquences par an en 6e et 5e pour qu'ils voient à quoi ça ressemble -- davantage en 4e/3e parce qu'on était en barrettes et "groupes de compétences" (entre beaucoup de guillemets, ce n'était pas vraiment ça, en fait) mais nos séquences étaient très longues (au moins deux mois).
Le reste du temps, je faisais comme je voulais, y compris petit à petit en 6e en cloisonnant: lecture/questions/rédaction heure 1, lecture/questions orales heure 2, grammaire/exercices heure 3 et oral/visionnage/questions/vocabulaire heure 4 (mon année était organisée selon des œuvres adaptées au cinéma, ce qui permettait d'utiliser le roman d'origine et des extraits de l'adaptation); à peu près le même fonctionnement en 5e mais en moins de temps.
Bon, c'était pré-collège 2016, pré-réforme du lycée and co, donc ce n'est peut-être plus tout à fait possible à l'heure actuelle mais j'imagine que si. L'année de stage avait été assez pénible, du fait d'utiliser un fonctionnement dont je ne voulais pas, mais c'était un mauvais moment à passer...
Tu expliques que ça te plaît, donc peut-être essayer de faire ce qu'on te dit pour les quelques mois qui restent avant de pouvoir revenir à ce que tu voudrais vraiment ?
Quoi qu'il en soit, courage !
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- CasparProphète
Les méthodes et les modes changent...actuellement en anglais on nous demande de faire des séquences très courtes, il faut désormais évaluer la nouvelle compétence "médiation"...et dans quelques années ce sera autre chose. On parle beaucoup moins de "pédagogie actionnelle" maintenant alors que c'était l'alpha et l'omega de la pédagogie des LV il y a une dizaine d'années.
- PequodNiveau 5
Je suis dans une situation similaire. Moi aussi je suis devenu prof après avoir fait une reprise d'études tardive et pour moi aussi ça se passe très mal.
J'ai hâte que cette année se termine et qu'on me licencie pour que je puisse passer à autre chose. J'aime bien enseigner mais j'ai la forte impression que c'est quelque chose de secondaire par rapport à tout ce qu'on me demande de faire.
Je déteste être en surcharge cognitive permanente et ne pas pouvoir me concentrer à 100% sur mes cours parce qu'il faut en parallèle gérer les 4-5 élèves qui s'amusent à se balancer des stylos ou des bouts de gomme. C'est simple quand je demande aux élèves de lire un texte je ne sais même pas où ils en sont, ils pourraient lire une ligne sur deux que je ne m'en rendrais pas compte parce qu'au lieu de suivre avec eux je suis en train de chercher les sources de perturbation dans la salle.
Bref, je ne veux plus jamais travailler avec des groupes d'enfants ou d'ados.
J'ai hâte que cette année se termine et qu'on me licencie pour que je puisse passer à autre chose. J'aime bien enseigner mais j'ai la forte impression que c'est quelque chose de secondaire par rapport à tout ce qu'on me demande de faire.
Je déteste être en surcharge cognitive permanente et ne pas pouvoir me concentrer à 100% sur mes cours parce qu'il faut en parallèle gérer les 4-5 élèves qui s'amusent à se balancer des stylos ou des bouts de gomme. C'est simple quand je demande aux élèves de lire un texte je ne sais même pas où ils en sont, ils pourraient lire une ligne sur deux que je ne m'en rendrais pas compte parce qu'au lieu de suivre avec eux je suis en train de chercher les sources de perturbation dans la salle.
Bref, je ne veux plus jamais travailler avec des groupes d'enfants ou d'ados.
- MitcindyNiveau 10
Les séquences, j'en fais quelques fois pour des projets à l'oral.
Depuis 7 ans que j'enseigne, je me rends compte que c'est en suivant certains manuels (dont je remanie un peu cours et exercices) que mes élèves apprennent le plus.
Bien évidemment que je fais du frontal. C'est quand j'enseigne la leçon à mes élèves. Je les mets ensuite en activité pour faire des exercices de tous types.
Je les mets parfois en ilots pour les travaux en équipe mais j'avoue que je déteste le bruit que cela engendre.
Bref, je mixe frontal, cours dialogué, projets par équipe et exercices individuels classiques (en silence devant sa feuille).
Depuis 7 ans que j'enseigne, je me rends compte que c'est en suivant certains manuels (dont je remanie un peu cours et exercices) que mes élèves apprennent le plus.
Bien évidemment que je fais du frontal. C'est quand j'enseigne la leçon à mes élèves. Je les mets ensuite en activité pour faire des exercices de tous types.
Je les mets parfois en ilots pour les travaux en équipe mais j'avoue que je déteste le bruit que cela engendre.
Bref, je mixe frontal, cours dialogué, projets par équipe et exercices individuels classiques (en silence devant sa feuille).
- CasparProphète
Mitcindy a écrit:Les séquences, j'en fais quelques fois pour des projets à l'oral.
Depuis 7 ans que j'enseigne, je me rends compte que c'est en suivant certains manuels (dont je remanie un peu cours et exercices) que mes élèves apprennent le plus.
Bien évidemment que je fais du frontal. C'est quand j'enseigne la leçon à mes élèves. Je les mets ensuite en activité pour faire des exercices de tous types.
Je les mets parfois en ilots pour les travaux en équipe mais j'avoue que je déteste le bruit que cela engendre.
Bref, je mixe frontal, cours dialogué, projets par équipe et exercices individuels classiques (en silence devant sa feuille).
Oui, il faut varier les activités et il n'y a pas UNE façon de faire cours heureusement. Il m'arrive aussi de raconter des anecdotes ou des histoires en français pour être bien sûr que tout le monde comprenne (quand il s'agit de "civilisation").
- PequodNiveau 5
L'autre problème me concernant est que je n'ose pas avouer à ma tutrice que j'ai lâché l'affaire depuis la mi-janvier et que mon seul projet est de survivre jusqu'à l'arrêt des cours. (Après elle s'en doute peut-être).
Elle a été géniale avec moi et j'ai honte de ma situation et de ne pas avoir été à la hauteur de ses attentes.
Je vais sûrement devoir me faire arrêter d'ici le mois de juin si je veux tenir psychologiquement jusqu'au bout.
Elle a été géniale avec moi et j'ai honte de ma situation et de ne pas avoir été à la hauteur de ses attentes.
Je vais sûrement devoir me faire arrêter d'ici le mois de juin si je veux tenir psychologiquement jusqu'au bout.
- BaldredSage
Te faire arrêter serait sûrement une bonne solution pour toi, tes élèves et ta tutrice si tu estimes que tu es au-delà du "simple" syndrome de l'imposteur. Cela pourrait t'aider à ne pas trop t'engluer dans la culpabilité et la honte. Il y a de nombreuses raisons à ne pas faire ce métier. Certaines sont personnelles, beaucoup relèvent de sa difficulté et des empêchements à le faire. Dans tous les cas, on a le droit de passer à autre chose, en essayant de mentir le moins possible aux élèves, à ta tutrice et à toi-même. En revanche raconte ce qui t'arrange à l'institution, tu ne lui dois rien.Pequod a écrit:L'autre problème me concernant est que je n'ose pas avouer à ma tutrice que j'ai lâché l'affaire depuis la mi-janvier et que mon seul projet est de survivre jusqu'à l'arrêt des cours. (Après elle s'en doute peut-être).
Elle a été géniale avec moi et j'ai honte de ma situation et de ne pas avoir été à la hauteur de ses attentes.
Je vais sûrement devoir me faire arrêter d'ici le mois de juin si je veux tenir psychologiquement jusqu'au bout.
- tAoKHabitué du forum
Rockandread a écrit:(...) En attendant le verdict final, je ne sais plus si j'aime ce métier. J'en vois de plus en plus les défauts et je songe à une nouvelle reconversion (...)
Quand je te lis, je me vois il y a un an. L'idée semble avoir fait un bon bout de chemin dans ton esprit.
J'étais en reconversion également, et je suis en train de me re-reconvertir.
La différence, c'est qu'à ce moment de ma réflexion, j'avais déjà un plan de secours bien précis, à savoir rester dans la fonction publique (mais dans un autre ministère), cela m'a donné la force suffisante pour obtenir la titularisation (finalement sans trop de problème, après un renouvellement de stage).
Bon courage à toi, tu en auras besoin pour traverser ces prochains mois de labeur.
Tu sembles t'être déjà fait à l'idée d'un licenciement, cella peut être une bonne chose : moins de pression, et pas de surprise à venir. Mais cela restera dur à avaler tout de même. Ne prends pas ces deux ans de stage comme des années perdues, tu auras engrangé de l'expérience et découvert un univers qui te seront utiles pour la suite, quelle que soit la nouvelle voie que tu choisiras.
Bonne chance.
- RockandreadNiveau 3
Caspar a écrit:
Es-tu motivé pour continuer ? Si oui, tu peux essayer de suivre les conseils donnés par ton tuteur pour montrer que tu es réceptif et quand tu seras titularisé tu pourras bien mener tes cours à peu près comme tu l'entends. L'année est encore loin d'être finie, tu peux modifier tes pratiques et courber l'échine pour entrer provisoirement dans le moule en attendant ta titularisation.
J'essaye d'appliquer les conseils, mais je crois que c'est aussi une question de style et de savoir-être. En tout cas j'essayerai d'animer des cours de la meilleure des façons possible.
Provence a écrit:
Quand j'ai laissé tomber les bons conseils de l'IUFM, quand j'ai commencé à appliquer des méthodes qui me convenaient et que je comprenais, j'ai eu le sentiment d'enseigner enfin. Je crois que mes élèves ne s'en plaignent pas.
Si j'arrive à cette étape je pense que je me sentirai moi aussi libéré. Je crois que j'aimerais qu'on me lâche un peu la grappe !
Cochonou a écrit:
Comme Caspar, je peine à comprendre la dureté avec laquelle l'Education nationale traite les enseignants, et en particulier les enseignants stagiaires, alors que nous sommes en pleine crise du recrutement. Je tends à y voir l'expression d'une forme d'orgueil de la part de l'institution, et je crois qu'il y a aussi un manque de clairvoyance de sa part.
Quand on fait le parallèle entre la "bienveillance" que l'on est censés accorder aux élèves et celle qui nous est accordée le gouffre est immense...
LouisBarthas a écrit:
Donc, si tu as tes convictions sur la meilleure manière d'apprendre à tes élèves, tous les mantras de ce type peuvent entrer par une oreille et ressortir par l'autre.
C'est bien ça le problème. Il va peut-être falloir que je dose un peu les techniques, entre le frontal et la mise en activité.
Caspar a écrit:On parle beaucoup moins de "pédagogie actionnelle" maintenant alors que c'était l'alpha et l'omega de la pédagogie des LV il y a une dizaine d'années.
Pour ma part je n'entends parler QUE d'actionnel. Y compris dans mon dernier rapport d'inspection (pardon, de visite d'accompagnement).
Mitcindy a écrit:
Bref, je mixe frontal, cours dialogué, projets par équipe et exercices individuels classiques (en silence devant sa feuille).
Ca me plaît bien comme méthode. A voir si j'aurai l'occasion de l'appliquer.
Pequod a écrit:L'autre problème me concernant est que je n'ose pas avouer à ma tutrice que j'ai lâché l'affaire depuis la mi-janvier et que mon seul projet est de survivre jusqu'à l'arrêt des cours. (Après elle s'en doute peut-être).
Elle a été géniale avec moi et j'ai honte de ma situation et de ne pas avoir été à la hauteur de ses attentes.
Je vais sûrement devoir me faire arrêter d'ici le mois de juin si je veux tenir psychologiquement jusqu'au bout.
Salut Pequod. J'avais un peu suivi ton parcours l'année dernière, on avait des difficultés similaires. Navré que ça ne se passe pas mieux cette année.
Comment prépares-tu tes cours tout en ayant "lâché l'affaire" ? J'avoue que pour ma part je n'ai encore aucune idée de ce que je vais faire avec mes classes à la rentrée (zone B, je précise).
tAoK a écrit:
Ne prends pas ces deux ans de stage comme des années perdues, tu auras engrangé de l'expérience et découvert un univers qui te seront utiles pour la suite, quelle que soit la nouvelle voie que tu choisiras.
Bonne chance.
Oui, c'est ce que j'essaye de me dire. Merci de ton témoignage.
Et globalement, merci à tous pour vos interventions. Cela fait du bien de se sentir soutenu
- RockandreadNiveau 3
Pequod a écrit:Je suis dans une situation similaire. Moi aussi je suis devenu prof après avoir fait une reprise d'études tardive et pour moi aussi ça se passe très mal.
J'ai hâte que cette année se termine et qu'on me licencie pour que je puisse passer à autre chose. J'aime bien enseigner mais j'ai la forte impression que c'est quelque chose de secondaire par rapport à tout ce qu'on me demande de faire.
Je déteste être en surcharge cognitive permanente et ne pas pouvoir me concentrer à 100% sur mes cours parce qu'il faut en parallèle gérer les 4-5 élèves qui s'amusent à se balancer des stylos ou des bouts de gomme. C'est simple quand je demande aux élèves de lire un texte je ne sais même pas où ils en sont, ils pourraient lire une ligne sur deux que je ne m'en rendrais pas compte parce qu'au lieu de suivre avec eux je suis en train de chercher les sources de perturbation dans la salle.
Bref, je ne veux plus jamais travailler avec des groupes d'enfants ou d'ados.
As-tu des projets pour la suite ?
- Lord StevenExpert
Si vous parvenez à tenir le choc pour être titularisé, dites-vous bien qu'il n'y a qu'une seule bonne méthode d'enseignement: celle qui vous convient. Ce qui fait qu'il y a autant de méthodes qu'il y a d'enseignants. Et si vos formateurs prétendent ne jamais faire de frontal, soit ils mentent soit ils ne servent à rien au sein de leurs classes. Remarquez, cela pourrait expliquer le fait qu'ils soient devenus "formateurs"....
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- PhyliaNiveau 9
L'hérétique que je suis enseigne principalement de manière dialoguée et frontale : malheur à moi !
Quelle démagogie de prétendre que le savoir jaillira ex nihilo chez nos élèves !
Si je devais espérer qu'ils soient capables de construire le cours à partir du peu qu'ils savent - ou croient savoir -, je pourrais attendre longtemps !
Sinon, @Rockandread, je comprends tes déconvenues et tes difficultés. Le métier est long à apprendre et selon le rythme et la capacité d'adaptation qui sont les nôtres, on met plus ou moins de temps à construire son identité et sa pratique professionnelles. A toi de voir si tu penses avoir les ressources morales et psychologiques nécessaires pour entreprendre cette randonnée éprouvante mais très enrichissante
Bon discernement et bon courage à toi !
Quelle démagogie de prétendre que le savoir jaillira ex nihilo chez nos élèves !
Si je devais espérer qu'ils soient capables de construire le cours à partir du peu qu'ils savent - ou croient savoir -, je pourrais attendre longtemps !
Sinon, @Rockandread, je comprends tes déconvenues et tes difficultés. Le métier est long à apprendre et selon le rythme et la capacité d'adaptation qui sont les nôtres, on met plus ou moins de temps à construire son identité et sa pratique professionnelles. A toi de voir si tu penses avoir les ressources morales et psychologiques nécessaires pour entreprendre cette randonnée éprouvante mais très enrichissante
Bon discernement et bon courage à toi !
- PequodNiveau 5
>Salut Pequod. J'avais un peu suivi ton parcours l'année dernière, on avait des difficultés similaires. Navré que ça ne se passe pas mieux cette année.
Comment prépares-tu tes cours tout en ayant "lâché l'affaire" ? J'avoue que pour ma part je n'ai encore aucune idée de ce que je vais faire avec mes classes à la rentrée (zone B, je précise).
Ca se passe mieux sur de nombreux points mais c'est juste pas satisfaisant pour moi de gérer une classe de trente gamins dont une partie n'a pas envie d'être là de toute façon.
>As-tu des projets pour la suite ?
Dans l'immédiat non mais je pense faire une formation pôle emploi ou passer un concours dans l'administration mais loin LOIN LOIN du ministère de l'éducation nationale dont je ne veux plus entendre parler.
Sinon en attendant d'avoir un projet plus solide je n'exclue pas totalement la possibilité de continuer l'enseignement en donnant des cours particuliers de temps en temps mais ce sera un contexte différent.
Et pour préparer mes cours en ayant lâché l'inspe bah disons que je ne me prends plus la tête et je prends ce que je trouve dans les manuels.
Comment prépares-tu tes cours tout en ayant "lâché l'affaire" ? J'avoue que pour ma part je n'ai encore aucune idée de ce que je vais faire avec mes classes à la rentrée (zone B, je précise).
Ca se passe mieux sur de nombreux points mais c'est juste pas satisfaisant pour moi de gérer une classe de trente gamins dont une partie n'a pas envie d'être là de toute façon.
>As-tu des projets pour la suite ?
Dans l'immédiat non mais je pense faire une formation pôle emploi ou passer un concours dans l'administration mais loin LOIN LOIN du ministère de l'éducation nationale dont je ne veux plus entendre parler.
Sinon en attendant d'avoir un projet plus solide je n'exclue pas totalement la possibilité de continuer l'enseignement en donnant des cours particuliers de temps en temps mais ce sera un contexte différent.
Et pour préparer mes cours en ayant lâché l'inspe bah disons que je ne me prends plus la tête et je prends ce que je trouve dans les manuels.
- RockandreadNiveau 3
Lord Steven a écrit:Si vous parvenez à tenir le choc pour être titularisé, dites-vous bien qu'il n'y a qu'une seule bonne méthode d'enseignement: celle qui vous convient. Ce qui fait qu'il y a autant de méthodes qu'il y a d'enseignants. Et si vos formateurs prétendent ne jamais faire de frontal, soit ils mentent soit ils ne servent à rien au sein de leurs classes. Remarquez, cela pourrait expliquer le fait qu'ils soient devenus "formateurs"....
Pour le coup ma formatrice est toujours enseignante. Elle nous donne parfois des exemples de ce qu'elle fait en classe mais comme vous dîtes, chacun a sa façon d'aborder les choses.
Phylia a écrit:
Sinon, @Rockandread, je comprends tes déconvenues et tes difficultés. Le métier est long à apprendre et selon le rythme et la capacité d'adaptation qui sont les nôtres, on met plus ou moins de temps à construire son identité et sa pratique professionnelles. A toi de voir si tu penses avoir les ressources morales et psychologiques nécessaires pour entreprendre cette randonnée éprouvante mais très enrichissante
Bon discernement et bon courage à toi !
Je verrai cet été si j'aime encore la rando D'ici là je ne compte pas rester les mains dans les poches.
Pequod a écrit:
Dans l'immédiat non mais je pense faire une formation pôle emploi ou passer un concours dans l'administration mais loin LOIN LOIN du ministère de l'éducation nationale dont je ne veux plus entendre parler.
Sinon en attendant d'avoir un projet plus solide je n'exclue pas totalement la possibilité de continuer l'enseignement en donnant des cours particuliers de temps en temps mais ce sera un contexte différent.
Et pour préparer mes cours en ayant lâché l'inspe bah disons que je ne me prends plus la tête et je prends ce que je trouve dans les manuels.
Pôle Emploi, c'est une idée. En espérant qu'ils soient plus dégourdis qu'il y a une dizaine d'années
En ce concerne les manuels je pioche moi aussi dedans. Certains sont très bien faits même s'il faut souvent approfondir.
- KRaikkonenNiveau 1
Rockandread a écrit:J'ouvre ce fil car je me sens complètement perdu en ce moment. A peine entré dans l'éducation nationale, je vais peut-être rapidement en sortir.
En reprise d'études, ce que j'ai fait à la fac d'anglais m'a plu. L'idée de devenir professeur m'a beaucoup plu.
Ensuite est venue la pratique.
Difficile comme tout le monde au début, mais je me suis accroché. Je me rendais compte de la marge de progression énorme que j'avais. Même un renouvellement de stage ne m'a pas ébranlé, au contraire. Je voulais faire mes preuves.
Puis est venu le premier bilan de positionnement de cette deuxième année de stage. Ca ne va pas. Mon tuteur demande la visite d'un inspecteur. Ma gestion de classe et la mise en activité des élèves posent problème. Le CDE corrobore. L'inspecteur me rend visite, son diagnostic tombe: pas de titularisation en l'état. Synonyme de licenciement, donc.
Alors pour la première fois, je me dis que j'en ai marre. J'ai certes mes défauts, comme mon manque de dynamisme devant les élèves et mon incapacité à fonctionner en "activités" (c'est la norme en langues vivantes, il faut à tout prix éviter la posture frontale). C'est plus fort que moi, je n'arrive pas à m'adapter à cette façon de faire.
Je pensais naïvement que ces défauts n'étaient pas rédhibitoires. Que dois-je comprendre ? Que je n'ai pas le profil pour être enseignant ?
De toute façon je vais bientôt le savoir. En attendant le verdict final, je ne sais plus si j'aime ce métier. J'en vois de plus en plus les défauts et je songe à une nouvelle reconversion (bien obligé, en cas de licenciement).
Je pourrais tout donner dans cette deuxième partie de l'année scolaire mais à l'instant je doute d'avoir les ressources et la motivation nécessaires.
Avez-vous vécu des histoires similaires ? Connaissez-vous des pistes de reconversion après une carrière express dans l'enseignement ?
Je n'aurais jamais imaginé écrire tout cela à propos de l'enseignement.
Bien le bonjour,
Ayant déjà lu deux ou trois sujets sur ce forum, je m'inscris vite fait pour parler reconversion. Selon les cas (anglais dans le cas présent) et si intéressé, je pourrais être amené à proposer quelque piste de reconversion dans le cadre militaire. Me contacter par MP pour une éventuelle discussion ultérieure.
- JennyMédiateur
KRaikkonen a écrit:
Ayant déjà lu deux ou trois sujets sur ce forum, je m'inscris vite fait pour parler reconversion. Selon les cas (anglais dans le cas présent) et si intéressé, je pourrais être amené à proposer quelque piste de reconversion dans le cadre militaire. Me contacter par MP pour une éventuelle discussion ultérieure.
Merci de vous présenter dans cette section : https://www.neoprofs.org/f26-votre-presentation
- KRaikkonenNiveau 1
Hello,
J'en suis désolé mais une présentation du pourquoi du comment de ma situation se heurte à quelques obstacles.
J'indiquerai que j'ai travaillé dans le système public il y a quelques années, j'étais AESH, ce qui fut un emploi difficile mais formateur. Désormais je tente d'arranger les gens, pour leur reconversion si concerné(e), et pour le recrutement de mon institution si compatible (professeur langue vivante + autres critères). La suite en MP quand le forum me jugera que mon profil fait montre d'une maturité convenable
J'en suis désolé mais une présentation du pourquoi du comment de ma situation se heurte à quelques obstacles.
J'indiquerai que j'ai travaillé dans le système public il y a quelques années, j'étais AESH, ce qui fut un emploi difficile mais formateur. Désormais je tente d'arranger les gens, pour leur reconversion si concerné(e), et pour le recrutement de mon institution si compatible (professeur langue vivante + autres critères). La suite en MP quand le forum me jugera que mon profil fait montre d'une maturité convenable
- MathadorEmpereur
J'ai une petite idée de l'administration en question…
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- KRaikkonenNiveau 1
Mathador a écrit:J'ai une petite idée de l'administration en question…
Ne pas aller trop vite en besogne cependant
Je pense à des emplois parfaitement conventionnels, le ministère recrute des enseignants en langue étrangère. évolution de carrière à long terme à voir en fonction de plein de choses.
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