- sensiferNiveau 5
Bonjour à tous,
Je ne sais pas trop comment tourner ce sujet. Pour faire simple, je suis un neotit avec un complexe du "je n’ai pas fait khâgne, j'ai l'impression de ne pas avoir lu tous les auteurs classiques, j'ai eu la chance d'avoir des profs qui en ont lu des kilomètres, qui m'ont inspiré en me dépaysant, donc je ne veux faire que des classiques (au sens validés par les Lagarde et Michard, merci Vinted)".
J'ai profité des vacances pour relire Eco et son Lector in fabula, Bayard et comment parler des livres que l'on n'a pas lus et quelques fils sur les lectures analytiques, qui, au fil de la lecture, m'ont fait découvrir Patrick Laudet (et cette vidéo sympathique https://www.youtube.com/watch?v=PmknCVpCatI ).
Bref. Je réalise que je suis en train de devenir un jeune prof ronflant, ankylosé par le souci des questionnaires de textes et qu'il me faut envisager consciencieusement mes goûts et méthodes. Si je refuse de faire des OI sur des œuvres trop récentes, considérant que j'ai besoin d'une maturation personnelle pour délivrer un partage pertinent et accueillir dans le même mouvement les pensées et proposition des élèves, je me dis qu'il me faut tout de même ajouter à l'occasion d'une comparaison entre les textes, de la culture Lagarde et Michardienne avec celle des élèves (mangas, jeux vidéo, séries... dont je ne connais rien).
Avez-vous tenté l'expérience? Comment? Qu'est-ce que cela a donné?
Je ne sais pas trop comment tourner ce sujet. Pour faire simple, je suis un neotit avec un complexe du "je n’ai pas fait khâgne, j'ai l'impression de ne pas avoir lu tous les auteurs classiques, j'ai eu la chance d'avoir des profs qui en ont lu des kilomètres, qui m'ont inspiré en me dépaysant, donc je ne veux faire que des classiques (au sens validés par les Lagarde et Michard, merci Vinted)".
J'ai profité des vacances pour relire Eco et son Lector in fabula, Bayard et comment parler des livres que l'on n'a pas lus et quelques fils sur les lectures analytiques, qui, au fil de la lecture, m'ont fait découvrir Patrick Laudet (et cette vidéo sympathique https://www.youtube.com/watch?v=PmknCVpCatI ).
Bref. Je réalise que je suis en train de devenir un jeune prof ronflant, ankylosé par le souci des questionnaires de textes et qu'il me faut envisager consciencieusement mes goûts et méthodes. Si je refuse de faire des OI sur des œuvres trop récentes, considérant que j'ai besoin d'une maturation personnelle pour délivrer un partage pertinent et accueillir dans le même mouvement les pensées et proposition des élèves, je me dis qu'il me faut tout de même ajouter à l'occasion d'une comparaison entre les textes, de la culture Lagarde et Michardienne avec celle des élèves (mangas, jeux vidéo, séries... dont je ne connais rien).
Avez-vous tenté l'expérience? Comment? Qu'est-ce que cela a donné?
- Mrs D.Niveau 5
Intéressante question...
Je ne tenterais pas de mélanger à mes cours des références à la culture "jeune", comme tu dis, surtout si ce n'est pas la mienne. Si des parallèles se présentent aux élèves et qu'ils comprennent quelque chose d'une œuvre ou d'un texte par le biais d'une autre œuvre qui est culturellement plus proche d'eux, très bien : qu'ils m'expliquent le parallèle et la référence dans ce cas, et j'aurais appris quelque chose. Mais comme je demande aux élèves de ne pas utiliser en dissertation des éléments qui n'appartiennent pas à la culture scolaire et patrimoniale, je me vois mal me mettre, moi, à les convoquer dans mon cours. Et puis je pense qu'ils nous remercient de leur apprendre, de leur faire découvrir des choses qu'ils ne savant pas : ce qu'ils connaissent déjà, pas besoin de le leur apprendre.
En revanche, choisir des œuvres contemporaines ou essayer de voir ce qui peut nous parler à nous, lecteurs de 2023, dans un texte qui n'est pas notre contemporain, ça je le fais volontiers...
Je ne tenterais pas de mélanger à mes cours des références à la culture "jeune", comme tu dis, surtout si ce n'est pas la mienne. Si des parallèles se présentent aux élèves et qu'ils comprennent quelque chose d'une œuvre ou d'un texte par le biais d'une autre œuvre qui est culturellement plus proche d'eux, très bien : qu'ils m'expliquent le parallèle et la référence dans ce cas, et j'aurais appris quelque chose. Mais comme je demande aux élèves de ne pas utiliser en dissertation des éléments qui n'appartiennent pas à la culture scolaire et patrimoniale, je me vois mal me mettre, moi, à les convoquer dans mon cours. Et puis je pense qu'ils nous remercient de leur apprendre, de leur faire découvrir des choses qu'ils ne savant pas : ce qu'ils connaissent déjà, pas besoin de le leur apprendre.
En revanche, choisir des œuvres contemporaines ou essayer de voir ce qui peut nous parler à nous, lecteurs de 2023, dans un texte qui n'est pas notre contemporain, ça je le fais volontiers...
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"Always the years between us. Always the years. Always the love. Always the hours." Stephen Daldry, The Hours
https://toujourslesheures.wordpress.com/
- pseudo-intelloSage
Idem.
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- PonocratesExpert spécialisé
Le problème de la "culture jeune", c'est qu'elle va plus vite que nous et qu'il y a moins d'éléments communs à tous qu'il y a seulement 20 ou 30 ans. Les quelques phénomènes les plus partagés ( Fortnite, Harry Potter, Naruto, One piece) restent néanmoins assez genrés et le risque est de ne s'adresser qu'à une partie seulement de la classe, quoi qu'on fasse. Rapprocher un classique d'une production récente, pourquoi pas (pour montrer par exemple que le phénomène des "fausses morts" et des retours de personnages que l'on croyait disparus existe avant les soaps, les romans feuilletons du 19e, certaines pièces de Shakespeare, le roman baroque et trouve son origine dans le roman grec), mais il faut plus le faire pour montrer la récurrence d'un phénomène ou la variation moderne sur un motif que pour espérer "toucher" les élèves. Ce qui peut les émouvoir, c'est plutôt qu'un type ou une nana, morts il y a 200 ou 300 ans proposent des réponses (particulières, différentes souvent de celles proposées par notre société) à des questions qu'ils n'osent pas se poser parce qu'elles sont de l'ordre de l'intime et qu'en même temps elles concernent tout le monde.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- sensiferNiveau 5
Je vous remercie d'avoir pris le temps de répondre d'une manière claire à mes interrogations. Cela va dans le sens où j'allais jusqu'à présent, finalement.
- TailleventFidèle du forum
Je commence par la question de ce que je fais lire (je précise juste, je suis au lycée mais je ne crois pas que ça change fondamentalement les choses) : j'essaie d'alterner les classiques absolus et consacrés avec des œuvres un peu en marge du canon. Ça reste souvent des classiques mais moins connus et je vais aussi à l'occasion dans des textes plus contemporains afin de proposer aussi un regard sur ce qui s'écrit actuellement (disons dans les 10-15 dernières années).
Dans ce cadre, que faire de la culture jeune ? Je rejoins ce qui a été dit sur la double difficulté de l'évolution rapide et de la fragmentation. Remarquons tout de même que s'ils ne s'intéressent pas tous aux mêmes choses, il y a quand même des choses qu'ils connaissent à peu près tous.
À titre personnel, je n'hésite pas trop à tenter le rapprochement avec ce qui les intéresse. Je tente des références et je discute avec eux pour voir si ça leur parle et sinon, je leur demande de faire eux-mêmes le parallèle. Si je suis le porteur d'une culture classique, je suis aussi là pour leur montrer qu'elle n'est pas un ensemble figé et détaché. Je trouve important de faire parfois le lien avec ce qu'ils connaissent pour leur montrer les permanences, les réutilisations et aussi pour leur faire comprendre en quoi ces œuvres classiques peuvent encore leur parler dans une certaine mesure.
Dans ce cadre, que faire de la culture jeune ? Je rejoins ce qui a été dit sur la double difficulté de l'évolution rapide et de la fragmentation. Remarquons tout de même que s'ils ne s'intéressent pas tous aux mêmes choses, il y a quand même des choses qu'ils connaissent à peu près tous.
À titre personnel, je n'hésite pas trop à tenter le rapprochement avec ce qui les intéresse. Je tente des références et je discute avec eux pour voir si ça leur parle et sinon, je leur demande de faire eux-mêmes le parallèle. Si je suis le porteur d'une culture classique, je suis aussi là pour leur montrer qu'elle n'est pas un ensemble figé et détaché. Je trouve important de faire parfois le lien avec ce qu'ils connaissent pour leur montrer les permanences, les réutilisations et aussi pour leur faire comprendre en quoi ces œuvres classiques peuvent encore leur parler dans une certaine mesure.
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