Elève qui ne comprend RIEN et qui a totalement baissé les bras

angelxxx a écrit:Effectivement, je l'avais lu, mais j'avais l'impression que nous avions fait dériver la discussion sur des élèves plus en difficulté encore.

Dans mon établissement, tout ce que tu as énoncé est évidemment fait avant d'abandonner, même bien plus encore.

Tu me rassures. Le sujet c'est cet élève dont parle l'auteur du fil, pas des élèves plus en difficultés encore. Et en effet, en général, dans mon collège un élève comme il le décrit est détecté bien avant la 3e, et des choses sont mises en place bien plus tôt. Il est donc assez rare qu'on en arrive à une telle situation non gérée en 3e : c'est en fait le cas lorsqu'on récupère un élève suite à un déménagement ou un CD.

Pour en revenir aux conseils, il me semble que la meilleure chose à faire c'est de pousser cet élève à faire des stages pour trouver sa voie, si possible en bac pro ou en apprentissage (sauf miracle subit).
Ayant moi-même une fille plus ou moins en échec scolaire (en quatrième : 5-6 en maths-physique-techno, 4 en espagnol, 7 en anglais, vous voyez le topo, heureusement qu'elle surnage en histoire et SVT... refus catégorique de se faire aider et d'admettre ses difficultés, ne bosse pas assez pour les surmonter ou avec de mauvaises méthodes), malgré une intelligence "normale", on commence à débloquer la situation par ce moyen.
Il existe la possibilité de faire des stages de 2 à 5 jours pendant les vacances scolaires, avec une convention de stage établie par la chambre de commerce et non le collège. Pour notre fille, ça a été salvateur, avec une subite envie de se mettre au boulot, puisque la troisième prépa-métiers devient sélective chez nous (trop de demandes, pas assez de place) et les bac pro pire encore (il faut 14-15 de moyenne pour entrer en bac pro hotellerie-restauration, on hallucine !). Elle va faire 3 stages dans 3 domaines différents, elle se met à bosser un peu plus pour avoir de supers appréciations (ses notes sont en train de monter!) et décrocher une troisième prépa-pro, et elle partira sûrement en apprentissage en fin de troisième (je doute qu'elle obtienne un niveau suffisant pour un bac pro). Hors de question pour moi qu'elle vienne grossir les rangs de mes secondes qui viennent juste faire acte de présence en espérant obtenir une filière STMG et qui ne comprennent rien à ce qu'on fait en classe.

Bref : il faudrait conseiller à ce jeune et à sa famille cette idée de stages. Ça peut vraiment, parfois, débloquer les choses.

Nous avons plusieurs élèves en 3e qui ont une sorte d'alternance mini-stages / présence au collège. C'est en effet très efficace, et cela permet dans pas mal de cas de déboucher ensuite sur un contrat d'apprentissage et une orientation choisie et non subie en fin de 3e.

Manu7 a écrit:Dans notre académie, un élève qui n'a pas le niveau ne passe pas en 2nde GT, et si les parents insistent alors c'est la commission d'appel et à chaque fois l'élève ne passe pas. J'ai l'impression que d'une académie à une autre les règles du redoublement sont très variables, chez nous il y a des commissions d'appel pour tous les niveaux du collège.

Tu es dans le public ou dans le privé ?

Ce matin, cet élève avait carrément sa tête sous la table pendant que j'expliquais une notion. Un camarade me le fait remarquer. Je m'arrête, je m'approche de lui en lui demandant s'il se sent bien et s'il veut aller à l'infirmerie. Réponse : Non, Madame, je me sens très bien ici !! . Évidemment, il n'avait pas fait son travail. Je lui ai demandé de venir me voir en fin d'heure pour avoir de nouveau une discussion avec lui : réponse : je n'y comprends rien en allemand, je ne sais pas! Il devait prendre au moins les corrections, il n'en a pris que la moitié. Son classeur est un champ de bataille.
Je lui ai dit qu'il devait cesser d'être aussi passif dans ses apprentissages, et il me répond "si!" = aucune volonté de sa part de faire le moindre effort.
J'ai de nouveau demandé un RV à la cde parce que cette situation ne peut pas continuer ainsi.
C'est dur quand TOUT le monde s'en fout, y compris l'intéressé !

Cet élève a l'air de jouer de la situation.

Mitcindy a écrit:Ce matin, cet élève avait carrément sa tête sous la table pendant que j'expliquais une notion. Un camarade me le fait remarquer. Je m'arrête, je m'approche de lui en lui demandant s'il se sent bien et s'il veut aller à l'infirmerie. Réponse : Non, Madame, je me sens très bien ici !! . Évidemment, il n'avait pas fait son travail. Je lui ai demandé de venir me voir en fin d'heure pour avoir de nouveau une discussion avec lui : réponse : je n'y comprends rien en allemand, je ne sais pas! Il devait prendre au moins les corrections, il n'en a pris que la moitié. Son classeur est un champ de bataille.
Je lui ai dit qu'il devait cesser d'être aussi passif dans ses apprentissages, et il me répond "si!" = aucune volonté de sa part de faire le moindre effort.
J'ai de nouveau demandé un RV à la cde parce que cette situation ne peut pas continuer ainsi.
C'est dur quand TOUT le monde s'en fout, y compris l'intéressé !

Tu es la mieux placée pour observer le cas de cet élève,  En général l'élève ne s'en fout pas, ce serait confondre la cause et l'effet. Un élève en difficulté, sans doute depuis le primaire, doit survivre à une entreprise de démolition de soi, et en 3e cette démolition est le plus souvent apparemment terminée : bombe atomique ou légume de radiateur.  Ce genre d'élèves s'anesthésient pour moins souffrir. Dire qu'ils s'en foutent, et Dieu sait qu'ils savent en avoir l'air, est un jugement, pas un constat. Nos conseils de profs sont valables sur une envie à réveiller, à développer, mais tombent à côté quand l'envie est absente ou empêchée, faire appel à la volonté, au goût de l'effort suppose des fondations, une base sans lesquelles rien ne peut se faire. Boimare suit une piste intéressante sur l'empêchement de penser qui décrit très bien ce genre d'élève. Sa remédiation est également intéressante, mais bien difficile à mettre en oeuvre, et surtout en 3e. Nous ne sommes pas responsables de l'état de ces élèves, l'école a longtemps considéré qu'ils étaient l'ombre normale de l'éclat des bons élèves.
La solution repose rarement entre les mains d'un prof, mais d'une équipe. Nous ne sommes pas responsables de la somme des aveuglements familiaux et/ou institutionnels dont il est la victime, n'en faisons pas un coupable.

Merci Baldred pour cet avis. C'est vrai que trop d'élèves en difficulté masquent leur mal être par une attitude je m'en foutiste.
On va relancer tout le monde, il est temps de prendre une décision pour ce jeune.

Ianna a écrit:Cet élève a l'air de jouer de la situation.

Relis le message initial de @Mitcindy, elle le décrit comme un élève en souffrance.
Il me semble bien loin du jeu, je ne comprends pas bien ta remarque.

Il arrive que pour les élèves vraiment très en difficulté, on supprime la LV2.
Edit : il faut un handicap reconnu.

Feyn a écrit:Pourquoi une réorientation ? Ce sera un bon élève de stmg... Peut-être même qu'il aura son bac ! Grâce à la formation "Vers la réussite de tous les élèves" portée par l'académie.

Bah, chez nous, ça finit en première générale parce que les STMG n'en veulent même pas (c'est pas la poubelle) et que les parents font une jolie lettre pour expliquer que pauvre Chérichou, les STMG c'est de l'autre côté de la Seine, c'est trop dur à vivre, et donc on s'le garde en général.
Bon, moi j'avoue que l'élève qui pionce au fond, a au moins le bon goût de la boucler.

Baldred a écrit:

Ianna a écrit:Cet élève a l'air de jouer de la situation.

Relis le message initial de @Mitcindy, elle le décrit comme un élève en souffrance.
Il me semble bien loin du jeu, je ne comprends pas bien ta remarque.

Oui, elle dit qu'il ne "fiche absolument rien".

Ianna a écrit:

Baldred a écrit:

Ianna a écrit:Cet élève a l'air de jouer de la situation.

Relis le message initial de @Mitcindy, elle le décrit comme un élève en souffrance.
Il me semble bien loin du jeu, je ne comprends pas bien ta remarque.

Oui, elle dit qu'il ne "fiche absolument rien".

Désolé, toujours pas compris, c'est pas grave.

Elaïna a écrit:

Feyn a écrit:Pourquoi une réorientation ? Ce sera un bon élève de stmg... Peut-être même qu'il aura son bac ! Grâce à la formation "Vers la réussite de tous les élèves" portée par l'académie.

Bah, chez nous, ça finit en première générale parce que les STMG n'en veulent même pas (c'est pas la poubelle) et que les parents font une jolie lettre pour expliquer que pauvre Chérichou, les STMG c'est de l'autre côté de la Seine, c'est trop dur à vivre, et donc on s'le garde en général.
Bon, moi j'avoue que l'élève qui pionce au fond, a au moins le bon goût de la boucler.

Même tendance chez nous.

La STMG, victime de son succès, devient select à force d'être le dépotoir d'un nombre grandissant d'élèves qui n'ont pas grand chose à faire au lycée.

On commence à dire que l'élève en échec depuis des années et sans projet sera en difficulté peu importe la filière donc autant le mettre là où il y a de la place.