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- lene75Prophète
Il me semble que c'est bien ça le problème : faire croire que la seule alternative est entre pondre des fiches standardisées et improviser. Il y a bien un 3e terme, et ce 3e terme, c'est ce qu'on appelait jusque-là préparer un cours. Ce dont témoignent en effet la plupart des intervenants de ce fil. Le changement de vocabulaire ne me paraît pas innocent : dire "préparer un cours" et parler du "travail de préparation et de recherche", qui fait partie de nos missions, et dire "improviser un cours", qui ne peut pas ne pas évoquer la sortie sur le "cours au débotté", qui n'est rien d'autre que de la garderie, ça n'évoque pas du tout la même chose. Les mots ne sont pas innocents.
- IphigénieProphète
Mais je suis tout à fait d’accord ! On n’improvise pas, on sait parce qu’on a appris, expérimenté etc! Par contre quand je lis les demandes qui sont faites pour une inspection par exemple actuellement, ou la mise en forme de « séquences », je me dis que cette paperasserie inutile n’a qu’un but, la mise au pas et la généralisation de pratiques chronophages qui n’ont d’intérêt que d’apparence ou de contrôle et ne profitent en rien ni aux élèves ni aux enseignants : c’est l’omni- administratif que l’on voit partout comme à l’hôpital qui phagocyte les réelles nécessités du travail.lene75 a écrit:Il me semble que c'est bien ça le problème : faire croire que la seule alternative est entre pondre des fiches standardisées et improviser. Il y a bien un 3e terme, et ce 3e terme, c'est ce qu'on appelait jusque-là préparer un cours. Ce dont témoignent en effet la plupart des intervenants de ce fil. Le changement de vocabulaire ne me paraît pas innocent : dire "préparer un cours" et parler du "travail de préparation et de recherche", qui fait partie de nos missions, et dire "improviser un cours", qui ne peut pas ne pas évoquer la sortie sur le "cours au débotté", qui n'est rien d'autre que de la garderie, ça n'évoque pas du tout la même chose. Les mots ne sont pas innocents.
- PrezboGrand Maître
Mélusine2 a écrit:lene75 a écrit:
Il m'est arrivé de devoir faire des cours à l'arrache : ils ne sont jamais aussi bons que ceux que je potasse depuis des années.
L'idéal, pour moi, c'est le contenu maîtrisé sur le bout des doigts et l'impro relative en classe : contrairement à ce qu'on nous a appris à faire à l'IUFM/CPR/INSPE/ESPE, la trame trop détaillée voire minutée empêche, me semble-t-il, d'être assez présent à ce qui se passe en classe, d'être vraiment avec les élèves. Et c'est un sacré boulot en amont !
Le programme qui change chaque année (par quart ou moitié selon le niveau -lettres et culture générale) est à cet égard une sacrée galère : ça ne laisse pas le temps d'arriver à ce niveau de maîtrise, il faut trop revenir à ses notes de prép' et c'est autant d'attention en moins pour les élèves.
C'est peut-être ce genre de phénomène qui peut donner l'impression qu'un "bon prof" improviserait : s'il ne se moque pas du monde, il a préparé son contenu et ses objectifs au quart de poil, et c'est après qu'il se lance les jours où il est assez en forme pour ça. Si c'est juste pour éblouir des ados avec des envolées lyriques, occuper le terrain, aucun intérêt ; si c'est pour à la fois suivre et conduire son petit troupeau pile là où on l'a décidé, c'est - je crois- du bon boulot et un bon jour. Et c'est vraiment beaucoup de travail !
+1.
J'ajouterais que la séance trop détaillée et analysée comme on la voit dans les INSPE et comme les IPR la réclament parfois a essentiellement une raison : elles donne l'illusion de pouvoir contrôler et objectiver le travail des enseignants (vieux fantasme), et permet par là aux formateurs et évaluateurs de ceux-ci de justifier de leur existence.
Mais pour un enseignant, il reste à mon humble avis d'un bien meilleur rapport utilité/temps d'approfondir sa matière, ou de réfléchir au sens de ce qu'on veut faire passer, aux difficultés des élèves et aux priorités qu'on se donne, plutôt que de vouloir faire des "supports", et autres séquences" détaillées à la virgule près.
D'ailleurs, je ne me souviens pas que cette obsession de la séquence minutée ou du support à distribuer mes élèves ait obsédé mes professeurs quand j'étais élève, et ils ne me semblaient ni plus ni moins bons qu'aujourd'hui, dans toute leur diversité.
- LeclochardEmpereur
Iphigénie a écrit:Mais je suis tout à fait d’accord ! On n’improvise pas, on sait parce qu’on a appris, expérimenté etc! Par contre quand je lis les demandes qui sont faites pour une inspection par exemple actuellement, ou la mise en forme de « séquences », je me dis que cette paperasserie inutile n’a qu’un but, la mise au pas et la généralisation de pratiques chronophages qui n’ont d’intérêt que d’apparence ou de contrôle et ne profitent en rien ni aux élèves ni aux enseignants : c’est l’omni- administratif que l’on voit partout comme à l’hôpital qui phagocyte les réelles nécessités du travail.lene75 a écrit:Il me semble que c'est bien ça le problème : faire croire que la seule alternative est entre pondre des fiches standardisées et improviser. Il y a bien un 3e terme, et ce 3e terme, c'est ce qu'on appelait jusque-là préparer un cours. Ce dont témoignent en effet la plupart des intervenants de ce fil. Le changement de vocabulaire ne me paraît pas innocent : dire "préparer un cours" et parler du "travail de préparation et de recherche", qui fait partie de nos missions, et dire "improviser un cours", qui ne peut pas ne pas évoquer la sortie sur le "cours au débotté", qui n'est rien d'autre que de la garderie, ça n'évoque pas du tout la même chose. Les mots ne sont pas innocents.
Ca a commencé avec le cahier de texte qui relève du "reporting", non ?
Concernant le sujet de notre discussion, je me souviens que quand j'ai débuté mon tuteur m'avait dit qu'un cours, "c'est comme la comedia dell'arte, une trame et le reste est improvisé". Ca m'est resté car hors des cours de grammaire où j'écris tout d'avance (leçon comme exercices), je me laisse plus de liberté en littérature. Je ne fais jamais de minutage façon IFUM comme je l'ai vu à l'époque : une feuille avec la durée de chaque activité. Une vraie folie.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- Clecle78Bon génie
Je suis 100% d'accord. Mes collègues passent des heures sur l'ordi à mettre leurs cours en forme et s'y épuisent. Autant de temps gagné pour moi avec mon papier et mon beau stylo. L'autre jour ma collègue était dans tous ses états parce que l'ordinateur ne fonctionnait pas et qu'elle était incapable de faire un cours sans. Elle m'a même dit qu'elle trouvait horrible des élèves penchés sur un livre au lieu de la regarder et de regarder l'écran au tableau. Elle a trouvé ça affreux de faire cours comme ça.
- PrezboGrand Maître
Leclochard a écrit:
Concernant le sujet de notre discussion, je me souviens que quand j'ai débuté mon tuteur m'avait dit qu'un cours, "c'est comme la comedia dell'arte, une trame et le reste est improvisé".
On n'a qu'a dire que nous faisons de la stand up comedy pour se donner une image plus moderne, plus "jeune".
- IphigénieProphète
Le cahier de texte oui! Jadis il servait surtout à savoir où on en était ( voire à ne pas faire deux fois le même cours comme c’était arrivé à un collègue de maths
Bon ok autrefois c’était peut être un peu de l’artisanat mais deux fois le même cours c’était peut être mieux qu’une heure de soutien prise sur l’heure de techno par un inconnu …
Bon ok autrefois c’était peut être un peu de l’artisanat mais deux fois le même cours c’était peut être mieux qu’une heure de soutien prise sur l’heure de techno par un inconnu …
- Clecle78Bon génie
C'est bien pour ça que je ne collerai jamais de cours tout fait sur internet. Le cours se fait dans l'espace de la classe et de l'heure et il cristallise un moment unique. Et c'est bien ça qui fait la valeur de notre travail, nous ne sommes pas des robots ni des chatgpt, nous sommes des humains et le cours c'est ce moment d'interaction humaine, qu'il soit bon ou moins bon. C'est ce qui en fait le prix.
- IannaNiveau 7
Un cours "improvisé" (connaissances, prépas en amont, bien sûr) et préparé à la virgule près est tout de même très fatiguant. Question de souffle, de voix.
- PrezboGrand Maître
Ianna a écrit:Un cours "improvisé" (connaissances, prépas en amont, bien sûr) et préparé à la virgule près est tout de même très fatiguant. Question de souffle, de voix.
Je ne comprends pas bien. D'une part il y a contradiction entre improvisé, quoiqu'on mette derrière ce mot, et préparé à la virgule près, d'autre part je ne trouve justement pas cela plus fatiguant, ni plus exigeant vocalement.
- glucheNiveau 10
Clecle78 a écrit:Je suis 100% d'accord. Mes collègues passent des heures sur l'ordi à mettre leurs cours en forme et s'y épuisent. Autant de temps gagné pour moi avec mon papier et mon beau stylo. L'autre jour ma collègue était dans tous ses états parce que l'ordinateur ne fonctionnait pas et qu'elle était incapable de faire un cours sans. Elle m'a même dit qu'elle trouvait horrible des élèves penchés sur un livre au lieu de la regarder et de regarder l'écran au tableau. Elle a trouvé ça affreux de faire cours comme ça.
Clecle78 a écrit:C'est bien pour ça que je ne collerai jamais de cours tout fait sur internet. Le cours se fait dans l'espace de la classe et de l'heure et il cristallise un moment unique. Et c'est bien ça qui fait la valeur de notre travail, nous ne sommes pas des robots ni des chatgpt, nous sommes des humains et le cours c'est ce moment d'interaction humaine, qu'il soit bon ou moins bon. C'est ce qui en fait le prix.
- pseudo-intelloSage
Certains musiciens sont capables d'improviser brillamment longtemps... mais ça nécessite des années d'apprentissage à une fréquence très élevée !
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- improviser ses cours?
- j'ai dû improviser un cours ce matin
- Vos cours du capes (préparation d'oraux..) et espe vous servent ils pour le M2 et les cours ?
- Cours individuel avec des élèves ayant déjà suivi des cours de FLE
- Interdisciplinarité : après le cours d'histoire, l'institutrice fait dessiner des croix gammées en cours de géométrie.
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