Contractuelle temps plein + M2 à distance + maman solo : épuisée

Bonjour à tous,

Je suis nouvelle sur le forum, je ne sais pas si je poste au bon endroit mais je me lance.

Je suis en 2e année de master MEEF 1er degré. J'ai travaillé 4 ans comme AESH (j'avais juste une licence en sciences humaines) et je me suis inscrite à l'INSPE en formation à distance, ce qui me semblait l'idéal pour continuer à travailler tout en me formant pour devenir professeur des écoles. C'était un projet de longue date que j'avais mis de côté à la naissance de mon enfant, que j'élève toute seule et qui est né lorsque j'étais en fin de licence.

Tellement motivée que l'an dernier, alors que je devais effectuer mes semaines de stages dans une autre académie (l'INSPE de mon secteur ne proposait pas la formation en EAD, j'étais donc inscrite à l'INSPE d'un autre région), je l'ai fait en dépit d'une grosse perte de salaire (AESH, on n'a pas vraiment de quoi se constituer une épargne de secours, donc 6 semaines d'absence ça piquait un peu...) et en confiant mon fils à mes parents pendant mon absence. Motivée je vous dis J'ai fini mon année à 16 de moyenne, de supers appréciations de mes maîtres de stage, j'étais super contente !

Cette année, pour le M2, avec les 12 semaines de stage, je me suis dit que ce serait vraiment compliqué financièrement, et gênant de renouveler mon contrat d'AESH en sachant que je serais absente un tiers de l'année.

J'ai décidé de postuler comme contractuelle

L'ancienneté que tu as comme AESH te suffit peut-être pour passer le second concours interne, qui a l'avantage de demander un licence plutôt qu'une master.
Par contre tu ne peux le passer que si tu es en poste au moment de l'admissibilité, sachant qu'il y a une exception pour les contractuels (qui ont seulement besoin d'avoir exercé les 6 dernières années).

Bon, la suite de mon message ne s'étant pas enregistrée, je poursuis :

J'ai donc postulé comme contractuelle afin de faire valider mon expérience professionnelle pour l'UE stages. Le soucis c'est qu'on ne m'a proposé que des postes à temps plein, alors que j'avais précisé être étudiante et en recherche de remplacements courts ou de compléments de services.

J'ai accepté un premier poste à temps plein sur plusieurs compléments de services pour la première période. C'était en maternelle, j'étais en lien avec les titulaires, ça s'est donc plutôt bien passé, étant donné que les cours de l'INSPE n'ont vraiment commencé qu'à la mi-octobre.

On m'a ensuite proposé un temps plein pour le reste de l'année. J'ai hésité à accepter mais on m'a fait comprendre que c'était ça ou potentiellement rien dans mon secteur. J'ai donc accepté sans avoir de renseignements (on m'a dit qu'on me recontacterait pour en savoir plus sur mon affectation, mais c'était la veille des vacances, j'ai eu bien du mal à avoir des infos). J'avais besoin d'expérience pour valider mes stages, j'ai signé.

J'ai donc appris pendant les vacances que j'aurai une classe de CE2-CM1, une ouverture de classe pour laquelle il n'y avait pas de titulaire, avec beaucoup d'élèves en difficulté et avec des contextes familiaux pas toujours évidents. Une remplaçante occupait le poste depuis septembre, elle était très contente d'y être puisqu'elle habite dans la même commune. Ellle était très en colère, contre l'administration mais aussi contre moi qui lui "volait" sa place sans avoir les qualifications (et pour ma part j'étais bien gênée, ce n'était pas du tout dans mes intentions en postulant, j'ai été bien naïve).

J'ai travaillé d'arrache-pied pour construire mes séances, j'ai passé mes soirées, mes weekend et mes mercredis à travailler pour la classe, à préparer des supports, à différencier pour les nombreux élèves à besoins particuliers (un tiers de la classe). J'ai beaucoup imprimé depuis chez moi, faute de budget photocopie suffisant pour ceux ayant besoin de textes agrandis et en couleur.

J'y ai passé tellement de temps que je n'ai presque pas travaillé pour mon master : je me suis mis une telle pression pour que les élèves ne pâtissent pas trop du changement d'enseignant que j'ai complétement négligé ce pour quoi je faisais tout ça, d'un point de vue personnel.

J'ai eu une visite d'une conseillère pédagogique, qui s'est plutôt bien passée à ma grande surprise (j'avais l'impression d'avoir fait la séance de grammaire la plus nulle de courte vie de PE). C'est perfectible, mais encourageant pour une débutante.

J'ai peu décroché de l'ordinateur pendant les vacances, mon fils a sûrement plus passé de temps devant les dessins animés qu'avec moi. Depuis quelques semaines j'ai régulièrement des problèmes de vision, je dors assez peu et mal. Je me réveille en pensant à ce que je n'ai pas fait, au papier que je n'ai pas récupéré, au document que je n'ai pas imprimé, à l'évaluation que je n'ai pas corrigée...

Et puis jeudi dernier, après un rdv avec une maman qui m'a détaillé tout ce qui n'allait pas depuis que j'étais en poste (un élève avec de gros besoins mais très discret), j'ai senti que ça n'allait plus. J'ai fait une crise d'angoisse en voiture, sueurs, palpitations, un voile devant les yeux, la sensation d'être essoufflée sans raison, des spasmes, je me demande encore comment j'ai fait pour arriver jusque chez moi. Je n'ai rien pu manger le soir, j'ai tremblé comme une feuille toute la nuit sans réussir à vraiment dormir. Toujours pareil au matin, je suis allée m'effondrer chez le doc qui m'a prescrit une semaine d'arrêt et des anxiolytiques en me demandant de revenir la semaine prochaine.

Je pense à démissionner. J'ai l'impression de tout faire à moitié, de ne pas réussir à travailler suffisamment ni pour la classe ni pour mon master, les révisions du concours je n'en parle même pas. J'adore être devant les élèves mais cumuler le temps plein + le M2 c'est simplement mission impossible (je m'en doutais mais c'est confirmé par l'expérience !).

Pensez - vous que ma démission puisse me porter préjudice pour le concours ? Dans le cas où je rate mon M2 ou le concours (ou les deux, vu comme c'est parti )  je puisse de nouveau postuler comme contractuelle l'an prochain si je démissionne cette année  ? Sans être étudiante à côté je m'en sens capable, mais là, je suis au bout du rouleau et j'aimerais vraiment tenter de valider ce M2...

Si parmi vous il y a des parcours un peu similaires au mien, je serais vraiment intéressée de savoir comment ça s'est passé pour vous. Je me sens nullissime.


Désolée pour le manque de clarté de mes messages, je vois flou et j'ai du mal à rassembler mes idées  

Je reprends donc ce que j'ai dit avant: tu as peut-être l'ancienneté suffisante pour passer le second concours interne.
Ce concours nécessite une licence au lieu du master, et il me semble que les épreuves sont les mêmes qu'à l'externe (à vérifier, il y a eu une réforme depuis): tu pourrais donc le passer et être nommée stagiaire par cette voie même si tu n'obtiens pas ton master.

PS: les conditions d'entrée dans le métier par le MEEF sont indignes, même pour les jeunes étudiants qui n'ont pas d'enfant et qui font le parcours standard, comme cela a été évoqué ailleurs sur le forum. Il ne faut pas t'en vouloir si tu es mise en difficulté par ton cumul qui est encore plus lourd que ce parcours standard.

Mathador a écrit:Je reprends donc ce que j'ai dit avant: tu as peut-être l'ancienneté suffisante pour passer le second concours interne.
Ce concours nécessite une licence au lieu du master, et il me semble que les épreuves sont les mêmes qu'à l'externe (à vérifier, il y a eu une réforme depuis): tu pourrais donc le passer et être nommée stagiaire par cette voie même si tu n'obtiens pas ton master.

PS: les conditions d'entrée dans le métier par le MEEF sont indignes, même pour les jeunes étudiants qui font le parcours standard, comme cela a été évoqué ailleurs sur le forum. Il ne faut pas t'en vouloir si tu es mise en difficulté par ton cumul qui est encore plus lourd que ce parcours standard.

Merci Mathador !

Effectivement j'avais pensé à passer l'interne. Je me suis inscrite à l'externe pour la session 2023 (j'y croyais encore à fond pendant les inscriptions). Pour l'interne, il faut cumuler 3 ans sans interruption ? Si je refais un an de contractuelle enseignant, ou AED, ça me fera 4 ans de service mais avec une interruption de 6 mois si j'arrête mon contrat aujourd'hui

J'ai beaucoup parcouru ce forum ces derniers temps, j'ai vu des situations hallucinantes, et encore, dans le premier degré on est un peu épargnés quant aux affectations (quoique quand il faut déménager à l'autre bout de l'académie en deux semaines quand on a son affectation fin août, ça doit être coton, surtout quand on a des enfants ...). Ma soeur veut passer le CAPES de SVT, ultra motivée aussi, pour le moment elle est en licence, je lui souhaite bien du courage avec l'INSPE...

C'est un parcours du combattant pour entrer dans le métier et quand je vois l'état psychologique de certains collègues après des années d'exercice je me dis qu'on est assez proches des professionnels de santé finalement : des études longues, qui reviennent cher car difficilement cumulables avec un job alimentaire, pour des métiers qui demandent au quotidien une grande énergie et une grande disponibilité psychique, et on se fait tapper dessus par les "usagers" quand ça ne marche pas comme ils l'auraient voulu.

Il n'y a pas de règle de non-interruption des services pour le décompte de l'ancienneté de service nécessaire au concours (c'est pour la détermination de l'échelon, et donc de la rémunération, que ça peut jouer).
Et il y a même un arrondi vers le haut:

devenirenseignant.gouv.fr a écrit:Comment les services à temps partiel, incomplet ou discontinu sont-ils pris en compte ?

Les services à temps partiel ou incomplets ou discontinus sont totalisés dans le cadre de l'année scolaire.

   les services à temps partiel (50 % et au-delà) sont considérés comme des services à temps plein.
   les services discontinus sont considérés comme des services à temps plein dès lors qu'ils représentent au moins 50 % d'un équivalent temps plein.
   les services incomplets inférieurs à 50 % ou les services discontinus représentant moins de 50 %, sont comptabilisés forfaitairement pour la moitié d'une année quelle que soit la quotité de temps travaillé.

Bonjour, je passe (très) ponctuellement sur ce forum, je découvre votre mail, il me décide à m'inscrire et vous répondre.

J'élève seule mon enfant depuis de nombreuses années et sais ce que vous vivez: le burn out n'est jamais loin, et c'est celui là qui rode autour de vous et qui vous fait vous dévaloriser, alors que, franchement, vous avez un parcours et une volonté qui force l'admiration.

Ce forum a été excessivement déprimant, et correspond au choc du réel ( institution hyper maltraitante, et pour les adultes, et pour les enfants selon moi). En revanche c'est un beau métier.
Mon conseil serait peut être celui ci: profitez de cet arrêt ( et de l'école de votre enfant) pour faire un truc cool pour vous, rien qu'à vous, genre massage, hammam, piscine, que sais je, tout ce qui vous fait du bien.
Pas de décision hâtive, si vous devez avoir une deuxième semaine d'arrêt, pour pouvoir prendre votre décision, prenez là, c'est votre vie, elle est plus importante que tout.

Quant à moi, je prend les choses à l'envers: j'ai un contrat de DA d'un an, entre 3 établissements, dont un mi temps ou je croule sous le boulot, 6H de route semaine, pas de frais de route, MAIS, le mercredi, et les vacances scolaires, soit 18 semaines de congés payés.
J'essaie de positiver, je me suis inscrite aux concours "pour voir " ( j'ai peur des concours), et après on verra.

Votre temps plein ( même très mal payé) vous donnerait des droits au chomâge pour le concours que vous pourriez repasser l'année prochaine, avec cette expérience hyperprécieuse, et professionnelle cette année, et d'avoir tenté le concours mais sans vous mettre une pression de dingue?

Je reste disponible pour éhanger en MP si besoin.

marielilou a écrit:Quant à moi, je prend les choses à l'envers: j'ai un contrat de DA d'un an, entre 3 établissements, dont un mi temps ou je croule sous le boulot, 6H de route semaine, pas de frais de route, MAIS, le mercredi, et les vacances scolaires, soit 18 semaines de congés payés.

C'est sûrement du pinaillage, mais je le signale: les congés annuels des enseignants sont de 5 semaines comme pour l'ensemble des fonctionnaires.
C'est à ce titre que le Conseil d'État a validé la décision d'un rectorat de refuser tout report de congé à une enseignante dont le congé maternité était tombé sur les grandes vacances: comme il lui restait plus de 5 semaines de vacances scolaires en dehors de son congé maternité, son droit au congé annuel était « respecté ».

Merci beaucoup pour vos messages ! C'est assez rassurant finalement, puisque j'ai fait deux périodes à temps plein j'aurais donc éventuellement un mi-temps comptabilisé pour cette année si j'arrête maintenant, si j'ai bien compris.

Pour ce qui est du repos, je culpabilise tellement que j'ai du mal, je suis fatiguée et super agitée à la fois. Et puis y a les livrets scolaires à remplir, je pensais m'y mettre aujourd'hui histoire de ne pas partir comme une voleuse (et comme je ne l'ai jamais fait je pense que ça va me prendre un moment !)... et puis les rendus pour l'INSPE qui attendent, j'ai du mal à m'y mettre aussi.

Je ne sais pas ce que c'est DA c'est un poste administratif ? En tous cas c'est toujours chouette de se lancer dans de nouveaux projets, pas toujours évident à concilier avec la vie de famille, surtout quand on est seul(e) avec ses enfants, mais quand on est motivé on peut vraiment déplacer des montagnes ! Moi aussi j'ai peur des concours, surtout les oraux. Vous visez quels concours ?

J'ai eu la secrétaire de l'IEN au téléphone, je lui ai expliqué ma situation et j'ai demandé si c'était possible de venir en discuter, mais l'inspectrice est surbookée cette semaine donc pas sûre de pouvoir avoir un rdv. On me rappellera. Du coup ma lettre est posée sur la table du salon, j'attends de voir.

DA = Délégué Auxiliaire... un des nombreux vocables désignant les non titulaires, comme vacataire, suppléant, remplaçant (hors TZR)...

Lala34 a écrit:Merci beaucoup pour vos messages ! C'est assez rassurant finalement, puisque j'ai fait deux périodes à temps plein j'aurais donc éventuellement un mi-temps comptabilisé pour cette année si j'arrête maintenant, si j'ai bien compris.

C'est la durée des contrats qui compte, donc si tu arrêtes maintenant tu as 4 mois et demi, arrondis vers le haut à une demi-année.
Mais de toute façon si j'ai bien compris tu as déjà les 3 ans de services requis, donc quoi que tu fasses tu pourras t'inscrire au concours interne l'année prochaine.

Excusez moi je ne sais pas répondre dans le corps de texte.

Bien sûr Mathador, vous avez tout à fait raison de pinailler. Mais j'ai d'autres cordes mon arc et une ancienne grosse expérience pro en travailleur non salariée, donc je (re)découvre le concept de salariée et des congés.

Quant aux concours, ce serait celui de prof doc ou de prof de lettres modernes, mais c'est en questionnement. J'aime changer de métier tous les 7 ans, donc je ne suis pas certaine que le jeu en vaille la chandelle pour ma part.

Bonjour,

Je me permets d'intervenir dans la discussion. Sauf erreur de ma part ou changement récent, les AESH n'ont pas accès au capes interne (lors de l'inscription il n'y a d'ailleurs pas de "case" aesh à cocher pour définir son statut).

Bonne journée et bon courage !

La règle est différente pour le second CRPE interne.

Au temps pour moi, j'avais mal lu le premier post.

Bonne journée