De prof à AED ?

J'ai parcouru le fil en (diagonale), après avoir halluciné sur le titre.

Pour être prof' et ex-AED, je vais me permettre certaines remarques.

- La CDIsation des AED est à discretion, si on lit bien les textes : donc aucune garantie : attention c'est toujours un emploi précaire.
- Le poste d'AED est potentiellement un enfer si on tombe sur un bahut mal géré. (se retrouver sur le radeau de la méduse, ben TZR/BMP ça passe car temporaire, prof à 18h sûrement terrible, AED à 39h, l'horreur ).
- AED c'est pas une carrière, il vaut mieux être bien portant pour pouvoir courir dans le collège/lycée pour désactiver l'alarme incendie activée par nos chéris pour la 3e fois de la journée à 10h15...donc c'est un boulot de jeune. Pour un étudiant c'est top en théorie, à condition de ne pas se faire débarquer en juillet en fin de contrat. Sinon oui, tu peux toucher les vacances.

@Singe :

Quand on est prof' stagiaire, songer à un poste d'AED n'est pas une porte de sortie. Tu ferais mieux de ....fuir l'EN.

Tu peux aussi t'accrocher à prof. Si tu n'aimes pas être un chef et que tu n'aimes pas être cheffé, c'est quand même le boulot idéal.

Pour rappel, la base de ton métier c'est : 1 : donner des cours (qu'il faut préparer) 2 : évaluer. 3 : établir les conditions pour le faire. Les projets et tout le reste, tu pourras oublier quand tu seras titulaire.

Bon courage pour ta cogitation.

Singe a écrit:

Stered a écrit:De quel type de projets s'agit-il ? Et à quel niveau ?
Mes collègues d'HG sont cinq, trois bossent ensemble, par choix, les autres ponctuellement quand un projet leur plaît, mais à l'envie (il ne devrait pas en être autrement).

Il y en a plusieurs types : des projets autour de l'EMI, avec les profs de lettres et la prof documentaliste, notamment autour des fakes news. On travaille alors ensemble sur le rapport des élèves à internet en général. J'interviens là-dessus en EMC, mais je déborde souvent sur mes heures d'histoire.
 On organise aussi des "World cafés", des réflexions libres entre profs, personnels et élèves sur les innovations possibles dans l'établissement. Je suis souvent tenu d'en animer un.
De manière plus générale, ça va consister à organiser une sortie, proposer des actions innovantes en conseil pédagogique ou d'administration, s'engager dans l'ouverture de l'établissement… Je sais que cela fait partie de nos missions mais elles me gonflent comme même pas mal et me prennent beaucoup de temps.

Non, pas forcément.

Ils se servent toi comme main d’œuvre servile parce que tu es stagiaire mais ce n'est pas du tout une mission statutaire. Tu es libre du nombre et de la nature des "projets" et c'est bien ce qui fait leur intérêt. Tu es juste très très mal tombé sur ton lieu de stage avec des gens enfermés dans une mentalité d'autant plus sacerdotale que ce ne sont pas eux qui paient.


Réponds si tu veux mais si c'est juste ton tuteur qui te met des coups de pression ça ne pas forcément dire grand chose. Quand il y a un problème ils font venir l'IPR et mettent en place un bizutage accompagnement renforcé. C'est ce qui s'est passé pour moi, l'IPR est venu et a désavoué mon tuteur je n'ai même pas eu d'accompagnement.

C'est sûr qu'il vaut mieux serrer les dents quand on est stagiaire, mais une fois titulaire on est libre de se lancer dans des "projets" ou pas. Pour ma part, je me contente d'organiser et/ou d'accompagner des voyages à l'étranger, parce que je trouve ça intéressant et que ça me fait plaisir, mais je ne m'y sens pas du tout obligé, et pour le reste c'est "désolé mais je n'ai pas le temps/ça ne m'intéresse pas".

Bonjour, bienvenue sur le forum.

Pour la reconversion, je ne sais pas comment ça se passe, mais je peux te parler du métier.

Si tu vas en lycée français à l’étranger, AED c’est très bien payé. (1k4 pour 22h) Mais les contrats sont extrêmement précaires. Et les gosses ne sont pas aussi simples qu’ils en ont l’air.

Maintenant, si tu veux éviter la charge mentale, détrompe toi en tant que AED elle est assez grande.
Alors certes il n’y a pas les inconvénients du travail maison et les vacances scolaires sont rémunérés.

Le contact avec les élèves , ça c’est de la théorie. En pratique ils sont tellement nombreux que tu peux pas faire du suivi personnalisé, t’adapter à chacun (et Dieu sait que j’ai essayé) même si c’est ce qu’il faudrait.

« Chef », « cadre », tu ne prends pas de décisions mais il faut bien avoir conscience que il y a des collègues à supporter. Et que les décisions finales ce n’est pas toi qui la prends.

Tu restes aussi une figure d’autorité, donc tu vas passer plus de temps à faire la police qu’à jouer avec les élèves.

1400 « très bien payé » pour ce qui est essentiellement un mi-temps ?
Par rapport à des emplois de catégorie B oui, mais pas tellement par rapport à des emplois de cadre.

Mathador a écrit:1400 « très bien payé » pour ce qui est essentiellement un mi-temps ?
Par rapport à des emplois de catégorie B oui, mais pas tellement par rapport à des emplois de cadre.

Je parle par rapport à un poste de AED dans le public, on va dire.

Et je dirais 3/4* temps plutôt.

Hum, quand j'étais AED (dans le second degré public) je n'émargeais pas à plus de 700 et quelques euros mensuels pour un mi-temps (18h hebdo effectifs, et encore, au statut je n'étais pas aux 40h ), mais peut-être était-ce une autre époque.

Ha@_x a écrit:Hum, quand j'étais AED (dans le second degré public) je n'émargeais pas à plus de 700 et quelques euros mensuels pour un mi-temps (18h hebdo effectifs, et encore, au statut je n'étais pas aux 40h ), mais peut-être était-ce une autre époque.

Non. Juste que dans les lycées français à l’étranger t’es mieux payer. C’est attrayant à la base.

Bonjour,
je l'ai fait (pas vraiment par choix au départ) avant d'avoir le CAPES. Bon, dans mon cas, ça m'a plutôt confirmé que je voulais enseigner.

3 ans comme contractuelle puis, suite à des difficultés à obtenir un poste en début d'année (en gros la personne en charge de placer les contractuels m'a bien fait comprendre "je n'ai rien du tout"... bon, on n'était que début septembre, je ne suis pas très patiente !), j'ai postulé comme AED (je suis assez anxieuse et l'idée d'être au chômage était terrifiante pour moi, j'ai des amies qui étaient AED et je savais qu'elles avaient des contrats plus longs, les vacances payées etc).
Aucune difficulté à trouver un poste ! J'ai envoyé un mail à presque tous les établissements du coin. C'est la CPE d'un collège où j'avais enseigné, ainsi que mes "anciens" collègues, qui ont poussé pour que je sois prise.
Ça s'est très bien passé. Par chance mes anciens élèves étaient déjà partis (je n'aurais pas postulé dans ce collège sinon). J'y suis restée 2 ans avant de reprendre les études en MEEF pour passer le CAPES.
Je peux comprendre qu'on veuille  rester ou devenir AED, surtout avec la perspective d'un CDI. Chez moi la vie n'est pas particulièrement chère par exemple et un SMIC à temps complet peut suffire, surtout si on a un conjoint qui travaille également. J'ai trouvé le travail très intéressant et j'ai adoré la relation que l'on peut entretenir avec les élèves.

On a beaucoup de temps libre malgré les 40H sur établissement parce que les week end sont libres, les vacances scolaires aussi, qu'en général les pauses méridiennes comptent comme du temps de travail (pause de moins de 30 minutes) donc sincèrement je n'ai jamais eu autant l'impression d'être "libre". La première année j'étais à 3/4 temps en collège, la deuxième année j'ai pris un mi-temps sur le même collège et un autre mi-temps sur un lycée (avec une nuit d'internat) pour des raisons financières.

En tant qu'enseignant c'est beaucoup plus lourd avec la charge mentale que notre travail requiert.

Voilà, ça ne reste que mon expérience qui a été très bonne, ça ne veut pas dire que j'incite tous les enseignants à devenir AED    Ça dépend simplement de ce que l'on privilégie dans sa vie  

PS : ah et autant j'avais bien pensé à éviter les collèges où je pouvais retrouver d'anciens élèves, autant je n'avais pas réfléchi au problème du lycée. J'ai donc retrouvé au lycée des élèves que j'avais eu quand j'étais enseignante, dont une élève dans mon dortoir à l'internat ! Sincèrement, ça a dû paraître étrange 2 minutes et c'était fini, au contraire elle était super contente de me retrouver et n'a à aucun moment émis de remarques négatives ou méprisantes).

"Force de proposition"... rien que l'expression... alors non, on n'est pas du tout obligé. Préparer ses cours, organiser les évaluations, corriger les copies et suivre un peu les élèves, c'est déjà un travail à plus que plein temps qui génère déjà pas mal de charge mentale et requiert pas mal d'organisation. C'est amplement suffisant. Après se pose la question de l'évolution du métier. On risque d'aller de plus en plus vers ça.