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- paradissbullNiveau 1
Bonjour chers collègues,
Nouvelle sur ce forum, j'enseigne depuis quasi 8 ans en LP.
C'est avec un gros pincement que je viens vers vous ...
En effet, nous venons d'apprendre la fermeture de notre établissement par la région. Visiblement, cette fermeture n'est pas à la marge en France, et dans notre région. Beaucoup de LP semblent concernés. Mort du lycée professionnel ...
D'autres personnes dans cette situation ? Échangeons et tentons de voir ce que nous pouvons faire pour préserver nos établissements ...
Nouvelle sur ce forum, j'enseigne depuis quasi 8 ans en LP.
C'est avec un gros pincement que je viens vers vous ...
En effet, nous venons d'apprendre la fermeture de notre établissement par la région. Visiblement, cette fermeture n'est pas à la marge en France, et dans notre région. Beaucoup de LP semblent concernés. Mort du lycée professionnel ...
D'autres personnes dans cette situation ? Échangeons et tentons de voir ce que nous pouvons faire pour préserver nos établissements ...
- OudemiaBon génie
J'ai vu dans la presse la fermeture de 6 LP et un LG dans Paris dès cette année, plus d'autres pour 2024.
Voir ici par ex.:
https://www.bfmtv.com/paris/ile-de-france-valerie-pecresse-confirme-la-fermeture-de-neuf-lycees-parisiens-d-ici-2024_AD-202211080709.html
Voir ici par ex.:
https://www.bfmtv.com/paris/ile-de-france-valerie-pecresse-confirme-la-fermeture-de-neuf-lycees-parisiens-d-ici-2024_AD-202211080709.html
- trompettemarineMonarque
Nous avons peu de LP dans mon académie, mais l'un d'eux voit l'une de ses sections fermer.
- ZybulkaHabitué du forum
Je n'ai pas d'info plus précise sur la question, mais ça me fait penser à un passage du texte sur les prévisions de finances pour l'EN en 2023 :
Bon c'est à demi-mot bien sûr, mais on comprend bien que le lycée pro coûte bien trop cher (ce n'est pas un simple document sur la pédagogie, c'est la programmation de la loi de finances, dont l'objectif est de fixer les priorités budgétaires, donc derrière "l'encadrement en collège doit désormais faire l'objet d'une attention particulière", il faut lire "on va arrêter de donner autant de sous aux LP qui dilapident l'argent public, et pour les sans-dents en plus !").
http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/commission/finances/PLF_2023/NP/NP_ES_PLF_2023.pdfPLF 2023 a écrit:Si le taux d’encadrement dans le second degré en France se situe
dans la moyenne européenne, il dissimule en réalité de grandes disparités
de moyens entre le collège et le lycée, encore accentuées par la réforme du
lycée général qui a favorisé les très petits effectifs pour certaines spécialités,
et par la très grande spécialisation de certains enseignements dans les lycées
professionnels. Pour 100 élèves, 118 heures d’enseignement en collège sont
mobilisées, contre 126 heures en lycée et près du double en lycée
professionnel. L’encadrement en collège doit désormais faire l’objet d’une
attention particulière
Bon c'est à demi-mot bien sûr, mais on comprend bien que le lycée pro coûte bien trop cher (ce n'est pas un simple document sur la pédagogie, c'est la programmation de la loi de finances, dont l'objectif est de fixer les priorités budgétaires, donc derrière "l'encadrement en collège doit désormais faire l'objet d'une attention particulière", il faut lire "on va arrêter de donner autant de sous aux LP qui dilapident l'argent public, et pour les sans-dents en plus !").
- Ajonc35Sage
Donc le projet à venir est la fermeture des classes préparatoires. Ah, non celles- là sont pour ceux qui ont des dents qui raient le parquet.( pas tous bien sûr. Ne me tapez pas)Zybulka a écrit:Je n'ai pas d'info plus précise sur la question, mais ça me fait penser à un passage du texte sur les prévisions de finances pour l'EN en 2023 :http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/commission/finances/PLF_2023/NP/NP_ES_PLF_2023.pdfPLF 2023 a écrit:Si le taux d’encadrement dans le second degré en France se situe
dans la moyenne européenne, il dissimule en réalité de grandes disparités
de moyens entre le collège et le lycée, encore accentuées par la réforme du
lycée général qui a favorisé les très petits effectifs pour certaines spécialités,
et par la très grande spécialisation de certains enseignements dans les lycées
professionnels. Pour 100 élèves, 118 heures d’enseignement en collège sont
mobilisées, contre 126 heures en lycée et près du double en lycée
professionnel. L’encadrement en collège doit désormais faire l’objet d’une
attention particulière
Bon c'est à demi-mot bien sûr, mais on comprend bien que le lycée pro coûte bien trop cher (ce n'est pas un simple document sur la pédagogie, c'est la programmation de la loi de finances, dont l'objectif est de fixer les priorités budgétaires, donc derrière "l'encadrement en collège doit désormais faire l'objet d'une attention particulière", il faut lire "on va arrêter de donner autant de sous aux LP qui dilapident l'argent public, et pour les sans-dents en plus !").
- MitcindyNiveau 10
Les classes prépa (je n'ai rien contre!) sont tout de même un modèle spécifiquement franco-français.
- JacqGuide spirituel
Non, vous n'êtes pas les seuls.
Une fusion dans mon ancien établissement, déjà malheureusement décidée il y a quelques temps, avec un autre établissement. Pour l'instant ils ne parlent pas de fermeture mais dans le même temps l'ouverture d'un lycée privé avec une section professionnelle (merci Bayrou !). Une section dont l'ouverture avait été demandée durant des années par la SEP publique du coin, refusée, et finalement ouverte dans le privé (alors que c'est une section porteuse et liée à la famille de métiers de la SEP publique). La fermeture sera annoncée dans quelques temps.
Voir les fermetures des LP parisiens, évoquées sur un autre fil et il serait bon que cela soit sur celui-ci plus que sur l'autre.
Voir la fermeture d'un LP en Alsace pour des raisons de consommation d'énergie.
Quelque soit la raison, une chose demeure : LP !
Une fusion dans mon ancien établissement, déjà malheureusement décidée il y a quelques temps, avec un autre établissement. Pour l'instant ils ne parlent pas de fermeture mais dans le même temps l'ouverture d'un lycée privé avec une section professionnelle (merci Bayrou !). Une section dont l'ouverture avait été demandée durant des années par la SEP publique du coin, refusée, et finalement ouverte dans le privé (alors que c'est une section porteuse et liée à la famille de métiers de la SEP publique). La fermeture sera annoncée dans quelques temps.
Voir les fermetures des LP parisiens, évoquées sur un autre fil et il serait bon que cela soit sur celui-ci plus que sur l'autre.
Voir la fermeture d'un LP en Alsace pour des raisons de consommation d'énergie.
Quelque soit la raison, une chose demeure : LP !
- Ajonc35Sage
Ces lycées sont vétustes, dixit V Pecresse. Bizarrement des lp.
- paradissbullNiveau 1
Qu'est-ce qu'on va devenir ? Les titulaires ? Les contractuels depuis plusieurs années en poste ?
Nous sommes en zone rurale très paupérisée. Les gamins ne feront pas 50km pour aller au lycée. On a pourtant une "filière d'excellence", seule formation publique dans l'académie chez nous.
Bref je ne comprends pas cette logique ...
Je suis surtout inquiète pour mes élèves et inquiète de mon sort. Où vais-je atterrir ?
Nous sommes en zone rurale très paupérisée. Les gamins ne feront pas 50km pour aller au lycée. On a pourtant une "filière d'excellence", seule formation publique dans l'académie chez nous.
Bref je ne comprends pas cette logique ...
Je suis surtout inquiète pour mes élèves et inquiète de mon sort. Où vais-je atterrir ?
- MathadorEmpereur
Les universités qui n'ont quasiment pas le droit de sélectionner aussi. Ce qui tenait la route lorsque le bac ne se trouvait pas dans un paquet de lessive…Mitcindy a écrit:Les classes prépa (je n'ai rien contre!) sont tout de même un modèle spécifiquement franco-français.
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- JacqGuide spirituel
Oudemia a écrit:J'ai vu dans la presse la fermeture de 6 LP et un LG dans Paris dès cette année, plus d'autres pour 2024.
Voir ici par ex.:
https://www.bfmtv.com/paris/ile-de-france-valerie-pecresse-confirme-la-fermeture-de-neuf-lycees-parisiens-d-ici-2024_AD-202211080709.html
Extrait du lien : "À Bergson", où vont être réaffectés les 200 élèves de Georges-Brassens, "ça va finir à 30 élèves par classe, les profs ne vont plus pouvoir", déplore auprès de l'AFP Yaël Hassoun, dont la fille est scolarisée en première à Georges-Brassens."
Dans mon LP c'est 32 par classe pour les sections tertiaires et, je l'ai déjà écrit, deux classes à 16 élèves coûtent plus cher qu'une classe à 32 ! En heures, donc en postes.
Que vont devenir les élèves, que vont devenir les collègues dont les postes seront supprimés ? L'Etat supprime des postes, la Région rentabilise des locaux (citées-internats, privés ?).
Zybulka a écrit:Je n'ai pas d'info plus précise sur la question, mais ça me fait penser à un passage du texte sur les prévisions de finances pour l'EN en 2023 :PLF 2023 a écrit:Si le taux d’encadrement dans le second degré en France se situe dans la moyenne européenne, il dissimule en réalité de grandes disparités
de moyens entre le collège et le lycée, encore accentuées par la réforme du lycée général qui a favorisé les très petits effectifs pour certaines spécialités, et par la très grande spécialisation de certains enseignements dans les lycées professionnels. Pour 100 élèves, 118 heures d’enseignement en collège sont mobilisées, contre 126 heures en lycée et près du double en lycée professionnel. L’encadrement en collège doit désormais faire l’objet d’une attention particulière http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/commission/finances/PLF_2023/NP/NP_ES_PLF_2023.pdf
Bon c'est à demi-mot bien sûr, mais on comprend bien que le lycée pro coûte bien trop cher (ce n'est pas un simple document sur la pédagogie, c'est la programmation de la loi de finances, dont l'objectif est de fixer les priorités budgétaires, donc derrière "l'encadrement en collège doit désormais faire l'objet d'une attention particulière", il faut lire "on va arrêter de donner autant de sous aux LP qui dilapident l'argent public, et pour les sans-dents en plus !").
Oui, un élève de LP a besoin de dédoublements pour avoir des effectifs allégés qui lui permettent de réussir, d'avoir un accompagnement personnalisé, c'est même le fondement de la réussite du LP (car le LP réussi, au contraire de ce qui est écrit à sauver les élèves issus du décrochage qui parfois débute dans le primaire pour de raisons qui ne sont pas obligatoirement dues à l'enseignement mais plutôt à la situation familiale de ces élèves - voir enquête menée en Occitanie sur demande des Apprentis d'Auteuil - citée sur un autre poste).
Mais on leur doit cela ! L'Etat doit cela à nos élèves par souci d'équité et dans un but d'égalité devant la réussite !
Il y a, c'est vrai, des filières qui ont un très petit recrutement, des effectifs qui feraient rêver beaucoup. Précisons tout de suite que ce ne sont pas les filières tertiaires que vise la réforme pour des suppressions en masse, non ce sont plutôt certaines filières industrielles. Cela coûte cher (mais toujours moins qu'un élève de classe prépa), oui, et la réforme Blanquer a aggravé ce coût (mais qui était président au moment de l'instauration de la réforme Blanquer ?).
Prenons un exemple.
Un ami enseignant de Lettres-histoire dans une académie ensoleillée a des classes de CAP composées de trois sections différentes. Il a donc 3h de Lettres-Histoire-Géo-EMC par semaine (45 minutes de lettres) pour 24 élèves. Mais comme ces 2 élèves sont issus de 3 sections différentes il a pour chacune (ainsi que son collègue de math-sciences) trois fois 1.5h de co-intervention (doublées donc en math, doublées en matières pro) et 3h de chef d'oeuvre par section (donc pour lui 12h de chef d'oeuvre, doublées par celles des matières pro). C'est une catastrophe budgétaire ! En retour il n'a plus aucun dédoublement en Lettres alors que 30% de ses élèves sont des allophones, 40% des ULIS et le reste qui mériterait d'être ULIS !
Si des sections devraient être fermées, la première question à se poser serait celle de la réforme Blanquer-Macron qui gaspille des heures pour rien... Mais non ! Remettre en question les décisions débiles du ministère n'est pas dans les tuyaux, le ministère idiot ne peut se dédire, donc il faut accuser le LP d'être la cause de ce sont il est le remède : le décrochage !
Des heures gaspillées pour rien... Dans mes sections de CAP à 15 élèves ce sont 12h qui sont gaspillées (2x3h en chef d'oeuvre, 2x3 en co-inter) au détriment des heures de matières pro et de matières générales. Et comme on "adosse" les sections (deux sections de 15 sont considérées comme une section de 30) ce qui implique des heures complémentaires en moins pour les matières générales car il faut en consacrer en plus aux dédoublements pro (vous ne pouvez mettre des vendeurs avec des petite-enfance) tout en gaspillant les heures en co-inter et en chef d'oeuvre (idem, ne peuvent se faire avec le même prof de matière pro selon les filières). Un véritable gaspillage.
Donc : augmenter de 50% les stages, virer les prof de matières pro, se féliciter de la réussite du chef d'oeuvre, prétendre que la baisse du chômage serait due à la réforme de la "Voie professionnelle" et ne surtout pas regarder le bilan totalement négatif des réformes Blanquer (car il ne faut pas oublier qu'il était déjà là sous Sarkozy).
- paradissbullNiveau 1
Dans mon cas, ce sont 2 filières tertiaires (ainsi que 6 classes de CAP) visées et 2 filières indus.
- paradissbullNiveau 1
Quelqu'un a des infos concernant la durée de vie des EREA ?
- JacqGuide spirituel
paradissbull a écrit:Quelqu'un a des infos concernant la durée de vie des EREA ?
Oui, on achève d'abord les LP et ensuite les EREA.
IL faut prendre les éléments un par un pour qu'ils évitent de se grouper dans une lutte commune.
Il ne faut surtout pas qu'on constate qu'on s'attaque en masse aux classes laborieuses qui torchent les vieux, livrent les bobos de LFI et feu le PS à domicile et que ces classes laborieuses ne s'unissent surtout pas.
PS : mon collègue (car il est seul) de l'EREA s'est joint à notre manif de LP... Ce que j'indiquais pour les petits effectifs et les heures gaspillées est encore plus valable en EREA.
- paradissbullNiveau 1
Merci pour ces informations précieuses.
Je vais devoir me tourner vers le collège si je ne veux pas faire 150km pour aller travailler je crois ... Je suis anéantie
Je vais devoir me tourner vers le collège si je ne veux pas faire 150km pour aller travailler je crois ... Je suis anéantie
- Tietie007Je viens de m'inscrire !
Enseignant en lycée pro, en Lettres/Histoire, depuis 28 ans, j'ai compris que la nouvelle réforme du LP (j'ai fait grève aujourd'hui), voulait mettre l'accent sur l'apprentissage. De plus, le passage en seconde générale est désormais beaucoup moins sélectif que par le passé, ce qui fait que des élèves moyens (moins) vont désormais dans la voie générale et désertent le lycée Pro. Dans mon lycée pro industriel, nous avons perdu des sections (maçonnerie, tourneur-fraiseur et une section maintenance), et ce n'est pas fini. Donc l'avenir du lycée pro est assez compromis dans un avenir pas si lointain.
- paradissbullNiveau 1
Cher collègue,
Nous avons manifesté aussi contre la fermeture de notre lycée. Les gouttes eau font parfois des océans ...
Bon courage de votre côté
.
Nous avons manifesté aussi contre la fermeture de notre lycée. Les gouttes eau font parfois des océans ...
Bon courage de votre côté
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- JacqGuide spirituel
Tietie007 a écrit:Enseignant en lycée pro, en Lettres/Histoire, depuis 28 ans, j'ai compris que la nouvelle réforme du LP (j'ai fait grève aujourd'hui), voulait mettre l'accent sur l'apprentissage. De plus, le passage en seconde générale est désormais beaucoup moins sélectif que par le passé, ce qui fait que des élèves moyens (moins) vont désormais dans la voie générale et désertent le lycée Pro. Dans mon lycée pro industriel, nous avons perdu des sections (maçonnerie, tourneur-fraiseur et une section maintenance), et ce n'est pas fini. Donc l'avenir du lycée pro est assez compromis dans un avenir pas si lointain.
Cela fait longtemps que le passage en seconde GT est moins sélectif, ils sont bien obligés sinon ils n'auraient plus personne avec la baisse générale du niveau (sauf pour l'élite, qui s'en sort toujours très bien).
La baisse des recrutements tient largement à l'attractivité de la filière et donc du métier dans le regard des élèves et des parents.
Dans d'autres filières, plus tertiaires, le recrutement se poursuit et je suis même surpris de trouver d'excellents élèves. J'ai un élève de seconde qui pourd l'instant a 20 de moyenne et français ! Elle pouvait largement aller en général mais elle a choisi son futur métier et la filière pro.
paradissbull a écrit:Cher collègue,
Nous avons manifesté aussi contre la fermeture de notre lycée. Les gouttes eau font parfois des océans ...
Bon courage de votre côté
.
C'est ce que redoute tout gouvernement.
Il faut vraiment que l'on relie les deux éléments, la réforme, les fermetures.
Je vais demander à mon syndicat le nombre de LP qui ferment sur la France, il ne faut pas que l'on se contente de ce qui peut être médiatique, l'IDF plus un LP en Alsace ni de ce qui l'est moins, la réforme. Groupons les deux.
Nous étions peu nombreux ce jour, mais nous étions là.
Nous avons tracté devant un LP à 8h00, succès (certains élèves nous ont rejoint à la manif) et à 10h00 (échec, ils sont peu nombreux à sortir à la récrée).
On va refaire dans les établissements du secteur, les élèves ne sont au courant de rien, quand on les met au courant ils vont ensuite poser des questions à leurs enseignants. Il ne faut pas hésiter à aller tracter devant les LP privés, ils vont trinquer autant que nous, voire même pire ! Dans ma ville, même s'ils n'osent pas trop bouger les collègues du privé sont inquiets surtout qu'ils savent que leurs conditions d'emploi ne sont pas les mêmes que dans le public et ne sont pas enviables.
On ne baisse pas la culotte les collègues ! Même si nous sommes peu nombreux, nous sommes là, à défendre justement les sans-culottes !
- LefterisEsprit sacré
L' ERT (en français Table Ronde des Entrepreneurs) a fait décider en 2001 que l'éducation devait être au service de l'entreprise. Avec derrière l'idée d'une étroite adaptabilité (ou flexibilité) aux emplois du lieu, du moment. Quand on regarde le puzzle, on voit aussi que les "compétences", qui permettent la négociation de gré à gré, sont promues à partir de 1998 contre les diplômes, lesquels engendrent les statuts et les conventions collectives, c'st-à-dire les "rigidités" en langue managériale politico-technocratique. Le travail de sape est incessant depuis, et il a payé, si l'on peut dire. "Il faut en finir avec la société des statuts" a dit un candidat président. Que le lycée pro soit le premier touché est triste mais n'a hélas rien d'étonnant. Le reste ne perd rien pour attendre, outre l'effet immédiat de dominos.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- dandelionVénérable
Entendu aujourd’hui sur France Info (ou France Inter) des élèves de lycée pro qui parlaient de leurs stages: le premier avait eu une bonne expérience mais les deux suivant rapportaient avoir fait un travail sans rapport avec leur formation et où ils n’avaient rien appris, et redoutaient que le temps de stage ne soit augmenté (on comprenait aussi qu’ils avaient servi de main d’œuvre bon marché). La difficulté à trouver un stage était aussi rapportée. C’était un bon reportage qui avait le mérite de poser les problèmes, en partant aussi de l’expérience de très jeunes gens, qu’on imaginait isolés dans une entreprise, avec les conséquences que cela peut avoir.
- EdithWGrand sage
Tous ceux d'entre nous qui ont été profs en 3e savent que, parfois (rarement mais ça arrive), les entreprises utilisent les stagiaires pour des tâches ennuyeuses, répétitives et non conformes à l'objectif : trier, classer (activité normale mais pas 6h par jour), balayer, transporter des caisses... Quand j'étais en LP, en tertiaire, certains seconde pro, qui avaient 3 semaines de stage, se faisaient déjà exploiter, une entreprise avait reconnu (en off) enchaîner les stagiaires pour économiser un poste, et pas le plus qualifié.
On se dirige vers une généralisation de ce qui existait déjà à la marge. Pendant mes études, il y a plus de 30 ans maintenant, j'ai remplacé plusieurs étés de suite, sans aucun salaire, des salariés en vacances (dans l'édition, la presse, la communication). J'ai appris beaucoup mais sans formation ni tutorat, à moi de poser des questions aux autres collègues. Et je faisais exactement les mêmes tâches que ceux que je remplaçais, sans doute moins vite et moins efficacement, mais en été, c'est plus calme.
C'est le gros lot pour les entreprises, chouette! Des esclaves très jeunes et dynamiques...
On se dirige vers une généralisation de ce qui existait déjà à la marge. Pendant mes études, il y a plus de 30 ans maintenant, j'ai remplacé plusieurs étés de suite, sans aucun salaire, des salariés en vacances (dans l'édition, la presse, la communication). J'ai appris beaucoup mais sans formation ni tutorat, à moi de poser des questions aux autres collègues. Et je faisais exactement les mêmes tâches que ceux que je remplaçais, sans doute moins vite et moins efficacement, mais en été, c'est plus calme.
C'est le gros lot pour les entreprises, chouette! Des esclaves très jeunes et dynamiques...
- MalavitaÉrudit
EdithW a écrit:Tous ceux d'entre nous qui ont été profs en 3e savent que, parfois (rarement mais ça arrive), les entreprises utilisent les stagiaires pour des tâches ennuyeuses, répétitives et non conformes à l'objectif : trier, classer (activité normale mais pas 6h par jour), balayer, transporter des caisses... Quand j'étais en LP, en tertiaire, certains seconde pro, qui avaient 3 semaines de stage, se faisaient déjà exploiter, une entreprise avait reconnu (en off) enchaîner les stagiaires pour économiser un poste, et pas le plus qualifié.
On se dirige vers une généralisation de ce qui existait déjà à la marge. Pendant mes études, il y a plus de 30 ans maintenant, j'ai remplacé plusieurs étés de suite, sans aucun salaire, des salariés en vacances (dans l'édition, la presse, la communication). J'ai appris beaucoup mais sans formation ni tutorat, à moi de poser des questions aux autres collègues. Et je faisais exactement les mêmes tâches que ceux que je remplaçais, sans doute moins vite et moins efficacement, mais en été, c'est plus calme.
C'est le gros lot pour les entreprises, chouette! Des esclaves très jeunes et dynamiques...
Ils les veulent compétents aussi et autonomes et là, ce n'est pas gagné... De toute manière, beaucoup de tuteurs avec qui j'ai discuté de la réforme ne veulent pas plus de stages et n’accueilleront pas plus de stagiaires, encore moins s'ils doivent les payer. Dans ce cas, c'est simple, les services publics n’accueilleront plus aucun stagiaire car ils ne peuvent pas les rémunérer, quand on sait que dans certaines filières ce sont des gros pourvoyeurs de lieux de stage... Mes collègues ont le même retour.
- issoireNiveau 9
La fermeture des LP ( 8 sur Paris) il me semble, a des conséquences en cascade non seulement pour les « malheureux » collègues mais aussi pour les sections de BTS, par exemple les BTS comptabilitė ont une majorité d’élèves qui viennent de Bac Pro compta dans 2 ans ils ferment. Moi même j’enseigne dans une section de BTS que « ma « CDE a qualifié de « bancale » ( sic).. a terme je me demande ce que vont devenir les BTS.
- EdithWGrand sage
Malavita a écrit:EdithW a écrit:Tous ceux d'entre nous qui ont été profs en 3e savent que, parfois (rarement mais ça arrive), les entreprises utilisent les stagiaires pour des tâches ennuyeuses, répétitives et non conformes à l'objectif : trier, classer (activité normale mais pas 6h par jour), balayer, transporter des caisses... Quand j'étais en LP, en tertiaire, certains seconde pro, qui avaient 3 semaines de stage, se faisaient déjà exploiter, une entreprise avait reconnu (en off) enchaîner les stagiaires pour économiser un poste, et pas le plus qualifié.
On se dirige vers une généralisation de ce qui existait déjà à la marge. Pendant mes études, il y a plus de 30 ans maintenant, j'ai remplacé plusieurs étés de suite, sans aucun salaire, des salariés en vacances (dans l'édition, la presse, la communication). J'ai appris beaucoup mais sans formation ni tutorat, à moi de poser des questions aux autres collègues. Et je faisais exactement les mêmes tâches que ceux que je remplaçais, sans doute moins vite et moins efficacement, mais en été, c'est plus calme.
C'est le gros lot pour les entreprises, chouette! Des esclaves très jeunes et dynamiques...
Ils les veulent compétents aussi et autonomes et là, ce n'est pas gagné... De toute manière, beaucoup de tuteurs avec qui j'ai discuté de la réforme ne veulent pas plus de stages et n’accueilleront pas plus de stagiaires, encore moins s'ils doivent les payer. Dans ce cas, c'est simple, les services publics n’accueilleront plus aucun stagiaire car ils ne peuvent pas les rémunérer, quand on sait que dans certaines filières ce sont des gros pourvoyeurs de lieux de stage... Mes collègues ont le même retour.
ça dépend du domaine... dans l'hôtellerie-restauration, le patron régional de la branche, nous a dit un jour (formation école-entreprise il y a 4 ans) de lui envoyer des jeunes, travailleurs, courageux, acceptant de se lever tôt, ayant le sens de l'effort, mais que les compétences n'avaient aucune importance ( texto "on s'en fiche de leur niveau en français ou en maths, ils n'en auront pas besoin") parce qu'il ne fallait pas qu'ils espèrent gravir des échelons (ça c'est réservé au petit pourcentage de managers qui passent par les grandes écoles hôtelières) et donc pas trop ambitieux non plus. Pour faire la plonge, changer des draps à la chaîne ou répartir des sacs de surgelés dans des bacs dans un restaurant d'entreprise, pas besoin de compétences.
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