Hésitations Prépa/Fac

Bonjour à tous,

Parcoursup est ouvert depuis le 20/12 pour l'instant on  ne peut que visualiser les différentes formations. Il se trouve que je suis face à une assez grande hésitation quant à ma poursuite d'études. Je souhaite devenir professeur de lettres modernes et je ne suis pas sûr de poursuivre en fac de lettres ou en prépa littéraire. D'un côté je me dis que la faculté me permettra d'approfondir dès le début la littérature et comme les lettres seront dominantes dans mes études c'est un moyen d'acquérir des connaissances sur les lettres et de ne me consacrer qu'à cette discipline.
Mais d'un autre côté j'avoue que la prépa me "fait de l’œil"  enfin je veux dire que cette idée d'être plongé entièrement dans le travail et l'obtention de solides méthodes de travail et d' une culture assez dense et large me plaît beaucoup. Maintenant je sais que la prépa ce sera du boulot intense et lourd pendant deux années .

Que me conseillez-vous ? Pensez-vous  que la prépa soit nécessaire ? Utile ?

Merci d'avance ,

Si vous passez par là je vous souhaite une agréable journée/soirée

Vous semblez avoir tous les éléments de décision pour vous déterminer, les deux stratégies sont intéressantes. La prépa offre plus de plasticité pour un changement ultérieur de voie professionnelle. Demandez plusieurs facs et prépas, vous avez encore le temps de réfléchir. Les Jpo sont aussi un bon moyen de se faire une opinion sur site.
Bon courage pour votre parcours.

Les deux te permettront de devenir professeur, si tu le souhaites.
Je te conseille d'aller en prépa "qui te fait de l'oeil" si tu en as l'occasion. Ce n'est pas bon de vivre dans les regrets et dans tes propos, je sens cette envie.
Personnellement j'ai passé le concours trop vite, et je regrette de ne pas avoir plus étudié avant de rentrer dans la vie professionnelle.

Si tu as de bons résultats et une bonne capacité de travail je recommande aussi la prépa. Il est possible de quitter la prépa pour poursuivre en fac, l'inverse non.

La prépa, sans hésiter ! Et si possible, discute aussi avec ton professeur de Lettres (je suppose que tu fais HLP) des conditions de travail, je déconseille à tous mes élèves qui envisagent l'enseignement de suivre cette voie (la dégradation en marche depuis 10-20 ans va s'accentuer malheureusement...)
Une prépa t'ouvrira également les portes d'autres carrières que l'enseignement...

Pour enseigner en licence de Lettres, je recommande sans hésiter la prépa (connue en tant qu'élève). Il y a une misère sociale et intellectuelle terrible chez beaucoup d'étudiants de L1 et de L2, on se sent souvent très impuissant (à titre personnel, je souffre de mon inutilité) et les quelques étudiants excellents (car il y en a toujours) ont bien du mérite... en plus la plupart de leurs devoirs sont maintenant effectués en 1h ou 2h, quasi plus d'examen, bref en termes de qualité de formation il n'y a pas photo... En revanche, les choses changent à partir de la L3.

Je conseille la prépa aussi (si les résultats le permettent), et la possibilité de bifurquer vers la fac reste ouverte à tout moment, le contraire n'étant pas possible.

Même avis d'évidence en faveur de la prépa que les précédents, pour les motifs déjà énoncés.

Cependant je dois apporter une légère rectification sur un des arguments évoqués : il n'est pas impossible d'intégrer une prépa en venant de la fac.
Les étudiants du supérieur peuvent parfaitement postuler à une prépa via Parcoursup. Cela se produit couramment, ils représentent environ 5 ou 6% des dossiers de recrutement que nous étudions tous les ans. Nous en recrutons une poignée venant de L1 sur la base de leur dossier de terminale. Leur profil est celui de gens en réorientation qui font valoir leur "droit à l'erreur". Ils sont admis en HK donc au niveau bac.
Certaines autres candidatures non retenues sont parfois étonnantes (cas de nomadisme du supérieur ayant essayé plusieurs voies, vu une fois une titulaire de M2 : profils d'étudiants à vie ?).
Ce que j'évoque concerne les littéraires, j'avoue ne pas connaître la politique des collègues scientifiques à ce sujet.

Samuelk3534 a écrit:Bonjour à tous,

Parcoursup est ouvert depuis le 20/12  pour l'instant on  ne peut que visualiser les différentes formations. Il se trouve que je suis face à une assez grande hésitation quant à ma poursuite d'études. Je souhaite devenir professeur de lettres modernes et je ne suis pas sûr de poursuivre en fac de lettres ou en prépa littéraire. D'un côté je me dis que la faculté me permettra d'approfondir dès le début la littérature et comme les lettres seront dominantes dans mes études c'est un moyen d'acquérir des connaissances sur les lettres et de ne me consacrer qu'à cette discipline.
Mais d'un autre côté j'avoue que la prépa me "fait de l’œil"  enfin je veux dire que cette idée d'être plongé entièrement dans le travail et l'obtention de solides méthodes de travail et d' une culture assez dense et large me plaît beaucoup. Maintenant je sais que la prépa ce sera du boulot intense et lourd pendant deux années .  

Que me conseillez-vous ? Pensez-vous  que la prépa soit nécessaire ? Utile ?

Merci d'avance ,

Si vous passez par là je vous souhaite une agréable journée/soirée

Bonjour,
Le simple fait que les gouvernements successifs s'acharnent à faire disparaître les CPGE devrait convaincre nombre de futurs étudiants à s'y inscrire...
Je vous invite donc à profiter de cet enseignement très dense.
Bonnes fêtes à toutes et tous!
Vincent

Mes années de prépa remontent à longtemps, à l'époque j'hésitais avec une fac d'Anglais. Si c'était à refaire, j'irais encore en prépa, et cela malgré les sacrifices consentis pendant ces deux (parfois trois) années. Cela m'a surtout permis de continuer à étudier des matières que j'aurais dû abandonner, et de poursuivre ma réflexion sur mon orientation au-delà du bac. Je pense qu'on a plus de cartes en main de ce point de vue en cas d'hésitations. Et bien sûr il y a l'acquisition d'une bonne culture générale, et de méthodes de travail qui m'ont énormément aidée dans la poursuite de mes études et le concours lui-même.

A l'époque de mon Capes de lettres (jadis, en 1999-2000), les étudiants en prépa qui intégraient la fac de lettres en 3ème année étaient un peu à la peine en ancien français, car ils n'en avaient jamais fait, alors que nous l'etudiions depuis deux ans de Deug. Mais je crois savoir qu'il n'y a plus d'épreuve d'ancien français au Capes de lettres, ce qui est bien dommage d'ailleurs.

J’enseigne à la fac, et je conseille la prépa.

J'ai été dans ce cas. Vu la puissance de travail qu'inculquent les prépas, ça ne demeurait pas longtemps un problème. 
Mais, de toute façon, l AF s'étant évaporé...

LadyOlenna a écrit:A l'époque de mon Capes de lettres (jadis, en 1999-2000), les étudiants en prépa qui intégraient la fac de lettres en 3ème année étaient un peu à la peine en ancien français, car ils n'en avaient jamais fait, alors que nous l'etudiions depuis deux ans de Deug. Mais je crois savoir qu'il n'y a plus d'épreuve d'ancien français au Capes de lettres, ce qui est bien dommage d'ailleurs.

Oh, cela a bien changé alors... les étudiants de prépa surnagent généralement, dans toutes les matières. On ne va pas bien loin en ancien français en L2 de toute façon...

LadyOlenna a écrit:A l'époque de mon Capes de lettres (jadis, en 1999-2000), les étudiants en prépa qui intégraient la fac de lettres en 3ème année étaient un peu à la peine en ancien français, car ils n'en avaient jamais fait, alors que nous l'etudiions depuis deux ans de Deug. Mais je crois savoir qu'il n'y a plus d'épreuve d'ancien français au Capes de lettres, ce qui est bien dommage d'ailleurs.

J'ai fait une prépa en 1988-1990...j'aai réintégré ensuite la fac de lettres. Certes l'ancien français était un peu déroutant mais j'ai vite rattrape le niveau... La preuve j'avais eu 15 sur 20 à cette épreuve au capes de Lettres.

DesolationRow a écrit:J’enseigne à la fac, et je conseille la prépa.

Cette phrase est complètement démoralisante. 
Désolée, DesolationRow

DesolationRow a écrit:J’enseigne à la fac, et je conseille la prépa.

A la suite  d'une visite d'un de mes stagiaires en Maths,  deux profs de la Fac m'ont recommandé de conseiller la même chose aux élèves qui se poseraient la question. " En L3 ça s'arrange mais avant ...." ont ils dit. Cela dépend peut être  de la fac. Certaines ont des recrutements sélectifs en Maths.
Bon, vu le niveau du CAPES  de maths en 2022, cela change peut être la donne.
J'ai aussi fait une prépa, dans une "petite" Maths sup provinciale. J'ai beaucoup galèré mais je ne regrette rien car j'ai vu des notions que je n'aurais jamais abordées en Fac de maths.
Je me souviens en particulier avoir adoré la thermodynamique.

Laugarithme a écrit:
J'ai aussi fait une prépa, dans une "petite" Maths sup provinciale. J'ai beaucoup galèré mais je ne regrette rien car j'ai vu des notions que je n'aurais jamais abordées en Fac de maths.
Je me souviens en particulier avoir adoré la thermodynamique.

Bonjour.
Dans mon souvenir (fin des années 70 début des années 80), on faisait aussi de la thermodynamique à la fac, même s'il faudrait que je vérifie si c'était bien en DEUG (math-physique) et non en licence (physique pour ma part). Et moi, j'avoue que je n'aimais pas trop .
Cit6.

cit6 a écrit:

Laugarithme a écrit:
J'ai aussi fait une prépa, dans une "petite" Maths sup provinciale. J'ai beaucoup galèré mais je ne regrette rien car j'ai vu des notions que je n'aurais jamais abordées en Fac de maths.
Je me souviens en particulier avoir adoré la thermodynamique.

Bonjour.
Dans mon souvenir (fin des années 70 début des années 80), on faisait aussi de la thermodynamique à la fac, même s'il faudrait que je vérifie si c'était bien en DEUG (math-physique) et non en licence (physique pour ma part). Et moi, j'avoue que je n'aimais pas trop .
Cit6.

J'ai fait une 2e année de DEUG car, avec les notes minables de maths spé, je n'ai pas eu l'équivalence et même pas réussi l'examen . Il n'y avait que des maths en 2e année dans la fac. Je crois effectivement qu'il y avait de la physique en 1e année.
Bon je vous qu'on est à peu près de la mele génération
Quoiqu'il en soit j'ai fait beaucoup de physique en prépa.

Laugarithme a écrit:

cit6 a écrit:

Laugarithme a écrit:
J'ai aussi fait une prépa, dans une "petite" Maths sup provinciale. J'ai beaucoup galèré mais je ne regrette rien car j'ai vu des notions que je n'aurais jamais abordées en Fac de maths.
Je me souviens en particulier avoir adoré la thermodynamique.

Bonjour.
Dans mon souvenir (fin des années 70 début des années 80), on faisait aussi de la thermodynamique à la fac, même s'il faudrait que je vérifie si c'était bien en DEUG (math-physique) et non en licence (physique pour ma part). Et moi, j'avoue que je n'aimais pas trop .
Cit6.

J'ai fait une 2e année de DEUG car, avec les notes minables de maths spé, je n'ai pas eu l'équivalence et même pas réussi l'examen . Il n'y avait que des maths en 2e année dans la fac. Je crois effectivement qu'il y avait de la physique en 1e année.
Bon je vous qu'on est à peu près de la mele génération
Quoiqu'il en soit j'ai fait beaucoup de physique en prépa.

Dans ma fac (Orsay), le DEUG était commun pour math et physique (en 1980 en tout cas), donc en 2e année, on faisait autant de math que de physique (par contre, plus du tout de chimie, alors qu'on en faisait encore un petit peu en 1ère année). On ne se spécialisait qu'en licence. Mais c'était sans doute variable selon les facs.
Cit6.

Maroussia a écrit:

DesolationRow a écrit:J’enseigne à la fac, et je conseille la prépa.

Cette phrase est complètement démoralisante. 
Désolée, DesolationRow

Je sais
Je conseille d’éviter les deux premières années de licence, en fait.

LadyOlenna a écrit:A l'époque de mon Capes de lettres (jadis, en 1999-2000), les étudiants en prépa qui intégraient la fac de lettres en 3ème année étaient un peu à la peine en ancien français, car ils n'en avaient jamais fait, alors que nous l'étudiions depuis deux ans de Deug. Mais je crois savoir qu'il n'y a plus d'épreuve d'ancien français au Capes de lettres, ce qui est bien dommage d'ailleurs.

Oui, c'est vrai mais c'était tout à fait jouable malgré tout. Toutes celles de ma promo qui ont passé la CAPES l'ont eu, pas forcément la première année mais il y avait bien plus de candidats à l'époque. La sélection était plus importante. Ma meilleure amie l'a eu la première année en finissant cinquantième et en passant une maîtrise en parallèle.

Maroussia a écrit:

DesolationRow a écrit:J’enseigne à la fac, et je conseille la prépa.

Cette phrase est complètement démoralisante. 
Désolée, DesolationRow

Je ne voudrais pas achever de te démoraliser, mais je suis sur la même longueur d'onde que DR et pour les mêmes raisons.

DesolationRow a écrit:Je sais
Je conseille d’éviter les deux premières années de licence, en fait.

C'est vraiment un strict minimum.

Nicétas a écrit:Pour enseigner en licence de Lettres, je recommande sans hésiter la prépa (connue en tant qu'élève). Il y a une misère sociale et intellectuelle terrible chez beaucoup d'étudiants de L1 et de L2, on se sent souvent très impuissant (à titre personnel, je souffre de mon inutilité) et les quelques étudiants excellents (car il y en a toujours) ont bien du mérite... en plus la plupart de leurs devoirs sont maintenant effectués en 1h ou 2h, quasi plus d'examen, bref en termes de qualité de formation il n'y a pas photo... En revanche, les choses changent à partir de la L3.

Entre ce témoignage et celui de DesolationRow, c'est triste de constater la dégradation du 1er cycle universitaire. C'est à ce point?
Que veux-tu dire, Nicétas, quand tu évoques la misère sociale et intellectuelle?
Ceci dit, quand on lit par ailleurs que des candidats au CRPE associent l'adjectif "chancelant" à quelque chose en rapport avec la chance, il y a de quoi s'interroger ou s'inquiéter...