Qui veut dîner avec Pap Ndiaye ?

Aphrodissia a écrit:Qui c'est qui paye le transport?

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Tous frais payés.

Ajonc35 a écrit:

Aphrodissia a écrit:Qui c'est qui paye le transport?

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Tous frais payés.

Et quoi qu'il en coûte.

Je ne sais comment qualifier cette "opération", les mots me manquent et cela me désespère. Nous n'avons donc que de l'humour à opposer à cela. Ce qui me navre le plus c'est que certains seront fiers d'aller "avec le ministre" (dont on ne peut douter qu'il sera très sympa et à l'écoute) et que d'autres, à qui "on ne la fait pas", croiront qu'il pourront aller instruire le ministre de la "vraie" situation de l'EN et des enseignants...

Quand j'étais jeune prof, à l'occasion de la loi Jospin, un collègue avait pondu un texte ironique sur la condition enseignante  (avant 90...soi-disant l'âge d'or pour certains...) , un autre collègue syndiqué l'avait envoyé au rectorat et à la presse qui en avait fait un article....du coup le recteur en personne s'était déplacé pour un "apéro" informel pour discuter avec nous.
Certains dont moi, avaient dit "on boycotte", c'est de la démagogie de m....
D'autres avaient préparé la brosse à reluire pour exposer leur cas personnel.
Quelques uns avaient poli leurs arguments , texte, graphiques, etc pour croire naïvement apprendre recteur des choses qu'il connaissait mieux qu'eux...

Consternant...rien de nouveau, je quitte le métier avec le goût amer de ne jamais avoir appartenu à ce monde (du moins j'ai réussi à ne jamais me faire bouffer mon temps libre et en avoir bien profité).

Ce n’est pas forcément que le recteur savait mieux qu’eux, mais plutôt que cela s’apparente à se prendre pour un prophète qui ferait enfin voir la vraie religion. Peut-être que si le ministre allait passer un mois en tant qu’enseignant, il changerait un peu d’avis, mais ça n’est pas certain. Alors un repas… C’est comme si la Reine d’Angleterre avait affirmé qu’elle était la plus à même à se représenter la condition ouvrière, ayant visité un nombre incalculable d’usines.
J’espère quand même que quelqu’un lui fera remarquer que le repas, comme le ministre, sont payés avec ses impôts.

Pas si chacun amène son tupperware afin de favoriser les échanges et la bienveillance. Et puis franchement, même organiser un goûter avec BN et Banga à volonté, ça n'est pas si coûteux, surtout si l'on compare avec les frais qui seraient engendrés par une consultation des enseignants sur les programmes, les conditions de travail, etc., toutes choses qui engendreraient une cacophonie regrettable et délétère. C'est donc probablement tout aussi efficace, voire beaucoup plus et à coût favorisant une saine et vertueuse sobriété.

Balthazaard a écrit:Je ne sais comment qualifier cette "opération", les mots me manquent et cela me désespère. Nous n'avons donc que de l'humour à opposer à cela. Ce qui me navre le plus c'est que certains seront fiers d'aller "avec le ministre" (dont on ne peut douter qu'il sera très sympa et à l'écoute) et que d'autres, à qui "on ne la fait pas", croiront qu'il pourront aller instruire le ministre de la "vraie" situation de l'EN et des enseignants...

Ça peut être aussi une occasion d'aller lâcher ce qu'on a sur le coeur et la conscience, tout simplement. Même si on est bien conscient qu'en face on ne sera pas écouté, même si c'est un cri de désespoir dans le désert. Je ne jetterais pas autant que toi la pierre à ceux qui iront. Parfois on tente même pour une infime microchance qu'un atome de persuasion parvienne jusqu'au cerveau d'en face. Je l'ai fait bien des fois, aller mettre des points sur les i et des barres sur les t - pas auprès d'un ministre, mais auprès de la hiérarchie locale, direction et DSDEN -, même en sachant que c'était bien certainement pour rien, mais je me serais sentie mal de ne pas le faire : je serais rentrée chez moi les mains dans les poches en ruminant "et si... ?"

Et pourtant, je n'ai même pas eu de morilles.

epekeina.tes.ousias a écrit:

Ajonc35 a écrit:

Aphrodissia a écrit:Qui c'est qui paye le transport?

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Tous frais payés.

Et quoi qu'il en coûte.

Chiche!

Balthazaard a écrit:Je ne sais comment qualifier cette "opération", les mots me manquent et cela me désespère. Nous n'avons donc que de l'humour à opposer à cela. Ce qui me navre le plus c'est que certains seront fiers d'aller "avec le ministre" (dont on ne peut douter qu'il sera très sympa et à l'écoute) et que d'autres, à qui "on ne la fait pas", croiront qu'il pourront aller instruire le ministre de la "vraie" situation de l'EN et des enseignants...

Quand j'étais jeune prof, à l'occasion de la loi Jospin, un collègue avait pondu un texte ironique sur la condition enseignante  (avant 90...soi-disant l'âge d'or pour certains...) , un autre collègue syndiqué l'avait envoyé au rectorat et à la presse qui en avait fait un article....du coup le recteur en personne s'était déplacé pour un "apéro" informel pour discuter avec nous.
Certains dont moi, avaient dit "on boycotte", c'est de la démagogie de m....
D'autres avaient préparé la brosse à reluire pour exposer leur cas personnel.
Quelques uns avaient poli leurs arguments , texte, graphiques, etc pour croire naïvement apprendre recteur des choses qu'il connaissait mieux qu'eux...

Consternant...rien de nouveau, je quitte le métier avec le goût amer de ne jamais avoir appartenu à ce monde (du moins j'ai réussi à ne jamais me faire bouffer mon temps libre et en avoir bien profité).

Je ne doute pas que les recteurs et ministres soient parfaitement au courant de la réalité du terrain (quoique, quand on voit macron découvrir que les projets d'école, ça existe depuis longtemps, on peut avoir des doutes).
Mais entre le fait de savoir et d'avoir quelqu'un qui connaît et en parle, y'a un monde, un peu comme entre avoir lu un livre sur New-York et avoir un new-yorkais avec qui on discute et qui donne une autre perspective.

Je n'ai, comme toi, qu'un confiance fort limitée dans le fait que ce type de rencontres soient réellement motivées par une curiosité sincère pour manier l'euphémisme, mais dans le cas où ça le serait, amener un regard sur sa propre expérience peut avoir un intérêt. C'est sans doute ce qui a pu motiver des collègues ayant poli leurs arguments.

Alors on est vraiment perdus...

Nous sommes perdus parce que tu crois cela, je ne te donne qu'un exemple, tous, je dis bien tous (ou alors qu'on me donne la lanterne de Diogène) les profs de maths disent que les épreuves en mars sont une c...ie monumentale, nous l'avons dit, les syndicats l'on dit, nous l'avons répété devant les IPR, nous nous heurtons à un mur. Tu crois que N'Diaye l'ignore, tu crois que si il le voulait il ne pourrait pas changer cela.
Tu crois vraiment que moi, minable petit prof de province, fort de mon expérience, dinant avec lui, je pourrais infléchir cette monstrueuse ânerie en lui disant "M le ministre...etc..etc.."
Restons sérieux quand même.
Démagogie minable et ça marche...

Je suis monté une fois au rectorat, avec collègue, parents d'élèves pour exposer nos griefs face à un regroupement mortifère de BTS, les deux classes ne devaient plus qu'en former qu'une...sauf que les programmes étaient à 90% différents.
Nous avons été (très cordialement) reçus par le secrétaire qui n'a manié aucune langue de bois. Des collègues avaient préparé des documents pour prouver leurs dires....je me suis contenté d'un exposé oral, Rien n'a été lu ni regardé, nos arguments ont été notés mais la conclusion a été "je vais demander à vos inspecteurs respectifs leurs avis"....autant dire que nous ne pesions rien!!! Heureusement les inspecteurs nous ont donné gain de cause, mais pour dire que notre avis on s'en contrefiche, ce n'est même pas consultatif (sauf quand ça va dans le sens de la conclusion déjà écrite...)