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- CorvollaNiveau 2
Bonjour,
Je suis neo-contractuelle et j'ai reçu une formation où on m'a appris que lorsque l'on étudie un texte en classe, c'est à moi (l'enseignant) de lire le texte à haute voix, du moins pour la première lecture. Cela m'a un peu surprise car jusqu'à présent, je faisais toujours lire le texte par les élèves. J'ai commencé à faire ça, à lire le texte moi-même mais mon problème est que :
- Les élèves sont souvent volontaires et motivés pour lire à voix haute et je trouve cela dommage de ne pas leur "offrir" cette activité.
- C'est fatiguant de tout lire soi-même quand l'extrait que je souhaite étudier fait plusieurs pages. De plus, cet exercice n'est pas facile à mettre en oeuvre dans les classes difficiles où je dois gérer les élèves perturbateurs en même temps que je lis.
- Je n'ai pas toujours le temps de faire relire le texte par les élèves en fin de cours (comme cela m'a été recommandé durant ma formation) et même si j'ai le temps, je trouve cela très redondant mais je me trompe peut-être
Qu'en pensez-vous ? Comment vous y prenez-vous pour la lecture en classe ?
Je suis neo-contractuelle et j'ai reçu une formation où on m'a appris que lorsque l'on étudie un texte en classe, c'est à moi (l'enseignant) de lire le texte à haute voix, du moins pour la première lecture. Cela m'a un peu surprise car jusqu'à présent, je faisais toujours lire le texte par les élèves. J'ai commencé à faire ça, à lire le texte moi-même mais mon problème est que :
- Les élèves sont souvent volontaires et motivés pour lire à voix haute et je trouve cela dommage de ne pas leur "offrir" cette activité.
- C'est fatiguant de tout lire soi-même quand l'extrait que je souhaite étudier fait plusieurs pages. De plus, cet exercice n'est pas facile à mettre en oeuvre dans les classes difficiles où je dois gérer les élèves perturbateurs en même temps que je lis.
- Je n'ai pas toujours le temps de faire relire le texte par les élèves en fin de cours (comme cela m'a été recommandé durant ma formation) et même si j'ai le temps, je trouve cela très redondant mais je me trompe peut-être
Qu'en pensez-vous ? Comment vous y prenez-vous pour la lecture en classe ?
- gregforeverGrand sage
LA 1ère lecture par l'enseignant est indispensable; tu lis bien cela leur permet une meilleure compréhension du texte avec respect de la ponctuation, ton etc.... Ensuite tu peux faire relire un passage ou le texte.
- Clecle78Bon génie
J'interviens dans une classe en AP que je n'ai pas et j'ai voulu leur faire lire un dialogue de théâtre parce qu'ils étaient très volontaires. Il y avait un monologue final que j'ai fini par lire moi-même car l'élève ne s'en sortait pas. Les élèves eux mêmes ont dit que c'était bien mieux lu par le professeur. Franchement, lire soi même c'est indispensable mais tu peux le faire en plusieurs étapes si c'est un peu trop long. Je lis lentement et je n'hésite pas à m'arrêter si je vois que certains ne suivent pas et je les reprends.
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
On peut aussi pour les passages longs faire lire plusieurs élèves comme un chœur : on change de lecteurice à chaque phrase (ça les oblige à se concentrer !).Pour l'avoir testé, ça fonctionne très bien.
Pour le théâtre je donne ainsi un personnage à un groupe d'élèves, changement de lecteurice à chaque réplique.
Pour le théâtre je donne ainsi un personnage à un groupe d'élèves, changement de lecteurice à chaque réplique.
_________________
" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- zigmag17Guide spirituel
Je travaille en LP. Systématiquement, que les élèves soient en CAP ou en Bac pro, je leur demande de lire le texte seuls dans un premier temps, avec la consigne de repérer les mots, expressions ou phrases qui leur posent problème. Quand le texte est court ils ont terminé la lecture à peu près en même temps. Quand il est très long et que je sais qu'ils ne pourront pas l'avoir lu au même rythme, je leur demande de signaler quand ils ont terminé leur lecture silencieuse en levant discrètement la main, cela me permet de les repérer. Quand la majorité semble avoir terminé, je décide de la lecture à haute voix. Avant cela je leur demande de citer les mots qui ont posé problème, ils les soulignent, et en notent rapidement la définition sur leur feuille s'ils ne les connaissaient pas. Ensuite je demande des volontaires pour la lecture à haute voix, c'est souvent moi qui la lance, pour donner le ton.
Je procède ainsi car les élèves ont beaucoup de mal à lire seuls ( ton monocorde, ponctuation non respectée ou non comprise, vocabulaire défaillant d'où lecture intuitive et fausse, déformation des mots lus, hésitations...), et de cette façon ils s'aperçoivent souvent que ce qui leur paraît incompréhensible de prime abord devient très clair quand on respecte les codes.
Par ailleurs je jour de l'examen ( par exemple en term bac pro) ils seront seuls devant un corpus à exploiter et ils devront se débrouiller.
Je suis toujours sidérée d'entendre autant d'élèves ânonner, trébucher sur des mots simples, ne pas respecter les intonations induites par la ponctuation. Sidérée aussi à contrario, de temps en temps, par des élèves qui se révèlent dans cette lecture, souvent quand on aborde le théâtre.
Et je suis satisfaite quand à la fin d'une heure de cours, ils me disent tout simplement qu'ils ont compris le texte alors qu'au départ c'étaient les habituels "On comprend rien", "C'est trop dur", "Les mots ils existent pas"!
Je procède ainsi car les élèves ont beaucoup de mal à lire seuls ( ton monocorde, ponctuation non respectée ou non comprise, vocabulaire défaillant d'où lecture intuitive et fausse, déformation des mots lus, hésitations...), et de cette façon ils s'aperçoivent souvent que ce qui leur paraît incompréhensible de prime abord devient très clair quand on respecte les codes.
Par ailleurs je jour de l'examen ( par exemple en term bac pro) ils seront seuls devant un corpus à exploiter et ils devront se débrouiller.
Je suis toujours sidérée d'entendre autant d'élèves ânonner, trébucher sur des mots simples, ne pas respecter les intonations induites par la ponctuation. Sidérée aussi à contrario, de temps en temps, par des élèves qui se révèlent dans cette lecture, souvent quand on aborde le théâtre.
Et je suis satisfaite quand à la fin d'une heure de cours, ils me disent tout simplement qu'ils ont compris le texte alors qu'au départ c'étaient les habituels "On comprend rien", "C'est trop dur", "Les mots ils existent pas"!
- liskayaNeoprof expérimenté
Ça me semble aussi indispensable pour la compréhension du texte.De plus, c'est très souvent un moment de plaisir pour les élèves.gregforever a écrit:LA 1ère lecture par l'enseignant est indispensable; tu lis bien cela leur permet une meilleure compréhension du texte avec respect de la ponctuation, ton etc.... Ensuite tu peux faire relire un passage ou le texte.
Personnellement, j'adore !
Si le texte est "trop fatiguant "à lire parce que trop long, c'est peut-être que l'extrait sera également trop long pour une étude... ou alors c'est une nouvelle et la lecture à voix haute me semble encore plus importante. Peut-être lu par un "professionnel" ? on trouve facilement ces lectures sur le net...
- JennyMédiateur
liskaya a écrit:Ça me semble aussi indispensable pour la compréhension du texte.De plus, c'est très souvent un moment de plaisir pour les élèves.gregforever a écrit:LA 1ère lecture par l'enseignant est indispensable; tu lis bien cela leur permet une meilleure compréhension du texte avec respect de la ponctuation, ton etc.... Ensuite tu peux faire relire un passage ou le texte.
Personnellement, j'adore !
Si le texte est "trop fatiguant "à lire parce que trop long, c'est peut-être que l'extrait sera également trop long pour une étude... ou alors c'est une nouvelle et la lecture à voix haute me semble encore plus importante. Peut-être lu par un "professionnel" ? on trouve facilement ces lectures sur le net...
+1.
Je lis de plus en plus moi même quitte à faire relire des passages essentiels par des élèves. Ca aide à la compréhension.
- zigmag17Guide spirituel
liskaya a écrit:Ça me semble aussi indispensable pour la compréhension du texte.De plus, c'est très souvent un moment de plaisir pour les élèves.gregforever a écrit:LA 1ère lecture par l'enseignant est indispensable; tu lis bien cela leur permet une meilleure compréhension du texte avec respect de la ponctuation, ton etc.... Ensuite tu peux faire relire un passage ou le texte.
Personnellement, j'adore !
Si le texte est "trop fatiguant "à lire parce que trop long, c'est peut-être que l'extrait sera également trop long pour une étude... ou alors c'est une nouvelle et la lecture à voix haute me semble encore plus importante. Peut-être lu par un "professionnel" ? on trouve facilement ces lectures sur le net...
Lu par un "professionnel "??? Le professionnel c'est nous!!! J'adore lire aussi, à haute voix aussi, à un " public captif" si possible, et je le fais quand ça s'y prête! ( pour le coup ce serait dommage de s'en priver)
- PoupoutchModérateur
J'imagine que Liskaya pensait à un acteur...zigmag17 a écrit:liskaya a écrit:Ça me semble aussi indispensable pour la compréhension du texte.De plus, c'est très souvent un moment de plaisir pour les élèves.gregforever a écrit:LA 1ère lecture par l'enseignant est indispensable; tu lis bien cela leur permet une meilleure compréhension du texte avec respect de la ponctuation, ton etc.... Ensuite tu peux faire relire un passage ou le texte.
Personnellement, j'adore !
Si le texte est "trop fatiguant "à lire parce que trop long, c'est peut-être que l'extrait sera également trop long pour une étude... ou alors c'est une nouvelle et la lecture à voix haute me semble encore plus importante. Peut-être lu par un "professionnel" ? on trouve facilement ces lectures sur le net...
Lu par un "professionnel "??? Le professionnel c'est nous!!! J'adore lire aussi, à haute voix aussi, à un " public captif" si possible, et je le fais quand ça s'y prête! ( pour le coup ce serait dommage de s'en priver)
Il faut reconnaître qu'on n'est pas tous égaux face à l'exercice de la lecture à voix haute, et que tout professionnel qu'on soit, on ne peut pas dire que la formation en lettres entraîne énormément à la lecture expressive...
Moi, j'adore ça, mais j'ai une formation en théâtre, ce qui aide beaucoup (d'ailleurs, même dans mes pires classes, les temps de lecture sont les seuls où j'ai le silence et l'attention absolus). Cela ne m'empêche pas, quand je tombe sur une jolie version lue par un acteur, de passer plutôt un audio. Outre que ça varie les formes, ça peut servir aussi à s'interroger sur la manière dont l'intonation est mise (surtout en poésie) et donc permettre ensuite un travail sur la lecture expressive. En théâtre, si je dispose d'une captation sympa, je leur passe la scène.
Après, on peut varier les modalités de découverte du texte et passer aussi par la lecture silencieuse. Ce qu'il est recommandé d'éviter, il me semble, c'est la mise en difficulté de l'élève qui devra déchiffrer un texte qu'il découvre.
Quant à la redondance entre lecture du prof et lecture d'un élève, il me semble que ce n'est pas un problème. Personnellement, j'ai besoin de lire un texte plusieurs fois pour m'assurer de l'avoir compris, alors le réentendre ne me semble pas problématique, mais tout dépend évidemment de la longueur de l'extrait.
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- zigmag17Guide spirituel
Oui oui, j'ai bien compris qu'il s'agissait d'acteurs.
Et je suis d'accord avec toi: il est toujours intéressant d'entendre d'autres voix, et d'écouter les modulations que l'on peut donner à un texte.
Mais j'adore lire ( avec fluidité, en mettant le ton, etc) et je me priverai jamais de cette lecture quand il m'est possible de la faire et les élèves en redemandent ; en ce sens si, je me sens une " professionnelle ".
Entre parenthèses certains acteurs ( je ne sais pas sinon leur a confié des lectures destinées à être diffusées) lisent hyper mal, par exemple un de la Comédie Française dont le nom m'échappe mais je vais le chercher de ce pas. Ses lectures sont une torture. Ce n'est pas toujours un gage de qualité expressive!
Edit: Guillaume Gallienne
Et je suis d'accord avec toi: il est toujours intéressant d'entendre d'autres voix, et d'écouter les modulations que l'on peut donner à un texte.
Mais j'adore lire ( avec fluidité, en mettant le ton, etc) et je me priverai jamais de cette lecture quand il m'est possible de la faire et les élèves en redemandent ; en ce sens si, je me sens une " professionnelle ".
Entre parenthèses certains acteurs ( je ne sais pas sinon leur a confié des lectures destinées à être diffusées) lisent hyper mal, par exemple un de la Comédie Française dont le nom m'échappe mais je vais le chercher de ce pas. Ses lectures sont une torture. Ce n'est pas toujours un gage de qualité expressive!
Edit: Guillaume Gallienne
- SergeMédiateur
Si le texte est trop long, je fractionne sa lecture, m'assure de la compréhension globale du passage avant de continuer. Cela permet aussi de maintenir l'attention et de s'assurer qu'ils suivent et n'ont pas perdu le fil.
- SallustiusNiveau 9
Idem, cela fait des années que je ne fais plus faire la première lecture aux élèves, même en troisième : ils ne savent pas assez lire, c'est incompréhensible. Pendant la lecture, ils soulignent les mots inconnus puis je relis en coupant pour expliquer ces mots...
- ElyasEsprit sacré
Techniquement, la lecture orale assure la compréhension orale. Or, la compréhension orale est plus aisée pour les humains. Lire à voix haute en premier est donc une méthode efficace pour faire comprendre le texte.
Une procédure efficace de travail est de lire le texte à voix haute puis de le faire lire aux élèves en silence. On travaille la compréhension orale qui est meilleure que l'écrite, puis l'écrite. On est donc dans une stratégie de compréhension double permettant une compréhension globale pour aller vers une compréhension fine.
Tout un tas de pratiques professionnelles efficaces se base sur ça.
Si ça intéresse, Maryse Bianco a écrit un livre sur ça : Du langage oral à la compréhension de l'écrit. C'est chez PUG (Presse universitaire de Grenoble).
Une procédure efficace de travail est de lire le texte à voix haute puis de le faire lire aux élèves en silence. On travaille la compréhension orale qui est meilleure que l'écrite, puis l'écrite. On est donc dans une stratégie de compréhension double permettant une compréhension globale pour aller vers une compréhension fine.
Tout un tas de pratiques professionnelles efficaces se base sur ça.
Si ça intéresse, Maryse Bianco a écrit un livre sur ça : Du langage oral à la compréhension de l'écrit. C'est chez PUG (Presse universitaire de Grenoble).
- ThalieGrand sage
Je confirme tout ce que disent les collègues.
Quant au bruit que tu as en classe pendant ta lecture. Il faut faire quelque chose. C'est une lecture offerte. Un moment cadeau qui doit être sacralisé, personne ne doit parler. Tout le monde est attentif. Tu dois les préparer explicitement à bien t'écouter pour pouvoir mieux comprendre le texte par la suite.
Attention aux textes trop longs. 100 lignes c'est déjà énorme et certainement trop long.
Il faut prendre le temps de leur faire lire ensuite un passage qui les a marqués. ( devoir maison excellent préparer la lecture orale du passage qui a marqué). Trois ou quatre pour dix lignes. On tourne sur les textes suivants. Cela peut permettre de clôturer la lecture.
Quant au bruit que tu as en classe pendant ta lecture. Il faut faire quelque chose. C'est une lecture offerte. Un moment cadeau qui doit être sacralisé, personne ne doit parler. Tout le monde est attentif. Tu dois les préparer explicitement à bien t'écouter pour pouvoir mieux comprendre le texte par la suite.
Attention aux textes trop longs. 100 lignes c'est déjà énorme et certainement trop long.
Il faut prendre le temps de leur faire lire ensuite un passage qui les a marqués. ( devoir maison excellent préparer la lecture orale du passage qui a marqué). Trois ou quatre pour dix lignes. On tourne sur les textes suivants. Cela peut permettre de clôturer la lecture.
- JacqGuide spirituel
Pour moi cela dépend des textes et des circonstances. C'est une réponse claire il me semble !
Je n'ai pas de règle, enfin je ne pense pas.
Il y a des élèves qui demandent à lire qui sont souvent, ceux qui lisent bien mais trop vite pour que les moins bons lecteurs suivent, ceux qui aiment lire mais ont des difficultés et dont l'effort de décryptage fait qu'ils lisent mais sans comprendre du coup, ceux qui veulent lire mais c'est trop long (lecture en alternance avec d'autres élèves) et ceux qui ne veulent pas lire (pas forcément parce qu'ils ont des difficultés mais parce qu'ils ne veulent pas, et je peux le comprendre, c'était mon attitude en classe).
Parfois lorsque le lecteur bute sur un mot ou une expression, cela permet de revenir sur une difficulté que j'avais prévue ou non. J'avais une élève, arrivée en France à 9 ans qui aimait lire car cela lui permettait de se concentrer et qui était un véritable détecteur à difficulté. Quand je fais lire un élève il a le droit de s'arrêter durant la lecture pour demander une explication sur un mot ou une expression. Parfois ils sont fiers d'avoir lu, souvent ceux qui ont des difficultés d'ailleurs. Et c'est bien. C'est aussi un entraînement à la prise de parole en public, "in vivo".
Lorsque je juge que le texte présente trop de difficultés et/ou mérite une interprétation que l'on ne peut mener sans connaître le texte auparavant, je lis pour que la bonne intonation soit présente. Si un lecteur est volontaire je précise que ce texte je le connais et qu'il est difficile à lire et interpréter sans le connaître à l'avance.
Pour les textes que l'on qualifiait jadis de "fonctionnels", l'élève peut lire sans souci, pour certains textes littéraires c'est plus difficile d'être "plaisant" en lecture découverte. Il est plus difficile de s'emparer de la description de la Morte amoureuse (ma chère Clarimonde) que la description (minable) des vampires dans Twilight, description. Pour les textes plus littéraires nous avons de bonnes surprises parfois avec nos élèves, y compris en lecture découverte d'un poème (souvent je fais lire un élève puis je reprends la lecture, c'est facile, c'est rapide avec un poème). J'ai le souvenir d'un élève qui m'avait fait une lecture épatante de "Avenue du Maine", quasiment du rap ou du slam.
Et puis, quelle règle ?
Nos publics sont tellement différents y compris au sein d'un même établissement...
Lorsque je sais que cela va passer je laisse mes petits lecteurs s'emparer du texte, c'est la majorité des cas.
Selon moi la première règle c'est qu'il n'y a pas de règle. On s'adapte à la situation.
Je n'ai pas de règle, enfin je ne pense pas.
Il y a des élèves qui demandent à lire qui sont souvent, ceux qui lisent bien mais trop vite pour que les moins bons lecteurs suivent, ceux qui aiment lire mais ont des difficultés et dont l'effort de décryptage fait qu'ils lisent mais sans comprendre du coup, ceux qui veulent lire mais c'est trop long (lecture en alternance avec d'autres élèves) et ceux qui ne veulent pas lire (pas forcément parce qu'ils ont des difficultés mais parce qu'ils ne veulent pas, et je peux le comprendre, c'était mon attitude en classe).
Parfois lorsque le lecteur bute sur un mot ou une expression, cela permet de revenir sur une difficulté que j'avais prévue ou non. J'avais une élève, arrivée en France à 9 ans qui aimait lire car cela lui permettait de se concentrer et qui était un véritable détecteur à difficulté. Quand je fais lire un élève il a le droit de s'arrêter durant la lecture pour demander une explication sur un mot ou une expression. Parfois ils sont fiers d'avoir lu, souvent ceux qui ont des difficultés d'ailleurs. Et c'est bien. C'est aussi un entraînement à la prise de parole en public, "in vivo".
Lorsque je juge que le texte présente trop de difficultés et/ou mérite une interprétation que l'on ne peut mener sans connaître le texte auparavant, je lis pour que la bonne intonation soit présente. Si un lecteur est volontaire je précise que ce texte je le connais et qu'il est difficile à lire et interpréter sans le connaître à l'avance.
Pour les textes que l'on qualifiait jadis de "fonctionnels", l'élève peut lire sans souci, pour certains textes littéraires c'est plus difficile d'être "plaisant" en lecture découverte. Il est plus difficile de s'emparer de la description de la Morte amoureuse (ma chère Clarimonde) que la description (minable) des vampires dans Twilight, description. Pour les textes plus littéraires nous avons de bonnes surprises parfois avec nos élèves, y compris en lecture découverte d'un poème (souvent je fais lire un élève puis je reprends la lecture, c'est facile, c'est rapide avec un poème). J'ai le souvenir d'un élève qui m'avait fait une lecture épatante de "Avenue du Maine", quasiment du rap ou du slam.
Et puis, quelle règle ?
Nos publics sont tellement différents y compris au sein d'un même établissement...
Lorsque je sais que cela va passer je laisse mes petits lecteurs s'emparer du texte, c'est la majorité des cas.
Selon moi la première règle c'est qu'il n'y a pas de règle. On s'adapte à la situation.
- zigmag17Guide spirituel
Merci Elyas. Je lirai cet ouvrage.
J'ai longtemps procédé de cette façon. Mais avec la pratique, mon objectif prioritaire est devenu de mettre les élèves face à leur manque de rigueur. Face à un texte , ce n'est pas seulement qu'ils ne comprennent pas, c'est qu'ils refusent de faire un effort de compréhension. Le jour de l'examen, personne ne sera là pour leur faire une lecture orale, il faudra bien qu'ils se débrouillent. J'essaie de les aider à fourbir leur armes, et à se rendre compte que sans implication minimale dans leur travail ils n'y arriveront pas. Quand un texte contient des phrases complexes grammaticalement, il arrive 9 fois sur 10 qu'après une lecture silencieuse ils me disent "On n'a rien compris". Alors on ( eux, moi, ça dépend) relit le texte en pointant les difficultés, en cherchant à savoir ce qui pose réellement problème, en donnant des astuces pour comprendre un mot ou une phrase, le tout en s'arrêtant quand il le faut.
Là évidemment, ils comprennent.
Si je propose d'emblée une lecture orale, si c'est moi qui lis, ils échappent à cette phase " Je me bats avec le texte", le texte leur est offert mais c'est toujours de l'oral. Évidemment ensuite, répondre à des questions pour analyser le texte est plus facile.
Ma méthode n'est peut-être pas la bonne, mais elle est efficace : à la fin d'un cours les élèves ont compris le texte, et à l'examen ( quand j'ai accès à leurs notes je le vois) ils ne déméritent pas, même si l'on sait bien que les notes sont gonflées à l'arrivée, des 11, 15, 17 /20 , je ne crache pas dessus , pourtant ça n'était pas gagné.
J'ai longtemps procédé de cette façon. Mais avec la pratique, mon objectif prioritaire est devenu de mettre les élèves face à leur manque de rigueur. Face à un texte , ce n'est pas seulement qu'ils ne comprennent pas, c'est qu'ils refusent de faire un effort de compréhension. Le jour de l'examen, personne ne sera là pour leur faire une lecture orale, il faudra bien qu'ils se débrouillent. J'essaie de les aider à fourbir leur armes, et à se rendre compte que sans implication minimale dans leur travail ils n'y arriveront pas. Quand un texte contient des phrases complexes grammaticalement, il arrive 9 fois sur 10 qu'après une lecture silencieuse ils me disent "On n'a rien compris". Alors on ( eux, moi, ça dépend) relit le texte en pointant les difficultés, en cherchant à savoir ce qui pose réellement problème, en donnant des astuces pour comprendre un mot ou une phrase, le tout en s'arrêtant quand il le faut.
Là évidemment, ils comprennent.
Si je propose d'emblée une lecture orale, si c'est moi qui lis, ils échappent à cette phase " Je me bats avec le texte", le texte leur est offert mais c'est toujours de l'oral. Évidemment ensuite, répondre à des questions pour analyser le texte est plus facile.
Ma méthode n'est peut-être pas la bonne, mais elle est efficace : à la fin d'un cours les élèves ont compris le texte, et à l'examen ( quand j'ai accès à leurs notes je le vois) ils ne déméritent pas, même si l'on sait bien que les notes sont gonflées à l'arrivée, des 11, 15, 17 /20 , je ne crache pas dessus , pourtant ça n'était pas gagné.
- Mélusine2Niveau 10
Comme beaucoup, je me charge systématiquement de la première lecture, parce que de l'avis-même des élèves (lycée général pour moi) la lecture magistrale lève les difficultés : elle évite que certains ne butent sur les mots inconnus, ils saisissent l'ensemble, on n'éclaircit le lexique manquant qu'après. La ou les lecture(s) suivante(s) en revanche sont pour eux.
- TivinouDoyen
En général je lis le texte avant de distribuer la photocopie aux élèves pour qu'ils écoutent. En début d'heure, c'est agréable et ça ramène le calme (j'ai des classes sympa, ça aide). Quelquefois cela donne des moments de grâce : la tirade de Phèdre par exemple les laisse sans voix. On profite d'abord du plaisir du texte, puis on travaille.
Ça ne marche pas toujours, mais c'est ce que je préfère.
Ça ne marche pas toujours, mais c'est ce que je préfère.
- trompettemarineMonarque
Je fais lire le plus souvent les élèves de collège. Ils en ont besoin et ils aiment cela. Cela n'empêche pas que je lise certains textes moi-même ou que je les fasse écouter par un comédien. Tout dépend du contexte.
Je m'étais aperçue que certains élèves de lycée ne savaient plus lire à voix haute.
Autrefois, lorsqu'il y avait six heures de français au collège, la lecture suivie était faite par les élèves et la lecture expliquée lue par le professeur.
Avec 4h30, on fait ce qu'on peut.
Je m'étais aperçue que certains élèves de lycée ne savaient plus lire à voix haute.
Autrefois, lorsqu'il y avait six heures de français au collège, la lecture suivie était faite par les élèves et la lecture expliquée lue par le professeur.
Avec 4h30, on fait ce qu'on peut.
- liskayaNeoprof expérimenté
zigmag17 a écrit:Oui oui, j'ai bien compris qu'il s'agissait d'acteurs.
Ce n'était pas évident à lire tes trois points d'interrogation suivi de deux points d'exclamation . Tu avais plutôt de trouver totalement débile ce que je venais de dire...
- CorvollaNiveau 2
Comment ça se passe pour la lecture de pièces de théâtre ? Dans ce cas, ça me paraît logique de faire lire les élèves en donnant un rôle à chacun, est-ce que c'est ce que vous faites ?
- mimilouNiveau 10
Pour le théâtre je trouve une adaptation et je la passe sans l'image. Certaines pièces sont sur deezer aussi, c'était le cas pour le cid pendant un moment.
- DorineHabitué du forum
En seconde, j'essaie de faire lire les élèves mais très vite, le texte devient incompréhensible. C'est une véritable souffrance pour moi ! En revanche je suis plutôt agréablement surprise par certains élèves de première qui font une très bonne lecture expressive de Lagarce par exemple.Corvolla a écrit:Comment ça se passe pour la lecture de pièces de théâtre ? Dans ce cas, ça me paraît logique de faire lire les élèves en donnant un rôle à chacun, est-ce que c'est ce que vous faites ?
Je leur montre aussi des extraits de la pièce.
- TangledingGrand Maître
Pour le théâtre ça dépend, mais souvent je donne à lire par un groupe d'élèves. Je trouve que, malgré la déperdition, le gain dialogique compense assez largement. Surtout que je peux intervenir comme didascalie pour réclamer une intonation, etc. Mais j'interviens peu car les élèves s'engagent assez naturellement dans la scène.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- IllianeExpert
Personnellement je ne fais pas lire une scène de théâtre par les élèves non plus (éventuellement relecture par eux, une fois qu'on l'a un peu travaillée) : je la joue et n'hésite pas à en rajouter dans la "mise en scène", quitte à utiliser la salle, les élèves ou le mobilier comme éléments de décor (les élèves sont généralement surpris - et morts de rire - quand je tape sur la table pour mimer Scapin lors de la scène du sac par exemple).
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