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- Audie95Niveau 1
Bonjour,
Aujourd'hui je suis rentrée si déprimée que j'en ai pleurée...
Et en sortant du bus j'ai imaginé téléphoner et démissionner.
Je suis actuellement étudiante alternante (nouveau statut dû à la réforme) et cette année j'ai le concours à préparer, des cours à suivre à l'Inspee, mon mémoire à rédiger et 6h de cours à donner dans un lycée professionnel. Nous sommes mi-octobre et je suis déjà épuisée.
En M1 à l'INSPEE toutes les formations m'intéressaient pour une grande majorité : le genre à l'école, la laïcité, la différenciation...
Les cours sur la didactique étant mes favoris. J'aime créé des cours, innover, utiliser plusieurs outils pédagogiques comme genialy ou kahoot... Je passais facilement 6h a créér un cours d'une à deux heures. A l'améliorer, ajouter des choses...
Mais voilà, cette année j'ai fait face à la réalité de terrain. J'ai une classe de seconde six heures par semaine. Les premières semaines tout se passait bien. Les élèves étaient silencieux et travailleurs. J'ai donc accepté que certains chuchotent entre eux du moment que le cours n'était pas perturbé. Et ça a plutôt bien marché. Pendant une ou deux semaine.
Aujourd'hui les élèves se lèvent pendant mes cours, parlent fort, se retournent et vont jusqu'à me répondre avec ironie quand je pose des questions. Je n'arrive plus à faire mes cours, j'en perds parfois mes moyens.
Je sais quelles sont mes erreurs bien sûr. J'ai pris un peu de recul. J'aurais dû être plus stricte en début d'année et le rester. J'ai tendance à ne pas appliquer les sanctions avec lesquels je menace mes élèves. (Mais les retenus sont de la responsabilité du prof et je ne peux les surveiller en retenus que de 17h a 18h le vendredi. Les autres jours je suis à l'INSPEE) Comme les élèves ne travaillent plus j'essaie de les motiver un par un, donc l'exercice prend un temps fou à se faire. Par manque de temps je n'arrive plus à faire mes fiches pédagogiques donc j'ai du mal à repartir mon temps et les élèves le sentent. J'ai du énormément perdre en crédibilité ces trois dernières semaines.
J'en ai parlé bien sûr à mes tuteurs (INSPE et lycée) et tous les deux m'ont dit que beaucoup de professeurs en passent par là. Que je ne suis pas seule. Qu'il faut tenir bon. Que je dois me centrer sur mon concours et utiliser cette année pour expérimenter. La gestion de classe ça s'apprend.
D'autres de mes collègues, bienveillants, m'ont dit la même chose.
Mais rien de cela ne me rassure... Car cela sous-entend devoir supporter des situations similaires pendant quelques années encore....
Je ne suis peut-être pas assez forte pour ce métier la...
Aujourd'hui je suis rentrée si déprimée que j'en ai pleurée...
Et en sortant du bus j'ai imaginé téléphoner et démissionner.
Je suis actuellement étudiante alternante (nouveau statut dû à la réforme) et cette année j'ai le concours à préparer, des cours à suivre à l'Inspee, mon mémoire à rédiger et 6h de cours à donner dans un lycée professionnel. Nous sommes mi-octobre et je suis déjà épuisée.
En M1 à l'INSPEE toutes les formations m'intéressaient pour une grande majorité : le genre à l'école, la laïcité, la différenciation...
Les cours sur la didactique étant mes favoris. J'aime créé des cours, innover, utiliser plusieurs outils pédagogiques comme genialy ou kahoot... Je passais facilement 6h a créér un cours d'une à deux heures. A l'améliorer, ajouter des choses...
Mais voilà, cette année j'ai fait face à la réalité de terrain. J'ai une classe de seconde six heures par semaine. Les premières semaines tout se passait bien. Les élèves étaient silencieux et travailleurs. J'ai donc accepté que certains chuchotent entre eux du moment que le cours n'était pas perturbé. Et ça a plutôt bien marché. Pendant une ou deux semaine.
Aujourd'hui les élèves se lèvent pendant mes cours, parlent fort, se retournent et vont jusqu'à me répondre avec ironie quand je pose des questions. Je n'arrive plus à faire mes cours, j'en perds parfois mes moyens.
Je sais quelles sont mes erreurs bien sûr. J'ai pris un peu de recul. J'aurais dû être plus stricte en début d'année et le rester. J'ai tendance à ne pas appliquer les sanctions avec lesquels je menace mes élèves. (Mais les retenus sont de la responsabilité du prof et je ne peux les surveiller en retenus que de 17h a 18h le vendredi. Les autres jours je suis à l'INSPEE) Comme les élèves ne travaillent plus j'essaie de les motiver un par un, donc l'exercice prend un temps fou à se faire. Par manque de temps je n'arrive plus à faire mes fiches pédagogiques donc j'ai du mal à repartir mon temps et les élèves le sentent. J'ai du énormément perdre en crédibilité ces trois dernières semaines.
J'en ai parlé bien sûr à mes tuteurs (INSPE et lycée) et tous les deux m'ont dit que beaucoup de professeurs en passent par là. Que je ne suis pas seule. Qu'il faut tenir bon. Que je dois me centrer sur mon concours et utiliser cette année pour expérimenter. La gestion de classe ça s'apprend.
D'autres de mes collègues, bienveillants, m'ont dit la même chose.
Mais rien de cela ne me rassure... Car cela sous-entend devoir supporter des situations similaires pendant quelques années encore....
Je ne suis peut-être pas assez forte pour ce métier la...
- VicomteDeValmontGrand sage
L'année d'ECA est très (trop) difficile, le Snes Créteil a mené l'enquête l'année dernière, je t'invite à y jeter un oeil : https://creteil.snes.edu/C-est-l-ECAtombe-enquete-sur-les-etudiant-es-contractuel-les-alternant-es.html
Si j'étais toi, vu le salaire très faible en tant qu'ECA au regard de la charge du travail demandée, je démissionnerais de mon contrat d'ECA pour me concentrer sur le M2 et le concours : le préavis est de 8 jours (https://www.snes.edu/publications/contractuels-alternants-supplement-de-lus-n823-du-27-aout-2022/)
Si j'étais toi, vu le salaire très faible en tant qu'ECA au regard de la charge du travail demandée, je démissionnerais de mon contrat d'ECA pour me concentrer sur le M2 et le concours : le préavis est de 8 jours (https://www.snes.edu/publications/contractuels-alternants-supplement-de-lus-n823-du-27-aout-2022/)
_________________
Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- Audie95Niveau 1
Le soucis c'est que je ne peux pas me permettre de perdre 672€ (même si c'est une misère c'est ce qui me permet de vivre pour le moment...).
De plus l'année ayant commencée trouver un petit boulot étudiant c'est compliqué...
Malgré tout je me retrouve à 100% dans le rapport du SNES. Je n'avais pas de tuteur quand j'ai commencé (au lycée) cela a certainement joué dans mon mauvais début d'année. J'ai fait au mieux avec quelques conseils glané ci et là. Je n'ai eu un tuteur que mi septembre (après deux semaines), mais nous n'avons pas un emploi du temps qui correspond alors on se voit peu. Même si il est super disponible quand j'ai un problème (il répond à chacun de mes SMS et mail).
De plus l'année ayant commencée trouver un petit boulot étudiant c'est compliqué...
Malgré tout je me retrouve à 100% dans le rapport du SNES. Je n'avais pas de tuteur quand j'ai commencé (au lycée) cela a certainement joué dans mon mauvais début d'année. J'ai fait au mieux avec quelques conseils glané ci et là. Je n'ai eu un tuteur que mi septembre (après deux semaines), mais nous n'avons pas un emploi du temps qui correspond alors on se voit peu. Même si il est super disponible quand j'ai un problème (il répond à chacun de mes SMS et mail).
- Mika25Niveau 2
Tes collègues ont raison de te dire que ça arrive à tout le monde au début.Je pense qu’il faut arrêter de te perdre dans l’élaboration toujours plus poussée de tes cours et de te stresser avec ça.C’est important mais la priorité est ailleurs pour le moment à mon sens. Le problème n’est pas le cours.Il faut tout miser sur ta posture en classe, ta présence face au groupe , ta voix, la conviction que tu mets…ne pas redouter d’être face à tes élèves…reprendre les rênes, de convaincre que c’est toi le capitaine et qu’il est hors de question que ça se passe autrement.
- MagicLNiveau 2
Bonjour,
L'alternance permet de prendre contact avec la réalité qui est souvent très différente de ce qui est enseigné à l'IUFM (oups ESPE...). Après il faut soit s'accrocher en sachant que l'on va progresser, soit être lucide si le métier n'est pas fait pour nous et vite changer avant que cela devienne un calvaire (plusieurs témoignages rien que sur neoprof).
L'alternance permet de prendre contact avec la réalité qui est souvent très différente de ce qui est enseigné à l'IUFM (oups ESPE...). Après il faut soit s'accrocher en sachant que l'on va progresser, soit être lucide si le métier n'est pas fait pour nous et vite changer avant que cela devienne un calvaire (plusieurs témoignages rien que sur neoprof).
- CasparProphète
MagicL a écrit:Bonjour,
L'alternance permet de prendre contact avec la réalité qui est souvent très différente de ce qui est enseigné à l'IUFM (oups ESPE...). Après il faut soit s'accrocher en sachant que l'on va progresser, soit être lucide si le métier n'est pas fait pour nous et vite changer avant que cela devienne un calvaire (plusieurs témoignages rien que sur neoprof).
Tu n'as pas tort mais cette année correspond-elle bien à la réalité: six heures de cours (parfois dans un établissement loin de l'INSPÉ donc de la fatigue en plus), mal payées, un mémoire à écrire et un concours à passer, c'est de la folie.
- TulipiaNiveau 7
+1Caspar a écrit:MagicL a écrit:Bonjour,
L'alternance permet de prendre contact avec la réalité qui est souvent très différente de ce qui est enseigné à l'IUFM (oups ESPE...). Après il faut soit s'accrocher en sachant que l'on va progresser, soit être lucide si le métier n'est pas fait pour nous et vite changer avant que cela devienne un calvaire (plusieurs témoignages rien que sur neoprof).
Tu n'as pas tort mais cette année correspond-elle bien à la réalité: six heures de cours (parfois dans un établissement loin de l'INSPÉ donc de la fatigue en plus), mal payées, un mémoire à écrire et un concours à passer, c'est de la folie.
Cette expérience n’est pas décisive, nul besoin de radicalité. Les conditions sont très difficiles : l’année dernière, il y avait une alternante dans mon établissement, envoyée à 60 km de chez elle. Les trajets, la prise en charge complète des classes, le mémoire et le concours, c’est inhumain.
- CasparProphète
Sous couvert de "dispositif innovant" dont il faut évidemment "s'emparer", c'est de la main d'œuvre pas chère et pas trop pénible. La mastérisation des concours est de toute façon une catastrophe.
- JacqGuide spirituel
Audie95 a écrit:Bonjour,
Aujourd'hui je suis rentrée si déprimée que j'en ai pleurée...
Et en sortant du bus j'ai imaginé téléphoner et démissionner.
[...]
Je sais quelles sont mes erreurs bien sûr. J'ai pris un peu de recul. J'aurais dû être plus stricte en début d'année et le rester. J'ai tendance à ne pas appliquer les sanctions avec lesquels je menace mes élèves. (Mais les retenus sont de la responsabilité du prof et je ne peux les surveiller en retenus que de 17h a 18h le vendredi. Les autres jours je suis à l'INSPEE) Comme les élèves ne travaillent plus j'essaie de les motiver un par un, donc l'exercice prend un temps fou à se faire. Par manque de temps je n'arrive plus à faire mes fiches pédagogiques donc j'ai du mal à repartir mon temps et les élèves le sentent. J'ai du énormément perdre en crédibilité ces trois dernières semaines.
J'en ai parlé bien sûr à mes tuteurs (INSPE et lycée) et tous les deux m'ont dit que beaucoup de professeurs en passent par là. Que je ne suis pas seule. Qu'il faut tenir bon. Que je dois me centrer sur mon concours et utiliser cette année pour expérimenter. La gestion de classe ça s'apprend.
D'autres de mes collègues, bienveillants, m'ont dit la même chose.
Mais rien de cela ne me rassure... Car cela sous-entend devoir supporter des situations similaires pendant quelques années encore....
Je ne suis peut-être pas assez forte pour ce métier la...
Stagiaire (et pas M2) en 2011 dans l'AC Besançon j'avais six heures de cours, deux jours d'IUFM et un rapport bidon à rendre qui ne servait pas à grand-chose. Mais nous étions choyés par l'IUFM (le travail était effectué sur place, par de travaux à rendre, le concours déjà en poche, il ne restait que le mémoire bidon et ma tutrice m'avait réservé une petite classe - 15 élèves- de seconde BEP Electro-tech, des "bons" et des "gentils".
Je ne sais pas quel type de classe, quels effectifs tu as, mais cela peut tout changer par rapport à mes bons petits gars avec lesquels j'ai débuté.
Quand on lit les témoignages de stagiaires et donc aussi, auparavant, ou d'alternants, c'est effrayant parfois.
Pour ta situation.
Tout d'abord, dans le second passage que j'ai cité, tu as très bien analysé les erreurs classiques que tu as pu commettre, comme beaucoup de nous. Analyser c'est déjà bien (notre stagiaire de l'année dernière, concours en poche refusait de s'analyser, si s'en fichait, il n'a pas été titularisé, fort heureusement mais doit maintenant être contractuel à Créteil ou Versailles - sympa pour les gamins).
Pour les heures de retenues que tu évoques, c'est un problème dans beaucoup d'établissements que l'on demande aux enseignants de surveiller les heures de retenues. Dans ta situation il faudrait peut-être voir avec les CPE et l'administration si elles ne peuvent être effectués par des surveillants dont c'est autant le travail que les CPE. Si c'est vous qui devez surveiller les heures en retenue il faut pouvoir le faire sur vos heures de cours, vous n'avez pas à surveiller un élève ayant une punition. Le problème étant qu'avec six heures il est difficile de surveiller son élève sur une autre heure de tes cours. Tu n'as pas à faire des heures en plus pour les surveiller ! Malheureusement cette situation a due être accepté par tes collègues qui auraient dû lutter contre (je le sais pour l'avoir fait dans mon ancien lycée).
Là tu n'en peux visiblement plus. Dans mon établissement deux contractuelles, une nouvelle (job dating, qui attend toujours ses quatre jours de formation) et une dont c'est la seconde année mais à temps plein maintenant alors que quelques heures seulement l'année dernière. Elles commencent à être claquées. Jeudi dernier la première m'expliquait qu'elle sentait clairement certaines classes commencer à s'agiter et que cela la fatiguait. Arrêt maladie lundi et mardi cette semaine. La seconde, arrêt maladie toute cette semaine (bon certes, les microbes pullulent mais... coïncidence ?). Nous arrivons aux vacances nous sommes fatigués et nos réactions altérées. Les élèves sont fatigués, ils sont plus agités, d'autant plus qu'ils ont pris l'habitude des petites faiblesses de leurs prof. Situation normale pour tous. Après je ne me mesure pas à quel point pour toi.
Autre chose : as-tu pu en parler au PP de la classe ? Y-a-t-il un plan de classe qui a été imposé par les autres professeurs ? Je suis en LP. Toutes mes classes à 30 et + sont en plan de classe, systématiquement et ce dès le premier jour.
J'ai laissé aussi le début de ton message. Tu as effectué six semaines, il en reste une avant les vacances.
Tu as bien fait de ne pas appeler tout de suite.
Il faut tenter de passer la semaine et puis prendre un temps de repos, un délai.
Si vraiment durant les vacances tu n'en dors pas, tu ne le sens pas, alors il faudra reconsidérer les choses.
- Audie95Niveau 1
Merci a tous pour vos réponses.
Pour clarifier ma situation, j'ai une classe de seconde MRC 6h par semaine. Ils sont 24. Je les ai 1h en classe entière en éco droit. 1h en classe entière en cointervention math. Et 4h en demi groupe en matière pro. Les élèves ne sont pas méchants, mais trop agités.
Malgré tous c'est une classe avec des élèves a problèmes particuliers (1 risque l'exclusion du territoire français, deux sont placé avec leurs familles dans des hôtels aménagés par la ville. Et je soupçonne un élève d'avoir un autisme non déclaré - ou tout du moins un fort problème de compréhension et pas seulement du cours mais de tout ce qui l'entoure).
Certains cours se passent bien. Presque tous les cours en demi groupe. Et certains cours sont épuisant (40minutes de gestion de classe pour 15min de cours). Malgré tout ils avancent et mon tuteur, qui est venu à ma demande ma fait des remarques plutôt positives. (L'ambiance de la classe était sereine, les élèves semblent apprécier mes cours -qui sont adaptés à ce qui est attendu de l'EN, ma voix et posée et j'ai réussi à tenir "mes promesses de sanctions".) Je pensais que cela me remotiverais. Et j'ai été re-motivé, deux jours.
Mais je me rends compte que je deviens de plus en plus déprimée a mesure que le temps passe. Moi qui prenais du plaisir à créer des cours, a utiliser des outils différents... Je n'y prends plus aucun plaisir. J'ai du mal à m'imaginer faire ce métier toute ma vie.
Un de mes collègues a reçu un avenant rajoutant 10€ sur notre salaire brut. Je n'ai même pas ris. Je pense que je commence à me sentir lassée. A l'INSPEE nous sommes mélangé au DIU, et la moitié de nos cours les concernent plus eux que nous. On m'a aussi informé que nous n'auront que deux jours de préparation au concours... Même si cela doit être notre priorité. Hier je ne n'y suis pas allé et j'ai donc reçu par mail la grille d'évaluation des tuteurs. Moi qui est du mal à trouver un sens à ce que je fais en ce moment j'ai sentie une forte amertume en lisant cette grille.
Je tiens car il ne reste que quelques jours avant les vacances. Pour le moment je ne me projette pas plus loin...
Pour clarifier ma situation, j'ai une classe de seconde MRC 6h par semaine. Ils sont 24. Je les ai 1h en classe entière en éco droit. 1h en classe entière en cointervention math. Et 4h en demi groupe en matière pro. Les élèves ne sont pas méchants, mais trop agités.
Malgré tous c'est une classe avec des élèves a problèmes particuliers (1 risque l'exclusion du territoire français, deux sont placé avec leurs familles dans des hôtels aménagés par la ville. Et je soupçonne un élève d'avoir un autisme non déclaré - ou tout du moins un fort problème de compréhension et pas seulement du cours mais de tout ce qui l'entoure).
Certains cours se passent bien. Presque tous les cours en demi groupe. Et certains cours sont épuisant (40minutes de gestion de classe pour 15min de cours). Malgré tout ils avancent et mon tuteur, qui est venu à ma demande ma fait des remarques plutôt positives. (L'ambiance de la classe était sereine, les élèves semblent apprécier mes cours -qui sont adaptés à ce qui est attendu de l'EN, ma voix et posée et j'ai réussi à tenir "mes promesses de sanctions".) Je pensais que cela me remotiverais. Et j'ai été re-motivé, deux jours.
Mais je me rends compte que je deviens de plus en plus déprimée a mesure que le temps passe. Moi qui prenais du plaisir à créer des cours, a utiliser des outils différents... Je n'y prends plus aucun plaisir. J'ai du mal à m'imaginer faire ce métier toute ma vie.
Un de mes collègues a reçu un avenant rajoutant 10€ sur notre salaire brut. Je n'ai même pas ris. Je pense que je commence à me sentir lassée. A l'INSPEE nous sommes mélangé au DIU, et la moitié de nos cours les concernent plus eux que nous. On m'a aussi informé que nous n'auront que deux jours de préparation au concours... Même si cela doit être notre priorité. Hier je ne n'y suis pas allé et j'ai donc reçu par mail la grille d'évaluation des tuteurs. Moi qui est du mal à trouver un sens à ce que je fais en ce moment j'ai sentie une forte amertume en lisant cette grille.
Je tiens car il ne reste que quelques jours avant les vacances. Pour le moment je ne me projette pas plus loin...
- Audie95Niveau 1
Merci a tous pour vos réponses.
Pour clarifier ma situation, j'ai une classe de seconde MRC 6h par semaine. Ils sont 24. Je les ai 1h en classe entière en éco droit. 1h en classe entière en cointervention math. Et 4h en demi groupe en matière pro. Les élèves ne sont pas méchants, mais trop agités.
Malgré tous il y a des élèves dans cette classe avec des problèmes particuliers que je ne peux que prendre en compte (1 risque l'exclusion du territoire français, deux sont placé avec leurs familles dans des hôtels aménagés par la ville. Et je soupçonne un élève d'avoir un autisme non déclaré - ou tout du moins un fort problème de compréhension et pas seulement du cours mais de tout ce qui l'entoure).
Certains cours se passent bien. Presque tous les cours en demi groupe. Et certains cours sont épuisant (40minutes de gestion de classe pour 15min de cours). Malgré tout ils avancent et mon tuteur, qui est venu à ma demande m'a fait des remarques plutôt positives. (L'ambiance de la classe était sereine, les élèves semblent apprécier mes cours -qui sont adaptés à ce qui est attendu de l'EN, ma voix est posée et j'ai réussi à tenir "mes promesses de sanctions".) Je pensais que cela me remotiverais. Et j'ai été re-motivé, deux jours.
Mais je me rends compte que je deviens de plus en plus déprimée a mesure que le temps passe. Moi qui prenais du plaisir à créer des cours, a utiliser des outils différents... Je n'y prends plus aucun plaisir. J'ai du mal à m'imaginer faire ce métier toute ma vie.
Un de mes collègues a reçu un avenant rajoutant 10€ sur notre salaire brut. Je n'ai même pas ris. Je pense que je commence à me sentir lassée. A l'INSPEE nous sommes mélangé au DIU, et la moitié de nos cours les concernent plus eux que nous. On m'a aussi informé que nous n'auront que deux jours de préparation au concours... Même si cela doit être notre priorité. Hier je ne n'y suis pas allé et j'ai donc reçu par mail la grille d'évaluation des tuteurs. Moi qui est du mal à trouver un sens à ce que je fais en ce moment j'ai sentie une forte amertume en lisant cette grille.
Je tiens car il ne reste que quelques jours avant les vacances. Pour le moment je ne me projette pas plus loin...
Pour clarifier ma situation, j'ai une classe de seconde MRC 6h par semaine. Ils sont 24. Je les ai 1h en classe entière en éco droit. 1h en classe entière en cointervention math. Et 4h en demi groupe en matière pro. Les élèves ne sont pas méchants, mais trop agités.
Malgré tous il y a des élèves dans cette classe avec des problèmes particuliers que je ne peux que prendre en compte (1 risque l'exclusion du territoire français, deux sont placé avec leurs familles dans des hôtels aménagés par la ville. Et je soupçonne un élève d'avoir un autisme non déclaré - ou tout du moins un fort problème de compréhension et pas seulement du cours mais de tout ce qui l'entoure).
Certains cours se passent bien. Presque tous les cours en demi groupe. Et certains cours sont épuisant (40minutes de gestion de classe pour 15min de cours). Malgré tout ils avancent et mon tuteur, qui est venu à ma demande m'a fait des remarques plutôt positives. (L'ambiance de la classe était sereine, les élèves semblent apprécier mes cours -qui sont adaptés à ce qui est attendu de l'EN, ma voix est posée et j'ai réussi à tenir "mes promesses de sanctions".) Je pensais que cela me remotiverais. Et j'ai été re-motivé, deux jours.
Mais je me rends compte que je deviens de plus en plus déprimée a mesure que le temps passe. Moi qui prenais du plaisir à créer des cours, a utiliser des outils différents... Je n'y prends plus aucun plaisir. J'ai du mal à m'imaginer faire ce métier toute ma vie.
Un de mes collègues a reçu un avenant rajoutant 10€ sur notre salaire brut. Je n'ai même pas ris. Je pense que je commence à me sentir lassée. A l'INSPEE nous sommes mélangé au DIU, et la moitié de nos cours les concernent plus eux que nous. On m'a aussi informé que nous n'auront que deux jours de préparation au concours... Même si cela doit être notre priorité. Hier je ne n'y suis pas allé et j'ai donc reçu par mail la grille d'évaluation des tuteurs. Moi qui est du mal à trouver un sens à ce que je fais en ce moment j'ai sentie une forte amertume en lisant cette grille.
Je tiens car il ne reste que quelques jours avant les vacances. Pour le moment je ne me projette pas plus loin...
- EikiNiveau 1
Je ne sais pas si je peux vraiment t'aider, mais je tiens juste à t'apporter tout mon soutien car j'étais dans ton cas l'année dernière.
Cette année j'ai le concours mais je redouble mon M2 (avec peu de matières à repasser) et je suis donc contractuelle à mi-temps. Je galère aussi avec mes classes, car je passe du lycée au collège. Mes 9h m'épuisent et me rendent dingue, au point que je me demande pourquoi je m'inflige ça 2 années de suite au lieu d'abandonner.
Il paraît que ça va mieux avec le temps, qu'il ne faut rien lâcher. Je pense que si on est faites pour ça ça ira et qu'il faut se réconforter car tout le monde passe par des moments aussi difficiles (on est pas les pires!).
Surtout, dis-toi que c'est trop tôt pour savoir si tu es faite pour ça ou pas car ce n'est pas un aperçu du reste de ta carrière. Et si je peux te donner un conseil, ce serait de prendre vraiment soin de toi au maximum: prends du temps pour faire des activités qui te plaisent et voir tes amis sinon tu risques de craquer. Le travail n'est qu'une partie de notre vie, pas TOUTE notre vie même si cette année de M2 est particulièrement chronophage.
Personnellement ce qui me rend le plus dingue c'est la différence entre ce qu'on nous apprend à l'INSPE (de la théorie inapplicable) et le terrain... J'ai le Capes et pourtant je m'arrache encore les cheveux à préparer mes cours!! Je veux bien faire mais ça ne correspond jamais exactement à ce qu'attend ma formatrice.
Bon courage, prends soin de toi! Et bonne rentrée!
Cette année j'ai le concours mais je redouble mon M2 (avec peu de matières à repasser) et je suis donc contractuelle à mi-temps. Je galère aussi avec mes classes, car je passe du lycée au collège. Mes 9h m'épuisent et me rendent dingue, au point que je me demande pourquoi je m'inflige ça 2 années de suite au lieu d'abandonner.
Il paraît que ça va mieux avec le temps, qu'il ne faut rien lâcher. Je pense que si on est faites pour ça ça ira et qu'il faut se réconforter car tout le monde passe par des moments aussi difficiles (on est pas les pires!).
Surtout, dis-toi que c'est trop tôt pour savoir si tu es faite pour ça ou pas car ce n'est pas un aperçu du reste de ta carrière. Et si je peux te donner un conseil, ce serait de prendre vraiment soin de toi au maximum: prends du temps pour faire des activités qui te plaisent et voir tes amis sinon tu risques de craquer. Le travail n'est qu'une partie de notre vie, pas TOUTE notre vie même si cette année de M2 est particulièrement chronophage.
Personnellement ce qui me rend le plus dingue c'est la différence entre ce qu'on nous apprend à l'INSPE (de la théorie inapplicable) et le terrain... J'ai le Capes et pourtant je m'arrache encore les cheveux à préparer mes cours!! Je veux bien faire mais ça ne correspond jamais exactement à ce qu'attend ma formatrice.
Bon courage, prends soin de toi! Et bonne rentrée!
- steftornelJe viens de m'inscrire !
Bonsoir Audie95.
Si ça peut te rassurer, j'ai pensé comme toi, et en plus puis j'ai été inspecté 2 fois !!
"Vous ne ferez jamais rien de votre vie, Monsieur", disait une pub, m'ont fait comprendre les inspé.
Je n'ai pas le diplôme de prof, mais je ne suis qu'un simple Architecte D.P.L.G. (équivalent à Bac + 6 aujourd'hui) reconverti, en prof de Technologie, après avoir suivi une formation à l'Académie de Toulouse de 6 mois, en 2014 (ça date !!) dans le cadre du recrutement de personnels handicapés.
Oh c'est drôle, mais l'E.N n'a pas les quotas d'handicapés dans ses rangs, ... bref ...
Pourtant c'est une assez grosse entreprise, dit-on, non ?
N'ayant pas été retenu après inspection, car en fait on a su à posteriori qu'ils n'ont titularisé de ma session, que les enseignants déjà en postes, soit 4 enseignants sur 16. Ce n'était en fait que de la poudre au yeux. dire on recrute de personnels handicapés.
Donc, j'ai erré au gré des demandes des diverses Académies de Lyon, Montpellier, et enfin Toulouse.
Après la 2° inspé, j'étais comme toi, avec le moral en bas des chaussettes, mais bon les collègues n'ont pas tous été sympas non plus or, il me semble qu'il doit y avoir une entraide, mais bon, le monde de l'éducation est SUPER HYPOCRITE.
J'ai même eu un ancien titulaire proche de la retraite qui m'a fait la vie et qui remettait en question mon diplôme d'Archi, si ça peut te rassurer, et qui avait plus de pouvoir au final que le Principal. Le gars était de là, avait fais ses études dans ce Collège et était alors titulaire au sein du même Collège.
Voilà, il n te faut pas baisser les bras, je pense que tu es jeune, car les enfants ou élèves ont soif d'apprendre, évidemment il y a tjs des récalcitrants, ce n'est pas grave. Ils te donnent tant. J'ai échangé par mails avec une élève de 3° jusqu'à son BAC.
Mais là, STOP pour moi, car j'ai 52 ans, et l'an dernier et au début de cette années scolaire j'étais enseignant en Physique-Chimie de CAP à Bac + 2 en CFA.
Superbe expérience quand même, car ils sont en Classe une semaine/mois et trois en entreprise. Je les ai trouvé très intéressants car souvent ils ont quand même des vies assez cabossées. Et oui, l'E.N. n'en veut plus ...
En tout cas je finirais par te dire qu'il te faut continuer et persévérer, car même si tu ne sors de l'eau que 3 ou 4 élèves par classe, ce sera déjà ça.
COURAGE !!!
$tèf.
Si ça peut te rassurer, j'ai pensé comme toi, et en plus puis j'ai été inspecté 2 fois !!
"Vous ne ferez jamais rien de votre vie, Monsieur", disait une pub, m'ont fait comprendre les inspé.
Je n'ai pas le diplôme de prof, mais je ne suis qu'un simple Architecte D.P.L.G. (équivalent à Bac + 6 aujourd'hui) reconverti, en prof de Technologie, après avoir suivi une formation à l'Académie de Toulouse de 6 mois, en 2014 (ça date !!) dans le cadre du recrutement de personnels handicapés.
Oh c'est drôle, mais l'E.N n'a pas les quotas d'handicapés dans ses rangs, ... bref ...
Pourtant c'est une assez grosse entreprise, dit-on, non ?
N'ayant pas été retenu après inspection, car en fait on a su à posteriori qu'ils n'ont titularisé de ma session, que les enseignants déjà en postes, soit 4 enseignants sur 16. Ce n'était en fait que de la poudre au yeux. dire on recrute de personnels handicapés.
Donc, j'ai erré au gré des demandes des diverses Académies de Lyon, Montpellier, et enfin Toulouse.
Après la 2° inspé, j'étais comme toi, avec le moral en bas des chaussettes, mais bon les collègues n'ont pas tous été sympas non plus or, il me semble qu'il doit y avoir une entraide, mais bon, le monde de l'éducation est SUPER HYPOCRITE.
J'ai même eu un ancien titulaire proche de la retraite qui m'a fait la vie et qui remettait en question mon diplôme d'Archi, si ça peut te rassurer, et qui avait plus de pouvoir au final que le Principal. Le gars était de là, avait fais ses études dans ce Collège et était alors titulaire au sein du même Collège.
Voilà, il n te faut pas baisser les bras, je pense que tu es jeune, car les enfants ou élèves ont soif d'apprendre, évidemment il y a tjs des récalcitrants, ce n'est pas grave. Ils te donnent tant. J'ai échangé par mails avec une élève de 3° jusqu'à son BAC.
Mais là, STOP pour moi, car j'ai 52 ans, et l'an dernier et au début de cette années scolaire j'étais enseignant en Physique-Chimie de CAP à Bac + 2 en CFA.
Superbe expérience quand même, car ils sont en Classe une semaine/mois et trois en entreprise. Je les ai trouvé très intéressants car souvent ils ont quand même des vies assez cabossées. Et oui, l'E.N. n'en veut plus ...
En tout cas je finirais par te dire qu'il te faut continuer et persévérer, car même si tu ne sors de l'eau que 3 ou 4 élèves par classe, ce sera déjà ça.
COURAGE !!!
$tèf.
- JacqGuide spirituel
Audie95 a écrit:Merci a tous pour vos réponses.
Pour clarifier ma situation, j'ai une classe de seconde MRC 6h par semaine. Ils sont 24. Je les ai 1h en classe entière en éco droit. 1h en classe entière en cointervention math. Et 4h en demi groupe en matière pro. Les élèves ne sont pas méchants, mais trop agités.
Malgré tous il y a des élèves dans cette classe avec des problèmes particuliers que je ne peux que prendre en compte (1 risque l'exclusion du territoire français, deux sont placé avec leurs familles dans des hôtels aménagés par la ville. Et je soupçonne un élève d'avoir un autisme non déclaré - ou tout du moins un fort problème de compréhension et pas seulement du cours mais de tout ce qui l'entoure).
Certains cours se passent bien. Presque tous les cours en demi groupe. Et certains cours sont épuisant (40minutes de gestion de classe pour 15min de cours). Malgré tout ils avancent et mon tuteur, qui est venu à ma demande m'a fait des remarques plutôt positives. (L'ambiance de la classe était sereine, les élèves semblent apprécier mes cours -qui sont adaptés à ce qui est attendu de l'EN, ma voix est posée et j'ai réussi à tenir "mes promesses de sanctions".) Je pensais que cela me remotiverais. Et j'ai été re-motivé, deux jours.
[...]
Je tiens car il ne reste que quelques jours avant les vacances. Pour le moment je ne me projette pas plus loin...
Ahhhhhhhhhhhhhh, mais tu as tout expliqué, c'est simple !
Les MRC sont des classes sympa MAIS justement, dès le départ il faut être intransigeant et ne pas se faire avoir par leurs beaux sourires à la rentrée sinon deux semaines après c'est le souk, surtout en classe entière.
Un contractuel (devenu un très bon ami) a été dans mon bahut une année, il trouvait sa petite classe de MRCU bien sympa (ce qu'ils étaient), surtout comparée à ses classes d'industriels plus coriaces dans son autre lycée. Il n'a été pas laxiste mais sympa (alors qu'au début, on n'est pas sympa du tout), deux semaines après le bruit arrivait, à la Toussaint c'était le chaos alors que dans ses classes d'indus cela se passait très bien. Il a fallu que j'intervienne ou deux fois dans sa classe, d'abord gentiment et une fois j'ai poussé une telle gueulante que je n'ai plus entendu un bruit dans sa classe et que cela s'est calmé (ils savaient qu'il y avait "le fou à côté" !).
Vois-tu, j'ai 21 ans de boutique dont presque 20 ans à avoir des MRC (sous ses divers nom) et je peux te dire que mes heures d'histoire classe entière à 32, il faut tenir et les tenir, et c'est crevant, tout simplement. Même la classe de 32 MRC, tous sympa, que j'ai pour la troisième année (on se connaît, depuis deux ans et je n'ai pas été tendre avec eux dès la première année, et je suis leur PP pour la troisième fois - autorité supplémentaire dans leur tête) ben à chaque fois je suis obligé de faire de la discipline. Pourtant j'ai plan de classe, systématique, dès la classe de seconde, ils connaissent mes gueulantes quand ils me gonflent ! Et ma précédente classe de MRC, suivie aussi trois ans, PP aussi, c'était pareil !
Alors, crois-tu qu'il soit anormal, pour toi qui débutes, que tu aies les mêmes problèmes que moi, un peu plus parce que tu t'es un peu fait piégée au départ (tu l'as très bien indiqué dans ton premier message) ?
Et puis tes élèves, sociologiquement ne sont pas les mêmes que les miens (à ce sujet tu devrais peut-être enlever la localisation de ta zone, nous ne sommes d'ailleurs pas très loin, je suis dans le département voisin) ! Dans mon lycée, sociologiquement plus favorisé que le tien, un jeune qui débute a des classes d''ASSP, dix fois plus sages que des classes de MRC et il a de la peine en classe entière.
Les élèves de MRC sont très sympa, mais chiants, bavards, agités (bougeons plutôt), c'est leur caractère. Je suppose que tu as eu droit, quand tu demandais le silence à "mais Mme on parle du cours" et le pire c'est que, le plus souvent : c'est vrai ! Ils commentent entre eux, pour eux tout est sujet à discussion, ce sont des marchands de tapis et c'est pour cela qu'ils sont en commerce, qu'ils ont choisi cette section.
Le fait que quasiment tous leurs cours sont en groupes (sauf, l'ECO, la PSE, l'Histoire-Géo, une partie des math, les Arts, mais très peu d'heures en classe entière) fait qu'ils ont l'habitude de petits bavardages qui ne nuisent pas en groupe mais qui peuvent devenir infernaux en classe entière. Il faut qu'ils comprennent qu'en classe entière ce n'est pas possible.
Pour t'amener à relativiser encore : j'ai co-intervention français-pro, classe entière, avec une collègue de vente qui est à une année de la retraite (autant te dire que l'expérience, elle l'a). En classe entière elle n'arrive pas à les tenir car c'est la seule heure qu'elle a de toute la semaine en classe entière, donc elle tolère de petits bavardages (il y en aura toujours) qui sont impossibles à 32 ! Nous n'avons eu qu'une heure de co-inter (mes élèves sont ensuite partis en stage) tous les deux et il va falloir qu'elle et moi on clarifie les règles entre nous. Quand elle leur demande de se taire elle reprend la parole avant d'avoir obtenu le silence complet, c'est impossible à 32, ils reprennent aussitôt leurs bavardages ! Il faut attendre le silence complet, ne même pas répondre à l'élève qui au premier rang travaille et veut poser une question tant que les 32 élèves ne font pas tous le silence. On ne peut faire de co-intervention à deux prof sans avoir exactement les mêmes règles, les règles que l'on doit imposer à 32 (24 dans ton cas, mais pas les mêmes élèves que les miens).
Et pour enfoncer le clou et dire que tu dois relativiser. J'ai de la co-inter, là encore à 32 mais en ASSP, des classes qui n'ont pas du tout le même profil, ne bougent quasiment pas, pareil : discussions impossibles, sinon c'est le bazar. Ma collègue a un peu moins de bouteille que moi, mais ce n'est pas un perdreau de l'année non plus, au bout de trois semaines on a indiqué aux élèves que ce n'était pas possible et nous sommes passés au plan de classe et plus un bavardage. Dernières séances avant les vacances : nickel !
Et je peux te dire que maintenant je ne me casse plus la tête, avec toutes mes classes, mêmes les potentiellement les plus sages (les ASSP) c'est plan de classe systématique dès le jour de la rentrée, par ordre alphabétique (parce qu'à la rentrée tu ne connais pas les élèves).
Alors non, tu vas tenir ! Ce qu'il se passe est NORMAL !
En plus ils vont partir en stage, ou avant les vacances de Noël, ou juste après. Cela te permettra de souffler et surtout d'aller les voir en stage et cette visite souvent change leur regard sur toi (en plus ton tuteur a constaté qu'ils avaient déjà un bon regard puisqu'il parle d'ambiance sereine).
- JacqGuide spirituel
Petits ajouts : ne pas "demander le silence" ("vous allez vous taire ?") mais imposer le silence ("maintenant vous allez tous vous taire, tous !").
Et tant que tu n'as pas le silence tu attends, tu ne reprends pas la parole, tu ne réponds à aucune question.
Le silence demeure, il en reste un qui papote, tu gardes le silence. S'il faut tu vas t'assoir au bureau et tu attends. Il continue à parler, tu sors des copies ou n'importe quel travail et tu te mets à bosser pour toi au bureau. Ils détestent cela. Le programme n'est pas terminé. Tant pis, c'est pour eux, et ils le comprennent, parce qu'ils ne sont pas idiots.
Bon, avec la tartine que j'ai écrite, mon cours pour mes charmants TMRC n'a pas avancé.
Mais je sais que, quand je vais les récupérer, cette semaine, après 4 semaines de stage plus deux semaines de stages, va falloir que je m'impose directement, pas un instant de répis pour eux sinon ils vont commencer par se raconter leurs vacances, leurs stages, se faire la bise etc.
Bon courage à toi, tiens bon !
Et tant que tu n'as pas le silence tu attends, tu ne reprends pas la parole, tu ne réponds à aucune question.
Le silence demeure, il en reste un qui papote, tu gardes le silence. S'il faut tu vas t'assoir au bureau et tu attends. Il continue à parler, tu sors des copies ou n'importe quel travail et tu te mets à bosser pour toi au bureau. Ils détestent cela. Le programme n'est pas terminé. Tant pis, c'est pour eux, et ils le comprennent, parce qu'ils ne sont pas idiots.
Bon, avec la tartine que j'ai écrite, mon cours pour mes charmants TMRC n'a pas avancé.
Mais je sais que, quand je vais les récupérer, cette semaine, après 4 semaines de stage plus deux semaines de stages, va falloir que je m'impose directement, pas un instant de répis pour eux sinon ils vont commencer par se raconter leurs vacances, leurs stages, se faire la bise etc.
Bon courage à toi, tiens bon !
- MitcindyNiveau 10
Jacq : impeccable, la méthode !
J'aime bien l'idée de s'installer à son bureau et de faire autre chose...
Je n'ai jamais fait cela.
Quand je veux le silence absolu, je me mets face à la classe et j'attends, impassible.
Le silence finit toujours par venir mais que cela me semble long parfois et qu'est-ce que cela me coûte (intérieurement) de procéder ainsi !
D'ailleurs, je n'ai jamais chronométré le temps que cela met, je devrais peut-être...
Comme j'ai un mal fou à tenir ainsi (debout devant la classe avec un air froid), je finis toujours par prendre mon feutre et écrire, sans mot dire, le nom des bavards au tableau.
Je les affiche un à un jusqu'à ce qu'ils se taisent. Ils passent prendre leur punition à la fin du cours.
MAIS qu'est-ce que je déteste faire cela ! C'est un grand moment de solitude.
J'aime bien l'idée de s'installer à son bureau et de faire autre chose...
Je n'ai jamais fait cela.
Quand je veux le silence absolu, je me mets face à la classe et j'attends, impassible.
Le silence finit toujours par venir mais que cela me semble long parfois et qu'est-ce que cela me coûte (intérieurement) de procéder ainsi !
D'ailleurs, je n'ai jamais chronométré le temps que cela met, je devrais peut-être...
Comme j'ai un mal fou à tenir ainsi (debout devant la classe avec un air froid), je finis toujours par prendre mon feutre et écrire, sans mot dire, le nom des bavards au tableau.
Je les affiche un à un jusqu'à ce qu'ils se taisent. Ils passent prendre leur punition à la fin du cours.
MAIS qu'est-ce que je déteste faire cela ! C'est un grand moment de solitude.
- JacqGuide spirituel
Mitcindy a écrit:Jacq : impeccable, la méthode !
J'aime bien l'idée de s'installer à son bureau et de faire autre chose...
Je n'ai jamais fait cela.
Quand je veux le silence absolu, je me mets face à la classe et j'attends, impassible.
Le silence finit toujours par venir mais que cela me semble long parfois et qu'est-ce que cela me coûte (intérieurement) de procéder ainsi !
D'ailleurs, je n'ai jamais chronométré le temps que cela met, je devrais peut-être...
Comme j'ai un mal fou à tenir ainsi (debout devant la classe avec un air froid), je finis toujours par prendre mon feutre et écrire, sans mot dire, le nom des bavards au tableau.
Je les affiche un à un jusqu'à ce qu'ils se taisent. Ils passent prendre leur punition à la fin du cours.
MAIS qu'est-ce que je déteste faire cela ! C'est un grand moment de solitude.
Il faut que cela aille avec notre personnalité. Le debout et j'attends je le fais aussi, mais comme tu l'écris, c'est pénible, c'est frontal, si le temps s'allonge je cesse l'affrontement et je suis assis à faire autre chose, les laissant entre-eux. Et là ils s'interrogent. Mais j'ai le respect en général dès la seconde, ça passe.
Après, si je me replace dans ma position d'élève de 4e et 3e, mon prof de LV2 aurait fait cela, je ne sais pas quelle réaction nous aurions, la classe, moi le premier. Je pense que nous aurions continué et empiré les choses. Peut-être que non. Son positionnement n'était pas bon, nous étions, avec lui, une classe horrible. Surtout, il n'avait aucun soutien de sa hiérarchie, jamais aucun soutien. Nous lui avons tout fait, vous ne pouvez pas imaginer à quel point et j'en prends ma part, totalement. Mais peut-être que non, peut-être que nous aurions été tellement surpris et que nous aurions arrêté de semer le chaos dans la classe (oui, je l'ai fait et je suis prof !). Et lorsque j'écris "semer le chaos", c'était véritablement le chaos !
En tant qu'enseignant je me demande maintenant comment ce prof a pu poursuivre sa carrière et par contre je reproche clairement, en tant qu'adulte, aux CDE de ne jamais avoir soutenu ce pauvre enseignant, sans doute débutant. Jamais ! La seule fois où la principale est intervenue dans notre classe (sans doute alertée par des professeurs des salles voisines, qui avaient déjà dû avertir depuis longtemps), lorsqu'elle a vu l'état de la salle (je vous dis le chaos, le chaos total), elle a tourné les talons et est repartie, abandonnant seul ce pauvre professeur.
Je ne comprends pas non plus pourquoi le reste de l'équipe éducative de ma classe ne s'est jamais réunie et ensuite pris en quatre yeux pour nous dire que nous dépassions clairement les bornes et nous recadrer de façon définitive. Mon prof, qui serait mon collègue maintenant, en aurait clairement eu besoin. Personne ne pouvait rien ignorer. Il n'y a eu aucune solidarité envers ce professeur ! Peut-être n'a-t-il pas osé appeler à l'aide, mais personne ne pouvait l'ignorer, ses collègues ont été lâches, sans parler de l'administration.
Si nous avons un souci, il faut vraiment aller vers notre équipe péda, ne pas rester isolé, se grouper.
L'année dernière j'ai eu mon premier réel problème avec un élève, j'avais toute l'équipe dernière moi et l’administration mise au courant : c'était lui ou moi. Et encore, l'administration n'a pas suivi au premier coup... Finalement ça a été lui. Comme quoi aussi, on peut avoir toute l'expérience nécessaire, il y a un moment où cela peut craquer.
Alors, les débutants, les Néo, ne cédez pas.
- MitcindyNiveau 10
Ton témoignage est intéressant !
Elève, je ne me rappelle pas avoir eu un seul professeur bordélisé.
Je faisais bien la différence entre celui pour qui "non, c'était non" et un autre plus cool mais jamais je n'ai eu de bordel dans mes classes.
D'ailleurs, je me demande comment les élèves savent si tel prof est soutenu ou non...
Je suis professeur de LV2 et je ne suis pas professeur principal. J'ai bien conscience que ma matière n'est ni la plus importante, ni la plus rigolote.
Cependant, j'ai appris avec le temps, je pense, à bien manier la carotte et le bâton et comme le dit Fanette, j'ai appris à faire comme si ma matière était aussi importante que les mathématiques et moi aussi légitime que le PP. Il est crucial de se sentir totalement légitime.
Aussi, à des classes de Terminale, je n'hésite pas à dire que de mauvaises appréciations en allemand (bavardages, insolences) pèsent très très lourd dans le dossier de parcoursup. Au collège, je peux être aussi glaciale que sarcastique si un élève dépasse allègrement les limites.
Ce n'est pas venu tout seul. Débutante, je me disais "oh, pauvre élève, je ne vais quand même pas utiliser tout mon pouvoir sur lui". Que nenni !!! Aujourd'hui, je ne tergiverse plus (quand je vois de quelles horreurs ils sont capables).
Quand je donne une punition à un élève, il a intérêt à la faire, que le CPE me soutienne ou non. C'est vraiment une histoire de de confiance en soi (apparente certes), qui se gagne avec l'expérience et le temps. S'il arrive sans, je ne le laisse même pas entrer. Qui peut me forcer à l'accepter dans mon cours ? Qui ??
Je ne sais pas comment le prof que tu as décrit a fait pour supporter tout cela.
Les collègues ont du laisser faire, soit par lâcheté, soit parce que cette situation rehaussait leur propre égo (ce n'est pas à MOI que ça arrive).
C'était au CPE ou au CDE d'agir. Un prof débutant est trop accaparé par son cours, c'est normal que la gestion de classe soit difficile pour lui.
Elève, je ne me rappelle pas avoir eu un seul professeur bordélisé.
Je faisais bien la différence entre celui pour qui "non, c'était non" et un autre plus cool mais jamais je n'ai eu de bordel dans mes classes.
D'ailleurs, je me demande comment les élèves savent si tel prof est soutenu ou non...
Je suis professeur de LV2 et je ne suis pas professeur principal. J'ai bien conscience que ma matière n'est ni la plus importante, ni la plus rigolote.
Cependant, j'ai appris avec le temps, je pense, à bien manier la carotte et le bâton et comme le dit Fanette, j'ai appris à faire comme si ma matière était aussi importante que les mathématiques et moi aussi légitime que le PP. Il est crucial de se sentir totalement légitime.
Aussi, à des classes de Terminale, je n'hésite pas à dire que de mauvaises appréciations en allemand (bavardages, insolences) pèsent très très lourd dans le dossier de parcoursup. Au collège, je peux être aussi glaciale que sarcastique si un élève dépasse allègrement les limites.
Ce n'est pas venu tout seul. Débutante, je me disais "oh, pauvre élève, je ne vais quand même pas utiliser tout mon pouvoir sur lui". Que nenni !!! Aujourd'hui, je ne tergiverse plus (quand je vois de quelles horreurs ils sont capables).
Quand je donne une punition à un élève, il a intérêt à la faire, que le CPE me soutienne ou non. C'est vraiment une histoire de de confiance en soi (apparente certes), qui se gagne avec l'expérience et le temps. S'il arrive sans, je ne le laisse même pas entrer. Qui peut me forcer à l'accepter dans mon cours ? Qui ??
Je ne sais pas comment le prof que tu as décrit a fait pour supporter tout cela.
Les collègues ont du laisser faire, soit par lâcheté, soit parce que cette situation rehaussait leur propre égo (ce n'est pas à MOI que ça arrive).
C'était au CPE ou au CDE d'agir. Un prof débutant est trop accaparé par son cours, c'est normal que la gestion de classe soit difficile pour lui.
- JacqGuide spirituel
J'ai précisé prof de LV2, mais ce n'était pas la matière qui était en cause mais bien la gestion de classe de ce prof et le soutien qu'il n'a jamais obtenu de personne (ce qui est totalement scandaleux, je suis certain qu'autrement cela se serait passé différemment).
- Audie95Niveau 1
Eiki a écrit:Je ne sais pas si je peux vraiment t'aider, mais je tiens juste à t'apporter tout mon soutien car j'étais dans ton cas l'année dernière.
Cette année j'ai le concours mais je redouble mon M2 (avec peu de matières à repasser) et je suis donc contractuelle à mi-temps. Je galère aussi avec mes classes, car je passe du lycée au collège. Mes 9h m'épuisent et me rendent dingue, au point que je me demande pourquoi je m'inflige ça 2 années de suite au lieu d'abandonner.
Il paraît que ça va mieux avec le temps, qu'il ne faut rien lâcher. Je pense que si on est faites pour ça ça ira et qu'il faut se réconforter car tout le monde passe par des moments aussi difficiles (on est pas les pires!).
Surtout, dis-toi que c'est trop tôt pour savoir si tu es faite pour ça ou pas car ce n'est pas un aperçu du reste de ta carrière. Et si je peux te donner un conseil, ce serait de prendre vraiment soin de toi au maximum: prends du temps pour faire des activités qui te plaisent et voir tes amis sinon tu risques de craquer. Le travail n'est qu'une partie de notre vie, pas TOUTE notre vie même si cette année de M2 est particulièrement chronophage.
Personnellement ce qui me rend le plus dingue c'est la différence entre ce qu'on nous apprend à l'INSPE (de la théorie inapplicable) et le terrain... J'ai le Capes et pourtant je m'arrache encore les cheveux à préparer mes cours!! Je veux bien faire mais ça ne correspond jamais exactement à ce qu'attend ma formatrice.
Bon courage, prends soin de toi! Et bonne rentrée!
Bonsoir,
Je te remercie pour ta réponse (pour vos réponses).
Je te souhaite aussi bien du courage pour cette année ! (Et j'espère que tu réussiras ce master !). Je pense aussi qu'il existe un gouffre entre attentes de l'INSPEE et travail sur place... Pour répondre à toutes les attentes de l'INSPEE, il faut passer énormément de temps à travailler en dehors de nos heures de cours.... Et le choc en début d'alternance est incroyablement dur.
J'ai essayé de tenir bon jusqu'au dernier jour avant les vacances. Mais le vendredi avant les vacances j'ai du aller voir le médecin (j'avais une laryngite depuis une bonne semaine). J'ai pensée que la fatigue devait être du à cette laryngite et j'ai passé la première semaine a me reposer.
J'avais prévu de créer des cours la deuxième semaine pour m'avancer. Et bien en 6 jours je n'ai créé que deux cours. Deux cours qui m'ont prit chacun plus de 2 jours de travail (de 10h a 18h...). Des cours simples mais j'avais du mal à former les phrases. Mon amie qui relis mes cours avait du mal à comprendre, alors qu'habituellement elle adore ça. Je fais plus de faute. Je m'embrouille...
Je n'ai pas avancé. Mais j'ai les cours prêt pour demain. Ce matin j'étais rassurée d'avoir eu moins les cours de demain. Et je me suis dis "aller juste lundi et vendredi c'est férié". "Ça va aller.". Mais là je suis angoissée... Je tremble, je me sens mal. Je m'en veux car j'ai l'impression d'avoir 10 ans quand je refusais d'aller à l'école. Je me dis que mes élèves ne sont pas méchants, que mes cours sont prêt. Et pourtant j'ai cette angoisse qui me serre la gorge et me donne presque envie de vomir...
J'ai honte... J'ai honte car je sais qu'il y a des professeurs pour qui c'est pire. J'ai honte car j'ai travaillé dur pour arriver jusqu'ici (licence droit et job étudiant à côté - les deux dernières années a plein temps en aed). Que j'ai sacrifié certaines vacances, bons nombres de weekend pour arriver à cette année de master. Et que je n'y arrive plus. Et je m'énerve contre moi-même car j'ai envie d'y arriver, vraiment.
J'aimerais prendre du temps pour moi, mais je n'y arrive pas. Jusqu'à récemment je me suis dis que je prendrais du temps pour moi après mes études. Comme c'est une année chargée je me suis établit un planning pour la réussir. Lundi (deux heures de cours au lycée le matin. L'après midi devoirs de l'INSPEE. Mardi cours a l'INSPEE. Mercredi lecture pour le mémoire plus création de cours. Jeudi cours a l'INSPEE. Vendredi journée au lycée. Samedi création de cours. Dimanche matin randonnée. Dimanche après midi création de cours.).
J'ai tenu jusqu'au présent avec une petite matinée pour moi le dimanche matin. Et sans avoir de retard au début. Mais peu a peu mes capacités se sont altérées, lire me prend énormément de temps et parfois je dois relire plusieurs fois un paragraphe car j'ai lu sans rien retenir. Mon cerveau neregistre pas. Alors mon mémoire n'avance pas. Je sais mieux comment créer un cours par rapport au début d'année. Je devrais aller plus vite mais j'ai plus de mal à organiser mon cours, a l'écrire... Je n'ai plus l'énergie de faire de randonnée, je préfère m'accorder plus de temps pour dormir. Je suis plus à fleur de peau, parfois je m'énerve pour rien, parfois je pleure, parfois je suis presque méchante dans certaines de mes réflexions avec mes proches.
Je dors mal, j'ai le sommeil très agité. Alors je suis souvent fatiguée. Mais je ne veux pas abandonner. Je me rappel avoir trouver du plaisir à créer des cours l'année dernière et en début d'année. Certaines relfexion de mes élèves me font plaisir aussi (quand ils comprennent enfin une notion et me remercie pour cela).
- Audie95Niveau 1
Jacq a écrit:Audie95 a écrit:Merci a tous pour vos réponses.
Pour clarifier ma situation, j'ai une classe de seconde MRC 6h par semaine. Ils sont 24. Je les ai 1h en classe entière en éco droit. 1h en classe entière en cointervention math. Et 4h en demi groupe en matière pro. Les élèves ne sont pas méchants, mais trop agités.
Malgré tous il y a des élèves dans cette classe avec des problèmes particuliers que je ne peux que prendre en compte (1 risque l'exclusion du territoire français, deux sont placé avec leurs familles dans des hôtels aménagés par la ville. Et je soupçonne un élève d'avoir un autisme non déclaré - ou tout du moins un fort problème de compréhension et pas seulement du cours mais de tout ce qui l'entoure).
Certains cours se passent bien. Presque tous les cours en demi groupe. Et certains cours sont épuisant (40minutes de gestion de classe pour 15min de cours). Malgré tout ils avancent et mon tuteur, qui est venu à ma demande m'a fait des remarques plutôt positives. (L'ambiance de la classe était sereine, les élèves semblent apprécier mes cours -qui sont adaptés à ce qui est attendu de l'EN, ma voix est posée et j'ai réussi à tenir "mes promesses de sanctions".) Je pensais que cela me remotiverais. Et j'ai été re-motivé, deux jours.
[...]
Je tiens car il ne reste que quelques jours avant les vacances. Pour le moment je ne me projette pas plus loin...
Ahhhhhhhhhhhhhh, mais tu as tout expliqué, c'est simple !
Les MRC sont des classes sympa MAIS justement, dès le départ il faut être intransigeant et ne pas se faire avoir par leurs beaux sourires à la rentrée sinon deux semaines après c'est le souk, surtout en classe entière.
Un contractuel (devenu un très bon ami) a été dans mon bahut une année, il trouvait sa petite classe de MRCU bien sympa (ce qu'ils étaient), surtout comparée à ses classes d'industriels plus coriaces dans son autre lycée. Il n'a été pas laxiste mais sympa (alors qu'au début, on n'est pas sympa du tout), deux semaines après le bruit arrivait, à la Toussaint c'était le chaos alors que dans ses classes d'indus cela se passait très bien. Il a fallu que j'intervienne ou deux fois dans sa classe, d'abord gentiment et une fois j'ai poussé une telle gueulante que je n'ai plus entendu un bruit dans sa classe et que cela s'est calmé (ils savaient qu'il y avait "le fou à côté" !).
Vois-tu, j'ai 21 ans de boutique dont presque 20 ans à avoir des MRC (sous ses divers nom) et je peux te dire que mes heures d'histoire classe entière à 32, il faut tenir et les tenir, et c'est crevant, tout simplement. Même la classe de 32 MRC, tous sympa, que j'ai pour la troisième année (on se connaît, depuis deux ans et je n'ai pas été tendre avec eux dès la première année, et je suis leur PP pour la troisième fois - autorité supplémentaire dans leur tête) ben à chaque fois je suis obligé de faire de la discipline. Pourtant j'ai plan de classe, systématique, dès la classe de seconde, ils connaissent mes gueulantes quand ils me gonflent ! Et ma précédente classe de MRC, suivie aussi trois ans, PP aussi, c'était pareil !
Alors, crois-tu qu'il soit anormal, pour toi qui débutes, que tu aies les mêmes problèmes que moi, un peu plus parce que tu t'es un peu fait piégée au départ (tu l'as très bien indiqué dans ton premier message) ?
Et puis tes élèves, sociologiquement ne sont pas les mêmes que les miens (à ce sujet tu devrais peut-être enlever la localisation de ta zone, nous ne sommes d'ailleurs pas très loin, je suis dans le département voisin) ! Dans mon lycée, sociologiquement plus favorisé que le tien, un jeune qui débute a des classes d''ASSP, dix fois plus sages que des classes de MRC et il a de la peine en classe entière.
Les élèves de MRC sont très sympa, mais chiants, bavards, agités (bougeons plutôt), c'est leur caractère. Je suppose que tu as eu droit, quand tu demandais le silence à "mais Mme on parle du cours" et le pire c'est que, le plus souvent : c'est vrai ! Ils commentent entre eux, pour eux tout est sujet à discussion, ce sont des marchands de tapis et c'est pour cela qu'ils sont en commerce, qu'ils ont choisi cette section.
Le fait que quasiment tous leurs cours sont en groupes (sauf, l'ECO, la PSE, l'Histoire-Géo, une partie des math, les Arts, mais très peu d'heures en classe entière) fait qu'ils ont l'habitude de petits bavardages qui ne nuisent pas en groupe mais qui peuvent devenir infernaux en classe entière. Il faut qu'ils comprennent qu'en classe entière ce n'est pas possible.
Pour t'amener à relativiser encore : j'ai co-intervention français-pro, classe entière, avec une collègue de vente qui est à une année de la retraite (autant te dire que l'expérience, elle l'a). En classe entière elle n'arrive pas à les tenir car c'est la seule heure qu'elle a de toute la semaine en classe entière, donc elle tolère de petits bavardages (il y en aura toujours) qui sont impossibles à 32 ! Nous n'avons eu qu'une heure de co-inter (mes élèves sont ensuite partis en stage) tous les deux et il va falloir qu'elle et moi on clarifie les règles entre nous. Quand elle leur demande de se taire elle reprend la parole avant d'avoir obtenu le silence complet, c'est impossible à 32, ils reprennent aussitôt leurs bavardages ! Il faut attendre le silence complet, ne même pas répondre à l'élève qui au premier rang travaille et veut poser une question tant que les 32 élèves ne font pas tous le silence. On ne peut faire de co-intervention à deux prof sans avoir exactement les mêmes règles, les règles que l'on doit imposer à 32 (24 dans ton cas, mais pas les mêmes élèves que les miens).
Et pour enfoncer le clou et dire que tu dois relativiser. J'ai de la co-inter, là encore à 32 mais en ASSP, des classes qui n'ont pas du tout le même profil, ne bougent quasiment pas, pareil : discussions impossibles, sinon c'est le bazar. Ma collègue a un peu moins de bouteille que moi, mais ce n'est pas un perdreau de l'année non plus, au bout de trois semaines on a indiqué aux élèves que ce n'était pas possible et nous sommes passés au plan de classe et plus un bavardage. Dernières séances avant les vacances : nickel !
Et je peux te dire que maintenant je ne me casse plus la tête, avec toutes mes classes, mêmes les potentiellement les plus sages (les ASSP) c'est plan de classe systématique dès le jour de la rentrée, par ordre alphabétique (parce qu'à la rentrée tu ne connais pas les élèves).
Alors non, tu vas tenir ! Ce qu'il se passe est NORMAL !
En plus ils vont partir en stage, ou avant les vacances de Noël, ou juste après. Cela te permettra de souffler et surtout d'aller les voir en stage et cette visite souvent change leur regard sur toi (en plus ton tuteur a constaté qu'ils avaient déjà un bon regard puisqu'il parle d'ambiance sereine).
Bonsoir,
Merci pour ta réponse.
Je me rends bien compte avec le recul que ma position en début d'année n'étais pas la meilleure. N'ayant pas eu de tuteur avant la troisième semaine de la rentrée (dans ses environs) je me suis organisée comme j'ai pu. Avec les quelques conseils qui m'ont été donnés (très appréciés bien sûr - et je remercie les collègues).
Quand mon tuteur a été désigné j'avais déjà installé certaines règles - après une semaine, car ils étaient très sages, dont une que je regrette beaucoup : j'accepte que vous parliez un peu entre vous si cela est fait en chuchotant et que cela ne dérange pas le cours. J'en paie les frais aujourd'hui, et même après leur avoir expliqué qu'au vu de leur comportement tout bavardages seraient sanctionnés c'est dur de revenir en arrière.
Bien sûr je ne ferais plus cette erreurs. Mais je dois déjà finir cette année. J'ai testé plusieurs plan de classe, notamment pour séparer les élèves les plus agitateurs. Mais ils arrivent même à dissiper les élèves sages. A bout de souffle j'ai laissé tomber le plan de classe et je me permet juste en début de cours de replacer certains élèves.
Je pense que j'ai investit tellement de temps et d'énergie depuis un an (M1) voir depuis le début de mes études que je commence à fatiguer. Et cela m'énerve car je me rappelle avoir adorer créer des cours, faire certains cours...
En tout cas merci car ton message m'a un peu remonté le moral. Et il m'a fait du bien.
(J'ai retiré ma zone géographique)
- JacqGuide spirituel
Vous connaissez tous la même chose en débutant, surtout dans des zones pas forcément faciles (je pense à Audie95, les autres peut-être aussi).
J'ai débuté avec du facile et je ne suis pas dans les mêmes conditions que Audie95, j'imagine (même actuellement, mon public n'est pas le même même si nous avons la même classe, te concernant).
Ne lâchez pas, ne culpabilisez pas... vous êtes lâchés en pleine nature sans accompagnement.
Audie95, à mon avis, tu gères bien, tu gères au mieux, avec les difficultés du débutant et d'autres préoccupations à gérer en même temps !
Et en plus, pour reprendre un terme, je ne sais pas s'il est encore d'actualité, tu as une très bonne "analyse de [ta] pratique", ce qu'on nous demandait en première année d'IUFM, beaucoup de recul je trouve. Il manque la confiance en tes capacités et le fait d'admettre que ce que nous avons prévu de faire en une heure, ça ne marche pas ! J'ai été dans ce cas durant toute ma première année avec une classe de 15 élèves, ruraux, supers, sélectionnés... l'inverse de ce que tu as... Donc tu gères bien ! Mieux que moi sans doute !
Et les veilles de rentrées durant lesquelles nous n'arrivons pas à dormir, rassurez-vous, j'ai connu (nous avons tous connu) durant des années ! Alors, vous, la première, c'est normal !
J'ai débuté avec du facile et je ne suis pas dans les mêmes conditions que Audie95, j'imagine (même actuellement, mon public n'est pas le même même si nous avons la même classe, te concernant).
Ne lâchez pas, ne culpabilisez pas... vous êtes lâchés en pleine nature sans accompagnement.
Audie95, à mon avis, tu gères bien, tu gères au mieux, avec les difficultés du débutant et d'autres préoccupations à gérer en même temps !
Et en plus, pour reprendre un terme, je ne sais pas s'il est encore d'actualité, tu as une très bonne "analyse de [ta] pratique", ce qu'on nous demandait en première année d'IUFM, beaucoup de recul je trouve. Il manque la confiance en tes capacités et le fait d'admettre que ce que nous avons prévu de faire en une heure, ça ne marche pas ! J'ai été dans ce cas durant toute ma première année avec une classe de 15 élèves, ruraux, supers, sélectionnés... l'inverse de ce que tu as... Donc tu gères bien ! Mieux que moi sans doute !
Et les veilles de rentrées durant lesquelles nous n'arrivons pas à dormir, rassurez-vous, j'ai connu (nous avons tous connu) durant des années ! Alors, vous, la première, c'est normal !
- MitcindyNiveau 10
Je suis d'accord avec Jacq : Tu gères bien pour une débutante et le contexte !
- EikiNiveau 1
Je pense que tu te mets beaucoup trop de pression. Concentre-toi sur le positif, sur ce qui marche Tu ne peux pas faire les mêmes cours en alternante débutante qu'un prof avec 15 ans d'expérience.
J'espère que ta rentrée s'est bien passée, je t'envoie tout mon courage!! La mienne c'est allé, j'étais contente!
Passe une bonne soirée et essaie d'être fière de toi parce que comme on te l'a déjà dit, tu gères
J'espère que ta rentrée s'est bien passée, je t'envoie tout mon courage!! La mienne c'est allé, j'étais contente!
Passe une bonne soirée et essaie d'être fière de toi parce que comme on te l'a déjà dit, tu gères
- JacqGuide spirituel
Nos charmants TMRC sont revenus ce jour et la collègue qui est dans sa dernière année avant la retraite et qui les a en groupe seulement, m'a indiqué qu'ils avaient été particulièrement casse-pieds (pas méchants, comme d'habitude, mais bavards). Elle les avait à 16, demain je les ai à 32 ! Je sens qu'il va falloir quelques gueulantes.
Une fois de plus, relativisons !
Une fois de plus, relativisons !
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