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olive-in-oil
Sage

Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 5 Empty Re: Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement

par olive-in-oil Sam 12 Nov 2022 - 16:54
Je suis formatrice auprès des professeurs stagiaires. Après quelques mois seulement d'enseignement pour eux, c'est le grand désarroi : "Je ne m'attendais pas à ça !". Nous avons eu des démissions l'année dernière, même après la validation de leur première année (souvent suite à des mutations non souhaitées).
Je suis formatrice auprès des contractuels. Ils veulent passer l'interne mais le dossier RAEP est difficile pour eux. Ils ont pour certains déjà beaucoup de mal à concevoir une séquence efficiente... Pas simple d'être en mesure de réfléchir à sa pédagogie et de problématiser celle-ci alors qu'ils n'ont que très peu de véritable formation derrière eux. Pourtant, pour avoir été dans leurs classes, ils sont super avec les élèves et ne font pas honte à la discipline, loin de là !
Je suis jury à l'agreg pour ma quatrième année. 6 euros la copie oui, pour 45mn voire 1h30 parfois. Sans parler du temps de concertation avec son binôme et autres réunions pré/post avec l'ensemble du jury. J'ai des camarades qui ont été approchés pour être jury et ont décliné.

A cela, les actualités nous rebattent les oreilles avec :
Septembre : "pénurie d'enseignants à la rentrée"
Novembre : "pénurie d'inscrits"
Juillet : "pénurie d'admis"

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Lefteris
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Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 5 Empty Re: Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement

par Lefteris Sam 12 Nov 2022 - 18:30
Matteo a écrit:Franchement à 40% d'admis en histoire je pense qu'on est passés du "dernier concours un peu sélectif" à "c'est la pénurie partout" ce qui j'espère empêchera le ministre d'augmenter tout le monde sauf nous. C'est très à la mode chez les gens que je dois fréquenter le "il ne faut augmenter que les profs de maths de toute façon les autres seraient au chômage sans l'EN".
Aïe pour les langues anciennes... il faudra venir bosser gratos. Bon, le cas sera rare, ces études inutiles sont désertées, heureusement pour ceux qui évitent l'enseignement, malheureusement pour les lettres, où l'on commence à voir débarquer des enseignants n'ayant jamais vu un mot de latin, et n'ayant même jamais fait d'études de lettres (si si... , j'en ai vu).

Jenny a écrit:Le problème en HG, ce sont surtout les collègues qui n'ont pas le concours. J'avoue que le taux élevé de contractuels dans la matière m'inquiéte plus, surtout s'ils sont recrutés n'importe comment. Quand j'échange avec les autres tuteurs, globalement, on ne se plaint pas trop de nos stagiaires 9h ou 18h, mais c'est vrai qu'on a plutôt le haut du classement dans l'académie (ou des collègues en reconversion, plus âgés que la moyenne). Ca fausse sans doute un peu mon impression aussi. L'avantage d'être dans une académie très attractive sans doute.
Au doigt mouillé, j'ai la même impression . Pas mal de contractuels. Pour le niveau, j'ai hélas vu des jeunes enseignants en HG dont les élèves les moins mauvais en orthographe voient les fautes...J'étais persuadé que l'intransigeance dans cette discipline où l'on rédige était de rigueur, d'autant que certains cours ou séminaires étaient jadis communs en LC / HG.  Mais c'était du temps que les bêtes parlaient, et je suis sans doute has been



Sinon, le cocktail composé du manque de candidats, de la dégringolade du niveau du capes t de la suppression d'épreuves disciplinaires,  et la contractualisation massive sans vrai niveau vérifié vont avoir un effet de répercussion sur l'agreg, également dans le viseur des managers/comptables qui veulent se la payer. Il y a toujours eu un fossé avec le capes, mais  désormais c'est un gouffre.  Moins de candidats, parmi lesquels moins ayant le niveau, et toutes les matières vont être frappées du syndrome des maths, ou l'on ne pourvoit pas, et de loin, tous les postes offerts.

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

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par NLM76 Dim 13 Nov 2022 - 6:59
olive-in-oil a écrit:
Je suis formatrice auprès des contractuels. Ils veulent passer l'interne mais le dossier RAEP est difficile pour eux. Ils ont pour certains déjà beaucoup de mal à concevoir une séquence efficiente... Pas simple d'être en mesure de réfléchir à sa pédagogie et de problématiser celle-ci alors qu'ils n'ont que très peu de véritable formation derrière eux. Pourtant, pour avoir été dans leurs classes, ils sont super avec les élèves et ne font pas honte à la discipline, loin de là !
Il me semble que l'un des éléments profonds de la désaffection est là. On pense qu'être enseignant, c'est "concevoir une séquence efficiente", "problématiser sa pédagogie". Bien sûr que réfléchir à la pédagogie est important et utile ; mais on aurait bien davantage d'enseignants suffisamment efficaces si l'on avait des programmes et des manuels qui tenaient la route. Les professeurs ne seraient pas noyés dans des enchevêtrements inextricables de problèmes qui les font survivre dans l'insomnie et dans l'angoisse. Ils auraient des problèmes pédagogiques bien délimités, et plus souvent des solutions que des problèmes.

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Sites du grip :
  • http://instruire.fr
  • http://grip-editions.fr

Mon site : www.lettresclassiques.fr

«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
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poutou
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par poutou Dim 13 Nov 2022 - 7:01
Iridiane a écrit:Je réagis à ce fil, et en particulier aux messages qui traitent des nouvelles épreuves du CAPES (j'espère ne pas être trop hors-sujet). J'enseigne en lettres, à l'université, et je suis cette année (je me demande bien pourquoi mais enfin, il en faut...) chargée entre autres des cours de """"didactique"""" en master MEEF, pour la préparation de l'épreuve du même nom à l'écrit. Cela va être la 2e année que cette épreuve existe sous cette forme, et elle est absolument ahurissante.
Rien que l'intitulé n'a aucun sens: "épreuve écrite disciplinaire appliquée", cela ne veut RIEN dire, et autorise une épreuve fourre-tout, qui mêle une partie langue (lexico / grammaire / stylistique) et une partie didactique avec deux questions où il est demandé aux étudiants de décrire (dans un jargon insensé si l'on en croit les rapports du jury) la manière dont ils construiraient une séquence / une séance / un ensemble d'activités à partir des documents proposés dans le corpus du sujet.

Entendons-nous bien: je ne trouve pas absurde, dans un concours de recrutement d'enseignants du secondaire (dont une majeure partie va enseigner au collège), de réserver une épreuve ou une partie d'épreuve à la pédagogie, en demandant par exemple de proposer une trame de séquence de cours pour telle ou telle classe. Cela permet de s'assurer que le candidat a une idée (même vague, à ce stade) des programmes et qu'il est capable, dans les grandes lignes, de construire un cours - en sachant qu'évidemment le reste s'apprend en pratiquant. Mais, déjà, une telle épreuve n'a aucun sens à l'écrit: il est beaucoup plus simple et clair d'expliquer une démarche pédagogique oralement que d'essayer de tout détailler à l'écrit, dans une épreuve de 5 heures, après avoir fait toute la partie langue et stylistique... On aboutit forcément à des tartines confuses. D'autre part, là où le bon sens voudrait, comme je l'ai dit, que l'on s'assure que le candidat a une idée des programmes et de la manière de construire un cours, il ne s'agit en fait pas du tout de cela, mais bien de maîtriser un jargon pédagogique absolument incompréhensible, ainsi que des arborescences surréalistes (alors il y a les compétences du socle, puis les compétences associées à chaque entrée du programme, dans ces entrées il y a ensuite des sous-entrées etc, puis des préconisations à peine compréhensibles...). Franchement, quel enseignant en poste maîtrise tout ce bla-bla pseudo-scientifique et y voit une quelconque utilité? Et, dès lors, quel intérêt d'attendre qu'un apprenti professeur, qui n'a encore jamais véritablement enseigné, le connaisse?

On aboutit selon moi à un terrible paradoxe, qui explique au moins en partie la baisse des inscriptions au CAPES : d'un côté, la dimension disciplinaire est totalement négligée (mes étudiants de MEEF s'acharnent à apprendre par coeur les programmes alors que certains ne savent pas distinguer l'impératif de l'indicatif), on obtient donc de futurs enseignants qui ne maîtrisent pas la discipline qu'ils vont enseigner; mais de l'autre côté, on les noie sous une masse de travail qui, pour être inutile, n'en est pas moins considérable. Très sincèrement, je suis agrégée depuis une bonne dizaine d'années maintenant, et pourtant je ne suis pas sûre que je résisterais à une année de prépa CAPES en tant que candidate!
Comble de l'absurdité, j'ai l'impression que personne ne sait vraiment quels sont les attendus de cette épreuve... moi la première, alors même qu'on me demande de l'enseigner. Résultat des courses, je tâche pendant mes séances de préparation de donner quelques conseils à mes étudiants à partir de ma propre pratique d'enseignante dans le secondaire (ce que j'ai été avant d'enseigner dans le supérieur), et je tente de leur apprendre à rédiger clairement, ce qui suffira j'imagine à sauver les meubles. Mais ce qu'il faudrait en réalité, c'est que toute la sueur qu'ils mettent dans ces bêtises, on la leur fasse mettre dans une remise à niveau disciplinaire... car quand je vois le niveau de certains en grammaire (et je le dis sans mépris aucun, je ne pense pas qu'on puisse leur en vouloir particulièrement, il conviendrait plutôt de se demander comment on en est arrivé là), j'ai quelques craintes quant au contenu qu'ils vont enseigner ensuite aux collégiens... Et ce n'est pas seulement en langue, mais aussi en histoire littéraire (sachez qu'on peut avoir le CAPES en pensant sérieusement que Ronsard est un poète romantique). Encore une fois, il ne s'agit pas de montrer les gens du doigt, mais de se rendre compte de la gravité du problème...


Merci pour ce message édifiant. C'est effarant.
Punky
Punky
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par Punky Dim 13 Nov 2022 - 7:06
Mais comment ceux-ci vont ils réaliser une lecture linéaire, préparer les cours qui changent chaque année ? Oui, c'est effarant.
A Tuin
A Tuin
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par A Tuin Dim 13 Nov 2022 - 12:21
olive-in-oil a écrit:Je suis formatrice auprès des professeurs stagiaires. Après quelques mois seulement d'enseignement pour eux, c'est le grand désarroi : "Je ne m'attendais pas à ça !". Nous avons eu des démissions l'année dernière, même après la validation de leur première année (souvent suite à des mutations non souhaitées).
Je suis formatrice auprès des contractuels. Ils veulent passer l'interne mais le dossier RAEP est difficile pour eux. Ils ont pour certains déjà beaucoup de mal à concevoir une séquence efficiente... Pas simple d'être en mesure de réfléchir à sa pédagogie et de problématiser celle-ci alors qu'ils n'ont que très peu de véritable formation derrière eux. Pourtant, pour avoir été dans leurs classes, ils sont super avec les élèves et ne font pas honte à la discipline, loin de là !
Je suis jury à l'agreg pour ma quatrième année. 6 euros la copie oui, pour 45mn voire 1h30 parfois. Sans parler du temps de concertation avec son binôme et autres réunions pré/post avec l'ensemble du jury. J'ai des camarades qui ont été approchés pour être jury et ont décliné.

A cela, les actualités nous rebattent les oreilles avec :
Septembre : "pénurie d'enseignants à la rentrée"
Novembre : "pénurie d'inscrits"
Juillet : "pénurie d'admis"

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La réalité, ce métier ne donne pas envie. Déjà il y a 15 ou 20 ans il fallait subir les cours d'IUFM, les consignes contradictoires, les séances introductives façon alcooliques anonymes où le jeu était de présenter le mieux possible sa semaine sans placer le mot "difficultés" pour éviter de devoir se trouver dans la constante macabre, les bizutages avec classes difficiles confiées "parce que le stagiaire à bien le temps de les avoir cette année " (entendu tel quel).Le fait qu'on arrive l'année de stage, on ne peut pas vivre avec la somme perçue, on est obligé de se faire entretenir parce qu'on n'a littéralement pas l'argent pour se loger, parfois prendre un double-logement, payer la voiture, l'essence, les transports.
Tout cela maintenant après un bac+5 voire s'être vu recaler admissible, pas admis, devoir parfois repasse le concours ?
Et maintenant, risquer de tomber dans des classes où on va se trouver menacé parce qu'on aura dit à un élève que l'abaya n'est pas un vêtement adapté.
De qui on se moque... Ça ne vient pas du rêve. Aucunement.

Autant encore enchaîner des CDD et engranger de l'expérience dans d'autres domaines, pour un jeune à l'heure actuelle..
Enna
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par Enna Dim 13 Nov 2022 - 14:12
Allez- y si vous êtes jeunes, prenez le risque de partir , point.

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par A Tuin Dim 13 Nov 2022 - 15:08
Enna a écrit:Allez- y si vous êtes jeunes, prenez le risque de partir , point.

C'est ce qu'ils font, et ils ont raison.
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par Enna Dim 13 Nov 2022 - 15:26
+1000

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par Lisak40 Dim 13 Nov 2022 - 16:11
C'est terrible : si j'avais des enfants et qu'ils voulaient devenir profs, je ferais tout pour les en dissuader (si me voir revenir totalement KO de chacune de mes journés de travail et savoir que financièrement c'est vraiment dur n'avait pas déjà fait le job). Je les aurais élevés avec l'idée qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent de leur vie, aimer qui ils veulent, avoir l'apparence physique qui leur plaît, manger ce qu'ils veulent, prier qui ils veulent, etc., mais devenir prof, non, c'est quand même fou... Enfin, clairement j'aurais fait mon maximum pour les en empêcher : j'aurais l'impression que ne pas essayer au moins de les en dissuader relèverait d'une sorte de maltraitance, tellement ce métier me paraît abusif envers ceux qui l'exercent... Voilà on en est là, alors que dans ma famille, devenir prof, ce n'était certes pas une réussite exceptionnelle mais la preuve d'une certaine brillance intellectuelle, d'un certain sens du monde qui nous entoure, bref un métier noble, respectable, "normal" (je suis issue d'une lignée de profs / directeurs d'école qui croyaient dur comme fer que l'éducation était la clé du progrès et d'une civilisation éclairée -elle l'est toujours, mais pas dans l'En telle qu'lle existe aujourd'hui-, et que donc pour cela les profs étaient des personnes utterly respectables...). Maintenant ma mère veut juste que je change de travail avant d'en crever, littéralement...


Dernière édition par Lisak40 le Dim 13 Nov 2022 - 16:49, édité 1 fois
gregforever
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par gregforever Dim 13 Nov 2022 - 16:36
Lisak40 a écrit:C'est terrible : si j'avais des enfants et qu'ils voulaient devenir profs, je ferais tout pour les en dissuader (si me voir revenir totalement KO de chacune de mes journés de travail et savoir que financièrement c'est vraiment dur n'avait pas déjà fait le job). Je les aurais élevé avec l'idée qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent de leur vie, aimer qui ils veulent, avoir l'apparence physique qui leur plaît, manger ce qu'ils veulent, prier qui ils veulent, etc., mais devenir prof, non, c'est quand même fou... Enfin, clairement j'aurais fait mon maximum pour les en empêcher : j'aurais l'impression que ne pas essayer au moins de les en dissuader relèverait d'une sorte de maltraitance, tellement ce métier me paraît abusif envers ceux qui l'exerce... Voilà on en est là, alors que dans ma famille, devenir prof, ce n'était certes pas une réussite exceptionnelle mais la preuve d'une certaine brillance intellectuelle, d'un certain sens du monde qui nous entoure, bref un métier noble, respectable, "normal" (je suis issue d'une lignée de profs / directeurs d'école qui croyaient dur comme fer que l'éducation était la clé du progrès et d'une civilisation éclairée -elle l'est toujours, mais pas dans l'En telle qu'lle existe aujourd'hui-, et que donc pour cela les profs étaient des personnes utterly respectables...). Maintenant ma mère veut juste que je change de travail avant d'en crever, littéralement...
Tiens la mienne aussi...
eolyen
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par eolyen Dim 13 Nov 2022 - 16:55
Le métier me semble avoir été complètement sinistré en une génération avec une dégradation complète des conditions de travail (classes surchargées, exigences lunaires de l'administration avec multiplication excessive des taches, perte abyssale de considération du métier, public de plus en plus compliqué en terme d'hétérogénéité, de niveau, de travail personnel et de comportement). Le salaire de base à 1450 euros net en année de stage, avec un concours accessible à bac+5 et avec les conditions et la charge de travail était hallucinant (pour ne pas dire maltraitant). Une revalorisation de début de carrière à 2000 euros nets en province ne me parait pas indécente. Pour ma part ce sont les conditions de travail qui ont eu raison de ma volonté de poursuivre dans le métier. Je n'étais pourtant pas dans un établissement difficile mais j'ai préféré anticiper l'évolution des 20 prochaines années pour lesquelles je suis très pessimiste, ne me sentant par ailleurs pas l'âme d'un "père fouettard" et d'un état d'esprit à y être tout le temps (pré)occupé, concrètement ou mentalement. Avec la dette publique colossale de la France, mon sentiment est que l'éducation nationale passera en dernier après d'autres services publics que sont la sécurité, la justice, la santé et maintenant l'armement étant donné les évènements récents. L'essentiel sera de montrer qu'un service minimum de "garderie" sera assuré, ce qui avec la chute continuelle du niveau global (maths et français) ne portera peut-être même plus à conséquence...(cela me navre d'écrire cela).
Caspar
Caspar
Prophète

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par Caspar Dim 13 Nov 2022 - 17:15
olive-in-oil a écrit:Je suis formatrice auprès des professeurs stagiaires. Après quelques mois seulement d'enseignement pour eux, c'est le grand désarroi : "Je ne m'attendais pas à ça !". Nous avons eu des démissions l'année dernière, même après la validation de leur première année (souvent suite à des mutations non souhaitées).
Je suis formatrice auprès des contractuels. Ils veulent passer l'interne mais le dossier RAEP est difficile pour eux. Ils ont pour certains déjà beaucoup de mal à concevoir une séquence efficiente... Pas simple d'être en mesure de réfléchir à sa pédagogie et de problématiser celle-ci alors qu'ils n'ont que très peu de véritable formation derrière eux. Pourtant, pour avoir été dans leurs classes, ils sont super avec les élèves et ne font pas honte à la discipline, loin de là !
Je suis jury à l'agreg pour ma quatrième année. 6 euros la copie oui, pour 45mn voire 1h30 parfois. Sans parler du temps de concertation avec son binôme et autres réunions pré/post avec l'ensemble du jury. J'ai des camarades qui ont été approchés pour être jury et ont décliné.

A cela, les actualités nous rebattent les oreilles avec :
Septembre : "pénurie d'enseignants à la rentrée"
Novembre : "pénurie d'inscrits"
Juillet : "pénurie d'admis"

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Mais à quoi s'attendaient-ils ?
Lisak40
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Expert spécialisé

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par Lisak40 Dim 13 Nov 2022 - 17:55
Un des trucs qui fait halluciner les jeunes étudiants un peu plus que nous au courant du droit du travail c'est l'utilisation de moyens persos pour le travail. Je m'explique : je suis en LP, mes élèves doivent aller en stage. Cette année, dans une de mes "classes catastrophe" aucun élève n'a charché de stage, et donc n'en a trouvé, alors que c'est l'essentiel de leur formation. Le PP effaré de cette situation appelle tous les profs de la classe à aider à la recherche de stage, contacter les familles, contacter qui nous pouvons / connaissons pour trouver des stages à nos élèves. Ok, pourquoi pas : je veux bien le faire sur mon temps de travail, même si je ne suis pas sûre que trouver à stage aux élèves fasse partie de mes missions (ce n'est pas non plus ce que le collègue nous demande, il est super). Le seul téléphone pour les profs de l'établissement n'est pas très pratique à utiliser (horaires incomatibles entre autres), et mon établissement n'a pas des horaires permettant de s'occuper de ce genre de choses après les cours (en plein milieu de la salle où on mange et on ferme tôt), donc je suppose que l'on nous suggère que nous utilisions notre propre portable, avec notre prope numéro privé pour appeler les familles et lieux de stage, et ce de chez nous (c'est à dire souvent après 19h). C'est juste illégal hein... Pour avoir une amie qui est prof en Angleterre, elle est effarée par ce que je lui raconte : là bas, hors de question de mêler données / vie perso et travail (par ex pendant le confinement, les cours en visios étaient interdits car personne n'était équipé par l'employeur pour travailler, et hors de question d'utiliser son propre numéro pour communiquer avec les parents et les élèves, et pourtant l'Angleterre c'est le libéralisme à mort quand même...). Certains jeunes arrivent en disant que non ils n'utiliseront pas leur propre matériel / connexion Internet / compte wWhatsappn/ Discord pour communiquer avec les élèves et leur parents, ils ont bien raison...
Jacq
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Guide spirituel

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par Jacq Dim 13 Nov 2022 - 20:16
Lisak40 a écrit:Un des trucs qui fait halluciner les jeunes étudiants un peu plus que nous au courant du droit du travail c'est l'utilisation de moyens persos pour le travail. Je m'explique : je suis en LP, mes élèves doivent aller en stage. Cette année, dans une de mes "classes catastrophe" aucun élève n'a charché de stage, et donc n'en a trouvé, alors que c'est l'essentiel de leur formation. Le PP effaré de cette situation appelle tous les profs de la classe à aider à la recherche de stage, contacter les familles, contacter qui nous pouvons / connaissons pour trouver des stages à nos élèves. Ok, pourquoi pas : je veux bien le faire sur mon temps de travail, même si je ne suis pas sûre que trouver à stage aux élèves fasse partie de mes missions (ce n'est pas non plus ce que le collègue nous demande, il est super). Le seul téléphone pour les profs de l'établissement n'est pas très pratique à utiliser (horaires incomatibles entre autres), et mon établissement n'a pas des horaires permettant de s'occuper de ce genre de choses après les cours (en plein milieu de la salle où on mange et on ferme tôt), donc je suppose que l'on nous suggère que nous utilisions notre propre portable, avec notre prope numéro privé pour appeler les familles et lieux de stage, et ce de chez nous (c'est à dire souvent après 19h). C'est juste illégal hein... Pour avoir une amie qui est prof en Angleterre, elle est effarée par ce que je lui raconte : là bas, hors de question de mêler données / vie perso et travail (par ex pendant le confinement, les cours en visios étaient interdits car personne n'était équipé par l'employeur pour travailler, et hors de question d'utiliser son propre numéro pour communiquer avec les parents et les élèves, et pourtant l'Angleterre c'est le libéralisme à mort quand même...). Certains jeunes arrivent en disant que non ils n'utiliseront pas leur propre matériel / connexion Internet / compte wWhatsappn/ Discord pour communiquer avec les élèves et leur parents, ils ont bien raison...

Nous n'avons pas, individuellement, à trouver un stage pour nos élèves, mais officiellement, l'établissement oui. Ton collègue demande à chacun un effort pour aider les élèves, c'est la même chose chez nous, et tout ne peut pas lui retomber dessus parce qu'il est PP.  Donc il partage la charge.

Nous devons trouver des lieux de stages pour nos élèves, mais nos élèves qui cherchent et ne trouvent pas. Pour ceux qui ne cherchent pas, c'est autre chose, au bout d'un moment ça suffit ! Chercher un stage fait partie de leur formation, comme ensuite ils devront trouver un boulot. Il faut être clair avec le CDE et le DDFPT, ceux qui ne cherchent pas non pas !

Attention néanmoins au trop grand nombre d'élèves sans stage ! L'inspecteur référent de mon ancien établissement, à qui j'expliquais que pour les GA il était difficile de trouver des lieux de stage m'avait répondu froidement : "si c'est parce que vous n'êtes pas adaptés au bassin d'emploi, on ferme !".  Argument à méditer en ce moment, notamment pour les établissements d'IDF (l'argument pourrait être massue).

Pour l'utilisation de matériel personnel, ce n'est pas le pire, sauf à être comme tu l'indiquais dans un établissement mal doté. Je n'imprime plus rien chez moi, le truc qui me sert de portable est dans un tel état que je me contente du téléphone du lycée (qui n'est pas au milieu de la SdP mais dans une petite salle annexe). Ce que je dois scanner je le scanne au lycée (d'ailleurs le scan de l'imprimante du lycée est sans comparaison avec ma petite imprimante-scanner et jamais je ne pourrai rivaliser

Tes jeunes collègues ont raison de protester. Mais l'équipement il vient de la Région ou du Département, c'est leur dotation, c'est leur responsabilité. J'ai de la chance, je suis dans une région riche, ça aide. Un de mes collègues qui vient d'IDF et arrive juste chez nous n'en revient pas. C'est clair par contre qu'il faut cesser de palier les manquements, d'imprimer chez soi, d'amener du matos  personnel.

Je pèse le pour et le contre. Demain je n'ai pas cours, je vais appeler les lieux de stage de chez moi, travailler avec mon PC, mon internet, mais franchement je préfère le faire de chez moi plutôt que de devoir effectuer un trajet jusqu'au lycée pour faire la même chose et devoir manger à la cantine (les seules personnes "rentables" à la cantine ce sont les enseignants et les cadres).
Daphné
Daphné
Demi-dieu

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par Daphné Dim 13 Nov 2022 - 20:39
Caspar a écrit:
olive-in-oil a écrit:Je suis formatrice auprès des professeurs stagiaires. Après quelques mois seulement d'enseignement pour eux, c'est le grand désarroi : "Je ne m'attendais pas à ça !". Nous avons eu des démissions l'année dernière, même après la validation de leur première année (souvent suite à des mutations non souhaitées).
Je suis formatrice auprès des contractuels. Ils veulent passer l'interne mais le dossier RAEP est difficile pour eux. Ils ont pour certains déjà beaucoup de mal à concevoir une séquence efficiente... Pas simple d'être en mesure de réfléchir à sa pédagogie et de problématiser celle-ci alors qu'ils n'ont que très peu de véritable formation derrière eux. Pourtant, pour avoir été dans leurs classes, ils sont super avec les élèves et ne font pas honte à la discipline, loin de là !
Je suis jury à l'agreg pour ma quatrième année. 6 euros la copie oui, pour 45mn voire 1h30 parfois. Sans parler du temps de concertation avec son binôme et autres réunions pré/post avec l'ensemble du jury. J'ai des camarades qui ont été approchés pour être jury et ont décliné.

A cela, les actualités nous rebattent les oreilles avec :
Septembre : "pénurie d'enseignants à la rentrée"
Novembre : "pénurie d'inscrits"
Juillet : "pénurie d'admis"

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Mais à quoi s'attendaient-ils ?

A ce qu'ils ont toujours entendu : un petit boulot peinard, 18h de travail par semaine et 4 mois de vacances, où tu n'es pas fatigué puisque tu es assis toute la journée.
Je n'invente rien, c'est ce que j'ai souvent et longtemps entendu.
Lefteris
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Esprit sacré

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par Lefteris Dim 13 Nov 2022 - 21:30
eolyen a écrit: Le métier me semble avoir été complètement sinistré en une génération avec une dégradation complète des conditions de travail (classes surchargées, exigences lunaires de l'administration avec multiplication excessive des taches, perte abyssale de considération du métier, public de plus en plus compliqué en terme d'hétérogénéité, de niveau, de travail personnel et de comportement).
Je dirais autre chose qu'une génération. Bien entendu, le projet de destruction est ancien, les premiers coups de hache étaient déjà donnés, mais tout s'accélère d'un coup, comme la chute des corps, avant d'atteindre la vitesse maximale.  Je dirais environ 10-12 ans , le ministère Chatel  (aka 'le marchand de shampoing', pour ceux qui étaient enseignants à son époque, aujourd'hui patron du réseau d'éducation privée Odyssée). Là ça s'est enchaîné : perte de 10 % des effectifs, idée du management et de l'entretien type entreprise, première réforme du lycée, puis gouvernement suivant avec coup de couteau dans les statuts, réformes du collège, dégringolade des horaires disciplinaires,  PPCR, puis Attila et Balamer Blanquer, que je ne fais pas l'outrage de résumer. Et nous n'avons rien vu : les grands coups arrivent après les élections pro (réforme du collège et du lycée par exemple, annonce juste après) , et là, avec l'abstention massive, la reconduction des "syndicats" adoubés, ça va tomber dur.



mon sentiment est que l'éducation nationale passera en dernier après d'autres services publics que sont la sécurité, la justice, la santé et maintenant l'armement étant donné les évènements récents. L'essentiel sera de montrer qu'un service minimum de "garderie" sera assuré, ce qui avec la chute continuelle du niveau global (maths et français) ne portera peut-être même plus à conséquence...(cela me navre d'écrire cela).
C'est plus qu'un sentiment, c'est une certitude. La République telle que nous la connaissions est morte. Il s'agissait de faire un citoyen par l'école, donc  de pousser tout le monde. Maintenant, c'est la mondialisation heureuse, avec la fameuse théorie des 80/20 % prônée par l'OCDE ( et relayée le commissaire européen, le français  Pascal Lamy, en son temps) , et dont les avatars se retrouvent notamment dans le processus de Lisbonne et l'ERT (table ronde des entrepreneurs), en 2001.  Il faut adapter l'école au marché, rendre employable immédiatement et flexible.  On a donc besoin de calcul et non de maths, et de français utilitaire (+ le globish). Il faut aussi casser les diplômes nationaux, qui constituent des  droits dans les conventions collectives, et les remplacer par "compétences" qui relèvent de la négociation individuelle.
Bref, tout ça est connu, vérifiable, et  c'est pour dire  qu'on n'st plus dans le  sentiment ou l'impression, mais dans le constat d'un virage de société.

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
Mitcindy
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par Mitcindy Dim 13 Nov 2022 - 21:44
Lisak40 a écrit:Un des trucs qui fait halluciner les jeunes étudiants un peu plus que nous au courant du droit du travail c'est l'utilisation de moyens persos pour le travail. Je m'explique : je suis en LP, mes élèves doivent aller en stage. Cette année, dans une de mes "classes catastrophe" aucun élève n'a charché de stage, et donc n'en a trouvé, alors que c'est l'essentiel de leur formation. Le PP effaré de cette situation appelle tous les profs de la classe à aider à la recherche de stage, contacter les familles, contacter qui nous pouvons / connaissons pour trouver des stages à nos élèves. Ok, pourquoi pas : je veux bien le faire sur mon temps de travail, même si je ne suis pas sûre que trouver à stage aux élèves fasse partie de mes missions (ce n'est pas non plus ce que le collègue nous demande, il est super). Le seul téléphone pour les profs de l'établissement n'est pas très pratique à utiliser (horaires incomatibles entre autres), et mon établissement n'a pas des horaires permettant de s'occuper de ce genre de choses après les cours (en plein milieu de la salle où on mange et on ferme tôt), donc je suppose que l'on nous suggère que nous utilisions notre propre portable, avec notre prope numéro privé pour appeler les familles et lieux de stage, et ce de chez nous (c'est à dire souvent après 19h). C'est juste illégal hein... Pour avoir une amie qui est prof en Angleterre, elle est effarée par ce que je lui raconte : là bas, hors de question de mêler données / vie perso et travail (par ex pendant le confinement, les cours en visios étaient interdits car personne n'était équipé par l'employeur pour travailler, et hors de question d'utiliser son propre numéro pour communiquer avec les parents et les élèves, et pourtant l'Angleterre c'est le libéralisme à mort quand même...). Certains jeunes arrivent en disant que non ils n'utiliseront pas leur propre matériel / connexion Internet / compte wWhatsappn/ Discord pour communiquer avec les élèves et leur parents, ils ont bien raison...

C'est exactement cela !
J'ai moi aussi du trouver des stages à des élève qui n'en avaient pas avec mon téléphone portable personnel. Il n'y avait qu'un téléphone en salle des professeurs.
Autre exemple : pendant le confinement, on nous a transmis une liste de 40 élèves à appeler toutes les semaines pour voir s'ils tenaient le choc, si les devoirs étaient faits et si tout allait bien. A la limite, je peux concevoir d'appeler mes propres élèves mais on m'a attribué une liste d'élèves qui n'étaient même pas dans ma classe. Quand j'ai refusé d'appeler ces élèves qui n'étaient pas les miens de façon régulière (j'ai appelé une fois en disant aux parents de ME rappeler en cas de problème), la professeure en question a pété un plomb en me mettant en pilori sur Pronotes.
On nous demande de plus en plus de choses sans nous consulter et certains collègues qui jouent le jeu ne nous aident vraiment pas.
On compte sur notre conscience professionnelle et notre sens du devoir !
Jacq
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par Jacq Dim 13 Nov 2022 - 22:12
Notre avenir est là, préparé par Macron, préparé par son ami et mentor Sarkozy :

https://totalenergies.com/fr/media/video/oleum-centres-de-formation-taille-reelle-aux-metiers-de-lindustrie

Si je n'ai pas vu nos élèves qui sortent de troisième, nous savons quels sont les financements et d'où ils viennent. Au revoir les collègues de matières pro, au revoir les amis PLP.
A Tuin
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par A Tuin Dim 13 Nov 2022 - 23:32
Jacq a écrit:Notre avenir est là, préparé par Macron, préparé par son ami et mentor Sarkozy :

https://totalenergies.com/fr/media/video/oleum-centres-de-formation-taille-reelle-aux-metiers-de-lindustrie

Si je n'ai pas vu nos élèves qui sortent de troisième, nous savons quels sont les financements et d'où ils viennent. Au revoir les collègues de matières pro, au revoir les amis PLP.
Ce n'est pas.aussi une publicité matraquée.sans arrêt à la télé en ce moment ?
Mon petit garçon,.voyant cette pub,.m'a demandé si ça gagnait bien de faire un métier chez Total Énergie..... De prime abord,.cette propagande lui paraissait vendeuse Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 5 1599759099 Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 5 1665347707
Taumataora
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par Taumataora Lun 14 Nov 2022 - 5:37
C'est sans doute encore tabou sur ce forum de le dire, mais le comportement en classe de l'actuelle génération d'élèves (je m'en foutiste, consommateur, irrespectueux, bavard,...) est de loin le principal problème d'attractivité de notre métier. Le rattrapage salarial promis n'y changera rien !

Par contre, proposer des établissements sélectifs où la discipline (dans les sens du terme) règne, les enseignants se bousculeront même avec des conditions salariales dégradées.
Djedje_Bzh
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par Djedje_Bzh Lun 14 Nov 2022 - 7:11
Les enquêtes PISA confirment ce point : c’est en France que les élèves, ET, les professeurs sont parmi les plus dérangés par le bruit et autre fait similaire….

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par Jacq Lun 14 Nov 2022 - 7:36
A Tuin a écrit:
Jacq a écrit:Notre avenir est là, préparé par Macron, préparé par son ami et mentor Sarkozy :

https://totalenergies.com/fr/media/video/oleum-centres-de-formation-taille-reelle-aux-metiers-de-lindustrie

Si je n'ai pas vu nos élèves qui sortent de troisième, nous savons quels sont les financements et d'où ils viennent. Au revoir les collègues de matières pro, au revoir les amis PLP.
Ce n'est pas.aussi une publicité matraquée.sans arrêt à la télé en ce moment ?
Mon petit garçon,.voyant cette pub,.m'a demandé si ça gagnait bien de faire un métier chez Total Énergie..... De prime abord,.cette propagande lui paraissait vendeuse Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 5 1599759099 Pénurie d’enseignants : les candidats boudent l’inscription au concours de recrutement - Page 5 1665347707

C'est après avoir vu cette publicité que je suis allé chercher sur le net.
Les entreprises se gavent avec les fonds de l'Etat. Un reportage de France 2 après un rapport de la cours des comptes dénonçant le coût de l'apprentissage à fonds perdus, 5.9 milliards de déficit.
Notre ministre nous parle de signer un "pacte" pour une misère salariale mais l'Etat est très généreux lorsqu'il s'agit de payer l'apprentissage maison.
Txia
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par Txia Lun 14 Nov 2022 - 7:40
Taumataora a écrit:C'est sans doute encore tabou sur ce forum de le dire, mais le comportement en classe de l'actuelle génération d'élèves (je m'en foutiste, consommateur, irrespectueux, bavard,...) est de loin le principal problème d'attractivité de notre métier. Le rattrapage salarial promis n'y changera rien !

Par contre, proposer des établissements sélectifs où la discipline (dans les sens du terme) règne, les enseignants se bousculeront même avec des conditions salariales dégradées.
Je pense que tu ne dois pas avoir de problèmes de fin de mois pour tenir de tel discours... C'est triste car c'est ce discours qui nous empêche d'avancer en termes salariales. Je ne nie pas les soucis que tu évoques. C'est certe important mais pas au point de reléguer le problème des salaires à rien...
Et je te rassure, les professeurs s'y bousculeront également dans ce type d'établissement avec un vrai salaire.
Lefteris
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par Lefteris Lun 14 Nov 2022 - 7:45
Taumataora a écrit:C'est sans doute encore tabou sur ce forum de le dire, mais le comportement en classe de l'actuelle génération d'élèves (je m'en foutiste, consommateur, irrespectueux, bavard,...) est de loin le principal problème d'attractivité de notre métier. Le rattrapage salarial promis n'y changera rien !

Par contre, proposer des établissements sélectifs où la discipline (dans les sens du terme) règne, les enseignants se bousculeront même avec des conditions salariales dégradées.
Non ce n'est plus un tabou, mais je crois qu'il faut les deux, la remise en catégorie A, et la discipline. Un métier dur mais bien payé, ça trouve preneur, et le déclassement entraîne aussi la déconsidération. Après à notre niveau il faut aussi agir. J'ai des élèves dont beaucoup sont nourris, mais pas élevés, bavards, arrogants, insolents. Ils font le siège pour faire une sortie ( sortir pour sortir, hein...) parce qu'on leur a dit que ça se faisait. Je leur ai dit clairement que c'était niet avec eux, et pourquoi, même plus la peine d'en parler. "Mais M. ou Mme Truc le font, M. Bidule a dit que les profs de français emmènent au cinéma..." . Ben oui, mais pas moi, ni avec eux, surtout qu'il faudrait laisser un tiers de la classe à la vie scolaire. Il faut leur mettre leur nez dans leur pipi, même si nombre de collègues n'osent pas, souffrent en silence, mais promènent des sauvageons.

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Taumataora
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par Taumataora Lun 14 Nov 2022 - 8:00
Txia a écrit: Je pense que tu ne dois pas avoir de problèmes de fin de mois pour tenir de tel discours... C'est triste car c'est ce discours qui nous empêche d'avancer en termes salariales. Je ne nie pas les soucis que tu évoques. C'est certe important mais pas au point de reléguer le problème des salaires à rien...
Et je te rassure, les professeurs s'y bousculeront également dans ce type d'établissement avec un vrai salaire.

Et toi avec tes +40% et ton abattements fiscal t'en as des problèmes de fin de mois pour payer les vacances en métropole et le 4x4 ?
SVP, pas de jugements de valeurs, nous sommes un forum d'enseignants faut-il le rappeler !

Faut-il t'expliquer que mon argument c'est une "image", LOL.
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