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- VerduretteModérateur
C'est une de mes amies d'origine marseillaise qui m'en a parlé, et j'ai repensé à la psychologue interrogée suite au drame de saint-Jean de Luz, et qui disait que les troubles comportementaux pouvaient être observés dès la maternelle mais qu'ils étaient trop souvent ignorés (il va grandir, il va mûrir... ça va s'arranger...) C'est souvent au CP/CE1, lorsque la contrainte scolaire devient plus forte, trop forte pour les enfants qui ont des troubles importants et/ou des carences éducatives faisant qu'ils ne tolèrent aucune frustration, que la situation explose.
cf Saint-Victor sur Rheins dans la Loire où le maire avait fermé l'école en 2018 pour protester contre la violence de deux enfants de 6 et 7 ans, après que la maîtresse ait été blessée par l'un d'eux, idem à La Clayette ... et la liste n'est certainement pas exhaustive. Les IEN et DASEN avaient dit aux parents et aux maires à quel point ils étaient méchants puisqu'ils ne comprenaient pas que tous les enfants avaient droit à la scolarité.
Mais justement ... TOUS les enfants, pas seulement les trublions, les autres aussi !
Après 19 signalements de la part de la mairie et de l'école, et moult courriers des parents d'élèves, le DASEN a suspendu la scolarité de l'élève perturbateur pour une semaine, promettant une solution lundi prochain; Les parents avaient menacé de bloquer l'école si rien n'était fait pour la rentrée lundi 27.
Souvent on déplace ces élèves, mais cela ne résout rien, on ne fait que déplacer le problème. C'est pourtant la seule solution proposée par les IEN/DASEN.
Le seul article correct que j'ai trouvé sur l'affaire (j'ai préféré éviter bfmtv ou fde souche ...)
https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/plan-de-cuques-des-parents-demandent-a-l-administration-de-proteger-leurs-enfants-contre-un-eleve-violent-2723398.html
cf Saint-Victor sur Rheins dans la Loire où le maire avait fermé l'école en 2018 pour protester contre la violence de deux enfants de 6 et 7 ans, après que la maîtresse ait été blessée par l'un d'eux, idem à La Clayette ... et la liste n'est certainement pas exhaustive. Les IEN et DASEN avaient dit aux parents et aux maires à quel point ils étaient méchants puisqu'ils ne comprenaient pas que tous les enfants avaient droit à la scolarité.
Mais justement ... TOUS les enfants, pas seulement les trublions, les autres aussi !
Après 19 signalements de la part de la mairie et de l'école, et moult courriers des parents d'élèves, le DASEN a suspendu la scolarité de l'élève perturbateur pour une semaine, promettant une solution lundi prochain; Les parents avaient menacé de bloquer l'école si rien n'était fait pour la rentrée lundi 27.
Souvent on déplace ces élèves, mais cela ne résout rien, on ne fait que déplacer le problème. C'est pourtant la seule solution proposée par les IEN/DASEN.
Le seul article correct que j'ai trouvé sur l'affaire (j'ai préféré éviter bfmtv ou fde souche ...)
https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/plan-de-cuques-des-parents-demandent-a-l-administration-de-proteger-leurs-enfants-contre-un-eleve-violent-2723398.html
Il raconte que depuis le début de l'année scolaire, cinq enseignants se sont succédé dans la classe de l'élève concerné et que "19 signalements ont été effectués par le directeur de l'école." Ce parent ajoute que "quatre plaintes ont été déposées et de multiples courriers envoyés à l'Inspection Académique avec seulement un retour lundi pour des mesurettes."
- ThalieGrand sage
Dans une école primaire pas très loin de Plan de Cuques mais dans un petit village provençal très tranquille un élève perturbateur met à mal la jeune stagiaire. Cet élève était connu. Le directeur a changé de niveau de classe cette année exceptionnellement pour ne pas l'avoir dans sa classe. La classe a été refilée à la stagiaire qui...vient d'être alertée car évidemment elle ne s'en sort pas avec lui. Je suis désespérée par cette administration.
- EdithWGrand sage
Le fils d’une connaissance est passé par là mais après un moment de flottement, il a trouvé une place qui lui convient. À 9 ans il a été « exfiltré » de l’école (hyper rurale, équipe totalement désemparée, ce qu’on comprend) où il était, sans solution de substitution. Après plusieurs mois, il a été testé : HPI (qi de 150), hyperactif +++ et on lui a trouvé une place en ITEP où ça se passe impeccable. Sa mère a su/pu trouver les bons interlocuteurs, la campagne profonde est parfois mieux dotée proportionnellement à sa population que les zones urbaines mais ça a été chaud, y compris pour elle, le gamin était dangereux. Je n’étais pas tranquille les rares fois où il a été au même endroit que ma fille.
- Ramanujan974Érudit
Quand je serai ministre de l'EN, je ferai une circulaire qui indique qu'à l'école primaire, la scolarité des enfants perturbateurs sera assurée par l'IEN de secteur.
- SisypheHabitué du forum
Vivement que tu sois ministre !
- olive27400Niveau 8
Thalie a écrit:Dans une école primaire pas très loin de Plan de Cuques mais dans un petit village provençal très tranquille un élève perturbateur met à mal la jeune stagiaire. Cet élève était connu. Le directeur a changé de niveau de classe cette année exceptionnellement pour ne pas l'avoir dans sa classe. La classe a été refilée à la stagiaire qui...vient d'être alertée car évidemment elle ne s'en sort pas avec lui. Je suis désespérée par cette administration.
En l'occurrence là l'administration n'est pas seule en cause. le directeur a eu un comportement très limite. On pourrait le comparer à un délit d'initié.
Lui change de classe aveu de son incapacité mais laisse une stagiaire qui joue son emploi et sa carrière se mettre en difficulté. Belle mentalité!
- maikreeeesseGrand sage
Attention tout de même, le directeur a pu changer de classe pour que le stagiaire occupe un poste qui ne soit ni en CP ni CM2. C'est ce qu'on nous demande et on est ravis de laisser une classe qu'on a éventuellement depuis des années au dernier moment pour la laisser à un stagiaire.
- SolovieïNiveau 10
Le directeur, l'enseignant, l'IEN, le DASEN, etc. mais au bout d'un moment, quand aborderons-nous la question de la responsabilité des parents ? En dernier recours, ce sont eux qui devraient assumer la charge de leur enfant problématique. Ces situations me choquent.
- lene75Prophète
Solovieï a écrit:Le directeur, l'enseignant, l'IEN, le DASEN, etc. mais au bout d'un moment, quand aborderons-nous la question de la responsabilité des parents ? En dernier recours, ce sont eux qui devraient assumer la charge de leur enfant problématique. Ces situations me choquent.
Un élève si jeune qui pose autant problème, on peut quand même se demander s'il n'y a pas pathologie. Or le système de santé est dans un tel état que les parents, même dans des situations critiques, sont souvent laissés seuls face à la violence de leurs enfants. Je veux dire, c'est facile d'incriminer les parents, mais que ferions-nous dans leur situation ? La plupart des parents ne sont jamais confrontés à une telle situation. C'est facile de dire "à leur place je ferais ceci ou cela" quand on n'est justement pas à leur place et qu'on ignore totalement à quoi ils sont confrontés et ce qu'ils font déjà.
- VerduretteModérateur
Tant qu'on continuera d'accepter des enfants avec des problèmes comportementaux dont les familles ne font rien, je ne vois pas pourquoi cela changerait.
Dans ce cas précis, je ne sais pas ce qu'il a ni ce que fait la famille, donc restons prudents. On parle d'AESH dans l'article donc le cas a été géré par la MDPH, pour autant est-il suivi de façon efficace ? Rien ne permet de le savoir. Ce qui est sûr c'est que des gamins infernaux pour pathologie ou carence éducative dont les parents refusaient toute prise en charge, toute intervention, mais exigeaient la scolarisation, j'en ai connu un paquet. Et d'autres gamins officiellement "suivis" mais pour qui l'évolution est bien peu visible, il y en a aussi beaucoup, malheureusement.
Comme cela a été dit sur le fil de notre malheureuse collègue de Saint-Jean de Luz, dans le milieu scolaire comme dans le milieu ordinaire, la psychiatrie et la pédopsychiatrie sont dans un état pire encore que celui de l'hôpital et de la médecine générale. Et ce n'est pas près de s'arranger.
Dans ce cas précis, je ne sais pas ce qu'il a ni ce que fait la famille, donc restons prudents. On parle d'AESH dans l'article donc le cas a été géré par la MDPH, pour autant est-il suivi de façon efficace ? Rien ne permet de le savoir. Ce qui est sûr c'est que des gamins infernaux pour pathologie ou carence éducative dont les parents refusaient toute prise en charge, toute intervention, mais exigeaient la scolarisation, j'en ai connu un paquet. Et d'autres gamins officiellement "suivis" mais pour qui l'évolution est bien peu visible, il y en a aussi beaucoup, malheureusement.
Comme cela a été dit sur le fil de notre malheureuse collègue de Saint-Jean de Luz, dans le milieu scolaire comme dans le milieu ordinaire, la psychiatrie et la pédopsychiatrie sont dans un état pire encore que celui de l'hôpital et de la médecine générale. Et ce n'est pas près de s'arranger.
- Ajonc35Sage
En début d'année, j'écoutais une émission ( malheusement je ne sais plus plus laquelle) sur la violence aux Etats- unis. La personne invitée expliquait que la psychiatrie aux Etats- Unis était moribonde et la pedo-psychiatrie encore plus. Pas de prévention, pas de détection.Verdurette a écrit:Tant qu'on continuera d'accepter des enfants avec des problèmes comportementaux dont les familles ne font rien, je ne vois pas pourquoi cela changerait.
Dans ce cas précis, je ne sais pas ce qu'il a ni ce que fait la famille, donc restons prudents. On parle d'AESH dans l'article donc le cas a été géré par la MDPH, pour autant est-il suivi de façon efficace ? Rien ne permet de le savoir. Ce qui est sûr c'est que des gamins infernaux pour pathologie ou carence éducative dont les parents refusaient toute prise en charge, toute intervention, mais exigeaient la scolarisation, j'en ai connu un paquet. Et d'autres gamins officiellement "suivis" mais pour qui l'évolution est bien peu visible, il y en a aussi beaucoup, malheureusement.
Comme cela a été dit sur le fil de notre malheureuse collègue de Saint-Jean de Luz, dans le milieu scolaire comme dans le milieu ordinaire, la psychiatrie et la pédopsychiatrie sont dans un état pire encore que celui de l'hôpital et de la médecine générale. Et ce n'est pas près de s'arranger.
On y arrive.
Les jeunes médecins ne choisissent plus la psychiatrie ni la pédiatrie qui sont les deux activités les moins rémunératrices en libéral ( les meilleurs au concours choisissent l'esthetique)
Les médecins en milieu scolaire, comme l'ensemble de la fonction publique, sont aussi sous- payés et on peut comprendre qu'ils ne postulent pas à l''EN. C'est vrai aussi pour les infirmières.
Je sors du post, mais je me demande si on ne propose pas, volontairement, des salaires bas, pour que la fonction publique soit vendue au privé. ( Les mairies ne trouvent plus de personnel, les impôts non plus, etc.)
- dandelionVénérable
Aux Etats-Unis, il y eu une vague de fermeture de départements de pédiatrie dans les hôpitaux, au motif qu’ils sont peu rentables, alors que les soins aux personnes âgées le sont bien davantage. Il devient difficile et de faire soigner ses enfants et d’accoucher près de chez soi dans plusieurs pays occidentaux si je ne m’abuse.
Je constate d’ailleurs en cherchant un pédiatre, puis un médecin généraliste pour ma fille, que les rendez-vous que j’avais cru disponibles ne le sont pas pour le motif d’une visite médicale ‘normale’ mais pour d’autres activités, plus rémunératrices sans doute, notamment, chez les généralistes, des activités de médecine esthétique. J’ai passé beaucoup de temps à chercher puis j’ai renoncé faute de temps.
La psychologie de ville quant à elle est chère et souvent peu remboursée (et encore faut-il y avoir accès, ce qui n’est pas forcément le cas à Plan-de-Cuques).
On peut culpabiliser l’enfant et la famille, bien sûr, mais à un moment il faut tout de même admettre que la société ne proposant aucune solution, il y a forcément des familles qui se trouvent sans solution. Si on arrête de travailler pour s’occuper de l’enfant, on ne pourra plus payer les soins par exemple.
Je constate d’ailleurs en cherchant un pédiatre, puis un médecin généraliste pour ma fille, que les rendez-vous que j’avais cru disponibles ne le sont pas pour le motif d’une visite médicale ‘normale’ mais pour d’autres activités, plus rémunératrices sans doute, notamment, chez les généralistes, des activités de médecine esthétique. J’ai passé beaucoup de temps à chercher puis j’ai renoncé faute de temps.
La psychologie de ville quant à elle est chère et souvent peu remboursée (et encore faut-il y avoir accès, ce qui n’est pas forcément le cas à Plan-de-Cuques).
On peut culpabiliser l’enfant et la famille, bien sûr, mais à un moment il faut tout de même admettre que la société ne proposant aucune solution, il y a forcément des familles qui se trouvent sans solution. Si on arrête de travailler pour s’occuper de l’enfant, on ne pourra plus payer les soins par exemple.
- Manu7Expert spécialisé
Quand l'élève est reconnu par la MDPH alors les parents ont vraiment effectués de nombreuses démarches très complexes et coûteuses en temps et en argent. Mais ensuite, il faut des moyens. La MDPH préconise des AESH qui sont payés une misère et pourtant on ne voit rien arriver. Dans mon collège sur quatre AESH demandés par la MDPH, nous avons un seul temps plein et miracle, on vient d'accueillir une 2ème AESH à mi-temps. Et quand un parent s'étonne que l'AESH qui était dédié à son enfant est partagé entre plusieurs enfants et bien on doit avouer que les moyens sont insuffisants ou bien parfois on applique la langue de bois en disant que l'enfant s'améliore et qu'il peut très bien s'en sortir sans AESH les deux tiers du temps et c'est presque positif... Bref, on explique à un uni-jambiste que finalement la jambe repousse !
Pour moi le handicap n'est pas du tout pris en charge correctement en France. Avant on le cachait et maintenant, la situation me semble parfois pire car on demande de ne plus le cacher mais on reproche aux parents de le montrer, et on les accable sous des tonnes de dossiers administratifs qu'il faut renouveler régulièrement. Et bien entendu on prend aussi en otage les enseignants à l'aide de la formule magique "différenciation" qui en réalité signifie "ubiquité". On a remplacé le cours unique que tous les élèves suivent au même rythme par le professeur qui se démultiplie... et finalement comme on sait très bien que le don ubiquité n'existe pas et bien au lieu de se démultiplier le professeur divise son temps et les élèves apprennent à perdre le leur en ayant l'illusion de travailler.
Pour moi le handicap n'est pas du tout pris en charge correctement en France. Avant on le cachait et maintenant, la situation me semble parfois pire car on demande de ne plus le cacher mais on reproche aux parents de le montrer, et on les accable sous des tonnes de dossiers administratifs qu'il faut renouveler régulièrement. Et bien entendu on prend aussi en otage les enseignants à l'aide de la formule magique "différenciation" qui en réalité signifie "ubiquité". On a remplacé le cours unique que tous les élèves suivent au même rythme par le professeur qui se démultiplie... et finalement comme on sait très bien que le don ubiquité n'existe pas et bien au lieu de se démultiplier le professeur divise son temps et les élèves apprennent à perdre le leur en ayant l'illusion de travailler.
- stanleymilgramNiveau 9
C'est tout à fait cela.
- Lisak40Expert spécialisé
C'est tout à fait ça @dandelion, @Manu7. Tout cela est désolant et scandaleux.
- FejuNiveau 3
lene75 a écrit:Solovieï a écrit:Le directeur, l'enseignant, l'IEN, le DASEN, etc. mais au bout d'un moment, quand aborderons-nous la question de la responsabilité des parents ? En dernier recours, ce sont eux qui devraient assumer la charge de leur enfant problématique. Ces situations me choquent.
Un élève si jeune qui pose autant problème, on peut quand même se demander s'il n'y a pas pathologie. Or le système de santé est dans un tel état que les parents, même dans des situations critiques, sont souvent laissés seuls face à la violence de leurs enfants. Je veux dire, c'est facile d'incriminer les parents, mais que ferions-nous dans leur situation ? La plupart des parents ne sont jamais confrontés à une telle situation. C'est facile de dire "à leur place je ferais ceci ou cela" quand on n'est justement pas à leur place et qu'on ignore totalement à quoi ils sont confrontés et ce qu'ils font déjà.
Dans certains cas particuliers, avec des pathologies, les parents peuvent être effectivement dépassés. Mais je doute que ce soit l'explication la plus courante.
L'ouverture d'une enquête sur la situation familiale devrait être systématique lorsqu'il y a des enfants violents: un élève de primaire qui brutalise/harcèle/insulte les autres enfants et/ou enseignants, ce n'est pas une situation naturelle, et les parents ont un rôle dans tout cela. Et peut-être que cette enquête ferait ouvrir les yeux aux parents qui délèguent tous leurs problèmes à l'éducation nationale.
Et même pour les élèves qui ont des troubles, combien de fois entend-t-on, lorsqu'on appelle les parents, "mais il n'y peut rien, c'est son trouble", qui explique les vols/violences/insultes ... ?
- lene75Prophète
Feju a écrit:lene75 a écrit:Solovieï a écrit:Le directeur, l'enseignant, l'IEN, le DASEN, etc. mais au bout d'un moment, quand aborderons-nous la question de la responsabilité des parents ? En dernier recours, ce sont eux qui devraient assumer la charge de leur enfant problématique. Ces situations me choquent.
Un élève si jeune qui pose autant problème, on peut quand même se demander s'il n'y a pas pathologie. Or le système de santé est dans un tel état que les parents, même dans des situations critiques, sont souvent laissés seuls face à la violence de leurs enfants. Je veux dire, c'est facile d'incriminer les parents, mais que ferions-nous dans leur situation ? La plupart des parents ne sont jamais confrontés à une telle situation. C'est facile de dire "à leur place je ferais ceci ou cela" quand on n'est justement pas à leur place et qu'on ignore totalement à quoi ils sont confrontés et ce qu'ils font déjà.
Dans certains cas particuliers, avec des pathologies, les parents peuvent être effectivement dépassés. Mais je doute que ce soit l'explication la plus courante.
L'ouverture d'une enquête sur la situation familiale devrait être systématique lorsqu'il y a des enfants violents: un élève de primaire qui brutalise/harcèle/insulte les autres enfants et/ou enseignants, ce n'est pas une situation naturelle, et les parents ont un rôle dans tout cela. Et peut-être que cette enquête ferait ouvrir les yeux aux parents qui délèguent tous leurs problèmes à l'éducation nationale.
Et même pour les élèves qui ont des troubles, combien de fois entend-t-on, lorsqu'on appelle les parents, "mais il n'y peut rien, c'est son trouble", qui explique les vols/violences/insultes ... ?
Cf. les messages ci-dessus.
AESH = dossier MDPH incluant, entre autres, un certificat médical de 8 pages détaillant les conditions de vie de l'enfant, y compris son entourage familial, donc, et complété par tous les bilans de spécialistes jugés utiles + Gevasco rempli par l'école, qui a tout le loisir de décrire le comportement de l'enfant et de demander des aides (qui ne seront pas fournies, mais les parents n’y sont pour rien). Ledit dossier est transmis à la CDAPH, qui comprend des médecins et représentants de l'EN et donne lieu à des ESS organisées par l'enseignant référent qui y invite, entre autres, le psychologue scolaire, le médecin scolaire (qui ne vient presque jamais), et les maîtres du Rased s'il y a lieu (mais il n'y en a plus).
Même si les parents n'ont pas les moyens, matériels et financiers, et parfois intellectuels, de mettre en place un suivi libéral, dès lors qu'il y a dossier MDPH, on ne peut pas dire qu'il n'y ait pas de suivi... sur le papier. Est-ce la faute des parents si ce suivi n'est pas effectif alors qu'ils ont fait toutes les démarches longues et coûteuses pour l'obtenir ?
Accuser les parents systématiquement par défaut quand on ne sait rien, c'est un peu facile. C'est du même acabit que de toujours accuser par défaut l'enseignant qui fait ce qu'il peut avec les moyens qu'il (n’) a (pas).
Et en effet, comme c'est dit plus haut, pour les parents, c'est la quadrature du cercle : réduire son activité professionnelle, c'est ne plus avoir les moyens de financer les soins (sans parler des conséquences sur le niveau de vie de toute la famille, déjà fragilisée par le handicap, surtout quand il y a violence, et, puisque c'est un sujet à la mode, l'assurance de finir ses vieux jours avec une retraite misérable), ne pas la réduire, c'est ne plus avoir le temps de s'occuper des 1001 démarches chronophages à faire pour obtenir la moindre miette d'aide ni de s'occuper de son enfant, qui demande beaucoup plus de présence qu'un autre et est nerveusement et moralement épuisant.
- JennyMédiateur
Je pense aussi que dans ce cas, la lourdeur des démarches entreprises ne colle pas avec des parents qui nient le problème ou qui ne s'occupent pas de leur enfant. La vraie question est l'aide qu'on peut fournir à ces familles. La famille doit vivre un enfer aussi...
- maikreeeesseGrand sage
Pas forcément. Je rencontre souvent le cas où c'est l'école qui pour aider la famille rédige la demande (et l'envoie à ses frais). J'en fais au moins une par année, ma collègue ULIS propose aussi de les accompagner à la maison du Territoire pour les aider..Manu7 a écrit:Quand l'élève est reconnu par la MDPH alors les parents ont vraiment effectués de nombreuses démarches très complexes et coûteuses en temps et en argent. Mais ensuite, il faut des moyens. La MDPH préconise des AESH qui sont payés une misère et pourtant on ne voit rien arriver. Dans mon collège sur quatre AESH demandés par la MDPH, nous avons un seul temps plein et miracle, on vient d'accueillir une 2ème AESH à mi-temps. Et quand un parent s'étonne que l'AESH qui était dédié à son enfant est partagé entre plusieurs enfants et bien on doit avouer que les moyens sont insuffisants ou bien parfois on applique la langue de bois en disant que l'enfant s'améliore et qu'il peut très bien s'en sortir sans AESH les deux tiers du temps et c'est presque positif... Bref, on explique à un uni-jambiste que finalement la jambe repousse !
Pour moi le handicap n'est pas du tout pris en charge correctement en France. Avant on le cachait et maintenant, la situation me semble parfois pire car on demande de ne plus le cacher mais on reproche aux parents de le montrer, et on les accable sous des tonnes de dossiers administratifs qu'il faut renouveler régulièrement. Et bien entendu on prend aussi en otage les enseignants à l'aide de la formule magique "différenciation" qui en réalité signifie "ubiquité". On a remplacé le cours unique que tous les élèves suivent au même rythme par le professeur qui se démultiplie... et finalement comme on sait très bien que le don ubiquité n'existe pas et bien au lieu de se démultiplier le professeur divise son temps et les élèves apprennent à perdre le leur en ayant l'illusion de travailler.
Cela ne signifie pas forcément que la famille ne fait rien mais c'est souvent signe que la famille est dépassée. Elle ne prendra les RDV préconisés, aura du mal à faire le suivi, s’emmêle dans les sigles, les partenaires...Je suis en plein dans les ESS. Je suis obligée de faire des fiches très simplifiées avec logos et schémas, qui tiennent en peu de lignes sur ce qui a été pris comme décision lors de la réunion, ce que devrait faire la famille, je traduis en quelque sorte. Et encore je parle ici de familles de bonne volonté, cas le plus fréquent, pas celles qui mentent éhontément en prétendant des suivis qui n'existent pas.
- Ajonc35Sage
Clémentine Emeyé expliquait dans une émission qu'il fallait chaque année refaire le dossier, passe une visite devant " je ne sais plus quoi", pour voir si la situation de son fils, autiste lourd, s'améliorant, alors que dans sa situation aucune amélioration n'était possible. Par contre aide pour la prise en charge , personne. Et elle était connue. Que dire des autres, sans moyens, sans réseau, sans ...Manu7 a écrit:
Pour moi le handicap n'est pas du tout pris en charge correctement en France. Avant on le cachait et maintenant, la situation me semble parfois pire car on demande de ne plus le cacher mais on reproche aux parents de le montrer, et on les accable sous des tonnes de dossiers administratifs qu'il faut renouveler régulièrement.
Son fils vient de décéder, reconnu polyhandicapé. Tout est dit.
Il faut souvent que des personnes connues mais aussi des anonymes mettent en place des structures pour s'occuper de leurs proches. J'ai ainsi découvert récemment les " maison de Vincent ". C'est la sœur de Vincent, autiste, qui a contribué à la naissance de cette structure. Le frère et la sœur, très touchants tous les deux.
Et combien d'autres.
- lene75Prophète
Maikresse, je ne comprends pas comment l'école peut remplir le dossier MDPH sans impliquer les parents. Qui remplit le certificat médical ? qui est obligatoire pour toute demande (et ne peut être rempli que par un médecin), de même que la signature des responsables légaux.
Que les parents aient besoin d'aide est très différent du fait de ne pas s'impliquer. Quasiment tout le monde se fait aider pour remplir son dossier MDPH, même à bac+5. C'est tellement compliqué qu'il existe des groupes d'aide sur Facebook spécialement dédiés à ça. Donc encore plus pour des familles qui auront du mal à saisir les subtilités, mais avoir besoin d'aide ne signifie pas être démissionnaire. Quelqu'un qui se libère en pleine journée en semaine pour aller au pôle autonomie, ce n'est pas quelqu'un qui ne s'occupe pas de son gamin.
Prendre un simple RV, c'est pareil, c'est le parcours du combattant. J'ai appelé 40 orthophonistes pour avoir une place. 40 ! Et l'orthophoniste déménage en fin d'année scolaire, donc c'est reparti pour un tour. Nous avons essayé pendant 3 mois d'obtenir un RV chez notre ophtalmo spécialisée dans les enfants. En vain. Bien que notre fille soit suivie par elle, impossible d'avoir un RV. Il nous a fallu rappeler l'ophtalmo que mon mari voyait quand il était lui-même enfant qu'il n'avait pas vu depuis 20 ans pour réussir à décrocher un RV. Et tout est comme ça, tout. Mon mari passe des demi-journées entières au téléphone pour avoir des RV. Moi les horaires de mes cours ne me le permettent pas, parce qu'il faut souvent appeler le lundi à 9h. Comment font les gens qui n'ont pas des horaires flexibles ? [Édit : et bien sûr, quand on décroche un RV, on n'a le choix ni de la date ni de l'horaire. Multiplié par tous les RV et rééducations, professionnellement parlant, c'est très compliqué. Je n'ai craqué qu'une fois en 15 ans au boulot, et c'était pour ça : un edt qui ne me permettait pas d'aller à la rééducation pour laquelle je m'étais battue pendant des mois, parce que même avec un temps partiel pour soins, l'employeur n'a aucune obligation légale d'adapter les horaires pour permettre au parent d’assurer les soins.]
Édit : c'est Églantine Éméyé. Je conseille vivement son reportage sur son fils et son livre Le voleur de brosses à dents.
Que les parents aient besoin d'aide est très différent du fait de ne pas s'impliquer. Quasiment tout le monde se fait aider pour remplir son dossier MDPH, même à bac+5. C'est tellement compliqué qu'il existe des groupes d'aide sur Facebook spécialement dédiés à ça. Donc encore plus pour des familles qui auront du mal à saisir les subtilités, mais avoir besoin d'aide ne signifie pas être démissionnaire. Quelqu'un qui se libère en pleine journée en semaine pour aller au pôle autonomie, ce n'est pas quelqu'un qui ne s'occupe pas de son gamin.
Prendre un simple RV, c'est pareil, c'est le parcours du combattant. J'ai appelé 40 orthophonistes pour avoir une place. 40 ! Et l'orthophoniste déménage en fin d'année scolaire, donc c'est reparti pour un tour. Nous avons essayé pendant 3 mois d'obtenir un RV chez notre ophtalmo spécialisée dans les enfants. En vain. Bien que notre fille soit suivie par elle, impossible d'avoir un RV. Il nous a fallu rappeler l'ophtalmo que mon mari voyait quand il était lui-même enfant qu'il n'avait pas vu depuis 20 ans pour réussir à décrocher un RV. Et tout est comme ça, tout. Mon mari passe des demi-journées entières au téléphone pour avoir des RV. Moi les horaires de mes cours ne me le permettent pas, parce qu'il faut souvent appeler le lundi à 9h. Comment font les gens qui n'ont pas des horaires flexibles ? [Édit : et bien sûr, quand on décroche un RV, on n'a le choix ni de la date ni de l'horaire. Multiplié par tous les RV et rééducations, professionnellement parlant, c'est très compliqué. Je n'ai craqué qu'une fois en 15 ans au boulot, et c'était pour ça : un edt qui ne me permettait pas d'aller à la rééducation pour laquelle je m'étais battue pendant des mois, parce que même avec un temps partiel pour soins, l'employeur n'a aucune obligation légale d'adapter les horaires pour permettre au parent d’assurer les soins.]
Édit : c'est Églantine Éméyé. Je conseille vivement son reportage sur son fils et son livre Le voleur de brosses à dents.
- VerduretteModérateur
Le problème de fond, effectivement, c'est que trop de soins proposés sur le papier n'ont pas réellement lieu, bien qu'indispensables, faute de praticiens au sens large du terme. Du point de vue de l'école on devrait pouvoir refuser l'élève si le suivi n'est pas concrétisé, mais je reconnais que pour les parents c'est la double peine. En même temps, il faut comprendre que l'enseignant a aussi la charge des autres élèves. Bref, tant que la situation du médical ne s'améliore pas, rien ne changera.
- lene75Prophète
Certains enfants auraient même besoin d'un encadrement différent, de travailler à un autre rythme, d'une manière différente, avec plus d'adultes. Pour ce qui est de la violence, notamment, même une bonne prise en charge - souvent inexistante - ne peut pas faire de miracles, et bourrer les enfants de médicaments aux nombreux effets secondaires n'est pas forcément la solution non plus. Mais il encadrement approprié, ça coûte des sous, alors on peut toujours rêver. Et en attendant tout le monde en souffre.
- dandelionVénérable
En Suisse, l’orthophoniste venait chercher les enfants dans la classe, ainsi que l’ergothérapeute (je ne suis plus sûre du nom exact de la profession?). Je me souviens aussi être allée faire une réunion avec l’équipe pédagogique et un pédiatre.
Je pense que tous les parents savent combien il est difficile de trouver un rendez-vous pour ses enfants même quand ils n’ont pas de problème particulier. En plus en ce moment il y a des pénuries de médicaments, y compris de médicaments pour réguler l’hyperactivité si j’ai bien suivi (j’ai vu ça passer pour les Etats-Unis mais comme ils ont aussi des manques d’antibios pour les enfants, je me dis qu’on doit avoir le même problème). Et bien évidemment donner des calmants aux enfants pose de gros problèmes concernant leur développement.
Je pense que tous les parents savent combien il est difficile de trouver un rendez-vous pour ses enfants même quand ils n’ont pas de problème particulier. En plus en ce moment il y a des pénuries de médicaments, y compris de médicaments pour réguler l’hyperactivité si j’ai bien suivi (j’ai vu ça passer pour les Etats-Unis mais comme ils ont aussi des manques d’antibios pour les enfants, je me dis qu’on doit avoir le même problème). Et bien évidemment donner des calmants aux enfants pose de gros problèmes concernant leur développement.
- Manu7Expert spécialisé
N'oublions pas non plus que l'on parle des familles volontaires qui ont admis le handicap de leur enfant et ce n'est pas rien. C'est un cheminement pénible et quand on rencontre de multiples obstacles alors la tentation est grande de renoncer et de nier le handicap.
Et pourtant, malgré le handicap on devrait pouvoir accueillir la plupart des élèves dans de bonnes conditions le plus naturellement du monde. Mais bon, si on commence à dire qu'un TDAH n'a pas été bien éduqué alors on va droit dans le mur. C'est comme dire à un aveugle qu'il n'ouvre pas bien les yeux ou à un sourd qu'il n'écoute pas bien. Et mon dernier exemple est très parlant, à une période on prenait souvent des malentendants pour des malades mentaux. D'ailleurs je jouais au foot avec un sourd dans mon équipe au niveau sénior dans les années 80, et nous avertissions toujours l'arbitre et les adversaires. En général cela se passait très bien mais parfois avec certains arbitres cela pouvait partir en vrille. C'était ubuesque, ils lui reprochaient de ne pas respecter les coups de sifflets... et il avait souvent des cartons jaunes pour avoir poursuivi une action.
Et pourtant, malgré le handicap on devrait pouvoir accueillir la plupart des élèves dans de bonnes conditions le plus naturellement du monde. Mais bon, si on commence à dire qu'un TDAH n'a pas été bien éduqué alors on va droit dans le mur. C'est comme dire à un aveugle qu'il n'ouvre pas bien les yeux ou à un sourd qu'il n'écoute pas bien. Et mon dernier exemple est très parlant, à une période on prenait souvent des malentendants pour des malades mentaux. D'ailleurs je jouais au foot avec un sourd dans mon équipe au niveau sénior dans les années 80, et nous avertissions toujours l'arbitre et les adversaires. En général cela se passait très bien mais parfois avec certains arbitres cela pouvait partir en vrille. C'était ubuesque, ils lui reprochaient de ne pas respecter les coups de sifflets... et il avait souvent des cartons jaunes pour avoir poursuivi une action.
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