Re: Je suis venu te dire que je m'en vais...

Merci. Pour l’instant je ne me sens pas capable de prendre contact avec mon inspecteur. Sentiment de culpabilité, peur du jugement.
Je ne me sens pas légitime de ce mal être car des collègues vivent des situations bien plus difficiles (violence, insultes…)
Pour le contexte, j’ai une classe de maternelle plutôt sympa, pas d’élèves difficiles ou violents. Ce qui me pèse le plus et qui m’a fait craqué littéralement pdt les vacances de la Toussaint puis les vacs de noël, c’est que je n’arrive plus à couper, je me mets une pression monstre, travailler le soir, les we, mon jour de décharge et le sentiment d’un travail imparfait. J’en suis arrivée à stresser d’ouvrir ma boîte mail, stresser de préparer ma classe, stresser de remplir un dossier pour une équipe éducative et j’en passe… en classe j’ai l’impression d’être en mode automatique même si ça se passe bien. Je ne prends plus de plaisir. J’ai environ 12 ans d’ancienneté. Je suis arrêtée depuis le début de semaine et je culpabilise énormément car mes élèves n’ont rien demandé, la peur du jugement des collègues et parents. Je sais que c’est pour mon bien car dès qu’on me parle ecole je fonds en larmes mais je n’arrive pas a m’enlever ce sentiment de culpabilité.
Ça fait longtemps que je pense à une reconversion mais là j’ai vraiment envie d’avancer dans ce projet.

elise35 a écrit:. Ce qui me pèse le plus et qui m’a fait craqué littéralement pdt les vacances de la Toussaint puis les vacs de noël, c’est que je n’arrive plus à couper, je me mets une pression monstre, travailler le soir, les we, mon jour de décharge et le sentiment d’un travail imparfait. J’en suis arrivée à stresser d’ouvrir ma boîte mail, stresser de préparer ma classe, stresser de remplir un dossier pour une équipe éducative et j’en passe… en classe j’ai l’impression d’être en mode automatique même si ça se passe bien. Je ne prends plus de plaisir (...) .Ça fait longtemps que je pense à une reconversion mais là j’ai vraiment envie d’avancer dans ce projet.

Je me reconnais tout à fait dans tes propos. Depuis 2004, je n'ai jamais eu l'impression de cesser de travailler, si ce n'est un peu pendant les vacances d'été (et encore, il m'avait pris de vouloir préparer l'agrég interne dans les années 2010, cela a failli me coûter la vie sur la route à la rentrée 2016, tellement j'étais à la fois épuisé par le travail pendant l'été pour l'agrég d'histoire et par le stress consécutif à une rentrée catastrophique comme PP avec une TL abominable : le soir ma voiture a fini sa course dans une souche d'arbre, et je suis à jamais incapable de dire si j'ai perdu connaissance avant ou après le choc : je m'en suis tiré avec deux vertèbres cassées et une voiture HS, mais j'aurai aussi bien pu tuer quelqu'un...).
Puis l'usure n'a cessé de s'amplifier, jusqu'à me rendre incapable de gérer convenablement mon travail : mon administration (bienveillante, je le répète à l'envi) a reconnu et ma souffrance et ma volonté de m'accrocher jusqu'au bout, puis m'a plus ou moins "guidé" vers la reconversion que j'envisageais depuis plusieurs années.
J'ai parlé (alors que j'étais déjà en arrêt maladie, incapable de reprendre à la rentrée) en septembre à mon ex-inspecteur qui m'avait visité (très positivement en 2020) et à ma nouvelle inspectrice (que je ne connais que par téléphone et par mail mais l'ancien inspecteur, et peut-être mon CDE, lui ont expliqué la situation), et tous deux ont bien compris que je n'en pouvais plus en tant qu'enseignant. Je pense qu'il n'y a pas lieu d'avoir honte à expliquer ce mal-être (du moins lorsque ça devient "structurel" et qu'on n'entrevoit plus de solution à part la reconversion ; pour moi il m'a fallu 4 ans en gros pour l'admettre).

C’est ça. L’impression de travailler tt le temps et de ne jamais décrocher. J’inscris mes enfants au centre aéré pdt les vacances pour être prête pour la rentrée. Qd je rentre de l’école je n’arrive plus à être dispo pour eux car je pense à tt ce qu’il me reste à faire. Même en vacances l’été j’emmène mon pc pour finir de préparer certaines choses et tjrs avec le même sentiment d’épuisement et de non satisfaction. Mais je culpabilise qd même de mon arrêt car je me dis que j’ai pas de problème physique. Il m’est arrivé de penser sur la route en allant à l’école et si j’avais un accident, j’aurai une bonne raison d’être absente. Je sais qu’il faut que je me raisonnes comme dit mon mari qui me soutient tu as besoin de cet arrêt pour te recentrer sur la famille mais c’est vraiment difficile car cette conscience professionnelle est tellement ancrée.

elise35 a écrit: Même en vacances l’été j’emmène mon pc pour finir de préparer certaines choses et tjrs avec le même sentiment d’épuisement et de non satisfaction.

Là, ce qui est terrible, c'est le regard de son entourage "non-prof" qui ne comprend pas pourquoi on passe tant de temps à des cours qui sont "toujours les mêmes" et que "de toute façon on a largement le niveau". Non, les cours changent souvent et on n'a pas forcément le niveau pour obéir aux lubies pédagogiques à base d'informatique ou autres expérimentations qui prennent un temps fou à assimiler si on n'est pas du milieu (surtout si on n'y adhère pas, ce qui est mon cas...).

Exactement notre métier est tellement peu reconnu. Nous passons pour des fainéants et on finit par se dire qu’on en fait jamais assez jusqu a l’épuisement.

Je me reconnais dans ce perfectionnisme. Je tape tous les cours, correction comprise, à la virgule, et je recommence chaque année. Je me dis qu'au moins ça je le maîtrise. Pour le reste c'est souffrance que ma gentillesse soit perçue comme faiblesse dans l'EN et me cause préjudice. Je rêve d'un métier où il n'y aurait pas ce rapport de force constant pour essayer de mener à bien un cours. Mais je n'ai connu que des remplacements et la REP ou REP+ et c'est dur...

elise35 a écrit:dès qu’on me parle école je fonds en larmes mais je n’arrive pas a m’enlever ce sentiment de culpabilité.

Si cela peut te rassurer j'ai vécu en gros la même chose entre août et septembre cette année... Smile

Merci ça fait du bien de savoir que nous sommes plusieurs à vivre la même chose. Qd je vois des collègues qui font le strict minimum et qui ne culpabilise pas du tt . Je les envie presque mais je sais au fond de moi que je n’arriverai pas à faire la même chose. Je pense sincèrement qu’il me faut un travail où une fois la journée terminée tu peux décrocher même s’il y a plus de temps de présence sur place.

C'est bien ce que je cherche, quitte à y laisser des plumes au niveau du salaire et de la retraite (y arriverai-je d'ailleurs, c'est toujours la question que je me pose : épuisé à 43 balais, qu'en sera-t-il 25 ans plus tard ?) Comme prof, c'est tout bonnement inimaginable...

elise35 a écrit:C’est ça. L’impression de travailler tt le temps et de ne jamais décrocher. J’inscris mes enfants au centre aéré pdt les vacances pour être prête pour la rentrée. Qd je rentre de l’école je n’arrive plus à être dispo pour eux car je pense à tt ce qu’il me reste à faire. Même en vacances l’été j’emmène mon pc pour finir de préparer certaines choses et tjrs avec le même sentiment d’épuisement et de non satisfaction. Mais je culpabilise qd même de mon arrêt car je me dis que j’ai pas de problème physique. Il m’est arrivé de penser sur la route en allant à l’école et si j’avais un accident, j’aurai une bonne raison d’être absente. Je sais qu’il faut que je me raisonnes comme dit mon mari qui me soutient tu as besoin de cet arrêt pour te recentrer sur la famille mais c’est vraiment difficile car cette conscience professionnelle est tellement ancrée.

Là ce n'est pas de la conscience professionnelle, c'est une forme d'addiction au travail : il faut se faire aider pour décrocher. La conscience personnelle n'a rien à voir avec le fait de s'épuiser au travail. Personnellement, je considère avoir une conscience professionnelle, et pourtant je n'emmène pas mon ordi en vacances. Et les vacances sont faites pour m'occuper de mes gosses, certainement pas pour bosser ! Je bosse quand je ne les ai pas : soit parce qu'ils sont à l'école, soit parce qu'ils sont pris en charge par mes parents (en journée quand je suis chez mes parents pendant les vacances).

elise35 a écrit:Merci ça fait du bien de savoir que nous sommes plusieurs à vivre la même chose. Qd je vois des collègues qui font le strict minimum et qui ne culpabilise pas du tt . Je les envie presque mais je sais au fond de moi que je n’arriverai pas à faire la même chose. Je pense sincèrement qu’il me faut un travail où une fois la journée terminée tu peux décrocher même s’il y a plus de temps de présence sur place.

Tu te trompes complètement en critiquant tes collègues. Ils ont bien raison de se ménager et de ne pas culpabiliser. Il est dommage que tu t'en prennes à eux car ils sont juste notmaux. Il faut parvenir toi à prendre de la distance avec ton travail et pour commencer jeter cette culpabilité excessive aux orties et justement t'entraîner à prendre une saine distance avec lui.

Clecle78 a écrit:

elise35 a écrit:Merci ça fait du bien de savoir que nous sommes plusieurs à vivre la même chose. Qd je vois des collègues qui font le strict minimum et qui ne culpabilise pas du tt . Je les envie presque mais je sais au fond de moi que je n’arriverai pas à faire la même chose. Je pense sincèrement qu’il me faut un travail où une fois la journée terminée tu peux décrocher même s’il y a plus de temps de présence sur place.

Tu te trompes complètement en critiquant tes collègues. Ils ont bien raison de se ménager et de ne pas culpabiliser. Il est dommage que tu t'en prennes à eux car ils sont juste notmaux. Il faut parvenir toi à prendre de la distance avec ton travail et pour commencer jeter cette culpabilité excessive aux orties et justement t'entraîner à prendre une saine distance avec lui.

Oui, et il y a peut-être des nuances entre "le strict minimum" et travailler jusqu'à s'en rendre malade. Je me sers pas mal des manuels: est-ce que cela veut dire que je fais "le strict minimum" ? J'ai des collègues qui montent leurs séances de A à Z mais ça leur fait plaisir, ils aiment ça donc ont-il du mérite ? Je suis venu te dire que je m'en vais... - Page 11 437980826

Je suis venu te dire que je m'en vais... - Page 11 437980826

Franchement j'ai tellement aimé préparer les cours que je n'ai jamais considéré ça comme du travail au sens torture du terme. Idem pour les projets, sorties et voyages que je me suis infligés avec délice à moi même. D'ailleurs pendant des années je n'ai pas vraiment eu l'impression de travailler. L'enseignement était plutôt un état de vie pour moi, complètement imbriqué dans mon quotidien. L'âge et les réformes aidant j'ai complétement modifié ma vision. Aujourd'hui je me ménage et je prends mes distances. Et sans culpabilité.

elise35 a écrit:Merci ça fait du bien de savoir que nous sommes plusieurs à vivre la même chose. Qd je vois des collègues qui font le strict minimum et qui ne culpabilise pas du tt . Je les envie presque mais je sais au fond de moi que je n’arriverai pas à faire la même chose. Je pense sincèrement qu’il me faut un travail où une fois la journée terminée tu peux décrocher même s’il y a plus de temps de présence sur place.

Je n'ai pas osé réagir tout de suite car je sens que tu es en pleine souffrance, mais ton regard sur "les collègues qui font le strict minimum" est subjectif. On ne sait pas ce que chacun fait après la classe et comment ils vivent leur métier.
En tout cas, je ne bossais pas autant que toi c'est clair. J'ai toujours donné priorité à ma famille.... ce qui ne m'empêche pas d'être en burn out aujourd'hui.

A la lecture de tes posts, je pense que tu devrais commencer par te reposer, ne plus ouvrir ta boite mail, et te trouver des activités complètement déconnectées de ta vie pro : faire un gâteau pour tes enfants, faire des musées, faire du bénévolats, se balader, du sport, bouquiner, regarder des films etc....bref glander..... et éventuellement faire toutes les démarches pour ne pas reprendre tout de suite (reconnaissance d'accident de service, CLM etc...) car tu sembles avoir besoin de prendre de la distance avec ton boulot (et il n'y a aucun jugement de ma part, juste de la sollicitude) Mais cela prend du temps.

Peut-être que de te projeter quand tu seras à la retraite et que tu auras 70 ou 80 ans pourrait t'aider : qu'est-ce que tu te diras sur ta carrière pro ? sur ta famille ? sur tes loisirs ? qu'est ce qui était important au fond ?

Pour te donner des idées : en ce moment je regarde pas mal de films, je suis une formation de secouriste à la croix-rouge, je vois mes enfants, je cuisine beaucoup et je vais aux musées avec des copines. Même si j'ai ce stress de "que vais-je devenir au fond de ma tête", j'arrive un peu à décrocher.

Bon courage, et surtout repose toi.

Si je puis me permettre, je ne pense pas du tout qu'Elise "s'en prenne" aux collègues qui arrivent à préserver leur vie privée ; elle les envie seulement, comme moi, sans être capable, comme moi, de changer son rapport à son métier d'enseignant(e).
J'ai essayé pendant un épisode de mi-temps thérapeutique, et les mêmes travers sont revenus dès que j'ai repris à temps plein, et même à temps partiel d'ailleurs : tout bien faire, tout bien cadrer, tout bien corriger.... On ne se refait pas (enfin je n'y crois guère).
Mes excuses par avance à la modération si mon intervention n'a pas lieu d'être.
A bientôt
Boris

C'est bien pour cela, Boris, que personnellement j'ai écrit qu'Elise35 a probablement besoin d'aide pour sortir de la spirale infernale, parce que le "yaka" n'est pas suffisant. Le collègue qui s'épuise au travail sait très bien, en général, qu'il devrait en faire moins, c'est juste qu'il n'y arrive pas.

Clecle78 a écrit:

elise35 a écrit:Merci ça fait du bien de savoir que nous sommes plusieurs à vivre la même chose. Qd je vois des collègues qui font le strict minimum et qui ne culpabilise pas du tt . Je les envie presque mais je sais au fond de moi que je n’arriverai pas à faire la même chose. Je pense sincèrement qu’il me faut un travail où une fois la journée terminée tu peux décrocher même s’il y a plus de temps de présence sur place.

Tu te trompes complètement en critiquant tes collègues. Ils ont bien raison de se ménager et de ne pas culpabiliser. Il est dommage que tu t'en prennes à eux car ils sont juste notmaux. Il faut parvenir toi à prendre de la distance avec ton travail et pour commencer jeter cette culpabilité excessive aux orties et justement t'entraîner à prendre une saine distance avec lui.

Je ne m’en prends pas à eux. J’admire même le fait qu’ils prennent autant de distance. Après je ne mets pas tt le monde dans le même panier. Il y a ceux qui font le travail comme il faut et savent décrocher et garder leurs distances et ceux qui font vraiment le strict minimum même si les enfants en pâtissent car comme partout il y a des profiteurs mais attention ça n’est qu’une tte petite minorité dans notre travail et heureusement qu’il y a des collègues qui gèrent très bien, qui savent faire la part des choses sinon on serait tous en burn out. Je ne te souhaite pas de vivre la même chose car déjà on culpabilise bcp d’être dans cet état alors merci de respecter car chacun vit les choses comme il peut et nous sommes tous différents

Elaïna a écrit:C'est bien pour cela, Boris, que personnellement j'ai écrit qu'Elise35 a probablement besoin d'aide pour sortir de la spirale infernale, parce que le "yaka" n'est pas suffisant. Le collègue qui s'épuise au travail sait très bien, en général, qu'il devrait en faire moins, c'est juste qu'il n'y arrive pas.

Effectivement je n’y arrive pas et c’est bien pour ça que je vais commencer à voir quelqu’un pour m’aider.

boris vassiliev a écrit:Si je puis me permettre, je ne pense pas du tout qu'Elise "s'en prenne" aux collègues qui arrivent à préserver leur vie privée ; elle les envie seulement, comme moi, sans être capable, comme moi, de changer son rapport à son métier d'enseignant(e).
J'ai essayé pendant un épisode de mi-temps thérapeutique, et les mêmes travers sont revenus dès que j'ai repris à temps plein, et même à temps partiel d'ailleurs : tout bien faire, tout bien cadrer, tout bien corriger.... On ne se refait pas (enfin je n'y crois guère).
Mes excuses par avance à la modération si mon intervention n'a pas lieu d'être.
A bientôt
Boris

Merci Boris.

elise35 a écrit:

Elaïna a écrit:C'est bien pour cela, Boris, que personnellement j'ai écrit qu'Elise35 a probablement besoin d'aide pour sortir de la spirale infernale, parce que le "yaka" n'est pas suffisant. Le collègue qui s'épuise au travail sait très bien, en général, qu'il devrait en faire moins, c'est juste qu'il n'y arrive pas.

Effectivement je n’y arrive pas et c’est bien pour ça que je vais commencer à voir quelqu’un pour m’aider.

Je te souhaite d'y arriver. Aucun travail ne mérite qu'on s'y épuise. Courage !

elise35 a écrit:

Clecle78 a écrit:

elise35 a écrit:Merci ça fait du bien de savoir que nous sommes plusieurs à vivre la même chose. Qd je vois des collègues qui font le strict minimum et qui ne culpabilise pas du tt . Je les envie presque mais je sais au fond de moi que je n’arriverai pas à faire la même chose. Je pense sincèrement qu’il me faut un travail où une fois la journée terminée tu peux décrocher même s’il y a plus de temps de présence sur place.

Tu te trompes complètement en critiquant tes collègues. Ils ont bien raison de se ménager et de ne pas culpabiliser. Il est dommage que tu t'en prennes à eux car ils sont juste notmaux. Il faut parvenir toi à prendre de la distance avec ton travail et pour commencer jeter cette culpabilité excessive aux orties et justement t'entraîner à prendre une saine distance avec lui.

Je ne m’en prends pas à eux. J’admire même le fait qu’ils prennent autant de distance. Après je ne mets pas tt le monde dans le même panier. Il y a ceux qui font le travail comme il faut et savent décrocher et garder leurs distances et ceux qui font vraiment le strict minimum même si les enfants en pâtissent car comme partout il y a des profiteurs mais attention ça n’est qu’une tte petite minorité dans notre travail et heureusement qu’il y a des collègues qui gèrent très bien, qui savent faire la part des choses sinon on serait tous en burn out. Je ne te souhaite pas de vivre la même chose car déjà on culpabilise bcp d’être dans cet état alors merci de respecter car chacun vit les choses comme il peut et nous sommes tous différents

Qu'est-ce que tu en sais, si je n'ai pas vécu la même chose ( il se trouve que si justement, il y a bien des années) et en quoi je ne te respecte pas ? J'estime juste que tu te trompes de cible en visant les collègues que tu juges jenfoutistes (et qu'est-ce qu'on en sait en réalité la plupart du temps ?) et d'ailleurs tu reconnais toi même que c'est une minorité. La bonne cible c'est l'institution qui nous pousse à faire toujours plus tout en nous dénigrant et à cause de laquelle nous interiorisons toutes ces injonction contradictoires.

Clecle78 a écrit:

elise35 a écrit:

Clecle78 a écrit:

elise35 a écrit:Merci ça fait du bien de savoir que nous sommes plusieurs à vivre la même chose. Qd je vois des collègues qui font le strict minimum et qui ne culpabilise pas du tt . Je les envie presque mais je sais au fond de moi que je n’arriverai pas à faire la même chose. Je pense sincèrement qu’il me faut un travail où une fois la journée terminée tu peux décrocher même s’il y a plus de temps de présence sur place.

Tu te trompes complètement en critiquant tes collègues. Ils ont bien raison de se ménager et de ne pas culpabiliser. Il est dommage que tu t'en prennes à eux car ils sont juste notmaux. Il faut parvenir toi à prendre de la distance avec ton travail et pour commencer jeter cette culpabilité excessive aux orties et justement t'entraîner à prendre une saine distance avec lui.

Je ne m’en prends pas à eux. J’admire même le fait qu’ils prennent autant de distance. Après je ne mets pas tt le monde dans le même panier. Il y a ceux qui font le travail comme il faut et savent décrocher et garder leurs distances et ceux qui font vraiment le strict minimum même si les enfants en pâtissent car comme partout il y a des profiteurs mais attention ça n’est qu’une tte petite minorité dans notre travail et heureusement qu’il y a des collègues qui gèrent très bien, qui savent faire la part des choses sinon on serait tous en burn out. Je ne te souhaite pas de vivre la même chose car déjà on culpabilise bcp d’être dans cet état alors merci de respecter car chacun vit les choses comme il peut et nous sommes tous différents

Qu'est-ce que tu en sais, si je n'ai pas vécu la même chose ( il se trouve que si justement, il y a bien des années) et en quoi je ne te respecte pas ? J'estime juste que tu te trompes de cible en visant les collègues que tu juges jenfoutistes (et qu'est-ce qu'on en sait en réalité la plupart du temps ?) et d'ailleurs tu reconnais toi même que c'est une minorité. La bonne cible c'est l'institution qui nous pousse à faire toujours plus tout en nous dénigrant et à cause de laquelle nous interiorisons toutes ces injonction contradictoires.

Je ne continuerai pas cette discussion qui ne mènera à rien. Je me suis sûrement mal exprimée. Je suis sur ce site pour trouver des réponses sur les possibilités d’une reconversion et non être jugée dans cette période difficile.
Bonne continuation à toi

Personne ne te juge. Fin de la discussion

On pourrait peut-être se recentrer sur le sujet de nos reconversions sans évoquer quelques collègues que ce soit, puisque c'est notre problème, pas le leur, pour différentes raisons à nouveau évoquées cet après-midi ?
Je me sentirais mal si on verrouillais ce topic qui m'aide énormément, et sans doute Elise également, ente autres.
Bonne soirée à tous !

boris vassiliev a écrit:Ben oui, c'est du Gainsbarre. Tout à fait adapté à la circonstance.
J'avais annoncé je crois à une ou deux reprises mon "come back" sur le forum (façon Elvis Presley déjà en perdition à la fin des sixties ; et oui, je suis un has been assumé...).
Après quatre fins d'années inachevées (sauf en 2020 grâce au COVID qui m'a permis de m'échapper par la petite porte et sans trop de déshonneur) et autant d'épisodes dépressifs, l'année 2021-2022 a été celle de trop. Le "burn out" s'est produit fin février et j'ai vécu une terrible dépression.
Certes, mon administration et mes collègues m'avaient préparé une année 2022-2023 sur mesure (classes, EDT...) mais au moment de reprendre mes préparations de cours en août je me suis littéralement effondré. J'ai passé des journées entières sur mon plumard, incapable de réviser quoique ce soit, comme si j'étais paralysé, pétrifié de devoir retourner au bahut;
Avec mon père qui me voyait dépérir d'année en année, on avait parlé plusieurs fois de reconversion professionnelle, et bien voilà, j'y suis :
- marre des journées de travail qui recommencent en rentrant chez soi après une journée de cours ;
- marre des weekends et des vacances qui n'en sont pas, à corriger des copies toujours plus incompréhensibles faute de maîtrise du français ;
- marre de cette connerie de nouveau bac sur contrôle continu grâce auquel, comme par hasard, les élèves ont de super moyennes dans toutes les matières ou presque alors qu'ils ne sont pas fichus de maîtriser le français voire la numération (un million ou un milliard, quelle différence, après tout...).
- marre de jouer au COP/ Psy-EN alors que ce n'est pas notre métier : quelle honte et quelle foutage de gueule vis-à-vis des parents mal informés qui comptent sur les enseignants pour orienter leur enfant !
- marre des classes poubelle de STMG où le seul objectif est d'éviter tout "débordement" pendant 55 minutes;
- marre des innovations pédagogiques qu'on nous chie tous les quelques mois : après le tout questionnaire que j'ai subi à l'IUFM au début des années 2000, le recours au récit voire au cours magistral (j'ose prononcer le mot alors tabou à l'époque...) est revenu, suivi du "plan de travail" et autres joyeusetés du travail (ou plutôt du pompage) en groupe, et autres formulations loufoques dont j'ai déjà oublié le nom tellement elles me débectent.

En bref, je n'en peux plus, de ces conneries. Point.
Pourtant, jusqu'à cette année, nombre d'élèves m'ont remercié pour mes cours "traditionnels", certains allant même jusqu'à se découvrir une vocation pour l'histoire. J'ai bien du chagrin quand je lis leurs mails de remerciements, j'en ai parfois les larmes aux yeux, mais là c'est fini.

Pour la première fois depuis 2004, je n'ai donc pas fait de rentrée et je fais renouveler mon arrêt de travail chaque mois. J'emploie mes journées, outre le sport (24 kg perdus depuis mars...), à la recherche d'un emploi en détachement dans la fonction publique d'Etat ou territoriale, mais ce n'est pas de la soie, car en tant qu'enseignants nous sommes de catégorie A, ce qui signifie généralement des postes à responsabilité pour lesquels je n'ai fatalement pas les compétences requises.
Mes deux axes de travail sont les suivants : trouver un poste de catégorie B ou C et demander une mise en disponibilité, et/ou utiliser mon CPF (compte personnel de formation) auquel je n'ai jamais touché donc j'ai si j'ai bien compris 150h de formations payées (j'en aurais besoin dans le numérique, le fonctionnement des collectivités territoriales et l'anglais, principalement).

Bonne soirée à tous et bon courage pour cette nouvelle semaine.

Bonsoir, c'est pour recentrer la discussion ? Je suis venu te dire que je m'en vais... - Page 11 3795679266