- EloahExpert spécialisé
Bonsoir,
Désolée si ma question est stupide mais y a-t-il une différence entre disserter en philosophie et disserter en philosophie dans le cadre de l'HLP ? Je sais que la durée de l'épreuve n'est pas la même et que les exigences de ce fait non plus mais comment un élève qui a de 15 à 17 en philo HLP peut-il ne pas dépasser 8.5 / 9 en philosophie ?
Désolée si ma question est stupide mais y a-t-il une différence entre disserter en philosophie et disserter en philosophie dans le cadre de l'HLP ? Je sais que la durée de l'épreuve n'est pas la même et que les exigences de ce fait non plus mais comment un élève qui a de 15 à 17 en philo HLP peut-il ne pas dépasser 8.5 / 9 en philosophie ?
- RuthvenGuide spirituel
Cela s'appelle faire vivre (ou survivre) la spécialité ...
- AnankéNiveau 9
Moi aussi j'étais étonnée de me rendre compte que bcp d'élèves qui font HLP sont aussi ceux qui, dans mes classes de tronc commun, ont le plus de mal à développer leurs propos dans leurs explications de texte et dissertations. Je me suis interrogée et j'en suis arrivée à cette conclusion : ils s'entrainent pendant un an sur un format court qui demande de synthétiser son propos plutôt que de le développer, alors que ce qu'on demande en terminale c'est précisément de développer l'argumentaire. De plus, le format des exercices prête à confusion : la question d'interprétation suppose qu'il faille interpréter càd voir dans le texte ce que l'on y voit personnellement, ce qui laisse une marge de liberté dans l'appréciation du texte et par conséquent dans le barème de correction tandis qu'en terminale on ne veut pas qu'ils interprètent mais qu'ils expliquent ! C'est tout autre chose : dire que l'auteur dit telle ou telle chose alors que ce n'est pas le cas conduit à un contresens, pénalisable. Ce ne semble pas être le cas en HLP. Mes élèves de 1e HLP sont paumés de chez paumés niveau attendus et méthode et, pour cause, officiellement, il n'y en a même pas ! cf. les IPR et BO...
Personnellement, je pense que la spécialité Humanités est très intéressante sur le fond mais que pédagogiquement parlant, elle est totalement absurde : ne donner aucune indication formelle pour un essai, au moins de manière indicative, c'est mener à l'échec les élèves et notamment les plus fragiles car ceux qui n'ont pas de méthode et qui s'en sortent sont ceux qui, inconsciemment, mobilisent de toute façon une forme de méthode venue d'autres disciplines pour mettre en forme leur pensée de manière claire et dialectique. Je donne donc une méthode à mes 1e HLP qui ressemble à celle de la dissert (tant pis, liberté pédagogique) mais ils ont du mal à la suivre et ils se retrouvent avec des 10/20 alors qu'avec la collègue de lettres ils font des exposés et ont tous, pour la plupart, 17/20...
Elle est d'autant plus absurde que les élèves ont de grosses lacunes avec la maîtrise de la langue et du raisonnement élémentaire (confondre "cependant" et "de plus" c'est vraiment un problème pour structurer sa pensée) et que la difficulté des questions, leur subtilité rend l'exercice infaisable pour la plupart des élèves. Comme on nous demande de surnoter et d'accepter à peu près tout ce qui est plus ou moins en lien avec le libellé de la question les notes s'envolent en spé alors qu'en philo on est encore assez rigoureux dans nos exigences : ils doivent quand même analyser le sujet, proposer des thèses et les étayer etc, rien de tout cela en HLP.
Bref, c'est possible d'avoir 15 en HLP et 9 en philo tronc commun puisque la spé HLP est une renonciation officielle à toute forme d'exigence. En discutant avec les collègues d'autres disciplines, il semblerait que ce soit le lot de pas mal de spé.
Edit : en même temps, en faisant des élèves des spécialistes d'une matière qu'il découvriront l'année d'après, il y a avait de quoi s'attendre à des conséquences pas très heureuses ...
Personnellement, je pense que la spécialité Humanités est très intéressante sur le fond mais que pédagogiquement parlant, elle est totalement absurde : ne donner aucune indication formelle pour un essai, au moins de manière indicative, c'est mener à l'échec les élèves et notamment les plus fragiles car ceux qui n'ont pas de méthode et qui s'en sortent sont ceux qui, inconsciemment, mobilisent de toute façon une forme de méthode venue d'autres disciplines pour mettre en forme leur pensée de manière claire et dialectique. Je donne donc une méthode à mes 1e HLP qui ressemble à celle de la dissert (tant pis, liberté pédagogique) mais ils ont du mal à la suivre et ils se retrouvent avec des 10/20 alors qu'avec la collègue de lettres ils font des exposés et ont tous, pour la plupart, 17/20...
Elle est d'autant plus absurde que les élèves ont de grosses lacunes avec la maîtrise de la langue et du raisonnement élémentaire (confondre "cependant" et "de plus" c'est vraiment un problème pour structurer sa pensée) et que la difficulté des questions, leur subtilité rend l'exercice infaisable pour la plupart des élèves. Comme on nous demande de surnoter et d'accepter à peu près tout ce qui est plus ou moins en lien avec le libellé de la question les notes s'envolent en spé alors qu'en philo on est encore assez rigoureux dans nos exigences : ils doivent quand même analyser le sujet, proposer des thèses et les étayer etc, rien de tout cela en HLP.
Bref, c'est possible d'avoir 15 en HLP et 9 en philo tronc commun puisque la spé HLP est une renonciation officielle à toute forme d'exigence. En discutant avec les collègues d'autres disciplines, il semblerait que ce soit le lot de pas mal de spé.
Edit : en même temps, en faisant des élèves des spécialistes d'une matière qu'il découvriront l'année d'après, il y a avait de quoi s'attendre à des conséquences pas très heureuses ...
- EloahExpert spécialisé
Ananké, merci d'avoir pris le temps de développer ta réponse, j'y vois en effet plus clair même si en l'occurrence il s'agit d'un élève qui maîtrise la langue ( 15 et 19 au bac français), qui est capable d'organiser ses idées et d'argumenter, qui a un minimum de culture et assez de curiosité pour lire les livres aussi bien de littérature que de philosophie évoqués (donc pas imposés) par ses professeurs. Je pense qu'en effet il y a à creuser du côté de la méthode, de l'approche du sujet.
Je pense aussi que malheureusement on n'enseigne pas une matière aussi complexe que la philosophie en si peu de temps !! Là, au devoir rendu aujourd'hui la moyenne de classe est de 8.6 (alors que la moyenne générale de la classe est de 13.8), il y a manifestement un souci et peu de temps pour la collègue et pour les élèves pour vraiment progresser.
Je pense aussi que malheureusement on n'enseigne pas une matière aussi complexe que la philosophie en si peu de temps !! Là, au devoir rendu aujourd'hui la moyenne de classe est de 8.6 (alors que la moyenne générale de la classe est de 13.8), il y a manifestement un souci et peu de temps pour la collègue et pour les élèves pour vraiment progresser.
- CochonouNiveau 9
Ananké a écrit: Personnellement, je pense que la spécialité Humanités est très intéressante sur le fond mais que pédagogiquement parlant, elle est totalement absurde.
Je trouve que cette remarque résume bien la réforme du bac, et je trouve aussi qu'elle pourrait s'appliquer au français. Demander aux élèves de présenter une oeuvre qu'ils ont choisie en veillant à exposer les raisons de leur choix, le tout en trois ou quatre minutes montre en main ? Dans le fond, c'est intéressant... mais dans les faits, ça fonctionne mal et donne lieu à des prestations souvent très médiocres et parfois même mauvaises. Revenir à la dissertation sur oeuvre avec un programme de quatre oeuvres ? Dans le fond, c'est intéressant, mais c'est trop - et souvent même beaucoup trop - ambitieux pour de nombreux élèves...
Une petite correction : Demander aux élèves de faire un commentaire le jour de l'épreuve écrite alors qu'on leur fait faire vingt explications durant l'année ? Ca, ce n'est pas intéressant sur le fond... c'est simplement absurde.
J'imagine que chacun pourrait trouver des exemples de ce genre dans sa matière.
Malheureusement, ceux qui décident ce que nous devons faire et faire faire sont complètement déconnectés des réalités du terrain.
- EloahExpert spécialisé
Cochonou a écrit:Demander aux élèves de présenter une oeuvre qu'ils ont choisie en veillant à exposer les raisons de leur choix, le tout en trois ou quatre minutes montre en main ? Dans le fond, c'est intéressant... mais dans les faits, ça fonctionne mal et donne lieu à des prestations souvent très médiocres et parfois même mauvaises. Revenir à la dissertation sur oeuvre avec un programme de quatre oeuvres ? Dans le fond, c'est intéressant, mais c'est trop - et souvent même beaucoup trop - ambitieux pour de nombreux élèves...
Vu de l'extérieur (je ne suis pas prof de Lettres) je trouve que ça valorise (enfin !) les élèves qui lisent vraiment les oeuvres. Evidemment, ça met les autres en difficulté.
- lene75Prophète
Même réponse que Ruthven.
Pour ma part j'enseigne la même méthode en HLP qu'en tronc commun, j'ai suivi mes élèves de 1re en terminale, je leur ai expliqué le pourquoi du comment, même si mon IPR m'a dit que non ce n'est pas bien de considérer que la question d'interprétation est une explication de texte, mais sans réussir à me dire clairement ce qu'elle pourrait être d'autre. MAIS j'accepte toute méthode ou absence de méthode quand je note et valorise tout ce qui peut l'être ET en 1re, ils pouvaient refaire chaque contrôle après la correction pour améliorer leur note et cette année en terminale ils peuvent me rendre un type-bac chaque semaine et je ne compterai que la meilleure note (+ une note de DS). Donc oui, leurs notes sont artificiellement gonflées, comme dans toutes les spécialités, ce qui était, je crois, un des objectifs majeurs de la réforme. Moyennant quoi ils ont quand même bien progressé et je suis assez contente d'entendre les 4 que j'ai en tronc commun donner des conseils aux autres, mais c'étaient déjà de bons élèves à la base.
Pour ma part j'enseigne la même méthode en HLP qu'en tronc commun, j'ai suivi mes élèves de 1re en terminale, je leur ai expliqué le pourquoi du comment, même si mon IPR m'a dit que non ce n'est pas bien de considérer que la question d'interprétation est une explication de texte, mais sans réussir à me dire clairement ce qu'elle pourrait être d'autre. MAIS j'accepte toute méthode ou absence de méthode quand je note et valorise tout ce qui peut l'être ET en 1re, ils pouvaient refaire chaque contrôle après la correction pour améliorer leur note et cette année en terminale ils peuvent me rendre un type-bac chaque semaine et je ne compterai que la meilleure note (+ une note de DS). Donc oui, leurs notes sont artificiellement gonflées, comme dans toutes les spécialités, ce qui était, je crois, un des objectifs majeurs de la réforme. Moyennant quoi ils ont quand même bien progressé et je suis assez contente d'entendre les 4 que j'ai en tronc commun donner des conseils aux autres, mais c'étaient déjà de bons élèves à la base.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- SophiathenaNiveau 5
Les différences entre une même discipline entre la spécialité et le tronc commun se retrouvent dans les autres matières ( et même entre spécialité maths et option maths expertes) et pour le cas de la philosophie c est renforce par le fait qu'en philosophie tronc commun nous continuons à maintenir quelques exigences méthodologiques alors qu'en HLP on nous pousse à ne rien exiger.
- EloahExpert spécialisé
Sophiathena a écrit:en HLP on nous pousse à ne rien exiger.
Ce n'est pas l'impression que j'en ai : ce trimestre, seulement 2 travaux écrits dont un seul devoir complet en philo contre 2 travaux écrits complets + 2 oraux en philo HLP ! Il y a évidemment aussi une question de personne et de manière d'enseigner mais ma fille se sent plus "nourrie" en philo HLP qu'en philo pure. Je pense que l'effectif joue aussi.
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