- LentilleNiveau 1
Bonjour à tous,
En cette fin d’année, un élève de 5e m’a tiré dessus avec un pistolet à eau, en plein pendant mon cours.
J’aidais un élève à sa table quand j’ai reçu un jet d’eau dans mon mollet (nu, car j’étais en jupe). Je ne pense pas à mal au premier abord mais je ne vois pas de bouteille d’eau. Silence de mort. J’essaye de les rassurer en leur disant que ce n’était pas grave, mais qu’il fallait que le responsable se désigne. Je m’adresse à M. qui me sort « c’est pas moi qui ait de pistolet à eau ! » J’ai alors compris qu’on se moquait de moi et j’ai arrêté le cours, mais aucun élève ne s’est dénoncé, même si je savais d’où cela pouvait provenir.
Après enquête de la Direction, des élèves ont dénoncé le coupable, mais lui (plusieurs fois sanctionné pour d’autres faits) n’a jamais voulu avouer.
Dix jours plus tard, on reçoit par mail le relevé des sanctions. Un élève est sanctionné de deux jours d’exclusion temporaire pour avoir uriné sur un buisson du collège. Pour ce qu’il m’est arrivé, l’élève écopera… d’un avertissement.
Je me rends dans le bureau de la Direction pour avoir une explication à cette sanction.
On m’explique que c’est leur décision, que je n’ai pas à la contester. Je réponds que je mérite tout de même une explication. On me répond que j’ai été incapable de dire qui m’avait tiré dessus, et que comme l’élève n’a pas voulu avouer, dans le doute, on ne peut pas mettre de jours d’exclusion, même si certains ont vu le responsable. Dans le doute, ce sera donc un avertissement. Je leur fais part de l’incohérence de leurs propos : il aurait été plus logique de ne rien faire ! Ce à quoi on me répond que de toute façon, l’élève s’est mis en vacances en cette fin d’année, donc on n’allait pas l’exclure : cela ne servait à rien. Je souligne encore l’incohérence, que cela ne leur coûtait donc rien de prendre une sanction plus forte.
J’ai aussi pris la comparaison avec l’élève au buisson. On me répond qu’il méritait une plus forte sanction, que dans son cas c’était grave, et que moi ce n’était « que de l’eau », donc la sanction la plus basse s’imposait, et cela même si l’élève était connu pour son comportement. Par ailleurs, ils n’ont pas vu l’intérêt que je portais à cette affaire car je ne suis venue les voir « que » 3 fois, entre deux couloirs, alors que j’aurais dû demander un entretien officiel pour pouvoir discuter de l’impact que cela avait eu sur moi. Ils ont ajouté que j’étais ridicule à vouloir prendre cet incident comme une attaque.
Il était franchement difficile de garder mon calme devant un tel mépris. Je ne comprends pas pourquoi ils convoquent autant d’arguments sans aucun sens !
J’ai répondu que l’on fait passer le message qu’il suffit de persévérer dans son mensonge pour avoir la sanction la plus basse. Le chef m’a accusé de diffamation…
Je suis dans un état psychologique déplorable, car ce genre d’évènement est fréquent dans mon établissement. L’année dernière, un élève a diffusé un mot sur lequel il était écrit « Lentille, suceuse de bites ». L’élève a eu 2 heures de retenue. J’ai dû monter au créneau pour qu’ils daignent sanctionner.
Cette année, un élève a tenté de violer une camarade au sein du collège. L’affaire a été étouffée. Quelques collègues ont finalement poussé les chefs à sanctionner.
J’en ai à la pelle des histoires comme ça.
J’ai contacté mon syndicat, ils font remonter, mais comme d’hab, que va-t-il se passer ? Rien.
N’ayant pas eu de mutation encore cette année (4 demandes sur toutes les zones larges, 4 refus de révision d’affectation, 1 enfant en bas âge, 1h30 de route par jour, 10 ans dans des établissements difficiles, mutée dans 3 académies différentes… bref), cet évènement a produit un déclic chez moi.
J’en ai assez de me battre.
J’en ai assez de la violence, du mépris.
J’en ai assez de dépenser autant d’énergie au prix de ma santé, tout ça pour un salaire minable et une telle absence de reconnaissance.
J’ai pris la décision de démissionner.
Franchement, j’aime enseigner, mais pas dans ces conditions.
J’ai pris rendez-vous avec la conseillère RH du rectorat. Que me propose-t-on ? De me mettre en arrêt. Voilà l’aide de la fonction publique.
Eh bien, allons-y, je me mettrai en arrêt en attendant une porte de sortie et participerai donc, moi aussi, à la décrépitude du système.
Merci de m’avoir lue.
En cette fin d’année, un élève de 5e m’a tiré dessus avec un pistolet à eau, en plein pendant mon cours.
J’aidais un élève à sa table quand j’ai reçu un jet d’eau dans mon mollet (nu, car j’étais en jupe). Je ne pense pas à mal au premier abord mais je ne vois pas de bouteille d’eau. Silence de mort. J’essaye de les rassurer en leur disant que ce n’était pas grave, mais qu’il fallait que le responsable se désigne. Je m’adresse à M. qui me sort « c’est pas moi qui ait de pistolet à eau ! » J’ai alors compris qu’on se moquait de moi et j’ai arrêté le cours, mais aucun élève ne s’est dénoncé, même si je savais d’où cela pouvait provenir.
Après enquête de la Direction, des élèves ont dénoncé le coupable, mais lui (plusieurs fois sanctionné pour d’autres faits) n’a jamais voulu avouer.
Dix jours plus tard, on reçoit par mail le relevé des sanctions. Un élève est sanctionné de deux jours d’exclusion temporaire pour avoir uriné sur un buisson du collège. Pour ce qu’il m’est arrivé, l’élève écopera… d’un avertissement.
Je me rends dans le bureau de la Direction pour avoir une explication à cette sanction.
On m’explique que c’est leur décision, que je n’ai pas à la contester. Je réponds que je mérite tout de même une explication. On me répond que j’ai été incapable de dire qui m’avait tiré dessus, et que comme l’élève n’a pas voulu avouer, dans le doute, on ne peut pas mettre de jours d’exclusion, même si certains ont vu le responsable. Dans le doute, ce sera donc un avertissement. Je leur fais part de l’incohérence de leurs propos : il aurait été plus logique de ne rien faire ! Ce à quoi on me répond que de toute façon, l’élève s’est mis en vacances en cette fin d’année, donc on n’allait pas l’exclure : cela ne servait à rien. Je souligne encore l’incohérence, que cela ne leur coûtait donc rien de prendre une sanction plus forte.
J’ai aussi pris la comparaison avec l’élève au buisson. On me répond qu’il méritait une plus forte sanction, que dans son cas c’était grave, et que moi ce n’était « que de l’eau », donc la sanction la plus basse s’imposait, et cela même si l’élève était connu pour son comportement. Par ailleurs, ils n’ont pas vu l’intérêt que je portais à cette affaire car je ne suis venue les voir « que » 3 fois, entre deux couloirs, alors que j’aurais dû demander un entretien officiel pour pouvoir discuter de l’impact que cela avait eu sur moi. Ils ont ajouté que j’étais ridicule à vouloir prendre cet incident comme une attaque.
Il était franchement difficile de garder mon calme devant un tel mépris. Je ne comprends pas pourquoi ils convoquent autant d’arguments sans aucun sens !
J’ai répondu que l’on fait passer le message qu’il suffit de persévérer dans son mensonge pour avoir la sanction la plus basse. Le chef m’a accusé de diffamation…
Je suis dans un état psychologique déplorable, car ce genre d’évènement est fréquent dans mon établissement. L’année dernière, un élève a diffusé un mot sur lequel il était écrit « Lentille, suceuse de bites ». L’élève a eu 2 heures de retenue. J’ai dû monter au créneau pour qu’ils daignent sanctionner.
Cette année, un élève a tenté de violer une camarade au sein du collège. L’affaire a été étouffée. Quelques collègues ont finalement poussé les chefs à sanctionner.
J’en ai à la pelle des histoires comme ça.
J’ai contacté mon syndicat, ils font remonter, mais comme d’hab, que va-t-il se passer ? Rien.
N’ayant pas eu de mutation encore cette année (4 demandes sur toutes les zones larges, 4 refus de révision d’affectation, 1 enfant en bas âge, 1h30 de route par jour, 10 ans dans des établissements difficiles, mutée dans 3 académies différentes… bref), cet évènement a produit un déclic chez moi.
J’en ai assez de me battre.
J’en ai assez de la violence, du mépris.
J’en ai assez de dépenser autant d’énergie au prix de ma santé, tout ça pour un salaire minable et une telle absence de reconnaissance.
J’ai pris la décision de démissionner.
Franchement, j’aime enseigner, mais pas dans ces conditions.
J’ai pris rendez-vous avec la conseillère RH du rectorat. Que me propose-t-on ? De me mettre en arrêt. Voilà l’aide de la fonction publique.
Eh bien, allons-y, je me mettrai en arrêt en attendant une porte de sortie et participerai donc, moi aussi, à la décrépitude du système.
Merci de m’avoir lue.
- MoyenCrocoNiveau 10
Bon courage a toi, quelque soit ce qui arrivera par la suite.
Personne ne mérite, de subir ce genre ce comportement, et encore moins avec ce genre de suite...
Personne ne mérite, de subir ce genre ce comportement, et encore moins avec ce genre de suite...
- wilfried12Habitué du forum
Bon courage.
- EnnaNiveau 10
Oui, bon courage et surtout, dis-toi bien que tu n'es pas responsable mais que c'est le résultat d'années de laissez-faire. Désolant que des professeurs qui aiment transmettre
se voient contraints de quitter le navire qui coule à pic ...
se voient contraints de quitter le navire qui coule à pic ...
_________________
Enna
- menerveOracle
Bon courage.
On m'a proposé la même solution il y a longtemps.... J'ai changé de discipline et obtenu un poste dans un autre établissement.
Réfléchis tout de même bien avant de démissionner. Il faut tout de même bien préparer ton projet de reconversion.
On m'a proposé la même solution il y a longtemps.... J'ai changé de discipline et obtenu un poste dans un autre établissement.
Réfléchis tout de même bien avant de démissionner. Il faut tout de même bien préparer ton projet de reconversion.
- poutouNiveau 10
C'est terrible de lire ce message.
Encore une fois, la lâcheté de ceux qui ont un pouvoir décisionnel va amener une collègue à être en arrêt ou à démissionner. Quelle misère.
Encore une fois, la lâcheté de ceux qui ont un pouvoir décisionnel va amener une collègue à être en arrêt ou à démissionner. Quelle misère.
- zigmag17Guide spirituel
C'est lamentable mais bien à l'image de ce que l'on vit dans certains établissements.
Je compatis et te souhaite toute la force nécessaire pour rebondir face à ce système qui broie les bonnes volontés.
Je compatis et te souhaite toute la force nécessaire pour rebondir face à ce système qui broie les bonnes volontés.
- RedshirtNiveau 1
Le système saigne et nous avec.
Après tout, ne sommes-nous pas que des ensaignants.
Après tout, ne sommes-nous pas que des ensaignants.
- Clecle78Bon génie
Lentille, je suis désolée de lire ça. Courage à toi. Tu as bien raison de t'arrêter.
- RedshirtNiveau 1
Démission, pourquoi pas. Mais ne serait-ce pas plus opportun de préparer un projet de reconversion professionnelle, avec ou sans l'administration EN.
- Reine MargotDemi-dieu
Je suis désolée de lire ça, ça me replonge quelques années en arrière.
En tant qu'enseignant, on est confrontés à des élèves qui ont de moins en moins de respect de l'adulte et une administration qui ne nous soutient pas toujours.
Tu vas avoir les vacances d'été pour toi, et pour réfléchir à un projet.
Je partage totalement ce qui est écrit plus haut: ne vas pas te précipiter dans une situation encore plus difficile et sacrifier ton statut à cause du mépris des élèves et de l'administration, en démissionnant sur un coup de tête.
Serre les dents un moment, quitte à te mettre en arrêt long, et prépare un projet de reconversion solide.
Bon courage à toi.
En tant qu'enseignant, on est confrontés à des élèves qui ont de moins en moins de respect de l'adulte et une administration qui ne nous soutient pas toujours.
Tu vas avoir les vacances d'été pour toi, et pour réfléchir à un projet.
Je partage totalement ce qui est écrit plus haut: ne vas pas te précipiter dans une situation encore plus difficile et sacrifier ton statut à cause du mépris des élèves et de l'administration, en démissionnant sur un coup de tête.
Serre les dents un moment, quitte à te mettre en arrêt long, et prépare un projet de reconversion solide.
Bon courage à toi.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- ditaNeoprof expérimenté
Attends les vacances avant de faire quoi que ce soit.
- OudemiaBon génie
Oui, j'espère qu'un médecin compréhensif a pu (ou pourra) t'arrêter au vu de ton état : tu gagnes une semaine de vacances, et tu es payée...
Tu verras que faire en septembre ; si c'est trop difficile, la consultation d'un psychiatre, qui peut faire des arrêts longs, est une bonne solution, le temps de réfléchir.
Pas de décision hâtive, utilise le système à ton profit.
Tu verras que faire en septembre ; si c'est trop difficile, la consultation d'un psychiatre, qui peut faire des arrêts longs, est une bonne solution, le temps de réfléchir.
Pas de décision hâtive, utilise le système à ton profit.
- LentilleNiveau 1
Merci pour vos messages de soutien.
Oui je pense à un projet de reconversion, et donc à terme une démission du coup. En deux ans ce sera plié, je n'ai pas beaucoup d'ambition de salaire, donc je vais trouver facilement après ma reprise d'études.
Beaucoup de gens parlent du "statut". C'est quoi notre statut ? Être en prison pendant minimum 42 ans sans pouvoir s'échapper avec un filet de sécurité ? Être méprisé à longueur d'année par le gouvernement, la société ? C'est ça ce qu'on appelle le statut ?
Franchement je donne ma "sécurité" de l'emploi à qui la veut, car on ne me donne même pas le plaisir de me faire virer !
Oui je pense à un projet de reconversion, et donc à terme une démission du coup. En deux ans ce sera plié, je n'ai pas beaucoup d'ambition de salaire, donc je vais trouver facilement après ma reprise d'études.
Beaucoup de gens parlent du "statut". C'est quoi notre statut ? Être en prison pendant minimum 42 ans sans pouvoir s'échapper avec un filet de sécurité ? Être méprisé à longueur d'année par le gouvernement, la société ? C'est ça ce qu'on appelle le statut ?
Franchement je donne ma "sécurité" de l'emploi à qui la veut, car on ne me donne même pas le plaisir de me faire virer !
- Prof NazaireNiveau 3
OK, Bon, c'est quoi les conséquences d'un blâme ? Se faire punir vertement par une administration qui ne fait rien pour punir les élèves, ça mérite une médaille. Il faudrait voir les réactions des collègues (soutien ou non...). Mais bon, je suis peut-être déjà un vieux conReine Margot a écrit:
Oh, là tu serais bon pour un blâme pour violence envers élève (il me semble que les lignes à copier sont des punitions jugées humiliantes), et un procès de la part des parents pour avoir traumatisé Monchérimoncoeur. Les élèves, eux, peuvent faire ce qu'ils veulent, ile ne risquent pas grand-chose ("le conseil de dis est un échec", dixit un CPE quand j'étais prof).
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