- JennyMédiateur
zigmag17 a écrit:De toute ma carrière je n'ai jamais entendu personne autour de moi ( sauf entourage proche bien sûr) mentionner le faible montant de nos salaires. Ca viendra peut-être au gré de ces annonces qui fleurissent...
Des commerçants, ma spécialiste la semaine dernière... Il y a eu quelques articles dans la presse sur le sujet, ça doit aider.
La pénurie d'enseignants finit par interroger certains.
- CasparProphète
issoire a écrit:Il va y avoir des gens qui vont postuler, il y avait beaucoup de monde au job dating de l’académie de Versailles.
Mais combien d'entre eux tiendront une année entière ?
- EnaecoVénérable
Danska a écrit:Enaeco a écrit:A-t-on la certitude qu'il s'agit d'un temps plein de prof ?
L'annonce ne dit pas explicitement qu'il s'agit de 18h devant les élèves.
Elle est très ambiguë, cette annonce : le seul élément qui est facilement quantifiable dans le travail d'un enseignant, ce sont justement les heures de cours. Donc soit c'est 18h de cours (bonjour l'arnaque), soit c'est x heures de cours (6h, 9h... ?) et x temps de préparation, évaluations et autres, mais alors la mention "18h" est purement indicative (et très probablement une arnaque là aussi, parce que ce sont des tâches qui mises bout à bout prennent du temps, surtout quand on débute et qu'on n'a pas l'habitude).
Oui elle est très ambiguë. Mais certains semblent convaincus qu'il s'agit d'un temps plein. Un peu de prudence et de raison...
La paie correspond à celle d'un mi-temps et le volume horaire correspond à celui d'un mi-temps "classique".
Je pense qu'il fallait saisir une valeur en complétant l'annonce et on peut imaginer que le rédacteur du site n'avait comme info que "c'est pour un mi-temps" ou qu'il a voulu faire comprendre au lecteur que c'était bien un mi-temps (et pas un quart-temps comme pourrait le penser un non-prof).
HORA a écrit:Quand on clique sur "postuler", donc qu'on est inconscient, l'offre se fait plus précise : pour même pas 1000 balles en brut, il faut deux ans d'expérience, et savoir s'adapter, et savoir gérer le stress, et être rigoureux.
En clair, recherchons pigeons.
https://candidat.pole-emploi.fr/offres/recherche/detail/137LXHD
Certains préfèrent ça à un poste de caissier ou travailler chez McDo (même si quelqu'un a écrit quelques pages avant qu'il valait mieux bosser chez McDo.
- zigmag17Guide spirituel
Jenny a écrit:zigmag17 a écrit:De toute ma carrière je n'ai jamais entendu personne autour de moi ( sauf entourage proche bien sûr) mentionner le faible montant de nos salaires. Ca viendra peut-être au gré de ces annonces qui fleurissent...
Des commerçants, ma spécialiste la semaine dernière... Il y a eu quelques articles dans la presse sur le sujet, ça doit aider.
La pénurie d'enseignants finit par interroger certains.
Attendons. Si les gens commencent à observer dans leur famille les conséquences du système, ils changeront peut-être d'avis sur notre profession qui ne véhicule plus ni prestige ni respect.
Pour l'instant ceux qui ont fait bouger les lignes sont les gens venus dans l'enseignement après une courte carrière dans le privé, pensant y trouver d'abord temps libre et relaxation. Ceux que je connais y ont récolté stress et dégringolade du niveau de vie, ce qui les a fait déchanter et retourner à la case départ quand ils le pouvaient. Eux n'ont cessé de dire qu'ils racontaient autour d'eux comment ça se passe, en vrai, l'enseignement.
Pour le reste, quand j'entends les commerçants ( justement) chez qui mes élèves font des stages, je les entends se plaindre du niveau des élèves et de leur comportement, mais jamais ils ne font le rapprochement avec nos conditions de travail et surtout ils considèrent qu'ils travaillent dix fois plus que nous et que nous ne sommes pas à plaindre.
Ceux qui comprennent sont souvent ceux qui sont touchés directement par les dysfonctionnements du système ( enfants scolarisés) ou qui s'y sont aventurés à un moment donné.
Je ne ressens quasiment jamais de compréhension quand je dis quel métier j'exerce , sauf à la banque parce que pour acheter une maison il vaut mieux être prof que free-lance et encore les conditions deviennent drastiques.
- zigmag17Guide spirituel
Caspar a écrit:issoire a écrit:Il va y avoir des gens qui vont postuler, il y avait beaucoup de monde au job dating de l’académie de Versailles.
Mais combien d'entre eux tiendront une année entière ?
Je me suis fait la même réflexion. On verra dans six mois , nous en aurons certainement des échos dans les articles de presse.
- menerveOracle
+1zigmag17 a écrit:Caspar a écrit:issoire a écrit:Il va y avoir des gens qui vont postuler, il y avait beaucoup de monde au job dating de l’académie de Versailles.
Mais combien d'entre eux tiendront une année entière ?
Je me suis fait la même réflexion. On verra dans six mois , nous en aurons certainement des échos dans les articles de presse.
- Lisak40Expert spécialisé
zigmag17 a écrit:poutou a écrit:Très souvent, honnêtement, depuis quelques années j'entends plutôt :" Oula, pas facile votre métier " là où je percevais auparavant "quelle chance elle a, tant de vacances...". Le discours change, il me semble.
Pour rencontrer pas mal de gens de milieux professionnels différents et sans lien avec l'enseignement lors des visites sur les lieux de stages des élèves, je peux te dire que tout le monde n'a pas cet état d'esprit.
Laplupart de mes amis et connaissances ont Bac +5 (voire plus), avec des métiers de cadres sup ++ (privé et public) et respectent énormément l'école et les professeurs (il faut dire aussi que la plupart ont (eu) de la famille qui font le même métier). J'ai aussi qqs connaissances qui n'ont pas fait d'études et pourtant nous respectent, car ils voient tous les jours (transports en commun, parcs, magasins, etc.) ce que c'est que de se fader des enfants / ados en nombre quand ceux-ci sont super mal éduqués. Les connaissances et fréquentation de ma mère qui sont au courant que je suis prof et qui sont pourtant plutôt très tendance BFM / CNews/Plus belle la vie/ romans Harlequin/Angélique (on va dire que culturellement ça vole pas très haut quoi...) trouvent aussi que j'ai beaucoup de courage, notamment parce qu'eux aussi se demandent comment ils réagiraient face à 24 jeunes dont 18 qui ne peuvent s'empêcher de parler sans hurler et sans sortir du "n*que ta mère / sa mère la p*te entre autres 15 fois par phrase... Après, que ce soient mes amis et connaissances ou ceux de ma mère, je dois dire que personne n'a une idée véritable de ce en quoi consiste notre travail au quotidien...
- EnaecoVénérable
La reconnaissance, c'est bien souvent celle de supporter les gosses. Pas pour le travail que nous fournissons.
- Lisak40Expert spécialisé
@Enaeco Certes, mais déjà ils se rendent compte que travailler avec des enfants / ados n'est pas un tel bonheur, une telle vocation sacrificielle qu'on devrait presque payer pour avoir l'infiiiiime honneur de se fader les gamins mal élevés (ou à problèmes ou dys ou totalement ignares, ou même des gamins juste "normaux"). Ils se rendent compte que s'occuper d'enfants est bien un métier comme les autres et qu'aucun prof n'est un ange/robot/être irréel qui se nourrit d'amour et d'eau fraîche...
- JacqGuide spirituel
Clecle78 a écrit:Il vaut mieux bosser chez Mcdo
Job d'été chez Mac F... (c'est comme cela qu'on l'appelait entre salariés) très bien vu sur un CV : polyvalence, rapidité, capacité de supporter des managers bien méprisants et surtout nuggets à bouffer discrètement dès que ledit manager a le dos tourné (ils ont peut-être des caméras maintenant pour surveiller les gars comme moi qui se gavaient discrètement).
zigmag17 a écrit:Puisque l'élève travaille tout seul et construit lui-même son savoir, le prof n'est là que pour vérifier qu'il ne gribouille pas sur les murs. Pour faire de la garderie c'est vachement bien payé. Autant dire que dans l'esprit du public nous titulaires on est multi-milliardaires.
Cette annonce est ébouriffante mais reprend exactement les termes de l'enseignement tel qu'il est pensé en tout cas pour le LP ( ces formules on les entend depuis des lustres).
La mort du métier en direct.
Tu es médisant. Depuis la réforme Blanquer nos élèves sont devenus autonomes en trois ans avec vachement moins de cours c'est pour cela qu'au lieu d'avoir 4.5h de lettres histoire - ce qui demeure en seconde - ils n'ont plus que 3h en terminale. Eh oui, parce qu'ils sont devenus autonomes et peuvent quasiment préparer les cours seuls. C'est certain !
issoire a écrit:En ce moment j’entends quand même « t’es en vacance toi t’as de la chance ! De la part de quelqu’un qui va partir avec son CE en Septembre a RiO de Janeiro pour 900 euros les 10 jours tout compris ( je sais la jalousie est un vilain défaut).
Après on peut comprendre ceux qui ont cinq semaines. Par contre il y a des professions où on a plus que cinq semaines de "congés payés" (et pas de "vacances") et que l'on peut poser librement. A nous aussi de parfois être un peu diplômâtes et de compatir avec ceux qui ont moins de vacances. Après tout, on ne se plaint pas. Mais la plupart ne voudraient pas faire notre boulot, donc c'est aussi un choix, voir les remarques suivantes.
Dernièrement invité chez des voisins que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam (lotissement nouveau, on se découvre, y compris nos professions) j'ai indiqué qu'il fallait que j'aille bosser un peu. La question naïve (clairement naïve) a été "tu as des copies à corriger ?". J'ai expliqué que non mais qu'il fallait que je me mette un peu préparer des cours pour l'année prochaine.
Danska a écrit:scot69 a écrit:En général, j'ai droit à: "non mais je ne sais pas comment vous faites, moi j'en tuerais un".
Pareil, avec la variante "je ne sais pas comment vous faites pour tenir au milieu d'un tel bazar !" depuis le covid et les changements de protocole sanitaire tous les trois jours.
Mais j'ai une nette tendance à zapper les remarques désagréables ou à ne pas les entendre du tout, je sais qu'il y en a aussi. C'est même une excellente façon de faire le tri entre les gens à qui j'ai envie de parler ou pas, d'ailleurs : remarque cliché/stupide ? Bye bye, pas de temps à perdre.
Souvent eu droit à la première remarque, et provenant de gens simples (les gars qui bossent, les artisans, les éboueurs, tout ce que vous voulez et qui triment pour pas beaucoup... qui votent maintenant ? qui votent, devinez qui....). La seconde aussi, liée au COVID mais même sans COVID.
zigmag17 a écrit:De toute ma carrière je n'ai jamais entendu personne autour de moi ( sauf entourage proche bien sûr) mentionner le faible montant de nos salaires. Ca viendra peut-être au gré de ces annonces qui fleurissent...
Idem, Zigmag (deux citations en un message, il va me falloir payer des droits d'auteur bientôt)... Ca change. Le même voisin que je mentionnais plus haut m'a demandé si j'étais content d'être, en tant que fonctionnaire, augmenté de 3.5%. J'ai répondu que c'était mieux que rien mais que la CGT avait demandé 10%, que tout le monde était tombé sur la CGT en disant qu'elle abusait, mais que ce qui était demandé était là pour compenser la perte depuis des années. Il a acquiescé. Quand j'ai ajouté que c'était comme l'augmentation du taux du livret A, que pour le baisser ils étaient champions, par contre pour le remonter au taux de l'inflation ils étaient plus prudents et moins pressés, ça a matché direct et il a pigé. Nous avons parlé de la promesse des débutants à 2000 euros aussi et j'ai mentionné le message d'une (ou de la) déléguée du SNES qui avait immédiatement indiqué que cela correspondait à ses 12 ans d'ancienneté. Là aussi les gens "normaux" comprennent.
Le mépris envers notre profession vient moins des classes populaires que des mêmes CSP (je sais, ce n'est plus employé) que nous ou des CSP supérieures. Pour la reconnaissance une fois les études terminées, de même.
Les voisins avec qui je mangeais sont des gars et des .... qui ont fait des bac techno, des bac pro, des BEP.
Sinon, pour l'annonce, c'est à crever de rire :
"Son rôle principal : Rompre avec la posture magistrale, déconstruire la figure du professeur pour ne plus être au centre des activités de la classe. Il faut apprendre à créer des situations pédagogiques qui mettent les élèves en activité. Le cours idéal n'est pas celui où les élèves écoutent religieusement leur professeur mais celui où ils acquièrent le savoir ensemble et en quasi-autonomie."
"Français | Préparer les cours et établir la progression pédagogique | Suivre et conseiller les élèves dans l'organisation du travail personnel | Renseigner les supports d'évaluation scolaire et informer les proviseurs, collègues, parents, lors de conseils de classe, rencontres parents/professeurs, ... | Enseigner une discipline à un groupe de personnes".
Moi je veux que les élèves m'écoutent religieusement, je suis Dieu !
EDIT en lien avec un autre sujet : "Matelot Jacq est Dieu" !
- Clecle78Bon génie
Si le travail est vraiment de 18h par semaine il faut postuler sur le mode 'J'ai bien compris qu'il s'agit de 9h de cours et de 9h de préparation ..."
- CasparProphète
L'hypothèse d'un établissement privé hors contrat me semble tout de même plausible...
- EnaecoVénérable
Clecle78 a écrit:Si le travail est vraiment de 18h par semaine il faut postuler sur le mode 'J'ai bien compris qu'il s'agit de 9h de cours et de 9h de préparation ..."
Ben, personne ici ne postulera.
Pour ceux qui sont intéressés, on leur expliquera et ils verront...
S'ils s'en sortent bien, ils arriveront à bosser 18h. Sinon, ils feront comme les titulaires qui font de leur temps plein un job à 60h par semaine ou ils démissionneront si ça ne leur convient pas.
- TailleventFidèle du forum
Répondre "oui" quand un élève dit "mon Dieu", c'est bien 30% de ma gestion de classe...Jacq a écrit:Moi je veux que les élèves m'écoutent religieusement, je suis Dieu !
- JacqGuide spirituel
Taillevent a écrit:Répondre "oui" quand un élève dit "mon Dieu", c'est bien 30% de ma gestion de classe...Jacq a écrit:Moi je veux que les élèves m'écoutent religieusement, je suis Dieu !
Quand un élève dit "mon Dieu" je lui tends ma petite boite pour les aumônes... Il faut bien vivre..
Je déconne.
- Ajonc35Sage
Puisqu'il sera possible aux plp d'enseigner en collège, le manque d'enseignants en collège se verra moins vite. Tandis que les titulaires du capes iront en lycée. Moins d'enseignants en lp, cela ne se verra pas non plus, des filières ferment. Si toutefois les filières ne fermaient pas assez vite, qui ira se plaindre, quel micro sera tendu aux familles ayant des enfants en lp? Et je ne plaisante pas. Le lp coûte trop cher surtout dans les filières industrielles, vous savez celles qui recrutent le plus, qui font le plus défaut à notre économie. Si j'écris plus, je vais devenir désagréable. ( Les GRETA aussi se desengagent, coût trop élevé)zigmag17 a écrit:Jenny a écrit:zigmag17 a écrit:De toute ma carrière je n'ai jamais entendu personne autour de moi ( sauf entourage proche bien sûr) mentionner le faible montant de nos salaires. Ca viendra peut-être au gré de ces annonces qui fleurissent...
Des commerçants, ma spécialiste la semaine dernière... Il y a eu quelques articles dans la presse sur le sujet, ça doit aider.
La pénurie d'enseignants finit par interroger certains.
Attendons. Si les gens commencent à observer dans leur famille les conséquences du système, ils changeront peut-être d'avis sur notre profession qui ne véhicule plus ni prestige ni respect.
Pour l'instant ceux qui ont fait bouger les lignes sont les gens venus dans l'enseignement après une courte carrière dans le privé, pensant y trouver d'abord temps libre et relaxation. Ceux que je connais y ont récolté stress et dégringolade du niveau de vie, ce qui les a fait déchanter et retourner à la case départ quand ils le pouvaient. Eux n'ont cessé de dire qu'ils racontaient autour d'eux comment ça se passe, en vrai, l'enseignement.
Pour le reste, quand j'entends les commerçants ( justement) chez qui mes élèves font des stages, je les entends se plaindre du niveau des élèves et de leur comportement, mais jamais ils ne font le rapprochement avec nos conditions de travail et surtout ils considèrent qu'ils travaillent dix fois plus que nous et que nous ne sommes pas à plaindre.
Ceux qui comprennent sont souvent ceux qui sont touchés directement par les dysfonctionnements du système ( enfants scolarisés) ou qui s'y sont aventurés à un moment donné.
Je ne ressens quasiment jamais de compréhension quand je dis quel métier j'exerce , sauf à la banque parce que pour acheter une maison il vaut mieux être prof que free-lance et encore les conditions deviennent drastiques.
- pseudo-intelloSage
HORA a écrit:A Tuin a écrit:HORA a écrit:@Caspar , je te comprends entièrement Je ne supporte plus d'avoir à anticiper le déroulé complet des clichés bien crades sur notre métier dès que je réponds à la question "et vous faites quoi dans la vie ?", cette impression que même dans les instants les plus anodins on ne nous laisse jamais en paix, alors que par ailleurs nous sommes scandaleusement sous-payés et exposés à des risques psychosociaux soigneusement ignorés.
Ah dis donc, cette année j'ai testé de cacher tout à fait mon métier auprès de parents nouvellement rencontrés de mes enfants, dans l'anonymat de mon métier je me suis sentie considérée comme jamais ! Il n'y a pas ce regard, que je ne saurais définir mais qui est tout à fait pénible, une fois que la personne Sait. J'ai eu l'impression d'être "une personne qui travaille, elle". Comme eux. Même si franchement, leurs métiers ont l'air assez cool franchement une fois qu'on est dedans....
Je vais m'atteler à tester cette démarche au mieux désormais
Comment tu fais, concrètement ? Tu arrives à éluder la question ? A chaque fois, je me dis qu'il faut que j'arrive à me trouver un "emploi fictif", puis j'oublie, jusqu'à la prochaine...
J'ai de la chance, mes mômes ont le don de frayer avec les enfants de profs de leurs classes, donc on échappe au problème.
_________________
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- BaldredSage
Cette partie de l'annonce ma laisse vraiment rêveur :
Son rôle principal : Rompre avec la posture magistrale, déconstruire la figure du professeur pour ne plus être au centre des activités de la classe. Il faut apprendre à créer des situations pédagogiques qui mettent les élèves en activité. Le cours idéal n'est pas celui où les élèves écoutent religieusement leur professeur mais celui où ils acquièrent le savoir ensemble et en quasi-autonomie.
C'est une très grosssière simplification des travaux de D.Bucheton. Le retrouver en définition du rôle principal du prof est aussi ridicule que surprenant : je penche aussi pour du hors contrat.
Cependant et ce n'est pas plus rassurant, cette référence n'est pas non plus completement étonnante. Pour avoir un peu suivi l'itinéraire de la construction d'une doxa pédagogique du colloque universitaire au séminaire académique, puis du groupe de travail à la formation jusqu'à la demande institutionnelle en classe, non négociable et sans même dire " s'il vous plait".
Le "multi-agenda" de Bucheton et Soulé (pardon pour ce rappel) est d'abord un outil de formation basé sur les invariants du métier (elle en relève 5). L'analyse des "postures" de l'enseignant et de l'élève (cinq pour chacun) et de leurs interactions en découle. Il s'agit au départ d'un outil de description de l'activité ( je le trouve pour ma part très intéressant) et pas du tout d'un programme ou d'un prescription. Il décrit un processus complexe, celui de notre métier, et la tentation de le simplifier, puis d'en tirer des conclusions "opératoires" et très grande dès lors qu'un formateur, un inspecteur ou un CDE veut en tirer des pratiques simples et donc simplistes, et donc simplettes comme par exemple la dévaluation absolue de la posture magistrale (qui ne recoupe d'ailleurs pas la posture de contrôle de Bucheton). Un enseignant efficace n'est pas celui qui ne pratiquerait qu'une des postures, mais qui les utiliserait toutes en fonction du contexte d'enseignement. On pourrait analyser le même mouvement de la réflexion vers l'obligation pour la fameuse "trace écrite" ou toute pratique qui nous est imposée sans évidemment tenir compte de notre expérience, et de notre intellignece professionnelle.
Bientôt au terme de ma carrière, la magnifique liberté du choix des textes et des méthodes s'est lentement réduit, restreint, rétrécit, en Lettres en tout cas. Une professionnalisation mal comprise (ou trop bien selon les critères libéraux) a conduit à cette annonce ridicule.
Son rôle principal : Rompre avec la posture magistrale, déconstruire la figure du professeur pour ne plus être au centre des activités de la classe. Il faut apprendre à créer des situations pédagogiques qui mettent les élèves en activité. Le cours idéal n'est pas celui où les élèves écoutent religieusement leur professeur mais celui où ils acquièrent le savoir ensemble et en quasi-autonomie.
C'est une très grosssière simplification des travaux de D.Bucheton. Le retrouver en définition du rôle principal du prof est aussi ridicule que surprenant : je penche aussi pour du hors contrat.
Cependant et ce n'est pas plus rassurant, cette référence n'est pas non plus completement étonnante. Pour avoir un peu suivi l'itinéraire de la construction d'une doxa pédagogique du colloque universitaire au séminaire académique, puis du groupe de travail à la formation jusqu'à la demande institutionnelle en classe, non négociable et sans même dire " s'il vous plait".
Le "multi-agenda" de Bucheton et Soulé (pardon pour ce rappel) est d'abord un outil de formation basé sur les invariants du métier (elle en relève 5). L'analyse des "postures" de l'enseignant et de l'élève (cinq pour chacun) et de leurs interactions en découle. Il s'agit au départ d'un outil de description de l'activité ( je le trouve pour ma part très intéressant) et pas du tout d'un programme ou d'un prescription. Il décrit un processus complexe, celui de notre métier, et la tentation de le simplifier, puis d'en tirer des conclusions "opératoires" et très grande dès lors qu'un formateur, un inspecteur ou un CDE veut en tirer des pratiques simples et donc simplistes, et donc simplettes comme par exemple la dévaluation absolue de la posture magistrale (qui ne recoupe d'ailleurs pas la posture de contrôle de Bucheton). Un enseignant efficace n'est pas celui qui ne pratiquerait qu'une des postures, mais qui les utiliserait toutes en fonction du contexte d'enseignement. On pourrait analyser le même mouvement de la réflexion vers l'obligation pour la fameuse "trace écrite" ou toute pratique qui nous est imposée sans évidemment tenir compte de notre expérience, et de notre intellignece professionnelle.
Bientôt au terme de ma carrière, la magnifique liberté du choix des textes et des méthodes s'est lentement réduit, restreint, rétrécit, en Lettres en tout cas. Une professionnalisation mal comprise (ou trop bien selon les critères libéraux) a conduit à cette annonce ridicule.
- MatteoNiveau 10
C'est vrai que plus je relis l'annonce, plus la formulation est curieuse. Est ce qu'une annonce pour un autre métier pourrait être formulée de manière aussi impérative et normative ? "Il faut apprendre", "le cours idéal"... Je me demande qui est susceptible de rédiger ce genre de prose et de trouver ça pertinent dans le cadre d'une annonce de recrutement.
Plus largement, pourquoi est ce que l'institution tient autant à mener une attaque de front sur ce qui était l'identité professionnelle des enseignants au prix d'un grand malaise dans le corps ? Alors qu'au fond quand on prend ce que tu en dis Baldred, ça me semble assez raisonnable.
Un peu plus anecdotique, un CDE m'a déjà reproché de me prendre pour Dieu en classe dans un contexte parfaitement autre(lèse majesté pour avoir montré une faute de logique), j'ai l'impression qu'ils sont vraiment jaloux de cet espace qui est le notre.
Plus largement, pourquoi est ce que l'institution tient autant à mener une attaque de front sur ce qui était l'identité professionnelle des enseignants au prix d'un grand malaise dans le corps ? Alors qu'au fond quand on prend ce que tu en dis Baldred, ça me semble assez raisonnable.
Un peu plus anecdotique, un CDE m'a déjà reproché de me prendre pour Dieu en classe dans un contexte parfaitement autre(lèse majesté pour avoir montré une faute de logique), j'ai l'impression qu'ils sont vraiment jaloux de cet espace qui est le notre.
- CathEnchanteur
Ajonc35 a écrit:Puisqu'il sera possible aux plp d'enseigner en collège, le manque d'enseignants en collège se verra moins vite. Tandis que les titulaires du capes iront en lycée. Moins d'enseignants en lp, cela ne se verra pas non plus, des filières ferment. Si toutefois les filières ne fermaient pas assez vite, qui ira se plaindre, quel micro sera tendu aux familles ayant des enfants en lp? Et je ne plaisante pas. Le lp coûte trop cher surtout dans les filières industrielles, vous savez celles qui recrutent le plus, qui font le plus défaut à notre économie. Si j'écris plus, je vais devenir désagréable. ( Les GRETA aussi se desengagent, coût trop élevé)zigmag17 a écrit:Jenny a écrit:zigmag17 a écrit:De toute ma carrière je n'ai jamais entendu personne autour de moi ( sauf entourage proche bien sûr) mentionner le faible montant de nos salaires. Ca viendra peut-être au gré de ces annonces qui fleurissent...
Des commerçants, ma spécialiste la semaine dernière... Il y a eu quelques articles dans la presse sur le sujet, ça doit aider.
La pénurie d'enseignants finit par interroger certains.
Attendons. Si les gens commencent à observer dans leur famille les conséquences du système, ils changeront peut-être d'avis sur notre profession qui ne véhicule plus ni prestige ni respect.
Pour l'instant ceux qui ont fait bouger les lignes sont les gens venus dans l'enseignement après une courte carrière dans le privé, pensant y trouver d'abord temps libre et relaxation. Ceux que je connais y ont récolté stress et dégringolade du niveau de vie, ce qui les a fait déchanter et retourner à la case départ quand ils le pouvaient. Eux n'ont cessé de dire qu'ils racontaient autour d'eux comment ça se passe, en vrai, l'enseignement.
Pour le reste, quand j'entends les commerçants ( justement) chez qui mes élèves font des stages, je les entends se plaindre du niveau des élèves et de leur comportement, mais jamais ils ne font le rapprochement avec nos conditions de travail et surtout ils considèrent qu'ils travaillent dix fois plus que nous et que nous ne sommes pas à plaindre.
Ceux qui comprennent sont souvent ceux qui sont touchés directement par les dysfonctionnements du système ( enfants scolarisés) ou qui s'y sont aventurés à un moment donné.
Je ne ressens quasiment jamais de compréhension quand je dis quel métier j'exerce , sauf à la banque parce que pour acheter une maison il vaut mieux être prof que free-lance et encore les conditions deviennent drastiques.
Pas besoin que les parents d'élèves de LP se plaignent : la durée des PFMP sera doublée, les stages de terminale rémunérés par nos impôts. Les parents vont applaudir.
- Ajonc35Sage
Que de lucidité ? Tu joues dans " On achève bien les chevaux"!Cath a écrit:Ajonc35 a écrit:Puisqu'il sera possible aux plp d'enseigner en collège, le manque d'enseignants en collège se verra moins vite. Tandis que les titulaires du capes iront en lycée. Moins d'enseignants en lp, cela ne se verra pas non plus, des filières ferment. Si toutefois les filières ne fermaient pas assez vite, qui ira se plaindre, quel micro sera tendu aux familles ayant des enfants en lp? Et je ne plaisante pas. Le lp coûte trop cher surtout dans les filières industrielles, vous savez celles qui recrutent le plus, qui font le plus défaut à notre économie. Si j'écris plus, je vais devenir désagréable. ( Les GRETA aussi se desengagent, coût trop élevé)zigmag17 a écrit:Jenny a écrit:
Des commerçants, ma spécialiste la semaine dernière... Il y a eu quelques articles dans la presse sur le sujet, ça doit aider.
La pénurie d'enseignants finit par interroger certains.
Attendons. Si les gens commencent à observer dans leur famille les conséquences du système, ils changeront peut-être d'avis sur notre profession qui ne véhicule plus ni prestige ni respect.
Pour l'instant ceux qui ont fait bouger les lignes sont les gens venus dans l'enseignement après une courte carrière dans le privé, pensant y trouver d'abord temps libre et relaxation. Ceux que je connais y ont récolté stress et dégringolade du niveau de vie, ce qui les a fait déchanter et retourner à la case départ quand ils le pouvaient. Eux n'ont cessé de dire qu'ils racontaient autour d'eux comment ça se passe, en vrai, l'enseignement.
Pour le reste, quand j'entends les commerçants ( justement) chez qui mes élèves font des stages, je les entends se plaindre du niveau des élèves et de leur comportement, mais jamais ils ne font le rapprochement avec nos conditions de travail et surtout ils considèrent qu'ils travaillent dix fois plus que nous et que nous ne sommes pas à plaindre.
Ceux qui comprennent sont souvent ceux qui sont touchés directement par les dysfonctionnements du système ( enfants scolarisés) ou qui s'y sont aventurés à un moment donné.
Je ne ressens quasiment jamais de compréhension quand je dis quel métier j'exerce , sauf à la banque parce que pour acheter une maison il vaut mieux être prof que free-lance et encore les conditions deviennent drastiques.
Pas besoin que les parents d'élèves de LP se plaignent : la durée des PFMP sera doublée, les stages de terminale rémunérés par nos impôts. Les parents vont applaudir.
- AversesNiveau 1
Lisak40 a écrit:Je me souviens il y a 2-3 ans j'étais PP d'une classe de 2de. Et dc lors de la réunion parents-profs de la rentrée un père m'avait demandé pourquoi la classe de son fils n'avait pas de prof de maths. Je lui avais répondu ben qu'on n'en avait pas. Il m'a demandé s'il n'y avait pas de remplaçant. Ben non plus. Je lui ai dit et ai essayé de lui faire comprendre qu'il n'y avait simplement pas assez de profs, surtout en sciences dans notre académie. Il a insisté en disant "dites plutôt qu'ils sont en vacances (?), en grève ou qu'ils sont malades (ç'est possible qu'un collègue ne reprenne pas à la rentrée car il est en congé maladie, mais ce n'était pas le cas et en outre le père était persuadé que de ttes les façons si le prof était malade, c'était forcément un abus). Je n'ai pas continué la conversation (aucun intérêt) mais on en est là : certains parents, surtout dans les banlieues popu se rendent compte qu'il n'y a pas de prof pour leurs enfants, mais ils restent persuadés que cela est dû à "l'absentéisme des profs" (qui ne vont donc travailler à l'image de leurs propres enfants ou des députés que quand ça leur chante), pas qu fait qu'on manque de profs car la profession n'attire plus personne...
Dans un sens c'est bien dommage de ne pas avoir continué car tu avais une chance d'en convertir un par pédagogie (et c'est difficile ni à expliquer ni à comprendre). Il faut contrer ces discours de dévalorisation de la profession à chaque fois qu'on en a l'occasion. Et oui, c'est fatiguant. Et parfois ça marche.
-- Comment y'a plus de profs ?
-- Non, dans les conditions actuelles plus personne ne veut enseigner à vos enfants.
-- Oui mais...
(et là, tu montres ta feuille de paye et copie de ton master...)
- AversesNiveau 1
L'article parle à la fois du faible nombre de candidat et du taux de réussite. Jusqu'à preuve du contraire il n'y a pas de lien entre nombre de candidats et taux de réussite... Donc, 2 explications possibles : soit seuls les jeunes les plus médiocres s'inscrivent au concours (les autres allant voir ailleurs), soit le jury est plus sévère. Si comme tu le dis le jury n'est pas plus sévère...Proton a écrit:Mais pardon ? A-t-il déjà vu des copies de maths des candidats du crpe ?Halybel a écrit:D’après Watrelot et la clique des cahiers pédagogiques ça viendrait des méchants jurys trop élitistes.
Je ne peux rien dévoiler mais les consignes de correction ne sont pas du tout élitistes !
Pas du tout étonné de ce problème au vu du faible nombre de candidats au départ.
- DaphnéDemi-dieu
zigmag17 a écrit:Caspar a écrit:issoire a écrit:Il va y avoir des gens qui vont postuler, il y avait beaucoup de monde au job dating de l’académie de Versailles.
Mais combien d'entre eux tiendront une année entière ?
Je me suis fait la même réflexion. On verra dans six mois , nous en aurons certainement des échos dans les articles de presse.
Et ça sera très bien !
- CasparProphète
Jenny a écrit:zigmag17 a écrit:De toute ma carrière je n'ai jamais entendu personne autour de moi ( sauf entourage proche bien sûr) mentionner le faible montant de nos salaires. Ca viendra peut-être au gré de ces annonces qui fleurissent...
Des commerçants, ma spécialiste la semaine dernière... Il y a eu quelques articles dans la presse sur le sujet, ça doit aider.
La pénurie d'enseignants finit par interroger certains.
Pas quelques, BEAUCOUP d'articles dans la presse nationale et la presse régionale.
- JacqGuide spirituel
Averses a écrit:L'article parle à la fois du faible nombre de candidat et du taux de réussite. Jusqu'à preuve du contraire il n'y a pas de lien entre nombre de candidats et taux de réussite... Donc, 2 explications possibles : soit seuls les jeunes les plus médiocres s'inscrivent au concours (les autres allant voir ailleurs), soit le jury est plus sévère. Si comme tu le dis le jury n'est pas plus sévère...Proton a écrit:Mais pardon ? A-t-il déjà vu des copies de maths des candidats du crpe ?Halybel a écrit:D’après Watrelot et la clique des cahiers pédagogiques ça viendrait des méchants jurys trop élitistes.
Je ne peux rien dévoiler mais les consignes de correction ne sont pas du tout élitistes !
Pas du tout étonné de ce problème au vu du faible nombre de candidats au départ.
Le nombre de candidats augmente la sélectivité du concours. A moins que seuls les "meilleurs" s'inscrivent, la baisse des inscrits a pour conséquence une baisse de niveau.
Les jurys ne sont pas de plus en plus sévères, ils sont de plus en plus indulgents malgré eux parce qu'il faut bien trouver des lauréats mais sont obligés de multiplier les notes éliminatoires (lorsqu'il y a) pour éviter que le candidat soit lauréat malgré son niveau. Les amis qui participent aux jurys (PLP lettres-histoire, lettres-anglais, vente, PE, écrits lettres-histoire, lettres-anglais, PE, en interne ou en externe) sont affligés par le niveau qu'ils constatent (et pour les PE, le recrutement étant académique : nous sommes dans une académie qui est loin d'être déficitaire, donc la baisse...).
La question est proche de celle de l'orientation. Si vous avez une filière avec un taux de pression important (70 candidats pour 15 places) et une avec un taux de pression plus faible (60 candidats à l'orientation pour 45 places) le recrutement n'est pas le même et le niveau s'en ressent clairement. Même chose pour les concours.
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