Ingénieur avec un bac+5, j'aimerais devenir enseignant contractuel de physique-chimie

Bonjour à tous,

Je viens de finir mes études d'ingénieur et j'aimerais me lancer en tant que professeur de physique-chimie dans le secondaire en tant que contractuel pour 6 mois ou 1 an puis passer le CAPES si je trouve ma voie. Cependant je n'y connais pas grand chose, j'ai postulé à 3 académies mais je n'ai pas encore eu de réponses, je compte postuler dans toutes les académies mais malgré cela j'ai peur de me retrouver sans emploi à la rentrée.

Est ce que les académies recherchent des professeurs de physique-chimie ? Devrais je me diversifier en postulant pour enseigner la SI, les maths ou même l'anglais ?

Merci pour votre aide,
Alexandre

Tu ne préfères pas devenir ingénieur ?

Jaime les troll

Ce n'est pas un troll j'ai voulu devenir professeur de physique dés ma deuxième année de prépa mais apparement il fallait un bac+5 donc j'ai continué et si prof ne me plait pas j'ai une voie de repli

Il y aura nécessairement des besoins ; si tu élargis aux mathématiques, tu augmenteras tes chances, mais comme toujours dans l'EN, il est peu probable que tu obtiennes une réponse à cette période de l'année, il faudra attendre le dernier moment.

Si tu es en région parisienne, l'académie de Versailles fait du job dating du 30 mai au 3 juin : https://www.ac-versailles.fr/recrutements

Puisque tu as une solution de repli,  ne te déplie pas.
Ça t'évitera d'être  tout froissé quand tu percuteras dans quel broyeur de talents et de vocations tu as mis un orteil.

Un copain ingénieur a passé le CAPES et a été validé après son année de stage (en maths). Malgré sa titularisation et malgré le fait qu’il n’aimait pas trop son boulot d’ingénieur, il a renoncé à l’enseignement : trop de boulot et de charge mentale pour une rémunération et une reconnaissance trop peu importante. Il perdait trop en devenant professeur.

De mon côté, je suis devenue professeur dans le cadre d’une reconversion (depuis un boulot très chiant mais bien plus lucratif) : je ne regrettais pas les premières années, mais plus les réformes s’enchaînent (et surtout celles de ce gouvernement) plus je me dis que je vais devoir me reconvertir de nouveau car ce pourquoi j’ai décidé de faire ce métier est en voie de disparition : en lycée, de plus en plus, notre rôle n’est plus vraiment d’enseigner mais de trier les élèves (et ça se résume souvent à un tri social étant donnés les critères de Parcoursup notamment). Donc le métier a de moins en moins de sens, et la considération sociale et financière est de moins en moins bonne.

Je sais à quel point c’est tentant et que souvent on s’imagine qu’on fera quelque chose qui a du sens, mais il y a fort à parier que tu seras déçu. « Ingénieur » c’est assez vague pour être vaste, et dans toutes les opportunités que tu auras, il y en aura très probablement une qui t’apportera plus que cette reconversion.

bonjour atome365,

Etant donné que tu termines juste tes études, et si ton désir était d'enseigner la physique-chimie, il te suffit de t'inscrire auprès du rectorat de ton académie. Je crois que tu peux te proposer pour plusieurs discipline mais étant donné tes études et ton souhait, je pense qu'en te proposant pour la physique-chimie ou éventuellement les mathématiques, ça devrait être suffisant pour avoir des propositions étant donné le besoin permanent de remplacements.

D'une façon générale, ce métier est beaucoup trop idéalisé, donc tu pourras expérimenter par toi même la réalité du métier. Si cela ne te convient pas, tu pourras toujours poursuivre vers un travail d'ingénieur sans avoir de regrets. Si tu n'avais pas été à la toute fin de tes études mais en souhait de reconversion, je t'aurais probablement davantage alerté sur la pénibilité de ce métier par rapport à ce qu'on peut imaginer sans le connaître (j'ai moi même fait cette reconversion mais ferai bientôt à nouveau le chemin inverse). Mais dans ton cas, ce ne sera au pire qu'une expérience sans conséquence si tu décides de ne pas poursuivre (mais peut-être en décideras tu autrement). Sinon tu pourras trouver pas mal de fils de discussion sur le métier qui pourront t'éclairer sur les conditions de travail. En tout cas bon courage pour la suite!

atome365 a écrit:Bonjour à tous,

Je viens de finir mes études d'ingénieur et j'aimerais me lancer en tant que professeur de physique-chimie dans le secondaire en tant que contractuel pour 6 mois ou 1 an puis passer le CAPES si je trouve ma voie. Cependant je n'y connais pas grand chose, j'ai postulé à 3 académies mais je n'ai pas encore eu de réponses, je compte postuler dans toutes les académies mais malgré cela j'ai peur de me retrouver sans emploi à la rentrée.

Est ce que les académies recherchent des professeurs de physique-chimie ? Devrais je me diversifier en postulant pour enseigner la SI, les maths ou même l'anglais ?

Merci pour votre aide,
Alexandre

Tu as le profil du prof 2.0 que recherchent avec gourmandise les rectorats, c'est l'avantage d'avoir un vrai bac+5. Je pense même que tu aurais dû t'inscrire aux 4 Capes de cette année pour être encore plus impressionnant sur le CV, il y avait moyen d'être tétra-admissible.

Si tu as passé un M2 en SPC, tente plutôt l'agrégation de physique ou de chimie.
C'est le plus intéressant si tu as un vrai M2 (pas un M2 MEEF par exemple) et tu t'y retrouveras mieux en terme de prétention salariale. Pour ce qui est des autres disciplines, cela dépend de ce que tu veux enseigner plus tard. En ayant un relativement bon niveau dans les 4 disciplines que tu cites, je ne me sens absolument pas capable d'enseigner dans les 3 autres. Allez, a la rigueur je pourrais enseigner les mathématiques si je bosse plusieurs mois de mon côté pour me mettre à niveau disciplinaire et pédagogique pour pouvoir enseigner au collège, et encore ...

Tu devrais trouver sans trop de problème en Physique-Chimie (sur Versailles, on a régulièrement des contractuels de passage).
Ca permettra de te faire une idée du métier.

Les besoins sont encore plus grands en maths si vraiment tu t'impatientes. (tu ne sembles pas être trop arrêté sur la discipline enseignée...)

Bonjour atome365,

Je ne peux pas t'aider dans le problème que tu rencontres, mais je m'interroge sur ta volonté de reconversion. Peut-être peux tu m'apporter des éléments de réponse.
Un de mes enfants au lycée a d'excellents resultats en sciences physiques et souhaiterait s'engager dans un cursus en école d'ingénieur.
Seulement, nous avons remarqué que nombreux sont les ingénieurs qui se sont reconvertis dans le professorat.
J'aimerais bien en connaitre la raison ou une ébauche, je te remercie si peux m'apporter quelques informations.

julianna7 a écrit:Bonjour atome365,

Je ne peux pas t'aider dans le problème que tu rencontres, mais je m'interroge sur ta volonté de reconversion. Peut-être peux tu m'apporter des éléments de réponse.
Un de mes enfants au lycée a d'excellents resultats en sciences physiques et souhaiterait s'engager dans un cursus en école d'ingénieur.
Seulement, nous avons remarqué que nombreux sont les ingénieurs qui se sont reconvertis dans le professorat.
J'aimerais bien en connaitre la raison ou une ébauche, je te remercie si peux m'apporter quelques informations.

Pour ceux que je connais :
- une charge mentale énorme
- les horaires démesurés (non, il n'y a pas que les profs qui ramènent du travail à la maison et non, les professeurs n'ont pas le monopole des journées délirantes)
- beaucoup de pression, notamment sur les femmes jeunes en âge d'avoir des enfants (sans parler du temps partiel qui donne juste le droit d'avoir du salaire en moins et de ramener encore plus de travail à la maison : toutes mes amies en entreprise qui ont tenté de se mettre à 80 % ont juste gagné la possibilité de faire 20 % de leur boulot de chez elle en gérant les enfants)
- le sentiment de faire un bullshit job comme les autres
Le tout pour ne pas toujours être si bien payé que ça.

La charge mentale du jeune ingénieur très bien diplômé ( Sup aero) et royalement payé dans une très grosse boîte a effectivement conduit le fils d'une amie au burn out et à la reconversion via le CAPES de maths.
Après  2 années de pain blanc, dont une miraculeuse( remplacement d'un agrégé dans un excellent lycée parisien), il a fait connaissance de la réalité ordinaire du terrain ( 2 lycées  basiques) .
Il a tenu 4 mois, a donné sa démission,  refusée  evidemment,  est parti tout de même...et s'éclate comme ingénieur à nouveau un peu moins payé que dans son ex multinationale, mais largement plus que dans l EN et sans charge mentale notable.
Ce genre de double revirement me semble assez courant.
On touche à  l EN après un premier job et on la fuit.

Bah, chacun voit midi à sa porte. Au moins, il aura essayé. J'avoue que le discours sur l'enfer de l'EN me porte autant sur les nerfs que celui sur l'enfer de l'entreprise. Il y a des caractères pour tout, et des avantages et des inconvénients des deux côtés.
A titre personnel, mon mari a mis plus de dix ans à comprendre que non, je ne souhaitais pas quitter l'enseignement pour l'entreprise, aussi surprenant que cela puisse paraître, parce que ce monde m'horrifie autant qu'il me consterne, et que je sais d'avance que je ne supporterais pas d'y travailler. Il a mis le temps, mais a arrêté depuis peu de me demander quand je comptais me reconvertir.

Elaïna a écrit:

julianna7 a écrit:Bonjour atome365,

Je ne peux pas t'aider dans le problème que tu rencontres, mais je m'interroge sur ta volonté de reconversion. Peut-être peux tu m'apporter des éléments de réponse.
Un de mes enfants au lycée a d'excellents resultats en sciences physiques et souhaiterait s'engager dans un cursus en école d'ingénieur.
Seulement, nous avons remarqué que nombreux sont les ingénieurs qui se sont reconvertis dans le professorat.
J'aimerais bien en connaitre la raison ou une ébauche, je te remercie si peux m'apporter quelques informations.

Pour ceux que je connais :
- une charge mentale énorme
- les horaires démesurés (non, il n'y a pas que les profs qui ramènent du travail à la maison et non, les professeurs n'ont pas le monopole des journées délirantes)
- beaucoup de pression, notamment sur les femmes jeunes en âge d'avoir des enfants (sans parler du temps partiel qui donne juste le droit d'avoir du salaire en moins et de ramener encore plus de travail à la maison : toutes mes amies en entreprise qui ont tenté de se mettre à 80 % ont juste gagné la possibilité de faire 20 % de leur boulot de chez elle en gérant les enfants)
- le sentiment de faire un bullshit job comme les autres
Le tout pour ne pas toujours être si bien payé que ça.

Ça dépend des  entreprises et du niveau de responsabilité. Dans l'ensemble il vaut mieux être dans un domaine technique que dans le commercial il me semble. je confirme pour le temps partiel. Une de mes amies bossait plus qu'avant tout en gérant ses deux gosses et en touchant moins. Depuis elle est devenue prof d'allemand. Elle adorait son boulot chez Nestlé mais la naissance de ses enfants a tout compliqué.

Le souci,c'est que, quand tu es bien diplômé ,tu peux fuir l l'enfer d'une boite pour le relatif paradis d'une autre.
Ma fille l'a fait et est très heureuse.
Le jeune prof nommé à 800 km de chez lui dans un collège REP+ dont il ne voulait pas n'a pas ce loisir.

Ma fille, ingénieure, profite aussi  de cette possibilité. Elle gagne bien sa vie et a changé de boîte sans état d'âme. Mais ça devient plus compliqué avec des enfants.

Elaïna a écrit:Bah, chacun voit midi à sa porte. Au moins, il aura essayé. J'avoue que le discours sur l'enfer de l'EN me porte autant sur les nerfs que celui sur l'enfer de l'entreprise. Il y a des caractères pour tout, et des avantages et des inconvénients des deux côtés.
A titre personnel, mon mari a mis plus de dix ans à comprendre que non, je ne souhaitais pas quitter l'enseignement pour l'entreprise, aussi surprenant que cela puisse paraître, parce que ce monde m'horrifie autant qu'il me consterne, et que je sais d'avance que je ne supporterais pas d'y travailler. Il a mis le temps, mais a arrêté depuis peu de me demander quand je comptais me reconvertir.

Et oui, mais il ne faut pas le dire. Il y a toujours l'espèce de complexe qui pousse à dire qu'on en fait plus que les autres et même entre nous. Exemple, l'autre jour, je demande à la cantonade en SDP si quelqu'un surveille le BTS l'après-midi pour savoir à quelle heure il faut y être exactement. Plusieurs personnes me disent non, et puis ça commence :"Ah mais, j'en ai assez fait cette semaine des surveillances." et ça enchaine dans une sorte de concours où il ne faudrait pas être celui qui a le moins travaillé : "Ah mais, moi, j'ai fait 3 surveillances de bac et j'ai les copies. "Ah moi aussi, j'ai 120 copies parce que les élèves n'avaient que 8 notes ce trimestre."  (et au passage, tout le monde apprend que ce prof évalue, lui). Et pour finir, j'ai quand même eu évidemment :" Et puis, moi des BTS je n'en ai pas donc c'est normal, hein, on ne peut pas avoir que les avantages!" (oui, parce que les BTS c'est le Graal )
Bref, moi, je voulais juste savoir s'il fallait y être 30 minutes avant, c'est tout

Entierement d'accord. 
Mais combien ai-je connu de jeunes profs qui avaient tenté le bébé en espérant le rapprochement de conjoint,ne l 'avaient pas eu,et se retrouvaient dans des situations délirantes à se partager la garde  d'un enfant de parents non divorcé ? 
Ou juste de jeunes TZR jonglant avec horaires, nourrices ou comptant exclusivement sur les grands-parents ?

Ou des TZR plus si jeunes voyant les années passer et des tout jeunes sortis de concours leur passant sous le nez parce que dûment Pacsés..
Mais, on s'éloigne du sujet, je crois.

Oui et non, puisqu'on parlait de la pression exercée par le métier d'ingénieur sur les femmes désirant avoir des enfants.

mimi a écrit:La charge mentale du jeune ingénieur très bien diplômé ( Sup aero) et royalement payé dans une très grosse boîte a effectivement conduit le fils d'une amie au burn out et à la reconversion via le CAPES de maths.
Après  2 années de pain blanc, dont une miraculeuse( remplacement d'un agrégé dans un excellent lycée parisien), il a fait connaissance de la réalité ordinaire du terrain ( 2 lycées  basiques) .
Il a tenu 4 mois, a donné sa démission,  refusée  evidemment,  est parti tout de même...et s'éclate comme ingénieur à nouveau un peu moins payé que dans son ex multinationale, mais largement plus que dans l EN et sans charge mentale notable.
Ce genre de double revirement me semble assez courant.
On touche à  l EN après un premier job et on la fuit.

Ce qui me sidère à chaque fois c'est de voir qu'à AUCUN moment avec des profils d'excellence comme cette personne ils se disent "tiens si on essayait de garder ces éléments un peu ?" non non non tout va très bien madame la marquise continuons comme si de rien n'était. C'est vraiment dommage il devait avoir des chose à apporter, mais si même des salariés du privé où le chiffre est roi quittent le navire c'est dire le niveau de pression de ce métier.

Et ,inversement,  on n'a pas su le garder chez nous également.

mimi a écrit:Le souci,c'est que, quand tu es bien diplômé ,tu peux fuir l l'enfer d'une boite pour le relatif paradis d'une autre.
Ma fille l'a fait et est très heureuse.
Le jeune prof nommé à 800 km de chez lui dans un collège REP+ dont il ne voulait pas n'a pas ce loisir.

Oui, c'est surtout ça. C'est complètement la loterie et il n'y a pas moyen d'aller ailleurs si ça ne va pas. Enfin même ça ça dépend des disciplines : dans certaines les mutations sont complètement bloquées, dans d'autres moins.

Élaïna, tu enseignes dans des conditions hyper privilégiées, même si tout n'est pas rose, mais quand on entre dans le métier, on ne peut pas savoir si on aura un tel poste ou telles conditions de travail, même en fin de carrière. J'ai la chance d'être dans un lycée tranquille et pourtant les collègues qui ont muté pour des lycées plus « privilégiés », souvent pourtant un peu plus loin de chez eux, reviennent en nous disant qu'ils ont 5h sup dans leur nouveau lycée, parce que même si les copies sont plus longues, c'est incomparable en termes de fatigue.

Il y a aussi un aspect qu'on prend rarement en compte pour les femmes avec enfants, c'est le rôle du conjoint. Telle ou telle contrainte d'un boulot (par exemple commencer tous les matins à 8h quand la garderie ouvre à 7h30 et qu'1/2h ne suffit pas à se rendre au boulot ou devoir partir une semaine en voyage d'affaires) qui peut être insignifiante quand il y a un conjoint qui peut assurer derrière peut devenir un enfer quand ce n'est pas le cas. Idem financièrement. Les choses ne sont pas perçues de la même manière suivant les situations.

En tout cas des « professionnels » en reconversion, il en défile pas mal. Tous tombent de haut et ne voyaient pas le métier comme ça. Certains restent quand même, parce qu'ils y trouvent leur compte ou n'ont plus vraiment de possibilité de retourner dans le privé, d'autres repartent comme ils sont venus.