- ErgoDevin
L'article parle des universités d'Île-de-France, mais ça peut certainement être généralisé:
https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/06/18/les-universites-d-ile-de-france-en-proie-a-une-penurie-de-personnels-administratifs-et-techniques_6130961_3224.html
Comment expliquer cette pénurie ? Le niveau des salaires est bas et totalement décorrélé du secteur privé, qui peut offrir jusqu'au double, comme dans le domaine en tension qu'est l'informatique. Régis par le ministère, les grilles indiciaires et régimes indemnitaires sont bien moins favorables que dans d'autres administrations et ministères. Marguerite (qui a requis l'anonymat) a quitté une université parisienne, où elle gérait une équipe au sein des ressources humaines, pour un poste équivalent au conseil régional d'Ile-de-France, où sa prime mensuelle a été triplée (près de 900 euros).
https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/06/18/les-universites-d-ile-de-france-en-proie-a-une-penurie-de-personnels-administratifs-et-techniques_6130961_3224.html
- Mention spéciale:
- « On travaille notre marque employeur, pour permettre de mieux l'identifier, de mieux la faire vivre , complète Emmanuelle Le Quellec, directrice du développement des compétences. Nous avons un collègue spécialisé dans les techniques de chasse, mais il nous arrive de faire appel à des cabinets de recrutement quand la chasse promet d'être trop chronophage. »
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- MathadorEmpereur
Surtout le régime indemnitaire: à Bercy on ne se gêne pas pour nommer des B et quelques C sur des fonctions informatiques.
Mais ils sont indemnisés correctement, et s'ils détiennent la qualification informatique idoine ils touchent soit une échelle d'IFSE plus favorable, soit une prime TAI qui s'ajoute aux indemnités (DGFIP, DGDDI).
Mais ils sont indemnisés correctement, et s'ils détiennent la qualification informatique idoine ils touchent soit une échelle d'IFSE plus favorable, soit une prime TAI qui s'ajoute aux indemnités (DGFIP, DGDDI).
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- BoubouleDoyen
Le niveau des salaires bas... quelle découverte...
- ErgoDevin
Lecture perso : « la mise en concurrence des personnels par la dérégulation des statuts et salaires conduit à des surcouts démentiels, des situations ingérables et des ambiance exécrables, et c'est pourquoi nous en réclamons d'urgence encore plus. »https://t.co/is8q6QS5MM
— Julien Gossa (@JulienGossa) June 19, 2022
(et la suite des tweets)
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- NicétasNiveau 9
Les enseignants-chercheurs ne prennent pas la lumière, je crois, ils colmatent les brèches comme ils peuvent auprès de leurs étudiants... la situation est terrible pour tout le monde. En période de cours je fais beaucoup d'administratif alors que je ne suis même pas titulaire. Il est urgent de valoriser ces statuts, car le défilement de contractuels précaires nuit dangereusement à la qualité des services que l'on propose ; c'est une source de tension au sein des départements, et c'est une source de souffrance pour les étudiants qui ne peuvent pas être accompagnés correctement (et parfois pour les enseignants-chercheurs...). En tout cas, quand on a une personne compétente, on ne prend pas la lumière, on en prend soin et on la chouchoute (vu dans au moins deux universités d'Ile de France).
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« Quand un discours naturel peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu'on entend, laquelle on ne savait pas qu'elle y fût, en sorte qu'on est porté à aimer celui qui nous le fait sentir ; car il ne nous a pas fait montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable, outre que cette communauté d'intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l'aimer. »
Pascal, Pensées
- RogerMartinBon génie
Ce qui n'est pas toujours clair dans l'article, c'est que les composantes SHS et scientifiques n'ont pas du tout la même structure d'emploi des BIATTS. En SHS, à part pour les services centraux, on les emploie pour faire de la gestion pédagogique et administrative au sein des UFR, écoles doctorales, etc. En sciences il y a beaucoup de BIATTS dans les labos ou en soutien à la recherche, moins pour l'enseignement. Il y a des domaines (l'informatique) où il est impossible de recruter sur les salaires qu'on propose, d'autant que les postes en fac ont la réputation d'être chiants et pénibles (matériels de mauvaise qualité, enquiquinements administratifs, etc.).
De ce que je vois, les personnels non titulaires ne "défilent" pas tous. Certains sont là depuis toujours, et ont des CDI, d'ailleurs.
Le vrai souci pour les facs de Paris intra-muros, c'est que pour les BIATTS c'est impossible de se loger à une distance vivable de son poste sur les grilles de rémunération de la FPE ou de la FPT. On est littéralement en compétition avec les facs de la grande couronne ou les lycées qui peuvent être plus proches, et pour la FPE avec le rectorat ou les ministères, où les primes sont bien supérieures à ce qu'on donne pour l'instant. Et dans le cas particulier de ma fac, il y a aussi des mouvements incessants de titulaires, qui vont là où on les attire par ex. en leur promettant davantage de télétravail (pour leur économiser les trajets). À ce petit jeu, les UFR qui sont tout de même censées proposer un minimum d'accueil en chair et en os sont rarement gagnantes.
On rebalance aux UFR un max de missions. La dernière en date : c'est à l'UFR d'éditer chaque mois le document officiel de service fait pour chacun des tuteurs et tutrices étudiant.e.s, en calculant au centime près la somme qui leur sera versée et les charges. Bref, on devient le service de la paie... Et évidemment, on le fait, parce qu'on veut que ces étudiant.e.s soient payé.e.s en temps et en heure, alors que le service de la vie étudiante s'en fout royalement. Alors pour éviter que la responsable administrative craque, eh bien c'est une enseignante (titulaire) qui joue les comptables...
De ce que je vois, les personnels non titulaires ne "défilent" pas tous. Certains sont là depuis toujours, et ont des CDI, d'ailleurs.
Le vrai souci pour les facs de Paris intra-muros, c'est que pour les BIATTS c'est impossible de se loger à une distance vivable de son poste sur les grilles de rémunération de la FPE ou de la FPT. On est littéralement en compétition avec les facs de la grande couronne ou les lycées qui peuvent être plus proches, et pour la FPE avec le rectorat ou les ministères, où les primes sont bien supérieures à ce qu'on donne pour l'instant. Et dans le cas particulier de ma fac, il y a aussi des mouvements incessants de titulaires, qui vont là où on les attire par ex. en leur promettant davantage de télétravail (pour leur économiser les trajets). À ce petit jeu, les UFR qui sont tout de même censées proposer un minimum d'accueil en chair et en os sont rarement gagnantes.
On rebalance aux UFR un max de missions. La dernière en date : c'est à l'UFR d'éditer chaque mois le document officiel de service fait pour chacun des tuteurs et tutrices étudiant.e.s, en calculant au centime près la somme qui leur sera versée et les charges. Bref, on devient le service de la paie... Et évidemment, on le fait, parce qu'on veut que ces étudiant.e.s soient payé.e.s en temps et en heure, alors que le service de la vie étudiante s'en fout royalement. Alors pour éviter que la responsable administrative craque, eh bien c'est une enseignante (titulaire) qui joue les comptables...
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- Patience et raisonFidèle du forum
RogerMartin a écrit:Ce qui n'est pas toujours clair dans l'article, c'est que les composantes SHS et scientifiques n'ont pas du tout la même structure d'emploi des BIATTS. En SHS, à part pour les services centraux, on les emploie pour faire de la gestion pédagogique et administrative au sein des UFR, écoles doctorales, etc. En sciences il y a beaucoup de BIATTS dans les labos ou en soutien à la recherche, moins pour l'enseignement. Il y a des domaines (l'informatique) où il est impossible de recruter sur les salaires qu'on propose, d'autant que les postes en fac ont la réputation d'être chiants et pénibles (matériels de mauvaise qualité, enquiquinements administratifs, etc.).
De ce que je vois, les personnels non titulaires ne "défilent" pas tous. Certains sont là depuis toujours, et ont des CDI, d'ailleurs.
Le vrai souci pour les facs de Paris intra-muros, c'est que pour les BIATTS c'est impossible de se loger à une distance vivable de son poste sur les grilles de rémunération de la FPE ou de la FPT. On est littéralement en compétition avec les facs de la grande couronne ou les lycées qui peuvent être plus proches, et pour la FPE avec le rectorat ou les ministères, où les primes sont bien supérieures à ce qu'on donne pour l'instant. Et dans le cas particulier de ma fac, il y a aussi des mouvements incessants de titulaires, qui vont là où on les attire par ex. en leur promettant davantage de télétravail (pour leur économiser les trajets). À ce petit jeu, les UFR qui sont tout de même censées proposer un minimum d'accueil en chair et en os sont rarement gagnantes.
On rebalance aux UFR un max de missions. La dernière en date : c'est à l'UFR d'éditer chaque mois le document officiel de service fait pour chacun des tuteurs et tutrices étudiant.e.s, en calculant au centime près la somme qui leur sera versée et les charges. Bref, on devient le service de la paie... Et évidemment, on le fait, parce qu'on veut que ces étudiant.e.s soient payé.e.s en temps et en heure, alors que le service de la vie étudiante s'en fout royalement. Alors pour éviter que la responsable administrative craque, eh bien c'est une enseignante (titulaire) qui joue les comptables...
D'un point de vue administratif, je trouve ça plutôt logique que cela soit fait par le RAF d'UFR: c'est la composante qui peut seule certifier le service fait par ces tuteurs, non?
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Scio me nihil scire
Ambassadeur de Sparte à Byzance.
« Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit » — Henri Lacordaire
« Quand le droit bavarde, le citoyen ne lui prête plus qu'une oreille distraite » — Rapport du Conseil d'État de 1991, De la sécurité juridique.
"Alors n’oubliez pas : si vous voulez vraiment être productifs, apprenez à travailler avec des outils qui font gagner du temps au lieu de tout refaire à la main. Mais si votre passion, c’est de ne surtout pas utiliser de livres déjà complets, et de réécrire votre propre truc à chaque fois parce que « Je préfère utiliser mes propres outils et je n’arrive pas à utiliser ceux des autres« , alors félicitations :
Vous êtes bons pour rejoindre l’Éducation Nationale française." Odieux ***.
- RogerMartinBon génie
Patience et raison a écrit:RogerMartin a écrit:Ce qui n'est pas toujours clair dans l'article, c'est que les composantes SHS et scientifiques n'ont pas du tout la même structure d'emploi des BIATTS. En SHS, à part pour les services centraux, on les emploie pour faire de la gestion pédagogique et administrative au sein des UFR, écoles doctorales, etc. En sciences il y a beaucoup de BIATTS dans les labos ou en soutien à la recherche, moins pour l'enseignement. Il y a des domaines (l'informatique) où il est impossible de recruter sur les salaires qu'on propose, d'autant que les postes en fac ont la réputation d'être chiants et pénibles (matériels de mauvaise qualité, enquiquinements administratifs, etc.).
De ce que je vois, les personnels non titulaires ne "défilent" pas tous. Certains sont là depuis toujours, et ont des CDI, d'ailleurs.
Le vrai souci pour les facs de Paris intra-muros, c'est que pour les BIATTS c'est impossible de se loger à une distance vivable de son poste sur les grilles de rémunération de la FPE ou de la FPT. On est littéralement en compétition avec les facs de la grande couronne ou les lycées qui peuvent être plus proches, et pour la FPE avec le rectorat ou les ministères, où les primes sont bien supérieures à ce qu'on donne pour l'instant. Et dans le cas particulier de ma fac, il y a aussi des mouvements incessants de titulaires, qui vont là où on les attire par ex. en leur promettant davantage de télétravail (pour leur économiser les trajets). À ce petit jeu, les UFR qui sont tout de même censées proposer un minimum d'accueil en chair et en os sont rarement gagnantes.
On rebalance aux UFR un max de missions. La dernière en date : c'est à l'UFR d'éditer chaque mois le document officiel de service fait pour chacun des tuteurs et tutrices étudiant.e.s, en calculant au centime près la somme qui leur sera versée et les charges. Bref, on devient le service de la paie... Et évidemment, on le fait, parce qu'on veut que ces étudiant.e.s soient payé.e.s en temps et en heure, alors que le service de la vie étudiante s'en fout royalement. Alors pour éviter que la responsable administrative craque, eh bien c'est une enseignante (titulaire) qui joue les comptables...
D'un point de vue administratif, je trouve ça plutôt logique que cela soit fait par le RAF d'UFR: c'est la composante qui peut seule certifier le service fait par ces tuteurs, non?
Oui, indiquer le nombre d'heures faites, c'est normal. Calculer la rémunération et les charges au centime près, non, ce n'est pas son travail. Et il y a un service vie étudiante qui a eu plein de recrutements pour gérer ces emplois. La collègue enseignante jusque-là leur rebasculait chaque mois le nombre d'heures, mais c'est tellement plus facile de nous faire faire le reste.
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
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