Faire une thèse en ayant perdu les bénéfices du concours

Bonjour,

Il est peut-être un peu tôt pour se soucier de ça étant donné que je viens tout juste de passer les écrits de l'agrégation, mais dans l'éventualité où je serais admise (l'admissibilité me semblant une possibilité réaliste), il y a certaines choses que j'aimerais savoir...

En effet, pour des raisons personnelles (problèmes psychiatriques, budget...), je ne souhaite pas enseigner tout de suite.
J'aimerais utiliser ma dernière année de bourse pour faire un M2 pro traduction l'année prochaine afin de souffler un peu et d'avoir un moyen de financer la suite de mes études.

Seulement, je viens d'apprendre que le report de stage n'est possible que dans quelques cas bien définis. Ce qui signifie que, si je suis admise et que je préfère faire ce M2 plutôt que mon stage, je perdrai les bénéfices du concours.

Pour moi, la question de se pose pas : il est impératif que je m'éloigne un certain temps de la voie de la recherche et de l'enseignement. Quitte à devoir repasser l'agrégation plus tard lorsque je me sentirai prête à enseigner.

Mais j'aimerais d'abord m'assurer de quelque chose : en cas d'admission avec refus de stage, est-ce que je pourrai tout de même faire valoir mes résultats au concours lorsque je chercherai un directeur de thèse ? Par exemple, écrire "agrégée d'anglais" dans mon CV, joindre mes relevés de notes... Et dans ce cas, serais-je plutôt considérée comme une doctorante avec ou sans agrégation ? Quel impact le refus de stage aurait-il sur l'attribution d'un poste après la thèse ?

Merci de vos réponses

L'agrégation n'est pas un titre, c'est techniquement un poste obtenu. Ainsi, si vous êtes en report de stage pas de problème. Mais refuser le bénéfice du concours, c'est, de facto, ne plus être agrégé. Certains, j'imagine, s'en servent comme d'un titre honorifique, mais ce n'en est pas un.

Sans compter que si de nombreux directeurs de thèse encouragent leurs étudiants à passer l'agreg c'est moins pour une question de niveau, à mon sens, que parce que cela leur assure un débouché que la thèse ne leur offre pas...

Oui, j'étais sur le point de corriger mon message pour dire cela aussi.

Fires of Pompeii a écrit:L'agrégation n'est pas un titre, c'est techniquement un poste obtenu. Ainsi, si vous êtes en report de stage pas de problème. Mais refuser le bénéfice du concours, c'est, de facto, ne plus être agrégé. Certains, j'imagine, s'en servent comme d'un titre honorifique, mais ce n'en est pas un.

Une tournure du type "Reçu aux épreuves de l'agrégation externe" / "Admise à l'agrégation" peut faire l'affaire.
Sinon, pour info, l'agrégation est conformée par le concours et le stage : un candidat reçu mais en report de stage n'est pas non plus "agrégé" à proprement parler.

En effet, il faut avoir validé l’année de stage pour être “agrégé” (ou “certifié” pour ceux qui ont passé le Capes).

Mais rien ne t’empêche d’écrire sur ton CV “admise à l’agrégation (session 202-)”, le cas échéant.

Bon courage !

valle a écrit:

Fires of Pompeii a écrit:L'agrégation n'est pas un titre, c'est techniquement un poste obtenu. Ainsi, si vous êtes en report de stage pas de problème. Mais refuser le bénéfice du concours, c'est, de facto, ne plus être agrégé. Certains, j'imagine, s'en servent comme d'un titre honorifique, mais ce n'en est pas un.

Une tournure du type "Reçu aux épreuves de l'agrégation externe" / "Admise à l'agrégation" peut faire l'affaire.
Sinon, pour info, l'agrégation est conformée par le concours et le stage : un candidat reçu mais en report de stage n'est pas non plus "agrégé" à proprement parler.

Oui, bien sûr, quand je disais "pas de problème" c'était parce qu'après un report on est réputé devenir stagiaire donc disons que l'agrégation avait vocation à être validée. Mais sans même aucun report, si on refuse le concours, ça ne va pas et ça n'ira pas, c'est ça que je veux dire

Marie_D a écrit:Bonjour,

Il est peut-être un peu tôt pour se soucier de ça étant donné que je viens tout juste de passer les écrits de l'agrégation, mais dans l'éventualité où je serais admise (l'admissibilité me semblant une possibilité réaliste), il y a certaines choses que j'aimerais savoir...

En effet, pour des raisons personnelles (problèmes psychiatriques, budget...), je ne souhaite pas enseigner tout de suite.
J'aimerais utiliser ma dernière année de bourse pour faire un M2 pro traduction l'année prochaine afin de souffler un peu et d'avoir un moyen de financer la suite de mes études.

Seulement, je viens d'apprendre que le report de stage n'est possible que dans quelques cas bien définis. Ce qui signifie que, si je suis admise et que je préfère faire ce M2 plutôt que mon stage, je perdrai les bénéfices du concours.

Pour moi, la question de se pose pas : il est impératif que je m'éloigne un certain temps de la voie de la recherche et de l'enseignement. Quitte à devoir repasser l'agrégation plus tard lorsque je me sentirai prête à enseigner.

Mais j'aimerais d'abord m'assurer de quelque chose : en cas d'admission avec refus de stage, est-ce que je pourrai tout de même faire valoir mes résultats au concours lorsque je chercherai un directeur de thèse ? Par exemple, écrire "agrégée d'anglais" dans mon CV, joindre mes relevés de notes... Et dans ce cas, serais-je plutôt considérée comme une doctorante avec ou sans agrégation ? Quel impact le refus de stage aurait-il sur l'attribution d'un poste après la thèse ?

Merci de vos réponses

Bonsoir
D"abord, même si plein de gens l'utilisent sans jamais avoir été enseignants (des politiciens par exemple) agrégé n'est pas un titre, mais un grade administratif. Ensuite, ne lâche pas la proie pour l'ombre, on n'est jamais certain de réussir deux fois un concours qui combine difficultés et aléas. Si tu deviens professeur agrégé, et que l'enseignement te lasse, tu as au moins un grade monnayable si tu passes un autre concours de la fonction publique (reclassement à un échelon élevé). Ensuite, les docteurs sans agrégation, j'en vois pas mal ramer, même assistants d'éducation.
Je te dis ça en connaissance de cause : avant d'être enseignant, j'envisageais , un dérivatif, l'accès aux BU, toussa. Un imprévu m'a fait devenir enseignant, et devine ce que j'ai privilégié... Réfléchis bien, pas de coup de coeur, de coup de tête.

Si le but ultime est de faire une thèse, l'un des inconvénients de ne pas être agrégé statutairement, c'est que le nombre d'années possibles comme ATER est réduit à la portion congrue. L'un des avantages, c'est qu'aucun rectorat ne peut interdire la prise de poste d'ATER en refusant le détachement.

Je ne suis pas globalement de votre avis: l'agrégé qui n'est plus en poste garde le titre d'agrégé de l'université (ou de sa spécialité), même s'il n'a pas fait son stage ou s'il l'a raté (tout simplement parceque cette tradition existe depuis beaucoup plus longtemps que l'obligation du stage). C'est la même chose que les Enarques ou les Normaliens, pour qui il n'y a jamais eu de diplome officiel non plus (comme quoi tout n'est pas dans le diplome).
De ce que je sais, les agrégés sont volontiers acceptés par les directeurs de thèse, en particulier en Anglais, parceque c'est indicateur d'un niveau absolu et relatif dans la matière (sinon, ils accepteraient aussi facilement les certifiés...) et aussi parceque sauf exception (doctorat étranger, par exemple), c'est un passeport quasi-nécessaire pour espérer un poste de maitre de conférences, ce qui est également le seul bénéfice intéressant pour un docteur en Anglais.
D'un autre coté, évidemment, dans la plupart des spécialités de l'Anglais, il existe tellement peu de postes, que ce n'est en aucun cas une assurance d'obtenir un poste, mais plutôt une assurance au cas où on n'en obtiendrait pas un...

fp2161 a écrit:C'est la même chose que les Enarques ou les Normaliens, pour qui il n'y a jamais eu de diplome officiel non plus (comme quoi tout n'est pas dans le diplome).

Les ENS (ou du moins certaines) délivrent désormais des diplômes d'établissement. Qui n'ont en pratique que peu d'importance vu que les normaliens continuent d'obtenir les grades universitaires via des licences et masters plutôt que par le diplôme maison.

Quand j'ai passé et obtenu l'agrégation (d'espagnol), j'étais un peu perdue et épuisée par l'année de concours, je ne me voyais pas enchaîner directement sur une année de stage et songeais également à faire une thèse. J'ai demandé et obtenu sans aucune difficulté le report de stage, pour études (en indiquant que j'allais commencer une thèse et candidater à un contrat doctoral). Je n'ai pas souvenir des démarches à faire, mais je suis certaine de ne pas avoir eu à batailler, ni à donner une quelconque preuve de ce que je faisais effectivement pendant cette année (je ne me suis inscrite en doctorat que plus tard, donc je ne pouvais pas fournir de preuve matérielle de la poursuite d'études).
J'ai donc commencé la thèse, ai échoué au contrat doctoral et ai fait mon année de stage la rentrée suivante.
Je ne sais pas si mon témoignage aidera, mais je te conseillerais de ne pas trop t'inquiéter en amont : bonne chance pour les épreuves orales, et si ça fonctionne, tu aviseras et demanderas un report de stage.
Tous mes voeux de réussite et de sérénité !

J'ajoute qu'une amie et collègue de cette année de concours, lauréate de l'agrégation, avait également demandé et obtenu le report de stage sans la moindre difficulté, pour prendre du temps pour elle et réfléchir à une éventuelle thèse (projet finalement abandonné). Un autre collège était parti à l'étranger comme lecteur dans une université, et avait aussi obtenu le report de stage. Comme quoi, le report de stage (du moins il y a cinq-six ans), n'est pas une bizarrerie ou une exception (enfin, je l'espère...)

Mathador a écrit:

fp2161 a écrit:C'est la même chose que les Enarques ou les Normaliens, pour qui il n'y a jamais eu de diplome officiel non plus (comme quoi tout n'est pas dans le diplome).

Les ENS (ou du moins certaines) délivrent désormais des diplômes d'établissement. Qui n'ont en pratique que peu d'importance vu que les normaliens continuent d'obtenir les grades universitaires via des licences et masters plutôt que par le diplôme maison.

Oui, enfin il a surtout été créé parceque les normaliens en sciences (notamment en maths) ne passent plus le concours de l'agrégation qui leur tenait lieu de diplome avant... Il n'y a même plus de prépa agreg en maths à l'ENS Ulm.

Euh, en mathématiques en tout cas le diplôme de l'ENS est décerné après la réussite des études L3/M1/M2, qui se font avec une inscription à la fac en parallèle.
Je ne sais pas si cela était semblable du temps des DEUG (trop jeune pour avoir connu cela), mais quand j'étais étudiant la chose ne semblait pas nouvelle.
Les diplômes côté fac sont d'ailleurs les seuls que j'ai, celui de l'ENS est "en cours de fabrication" depuis un petit paquet d'années maintenant.

fp2161 a écrit:

Mathador a écrit:

fp2161 a écrit:C'est la même chose que les Enarques ou les Normaliens, pour qui il n'y a jamais eu de diplome officiel non plus (comme quoi tout n'est pas dans le diplome).

Les ENS (ou du moins certaines) délivrent désormais des diplômes d'établissement. Qui n'ont en pratique que peu d'importance vu que les normaliens continuent d'obtenir les grades universitaires via des licences et masters plutôt que par le diplôme maison.

Oui, enfin il a surtout été créé parceque les normaliens en sciences (notamment en maths) ne passent plus le concours de l'agrégation qui leur tenait lieu de diplome avant... Il n'y a même plus de prépa agreg en maths à l'ENS Ulm.

Je ne vois pas en quoi l'obtention de l'agrégation servirait de « diplôme de l'ENS »… à défaut de diplôme, la tradition est de se qualifier d'ancien élève (ce qui peut d'ailleurs ouvrir des droits: les fonctionnaires de catégorie A ancien normaliens peuvent être détachés MCF sans doctorat), ce qui se vérifie aisément en consultant le JO.

SeismiMine a écrit:Euh, en mathématiques en tout cas le diplôme de l'ENS est décerné après la réussite des études L3/M1/M2, qui se font avec une inscription à la fac en parallèle.

Dans celui que j'ai vu en détail, il se base en effet sur l'obtention d'un master universitaire auquel on ajoute quelques extras. L'intérêt principal que j'ai constaté en pratique est qu'il permet d'être inscrit comme étudiant (et donc de faire des stages) pendant les 4 années de scolarité sans préparer l'agrégation ni changer de discipline.