Garder le poste en CFA ou passer le CAPLP

Bonjour,

Actuellement, j'ai un poste de formatrice en anglais en cdi (6h par semaine) dans un CFA (rattaché à l'Education nationale). Normalement, j'aurai plus d'heures l'an prochain (c'est ce qu'on m'a dit. De plus, j'ai rempli une fiche de voeux dans laquelle j'ai noté que je souhaite enseigner 15h par semaine). Je me suis inscrite au caplp lettres-anglais (pour avoir un salaire plus élevé). Je ne sais pas si je vais le passer, j'hésite car le poste que j'ai actuellement me plait : j'ai des apprentis en Bac pro et en BTS qui sont agréables (le programme de BTS est intéressant, c'est le public que je préfère). J'ai vu sur ce forum que les élèves au lycée pro ne sont pas motivés par les matières générales. Peut-être que je regretterai le CFA si je réussis le concours. Que me conseillez-vous ? Merci d'avance pour vos conseils.

Que te dire ?
Tu as la raison pour passer le concours : le salaire. Il y a aussi la sécurité de l'emploi (merci les Fatals Picards) et puis le fait que nous ne sommes pas traités de la même façon en tant que titulaire et en tant que contractuel.
Mais titulaire EN implique aussi des contraintes : celles de la mutation nationale et de la mutation académique ensuite, de l'affectation. Et dans l’affectation tu peux tomber dans un lycée pro où il n'y a pas de BTS.
Pour "les élèves au lycée pro ne sont pas motivés par les matières générales". C'est à nuancer. Certains le sont.

Mon avis est biaisé du fait que je suis titulaire, content de l'être, content d'être en LP (plus qu'au général finalement) et je m'adapte. Je ne souhaite pas être en CFA car les conditions sont clairement plus précaires je trouve, y compris conditions horaires hebdo, mensuelles et annuelles.

C'est à toi de voir au mieux. Je ne connais pas ta situation familiale mais il faut penser que la titularisation implique la mutation et que même localement (en admettant que tu restes dans ton secteur) les établissements sont très variables.

Bonne chance.

Bonsoir Jacq,

Merci pour ton conseil.

Bonjour,

Jacq a très bien résumé la situation. Le concours est national et le risque de mutation est important. Dans l'éventualité d'une "découverte" du LP en formation initiale, tu peux proposer ta candidature en qualité de contractuelle en t'adressant au bureau des remplacements via l'IEN-EG. Les besoins sont bien présents, tu pourras peut-être trouver un poste relativement proche de ton domicile et voir un service complet en LP.

Bonjour Jems,

Je vais le passer le CAPLP dans le privé, peut-être que je pourrai rester dans ma région, la Bretagne (d'après ce que je sais, ce sont les directeurs d'établissement qui choisissent les profs après la réussite au concours). Je ne connaissais pas le service des remplacements via l'IEN-EG. Donc, il est possible de demander à enseigner exclusivement dans un lycée professionnel dans ce service ?

Surtout que l'Ouest, la "Bretagne" entre autre, est difficile à obtenir dans beaucoup de disciplines. Le concours privé peut donc être une bonne chose.
Attention aux idées reçues. Les élèves de LP viennent du collège, donc ils ne sont ni plus ni moins motivés qu'une bonne partie du collège et retrouvent souvent de la motivation en arrivant en LP où les conditions de travail ne sont pas les mêmes que celles du collège (sans jeter la pierre à nos camarades de collège, je parle des conditions de travail et pas du travail des collègues).
Le concours est celui de "lettres-anglais" mais bien souvent les collègues de LV n'enseignent pas les "lettres".

Je suis en CFA ( privé, monde industriel), et j'y suis bien, je trouve des avantages à ma situation.
Je suis en CDI, droit privé. Je travaille sur la base de 37h par semaine, avec 3 semaines de RTT et 5 de CP ; je juge mon salaire correct ( un titulaire temps complet, selon la matière et l'ancienneté est entre 2000 et 2200 nets, un peu mieux peut-être pour certains qui ont bien négocié leur entrée). Je ne suis donc pas précaire
Je travaille à 10 minutes de chez moi ce qui est clairement un atout ;
Mes jeunes sont plutôt sympathiques et même si mes matières ne sont pas celles qu’ils préfèrent, globalement ils bossent et on peut avoir un niveau d’exigences important, peut-être même supérieur à celui que l’on peut attendre en LP (pression de l'entreprise ). J’apprécie l’articulation que l’on peut avoir entre l’EG et l’EP, et je suis chargée du suivi d’une classe ce qui inclut les visites en entreprise, et la coordination entreprise/CFAI.
Je travaille avec des bac pro (2nd/1er/terminales) et des BTS ( ce qui est très intéressant)
Nous devons suivre les référentiels EN, mais je me sens certainement plus libre dans la manière de faire que ne peuvent l’être les professeurs de l’EN soumis à l’autorité d’un inspecteur ; nous pouvons adapter certaines choses (coanimation), par contre je suis de toutes les corrections/jurys des diplômes auxquels nos jeunes sont préparés. J’ai un volume d’horaire annuel correct ( qd je compare avec les volumes préconisés dans les référentiels).

Ce qui reste parfois difficile :

- du fait de l'alternance, on a beaucoup de groupes, et on est sur tous les niveaux, ça ne s'arrête jamais ( pas de pfmp) ; on jongle toujours
- nos heures sont annualisées et nos EDT changent de semaine en semaine, voire sur la même semaine ; on nous demande d'anticiper mais du coup nous n'avons pas de vraie lisibilité de notre année
- c'est parfois compliqué de travailler en "horaires de bureau" : je ne peux pas corriger un paquet d'une traite si j'ai seulement 2h entre 2 cours ...
- notre direction ne se rend pas compte du travail qui est le notre et a tendance à ne considérer que les heures de face à face

Bonjour,
C'est bien qu'au LP, les profs qui ont passé le Caplp lettres anglais, n'enseignent pas le français car ce n' est pas ma spécialité.  FZ, tu as un emploi à plein temps dans un CFA, privé filières industrielles. Moi aussi, j'enseigne dans un CFA privé, aux BTS et Bac Pro industriels. J'enseigne à temps partiel, 6h par semaine, (2 semaines par mois), les 2 autres semaines, je n'ai que 1h. J'ai un salaire de misère, on m'a dit que j'aurai plus d'heures l'an prochain. Avec un double Master 2, je ne resterai pas avec un salaire si bas. Je vais tenter le Caplp.

Jacq a écrit:Surtout que l'Ouest, la "Bretagne" entre autre, est difficile à obtenir dans beaucoup de disciplines. Le concours privé peut donc être une bonne chose.
Attention aux idées reçues. Les élèves de LP viennent du collège, donc ils ne sont ni plus ni moins motivés qu'une bonne partie du collège et retrouvent souvent de la motivation en arrivant en LP où les conditions de travail ne sont pas les mêmes que celles du collège (sans jeter la pierre à nos camarades de collège, je parle des conditions de travail et pas du travail des collègues).
Le concours est celui de "lettres-anglais" mais bien souvent les collègues de LV n'enseignent pas les "lettres".

La motivation est bien présente dans les filières choisies, hélas de plus en plus d'élèves s'inscrivent par défaut dans des sections "fourre-tout" et là, bon courage pour les faire bosser. Je pense aux GA bien sûr !( enfin, ceux de mon lycée).
Je sais que ma litanie peut devenir pénible, alors à chaque fois que je dis "GA", vous avez le droit de me demander de mettre 1 euro dans la tirelire et à la fin j'offre le restau !!

Noisettine a écrit:Bonjour,
C'est bien qu'au LP, les profs qui ont passé le Caplp lettres anglais, n'enseignent pas le français car ce n' est pas ma spécialité.  FZ, tu as un emploi à plein temps dans un CFA, privé filières industrielles. Moi aussi, j'enseigne dans un CFA privé, aux BTS et Bac Pro industriels. J'enseigne à temps partiel, 6h par semaine, (2 semaines par mois), les 2 autres semaines, je n'ai que 1h. J'ai un salaire de misère, on m'a dit que j'aurai plus d'heures l'an prochain. Avec un double Master 2, je ne resterai pas avec un salaire si bas. Je vais tenter le Caplp.

c'est certain que le temps de travail compte ! c'est pour cela d'ailleurs que j'ai précisé ; chez nous tes quotités ce serait de la vacation et ça ne me conviendrait pas...

par contre tout à l'heure tu écrivais " CFA rattaché à l'EN" et là tu dis CFA privé ... pour moi c'est différent, non ?

FZ, je voulais dire CFA rattaché à l'Education nationale (enseignement catholique). J'ai accepté le poste car c'est un CDI (pas loin de chez moi) et c'est évolutif (plus d'heures l'an prochain). Je cherche un 2eme emploi à mi-temps (ce n'est pas facile de trouver un poste compatible avec le CFA car les chefs d'établissement ne veulent pas adapter mon edt).

Noisettine a écrit:FZ, je voulais dire CFA rattaché à l'Education nationale (enseignement catholique). J'ai accepté le poste car c'est un CDI (pas loin de chez moi) et c'est évolutif (plus d'heures l'an prochain). Je cherche un 2eme emploi à mi-temps (ce n'est pas facile de trouver un poste compatible avec le CFA car les chefs d'établissement ne veulent pas adapter mon edt).

Ok .. le mien est lié aux branches professionnelles, dont nous sommes "l'outil de formation" ( je déteste cette expression, mais elle veut tout dire !)

Je m'en doutais, par le biais d'une connaissance, que les conditions de travail dans les centres de formation cliniques, se dégradaient.
Un article dans mon journal régional a attiré mon attention car ce cfa, qui dépend de la chambre des métiers, est à proximité de mon  domicile.
Les formateurs ont vu, eux aussi, "leurs conditions de travail se détériorées, les salariés n'en peuvent plus, certains sont au bord de l'épuisement professionnel". Of du 2 février 2022.
" 1496 euros par mois, alors que j'ai un bac + 4. Parmi nous beaucoup de formateurs sont payés moins chers que leurs apprentis".
" Les nouvelles embauches se font sous contrat privé, alors que les personnels étaient jusqu'alors agents publics".
" Face à la surcharge de travail, on nous répond seuil de rentabilité ".
Voilà tout est dit sur l'état de ceux qui travaillent pour enseigner.
Il faut dire que la Région  est très économe de ses derniers et contrôle vraiment l'apprentissage. Un apprentissage de moins, même pour 1 heure et ce sont moins de subventions.