- RuthvenGuide spirituel
A l'université, y a-t-il des critiques audibles de la semestrialisation ?
En L1 S1, j'ai l'impression que c'est extrêmement violent pour les étudiants car tout va au pas de charge ; en 12/13 semaines, tout doi être bouclé, l'adaptation à un nouveau système, une nouvelle liberté à gérer, de nouvelles matières ... Cela me semble pédagogiquement indéfendable (comment donner suffisamment d'exercices sur ce temps restreint ?) et pourtant j'entends très peu mes collègues critiquer cette organisation. Est-ce que c'est rentré dans les moeurs comme un élément indéboulonnable ? (Question de néophyte)
En L1 S1, j'ai l'impression que c'est extrêmement violent pour les étudiants car tout va au pas de charge ; en 12/13 semaines, tout doi être bouclé, l'adaptation à un nouveau système, une nouvelle liberté à gérer, de nouvelles matières ... Cela me semble pédagogiquement indéfendable (comment donner suffisamment d'exercices sur ce temps restreint ?) et pourtant j'entends très peu mes collègues critiquer cette organisation. Est-ce que c'est rentré dans les moeurs comme un élément indéboulonnable ? (Question de néophyte)
- NicétasNiveau 9
Je trouve aussi que c'est très problématique ; même si j'ai L2 / L3 (et donc j'échappe aux difficultés propres au L1), c'est compliqué de faire passer tout le programme en 12 semaines, avec en plus l'obligation d'avoir 2 notes. En prépa, ils ont plus d'heures, plus de semaines de cours, des épreuves plus longues, des enseignants toute l'année ; j'ai un peu honte de ce que nous offrons en comparaison. J'en ai discuté avec des MCF et des PR et même s'ils sont parfois critiques du système j'ai l'impression que c'est entré dans les mœurs.
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« Quand un discours naturel peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu'on entend, laquelle on ne savait pas qu'elle y fût, en sorte qu'on est porté à aimer celui qui nous le fait sentir ; car il ne nous a pas fait montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable, outre que cette communauté d'intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l'aimer. »
Pascal, Pensées
- BoubouleDoyen
J'ai échangé avec une prépa juste avant les vacances ; on les a forcés à passer en semestre en 2013 pour s'aligner avec l'université et favoriser les réorientations. Du coup, ils finissent le S2 fin janvier (18 semaines au lieu du T1 aux vacances de Noël auparavant) alors que la fac commence son S2 début janvier donc réorientation pas possible. L'administration déconnectée du terrain, comme d'habitude. Du coup, je me suis effectivement interrogé sur les intérêts pédagogiques de ces organisations rigides et j'ai les mêmes interrogations que Ruthven.
- RGDNiveau 3
Je n'ai connu, comme étudiant puis comme enseignant, que l'organisation en semestres à l'université, alors j'avoue que j'ai du mal à voir quelle autre organisation serait envisageable... Il me semble que c'est celle qui est retenue dans la plupart des autres pays, non ? Cela facilite tout de même les échanges (ou plutôt les rend moins difficiles...) .
Pour ce qui est du rythme intense demandé, le problème ne vient pas selon moi de l'organisation de l'année mais simplement de la réduction continue du volume horaire annuel des formations à l'université. Il y a 20 ans, nous avions 700-850h/an en licence scientifique. Aujourd'hui, les maquettes sont plutôt aux alentours de 550h. Face à cela, les seules solutions sont soit d'aller plus vite, soit de limiter le programme. Au final, j'ai l'impression que l'on fait un mix des deux. C'est loin d'être satisfaisant, ni pour les étudiants, ni pour nous, mais bon, je n'ai pas trop d'autres options
Pour ce qui est du rythme intense demandé, le problème ne vient pas selon moi de l'organisation de l'année mais simplement de la réduction continue du volume horaire annuel des formations à l'université. Il y a 20 ans, nous avions 700-850h/an en licence scientifique. Aujourd'hui, les maquettes sont plutôt aux alentours de 550h. Face à cela, les seules solutions sont soit d'aller plus vite, soit de limiter le programme. Au final, j'ai l'impression que l'on fait un mix des deux. C'est loin d'être satisfaisant, ni pour les étudiants, ni pour nous, mais bon, je n'ai pas trop d'autres options
- epekeina.tes.ousiasModérateur
La semestrialisation… C'est un système délirant, qui interdit d'avoir des cours correctement positionnés, impose une corrélation heures/ECTS (toujours revue à la hausse ou à la baisse), plus un système de contrôle des connaissances lourd et mal maîtrisable. Le tout tiraillé par X commissions, groupes de pressions divers et variés — pour ne rien dire des questions de budget.
Une sottise européenne aggravée par les dérives bureaucratiques et les conflits de pouvoir locaux.
Et comme c'est “la loi”, c'est devenu “normal”…
Une sottise européenne aggravée par les dérives bureaucratiques et les conflits de pouvoir locaux.
Et comme c'est “la loi”, c'est devenu “normal”…
- New ZealandNiveau 9
RGD a écrit:Je n'ai connu, comme étudiant puis comme enseignant, que l'organisation en semestres à l'université, alors j'avoue que j'ai du mal à voir quelle autre organisation serait envisageable... Il me semble que c'est celle qui est retenue dans la plupart des autres pays, non ? Cela facilite tout de même les échanges (ou plutôt les rend moins difficiles...) .
Pour ce qui est du rythme intense demandé, le problème ne vient pas selon moi de l'organisation de l'année mais simplement de la réduction continue du volume horaire annuel des formations à l'université. Il y a 20 ans, nous avions 700-850h/an en licence scientifique. Aujourd'hui, les maquettes sont plutôt aux alentours de 550h. Face à cela, les seules solutions sont soit d'aller plus vite, soit de limiter le programme. Au final, j'ai l'impression que l'on fait un mix des deux. C'est loin d'être satisfaisant, ni pour les étudiants, ni pour nous, mais bon, je n'ai pas trop d'autres options
Je me suis fait les mêmes réflexion.
- RogerMartinBon génie
Connerie prétendument imposée par l'existence des échanges étudiants (Socrates à l'époque, sur le point de devenir Erasmus) -- alors qu'au moins Oxford et Cambridge, qui fonctionnent encore aujourd'hui avec des trimestres, n'ont jamais eu de souci pour envoyer des étudiants ou en accueillir malgré le décalage des calendriers.
En France, Allègre s'est jeté là-dessus car on le lui a vendu comme LE moyen d'empêcher des cours de droit évalués par seulement un examen de fin d'année. Résultat : les cours de droit ont été semestrialisés sur un semestre avec double d'horaire, et un examen de fin de semestre. #réforme #amélioration
En France, Allègre s'est jeté là-dessus car on le lui a vendu comme LE moyen d'empêcher des cours de droit évalués par seulement un examen de fin d'année. Résultat : les cours de droit ont été semestrialisés sur un semestre avec double d'horaire, et un examen de fin de semestre. #réforme #amélioration
- RuthvenGuide spirituel
Mon impression qu'on marche sur la tête pédagogiquement n'est donc pas totalement déconnectée du réel. Ce qui est sidérant, c'est la multiplication de prothèses, de dispositifs de remédiation, d'accompagnement - avec une efficacité mesurée - alors qu'on ne pose jamais la question du calendrier et du rythme.
Je croyais que c'était une réforme Bayrou.
Je croyais que c'était une réforme Bayrou.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
On parle de quoi? du plan licence qui, depuis des années, bouffe obligatoirement des moyens et n'a strictement eu (et n'aura) aucun effet? L'avantage des facs, c'est que le français moyen ne sait pas du tout ce qui s'y passe et s'en fiche éperdument: donc, les politiques peuvent y faire n'importe quoi, ça ne se remarque pas.
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