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- DorineHabitué du forum
Et Bérénice alors, c'est bien une tragédie et pourtant il n'y a pas de mort ?Iphigénie a écrit:+1
Une tragi-comédie, c’est le Cid: une tragédie mais qui ne se termine pas par la mort du héros.
- Une passanteEsprit éclairé
Une tragédie, c'est quand cela se termine mal, très souvent, par une ou plusieurs morts, mais pas toujours, je donne ainsi toujours Bérénice en exemple
D'autant que les élèves ont tendance à croire caricaturalement que tragédie = mort, il faut ensuite ramer pour expliquer que toute mort n'est pas tragique, que c'est surtout la fatalité qui fait le tragique.
D'autant que les élèves ont tendance à croire caricaturalement que tragédie = mort, il faut ensuite ramer pour expliquer que toute mort n'est pas tragique, que c'est surtout la fatalité qui fait le tragique.
- IllianeExpert
Dans Bérénice, le sort des personnages est pire que la mort, mais il me semble effectivement plus judicieux de parler de tragicomédie pour une tragédie à fin heureuse.
En ce qui concerne L'Illusion comique, la page de titre de la première édition indique "comédie" (merci Wikipédia ^^), et voici ce que Corneille écrit à son sujet :
Alors, parler de tragicomédie... Eventuellement pour qualifier le dernier acte (vu que tout est bien qui finit bien) ?
En ce qui concerne L'Illusion comique, la page de titre de la première édition indique "comédie" (merci Wikipédia ^^), et voici ce que Corneille écrit à son sujet :
Corneille a écrit:Voici un étrange monstre que je vous dédie. Le premier acte n’est qu’un prologue ; les trois suivants font une comédie imparfaite, le dernier est une tragédie : et tout cela, cousu ensemble, fait une comédie.
Alors, parler de tragicomédie... Eventuellement pour qualifier le dernier acte (vu que tout est bien qui finit bien) ?
- DesolationRowEmpereur
Bérénice finit mal.
Mais Nicomède ? Et Attila ? Esther ?
Mais Nicomède ? Et Attila ? Esther ?
- DorineHabitué du forum
Un fil très intéressant. Et pourtant la question de départ avait l'air simple...
- DesolationRowEmpereur
NLM76 a écrit:En tout cas, je pense qu'on s'en fiche un peu de savoir si Tartuffe est ceci ou cela. Ce qui est intéressant dans le sujet, c'est que les élèves s'intéressent au comique dans Tartuffe, et commencent à s'interroger sur ce que c'est que le tragique — et pas seulement dans le sens restreint de la critique littéraire.
Au fait, @Trompettemarine, je ne savais pas qu'on classait L'illusion comique dans les tragicomédies. Pourquoi donc ?
@DesolationRow : Que penses-tu du fait que les manuscrits ne portent pas "tragicomoedia" mais "tragicocomoedia" ?... Moi, je me suis amusé à le maintenir, d'autant que ça passe métriquement dans la première des deux occurrences (v. 59). La forme ici permettrait de faire dire à Mercure le contraire de ce qu'il prétend dire.
C'est certainement un peu délirant... Mais l'est-ce plus que de supposer que Plaute s'occupe là davantage de théorie littéraire que de faire rire les gens ?Je mixerai le tragique au comique comme il faut :
on doit parfois savoir cesser les plaisanteries,
quand interviennent reines, rois et dieux, je crois.
Et puis, puisqu’en plus un esclave y joue un rôle, je vais
en faire, je viens de le dire, une vraie tragicocomédie.
Je te réponds quand j’ai un ordinateur, et pas seulement un téléphone
Mais pour la définition de la tragédie, le résultat final compte peu. C’est le processus et le mécanisme qui sont intéressants. Si les dieux, ou le destin etc. décident exceptionnellement de laisser filer leur proie en une issue heureuse, la pièce n’en sera pas moins tragique.
- IphigénieProphète
Disons une tragédie quand il n’y a pas d’issue comme dans Bérénice où la séparation finale est comme une mort en réalité : dans le Cid une issue reste possible. On ne peut pas dire une fin heureuse mais en tout cas une fin ouverte: donc un processus, un registre et une fin ensemble ce serait peut-être plus juste pour tenter une définition? Dans l’illusion c’est la tragédie l’illusion non? C’est une pièce dans la pièce autant que je m’en souvienne.Illiane a écrit:Dans Bérénice, le sort des personnages est pire que la mort, mais il me semble effectivement plus judicieux de parler de tragicomédie pour une tragédie à fin heureuse.
En ce qui concerne L'Illusion comique, la page de titre de la première édition indique "comédie" (merci Wikipédia ^^), et voici ce que Corneille écrit à son sujet :Corneille a écrit:Voici un étrange monstre que je vous dédie. Le premier acte n’est qu’un prologue ; les trois suivants font une comédie imparfaite, le dernier est une tragédie : et tout cela, cousu ensemble, fait une comédie.
Alors, parler de tragicomédie... Eventuellement pour qualifier le dernier acte (vu que tout est bien qui finit bien) ?
Pour Nicomede on parle aussi de comédie héroïque et pour Esther et Athalie le sujet religieux empêche qu’on parle d’autre chose que de tragédie non?
De la limite des étiquettes …
Je n’ai pas amphitryon sous la main mais l’interprétation de Nlm paraît séduisante .
Ouais on est parti d’une question simple et finalement ….
- IllianeExpert
Oui, c'est bien cela : quasi toute L'Illusion comique repose sur une mise en abyme, d'où la fin heureuse parce qu'en fait personne n'est mort, ce n'était que du théâtre !
Sinon, je pense que ce que dit DR est tout à fait pertinent : ce sont essentiellement le mécanisme et le processus qui font la tragédie ; après, Corneille a généralement tendance, en tout cas dans la seconde moitié de sa carrière, à privilégier une fin qui confine au sublime avec des individus apprenant à maîtriser leurs passions ("je suis maître de moi comme de l'univers"), ce qui est moins le cas chez Racine. Ceci explique en grande partie ces fins "heureuses".
Sinon, je pense que ce que dit DR est tout à fait pertinent : ce sont essentiellement le mécanisme et le processus qui font la tragédie ; après, Corneille a généralement tendance, en tout cas dans la seconde moitié de sa carrière, à privilégier une fin qui confine au sublime avec des individus apprenant à maîtriser leurs passions ("je suis maître de moi comme de l'univers"), ce qui est moins le cas chez Racine. Ceci explique en grande partie ces fins "heureuses".
- trompettemarineMonarque
Une tragi-comédie comédie se termine nécessairement bien. Une tragédie (classique) peut ne pas se terminer sur la mort.Dorine a écrit:Et Bérénice alors, c'est bien une tragédie et pourtant il n'y a pas de mort ?Iphigénie a écrit:+1
Une tragi-comédie, c’est le Cid: une tragédie mais qui ne se termine pas par la mort du héros.
- PonocratesExpert spécialisé
Et que dire de Cinna avec sa presque fin nuptiale pour les conspirateurs...DesolationRow a écrit:Bérénice finit mal.
Mais Nicomède ? Et Attila ? Esther ?
Je pense qu'il faut garder le "ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocent" comme critère, éventuellement l'ubris. Mais pas la fin, en tout cas pour Corneille.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- TangledingGrand Maître
Toujours trouvé Cinna d'un ch....t à mourir...
Heureusement qu'il y a, pour qu'on s'amuse un peu, sa parodie :
"Prends un siège Cinna, et assieds-toi par terre"
Heureusement qu'il y a, pour qu'on s'amuse un peu, sa parodie :
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"Never complain, just fight."
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- DorineHabitué du forum
On est d'accord.trompettemarine a écrit:Une tragi-comédie comédie se termine nécessairement bien. Une tragédie (classique) peut ne pas se terminer sur la mort.Dorine a écrit:Et Bérénice alors, c'est bien une tragédie et pourtant il n'y a pas de mort ?Iphigénie a écrit:+1
Une tragi-comédie, c’est le Cid: une tragédie mais qui ne se termine pas par la mort du héros.
- trompettemarineMonarque
Pour L'illusion comique, effectivement, c'est compliqué. Je l'avais d'emblée par habitude, et ce, probablement à tort placée dans la tragi-comédie. Il y a un ouvrage critique ( j'ai oublié l'auteur) qui traite du théâtre dans le théâtre au XVIIe siècle. Je vais chercher entre deux préparations de cours ( j'ai pris du retard sur mon travail pendant les vacances).
EDIT : Il s'agit de Georges Forestier, Le théâtre dans le théâtre sur la scène française du XVIIe siècle. Pour lui, le classement fluctuant et ''L'illusion comique n' a de comédie que le nom", mais il n'en dit pas davantage.
L'expression d'"étrange monstre" (caractéristique du baroque) montre bien la limite de la taxinomie, surtout avec Corneille.
Cette pièce, qui a la caractéristique d'être sans dédicace, n'est pas classable.
Je me suis donc bien trompée dans mon précédent post (merci NLM ).
Sinon, il est bien évident que ces détails sur un genre aujourd'hui uniquement travaillé par les universitaires, sont inutiles pour les élèves.
Je précise néanmoins que les choses ne sont pas toujours aussi simples en passant par baroque et classicisme.
EDIT : Il s'agit de Georges Forestier, Le théâtre dans le théâtre sur la scène française du XVIIe siècle. Pour lui, le classement fluctuant et ''L'illusion comique n' a de comédie que le nom", mais il n'en dit pas davantage.
L'expression d'"étrange monstre" (caractéristique du baroque) montre bien la limite de la taxinomie, surtout avec Corneille.
Cette pièce, qui a la caractéristique d'être sans dédicace, n'est pas classable.
Je me suis donc bien trompée dans mon précédent post (merci NLM ).
Sinon, il est bien évident que ces détails sur un genre aujourd'hui uniquement travaillé par les universitaires, sont inutiles pour les élèves.
Je précise néanmoins que les choses ne sont pas toujours aussi simples en passant par baroque et classicisme.
- PonocratesExpert spécialisé
Arrière hérétique :darkvador:Tangleding a écrit:Toujours trouvé Cinna d'un ch....t à mourir...
Heureusement qu'il y a, pour qu'on s'amuse un peu, sa parodie :
"Prends un siège Cinna, et assieds-toi par terre"
Le monologue d'exposition d'Emilie, avec pour une fois une femme "virile" ? Le personnage d'Auguste qui croyait avoir enterré son passé et fait oublier ses crimes ? L'intervention de Livie ?Si vous voulez dire que le personnage de Cinna est un peu falot, là d'accord, mais la pièce c'est avant tout La Clémence d'Auguste. Je trouve cela bien plus passionnant que Bajazet par exemple - mais je reconnais être partielle, j'aime l'alexandrin cornélien.
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- IphigénieProphète
Sinon un historique très intéressant des évolutions du genre tragique au XVIIe et le rôle de Corneille en particulier pour les tragédies à fin heureuse:
https://www.aplettres.org/pdf/Theatre_tragi-comedie.pdf
https://www.aplettres.org/pdf/Theatre_tragi-comedie.pdf
- DorineHabitué du forum
Tiens, toi aussi ?trompettemarine a écrit:Pour L'illusion comique, effectivement, c'est compliqué. Je l'avais d'emblée par habitude, et ce, probablement à tort placée dans la tragi-comédie. Il y a un ouvrage critique ( j'ai oublié l'auteur) qui traite du théâtre dans le théâtre au XVIIe siècle. Je vais chercher entre deux préparations de cours ( j'ai pris du retard sur mon travail pendant les vacances).
- TangledingGrand Maître
@ponocrates : tu mets le doigt sur ce qui me gêne dans cette pièce : Cinna est à claquer. Et le dénouement me paraît insupportable de bons sentiments.
Mais je te rejoins quant au personnage d'Emilie. Cependant la tragédie ne me semble pas un genre où le caractère soit si important.
J'aime Corneille saignant, notamment sa Médée.
Tout ceci ne reste qu'une appréciation personnelle. Peut-être aussi cela tient-il aux conditions dans lesquelles j'ai découvert la pièce. Je l'ai étudiée en hypokhâgne avec un professeur un peu terne et scolaire, cela ne m'a pas enthousiasmé, et je reste peut-être prisonnier de cette impression première.
Je tenterai une relecture à la lumière de tes remarques, merci.
Mais je te rejoins quant au personnage d'Emilie. Cependant la tragédie ne me semble pas un genre où le caractère soit si important.
J'aime Corneille saignant, notamment sa Médée.
Tout ceci ne reste qu'une appréciation personnelle. Peut-être aussi cela tient-il aux conditions dans lesquelles j'ai découvert la pièce. Je l'ai étudiée en hypokhâgne avec un professeur un peu terne et scolaire, cela ne m'a pas enthousiasmé, et je reste peut-être prisonnier de cette impression première.
Je tenterai une relecture à la lumière de tes remarques, merci.
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- PonocratesExpert spécialisé
Avec plaisir. Pour une relecture "19e", se rappeler que Napoléon considérait qu'Auguste était fin stratège et peu sincère et voyait dans le dénouement une certaine ambiguïté. Est-elle d'origine...Tangleding a écrit:@ponocrates : tu mets le doigt sur ce qui me gêne dans cette pièce : Cinna est à claquer. Et le dénouement me paraît insupportable de bons sentiments.
Mais je te rejoins quant au personnage d'Emilie. Cependant la tragédie ne me semble pas un genre où le caractère soit si important.
J'aime Corneille saignant, notamment sa Médée.
Tout ceci ne reste qu'une appréciation personnelle. Peut-être aussi cela tient-il aux conditions dans lesquelles j'ai découvert la pièce. Je l'ai étudiée en hypokhâgne avec un professeur un peu terne et scolaire, cela ne m'a pas enthousiasmé, et je reste peut-être prisonnier de cette impression première.
Je tenterai une relecture à la lumière de tes remarques, merci.
Pour les personnages, disons que ce qui intéresse Corneille c'est un héroïsme faisant préférer la vertu/ gloire à l'amour. Si le personnage n'est pas intéressant, cela tombe à plat.
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- trompettemarineMonarque
Pour Corneille, ce qui est intéressant aussi, c'est de comparer l'évolution du personnage du Roi tout au long de son oeuvre. Mais, mes souvenirs remontent trop loin (le critique de référence est Prigent).
- TangledingGrand Maître
Tu noteras de toute façon ma contradiction sans doute sexiste car je reproche à Cinna d'être un personnage plat et ne reconnais pas à Émilie tout le mérite de son caractère trempé... Au demeurant je suis sensible au modèle tragique cornélien. Même si j'aime aussi les tragédies implacables de Racine.
Il y a Cinna et l'Illusion comique qui m'ont toujours ennuyé jusqu'ici, et le point commun est que le premier contact s'est établi sous la houlette de professeurs du supérieur pas franchement exaltants.
Il y a Cinna et l'Illusion comique qui m'ont toujours ennuyé jusqu'ici, et le point commun est que le premier contact s'est établi sous la houlette de professeurs du supérieur pas franchement exaltants.
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- NLM76Grand Maître
C'est quoi, "le processus et le mécanisme" ?
- Spoiler:
- Un roman de Houellebecq ? [Mais ma question est sérieuse.]
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- BaldredSage
Tangleding a écrit:
Il y a Cinna et l'Illusion comique qui m'ont toujours ennuyé jusqu'ici, et le point commun est que le premier contact s'est établi sous la houlette de professeurs du supérieur pas franchement exaltants.
Il y eu une magnifique mise en scène de l'Illusion comique par Gorgio Strehler à l'Odéon avec Gerard Desarthe dans le double rôle d'Alcandre et de Matamore.
Un bon prof par dessus (Guy Rosa), et ça passe crème.
https://www.theatre-odeon.eu/media/odeon/8485_PRO_01.pdf
Si la captation existe je paie en or.
- TangledingGrand Maître
En or, bigre, la revalorisation est en marche ! Je note ta référence, merci baldred. J'avais des professeurs sérieux et rigoureux, certainement, je manquais sans doute de maturité. C'est peut-être toujours le cas.
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- Clecle78Bon génie
J'ai eu la chance d'y assister.Baldred a écrit:Tangleding a écrit:
Il y a Cinna et l'Illusion comique qui m'ont toujours ennuyé jusqu'ici, et le point commun est que le premier contact s'est établi sous la houlette de professeurs du supérieur pas franchement exaltants.
Il y eu une magnifique mise en scène de l'Illusion comique par Gorgio Strehler à l'Odéon avec Gerard Desarthe dans le double rôle d'Alcandre et de Matamore.
Un bon prof par dessus (Guy Rosa), et ça passe crème.
https://www.theatre-odeon.eu/media/odeon/8485_PRO_01.pdf
Si la captation existe je paie en or.
C'est un grand souvenir ...
- erotokritosNiveau 5
Merci pour vos réponses. En effet, les définitions avaient été données et travaillées en classe, donc cela n'aurait pas du poser pb. De fait, je ne vais pas pénaliser ceux qui m'ont parlé de tragi-comédie car on ne l'avait pas vu en cours. Mais j'expliquerai la notion.
_________________
Audaces fortuna juvat
- PoupoutchModérateur
C'est, plus précisément, un poème dramatique sérieux dont le mouvement va du malheur vers le bonheur (tandis que la tragédie est un retournement du bonheur vers le malheur). C'est du moins ainsi que les théoriciens de la fin du XVIème et du début du XVIIème la théorisent (cf. Ogier, préface de Tyr et Sidon).Iphigénie a écrit:+1
Une tragi-comédie, c’est le Cid: une tragédie mais qui ne se termine pas par la mort du héros.
Mais d'Aubignac déjà pointe que la tragicomédie n'a pas lieu d'exister si on s'en refère à Aristote, qui définit la tragédie comme un retournement de fortune, qui peut aussi bien aller du bonheur au malheur que du malheur au bonheur.
En ce cas, la défintion de la tragicomédie sera plutôt une pièce sérieuse mettant en scène des personnages ordinaires (ce qui n'est par exemple pas le cas du Cid).
C'est effectivement le cas de certains auteurs (Hardy par exemple), mais il existe aussi, brièvement, des tenants d'une tragi-comédie "régulière"... Bref, c'est très compliqué. Dans Règles classiques, passions tragiques, Forestier consacre une partie de son ouvrage au rapide déclin de la tragi-comédie, qui permet de comprendre un certain nombre de nuances dans cette appellation.trompettemarine a écrit:La correction de la dissertation permettra à Erotokritos de bien expliquer ces genres au XVIIe siècle.
Je n'arrête pas de penser à la réplique de Mozart dans Amadeus, certes au XVIIIe siècle, en l'adaptant à la tragédie : '"Ils chient du marbre !"
Ceci dit, j'adore Corneille et Racine.
Un autre exemple célèbre de tragi-comédie est "L'illusion comique" de Corneille.
Pour le mélange du comique et du tragique, il faut changer de siècle et de pays : le modèle par excellence est Shakespeare.
De mémoire à nouveau, la tragi-comédie française est liée au genre romanesque de l'époque avec des aventures et rebondissements auxquels le spectateur d'aujourd'hui est peu habitué.
D'ailleurs, les "labellisations" de certaines pièces ont changé au cours de la vie de leur auteur sans qu'aucun changement majeur n'ait été apporté au texte, preuve que les frontières entre ces genres sont très fluctuantes. (Le Cid, tragi-comédie, devient une tragédie ; Tyr et Sidon, tragédie, devient tragi-comédie...)
Quant à Shakespeare, c'est encore un autre problème, d'autant que chez lui aussi, il existe une distinction entre les pièces tragiques, les chroniques historiques et les comédies.
Pour revenir à la question intiale, que les élèves aient compris la dimension sérieuse du Tartuffe me pousserait à être indulgente avec l'utilisation du terme tragi-comédie. Certes, le Tartuffe est revendiqué par son auteur comme une comédie, mais il fait partie des comédies "sérieuses", et une première version s'arrêtait sur la victoire de l'hypocrite, ce qui oriente de fait la pièce vers une dimension plus tragique (version actuellement jouée à la Comédie Française, avec un succès plutôt mitigé si j'en crois les critiques, mais je n'ai pas encore eu l'occasion de la voir ; le metteur en scène s'était déjà attaqué à l'Avare, en déplaçant le monologue de la cassette à la fin de la pièce, et en lui conférant une dimension tragique).
La question intéressante est effectivement de se demander si le Tartuffe prête autant à rire que l'appellation "comédie" le suppose.
Mais il faut aussi prendre en compte que le terme de "comédie" au XVIIème siècle ne recouvre pas tout à fait la même chose que le terme de "farce". L'illusion comique, par exemple, n'est pas franchement comique, et se réfère en réalité plus à l'illusion théâtrale. Une comédie ne sera donc pas nécessairement comique au sens où on l'entend à présent : elle ne nous fera pas forcément nous rouler par terre de rire. En revanche, Tartuffe est comique au sens où sa fonction se situe plutôt du côté de la correction des moeurs par le ridicule que du côté d'une catharsis tragique (on n'éprouve ni crainte ni pitié).
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
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