- faustine62Érudit
Bonjour,
Comment comprenez-vous l'assertion de la p.40 "On ne peut pas commettre le mal dans le mal" ?
Comment comprenez-vous l'assertion de la p.40 "On ne peut pas commettre le mal dans le mal" ?
- StangersonNiveau 3
Bonjour,
Chez Genet il y a une fascination pour le mal, ou en tout cas il essaie - à l'instar de Baudelaire - de montrer la beauté dans le mal. Toute sa poétique se situe ici, il se prostitue, il vol, il côtoie des voleurs, des putes, des tueurs mais il tire l'essence de la vie dans tout cela, il voit la beauté dans le "moche", par ailleurs il essaie de renverser le paradigme et le moins que l'on puisse dire c'est que ça marche. Son écriture à la fois crue et poétique, ce paradoxe qui se crée et ces fulgurances magnifiques font de Genet un de mes écrivains préférés.
Pour moi quand Genet écrit : "On ne peut pas commettre le mal dans le mal" cela signifie que lorsqu'on côtoie le mal il n'est plus question de faire du mal puisqu'il n'y a pas de bien. Tu ne peux pas rajouter du mal au mal, le mal ne se voit qu'en creux, c'est-à-dire lorsque le bien est présent. Et vice et versa, le bien ne se voit que parce qu'il y a du mal. Un autre exemple, comment pourrait-on être heureux si nous n'avions connu que le bonheur ? Sans malheur le bonheur n'existe pas. Comme Genet ne se situe que dans le mal et fait tout pour se détacher du monde du bien - jusqu'à le nier - alors il ne peut pas y avoir de mal et on ne rajoute pas du mal au mal.
J'espère que ma proposition a pu t'aider.
Chez Genet il y a une fascination pour le mal, ou en tout cas il essaie - à l'instar de Baudelaire - de montrer la beauté dans le mal. Toute sa poétique se situe ici, il se prostitue, il vol, il côtoie des voleurs, des putes, des tueurs mais il tire l'essence de la vie dans tout cela, il voit la beauté dans le "moche", par ailleurs il essaie de renverser le paradigme et le moins que l'on puisse dire c'est que ça marche. Son écriture à la fois crue et poétique, ce paradoxe qui se crée et ces fulgurances magnifiques font de Genet un de mes écrivains préférés.
Pour moi quand Genet écrit : "On ne peut pas commettre le mal dans le mal" cela signifie que lorsqu'on côtoie le mal il n'est plus question de faire du mal puisqu'il n'y a pas de bien. Tu ne peux pas rajouter du mal au mal, le mal ne se voit qu'en creux, c'est-à-dire lorsque le bien est présent. Et vice et versa, le bien ne se voit que parce qu'il y a du mal. Un autre exemple, comment pourrait-on être heureux si nous n'avions connu que le bonheur ? Sans malheur le bonheur n'existe pas. Comme Genet ne se situe que dans le mal et fait tout pour se détacher du monde du bien - jusqu'à le nier - alors il ne peut pas y avoir de mal et on ne rajoute pas du mal au mal.
J'espère que ma proposition a pu t'aider.
- CabotineNiveau 2
Peut-être que ce podcast pourra t'éclairer. [url=https://www.franceculture.fr/emissions/la-compagnie-des-auteurs/jean-genet-44-la-litterature-et-le-mal ]Genet la littérature et le mal[/url]
Il y a une série d'émissions sur France Culture qui lui ont été consacrées : dommage que celle qui devait parler de son théâtre n'ait pas eu lieu (because jour de grève )
Une petite question en bonus : pensez-vous que "les objets et de leurs fonctions" soit un bon sujet de leçon sur les pièces. Je pense notamment aux gants dans Les Bonnes, aux vêtements dans les deux pièces (la robe rouge dans Les bonnes, la mirte ou les bottes dans le balcon) et évidemment au miroir et à toute sa symbolique dans les deux pièces (liste non exhaustive) ? Suis-je à côté de la plaque avec un sujet très conventionnel (on peut même dire "bateau" ou ai-je compris le principe de l'exercice de leçon ? ou peut-être un peu des deux... :sourcils:
Merci
Il y a une série d'émissions sur France Culture qui lui ont été consacrées : dommage que celle qui devait parler de son théâtre n'ait pas eu lieu (because jour de grève )
Une petite question en bonus : pensez-vous que "les objets et de leurs fonctions" soit un bon sujet de leçon sur les pièces. Je pense notamment aux gants dans Les Bonnes, aux vêtements dans les deux pièces (la robe rouge dans Les bonnes, la mirte ou les bottes dans le balcon) et évidemment au miroir et à toute sa symbolique dans les deux pièces (liste non exhaustive) ? Suis-je à côté de la plaque avec un sujet très conventionnel (on peut même dire "bateau" ou ai-je compris le principe de l'exercice de leçon ? ou peut-être un peu des deux... :sourcils:
Merci
- CabotineNiveau 2
N'ayant pas encore le rapport de jury, je ne le savais pas :sourcils: Mais il faut croire que j'ai saisi l'esprit de l'épreuve
Merci pour vos réponses
Merci pour vos réponses
- AuzNiveau 6
J'ai trouvé des sujets de leçon tombés pour Genet en 2021:
Pas simple... Une collègue est justement tombée sur le premier (et ce fut rude! elle déteste Genet)
- Objets, costumes et accessoires dans Les Bonnes de Genet.
- L’équivoque
- Voir et être vu
- L’illusion
- La révolte
- Le travestissement
- « C’est une image vraie née d’un spectacle faux » (Le Balcon)
- Peut-on parler de théâtre politique ?
Pas simple... Une collègue est justement tombée sur le premier (et ce fut rude! elle déteste Genet)
_________________
Boulet un jour, boulet toujours.
- CabotineNiveau 2
Merci beaucoup. :serge: Y'a plus qu'à...
A force de recherche, j'ai trouvé une mise en scène vraiment sympa mais... c'est en espagnol
Malgré tout, cela m'a aidé à visualiser les nombreuses et longues didascalies de la pièce notamment les transitions entre les tableaux. Je trouve aussi que l'utilisation de la musique notamment aux moments où les Figures entre pleinement dans leurs rôles est bienvenue. Dommage que ce ne soit pas complet (cela coupe brusquement avant la fin du tableau 6... plus de batterie certainement :decu: )
Dites-moi ce que vous en pensez. Je n'ai pas réussi à trouver d'autres mises en scène théâtrale (j'ai vu l'opéra mais ce n'est pas pareil quand même). Les commentaires écrits de Genet et des critiques, c'est bien beau, mais pas assez visuel à mon goût.
Travaillez-bien
https://www.youtube.com/watch?v=Of7b0AZNXn4
A force de recherche, j'ai trouvé une mise en scène vraiment sympa mais... c'est en espagnol
Malgré tout, cela m'a aidé à visualiser les nombreuses et longues didascalies de la pièce notamment les transitions entre les tableaux. Je trouve aussi que l'utilisation de la musique notamment aux moments où les Figures entre pleinement dans leurs rôles est bienvenue. Dommage que ce ne soit pas complet (cela coupe brusquement avant la fin du tableau 6... plus de batterie certainement :decu: )
Dites-moi ce que vous en pensez. Je n'ai pas réussi à trouver d'autres mises en scène théâtrale (j'ai vu l'opéra mais ce n'est pas pareil quand même). Les commentaires écrits de Genet et des critiques, c'est bien beau, mais pas assez visuel à mon goût.
Travaillez-bien
https://www.youtube.com/watch?v=Of7b0AZNXn4
- CabotineNiveau 2
Bonjour,
Petite question :
Comment comprenez-vous l'image de la nourriture associée au tombeau dans la tirade finale de Carmen "il a besoin de lumière pour deux mille ans... et pour deux mille ans de nourriture" + "plats préparés, mangeaille" ?
merci
Petite question :
Comment comprenez-vous l'image de la nourriture associée au tombeau dans la tirade finale de Carmen "il a besoin de lumière pour deux mille ans... et pour deux mille ans de nourriture" + "plats préparés, mangeaille" ?
merci
- OdalisqFidèle du forum
Cabotine a écrit:Bonjour,
Petite question :
Comment comprenez-vous l'image de la nourriture associée au tombeau dans la tirade finale de Carmen "il a besoin de lumière pour deux mille ans... et pour deux mille ans de nourriture" + "plats préparés, mangeaille" ?
merci
Association du sublime et du trivial? Elévation avortée ...
_________________
"There is nothing like staying at home for real comfort." Jane Austen
- CabotineNiveau 2
Bonjour,
Ton hypothèse est intéressante.
Peut-être peut-on aussi y voir l’image du cannibalisme, immoralité ultime. Genet se situe incontestablement du côté du mal selon Bataille (cf La littérature et le mal). J’y vois aussi un écho à la descente de Georges dans le Mausolée qui l’avale et s’apprête à le digérer lentement durant 2000 ans (tel le Voreux de Zola même si la comparaison est absolument anachronique et peu cohérente quand on connaît Genet).
Je pense qu’il est prudent de proposer des hypothèses lorsque l’on lit Genet et d’éviter les jugements péremptoires : sa littérature est complexe et pas toujours déchiffrable
Ton hypothèse est intéressante.
Peut-être peut-on aussi y voir l’image du cannibalisme, immoralité ultime. Genet se situe incontestablement du côté du mal selon Bataille (cf La littérature et le mal). J’y vois aussi un écho à la descente de Georges dans le Mausolée qui l’avale et s’apprête à le digérer lentement durant 2000 ans (tel le Voreux de Zola même si la comparaison est absolument anachronique et peu cohérente quand on connaît Genet).
Je pense qu’il est prudent de proposer des hypothèses lorsque l’on lit Genet et d’éviter les jugements péremptoires : sa littérature est complexe et pas toujours déchiffrable
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum