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- eliamEsprit éclairé
L'oral est une corvée. Là, je suis d'accord.
- eliamEsprit éclairé
Je ne suis pas de prime jeunesse.Une passante a écrit:eliam a écrit:Je n'ai pas de secret particulier. Mais je ne me sens ni submergée ni épuisée.
Alors franchement, je ne comprends pas comment toute une équipe dans un lycée peut ne pas souffrir de cette réforme alors que dans tellement d'autres, l'épuisement est si présent.
Question d'âge ? de situations familiales ? de temps de trajets ? de pressions administratives ? Je ne comprends vraiment pas, mais je persiste à penser que ne pas évoquer l'épuisement auprès de quelqu'un qui envisage l'enseignement des Lettres dans le secondaire ne serait pas honnête.
Ceci dit, je pense qu'il y a deux choses : la certitude que cette réforme est une ineptie et la charge de travail. C'est peut-être une réaction à cette réforme qui donne le sentiment d'être épuisée.
- Ajonc35Sage
Tout ce que tu écris, j'aurais pu le faire ( sauf lycée. Je n'ai fait que du collège et du lep). Dangereux de quitter un poste, certes difficile, pour un hypothétique plus facile, avec reconcours de surcroît.Lisak40 a écrit:Je suis comme tout le monde @Lisa C. Je comprends ta fatigue extrême, ta lassitude (je ne sais pas comment vous faites dans le 1aire, franchement) et ton envie de changer. Mais crois-moi, ne démissionne pas pour devenir contractuelle. Les profs de lettres dans mon établissement (je suis en lycée) sont épuisés toute l'année, submergés par le travail, et tu peux également le constater en lisant le forum ; en collège, je ne sais pas comment ça se passe, mais je serais étonnée que ce soit beaucoup mieux en fait. Mais surtout, contractuelle c'est la roulette russe. Les premières années, ça peut être sympa parce que par exemple tu peux faire plein d'heures sup + faire du BTS + être en REP+ + être PP(et donc avoir les primes assorties, tu auras l'impression d'être riche) ou à priori tu peux dire non à une affectation qui ne t'arrange pas. C'est ce qui m'est arrivée durant mon année et demie en tant que contractuelle. Puis un jour le rectorat t'envoie dans un établissement à 3h de chez toi, ou te met sur 3-4 établissements différents avec un EdT pourri ; tu n'as aucune heure sup, tu n'es pas PP, tu n'es pas en REP+ donc tu es pauvre. Mais tu ne peux pas refuser, sinon tu ne gagnes pas d'argent (et tu n'auras pas d'ARE il me semble). Ou bien, pour une raison X ou Y un CDE t'a dans le pif et fait tout pour que le rectorat ne te reprenne pas, donc tu es de fait licenciée, et tu n'as plus qu'à postuler dans une autre académie et espérer un poste ou bien aller dire bonjour à Pôle Emploi. Tous ces faits sont arrivés à plusieurs connaissances contractuel/les ; moi depuis je suis devenue titulaire, mais je pourrais être dans la même situation si je n'avais pas passé le concours. Tu n'as aucune sécurité de l'emploi donc bon courage si tu veux faire un crédit immobilier (ou bonjour l'angoisse de perdre ton poste si tu paies déjà un loyer / crédit), et pour la retraite, elle sera encore plus ridicule que celle des foctionnaires. Enfin, l me semble en outre que l'échelle d'avancement est encore plus lente que nôtre.
Sinon d'un point de vue purement pédagogique, tu es en lettres, ce qui veut dire que tu peux aussi être envoyée pour un poste de lettres-histoire-géo-EMC, donc en LP. Et donc non seulement tu vas devoir aussi rattraper les programmes en lettres bien sûr mais également en H-G, mais surtout la maturité et le niveau des élèves en LP, heu comment dire... Tu peux lire mes posts ou encore plus fournis ceux de @zigmag17 pour te faire une idée, mais crois-moi c'est un désastre (en tous les cas chez moi) : tu auras les mêmes élèves que ceux du 1aire (oui, pas tous, je sais) mais dans des corps d'adolescents (voire adultes) et la mentalité adolescente si charmante...
Certains de mes élèves ont le même niveau que le primaire : ils savent parfois à peine écrire / lire, prennent la feuille dans le mauvais sens, me demandent où ils doivent écrire alors qu'ils ont un cahier / une feuille sous le nez, avec quoi ils doivent écrire, demandent à aller aux toilettes (alors qu'ils sortent de récréation) et quand je refuse me disent "Mais Madâââme, j'ai trop enviiiiiiie de faire pipiiiii/ cacaaaaaa" (limite en se tenant la partie concernée de leur anatomie), me réclament des mouchoirs (et réagissent de la même façon quand je dis que je n'en ai pas), se courent après en classe en s'aspergeant avec le spray anti bactéries, se battent souvent, font des bruits d'animaux pendant le cours, te disent "Madame, je vous ai vue au supermarché, vous faites aussi vos courses pour manger ?" (non je me nourris de nuages et des étoiles que je [ne] vois [pas] dans leurs yeux), et j'en oublie... A cela s'ajoute tout le charme des ados : ils me disent "ouéch le texte il est en anglais Madame et moi chais pas c'est quoi l'anglais" et se mettent en colère quand tu leur dis que ben on est en cours d'anglais donc ben il faut écrire / lire en anglais, refusent de sortir de la classe quand tu les exclues ou sortent en t'envoyant le cahier dans la figure (quand ils l'ont ceci dit et comme ils l'ont jamais ça va), ont une relation fusionnelle avec leur tél portable qui empêche tout travail (et n'essaie même pas de le leur confisquer : c'est la guerre), jurent et insultent à longuer de cours (entre eux et toi parfois), se demandent mutuellement à haute voix s'ils ont déjà été s**és par une fille sous ton nez en cours, arrivent complètement "enfumés" même à 8h du matin (remarque dans ces cas-là ils sont complètement amorphes, mais au moins ils sont calmes...), etc.
Alors je sais bien que ce n'est pas comme ça dans tous les LP, mais en RP (ou les régions limitrophes c'est pareil je pense) c'est souvent la situation. Il y a bien sûr des LP hyper sélectifs où donc les élèves ne sont pas comme cela, mais tu te doutes bien que ce n'est pas ceux où l'on envoie les contractuels. Ah oui et ne pas oublier, jamais que contractuelle en LHG en LP c'est avoir souvent les élèves en classe entière, à leur enseingner une maitère qui comme tu t'en doutes les passionne (s'ils sont en LP mécanique c'est pour leur amour de la littérature romantique évidemment et leur fascination pour les guerres napoleoniennes, tu t'en doutes), avec parfois des collègues PP des matières pro (qui ont donc les élèves en 1/2 groupe, avec à priori un sujet qui les intéresse plus et où ils sont souvent debout, occupés "physiquement") qui ne comprennent pas du tout tes problèmes et ignorent totalement tes remarques, tes rapports d'incident, voire expliquent aussi aux élèves que l'anglais ça sert à rien et qu'ils les comprennent, ignorent totalement tes appréciations en CC, te mettent 2 visites de stage à 2h de chez toi / ton lycée, quand avoir une classe en stage te libère 2 * 1h en milieu de journée alors que pour lui c'est 3 journées entières de libérées en te répondant quand tu râles un peu "oui mais c'est comme ça" (c'est arrivé cette année à un collègue -en vrai c'est rare mais ça peut exister ce genre de collègues hein-)...
Je ne veux pas te faire peur, mais bien que je sois totalement conscience de la situation actuelle des PE, vraiment je te déconseille à 100% de devenir contractuelle... Je te souhaite en tous les cas bon courage, et sache que j'admire vraiment le travail immense et harssant fait par les PE !
Et encore tu ne racontes que la vie en classe, le reste n'est pas plus reluisant. 40 ans d'expérience et cela s'est fortement dégradé sur tous les plans depuis 10-12 ans, et sans doute avant mais cela était moins flagrant.
J'ai fini, vidée ( plus d'enfants, un mari retraité, un lep que je connaissais bien avec un groupe de collègues sur qui s'appuyer, 20 minutes de routes - sans les bouchons, les mêmes classes ou presque, un programme - sauf collège, qui avait peu changé.... mais des copies épouvantables, une pression pour mettre x notes par trimestre et quand tu n'as qu'une heure et au mieux 2 heures hebdo dans chaque discipline de matières générales, les cccf.....). J'arrête de peindre le tableau ... noir.
- MathadorEmpereur
Si: pendant un an tu serais PE titulaire détachée dans le corps des certifiés pour ton stage (demi-service EPLE + ESPE). Tant que tu n'es pas titularisée dans le corps des certifiés tu peux renoncer au CAPES en demandant ta réintégration dans le corps des PE.Lisa C. a écrit:Le CAPES j'y ai bien songé, même en interne, et d'ailleurs je veux préparer un dossier RAEP avec ma classe de CM mais aucune certitude de l'avoir et ça ne permet pas de seulement tester le secondaire.
Le détachement se demande dans une académie, donc tu peux tout à fait ne postuler qu'à celle de Versailles.Lisa C. a écrit:Par ailleurs, mon objectif est aussi de sortir de mon département d'exercice pour rejoindre mon département de résidence, ce que je ne pourrai pas faire avec un détachement ou le CAPES interne ou la SEGPA, tout du moins la première année. Je ne parle même pas de ma demande de permutation "au cas où".
Pour le CAPES interne tu serais nommée d'office dans la même académie mais je n'exclus pas que tu puisses changer de département.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- Lisa C.Niveau 2
Mathador a écrit:Si: pendant un an tu serais PE titulaire détachée dans le corps des certifiés pour ton stage (demi-service EPLE + ESPE). Tant que tu n'es pas titularisée dans le corps des certifiés tu peux renoncer au CAPES en demandant ta réintégration dans le corps des PE.Lisa C. a écrit:Le CAPES j'y ai bien songé, même en interne, et d'ailleurs je veux préparer un dossier RAEP avec ma classe de CM mais aucune certitude de l'avoir et ça ne permet pas de seulement tester le secondaire.Le détachement se demande dans une académie, donc tu peux tout à fait ne postuler qu'à celle de Versailles.Lisa C. a écrit:Par ailleurs, mon objectif est aussi de sortir de mon département d'exercice pour rejoindre mon département de résidence, ce que je ne pourrai pas faire avec un détachement ou le CAPES interne ou la SEGPA, tout du moins la première année. Je ne parle même pas de ma demande de permutation "au cas où".
Pour le CAPES interne tu serais nommée d'office dans la même académie mais je n'exclus pas que tu puisses changer de département.
Merci je ne savais pas qu'on était détaché quand on avait le CAPES interne.
Pour le détachement, j'ai effectivement vu sur la fiche de candidature qu'on pouvait faire des voeux d'académie mais j'ai peur que ça me porte préjudice. En effet, je voudrais rejoindre celle d'Amiens pour quitter celle de Versailles (trèèès déficitaire).
Par ailleurs, quelqu'un m'a dit sur ce sujet que le refus du détachement devait être motivé. Or, je n'ai vu nulle part cette information...
- MathadorEmpereur
D'un autre côté tu ne peux pas participer à l'inter tant que tu es en détachement, donc il vaut mieux bien choisir l'académie…Lisa C. a écrit:Pour le détachement, j'ai effectivement vu sur la fiche de candidature qu'on pouvait faire des voeux d'académie mais j'ai peur que ça me porte préjudice. En effet, je voudrais rejoindre celle d'Amiens pour quitter celle de Versailles (trèèès déficitaire).
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- NitaEmpereur
Financièrement, c'est un projet qui me paraît déraisonnable au plus haut point.
Être contractuelle, c'est ne pas être sûre d'avoir un poste à temps complet, ni être sûre d'avoir un poste chaque année, ce sont des contrats qui s'interrompent souvent aux petites vacances (qui ne sont donc pas payées), c'est une rémunération qui stagne, une retraite minable...
Être contractuelle, c'est ne pas être sûre d'avoir un poste à temps complet, ni être sûre d'avoir un poste chaque année, ce sont des contrats qui s'interrompent souvent aux petites vacances (qui ne sont donc pas payées), c'est une rémunération qui stagne, une retraite minable...
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A clean house is a sign of a broken computer.
- Lisa C.Niveau 2
Effectivement, j'ai eu une réponse de la personne du rectorat qui me dit que mon ancienneté ne serait pas prise en compte (ou très peu) et qu'on ne peut pas être assuré d'avoir un poste pour 2022-2023. En plus, elle me dit qu'on ne peut pas m'embaucher tant que je n'ai pas démissionné. Elle conseille aussi le détachement.
Bref, voilà qui met fin à mes projets, je ne peux pas me permettre de démissionner sans être sûre d'avoir un poste derrière au moins pour un an. Je vais donc monter un dossier pour le détachement sans grand espoir... Merci à tous pour vos conseils et avis !
Bref, voilà qui met fin à mes projets, je ne peux pas me permettre de démissionner sans être sûre d'avoir un poste derrière au moins pour un an. Je vais donc monter un dossier pour le détachement sans grand espoir... Merci à tous pour vos conseils et avis !
- ElaïnaDevin
Je ne suis pas prof de lettres donc j'echappe à la tannée des programmes qui changent, mais j'imagine que certains travaillent plus vite que d'autres, ont en effet moins de trajet, une capacité à ne pas être perfectionniste (le perfectionnisme n'étant pas vraiment une qualité non plus car ça vous bouffe la vie), qui permettent de ne pas se sentir submergé.Une passante a écrit:Alors franchement, je ne comprends pas comment toute une équipe dans un lycée peut ne pas souffrir de cette réforme alors que dans tellement d'autres, l'épuisement est si présent.
Question d'âge ? de situations familiales ? de temps de trajets ? de pressions administratives ? Je ne comprends vraiment pas, mais je persiste à penser que ne pas évoquer l'épuisement auprès de quelqu'un qui envisage l'enseignement des Lettres dans le secondaire ne serait pas honnête.
Après une fois qu'on a dit ça il ne faut pas non plus considérer qu'il y a moyen d'enfiler des perles au lycée, quant à démissionner pour devenir contractuelle ça me paraît délirant.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- roxanneOracle
C'est tout à fait dommage qu'à chaque fois que quelqu'un poste pour parler de reconversion (venant du privé ou du primaire ou d'un autre ministère), on lui dresse un tableau apocalyptique (en version négative de ce qu'il veut quitter dont souvent nous ne savons pas grand chose)) . Heureusement qu'il y a encore des personnes motivées pour devenir professeurs de Lettres. Dans mon lycée, nous sommes 14 , personne ne semble accablé , épuisé en permanence. Et les âges vont de 35 à 62 ans, et les classes sont à 36 (voire même 37 pour certaines comme ma 1G). J'ai même des STI à 33, très faciles ( et 3 classes de BTS, bon, là c'est la discipline le problème surtout ) . Alors, ce n'est pas un chemin de roses quotidien comme ailleurs. On change de programme , on a la réforme mais encore la pression du bac. Enseigner au collège a ses bons côtés mais aussi ses difficultés comme en primaire d'ailleurs. Je comprends que certains s'y épanouissent, d'autres non , c'est vraiment des postes différents même si ça reste le même métier. Je ne pourrais pas y enseigner et retourner au collège (où j'ai fait 8 ans) me parait insurmontable. Chacun voit midi à sa porte. Il est bien de prévenir mais si quelqu'un pense que c'est ce qu'il veut faire, et bien moi je m'en réjouis. C'est un beau métier, prof de Lettres.
Par contre contractuelle, j'ai donné, ça ne me parait pas un bon plan surtout que rien ne te garantit un poste à côté de chez toi à long terme. Bon courage en tout cas .
Par contre contractuelle, j'ai donné, ça ne me parait pas un bon plan surtout que rien ne te garantit un poste à côté de chez toi à long terme. Bon courage en tout cas .
- eliamEsprit éclairé
Je vois que je ne suis pas une exception et que certains sont plus nuancés. Merci Roxane !
- NitaEmpereur
Il ne s'agit pas de dresser un tableau apocalyptique de la profession, il s'agit de préciser que la représentation qu'on a du monde professionnel de l'éducation, à l'extérieur, n'est pas forcément exacte. Beaucoup de nos tâches sont invisibles. Je crois que nous avons tous des préjugés / biais de pensée. Je ne crois pas qu'on travaille moins en élémentaire que dans le secondaire ou dans le supérieur, même si bien sûr on y travaille différemment.
Embrasser la carrière d'enseignant, quand on se reconvertit, c'est courir le risque d'une déception (et financièrement, ce peut être parfois une perte importante).
Enfin, renoncer à un statut de titulaire me semble, à l'heure actuelle d'économies de personnel et de suppression de postes de fonctionnaires, une folie.
Lisa a pu affiner ses choix, et revoir sa stratégie. Ce fil pourra servir à d'autres. Personnellement, je frémis quand je lis des gens qui ont un travail satisfaisant qui "rêvent depuis toujours d'être prof" veulent se reconvertir...
Embrasser la carrière d'enseignant, quand on se reconvertit, c'est courir le risque d'une déception (et financièrement, ce peut être parfois une perte importante).
Enfin, renoncer à un statut de titulaire me semble, à l'heure actuelle d'économies de personnel et de suppression de postes de fonctionnaires, une folie.
Lisa a pu affiner ses choix, et revoir sa stratégie. Ce fil pourra servir à d'autres. Personnellement, je frémis quand je lis des gens qui ont un travail satisfaisant qui "rêvent depuis toujours d'être prof" veulent se reconvertir...
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- zigmag17Guide spirituel
En LP c'est sans doute différent sur de nombreux plans en particulier la gestion de classe qui est un problème majeur, dont on ne peut faire l'économie, et qui se pose avec une acuité féroce à quiconque veut embrasser cette profession dans ce type de structure ( et je dirais bien: le baiser de la veuve noire). Je ne compte plus le nombre de "reconvertis", surtout dans le domaine professionnel, passés qui de la banque, qui de la gestion d'une boutique de vêtements , à l"enseignement", découvrant les réalités du métier ( entre autres, dès le départ, les we, soirées et vacances tronqués par les sempiternelles corrections de copies et préparations de cours, alors que pour la plupart l'image d'Épinal c'est: j'aurai du temps libre et je vais m'éclater). C'est oublier aussi que nous faisons de la gestion de groupe d'ados et sommes en représentation non-stop toute l'année, ce que sous-estiment nettement les anciens cadres du privé, car manager un groupe d'adultes, qui plus est une fois par mois ou par trimestre, ce n'est pas la même chose que d'être sans cesse sur le qui-vive face à un public rétif.
Et bien évidemment, il ne faut pas occulter le salaire, au moins une fois et demie moins élevé à l'En que dans le privé à responsabilités égales.
Donc d'accord ne dramatisons pas mais n'édulcorons pas non plus les réalités du terrain.
Et bien évidemment, il ne faut pas occulter le salaire, au moins une fois et demie moins élevé à l'En que dans le privé à responsabilités égales.
Donc d'accord ne dramatisons pas mais n'édulcorons pas non plus les réalités du terrain.
- roxanneOracle
Mais pourquoi ? Qu’est-ce qui te permet de dire que leur travail est satisfaisant ? Sur quels critères peux-tu juger?
- ElaïnaDevin
Je plussoie Roxanne : je crois que beaucoup fantasment sur "les conditions de travail du privé". Moi quand un jeune ou un moins jeune me dit qu'il veut devenir enseignant, je discute, je déconstruis les clichés, j'explique qu'il vaut quand même mieux être agrégé que certifié (pour la thune, essentiellement) mais à aucun moment je ne "frémis" ou je décourage, ça ne me regarde pas.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
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- Dadoo33Grand sage
Elaïna a écrit:Je plussoie Roxanne : je crois que beaucoup fantasment sur "les conditions de travail du privé". Moi quand un jeune ou un moins jeune me dit qu'il veut devenir enseignant, je discute, je déconstruis les clichés, j'explique qu'il vaut quand même mieux être agrégé que certifié (pour la thune, essentiellement) mais à aucun moment je ne "frémis" ou je décourage, ça ne me regarde pas.
- NitaEmpereur
Mais je ne fantasme rien du tout sur les conditions de travail du privé, merci, figurez-vous que je connais des gens qui bossent, eux ...
Je trouve que ce métier est devenu aussi désespérant que grotesquement mal payé, je suis convaincue que ce sera pire pour les jeunes générations, alors, ce que toi , tu nommes "déconstruire les clichés", c'est souvent décourager. Mais les gens font ce qu'ils veulent, ce n'est pas mon problème.
Informer mieux sur les contraintes du métier éviterait peut-être la floraison des fils post-mut (mais c'est loin, je veux pas y aller) par exemple.
Je trouve que ce métier est devenu aussi désespérant que grotesquement mal payé, je suis convaincue que ce sera pire pour les jeunes générations, alors, ce que toi , tu nommes "déconstruire les clichés", c'est souvent décourager. Mais les gens font ce qu'ils veulent, ce n'est pas mon problème.
Informer mieux sur les contraintes du métier éviterait peut-être la floraison des fils post-mut (mais c'est loin, je veux pas y aller) par exemple.
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- ElaïnaDevin
Nita, ce qui me semble curieux, c'est de vouloir à tout prix décourager quelqu'un qui veut changer de carrière. Ça ne nous appartient pas, tout de même ! Et je le dis en ayant été confrontée à ça moult fois...
Il y a quelques années, une de mes amies, trader à Londres, s'est confiée à moi, sur le même ton : j'en peux plus de mon job, je bosse 70h par semaine, je vois pas mon enfant, etc. Elle voulait se reconvertir en prof de maths. Bon, bah, je lui ai fait remarquer qu'entre 10 000 livres par mois sans les primes, et mes 2500 de l'époque, il y avait un monde non négligeable. Donc je lui ai plutôt conseillé de mettre une part coquette de ses 10000 livres mensuelles de côté pour se financer une reconversion plus fun et plus lucrative. Bref, elle a fait deux gosses de plus, et elle n'est plus trader maintenant, mais pas prof de maths non plus.
Maintenant une fois qu'on a dit "fais gaffe t'auras plus de taf que les 18h de cours, et pas non plus masse de thunes", il y a un monde de situations...
Il y a quelques années, une de mes amies, trader à Londres, s'est confiée à moi, sur le même ton : j'en peux plus de mon job, je bosse 70h par semaine, je vois pas mon enfant, etc. Elle voulait se reconvertir en prof de maths. Bon, bah, je lui ai fait remarquer qu'entre 10 000 livres par mois sans les primes, et mes 2500 de l'époque, il y avait un monde non négligeable. Donc je lui ai plutôt conseillé de mettre une part coquette de ses 10000 livres mensuelles de côté pour se financer une reconversion plus fun et plus lucrative. Bref, elle a fait deux gosses de plus, et elle n'est plus trader maintenant, mais pas prof de maths non plus.
Maintenant une fois qu'on a dit "fais gaffe t'auras plus de taf que les 18h de cours, et pas non plus masse de thunes", il y a un monde de situations...
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- roxanneOracle
Je trouve que c'est courageux, à un certain âge quand on est installé dans une vie, dans un certain confort de repartir sur autre chose, se confronter à des plus jeunes, se former. Après effectivement, c'est selon la personnalité de chacun, sa capacité à s'adapter, à accepter des difficultés, des changements . Et effectivement, savoir ce qu'il en est avant d'un point de vue "matériel" (salaire, mutation) c'est important. J'ai deux exemples en tête de femmes autour de 35 ans avec enfants, une cadre dans le privé, l'autre en collectivité locale, avec bon salaire, poste à proximité qui ont passé et réussi le concours de PE. Elles ont eu le même parcours : stage à 50 kilomètres, journées de formations loin..Bon, l'une a tenu trois mois, puis arrêt avant de démissionner, elle ne s'attendait pas à ça, ça s'est mal passé avec la classe de CM1, les parents. Bref, retour à la vie d'avant. L'autre a continué, a fait deux ou trois ans loin de chez elle, puis a eu un poste dans une école de sa ville, s'y trouve très bien, avec une bonne réputation. Voilà, alors peut-être était-elle mieux renseignée ou plus prête à changer ou faite pour ça. Mais çà, c'est leur parcours. En tout cas, il n'y a pas de regrets ni pour l'une ni pour l'autre, elles sont allées au bout. Donc, moi, si on me demande, je parlerai de ce que je vis (et être dans une classe à faire du français est je pense ce pourquoi je suis faite) mais ça ne présage rien pour quelqu'un d'autre. Et en tout cas, je ne me permettrais pas de dire que le boulot des autres dont je ne sais rien est "satisfaisant", s'ils veulent en changer, il y a des raisons. Je me rappelle d'un reportage justement sur un ancien trader devenu PE et qui s'y épanouissait même s'il avait perdu en pouvoir d'achat.
- ElaïnaDevin
Je trouve ça courageux aussi, comme toute reconversion. Je pense qu'on connaît tous, de près ou de loin, quelqu'un qui a quitté une situation que nous qualifierions tous de confortable, pour devenir boulanger, prof, ou je ne sais quoi. Parfois ça marche, parfois ça foire. Il y a pas mal de reportages et d'articles sur la question. L'autre jour j'en lisais un, une nana cadre dans le privé qui s'était reconvertie dans la pâtisserie. Très dur pour elle de se retrouver en formation avec des jeunes tout juste sortis de l'adolescence, de supporter un patron qui la traitait comme les autres (mal, donc), de perdre en salaire aussi. La femme expliquait qu'elle ne pensait pas forcément continuer dans cette voie mais qu'elle aurait tenté, au moins. J'ai aussi connu une prof qui avait tenté un congé pour formation pour monter sa boîte, ça a raté, c'était plus ou moins couru d'avance, mais au moins elle n'avait pas de regrets de ne pas avoir essayé.
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- mrlNiveau 10
Je suis admirative devant les collègues qui disent ici ne pas être épuisés, d'autant que pour ma part, je n'en connais aucun.eliam a écrit:
Ceci dit, je pense qu'il y a deux choses : la certitude que cette réforme est une ineptie et la charge de travail. C'est peut-être une réaction à cette réforme qui donne le sentiment d'être épuisée.
La réforme a augmenté notre charge de travail (ajout du programme de grammaire par exemple, ou nombre de textes obligatoire en 1ère et oeuvres imposées difficiles d'accès).
Mais il y a aussi d'autres éléments qui ajoutent à la charge de travail :
- le nombre d'heures passées devant élèves (un certifié qui se voit imposer deux heures sup, donc à 20h devant élèves, n'aura pas la même charge que l'agrégé à 15, surtout quand il a en plus cinq ou six heures de trous dans la semaine, heures de pause méridienne non-incluses, sans endroit où travailler dans le calme),
- le niveau des élèves (lire des torchons illisibles et syntaxiquement effroyables de huit pages ne prend pas le même temps ni la même énergie que lire des copies d'élèves qui ont le niveau qu'on peut attendre d'un lycéen lambda),
- le temps passé à lire et à répondre aux mails ou aux diverses demandes par mail ou via l'ENT, que ce soit des mails de collègues qui font systématiquement "répondre à tous" ou des élèves ou des parents qui posent des questions plus ou moins pertinentes,
- le goût du chef d'établissement pour la réunionnite (exemple : imposer une réunion de deux heures, en soirée, pour préparer les portes ouvertes) et les devoirs communs à tous les niveaux, ce qui exige de dégager des temps de concertation.
Là où je suis d'accord, en revanche, c'est sur l'impact de la réforme sur le moral.
- Il y a le fait que nos tas de copies doivent atteindre une certaine moyenne le jour du bac, indépendamment du niveau des élèves, et que les notes peuvent être changées sans notre aval, en raison de la numérisation, ce qui accentue le sentiment d'être dépossédé de notre expertise.
- Il y a aussi le fait que nous sommes une discipline qui n'évalue presque jamais par "contrôle de connaissances", donc toutes les corrections demandent de la disponibilité mentale. Les collègues de langues doivent d'ailleurs avoir le même problème dès qu'ils sortent des contrôles de verbes ou de conjugaison. C'est une charge mentale énorme de comprendre des propos confus dans une langue mal maîtrisée.
- J'ajouterai pour finir qu'il y a une pression de la part des élèves, des parents et parfois des chefs d'établissement, pour que nos moyennes soient plus élevées qu'elles ne le sont. Onze est un mauvais signal. L'avalanche de sollicitations orales et de messages numériques, en fin de trimestre, pour qu'on fasse des contrôles pour rattraper les notes, indiquent bien que les lettres dysfonctionnent.
Je ne dis pas que les problèmes sont moindres au collège (avoir trois niveaux de classe, en devant faire de la lecture, de la grammaire, de l'orthographe, de l'expression écrite n'est pas de tout repos) ni en élémentaire (plusieurs disciplines).
Je dis seulement que chanceux sont ceux qui ne sont pas épuisés étant donné la charge de travail du prof de secondaire, les multiples taches, notamment numériques, qui se sont ajoutées au fur et à mesure des années, les différentes casquettes qu'il doit porter quand manquent l'infirmière scolaire et l'assistante sociales, etc.
En tous cas, le détachement me semble une bonne idée.
Un congé sans solde d'une année pour être contractuelle dans une autre académie n'est pas envisageable ? Je ne me souviens plus si on a le droit de travailler pendant une année sans solde.
- Lisak40Expert spécialisé
@Elaïna Oui tu as raison, il faut toujours essayer que ce soit dans le sens prof > boulanger / banquier / secrétaire de direction ou journaliste ou dans le sens trader / manager/ électricien > prof. Sans essai, on ne sait pas et on risque d'avoir des regrets. Mais il ne s'agit pas vraiment de décourager la postante d'origine d'essayer de devenir prof de lettres, mais de démissioner pour devenir prof contractuelle. Passer de PE à certifiée, pourquoi pas évidemment, mais quitter un statut de fonctionnaire (quel que soit son épanouissement dans son travail) pour un statut de précaire de plus en plus précaire, de plus en plus menacé (voire la réforme de l'assurance chômage) c'est pour moi un grand non (sauf si le/a conjoint(e) / la famille est très riche et peut nous financer derrière). Une de mes amies certifiée avait monté un cabinet de sophrologie, celui-ci a fermé au bout d'un an faute de clientèle. Heureusement, elle n'avait pas démissioné (et son mari pouvait assurer de toutes les façons pour deux). Sur plusieurs groupes Fb, je lis beaucoup de profs qui se reconverstissent dans de la savonnerie artisanale, dans un magasin de cupcakes (le truc qui n'est plus hype depuis au moins 2010) en coach de bien-être scolaire. Je leur souhaite à tous de réussir, mais en attendant j'espère qu'elles (oui ce sont presque toujours des femmes qui ont ce genre d'idée de reconversion) ont toutes un mari (ou une femme) qui va assurer leurs arrières financièrement, car ce n'est pas avec ce genre de métier qu'on est assuré de payer le loyer/ crédit. Pour les reconversions type boulangerie / orthophoniste / électricien / jardinier / banquier, c'est moins un problème car à priori il y a du travail et donc on ne reste pas au chômage très longtemps, mais il faut pouvoir financer le coût de la formation (si on démissionne, pas de chômage)...
- roxanneOracle
Si tu relis tous les messages, il y a unanimité sur ce point. Pour le reste, c'est long une vie donc autant tenter deux trois trucs si on en a envie.Lisak40 a écrit:@Elaïna Oui tu as raison, il faut toujours essayer que ce soit dans le sens prof > boulanger / banquier / secrétaire de direction ou journaliste ou dans le sens trader / manager/ électricien > prof. Sans essai, on ne sait pas et on risque d'avoir des regrets. Mais il ne s'agit pas vraiment de décourager la postante d'origine d'essayer de devenir prof de lettres, mais de démissioner pour devenir prof contractuelle. Passer de PE à certifiée, pourquoi pas évidemment, mais quitter un statut de fonctionnaire (quel que soit son épanouissement dans son travail) pour un statut de précaire de plus en plus précaire, de plus en plus menacé (voire la réforme de l'assurance chômage) c'est pour moi un grand non (sauf si le/a conjoint(e) / la famille est très riche et peut nous financer derrière). Une de mes amies certifiée avait monté un cabinet de sophrologie, celui-ci a fermé au bout d'un an faute de clientèle. Heureusement, elle n'avait pas démissioné (et son mari pouvait assurer de toutes les façons pour deux). Sur plusieurs groupes Fb, je lis beaucoup de profs qui se reconverstissent dans de la savonnerie artisanale, dans un magasin de cupcakes (le truc qui n'est plus hype depuis au moins 2010) en coach de bien-être scolaire. Je leur souhaite à tous de réussir, mais en attendant j'espère qu'elles (oui ce sont presque toujours des femmes qui ont ce genre d'idée de reconversion) ont toutes un mari (ou une femme) qui va assurer leurs arrières financièrement, car ce n'est pas avec ce genre de métier qu'on est assuré de payer le loyer/ crédit. Pour les reconversions type boulangerie / orthophoniste / électricien / jardinier / banquier, c'est moins un problème car à priori il y a du travail et donc on ne reste pas au chômage très longtemps, mais il faut pouvoir financer le coût de la formation (si on démissionne, pas de chômage)...
- eliamEsprit éclairé
J'allais écrire la même chose. A ceci près que la vie passe trop vite. Autant éviter les regrets.
- NitaEmpereur
J'ai dû mal m'exprimer.
Je ne cherche pas à décourager, je dis ce qu'est ma réalité professionnelle, qui n'est, d'ailleurs, pas si affreuse que ça, à part en ce qui concerne le pognon, puisque j'ai la chance de travailler dans un collège plutôt tranquille.
Mais annoncer qu'en français les corrections bouffent les week-ends, qu'on travaille pendant les vacances, que les apprenants sont parfois rétifs à l'effort , qu'il y a des à-côtés pénibles et chronophages, et qu'on a moins de liberté et qu'on est payés des clopinettes, qu'on peut être envoyé loin de chez soi, et pour un bail, ça décourage pas mal de monde.
Il y a régulièrement sur le forum des posts de gens reçus au concours, qui découvrent un peu tard le système des mutations, par exemple.
Enfin, quand je me suis renseignée pour quitter l'EN pour un autre ministère par détachement ou 3e concours, une conversation à cœur ouvert avec l'amie d'une amie m'a convaincue de rester là où j'étais : au moins je connaissais bien les arcanes de mon administration ! Je crois donc qu'on peut informer (ce que tu appelles "déconstruire les clichés", Elaïna) ceux qui sont tentés d'embrasser la carrière de ce qu'elle est.
Et, naturellement, c'est courageux de changer de voie. Quant aux regrets, on peut aussi avoir l'impression d'avoir lâché la proie pour l'ombre...
Je ne cherche pas à décourager, je dis ce qu'est ma réalité professionnelle, qui n'est, d'ailleurs, pas si affreuse que ça, à part en ce qui concerne le pognon, puisque j'ai la chance de travailler dans un collège plutôt tranquille.
Mais annoncer qu'en français les corrections bouffent les week-ends, qu'on travaille pendant les vacances, que les apprenants sont parfois rétifs à l'effort , qu'il y a des à-côtés pénibles et chronophages, et qu'on a moins de liberté et qu'on est payés des clopinettes, qu'on peut être envoyé loin de chez soi, et pour un bail, ça décourage pas mal de monde.
Il y a régulièrement sur le forum des posts de gens reçus au concours, qui découvrent un peu tard le système des mutations, par exemple.
Enfin, quand je me suis renseignée pour quitter l'EN pour un autre ministère par détachement ou 3e concours, une conversation à cœur ouvert avec l'amie d'une amie m'a convaincue de rester là où j'étais : au moins je connaissais bien les arcanes de mon administration ! Je crois donc qu'on peut informer (ce que tu appelles "déconstruire les clichés", Elaïna) ceux qui sont tentés d'embrasser la carrière de ce qu'elle est.
Et, naturellement, c'est courageux de changer de voie. Quant aux regrets, on peut aussi avoir l'impression d'avoir lâché la proie pour l'ombre...
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A clean house is a sign of a broken computer.
- Clecle78Bon génie
Une de mes collègues a pris une disponibilité pour reprendre une formation en chocolaterie et monter son entreprise. Elle est revenue dans son établissement sans un rond et découragée . Ce n'est pas si simple la reconversion.
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