- AdrenFidèle du forum
Bonjour à tous,
pour travailler avec mes élèves de 6e, je cherche des extraits littéraires de descriptions qui font peur (paysages, monstres, forêt,château...), si possible écrits à l'imparfait, mais si ce n'est pas le cas, ça ira bien aussi. J'ai déjà pensé au début de Croc-Blanc (qui est un peu inquiétant, mais pas trop), à la dictée du DNB, une peu courte et à la maison hantée dans Tom Sawyer.
Merci d'avance si vous avez des pistes.
pour travailler avec mes élèves de 6e, je cherche des extraits littéraires de descriptions qui font peur (paysages, monstres, forêt,château...), si possible écrits à l'imparfait, mais si ce n'est pas le cas, ça ira bien aussi. J'ai déjà pensé au début de Croc-Blanc (qui est un peu inquiétant, mais pas trop), à la dictée du DNB, une peu courte et à la maison hantée dans Tom Sawyer.
Merci d'avance si vous avez des pistes.
- zigmag17Guide spirituel
Je suggérerais le portrait du monstre de Frankenstein. Mais je n'ai pas le texte sous la main...
- AsarteLilithBon génie
Chez Théophile Gautier ?
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- EdithWGrand sage
J’ai lu Le Chat noir d’Edgar Poe à mes 5e. Ils ont été très impressionnés… les descriptions du chat sont brrrrr.
- InvitéInvité
Je pense à la description du domaine de la sorcière des mers dans La Petite sirène, ainsi qu'à celle de la sorcière dans Le Vase d'or d'Hoffmann. Voir PJ.
- ZetitcheurHabitué du forum
Je pense au Dracula de Bram Stoker, je n’ai pas de passage précis en tête (il y en a trop !) mais je faisais des cauchemars quand je le lisais . Et le Portrait de Dorian Gray contient des descriptifs bien glauques aussi !
- IllianeExpert
Pourquoi pas cet extrait de L'invité de Dracula ?
Ou de Dracula:
- Spoiler:
- Je m’arrêtai, étonné du silence soudain. L’orage était passé ; et, en sympathie eût-on dit avec le calme de la nature, mon cœur semblait cesser de battre. Cela ne dura qu’un instant, car la lune surgit à nouveau d’entre les nuages et je vis que j’étais dans un cimetière et que le bâtiment carré, au bout de l’allée, était un grand tombeau de marbre, blanc comme la neige qui le recouvrait presque entièrement et recouvrait le cimetière tout entier. Le clair de lune amena un nouveau grondement de l’orage qui menaçait de recommencer et, en même temps, j’entendis les hurlements sourds mais prolongés de loups ou de chiens. Terriblement impressionné, je sentais le froid me transpercer peu à peu et, me semblait-il, jusqu’au cœur même. Alors, tandis que la lune éclairait encore le tombeau de marbre, l’orage, avec une violence accrue, parut revenir sur ses pas. […]
Tout cela était si insolite et mystérieux que je fus près de m’évanouir. Je commençais à regretter de n’avoir pas suivi le conseil de Johann. Une idée effrayante me vint alors à l’esprit. C’était la nuit de Walpurgis ! Walpurgis Nacht !
Oui, la nuit de Walpurgis durant laquelle des milliers et des milliers de gens croient que le diable surgit parmi nous, que les morts sortent de leurs tombes, et que tous les génies malins de la terre, de l’air et des eaux mènent une bacchanale. Je me trouvais au lieu même que le cocher avait voulu éviter à tout prix — dans ce village abandonné depuis des siècles. Ici, on avait enterré la suicidée et j’étais seul devant son tombeau — impuissant, tremblant de froid sous un linceul de neige, un orage violent menaçant à nouveau ! Il me fallut faire appel à tout mon courage, à toute ma raison, aux croyances religieuses dans lesquelles j’avais été élevé pour ne pas succomber à la terreur.
Bram Stoker, L'Invité de Dracula, 1897
Ou de Dracula:
- Spoiler:
- Quand j’arrivai à la fin de mon récit, j’avais également terminé mon souper, et mon hôte en ayant exprimé le désir, j’approchai une chaise du feu de bois pour fumer confortablement un cigare qu’il m’offrit tout en s’excusant de ne pas fumer lui-même. C’était, en vérité, la première occasion qui m’était donnée de pouvoir bien l’observer, et ses traits accentués me frappèrent.
Son nez aquilin lui donnait véritablement un profil d’aigle ; il avait le front haut, bombé, les cheveux rares aux tempes mais abondants sur le reste de la tête ; les sourcils broussailleux se rejoignaient presque au-dessus du nez, et leurs poils, tant ils étaient longs et touffus, donnaient l’impression de boucler. La bouche, ou du moins ce que j’en voyais sous l’énorme moustache, avait une expression cruelle, et les dents, éclatantes de blancheur, étaient particulièrement pointues ; elles avançaient au-dessus des lèvres dont le rouge vif annonçait une vitalité extraordinaire chez un homme de cet âge. Mais les oreilles étaient pâles, et vers le haut se terminaient en pointe ; le menton, large, annonçait, lui aussi, de la force, et les joues, quoique creuses, étaient fermes. Une pâleur étonnante, voilà l’impression que laissait ce visage.
J’avais bien remarqué, certes, le dos de ses mains qu’il tenait croisées sur ses genoux, et, à la clarté du feu, elles m’avaient paru plutôt blanches et fines ; mais maintenant que je les voyais de plus près, je constatais, au contraire, qu’elles étaient grossières : larges, avec des doigts courts et gros. Aussi étrange que cela puisse sembler, le milieu des paumes était couvert de poils. Toutefois, les ongles étaient longs et fins, taillés en pointe. Quand le comte se pencha vers moi, à me toucher, je ne pus m’empêcher de frémir. Peut-être, son haleine sentait-elle mauvais ; toujours est-il que mon cœur se souleva et qu’il me fut impossible de le cacher. Le comte, sans aucun doute, le remarqua, car il recula en souriant d’un sourire qui me parut de mauvais augure4 et qui me laissa encore mieux voir ses dents proéminentes. Puis il alla reprendre sa place près de la cheminée. Nous restâmes un bon moment sans parler, et comme en regardant autour de moi, je levai les yeux vers la fenêtre, je la vis qui s’éclairait des premières lueurs de l’aube. Un lourd silence semblait peser sur toutes choses. Pourtant, en écoutant attentivement, j’eus l’impression d’entendre des loups hurler dans la vallée. Les yeux de mon hôte brillèrent, et il me dit :
— Écoutez-les ! Les enfants de la nuit… En font-ils une musique !
Bram Stoker, Dracula, 1897
Arthur prit le pieu et le marteau, et une fois qu’il fut fermement décidé à agir, ses mains ne tremblèrent pas le moins du monde, n’hésitèrent même pas. Van Helsing ouvrit le missel, commença à lire ; Quincey et moi lui répondîmes de notre mieux. Arthur plaça la pointe du pieu sur le cœur de Lucy, et je vis qu’elle commençait à s’enfoncer légèrement dans la chair blanche. Alors, avec le marteau, Arthur frappa de toutes ses forces.
Le corps, dans le cercueil, se mit à trembler, à se tordre en d’affreuses contorsions ; un cri rauque, propre à vous glacer le sang, s’échappa des lèvres rouges ; les dents pointues s’enfoncèrent dans les lèvres au point de les couper, et elles se couvrirent d’une écume écarlate. Mais, à aucun moment, Arthur ne perdit courage. Il ressemblait au dieu Thor tandis que son bras ferme s’élevait et retombait, enfonçant de plus en plus le pieu miséricordieux, et que le sang jaillissait du cœur percé et se répandait tout autour. La résolution était peinte sur son visage, comme s’il était certain d’accomplir un devoir sacré et, à le voir, nous ne nous sentions que plus de courage, de sorte que nos voix, plus fortes, résonnaient maintenant dans le caveau.
Peu à peu, le corps cessa de trembler, les contorsions s’espacèrent, mais les dents continuaient à s’enfoncer dans les lèvres, les traits du visage à frémir. Finalement, ce fut l’immobilité complète. La terrible tâche était terminée.
- Spoiler:
- Ça se voit que j'ai fait une séance autour de la figure du vampire ?
- AdrenFidèle du forum
Mille fois merci à tous ! L'extrait de La petit sirène est parfait, je n'avais pas pensé à Dracula que j'aime pourtant beaucoup aussi.
- Clecle78Bon génie
Le prologue de Dracula est très bien aussi. Je l'ai fait il y a deux ans. Le narrateur part sous un grand soleil et soudain tout s'assombrit et devient inquiétant.
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