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- JennyMédiateur
On pourrait déjà mettre des moyens dans les foyers, s'assurer que ces jeunes puissent poursuivre des études (un système de bourses plus importantes). Concernant les très jeunes enfants, ce serait préférable qu'ils soient placés s'il n y a pas de perspective d'amélioration... Quand on parle de bébés placés au bout de quelques jours de vie, je trouve dommage qu'ils ne soient pas adoptables.
- Choup90Niveau 10
Voilà. Il y a une énorme difficulté à percevoir les enjeux réels et là-dessus, je ne jette pas la pierre. Je pense que leur métier est extrêmement difficile et que l'erreur est humaine, même si dans ce domaine, les conséquences peuvent être dramatiques.Jenny a écrit:On pourrait déjà mettre des moyens dans les foyers, s'assurer que ces jeunes puissent poursuivre des études (un système de bourses plus importantes). Concernant les très jeunes enfants, ce serait préférable qu'ils soient placés s'il n y a pas de perspective d'amélioration... Quand on parle de bébés placés au bout de quelques jours de vie, je trouve dommage qu'ils ne soient pas adoptables.
Mais il y a un énorme manque de moyens qui fait qu'on ne place pas, parfois, car on n'a pas de familles d'accueil ou qu'on sait que le foyer dans les conditions actuelles serait pire que la famille.
- JennyMédiateur
Choup90 a écrit:Mais il y a un énorme manque de moyens qui fait qu'on ne place pas, parfois, car on n'a pas de familles d'accueil ou qu'on sait que le foyer dans les conditions actuelles serait pire que la famille.
Ce point là, selon moi, c'est un axe qu'on pourrait améliorer en y mettant un peu d'argent.
- Choup90Niveau 10
Bien sûr. C'est pour ça que je parle des "conditions actuelles". C'est un point qui nécessite des moyens matériels (locaux adaptés) et humains : salaires attractifs permettant de recruter des gens formés, compétents, et pour qui ce n'est qu'un travail (un point positif, à mes yeux, dans le travail social).Jenny a écrit:Choup90 a écrit:Mais il y a un énorme manque de moyens qui fait qu'on ne place pas, parfois, car on n'a pas de familles d'accueil ou qu'on sait que le foyer dans les conditions actuelles serait pire que la famille.
Ce point là, selon moi, c'est un axe qu'on pourrait améliorer en y mettant un peu d'argent.
- lene75Prophète
Il y a des choses urgentes : un contrôle de l'usage des moyens, notamment quand il y a délégation à des structures privées, une revalorisation de ces métiers pour y attirer des personnes compétentes et bien formées, des contrats jeunes majeurs beaucoup plus nombreux (si j'ai bien compris dans mon département ils ont été considérablement réduits, on va donc dans le mauvais sens), une réflexion sur le parcours des enfants : est-ce si grave que ça s'il y a des attachements affectifs, est-ce que ça concurrence vraiment les parents biologiques ? Trouver des solutions pour le placement des fratries (certains lieux, trop peu nombreux, existent). Une exclusion pure et simple de toutes les thèses psychanalytiques toxiques. La continuité des soins pour les enfants placés. Une réflexion sur la prise en charge de la violence : trouver un moyen pour que les enfants violés dans les foyers n'aient pas à rester enfermés pendant des années avec leurs violeurs, réfléchir, d'ailleurs, à la prévention des viols et des violences.
Et puis il y a des réformes de fond pour affecter les moyens là où ils sont vraiment utiles. À mon sens, sans même parler des nombreux placements abusifs, le placement - qui, soit dit en passant, coûte une fortune - doit être le dernier recours, et réservé aux cas de maltraitance, et, contrairement à ce que je lis beaucoup, le lien familial préservé en priorité dans tous les autres cas, ce qui signifie redéployer les moyens vers les structures médico-sociales, les structures de soin, développer les prises en charge précoce multididciplinaires avec implication des parents (groupes de guidance, etc.), les aides sociales, je pense notamment à ces femmes dont parle Verdurette : pourquoi arracher des enfants à leur mère quand on pourrait, à moindre coût, développer le logement social, les aides alimentaires, les places en crèche à horaires décalés, les aides ménagères, etc. ? Développer les structures d'accueil pour les femmes qui quittent leur conjoint violent, au lieu de les « punir » en leur prenant les enfants qu'elles ont voulu protéger, ce qui incite les autres à camoufler les violences et à subir et laisser subir leurs enfants en silence. Bref, développer partout où c'est possible les dispositifs d'aide aux familles, qui sont moins coûteux que des placements. Développer aussi les solutions en milieu scolaire, les places en structures adaptées, le 2e adulte dans la classe quand c'est nécessaire (pas seulement des AESH, pas seulement pour les enfants handicapés), etc., tout le contraire de ce qui est en train de se passer. L'expérience du confinement a fait la preuve que tout ça fonctionne. Il y a eu une explosion de cas de maltraitance et de placements (pas forcément pour maltraitance) pendant le confinement. Les personnels des Camsp, par exemple, se sont battus pour pouvoir poursuivre les prises en charge pour éviter ces placements. Ce qui est la preuve que beaucoup de placements sont évitables quand les familles sont soutenues, mais comme partout, on manque de places dans toutes ces structures, les moyens qui leur sont alloués ne cessent de diminuer et les professionnels y sont tellement mal payés que les postes restent vacants.
Et enfin, j'insiste, mais il faut faire quelque chose pour la formation des professionnels. Il est plus que temps, entre autres, d'en exclure la psychanalyse, qui a suffisamment fait la preuve de sa toxicité, et de récupérer le temps ainsi gagné pour des formations sérieuses.
Edit : pour donner une idée, ça dépend des départements, mais un enfant placé, c'est de l'ordre de 8000€ par mois, donc de l'argent, il y en a, mais il ne va pas forcément où il faut.
Et puis il y a des réformes de fond pour affecter les moyens là où ils sont vraiment utiles. À mon sens, sans même parler des nombreux placements abusifs, le placement - qui, soit dit en passant, coûte une fortune - doit être le dernier recours, et réservé aux cas de maltraitance, et, contrairement à ce que je lis beaucoup, le lien familial préservé en priorité dans tous les autres cas, ce qui signifie redéployer les moyens vers les structures médico-sociales, les structures de soin, développer les prises en charge précoce multididciplinaires avec implication des parents (groupes de guidance, etc.), les aides sociales, je pense notamment à ces femmes dont parle Verdurette : pourquoi arracher des enfants à leur mère quand on pourrait, à moindre coût, développer le logement social, les aides alimentaires, les places en crèche à horaires décalés, les aides ménagères, etc. ? Développer les structures d'accueil pour les femmes qui quittent leur conjoint violent, au lieu de les « punir » en leur prenant les enfants qu'elles ont voulu protéger, ce qui incite les autres à camoufler les violences et à subir et laisser subir leurs enfants en silence. Bref, développer partout où c'est possible les dispositifs d'aide aux familles, qui sont moins coûteux que des placements. Développer aussi les solutions en milieu scolaire, les places en structures adaptées, le 2e adulte dans la classe quand c'est nécessaire (pas seulement des AESH, pas seulement pour les enfants handicapés), etc., tout le contraire de ce qui est en train de se passer. L'expérience du confinement a fait la preuve que tout ça fonctionne. Il y a eu une explosion de cas de maltraitance et de placements (pas forcément pour maltraitance) pendant le confinement. Les personnels des Camsp, par exemple, se sont battus pour pouvoir poursuivre les prises en charge pour éviter ces placements. Ce qui est la preuve que beaucoup de placements sont évitables quand les familles sont soutenues, mais comme partout, on manque de places dans toutes ces structures, les moyens qui leur sont alloués ne cessent de diminuer et les professionnels y sont tellement mal payés que les postes restent vacants.
Et enfin, j'insiste, mais il faut faire quelque chose pour la formation des professionnels. Il est plus que temps, entre autres, d'en exclure la psychanalyse, qui a suffisamment fait la preuve de sa toxicité, et de récupérer le temps ainsi gagné pour des formations sérieuses.
Edit : pour donner une idée, ça dépend des départements, mais un enfant placé, c'est de l'ordre de 8000€ par mois, donc de l'argent, il y en a, mais il ne va pas forcément où il faut.
- albertine123Niveau 6
Petit complément à tout ce qui a été écrit : certains enfants sont aussi placés sur demande de la famille, parce que faisant subir des violences à la famille (cas des parents battus par leur enfant).
- ElyasEsprit sacré
Vu le film. Je ne suis pas étonné par ce que j'ai vu, c'est conforme aux agents de cette institution que j'ai rencontrés, surtout les éducateurs et les éducatrices.
- lene75Prophète
Albertine, oui, pendant le confinement beaucoup de placements ont été faits à la demande des familles qui ne s'en sortaient plus sans le soutien institutionnel, qui avait été stoppé. L'orthophoniste du Camsp m'avait raconté avoir dû rappeler à ses collègues qui jugeaient durement les mères qu'elles avaient les enfants 45 min en séance et qu'elles devraient essayer le huis clos pendant 48h juste pour voir dans quel état elles en sortiraient sans aucun relai pendant 48h (sachant que pour les familles ça a été pendant des semaines).
- Ajonc35Sage
Tout ce que tu écris, j'en parle depuis des années. Aider les familles d'abord, car cela coûterait plus cher, du point de vue financier, sur le court terme mais tellement moins sur le long terme et cette fois en termes financier, affectif, social. Mais le long terme, et on est bien placé pour le savoir, en France on ne connaît pas. Cela vaut aussi pour les différents personnels qui s'occupent de l'enfance.lene75 a écrit:Il y a des choses urgentes : un contrôle de l'usage des moyens, notamment quand il y a délégation à des structures privées, une revalorisation de ces métiers pour y attirer des personnes compétentes et bien formées, des contrats jeunes majeurs beaucoup plus nombreux (si j'ai bien compris dans mon département ils ont été considérablement réduits, on va donc dans le mauvais sens), une réflexion sur le parcours des enfants : est-ce si grave que ça s'il y a des attachements affectifs, est-ce que ça concurrence vraiment les parents biologiques ? Trouver des solutions pour le placement des fratries (certains lieux, trop peu nombreux, existent). Une exclusion pure et simple de toutes les thèses psychanalytiques toxiques. La continuité des soins pour les enfants placés. Une réflexion sur la prise en charge de la violence : trouver un moyen pour que les enfants violés dans les foyers n'aient pas à rester enfermés pendant des années avec leurs violeurs, réfléchir, d'ailleurs, à la prévention des viols et des violences.
Et puis il y a des réformes de fond pour affecter les moyens là où ils sont vraiment utiles. À mon sens, sans même parler des nombreux placements abusifs, le placement - qui, soit dit en passant, coûte une fortune - doit être le dernier recours, et réservé aux cas de maltraitance, et, contrairement à ce que je lis beaucoup, le lien familial préservé en priorité dans tous les autres cas, ce qui signifie redéployer les moyens vers les structures médico-sociales, les structures de soin, développer les prises en charge précoce multididciplinaires avec implication des parents (groupes de guidance, etc.), les aides sociales, je pense notamment à ces femmes dont parle Verdurette : pourquoi arracher des enfants à leur mère quand on pourrait, à moindre coût, développer le logement social, les aides alimentaires, les places en crèche à horaires décalés, les aides ménagères, etc. ? Développer les structures d'accueil pour les femmes qui quittent leur conjoint violent, au lieu de les « punir » en leur prenant les enfants qu'elles ont voulu protéger, ce qui incite les autres à camoufler les violences et à subir et laisser subir leurs enfants en silence. Bref, développer partout où c'est possible les dispositifs d'aide aux familles, qui sont moins coûteux que des placements. Développer aussi les solutions en milieu scolaire, les places en structures adaptées, le 2e adulte dans la classe quand c'est nécessaire (pas seulement des AESH, pas seulement pour les enfants handicapés), etc., tout le contraire de ce qui est en train de se passer. L'expérience du confinement a fait la preuve que tout ça fonctionne. Il y a eu une explosion de cas de maltraitance et de placements (pas forcément pour maltraitance) pendant le confinement. Les personnels des Camsp, par exemple, se sont battus pour pouvoir poursuivre les prises en charge pour éviter ces placements. Ce qui est la preuve que beaucoup de placements sont évitables quand les familles sont soutenues, mais comme partout, on manque de places dans toutes ces structures, les moyens qui leur sont alloués ne cessent de diminuer et les professionnels y sont tellement mal payés que les postes restent vacants.
Et enfin, j'insiste, mais il faut faire quelque chose pour la formation des professionnels. Il est plus que temps, entre autres, d'en exclure la psychanalyse, qui a suffisamment fait la preuve de sa toxicité, et de récupérer le temps ainsi gagné pour des formations sérieuses.
Edit : pour donner une idée, ça dépend des départements, mais un enfant placé, c'est de l'ordre de 8000€ par mois, donc de l'argent, il y en a, mais il ne va pas forcément où il faut.
Un vieux chiffre: dans mon département, c'était 60 000 euros. Je ne sais ce que cela englobe.
- DeliaEsprit éclairé
CIASE, CIVISE, Enfant de personne, on n'en finit pas de patauger dans l'horreur. Hier soir sur la 2, les temps changent sur l'inceste.
_________________
Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- albertine123Niveau 6
@lene Oui je voulais ajouter cela car on peut être placé au sein de l''ASE pas uniquement à cause de violences subies, mais parce qu' on fait subir des violences familiales.
Et pour ce que tu dis, je l'ai tellement entendu par des soignants (psy, pedopsy,...) en ESS ! Ah bon mais (tel comportement) moi je ne le constate pas auprès de ce jeune... C'est un enfant posé et très calme qui a beaucoup de recul et d'analyse sur la situation... Attendez, rappelons-le vous le voyez... Ah oui 30 minutes par mois / 45 min par semaine en face à face et il est tout seul avec vous. Maintenant parlons de son comportement dans la vraie vie, en classe 25 h / semaine.
Et pour ce que tu dis, je l'ai tellement entendu par des soignants (psy, pedopsy,...) en ESS ! Ah bon mais (tel comportement) moi je ne le constate pas auprès de ce jeune... C'est un enfant posé et très calme qui a beaucoup de recul et d'analyse sur la situation... Attendez, rappelons-le vous le voyez... Ah oui 30 minutes par mois / 45 min par semaine en face à face et il est tout seul avec vous. Maintenant parlons de son comportement dans la vraie vie, en classe 25 h / semaine.
- Marie LaetitiaBon génie
Jenny a écrit:Choup90 a écrit:Mais il y a un énorme manque de moyens qui fait qu'on ne place pas, parfois, car on n'a pas de familles d'accueil ou qu'on sait que le foyer dans les conditions actuelles serait pire que la famille.
Ce point là, selon moi, c'est un axe qu'on pourrait améliorer en y mettant un peu d'argent.
Ou alors permettre à plus de gens de devenir familles d'accueil: aujourd'hui, c'est impossible à des personnes, parents par ailleurs, qui ont un emploi à côté. Or s'il s'agit d'enfant en âge d'aller chez une nounou, ou en crèche la journée, ou en âge scolaire, du moment que ces horaires sont compatibles avec ceux des parents, où serait le problème? Il doit y avoir des choses qui m'échappent...
Le foyer d'accueil, comme lieu pour se reconstruire, je n'y crois pas trop.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- HimpyExpert spécialisé
@albertine : l'élève dont je parle est en 4e. Justement c'est le moment.
- albertine123Niveau 6
@himpy Ah donc c'est bon niveau délai. Ça devrait le faire. Quand on n'envisage l'IMPro qu'en 3e (pour tout un tas de raisons, élève arrivé en 3e, parents qui jusque là ont refusé l'IMPro...) c'est plus tendu pour l'obtention d'une place avant la fin de la 3e.
- Stel6584Niveau 7
Bonjour,
Je remonte ce fil parce que j'ai écouté hier une émission très intéressante et très touchante sur France Culture à propos du parcours d'un jeune homme suivi par l'ASE, Mickaël. C'est son éducateur, Julien, qui raconte son parcours : "tombé par hasard dans le métier", il découvre les gros dysfonctionnements et le manque de moyens de l'ASE ainsi que les répercussions sur la vie de Mickaël.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/les-pieds-sur-terre-emission-du-lundi-30-octobre-2023-7919117
Je remonte ce fil parce que j'ai écouté hier une émission très intéressante et très touchante sur France Culture à propos du parcours d'un jeune homme suivi par l'ASE, Mickaël. C'est son éducateur, Julien, qui raconte son parcours : "tombé par hasard dans le métier", il découvre les gros dysfonctionnements et le manque de moyens de l'ASE ainsi que les répercussions sur la vie de Mickaël.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-pieds-sur-terre/les-pieds-sur-terre-emission-du-lundi-30-octobre-2023-7919117
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