Ras le bol de la bienveillance !

Si ça peut te rassurer...

Agrippina furiosa a écrit:

*Ombre* a écrit:Les intervenants ne se sont pas contentés de "traiter" (sic) les promoteurs de l'éducation positive de néo-libéraux. Ils ont expliqué en quoi les ressorts sont les mêmes, avec les mêmes risques consécutifs : sentiment de responsabilité écrasant, culpabilité, burn-out...

Oui, j'ai trouvé que c'était bien expliqué et que c'était  le côté le plus intéressant de l'émission.

Pour moi aussi. Après la lecture que je viens de faire par ailleurs, dont j'ai parlé plus haut, j'ai l'impression que j'ai enfin fait les liens qui manquaient entre tous ces éléments de société et compris ce qui me gênait confusément dans cet attirail pourtant sympathique en apparence.
J'ai eu mon eurêka et j'ai voulu le partager.

gauvain31 a écrit:Personne ne s'étonne de cette contradiction parce que pour beaucoup de parents et d'élèves l'école est avant tout un lieu de vie et de sociabilisation avant d'être un lieu d'apprentissage. Ce qu'on voit depuis quelques années dans les collèges est assez flagrant . Je me souviens il y a 5-6 ans du regard glaciale de ma principale le dernier jour de classe car j'osais faire cours (et j'étais le seul dixit les collègues) alors que les gamins ne pensait qu'à jeter des œufs sur les murs, venaient sans cahier et demandaient toutes les heures à faire un déjeuner
Là j'ai compris qu'il y avait une sorte de basculement idéologique sur la perception de l'école qu'ont les élèves et les parents et qui a été conformée dans le sondage qu'on avait fait en seconde en AP sur les mots les plus importants qui caractérisent selon eux le lycée. Le premier mot était "ami" puis "plaisir" .... les mots "travail et "efforts" venaient loin derrière....

haha! Oui, ça me rappelle une classe de... Terminales il y a 2 ou 3 ans. Dernier cours avant la semaine du bac, je leur distribue un sujet tombé quelques années plus tôt pour continuer à les préparer. Et là, j'entends une élève bougonner en disant qu'elle aurait voulu qu'on fasse un goûter pour son dernier cours de l'année.... Un goûter en terminale... Même avec mes collégiens je ne fais jamais de goûter!

Moi j'en fais des goûters , romains , comme ça on reste dans le culturel tout de même !

Du coup, je suis allée voir ce qu'est la HNI, et ça fout assez les jetons...

J’imagine que ça te brûle la langue de dire à ta pote que son burn-out, elle cherche un peu...

pseudo-intello a écrit:Du coup, je suis allée voir ce qu'est la HNI, et ça fout assez les jetons...

J’imagine que ça te brûle la langue de dire à ta pote que son burn-out, elle cherche un peu...

En fait je compatis vraiment avec elle car elle se met une pression de taré alors qu'objectivement elle a de quoi se soulager : un mec présent et impliqué, un job à mi-temps où même à plein temps elle n'avait pas de gros horaires, quasi intégralement en télétravail, deux enfants (pas huit), des parents assez près...

Moi je me demandais surtout comment on pouvait concilier tout cet arsenal bienveillant-naturel et une pensée furieusement néolibérale. Pour moi le côté "bienveillant-nature" c'était plutôt un truc écolo-bobo de gauchiste comme moi. Maintenant je vois pourquoi la contradiction n'est pas si forte.

En remontant le fil de discussion je n'ai pas réussi à retrouver ce qu'était la HNI. Quelqu'un peut me faire un bref récap ?

kai002 a écrit:haha! Oui, ça me rappelle une classe de... Terminales il y a 2 ou 3 ans. Dernier cours avant la semaine du bac, je leur distribue un sujet tombé quelques années plus tôt pour continuer à les préparer. Et là, j'entends une élève bougonner en disant qu'elle aurait voulu qu'on fasse un goûter pour son dernier cours de l'année.... Un goûter en terminale... Même avec mes collégiens je ne fais jamais de goûter!

En même temps, un goûter de potions avec le professeur Rogue, je crois que je serais un peu méfiant !

Madame-de-Pierre a écrit:En remontant le fil de discussion je n'ai pas réussi à retrouver ce qu'était la HNI. Quelqu'un peut me faire un bref récap ?

Hygiène naturelle infantile.
Le but est d'éviter les couches pour les bébés. Le constat est le suivant : les bébés peuvent très tôt apprendre à se contenir et à faire leurs besoins à la demande (dans une bassine au début par exemple). Les parents (et surtout les mères en fait) vivent donc les premiers temps du bébé en totale fusion pour apprendre à reconnaître les signes de besoin du bébé (parce que sa capacité à la continence est quand même réduite, faut pas charrier) et dans le même temps élaborer des gestes pour lui faire comprendre quand il peut y aller ou pas. Par exemple ma copine avait sa fille tout le temps sur elle, repérait les gestes/mimiques pour voir quand sa fille avait besoin, et avait un code pour lui dire de faire quand elle la mettait au-dessus de la petite bassine (claquement de langue).

De fait c'est une économie non négligeable en plus d'être très écolo. C'est comme ça qu'on procède sur d'autres continents où la couche en plastique n'existe pas et où faire la lessive n'est pas aisé... Par contre si t'as d'autres enfants, pas de parents, bref si tu vis comme moi dans une société industrielle où les femmes travaillent et où tout le village ne prend pas en charge les enfants comme dit le dicton, bah ça devient ingérable. Enfin, à moins de sa santé physique et mentale.

Et est-ce que les enfants sont propres plus vite au final?

Et pour la nuit ?

Sinon merci Ombre, c'est toujours intéressant.

Je me souviens de m'être fait quasiment agresser dans des toilettes d'autoroute par une mère qui pratiquait cette technique et m'expliquait qu'utiliser des couches c'était nul . Elle était très fière d'exhiber son bébé propre . J'avoue que ça m'avait plus irritée qu'éblouie ... Et tout ça ne date pas d'hier .

roxanne a écrit:Et est-ce que les enfants sont propres plus vite au final?

En fait la question ne se pose pas vraiment en ces termes puisque dans la pratique, du coup, l'enfant est propre dès le début puisqu'il se retient et ne fait pas dans une couche. La question c'est plus "est-ce qu'il est capable d'aller sur le pot tout seul ?"
Les filles que j'ai vu faire avaient des enfants qui se débrouillaient (sur le pot ou les toilettes) avant deux ans. Du reste en discutant avec les nounous africaines du parc, elles hallucinent souvent, quand elles sont en France depuis pas très longtemps, de voir des enfants de plus de trois ans en couches. Généralement elles expliquent que les enfants sont autonomes à ce niveau à 18 mois à tout casser.

Ma belle-mère devait être en avance sur le sujet puisqu'elle m'a raconté (au moins 150 fois ) qu'elle mettait ses enfants, dès 6 mois, sur un pot pendant des heures devant une petite table "pendant qu'ils crayonnaient en même temps" (mais bien-sûr !) et donc double effet Kiss-cool , ils étaient propres et savaient écrire à 15 mois (années 60.70)...
Après, chacun se réinvente sa vie comme il peut , n'est-ce pas !

:lol:

Je fais partie d'une génération où les enfants étaient propres à 1 ans : les couches étaient lavables, ça motivait les parents.

J'ai déjà rencontré une personne qui pratiquait l'HNI jour et nuit. Impressionnant mais pas du tout pour moi ! La mère vivait H24 avec sa fille, dormait avec bien entendu pour repérer d'éventuels besoins naturels pendant la nuit... De fait, la propreté est acquise plus tôt puisque l'enfant à l'habitude.

Pour en revenir au buisness de l'éducation positive, il y a un livre intéressant sur le sujet :

http://www.slate.fr/story/183156/education-positive-methode-vraiment-positive-critique

J'ai adoré le passage sur les neuromythes : le cerveau qui ne pourra pas bien se développer si on n'applique pas les conseils de Filiozat, ce genre de propos très culpabilisant n'est en fait pas prouvé.

roxanne a écrit:Ma belle-mère devait être en avance sur le sujet puisqu'elle m'a raconté (au moins 150 fois ) qu'elle mettait ses enfants, dès 6 mois,  sur un pot pendant des heures devant une petite table "pendant qu'ils crayonnaient en même temps" (mais bien-sûr !) et donc double effet Kiss-cool , ils étaient propres et savaient écrire à 15 mois (années 60.70)...
Après, chacun se réinvente sa vie comme il peut , n'est-ce pas !

ça n'est pas le principe de l'hni puisqu'ici il s'agit de mettre des gosses sur un pot pendant des heures. Dans l'hni tu ne dois au contraire pas faire ça mais repérer les signes de besoin de l'enfant.

Je plaisantais d'autant plus que j'ai un doute sur le fait qu'elle faisait vraiment ça au quotidien, c'était une petite flèche décochée pour moi dont le fils n'a été propre qu'à trois ans bien tassés et qui n'a jamais été le roi du "crayonnage" ! (mais bon vu le nombre incalculable de conneries faites par ses fils à l’adolescence dont elle n'a aucune idée , ses conseils éducatifs sont plutôt "amusants")

Mimile, Béatrice Kammerer était une des intervenants de l'émission.

roxanne a écrit:Je plaisantais d'autant plus que j'ai un doute sur le fait qu'elle faisait vraiment ça  au quotidien, c'était une petite flèche décochée pour moi dont le fils n'a été propre qu'à trois ans bien tassés et qui n'a jamais été le roi du "crayonnage" ! (mais bon vu le nombre incalculable de conneries faites par ses fils à l’adolescence dont elle n'a aucune idée , ses conseils éducatifs sont plutôt "amusants")

Oui je me rappelle bien qu'elle s'était vantée de "rendre ton fils propre en une semaine ELLE".

Elaïna a écrit:

Madame-de-Pierre a écrit:En remontant le fil de discussion je n'ai pas réussi à retrouver ce qu'était la HNI. Quelqu'un peut me faire un bref récap ?

Hygiène naturelle infantile.
Le but est d'éviter les couches pour les bébés. Le constat est le suivant : les bébés peuvent très tôt apprendre à se contenir et à faire leurs besoins à la demande (dans une bassine au début par exemple). Les parents (et surtout les mères en fait) vivent donc les premiers temps du bébé en totale fusion pour apprendre à reconnaître les signes de besoin du bébé (parce que sa capacité à la continence est quand même réduite, faut pas charrier) et dans le même temps élaborer des gestes pour lui faire comprendre quand il peut y aller ou pas. Par exemple ma copine avait sa fille tout le temps sur elle, repérait les gestes/mimiques pour voir quand sa fille avait besoin, et avait un code pour lui dire de faire quand elle la mettait au-dessus de la petite bassine (claquement de langue).

De fait c'est une économie non négligeable en plus d'être très écolo. C'est comme ça qu'on procède sur d'autres continents où la couche en plastique n'existe pas et où faire la lessive n'est pas aisé... Par contre si t'as d'autres enfants, pas de parents, bref si tu vis comme moi dans une société industrielle où les femmes travaillent et où tout le village ne prend pas en charge les enfants comme dit le dicton, bah ça devient ingérable. Enfin, à moins de sa santé physique et mentale.

Ouais, donc tu dors pas la nuit, quoi. Parce que les "signes" du bébé, au début, ils se décodent pas facilement. Et puis bébé dans la chambre, voire dans le lit, mais si t'arrives pas à décoder le signe du pipi, tu changes TES draps en pleine nuit. Super.
J'imagine même pas la tronche du papa.

(Mes mômes; ils ont été dans leur chambre la nuit dès le retour de la mater).

Ben en fait ma copine était en totale fusion avec ses gosses en continu. Donc je pense qu'elle somnolait avec son bébé un peu comme quand on est à la maternité et qu'on a le bébé en continu avec nous.
Son aînée ne dormait quasi pas en fait... je crois que la première nuit complète qu'elle a fait c'était vers cinq ans ! Et comme entre-temps elle a fait le deuxième...

Ah oui, donc il y en a qui aiment le burn-out.

Ton témoignage, d'ailleurs, conforte encore l'idée que la "parentalité positive" de cette sauce, c'est pour les riches, puisqu'il faut avoir les moyens de se mettre à mi-temps et que même là c'est encore trop... il faut que papa ait un bon salaire !

pseudo-intello a écrit:Ah oui, donc il y en a qui aiment le burn-out.

Ton témoignage, d'ailleurs, conforte encore l'idée que la "parentalité positive" de cette sauce, c'est pour les riches, puisqu'il faut avoir les moyens de se mettre à mi-temps et que même là c'est encore trop... il faut que papa ait un bon salaire !

Ouais enfin là ma copine je ne pense pas qu'ils soient pleins aux as. Son mec est dans l'informatique, et elle même à temps plein n'avait pas un salaire délirant, alors à mi-temps... Elle ne vient pas d'un milieu friqué, loin de là, son mari un peu plus mais pas de quoi se rouler par terre.
Bon après ils ne vivent pas en IdF, ça aide.

J'ai fait une recherche Google sur "éducation positive", et je comprends mieux les réponses de certains ici : l'essentiel des réponses renvoient à du "New Age" ou des visions du monde pour lesquelles j'ai un a priori très négatif.

Je vous propose une conférence d'une chercheuse en neuroéducation qui a réfléchi au rôle des émotions à l'adolescence et notamment par rapport à l'apprentissage.

En résumé :
- il y a des causes physiologique et développementale au comportement émotionnel spécifique des adolescents;
- il y a un décalage entre la maturation affective et la maturation cognitive;
- c'est un sujet important car les conséquences sociales et sanitaires peuvent être importantes (échec scolaire, dépendance, dépression);
- il y a des moyens pour améliorer la régulation des émotions chez les adolescents, mais leur efficacité demande encore beaucoup de recherche.