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- SisypheHabitué du forum
Je viens d'aller voir le collège dans lequel je serai en complément de service avec une sixième à la rentrée. Il est d'une laideur et d'une tristesse absolue. Les murs sales et lézardés, l'architecture cubique, des plaques de contreplaqué pour boucher la vue que les grilles pourraient laisser filtrer, des réparations en parpaing brut... Je n'ai rien vu de l'intérieur mais ce n'est pas le premier établissement qui me frappe par sa laideur. Je pense à mes futurs élèves qui arriveront en sixième. Ici les écoles primaires sont plutôt entretenues et offrent un aspect moins sinistre. Comment l'enfant reçoit-il un tel environnement ? Si je me sens déprimée à l'idée d'y entrer je crains qu'il en soit de même pour les élèves.
Nous savons la politique économique menée depuis des années dans l'EN. Nous dénonçons souvent le manque de moyens, les classes surchargées, le traitement des personnels. Je viens compléter la liste avec le délabrement des locaux eux-mêmes.
Nous savons la politique économique menée depuis des années dans l'EN. Nous dénonçons souvent le manque de moyens, les classes surchargées, le traitement des personnels. Je viens compléter la liste avec le délabrement des locaux eux-mêmes.
- User20159Esprit éclairé
Tu n'es pas sensible au charme Pailleron ? T'inquiètes pas ça viendra....
- LeclochardEmpereur
Les locaux sont parfois d'une laideur repoussante. Mais n'est-ce pas au département ou à la région de prendre en charge leur entretien et leur rénovation ?
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- eleonore69Érudit
ET ne parlons pas des toilettes (années 50) , des trous dans les murs des classes, des problèmes de chauffage...
Je suis depuis trois ans dans un établissement propre, architecture XIXè mais j'ai connu l'"horreur"
Je suis depuis trois ans dans un établissement propre, architecture XIXè mais j'ai connu l'"horreur"
- SisypheHabitué du forum
Oui, c'est aux départements pour les collèges et aux régions pour les lycées. Mais pour moi c'est le signe d'un désengagement général de l'Etat, à ses différents niveaux, de l'éducation. Je suppose que le maire, plus en contact direct avec ses administrés, se sent plus obligé d'entretenir les écoles.
Je pense que la beauté des lieux peut participer à la motivation des élèves et que l'inverse est vrai également.
Je pense que la beauté des lieux peut participer à la motivation des élèves et que l'inverse est vrai également.
- AscagneGrand sage
@Sisyphe : C'est un "vieil" établissement ?
Il me semble que les nouveaux constructions ou les grands réaménagements sont faits de manière intelligente en général. En revanche les établissements faits il y a quelques décennies et ceux qui se dégradent et qui sont plus ou moins oubliés (toujours le problème des aménagements retardés ou peu pris en compte dans les zones reculées)...
Pour moi la question du cadre est très importante et ça vaut le coup de dépenser plus pour ré-aménager vraiment ou créer un établissement accueillant. Davantage encore dans les zones compliquées où il reste du travail à faire du côté des mutations urbaines et des grands ensembles, sans doute...
Il me semble que les nouveaux constructions ou les grands réaménagements sont faits de manière intelligente en général. En revanche les établissements faits il y a quelques décennies et ceux qui se dégradent et qui sont plus ou moins oubliés (toujours le problème des aménagements retardés ou peu pris en compte dans les zones reculées)...
Pour moi la question du cadre est très importante et ça vaut le coup de dépenser plus pour ré-aménager vraiment ou créer un établissement accueillant. Davantage encore dans les zones compliquées où il reste du travail à faire du côté des mutations urbaines et des grands ensembles, sans doute...
- Lord StevenExpert
Je me souviens avoir passé l'oral de l'agreg dans un lycée napoléonien du XVIe (celui où l'on tourne aujourd'hui moult séries télévisées). J'étais tout excité à l'époque, me faisant un vrai film sur le charme de ces établissements. J'ai vite déchanté: graffiti, vitres brisées, crasse générale..... c'était au siècle dernier, peut être a-t-il été réhabilité depuis (difficile à dire à l'écran, ce sont toujours les mêmes plans de la grande cour) mais bon l'impression de déshérence n'est pas l'apanage des collèges Pailleron.
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If you play with a cat, you should mind his scratch
- SisypheHabitué du forum
Au vu de l'architecture, je dirais fin des années 90. Mais dès le départ cela ne devait pas être très réussi.
Je partage ton point de vue, Ascagne. Il y a des établissements qui font rêver, même si on n'y enseigne pas la magie.
Je partage ton point de vue, Ascagne. Il y a des établissements qui font rêver, même si on n'y enseigne pas la magie.
- User20159Esprit éclairé
Lord Steven a écrit:Je me souviens avoir passé l'oral de l'agreg dans un lycée napoléonien du XVIe (celui où l'on tourne aujourd'hui moult séries télévisées). J'étais tout excité à l'époque, me faisant un vrai film sur le charme de ces établissements. J'ai vite déchanté: graffiti, vitres brisées, crasse générale..... c'était au siècle dernier, peut être a-t-il été réhabilité depuis (difficile à dire à l'écran, ce sont toujours les mêmes plans de la grande cour) mais bon l'impression de déshérence n'est pas l'apanage des collèges Pailleron.
Tu veux dire du XIXe dans le XVIe arrdt de Paris :sourit: ?
Ils sont quand même plus classieux que nos Pailleron merdriques...
Après c'est toujours le même problème, si le département/la région n'entretiennent pas ou mal, tout se dégrade...
- AscagneGrand sage
Aux régionales on a souvent entendu que "de toute façon, qu'on vote ou non, qu'on choisisse un tel ou une telle, les TER rouleront et les lycées seront gérés". Discours contre-productif à mon avis et oubliant que selon la majorité, la composition des équipes, même pour des sujets "consensuels" des choix peuvent être faits, des territoires choisis préférentiellement à d'autres, etc.
L'ambiance dans un vieil établissement bien entretenu est tellement différente de celle de l'établissement lambda... on peut trouver cela suranné et critiquer une certaine grandiloquence. Mais cela importe.
L'ambiance dans un vieil établissement bien entretenu est tellement différente de celle de l'établissement lambda... on peut trouver cela suranné et critiquer une certaine grandiloquence. Mais cela importe.
- Flo44Érudit
L'état de l'établissement n'a pas grand-chose à voir avec son âge. Je suis dans un collège Pailleron, qui est très propre et en bon état. J'ai vu des établissement XIXème et un très récent qui étaient tous deux dans un état épouvantable. Même les toilettes des enseignants et la salle des professeurs : toilettes cassées dans le 1er cas, et salle des professeur crasseuse, toilettes répugnantes de saleté dans le 2ème, mixtes, avec 2 WC pour plus de 50 professeurs, sans papier et sans savon.
- HonchampDoyen
Tout à fait d'accord avec Flo44.
Je comprends la remarque et une forme de déception. Je pense que cela dépend beaucoup des collectivités territoriales en charge.
Je suis dans un département en région Centre où le conseil départemental a beaucoup investi sur les collèges, que la majorité soit de droite ou de gauche.
La plupart des collèges sont des établissements de type "boîte à chaussures", construction fin des Années 60/Années 70. Ont été ajoutés des halls pour protéger l'entrée des selfs, ont été refaits les selfs, les secteurs Vie Scolaire, les salles de sciences, les CDI, sauf celui de mon collège, jugé trop petit et qui va être plus ou moins déplacé/réaménagé.
Plateaux sportifs aménagés sur les riches, clôtures...
S'ajoutent à cela les travaux moins gratifiants : réseaux qui traversent la cour (4 bâtiments à relier), chauffage/huisseries, étanchéité des toits plats des bâtiments (malfaçons et infiltrations dès l'ouverture en 1968, des décennies pour tout régler...)
Par ailleurs, en 17 ans, j'y ai toujours connu des chefs, des gestionnaires et des agents qui évitaient que l'environnement se dégrade, et faisaient repeindre et entretenir, dans l'idée que plus c'est sale plus ce sera sale.
Des chefs qui louaient, parfois à l'excès, le travail des agents.
Des agents investis à tel point que 2 encadrent un club "jardin".
Maintenant, je ne connais pas les contraintes budgétaires des départements. J'imagine que le 93 n'a pas les moyens du 92.
Plus les choix politiques.
Plus les populations scolaires.
J'ai l'impression que les collèges très dégradés sont dans les zones densément peuplées et peu argentées des grandes unités urbaines, non ?
Je confirme qu'être dans un collège propre et entretenu est agréable.
Les profs en prennent leur part d'ailleurs. Nous étions un certain nombre à avoir une petite pelle et une balayette dans nos classes pour ramasser le plus gros quand des élèves avaient fait des découpages et autres saletés, et qu'on les avait laissé partir car on ne l'avait pas vu (sinon, c'est l'élève taupé qui le faisait, sinon CPE ! )
Je comprends la remarque et une forme de déception. Je pense que cela dépend beaucoup des collectivités territoriales en charge.
Je suis dans un département en région Centre où le conseil départemental a beaucoup investi sur les collèges, que la majorité soit de droite ou de gauche.
La plupart des collèges sont des établissements de type "boîte à chaussures", construction fin des Années 60/Années 70. Ont été ajoutés des halls pour protéger l'entrée des selfs, ont été refaits les selfs, les secteurs Vie Scolaire, les salles de sciences, les CDI, sauf celui de mon collège, jugé trop petit et qui va être plus ou moins déplacé/réaménagé.
Plateaux sportifs aménagés sur les riches, clôtures...
S'ajoutent à cela les travaux moins gratifiants : réseaux qui traversent la cour (4 bâtiments à relier), chauffage/huisseries, étanchéité des toits plats des bâtiments (malfaçons et infiltrations dès l'ouverture en 1968, des décennies pour tout régler...)
Par ailleurs, en 17 ans, j'y ai toujours connu des chefs, des gestionnaires et des agents qui évitaient que l'environnement se dégrade, et faisaient repeindre et entretenir, dans l'idée que plus c'est sale plus ce sera sale.
Des chefs qui louaient, parfois à l'excès, le travail des agents.
Des agents investis à tel point que 2 encadrent un club "jardin".
Maintenant, je ne connais pas les contraintes budgétaires des départements. J'imagine que le 93 n'a pas les moyens du 92.
Plus les choix politiques.
Plus les populations scolaires.
J'ai l'impression que les collèges très dégradés sont dans les zones densément peuplées et peu argentées des grandes unités urbaines, non ?
Je confirme qu'être dans un collège propre et entretenu est agréable.
Les profs en prennent leur part d'ailleurs. Nous étions un certain nombre à avoir une petite pelle et une balayette dans nos classes pour ramasser le plus gros quand des élèves avaient fait des découpages et autres saletés, et qu'on les avait laissé partir car on ne l'avait pas vu (sinon, c'est l'élève taupé qui le faisait, sinon CPE ! )
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Tous les collèges où je suis passée sont propres. Pas de souci. Mais oui, ils sont laids (enfin j'imagine que ça dépend des goûts) : cubes de béton jaunâtre, revêtements intérieurs aussi immondes : murs de couleurs soit jaunâtres, soit blanchâtres, sols en carrelage douteux ou lino bleu (oui oui). Le problème n'est pas tant l'entretien que la conception de départ : c'est moche, mal isolé, moche moche moche, et oui, déprimant.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- HonchampDoyen
Antoine Prost
Article : "Jalons pour une histoire de la construction des lycées et collèges de 1960 à 1985".
"Une logique d'ingénieur au service de la construction scolaire !", dit-il...
https://www.persee.fr/doc/inrp_0000-0000_2005_act_28_1_9270
Aleyda Ressendiz-Vazquez
Thèse : "L’industrialisation du bâtiment : le cas de la préfabrication dans la construction scolaire en France (1951-1973)".
L'auteur présente les différents procédés industriels et les constructions-type agréés par l'Etat au début des Années 60 pour construire vite, et sans appels d'offres. Il fallait scolariser massivement et rapidement avec l'extension de la scolarité de 14 à 16 ans. Les communes co-finançeuses avec l'Etat choisissaient un procédé, on prenait un architecte qui se contentait d'adapter au terrain, une entreprise, qui souvent sous-traitait en cascade...
(Mon collège est un "procédé Coutant". Coutant était aussi le constructeur, qui a sous-traité à un gros constructeur local, qui a en partie sous-traité encore. Des travailleurs immigrés campaient dans des tentes sur le chantier, nous avons des photos. Quand les pb d'étanchéité sont apparus, il y a eu procès en série pour savoir qui était responsable, Coutant avait disparu... )
Disponible sur:
https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-00554230
Le problème se pose là où les collectivités territoriales n'ont pas mis le paquet pour faire évoluer les bâtiments, hors interventions indispensables.
Sur les collèges Pailleron (armatures en métal qui reçoivent des éléments industrialisés ) : logiquement, ils ont été détruits et remplacés suite à l'incendie d'un collège parisien dans les Années 70.
Même si beaucoup de collèges y ressemblent extérieurement, ils ont eux des armatures en béton.
Article : "Jalons pour une histoire de la construction des lycées et collèges de 1960 à 1985".
"Une logique d'ingénieur au service de la construction scolaire !", dit-il...
https://www.persee.fr/doc/inrp_0000-0000_2005_act_28_1_9270
Aleyda Ressendiz-Vazquez
Thèse : "L’industrialisation du bâtiment : le cas de la préfabrication dans la construction scolaire en France (1951-1973)".
L'auteur présente les différents procédés industriels et les constructions-type agréés par l'Etat au début des Années 60 pour construire vite, et sans appels d'offres. Il fallait scolariser massivement et rapidement avec l'extension de la scolarité de 14 à 16 ans. Les communes co-finançeuses avec l'Etat choisissaient un procédé, on prenait un architecte qui se contentait d'adapter au terrain, une entreprise, qui souvent sous-traitait en cascade...
(Mon collège est un "procédé Coutant". Coutant était aussi le constructeur, qui a sous-traité à un gros constructeur local, qui a en partie sous-traité encore. Des travailleurs immigrés campaient dans des tentes sur le chantier, nous avons des photos. Quand les pb d'étanchéité sont apparus, il y a eu procès en série pour savoir qui était responsable, Coutant avait disparu... )
Disponible sur:
https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-00554230
Le problème se pose là où les collectivités territoriales n'ont pas mis le paquet pour faire évoluer les bâtiments, hors interventions indispensables.
Sur les collèges Pailleron (armatures en métal qui reçoivent des éléments industrialisés ) : logiquement, ils ont été détruits et remplacés suite à l'incendie d'un collège parisien dans les Années 70.
Même si beaucoup de collèges y ressemblent extérieurement, ils ont eux des armatures en béton.
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- postulatNiveau 7
Bof, c'est pas vrai : regardez H4 ou LLG (au hasard)...
Plus sérieusement, lorsque je suis arrivé dans mon lycée, j'ai été frappé par la laideur et la vétusté des locaux : forcément, je suis parti avec un a priori négatif (et je ne parle pas des alentours du lycée, faut pas en rajouter)... Quelques mois plus tard, je ne le remarquais plus : c'était compensé par la très bonne ambiance entre collègues et les élèves faibles mais attachants. A choisir, je préfère cela que l'inverse !
Plus sérieusement, lorsque je suis arrivé dans mon lycée, j'ai été frappé par la laideur et la vétusté des locaux : forcément, je suis parti avec un a priori négatif (et je ne parle pas des alentours du lycée, faut pas en rajouter)... Quelques mois plus tard, je ne le remarquais plus : c'était compensé par la très bonne ambiance entre collègues et les élèves faibles mais attachants. A choisir, je préfère cela que l'inverse !
- SisypheHabitué du forum
Merci Honchamp pour ces informations ! Je ne connaissais rien de tout cela. J'avais lu certaines réflexions sur la construction des écoles sous la IIIème République, sur l'importance des fenêtres, leur taille pour faire entrer la lumière notamment. Sur la taille des salles de classe. Il m'avait semblé alors qu'il y avait une véritable réflexion sur l'environnement de travail de l'élève. L'industrialisation des construction qui répondait d'abord à un objectif économique (même si j'ai lu ce qui est écrit sur les salles spécialisées et les CDI) est critiquée très tôt. Et cette architecture est encore dégradée par le mauvais entretien.
Il me semble qu'à la massification de l'éducation a correspondu un abandon des critères esthétiques.
Je vais cependant continuer à lire car c'est très intéressant.
Il me semble qu'à la massification de l'éducation a correspondu un abandon des critères esthétiques.
Je vais cependant continuer à lire car c'est très intéressant.
- MelanieSLBDoyen
Ascagne a écrit:@Sisyphe : C'est un "vieil" établissement ?
Il me semble que les nouveaux constructions ou les grands réaménagements sont faits de manière intelligente en général.
Rire nerveux.
Quand j'étais stagiaire il y a 10 ans dans un collège tout neuf, pb électriques récurrents plus fuites sur la toiture toute l'année. L'année suivante, collège récemment rénové: mêmes problèmes sur le toit. La rénovation ne s'est pas étendue jusqu'à l'intérieur des salles de classe, où on n'avait pas de chauffage. Mon lycée actuel fait réparer les toitures depuis une grosse tempête il y a 4 ans, et l'un des toits est réparé tous les ans. Je suis plus que dubitative sur la qualité des nouvelles constructions/réhabilitations, même si je suis d'accord sur le fait que la plupart des collèges et lycées sont d'une laideur repoussante.
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La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .
Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- Flo44Érudit
Sisyphe a écrit:Merci Honchamp pour ces informations ! Je ne connaissais rien de tout cela. J'avais lu certaines réflexions sur la construction des écoles sous la IIIème République, sur l'importance des fenêtres, leur taille pour faire entrer la lumière notamment. Sur la taille des salles de classe. Il m'avait semblé alors qu'il y avait une véritable réflexion sur l'environnement de travail de l'élève. L'industrialisation des construction qui répondait d'abord à un objectif économique (même si j'ai lu ce qui est écrit sur les salles spécialisées et les CDI) est critiquée très tôt. Et cette architecture est encore dégradée par le mauvais entretien.
Il me semble qu'à la massification de l'éducation a correspondu un abandon des critères esthétiques.
Je vais cependant continuer à lire car c'est très intéressant.
J'ai été élève dans un établissement construit en grande partie sous la 3ème République. Très hauts plafonds, grandes fenêtres, toutes les salles du rez de chaussée étaient traversantes, celles de l'étage donnaient d'un côté sur l'extérieur, de l'autre sur le couloir très lumineux aussi, d'immenses radiateurs puissants sous les fenêtres. On n'aurait pas eu de problème d'aération avec cette architecture, même en plein hiver. L'été même par temps de canicule il faisait frais à l'intérieur. Les travaux qu'ils ont fait fin des années 80 ont rétréci la hauteur des plafonds et diminué la luminosité, formé des salles bizarres avec des poteaux de 50 cm de large en plein milieu (poteaux de métal d'origine habillés à cause des normes incendie... probablement entourés de laine de roche voire peut-être de panneaux en amiante, pas encore interdits à l'époque).
Et on a commencé à avoir froid l'hiver et chaud l'été.
Avant la rénovation, c'était vétuste, il y avait même des trous dans certains planchers, mais un bon coup de peinture et quelques réparations auraient suffi à lui rendre sa splendeur. Ils ont mis du lino partout, et 5 ans plus tard, d'après ma soeur, c'était de nouveau très moche.
- AscagneGrand sage
Je pensais plutôt à l'aspect esthétique et à la configuration générale.
Mais en effet on a de mauvaises surprises aussi dans les commandes publiques et dans leur réalisation. Cela dépasse parfois l'entendement.
Mais en effet on a de mauvaises surprises aussi dans les commandes publiques et dans leur réalisation. Cela dépasse parfois l'entendement.
- Lord StevenExpert
Ha@_x a écrit:Lord Steven a écrit:Je me souviens avoir passé l'oral de l'agreg dans un lycée napoléonien du XVIe (celui où l'on tourne aujourd'hui moult séries télévisées). J'étais tout excité à l'époque, me faisant un vrai film sur le charme de ces établissements. J'ai vite déchanté: graffiti, vitres brisées, crasse générale..... c'était au siècle dernier, peut être a-t-il été réhabilité depuis (difficile à dire à l'écran, ce sont toujours les mêmes plans de la grande cour) mais bon l'impression de déshérence n'est pas l'apanage des collèges Pailleron.
Tu veux dire du XIXe dans le XVIe arrdt de Paris :sourit: ?
Ils sont quand même plus classieux que nos Pailleron merdriques...
Après c'est toujours le même problème, si le département/la région n'entretiennent pas ou mal, tout se dégrade...
Lol oui bien sûr pas du XVIeme siècle !!!
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- colombaneFidèle du forum
Que de mystères, de quel établissement parle-t-on dans les films ?
Pour ceux qui souhaiteraient se reconvertir et devenir adjoints-gestionnaires, bienvenue en enfer s'ils tombent dans ce genre d'établissement, où il faut se battre en permanence contre le département ou la région pour se rappeler à leur bon souvenir. C'est là qu'on se rend compte que les relations des chefs avec les politiques, les bonnes relations, peuvent déboucher sur des améliorations. Je l'ai vécu. Certains se sont lassés, se disant que tant qu'il n'y aurait pas d'accident.. ou un avis défavorable de la commission de sécurité, c'était partie perdue d'avance !
Maintenant, un établissement peut être laid et solide et bien entretenu, c'est question de goût. Qui aime l'architecture du Bauhaus ? et on peut avoir un bel établissement à la base, en piteux état.
Pour ceux qui souhaiteraient se reconvertir et devenir adjoints-gestionnaires, bienvenue en enfer s'ils tombent dans ce genre d'établissement, où il faut se battre en permanence contre le département ou la région pour se rappeler à leur bon souvenir. C'est là qu'on se rend compte que les relations des chefs avec les politiques, les bonnes relations, peuvent déboucher sur des améliorations. Je l'ai vécu. Certains se sont lassés, se disant que tant qu'il n'y aurait pas d'accident.. ou un avis défavorable de la commission de sécurité, c'était partie perdue d'avance !
Maintenant, un établissement peut être laid et solide et bien entretenu, c'est question de goût. Qui aime l'architecture du Bauhaus ? et on peut avoir un bel établissement à la base, en piteux état.
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N'allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une trace (R. W. Emerson)
- Lisak40Expert spécialisé
colombane a écrit:Que de mystères, de quel établissement parle-t-on dans les films ?
Pour ceux qui souhaiteraient se reconvertir et devenir adjoints-gestionnaires, bienvenue en enfer s'ils tombent dans ce genre d'établissement, où il faut se battre en permanence contre le département ou la région pour se rappeler à leur bon souvenir. C'est là qu'on se rend compte que les relations des chefs avec les politiques, les bonnes relations, peuvent déboucher sur des améliorations. Je l'ai vécu. Certains se sont lassés, se disant que tant qu'il n'y aurait pas d'accident.. ou un avis défavorable de la commission de sécurité, c'était partie perdue d'avance !
Maintenant, un établissement peut être laid et solide et bien entretenu, c'est question de goût. Qui aime l'architecture du Bauhaus ? et on peut avoir un bel établissement à la base, en piteux état.
Cela me rappelle certaines salles et amphis à La Sorbonne : cadre sublime (j'étais fière d'étudier sur ce site plutôt qu'à Jussieu) mais salles en piteux état. Je me souviens plus ou moins bien d'une salle avec les fenêtres qui fermaient mal et une autre avec l'un des carreaux d'une fenêtre cassé et non réparé pendant plusieurs mois : on s'y gelait littéralement ! Ceci dit c'était l'exception, les autres salles ce n'était pas si horrible. C'était bien pire à l'INALCO qui à l'époque était logé dans les locaux de Paris IX Dauphine, anciens bâtiments de l'OTAN je crois...
- buttersNiveau 4
postulat a écrit:Bof, c'est pas vrai : regardez H4 ou LLG (au hasard)...
Plus sérieusement, lorsque je suis arrivé dans mon lycée, j'ai été frappé par la laideur et la vétusté des locaux : forcément, je suis parti avec un a priori négatif (et je ne parle pas des alentours du lycée, faut pas en rajouter)... Quelques mois plus tard, je ne le remarquais plus : c'était compensé par la très bonne ambiance entre collègues et les élèves faibles mais attachants. A choisir, je préfère cela que l'inverse !
Je suis totalement d'accord. J'ai été dans des établissements type Rolls et l'ambiance était affreuses, et d'autres établissements exigus avec préfab' et compagnie mais un climat agréable et idem sans hésiter je prends le deuxième.
Après il doit être possible d'obtenir le combo Rolls+climat correct quand même.
- sookieGrand sage
Sans parler de la vétusté, de la dégradation des bâtiments ou du non entretien qui sont des problèmes à part quelques soient l’architecture du collège, je préfère un collège qui soit fonctionnel qu’un collège avec une architecture qui en jette et qui ne soit pas pratique du tout. Mon collège a été construit fin des années 60, il y a le bâtiment de l’administration et le bâtiment des salles, ça ce n’est pas très pratique mais le bâtiment des salles est un grand rectangle, avec un couloir tout droit par niveau, et 3 escaliers. Pas de petits recoins comme je l’ai vu ailleurs dans des collèges plus modernes, la surveillance en est grandement facilitée. C’est sûr qu’il n’est pas très beau. Mais la cour est grande, ça aussi ça compte et il y a un peu de verdure, et pour moi cela aussi est important. Il va être refait sur site, je ne sais pas ce que ça va donner.
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