- AustenLandNiveau 6
Bonjour à tous,
L'année dernière, au mois de mai, un élève de Seconde est venu au CDI pour discuter avec moi. Visiblement très stressé et hypersensible, il avait besoin de parler et se confier à quelqu'un de neutre (je ne le connaissais pas vraiment). Il m'a alors raconter tout plein de choses qui lui "pourrissent la vie" (les relations amoureuses compliquées, les pensées sombres, la tristesse constante qui ne le quitte jamais, la peur de perdre ses proches, la crainte de rater sa scolarité, l'angoisse de ne pas trouver de stage, etc...).
Par la suite, ce jeune est revenu régulièrement pour parler avec moi, toujours quand le CDI était vide.
Ce matin, il est revenu me voir et idem, je le trouve à nouveau très triste. Il me dit qu'il arrive à faire semblant auprès de ses amis d'être heureux mais qu'il ne l'est pas et il ne sait pas comment gérer ça. Il a été témoin d'un accident de la route important cet été et je crois que ça l'a traumatisé car il ne m'a parlé que de ça quand je lui ai demandé comment s'étaient déroulées ses vacances.
Quels conseils lui donneriez-vous à ma place ? J'ai évidemment beaucoup écouté, mais je ne sais pas trop comment l'aider. Je lui ai conseillé plusieurs choses et ce matin la seule idée que j'ai pu lui donner c'est de trouver des activités hors lycée et qui soient fun (histoire de lui apporter un peu de rires/joie etc...).
Je pense qu'il aurait surement besoin de parler à un psy mais c'est délicat à dire non ? Je le connais si peu.
Bref, je me sens un peu dépassée et j'ai besoin de vos avis.
L'année dernière, au mois de mai, un élève de Seconde est venu au CDI pour discuter avec moi. Visiblement très stressé et hypersensible, il avait besoin de parler et se confier à quelqu'un de neutre (je ne le connaissais pas vraiment). Il m'a alors raconter tout plein de choses qui lui "pourrissent la vie" (les relations amoureuses compliquées, les pensées sombres, la tristesse constante qui ne le quitte jamais, la peur de perdre ses proches, la crainte de rater sa scolarité, l'angoisse de ne pas trouver de stage, etc...).
Par la suite, ce jeune est revenu régulièrement pour parler avec moi, toujours quand le CDI était vide.
Ce matin, il est revenu me voir et idem, je le trouve à nouveau très triste. Il me dit qu'il arrive à faire semblant auprès de ses amis d'être heureux mais qu'il ne l'est pas et il ne sait pas comment gérer ça. Il a été témoin d'un accident de la route important cet été et je crois que ça l'a traumatisé car il ne m'a parlé que de ça quand je lui ai demandé comment s'étaient déroulées ses vacances.
Quels conseils lui donneriez-vous à ma place ? J'ai évidemment beaucoup écouté, mais je ne sais pas trop comment l'aider. Je lui ai conseillé plusieurs choses et ce matin la seule idée que j'ai pu lui donner c'est de trouver des activités hors lycée et qui soient fun (histoire de lui apporter un peu de rires/joie etc...).
Je pense qu'il aurait surement besoin de parler à un psy mais c'est délicat à dire non ? Je le connais si peu.
Bref, je me sens un peu dépassée et j'ai besoin de vos avis.
- HocamSage
Ce lycéen t'a choisie, toi, pour parler dans un premier temps, tu l'as écouté et c'est très bien. Mais il faut nécessairement faire part de ses confidences à des personnes plus qualifiées que nous pour l'aider. Ne garde pas les confidences de cet élève pour toi, même si tu penses qu'il ne voudrait pas en parler avec d'autres adultes que toi : il y a le professeur principal d'abord, puis la conseillère psychologue, la hiérarchie, éventuellement l'assistante sociale... Nous avons un devoir de vigilance envers ce genre de situation. Il ne s'agit pas de crier sa situation sur tous les toits, mais encore moins de traiter seule une détresse pareille.
Je ne voudrais pas t'affoler, mais si ce garçon t'a confié avoir des «pensées sombres» et qu'il tentait de commettre l'irréparable, ce serait évidemment une tragédie pour lui et sa famille au premier chef, mais tu serais également inquiétée si cela venait à se savoir (par exemple s'il a dit à une sœur ou un cousin s'être confié à la documentaliste de son lycée, ou qu'il survivait à une TS et expliquait ensuite t'avoir parlé de ses problèmes). Il n'est pas trop tard, AustenLand, mais transmets l'information au plus vite pour l'aider au mieux. Bon courage !
Je ne voudrais pas t'affoler, mais si ce garçon t'a confié avoir des «pensées sombres» et qu'il tentait de commettre l'irréparable, ce serait évidemment une tragédie pour lui et sa famille au premier chef, mais tu serais également inquiétée si cela venait à se savoir (par exemple s'il a dit à une sœur ou un cousin s'être confié à la documentaliste de son lycée, ou qu'il survivait à une TS et expliquait ensuite t'avoir parlé de ses problèmes). Il n'est pas trop tard, AustenLand, mais transmets l'information au plus vite pour l'aider au mieux. Bon courage !
- menerveOracle
Il faut absolument avertir la direction et l'infirmière de l'établissement afin qu'on lui propose une prise en charge psychologique.
- JayKewNiveau 9
J'en parlerais d'abord au CPE, afin qu'il le reçoive en entretien. C'est d'abord à la Vie Scolaire de gérer ce genre de situation.
- JeanB.Niveau 6
C'est un adolescent : les histoires de cœur, la peur de rater sa scolarité ou de perdre ses proches, bon, cela ne me choque pas spécialement...
Quant à l'éventuel "traumatisme", parles-en à l'infirmière.
Quant à l'éventuel "traumatisme", parles-en à l'infirmière.
- BalthamosDoyen
J'alerterai les professionnels intéressés comme assistante sociale, psy EN, vie scolaire et direction, par un courriel (compte rendu). Tu peux éventuellement communiquer avec CPE, vie scolaire ou PP mais je ne pense pas que ça soit à eux de gérer cette situation.
Puis je leur demanderai conseil (AS ou psy EN) sur la posture que tu dois adopter vis à vis de ce jeune, et comment tu peux l'orienter vers ces professionnels sans le brusquer, sans lui donner l'impression d'une trahison.
Je pense comme toi que c'est délicat de conseiller de parler à un psy, je laisserai cette tâche aux professionnels compétents de l'établissement.
En tout cas je pense qu'il faut communiquer, échanger en laissant une trace avec ces personnels compétents et hiérarchie pour les cas.
Puis je leur demanderai conseil (AS ou psy EN) sur la posture que tu dois adopter vis à vis de ce jeune, et comment tu peux l'orienter vers ces professionnels sans le brusquer, sans lui donner l'impression d'une trahison.
Je pense comme toi que c'est délicat de conseiller de parler à un psy, je laisserai cette tâche aux professionnels compétents de l'établissement.
En tout cas je pense qu'il faut communiquer, échanger en laissant une trace avec ces personnels compétents et hiérarchie pour les cas.
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- Spoiler:
- AustenLandNiveau 6
Merci pour vos réponses. En effet, je pense aller voir l'infirmière et/ou l'assistante sociale.
Je crois que les histoires de cœur et la peur de l'échec sont assez courant chez les ados mais c'est surtout son état de tristesse constante qui m'alerte. Il a l'air totalement dépressif le pauvre. Et il est si jeune !
Quand je parle de "pensées sombres", je précise qu'il ne m'a pas du tout parlé d'attenter à sa vie. C'est plus dans le sens "je suis triste tout le temps" , "je pense à mon ex qui sort avec un autre et ça me déprime", "je revois sans arrêt l'accident où j'ai du sortir de la voiture une enfant qui suffoquait sous l'airbag" etc... Bien sur que s'il m'avait parlé d'un TS, j'aurais immédiatement alerté CPE, et direction.
Je crois que les histoires de cœur et la peur de l'échec sont assez courant chez les ados mais c'est surtout son état de tristesse constante qui m'alerte. Il a l'air totalement dépressif le pauvre. Et il est si jeune !
Quand je parle de "pensées sombres", je précise qu'il ne m'a pas du tout parlé d'attenter à sa vie. C'est plus dans le sens "je suis triste tout le temps" , "je pense à mon ex qui sort avec un autre et ça me déprime", "je revois sans arrêt l'accident où j'ai du sortir de la voiture une enfant qui suffoquait sous l'airbag" etc... Bien sur que s'il m'avait parlé d'un TS, j'aurais immédiatement alerté CPE, et direction.
- IphigénieProphète
MAis en aurait-il parlé ouvertement et explicitement? C'est quand même inquiétant, comme ce besoin de confidence d'ailleurs.
J'ai toujours fui comme la peste les confidences des élèves (je veux dire: essayé de les orienter vers plus compétent ou plus adapté): nous ne sommes pas psy et ça peut être très dangereux de mélanger les genres, je trouve.
J'ai toujours fui comme la peste les confidences des élèves (je veux dire: essayé de les orienter vers plus compétent ou plus adapté): nous ne sommes pas psy et ça peut être très dangereux de mélanger les genres, je trouve.
- Dadoo33Grand sage
+1
A partir du moment où un élève nous explique qu’il ne va pas bien, il faut informer le cpe et l’infirmière.
A partir du moment où un élève nous explique qu’il ne va pas bien, il faut informer le cpe et l’infirmière.
- JennyMédiateur
+1. Je mets souvent le CDE dans la boucle aussi et le PP.Dadoo33 a écrit:+1
A partir du moment où un élève nous explique qu’il ne va pas bien, il faut informer le cpe et l’infirmière.
C’est bien qu’il ait pu se confier à toi mais il faut aussi te couvrir en transmettant l’info et faire en sorte que cet élève soit accompagné.
En général, je dis à l’élève que je vais prévenir tel adulte sans donner trop de détails, mais que c’est pour faire en sorte de lui apporter un maximum d’aide ou parfois, en tant que PP, on discute de ce que je vais transmettre à l’équipe. Pour un gros mal être ou des envies suicidaires, je leur dis qui je préviens.
Iphigénie : Il me semble important qu’ils puissent se confier à un adulte de l’établissement quelque soit l’adulte. J’ai eu un élève qui allait très mal l’an dernier, je suis soulagée qu’il soit venu se confier et pleurer dans ma salle plus d’une fois plutôt que de tout garder pour lui. Il était de toute façon très suivi par l’équipe et la CPE l’a reçu par la suite. Mais il n’osait curieusement pas aller voir sa CPE pour ça… Je l’ai mis en confiance et je lui ai dit que je lui en parlerais et qu’il pouvait bien sûr aller la voir.
- HocamSage
Non mais même sans mention de TS, AustenLand, il y a obligation de signaler ce genre de confidences. Déjà, pour des peines de cœur à elle seule, on a vu plus d'un lycéen se jeter par la fenêtre (même si une rupture après une amourette de lycéen nous paraît banale vu de l'extérieur, ce qui sera déterminant sera la perception que s'en fait l'ado). Alors peine de cœur + cauchemar permanent suite à un accident + malaise général, c'est un cocktail qui nécessite une prise en charge rapide. Même sans parler de TS d'ailleurs, un élève dans cet état est potentiellement un élève qui peut manquer de vigilance sur le chemin, se faire manipuler, se laisser embrigader dans tout un tas de choses, et là aussi la responsabilité d'un enseignant n'ayant pas contacté les professionnels qualifiés peut être engagée.AustenLand a écrit:
Quand je parle de "pensées sombres", je précise qu'il ne m'a pas du tout parlé d'attenter à sa vie. C'est plus dans le sens "je suis triste tout le temps" , "je pense à mon ex qui sort avec un autre et ça me déprime", "je revois sans arrêt l'accident où j'ai du sortir de la voiture une enfant qui suffoquait sous l'airbag" etc... Bien sur que s'il m'avait parlé d'un TS, j'aurais immédiatement alerté CPE, et direction.
- StangersonNiveau 3
Bonjour,
Personnellement j’ai vu des scarifications sur les bras d’une jeune fille de ma classe. Je suis allé voir l’infirmière. Jamais il n’a été question de mal-être mais je n’ai pas pu m’empêché d’aller voir l’infirmière tant ce sujet me touche. J’espère ne pas avoir fait de bêtise, j’ai peur qu’elle soit convoqué.
Personnellement j’ai vu des scarifications sur les bras d’une jeune fille de ma classe. Je suis allé voir l’infirmière. Jamais il n’a été question de mal-être mais je n’ai pas pu m’empêché d’aller voir l’infirmière tant ce sujet me touche. J’espère ne pas avoir fait de bêtise, j’ai peur qu’elle soit convoqué.
- IphigénieProphète
Je pense que tu as bien fait: à partir du moment où tu l'as observé il vaut mieux en effet en référer à l'infirmière, qui verra ce qu'il y a lieu de faire.
- BartleboothNiveau 7
Je suis d’accord avec les collègues. L’an passé une élève m’a demandé si je voulais bien lire le "roman" qu’elle avait commencé à écrire: il s’agissait en fait du récit confus d’une agression sexuelle subie quand elle était plus jeune. Je lui ai expliqué que je ne pouvais pas garder ça pour moi et que j’allais prévenir l’infirmière. Je lui ai demandé si elle pensait possible que j’en parle aussi à son PP, ce qu’elle a accepté. Je crois qu’en me mettant au courant, elle savait plus ou moins consciemment que j’allais agir et que ça l’arrangeait. Même si ton élève, lui, n’attend pas forcément que tu fasses quelque chose ce sera plus facile pour lui de parler à l’infirmière puis à ses parents si c’est quelqu’un d’autre qui déclenche la discussion (après en avoir parlé avec lui, bien sûr). On ne s’imagine pas toujours à quel point il est difficile de parler à ses parents dans certaines familles.
- Dadoo33Grand sage
Stangerson a écrit:Bonjour,
Personnellement j’ai vu des scarifications sur les bras d’une jeune fille de ma classe. Je suis allé voir l’infirmière. Jamais il n’a été question de mal-être mais je n’ai pas pu m’empêché d’aller voir l’infirmière tant ce sujet me touche. J’espère ne pas avoir fait de bêtise, j’ai peur qu’elle soit convoqué.
Quelle bêtise ? Comme expliqué plus haut par Hocam et d’autres, cela fait partie de nos obligations.
Ce sont les personnes compétentes qui sont ensuite chargées « d’enquêter ».
Je fais également comme Jenny. Quand un élève se confie, je lui explique que pour son bien je vais en référer à l’infirmière.
C’est marrant car justement hier dans notre établissement, nous avons eu une réunion à ce sujet avec rappel de nos obligations notamment.
- Vieux_MongolFidèle du forum
Stangerson a écrit:Bonjour,
Personnellement j’ai vu des scarifications sur les bras d’une jeune fille de ma classe. Je suis allé voir l’infirmière. Jamais il n’a été question de mal-être mais je n’ai pas pu m’empêché d’aller voir l’infirmière tant ce sujet me touche. J’espère ne pas avoir fait de bêtise, j’ai peur qu’elle soit convoqué.
C'était le bon choix et le bon positionnement. Et si l’infirmière s’intéresse à elle c'est bien. Attention au mot de convocation qui est certes celui qu'on utilise habituellement mais qui met en jeu beaucoup de représentations négatives.
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