- DemenayNiveau 1
Bonjour,
professeure de lettres modernes contrainte à enseigner parfois le latin pour compléter mon taux horaire, je vois planer sur notre tête depuis deux ans le spectre de la certification obligatoire. Qu'en est-il réellement ? Peut-on contraindre un prof de lettres modernes qui enseigne le latin depuis plus de dix ans à passer cette certification ? Mes directeurs successifs n'ont jamais souhaité déclarer les heures vacantes pour préserver le plus de postes possibles. Actuellement je ne suis pas en perte d'heures et pas près de l'être mais ce n'est pas le cas de ma collègue qui devait avoir à la rentrée une 4ème et une 3ème en latin et à qui le rectorat demande des comptes, ce mardi 6 juillet !
professeure de lettres modernes contrainte à enseigner parfois le latin pour compléter mon taux horaire, je vois planer sur notre tête depuis deux ans le spectre de la certification obligatoire. Qu'en est-il réellement ? Peut-on contraindre un prof de lettres modernes qui enseigne le latin depuis plus de dix ans à passer cette certification ? Mes directeurs successifs n'ont jamais souhaité déclarer les heures vacantes pour préserver le plus de postes possibles. Actuellement je ne suis pas en perte d'heures et pas près de l'être mais ce n'est pas le cas de ma collègue qui devait avoir à la rentrée une 4ème et une 3ème en latin et à qui le rectorat demande des comptes, ce mardi 6 juillet !
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Oh lala oui ce serait terrible d'exiger d'un professeur qui n'est ni certifié ni agrégé de LC de devoir prouver qu'il est légitime pour enseigner le latin (quoique, cette certification ne donne pas plus de légitimité selon moi, mais elle sert à masquer le problème de recrutement). Quand on voit qu'une certification suffit on se demande pourquoi passer le concours, mais en plus, si les gens râlent même pour la passer, ça devient fou.
_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- marjoDoyen
Fires of Pompeii a écrit:Oh lala oui ce serait terrible d'exiger d'un professeur qui n'est ni certifié ni agrégé de LC de devoir prouver qu'il est légitime pour enseigner le latin (quoique, cette certification ne donne pas plus de légitimité selon moi, mais elle sert à masquer le problème de recrutement). Quand on voit qu'une certification suffit on se demande pourquoi passer le concours, mais en plus, si les gens râlent même pour la passer, ça devient fou.
J'avais envie de répondre la même chose, puis je me suis ravisée .
- livieFidèle du forum
Chez nous, une professeure de lettres modernes a fait le choix (c'est peut-être là, la différence avec ta situation) d'enseigner le latin (moitié de son enseignement).
Elle n'est pas contrainte par l'obtention de cette certification.
Après, dans notre académie (Créteil), il n'y a pas eu de prof nommé sur le poste depuis 4 ans donc elle s'est proposée pour "sauver" l'option au collège. J'imagine qu'il aurait été mal venu de lui imposer une condition pour cela...
Elle n'est pas contrainte par l'obtention de cette certification.
Après, dans notre académie (Créteil), il n'y a pas eu de prof nommé sur le poste depuis 4 ans donc elle s'est proposée pour "sauver" l'option au collège. J'imagine qu'il aurait été mal venu de lui imposer une condition pour cela...
- DemenayNiveau 1
Je suis effectivement dans le privé et certifiée depuis 2004 en lettres modernes avec option latin. Si j'adore utiliser le Latin dans mes cours de grammaire, l'enseigner en tant que langue c'est toute autre chose ! Quel que soit l'établissement, le latin 'est la patate chaude que les profs se refilent entre eux ou aux petits nouveaux. Ce fut mon cas en 2011 : en perte de poste, j'ai postulé sur un temps plein en Français mais une fois arrivée à l'entretien avec le chef d'établissement (indispensable dans le privé), il m'a signifié que l'un des professeur en poste souhaitait se délester du latin et m'a imposée les niveaux 4-3 en latin ce qui a eu comme conséquence de me déclarer sur un poste de lettres classiques pour 6 heures et 12 h en Français. Depuis 2016, j'ai réussi à ne plus enseigner que sur le niveau 3ème et l'année prochaine, j'aurai (presque) un temps plein en Français : cycle 4 et heure d'AP.
Ma question était : cette certification va-t-elle devenir obligatoire ?
Ma question était : cette certification va-t-elle devenir obligatoire ?
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Je n’en sais rien. Les textes disent que si on n’a pas de certifié ou d’agrégé de LC on peut confier le latin à quelqu’un qui a la certification. Si personne ne l’a, en toute logique personne ne devrait pouvoir enseigner mais on sait que dans la réalité ce n’est pas le cas, comme tu le vois chez toi. Cela dit si tu veux te délester du latin tu peux, justement en te basant sur le fait que la certification existe et qu’il faut trouver qqn qui l’a (ou engager un LC, mais là ça risque de te tirer une balle dans le pied).
_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- FerrandaCarthaginaeNiveau 2
Demenay a écrit:Bonjour,
professeure de lettres modernes contrainte à enseigner parfois le latin pour compléter mon taux horaire, je vois planer sur notre tête depuis deux ans le spectre de la certification obligatoire. Qu'en est-il réellement ? Peut-on contraindre un prof de lettres modernes qui enseigne le latin depuis plus de dix ans à passer cette certification ? Mes directeurs successifs n'ont jamais souhaité déclarer les heures vacantes pour préserver le plus de postes possibles. Actuellement je ne suis pas en perte d'heures et pas près de l'être mais ce n'est pas le cas de ma collègue qui devait avoir à la rentrée une 4ème et une 3ème en latin et à qui le rectorat demande des comptes, ce mardi 6 juillet !
Qu'est-ce que cela coûte de passer la certification?
Les professeurs de Lettres-Classiques passent un concours pour enseigner le latin...
- DemenayNiveau 1
Merci pour vos réponses. Non cela ne me coûterait rien de passer la certification sauf que comme je l'ai dit précédemment je suis lettres modernes et le latin m'a toujours été soit imposé soit je l'ai pris pour dépanner les collègues, donc reprendre des études de latin pour la passer ne m'intéresse pas vraiment sans compter que je ne me sens pas capable de l'avoir du premier coup si les exigences linguistiques sont trop poussées. Au CAPES, il s'agissait seulement de traduire, rien à voir ! Bref, est-ce que qqun sait si on peut l'imposer comme condition sine qua non pour enseigner le latin ? Encore une fois, je ne suis pas personnellement concernée, c'est ma collègue qui l'est, et comme moi, se voir imposer de passer un "diplôme" alors qu'elle vit cet enseignement comme une corvée depuis des années lui paraît légèrement abusif...
- IrulanHabitué du forum
Je voulais enseigner le latin dans mon collège, afin de compléter mon service de lettres modernes, mais cela a été (logiquement) refusé car je n'avais pas la certification. Je me suis prise de passion pour les langue et civilisation latines, et je m’aperçois que j’aurais dû passer un concours de lettres classiques (je n'ai cependant aucune appétence pour le grec). Je vais passer la certification l'année prochaine ou bien l'année d'après (je n'avais pas fait attention au fait que l'épreuve est en début d'année scolaire, je ne serai peut-être pas prête).
_________________
Ad augusta per angusta.
- ProvenceEnchanteur
Demenay a écrit: Bref, est-ce que qqun sait si on peut l'imposer comme condition sine qua non pour enseigner le latin ? Encore une fois, je ne suis pas personnellement concernée, c'est ma collègue qui l'est, et comme moi, se voir imposer de passer un "diplôme" alors qu'elle vit cet enseignement comme une corvée depuis des années lui paraît légèrement abusif...
Eh bien, si tu ne veux pas de cette corvée, ne passe pas la certification.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Elle a le droit de renoncer aussi à cet enseignement, elle n’est pas LC donc ‘rien ne l’oblige à cette « corvée ». Si elle fait le choix de l’assumer pour ne pas perdre d’heures, elle assume totalement et passe la certification. Il faut être cohérente.
_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- DemenayNiveau 1
Bonsoir,
oui je pense que c'est ce qu'elle fera l'an prochain même si elle sera en perte d'heures et devra demander sa mutation. Mais personne n'a la certification ni l'intention de la passer chez nous. Cela implique que si aucun professeur de LC ne postule, les élèves se retrouveront sans latin, c'est vraiment dommage !
oui je pense que c'est ce qu'elle fera l'an prochain même si elle sera en perte d'heures et devra demander sa mutation. Mais personne n'a la certification ni l'intention de la passer chez nous. Cela implique que si aucun professeur de LC ne postule, les élèves se retrouveront sans latin, c'est vraiment dommage !
- Fires of PompeiiGuide spirituel
Eh oui, mais après tout je pense qu’au niveau local comme national il est temps aussi que la réalité apparaisse : pas de latin sans LC… la certification et les bricolages locaux ne font que masquer cette réalité et moi j’en suis à me dire qu’après tout, autant que les gens voient ce que c’est…
_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- PonocratesExpert spécialisé
Tzr en Seine saint Denis au début du siècle, on m'a régulièrement demandé si je ne voulais pas enseigner le latin puisque je l'avais passé au concours. J'ai toujours soigneusement évité de repondre, considérant que si l'on manquait de LC, il fallait en recruter et non demander aux L.M de bricoler.
_________________
"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- RuthvenGuide spirituel
Ponocrates a écrit:Tzr en Seine saint Denis au début du siècle, on m'a régulièrement demandé si je ne voulais pas enseigner le latin puisque je l'avais passé au concours. J'ai toujours soigneusement évité de repondre, considérant que si l'on manquait de LC, il fallait en recruter et non demander aux L.M de bricoler.
La question n'est pas celle du recrutement mais du vivier : 134 places pour le Capes de LC, 66 admis.
- Clecle78Bon génie
Professeur de lettres classiques c'est vivre un enfer au quotidien pendant toute notre carrière entre menaces récurrentes sur les heures et l'option, emploi du temps pourri, impossibilité de muter. Nous sommes foutus.Ruthven a écrit:Ponocrates a écrit:Tzr en Seine saint Denis au début du siècle, on m'a régulièrement demandé si je ne voulais pas enseigner le latin puisque je l'avais passé au concours. J'ai toujours soigneusement évité de repondre, considérant que si l'on manquait de LC, il fallait en recruter et non demander aux L.M de bricoler.
La question n'est pas celle du recrutement mais du vivier : 134 places pour le Capes de LC, 66 admis.
- marjoDoyen
Clecle78 a écrit:Professeur de lettres classiques c'est vivre un enfer au quotidien pendant toute notre carrière entre menaces récurrentes sur les heures et l'option, emploi du temps pourri, impossibilité de muter. Nous sommes foutus.Ruthven a écrit:Ponocrates a écrit:Tzr en Seine saint Denis au début du siècle, on m'a régulièrement demandé si je ne voulais pas enseigner le latin puisque je l'avais passé au concours. J'ai toujours soigneusement évité de repondre, considérant que si l'on manquait de LC, il fallait en recruter et non demander aux L.M de bricoler.
La question n'est pas celle du recrutement mais du vivier : 134 places pour le Capes de LC, 66 admis.
C'est fort bien résumé.
- PonocratesExpert spécialisé
En mathématiques, c'est le même probleme : mais encore une fois, si l'on veut recruter, il faut s'en donner les moyens et garantir des conditions d'exercice plus susceptibles dencourager les foules.Ruthven a écrit:Ponocrates a écrit:Tzr en Seine saint Denis au début du siècle, on m'a régulièrement demandé si je ne voulais pas enseigner le latin puisque je l'avais passé au concours. J'ai toujours soigneusement évité de repondre, considérant que si l'on manquait de LC, il fallait en recruter et non demander aux L.M de bricoler.
La question n'est pas celle du recrutement mais du vivier : 134 places pour le Capes de LC, 66 admis.
- MathadorEmpereur
Si aujourd'hui Blanquer sortait un arrêté amenant l'ISOE part fixe à 700 nets mensuels, je ne suis pas certain que le CAPES de LC ferait le plein: se mettre à niveau en latin et en grec en partant de zéro, ça prend du temps. Alors qu'en maths il le ferait probablement.Ponocrates a écrit:En mathématiques, c'est le même probleme : mais encore une fois, si l'on veut recruter, il faut s'en donner les moyens et garantir des conditions d'exercice plus susceptibles dencourager les foules.Ruthven a écrit:Ponocrates a écrit:Tzr en Seine saint Denis au début du siècle, on m'a régulièrement demandé si je ne voulais pas enseigner le latin puisque je l'avais passé au concours. J'ai toujours soigneusement évité de repondre, considérant que si l'on manquait de LC, il fallait en recruter et non demander aux L.M de bricoler.
La question n'est pas celle du recrutement mais du vivier : 134 places pour le Capes de LC, 66 admis.
Mais à moyen terme, le problème est effectivement le même.
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- DemenayNiveau 1
Pour conclure sur ce sujet, je tiens à préciser que j'ai moi aussi refusé pendant plus de 8 ans d'enseigner le Latin me sentant illégitime pour le faire et gênée par rapport à mes collègues éventuels qui auraient le capes de LC et attendraient au portillon. Si je parle de corvée, ce n'est pas pour rabaisser le latin que j'aime beaucoup mais juste pour souligner l'injustice de notre situation ; plusieurs profs de LM se voient mettre une énorme pression pour l'enseigner même lorsqu'ils disent ne pas se sentir aptes. Il faut aussi rappeler que dans le privé, le rectorat ne nous doit que 9h dans notre matière principale ; nous sommes donc plus facilement contraints d'accepter tout et n'importe quoi, même si encore une fois le latin est une matière très belle... mais justement, elle mérite mieux que d'éternels ajustements. Pour l'enseigner, j'ai repris tout le travail fait en prépa lettres afin de me remettre à niveau et croyez-moi, ça s'est fait dans la souffrance et les larmes ! Mais si je peux enseigner seulement le Français et accueillir une collègue de LC, j'en serai ravie !
- SphinxProphète
Fires of Pompeii a écrit:Eh oui, mais après tout je pense qu’au niveau local comme national il est temps aussi que la réalité apparaisse : pas de latin sans LC… la certification et les bricolages locaux ne font que masquer cette réalité et moi j’en suis à me dire qu’après tout, autant que les gens voient ce que c’est…
+1 Mon ancien poste LC est passé au mouvement et ils ont mis quelqu'un de LM dessus. Je ne sais pas comment ils vont se répartir le latin (qui ne ferme apparemment pas), personne n'a de certification quelconque parmi les collègues à ce que je sache mais elles vont faire le latin quand même, et je m'en lave les mains. Oui c'est triste pour les élèves, mais au bout d'un moment, tirer à la roquette dans la coque du rafiot et demander aux matelots de la rafistoler à coups de sparadrap, il faut que les collègues arrêtent de se plier à tout aussi.
_________________
An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum