- HapoNiveau 4
Le Grief des Dames de Marie de Gournay n'est-il pas trop difficile en explication linéaire pour des 1ères techno ?
J'hésite à le choisir, ça me parait quand même complexe, même si c'est proposé par plusieurs manuels.
L'avez-vous essayé ?
Autrement, je choisirai Les animaux malades de la peste, afin d'élargir un peu la question de l'égalité hommes-femmes à l'égalité et la justice.
J'hésite à le choisir, ça me parait quand même complexe, même si c'est proposé par plusieurs manuels.
L'avez-vous essayé ?
Autrement, je choisirai Les animaux malades de la peste, afin d'élargir un peu la question de l'égalité hommes-femmes à l'égalité et la justice.
- BotticelliNiveau 7
Le roman Sept pierres pour la femme adultère de Vénus Khoury-Ghata peut être intéressant dans le cadre d'une lecture cursive. Voici un résumé : «Ils mangeront après avoir lancé les sept premières pierres appelées les salvatrices. Sept, répète-t-elle en s'aidant de ses doigts. Sept, comme les jours de la semaine, comme les cailloux qui fixent le toit de la réserve. Sept pierres pour fêler sa tête comme une grenade mûrie au soleil de l'été.»
Dans un village aux portes du désert, Noor attend son châtiment : coupable d'adultère, elle doit être lapidée. Elle n'imagine pas pouvoir se soustraire à la justice. C'est compter sans une Française qui, pour la sauver, déploiera des trésors de volonté…
Formidable conteuse, Vénus Khoury-Ghata brosse les portraits de femmes au destin tragique, déchirées entre le respect de la tradition et le droit à la liberté. " http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio/Sept-pierres-pour-la-femme-adultere
L'intitulé du parcours est "écrire et combattre pour l'égalité, on n'est pas forcément obligé de traiter uniquement l'égalité hommes-femmes.
Dans un village aux portes du désert, Noor attend son châtiment : coupable d'adultère, elle doit être lapidée. Elle n'imagine pas pouvoir se soustraire à la justice. C'est compter sans une Française qui, pour la sauver, déploiera des trésors de volonté…
Formidable conteuse, Vénus Khoury-Ghata brosse les portraits de femmes au destin tragique, déchirées entre le respect de la tradition et le droit à la liberté. " http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio/Sept-pierres-pour-la-femme-adultere
L'intitulé du parcours est "écrire et combattre pour l'égalité, on n'est pas forcément obligé de traiter uniquement l'égalité hommes-femmes.
- e-WandererGrand sage
Dans les carnets de notes de Sylvain Tesson publiés chez Bouquins (Au fil des jours, dans le volume L'énergie vagabonde), il y a un certain nombre de réflexions sur la condition féminine. Par exemple, dans la section "Géographie de l'instant" (je n'ai pas encore lu les autres) :
Femmes !
L'humanité repose sur l'imposture de cette équation : puisque la biologie a donné une supériorité musculaire à l'homme, celui-ci imposera sa domination à la femme dans tous les domaines. Et cette domination prendra le plus souvent possible le visage de l'oppression. Ce qui transforme le monde en un champ de bataille où se livre une guerre des sexes larvée, incessante, invisible, où l'indifférence est la meilleure alliée des bourreaux. Jack London voyait dans la propension de l'homme à maltraiter sa femelle sa vraie différence d'avec la bête. Il était urgent de dresser le tableau du gynocide planétaire et permanent. Afin que personne ne puisse plus ignorer la situation ou penser que le pire se passe toujours loin de chez soi (il y a cinquante mille viols en France tous les ans – davantage qu'à Srebrenica). Le Livre noir de la condition des femmes (XO Editions); fruit de deux ans de travail est enfin là. Christine Ockrent et Sandrine Treiner ont dirigé une équipe de chercheurs, de journalistes, d'écrivains, de professeurs, qui dressent le plus affligeant des tableaux qui soit. Etre une femme est un sport de combat. Une malédiction qui commence avant même la naissance ! Pour vivre femme, il faut échapper à l'avortement, aux maltraitances dans l'enfance, aux crimes d'honneur, aux mariages forcés, à l'esclavage domestique, à l'épuisement… Le paradoxe c'est que la condition des femmes ne suscite pas beaucoup d'émotion dans les foules, chez les gouvernants ou chez les élites si promptes d'habitude à témoigner de leur indignation devant l'injustice ou la souffrance. Casser la gueule d'une femme n'a jamais ébranlé les structures d'un État. Martyriser une fillette ne met pas en péril – beaucoup moins que voler une pomme à l'étalage – l'édifice civil ni le contrat social. Il faut lire ce livre avec en tête le mythe d'une peuplade perdue de la Terre de Feu, cousine des Alakaloufs. On professait là-bas que les hommes s'acharnent à brimer leurs moitiés parce qu'ils savent bien, au fond d'eux-mêmes, qu'elles leur sont infiniment supérieures !
(…)
Pilosité.
"La femme est souillure" (saint Jérôme). "Toutes les femmes devraient mourir de honte à la pensée d'être nées femmes" (saint Clément d'Alexandrie). Il y avait quand même chez tous ces pères du Désert, prophètes monophysites hallucinés, ascètes frappés par le soleil et la révélation, chefs abrahamiques (dont la parole est encore aujourd'hui tenue pour vérité), un culte testostéronique détestable. Il y a de bonnes nouvelles qui ne le furent point pour les femmes.
(…)
De la malédiction d'avoir une fille
Retour à Paris, escale à Dubaï. Un chauffeur de taxi détaille ses misérables conditions de travail puis demande d'où nous arrivons.
– D'Afghanistan.
– Moi, je suis du Kérala. Là-bas, juifs, chrétiens, musulmans, vivent en paix. No fighting !
– Pourquoi n'y retournez-vous pas ?
– Parce que je dois gagner de quoi payer la dot de ma fille. Encore cinq ans ici.
Cette propension des hommes à se créer l'enfer…
(…)
Dans la forme
Olympe de Gouges avait résumé la situation: "Dans l'Ancien Régime, les femmes étaient méprisables mais respectées. Dans les temps modernes, elles sont devenues respectables mais méprisées." Voilà pourquoi il y a de plus en plus de Nafissatou Diallo alors même que les discours bien-pensants sont de plus en plus assourdissants.
(…)
Danger de la femelle.
Lu dans la presse : "Les concerts de Lady Gaga en Indonésie et de Katty Perry en Inde soulèvent des vagues de protestation." Je n'ai aucune dilection pour les musiques post-acnéiques d'adolescentes sourdes. Aucun goût pour l'esthétique des gourgandines pop. Mais le spectacle des zélotes de tout poil – bigots d'abbaye ou mamelouks hirsutes – qui défilent, poing brandi et barbe dehors, pour vouer aux gémonies les lolitas de latex me hérisse. Ces excités de la piété hurlent à l'«indécence» et à l'«obscénité» à la vue d'une croupe. Pour moi, l'indécence et l'obscénité c'est le sort réservé aux jeunes filles en ces latitudes, un sort qui n'émeut jamais ces hérauts de la morale. Je me méfie beaucoup de l'indignation : de toutes les vertus, c'est celle qui se trompe le plus souvent de cible.
(…)
Orpierre II
Au bistrot d'Orpierre, on parle de l'affaire de Lille : une magistrate a annulé un mariage musulman au motif que la femme n'était pas vierge. Propos de comptoir : les uns s'indignent, les autres s'en fichent. Une jeune fille se félicite ironiquement de ce qu'on ne pouvait pas rendre plus grand service à la mariée puisque l'annulation lui évite de vivre ad vitam avec un demeuré. Il n'en reste pas moins qu'on commence à rendre le droit de Marianne avec les édits du Prophète. Nietzsche dans L'Antéchrist : "La décadence c'est quand on commence à faire des choix qui ne sont pas favorables à soi-même."
(…)
Soulagement I.
La condition de la femme en Inde est déjà suffisamment abominable. Imaginez que le Shiva aux bras multiples ait eu la main baladeuse.
Soulagement II.
La condition de la femme se détériore en Algérie. En 2013 plus de 7000 femmes ont fait l'objet de violence selon le chiffre (ridiculement trafiqué à la baisse) de la police du pays (laquelle ne précise pas que les épouses de policiers et gendarmes sont parmi les premières victimes). Une immense vague de protestation a mobilisé les Algériens à la fin de l'année 2013. Contre la violence faite aux femmes ? Non, l'indignation collective s'adressait au président Hollande, coupable de s'être réjoui que son ministre de l'Intérieur soit revenu "sain et sauf" d'Alger. Que 2014 nous protège des pharisiens !
Femmes !
L'humanité repose sur l'imposture de cette équation : puisque la biologie a donné une supériorité musculaire à l'homme, celui-ci imposera sa domination à la femme dans tous les domaines. Et cette domination prendra le plus souvent possible le visage de l'oppression. Ce qui transforme le monde en un champ de bataille où se livre une guerre des sexes larvée, incessante, invisible, où l'indifférence est la meilleure alliée des bourreaux. Jack London voyait dans la propension de l'homme à maltraiter sa femelle sa vraie différence d'avec la bête. Il était urgent de dresser le tableau du gynocide planétaire et permanent. Afin que personne ne puisse plus ignorer la situation ou penser que le pire se passe toujours loin de chez soi (il y a cinquante mille viols en France tous les ans – davantage qu'à Srebrenica). Le Livre noir de la condition des femmes (XO Editions); fruit de deux ans de travail est enfin là. Christine Ockrent et Sandrine Treiner ont dirigé une équipe de chercheurs, de journalistes, d'écrivains, de professeurs, qui dressent le plus affligeant des tableaux qui soit. Etre une femme est un sport de combat. Une malédiction qui commence avant même la naissance ! Pour vivre femme, il faut échapper à l'avortement, aux maltraitances dans l'enfance, aux crimes d'honneur, aux mariages forcés, à l'esclavage domestique, à l'épuisement… Le paradoxe c'est que la condition des femmes ne suscite pas beaucoup d'émotion dans les foules, chez les gouvernants ou chez les élites si promptes d'habitude à témoigner de leur indignation devant l'injustice ou la souffrance. Casser la gueule d'une femme n'a jamais ébranlé les structures d'un État. Martyriser une fillette ne met pas en péril – beaucoup moins que voler une pomme à l'étalage – l'édifice civil ni le contrat social. Il faut lire ce livre avec en tête le mythe d'une peuplade perdue de la Terre de Feu, cousine des Alakaloufs. On professait là-bas que les hommes s'acharnent à brimer leurs moitiés parce qu'ils savent bien, au fond d'eux-mêmes, qu'elles leur sont infiniment supérieures !
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Pilosité.
"La femme est souillure" (saint Jérôme). "Toutes les femmes devraient mourir de honte à la pensée d'être nées femmes" (saint Clément d'Alexandrie). Il y avait quand même chez tous ces pères du Désert, prophètes monophysites hallucinés, ascètes frappés par le soleil et la révélation, chefs abrahamiques (dont la parole est encore aujourd'hui tenue pour vérité), un culte testostéronique détestable. Il y a de bonnes nouvelles qui ne le furent point pour les femmes.
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De la malédiction d'avoir une fille
Retour à Paris, escale à Dubaï. Un chauffeur de taxi détaille ses misérables conditions de travail puis demande d'où nous arrivons.
– D'Afghanistan.
– Moi, je suis du Kérala. Là-bas, juifs, chrétiens, musulmans, vivent en paix. No fighting !
– Pourquoi n'y retournez-vous pas ?
– Parce que je dois gagner de quoi payer la dot de ma fille. Encore cinq ans ici.
Cette propension des hommes à se créer l'enfer…
(…)
Dans la forme
Olympe de Gouges avait résumé la situation: "Dans l'Ancien Régime, les femmes étaient méprisables mais respectées. Dans les temps modernes, elles sont devenues respectables mais méprisées." Voilà pourquoi il y a de plus en plus de Nafissatou Diallo alors même que les discours bien-pensants sont de plus en plus assourdissants.
(…)
Danger de la femelle.
Lu dans la presse : "Les concerts de Lady Gaga en Indonésie et de Katty Perry en Inde soulèvent des vagues de protestation." Je n'ai aucune dilection pour les musiques post-acnéiques d'adolescentes sourdes. Aucun goût pour l'esthétique des gourgandines pop. Mais le spectacle des zélotes de tout poil – bigots d'abbaye ou mamelouks hirsutes – qui défilent, poing brandi et barbe dehors, pour vouer aux gémonies les lolitas de latex me hérisse. Ces excités de la piété hurlent à l'«indécence» et à l'«obscénité» à la vue d'une croupe. Pour moi, l'indécence et l'obscénité c'est le sort réservé aux jeunes filles en ces latitudes, un sort qui n'émeut jamais ces hérauts de la morale. Je me méfie beaucoup de l'indignation : de toutes les vertus, c'est celle qui se trompe le plus souvent de cible.
(…)
Orpierre II
Au bistrot d'Orpierre, on parle de l'affaire de Lille : une magistrate a annulé un mariage musulman au motif que la femme n'était pas vierge. Propos de comptoir : les uns s'indignent, les autres s'en fichent. Une jeune fille se félicite ironiquement de ce qu'on ne pouvait pas rendre plus grand service à la mariée puisque l'annulation lui évite de vivre ad vitam avec un demeuré. Il n'en reste pas moins qu'on commence à rendre le droit de Marianne avec les édits du Prophète. Nietzsche dans L'Antéchrist : "La décadence c'est quand on commence à faire des choix qui ne sont pas favorables à soi-même."
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Soulagement I.
La condition de la femme en Inde est déjà suffisamment abominable. Imaginez que le Shiva aux bras multiples ait eu la main baladeuse.
Soulagement II.
La condition de la femme se détériore en Algérie. En 2013 plus de 7000 femmes ont fait l'objet de violence selon le chiffre (ridiculement trafiqué à la baisse) de la police du pays (laquelle ne précise pas que les épouses de policiers et gendarmes sont parmi les premières victimes). Une immense vague de protestation a mobilisé les Algériens à la fin de l'année 2013. Contre la violence faite aux femmes ? Non, l'indignation collective s'adressait au président Hollande, coupable de s'être réjoui que son ministre de l'Intérieur soit revenu "sain et sauf" d'Alger. Que 2014 nous protège des pharisiens !
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- SeiGrand Maître
Merci pour ces extraits, e-Wanderer.
Je proposerai pour une cursive le roman de Camille Laurens, Fille. https://www.babelio.com/livres/Laurens-Fille/1206690
J'ai lu Sorcières de Mona Chollet, lecture vivifiante, facile à lire, mais sans doute un peu long pour des petits lecteurs. Qu'en pensez-vous ?
Elle évoque souvent Gloria Steinem. As-tu lu son autobiographie, Ysabel ? qu'en as-tu pensé ?
Je proposerai pour une cursive le roman de Camille Laurens, Fille. https://www.babelio.com/livres/Laurens-Fille/1206690
J'ai lu Sorcières de Mona Chollet, lecture vivifiante, facile à lire, mais sans doute un peu long pour des petits lecteurs. Qu'en pensez-vous ?
Elle évoque souvent Gloria Steinem. As-tu lu son autobiographie, Ysabel ? qu'en as-tu pensé ?
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"Humanité, humanité, engeance de crocodile."
- SatelliteNiveau 9
Sei a écrit:Merci pour ces extraits, e-Wanderer.
Je proposerai pour une cursive le roman de Camille Laurens, Fille. https://www.babelio.com/livres/Laurens-Fille/1206690
J'ai lu Sorcières de Mona Chollet, lecture vivifiante, facile à lire, mais sans doute un peu long pour des petits lecteurs. Qu'en pensez-vous ?
Elle évoque souvent Gloria Steinem. As-tu lu son autobiographie, Ysabel ? qu'en as-tu pensé ?
merci pour l'idée Sei! Mais je vois qu'il n'est pas sorti en édition de poche, et 19,50 euros, ça me refroidit un peu!
Tu parviens à faire acheter à tes élèves des livres aussi onéreux?
Je suis encore indécise sur la LC: je suis en train de relire la Femme gelée d'A. Ernaux, auteur que j'aime beaucoup, mais je reste circonspecte sur la réception qu'en auront les élèves (je suis nommée cette année en lycée et je ne connais pas du tout le niveau des élèves qui seront les miens...).
En parallèle, je lis aussi Thérèse Desqueyroux, au cas où...
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Notre âme est transitive. Il lui faut un objet, qui l'affecte, comme son complément direct, aussitôt. [Francis Ponge]
- SeiGrand Maître
Satellite, je n'avais pas fait attention. C'est trop cher, effectivement. Mince, parce que c'était vraiment l'idée sur laquelle je comptais.
Sinon, comme toi, j'avais pensé à La femme gelée, mais quelque chose me retient, comme l'impression que les élèves ne reconnaîtront pas un destin possible dans l'histoire de cette femme, qu'ils la mettraient à distance... je ne sais pas si je suis claire. Je cherche des écrits féministes plus éclairants, plus guidants, en quelque sorte, qui les bousculent.
Sinon, comme toi, j'avais pensé à La femme gelée, mais quelque chose me retient, comme l'impression que les élèves ne reconnaîtront pas un destin possible dans l'histoire de cette femme, qu'ils la mettraient à distance... je ne sais pas si je suis claire. Je cherche des écrits féministes plus éclairants, plus guidants, en quelque sorte, qui les bousculent.
- SatelliteNiveau 9
Sei a écrit:Satellite, je n'avais pas fait attention. C'est trop cher, effectivement. Mince, parce que c'était vraiment l'idée sur laquelle je comptais.
Sinon, comme toi, j'avais pensé à La femme gelée, mais quelque chose me retient, comme l'impression que les élèves ne reconnaîtront pas un destin possible dans l'histoire de cette femme, qu'ils la mettraient à distance... je ne sais pas si je suis claire. Je cherche des écrits féministes plus éclairants, plus guidants, en quelque sorte, qui les bousculent.
C'est non seulement clair, mais en partie ce que je me dis aussi, et ce "quelque chose" qui fait que je ne suis pas convaincue de la pertinence de ce choix.
En tout cas, je retiens le titre du livre de C. Laurens, pour une lecture perso d'abord, puis pourquoi pas une cursive quand il paraîtra en poche.
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Notre âme est transitive. Il lui faut un objet, qui l'affecte, comme son complément direct, aussitôt. [Francis Ponge]
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
J'ai fait lire La femme gelée cette année, par rapport à La Princesse de Clèves, les élèves qui l'ont choisi ont bien aimé.
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- SeiGrand Maître
C'est un choix intéressant pour accompagner La Princesse, Écusette !
Si je refais Phèdre un jour, j'aimerais bien proposer Passion simple.
Tout à fait par ailleurs, je suis en train de travailler le texte de Gouges, qui est court, mais pas si simple (j'achoppe régulièrement sur le sens). Je compare les notes des différentes éditions, et je lis dans deux d'entre d'elles que les guinguettes sont des bals populaires, définition classique qui rend incompréhensible le propos (dans le contexte, il s'agit de voitures publiques, ainsi que me l'apprend Étonnants classiques). Pas facile de pondre une édition scolaire rigoureuse en temps très limité...
Si je refais Phèdre un jour, j'aimerais bien proposer Passion simple.
Tout à fait par ailleurs, je suis en train de travailler le texte de Gouges, qui est court, mais pas si simple (j'achoppe régulièrement sur le sens). Je compare les notes des différentes éditions, et je lis dans deux d'entre d'elles que les guinguettes sont des bals populaires, définition classique qui rend incompréhensible le propos (dans le contexte, il s'agit de voitures publiques, ainsi que me l'apprend Étonnants classiques). Pas facile de pondre une édition scolaire rigoureuse en temps très limité...
- The PaperHabitué du forum
Tout à fait ! Je m'étais fait la même remarque. Il y a aussi un passage qui, d'une édition à l'autre, a plus ou moins inspiré les commentateurs, c'est celui sur les noces de Cana.Sei a écrit:définition classique qui rend incompréhensible le propos (dans le contexte, il s'agit de voitures publiques
_________________
- Publicité:
- Etude de "Manon Lescaut" https://www.amazon.fr/dp/B0B8BM227F
"Cahier de Douai" + étude https://www.amazon.fr/dp/B0CF4CWMPH
Etude du Menteur de Corneille : https://www.amazon.fr/dp/B0DG31W66J
Etude du "Malade imaginaire" https://www.amazon.fr/dp/B08D54RDYF
Etude de la "Déclaration des droits de la femme" : https://www.amazon.fr/dp/B09B7DHTXP
Etude de "La princesse de Clèves" : https://www.amazon.fr/dp/B07VWGR4L4
"Bataille de dames" + étude https://www.amazon.fr/dp/B09FC7XCW4
"Les Romanesques" + étude : https://www.amazon.fr/dp/B0DC78GZR9
"Bisclavret" et "Le laüstic" + dossier sur le loup https://www.amazon.fr/dp/B0CGL84111
- ysabelDevin
Sei a écrit:Merci pour ces extraits, e-Wanderer.
Je proposerai pour une cursive le roman de Camille Laurens, Fille. https://www.babelio.com/livres/Laurens-Fille/1206690
J'ai lu Sorcières de Mona Chollet, lecture vivifiante, facile à lire, mais sans doute un peu long pour des petits lecteurs. Qu'en pensez-vous ?
Elle évoque souvent Gloria Steinem. As-tu lu son autobiographie, Ysabel ? qu'en as-tu pensé ?
Moi qui ne suis absolument pas adepte des autobiographies, franchement, je trouve ça très bien. Elle n'évoque pas sa vie pour sa vie mais vraiment en lien avec tous les grands combats pour l'égalité donc pas seulement le féminisme mais les combats pour les droits civiques, les combats des amérindiens, ses voyages en Indes etc.
ça se lit facilement même si j'ai peur que ce soit un peu long pour des techno.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- krisNiveau 5
bonjour,
je me lance aussi sur cette oeuvre. Petite question: La forme du contrat social de l'homme et de la femme fait-il partie du postambule? il apparaît dans certaines éditions mais pas dans d'autres? merci
je me lance aussi sur cette oeuvre. Petite question: La forme du contrat social de l'homme et de la femme fait-il partie du postambule? il apparaît dans certaines éditions mais pas dans d'autres? merci
- BlondieHabitué du forum
Si j’ai bien compris le texte au programme comprend le préambule, les articles et le postambule. la dédicace à la reine, l’adresse aux hommes et la forme du contrat sociale accompagnent la déclaration. Je pense les lire avec les élèves mais ne pas les prendre pour les lectures linéaires
- gregforeverGrand sage
Est-ce que certains comptent faire l'adresse aux hommes en EL même si officiellement ce n'est pas "dans le programme"? Je comptais la faire avec le préambule...
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Moi je le fais en EL, et plusieurs collègues que je connais aussi.
Marre des contraintes absurdes.
Marre des contraintes absurdes.
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- krisNiveau 5
ok, moi aussi je veux prendre un extrait dans le contrat social mais je voulais pas faire 3 textes en techno sur Olympe.
- SeiGrand Maître
The Paper a écrit:Tout à fait ! Je m'étais fait la même remarque. Il y a aussi un passage qui, d'une édition à l'autre, a plus ou moins inspiré les commentateurs, c'est celui sur les noces de Cana.Sei a écrit:définition classique qui rend incompréhensible le propos (dans le contexte, il s'agit de voitures publiques
Même remarque aussi à ce propos !
ysabel a écrit:Sei a écrit:Merci pour ces extraits, e-Wanderer.
Je proposerai pour une cursive le roman de Camille Laurens, Fille. https://www.babelio.com/livres/Laurens-Fille/1206690
J'ai lu Sorcières de Mona Chollet, lecture vivifiante, facile à lire, mais sans doute un peu long pour des petits lecteurs. Qu'en pensez-vous ?
Elle évoque souvent Gloria Steinem. As-tu lu son autobiographie, Ysabel ? qu'en as-tu pensé ?
Moi qui ne suis absolument pas adepte des autobiographies, franchement, je trouve ça très bien. Elle n'évoque pas sa vie pour sa vie mais vraiment en lien avec tous les grands combats pour l'égalité donc pas seulement le féminisme mais les combats pour les droits civiques, les combats des amérindiens, ses voyages en Indes etc.
ça se lit facilement même si j'ai peur que ce soit un peu long pour des techno.
Merci pour ton retour. Je suis passée à la librairie pour me le procurer.
Par ailleurs, je vais finalement proposer un Annie Ernaux en cursive, pas La femme gelée, mais Mémoire de fille.
- IphigénieProphète
Je vois bien l’intérêt du texte, parce qu’il est court, mais comment l’exploitez- vous au plan littéraire ? Le postambule est intéressant comme belle éloquence oratoire mais le reste? Je vois bien le très vif intérêt d’un commentaire juridique, pour lequel il faut un solide bagage quand même, mais littéraire ? J’avoue ne pas bien comprendre pourquoi cette œuvre est au programme, à part bien sûr, l’alibi de l’autrice indispensable ou l’hommage national à une grande figure . Mais litterature?
- eliamEsprit éclairé
Complètement d'accord avec toi. Je l'ai tout de même choisi parce qu'il est court et que je fais étudier Stendhal sur lequel je vais essayer de passer plus de temps. Mais j'ai bien du mal sur ma 1ère EL (début de la Déclaration).
- IphigénieProphète
C’est la première chose qui m’a saute aux yeux en découvrant le texte, que je ne connaissais pas: comment étudier ça en El… d’où mon questionnement!
- SeiGrand Maître
Iphigénie, pour ma part, j'envisage ce chapitre davantage comme un groupement de textes que comme une étude littéraire à proprement parler. C'est plus facile en STMG où les lectures linéaires sont moindres. Je compte interroger le geste d'écriture (texte rédigé en urgence, une réécriture destinée à être adressée directement), les implicites qui sous-tendent un discours finalement pensé et mûri malgré la rapidité du geste d'écriture, et la force émotionnelle souvent mise en concurrence avec une pensée supposée rationnelle. Le tout guidé par le présupposé que dénoncer les inégalités, c'est peut-être avant tout les rendre visibles, par différents moyens, et toujours en lien avec des textes d'autres auteurs, que je ne décorrélerai pas de ce chapitre.
- IphigénieProphète
Oui je vois bien en remontant touts les suggestions que ce sont les cursives et les autres textes qui donnent tout l’intérêt littéraire du truc. ( quel est ce smiley? Je pensais juste à un clin d’œil normal!!
Sinon son idée d’obliger la reconnaissance du père pour les filles séduites est a priori une très bonne idée (mais sans adn je vois mal comment elle aurait été applicable: la condition féminine, elle part de bien loin quand même… fallait du courage pour s’y atteler)
Sinon son idée d’obliger la reconnaissance du père pour les filles séduites est a priori une très bonne idée (mais sans adn je vois mal comment elle aurait été applicable: la condition féminine, elle part de bien loin quand même… fallait du courage pour s’y atteler)
- BlondieHabitué du forum
Petite question sur la dédicace à la Reine. Selon vous, qui est désignés par l'expression "la foule des mutins soudoyés"? Je pensais aux violences révolutionnaires mais dans l'édition Hatier une note évoque les aristocrates émigrés se battant contre la France (ce qui est bien évoqué dans le paragraphe suivant).
- HapoNiveau 4
Iphigénie a écrit:Je vois bien l’intérêt du texte, parce qu’il est court, mais comment l’exploitez- vous au plan littéraire ? Le postambule est intéressant comme belle éloquence oratoire mais le reste? Je vois bien le très vif intérêt d’un commentaire juridique, pour lequel il faut un solide bagage quand même, mais littéraire ? J’avoue ne pas bien comprendre pourquoi cette œuvre est au programme, à part bien sûr, l’alibi de l’autrice indispensable ou l’hommage national à une grande figure . Mais litterature?
Pour l'étude du préambule, j'ai construit mon EL en parallèle de la DDHC. Les deux textes sont très similaires, et finalement, l'intérêt réside surtout dans l'écart entre les deux.
Je vais donc insister avec les élèves sur ce qu'Olympe a choisi de changer, en gardant à l'esprit qu'ils ne devront s'exprimer que sur le préambule d'Olympe, et pas sur celui de la DDHC.
Mais c'est vrai que c'est compliqué à monter comme séance de lecture.
Autrement, j'ai arrêté mon choix d'EL sur le début du Postambule, ainsi que sur l'Epitre aux femmes de Constance Pipelet.
En cursives, grâce à vos propositions, j'ai lu et choisi "Libérées ! Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale." en essai, et "Moi, Tituba sorcière" en roman.
Je laisserai les élèves choisir l'œuvre qu'ils préfèrent.
- JillNiveau 1
Bonjour,
Pour info, 5 émissions consacrées à Olympe de Gouges toute cette semaine sur France Culture à midi dans « Avoir raison avec … »
Pour info, 5 émissions consacrées à Olympe de Gouges toute cette semaine sur France Culture à midi dans « Avoir raison avec … »
- Reine MargotDemi-dieu
Je n'enseigne plus depuis longtemps mais il y a un court roman de Simone de Beauvoir, la femme rompue, qui traite bien les différentes questions de l'émancipation des femmes, il est court et accessible.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
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