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- FeuchtwangerNiveau 9
Bonjour,
Je me posais une question concernant le contrôle continu et le passage des épreuves de spécialité de Terminale selon cette forme d'évaluation.
La conséquence du réforme du lycée a été de compliquer l'exercice de la liberté pédagogique du fait des progressions qui doivent par la force des choses être de plus en plus communes, de la mise en place de barêmes communs ,etc...
Le problème qui se pose avec le contrôle continu c'est que nous ne faisons pas tous le même nombre ni le même type de devoirs de type bac et que cela peut être vu comme une remise en cause du mot devenu sacro-saint "d'équité", quitte à remettre en cause notre liberté pédagogique.
Or, si la liberté pédagogique est inscrite (pour l'instant dans la loi), l'équité me semble un concept plus flou qui n'existe pas vraiment dans les textes.
Bref, je voulais savoir si l'on pouvait faire valoir ce point dans une réunion et que mon raisonnement "législatif" est bien correct...
Je me posais une question concernant le contrôle continu et le passage des épreuves de spécialité de Terminale selon cette forme d'évaluation.
La conséquence du réforme du lycée a été de compliquer l'exercice de la liberté pédagogique du fait des progressions qui doivent par la force des choses être de plus en plus communes, de la mise en place de barêmes communs ,etc...
Le problème qui se pose avec le contrôle continu c'est que nous ne faisons pas tous le même nombre ni le même type de devoirs de type bac et que cela peut être vu comme une remise en cause du mot devenu sacro-saint "d'équité", quitte à remettre en cause notre liberté pédagogique.
Or, si la liberté pédagogique est inscrite (pour l'instant dans la loi), l'équité me semble un concept plus flou qui n'existe pas vraiment dans les textes.
Bref, je voulais savoir si l'on pouvait faire valoir ce point dans une réunion et que mon raisonnement "législatif" est bien correct...
- A TuinVénérable
Vous n'organisez pas une épreuve bac blanc commune ? Ce serait peut-être une idée de une proposition à faire ?
En amont vous vous accordez sur les chapitres qui seront attendus pour cette épreuve, et cela permet de respecter la liberté pédagogique et le rythme de chacun.
En amont vous vous accordez sur les chapitres qui seront attendus pour cette épreuve, et cela permet de respecter la liberté pédagogique et le rythme de chacun.
- FeuchtwangerNiveau 9
Si cela nous le faisons. La question que je me pose c'est l'équité entre les spécialités et surtout si l'équité est un terme qui a valeur légale (parce qu'elle est de plus en plus utilisée par le management à tort et à travers à mon avis).
- DODO62Niveau 5
J'enseigne l'HG en tronc commun donc je ne suis pas directement concernée mais depuis peu j'entends certains de mes élèves de Tale se plaindre que dans telle Spé (Math, sciences en général) les notes du CC sont plus basses que celles des autres Spé (jugement "au doigt mouillé" en regardant les notes des camarades). Le problème n'est pas ici que mes collègues de sciences notent plus sévèrement mais que les élèves ayant gardé ces spécialités, malgré les avertissements de leurs profs, se sont "pris le mur" des math pour "vrais matheux" (veuillez excuser cette expression d'une littéraire)...
- FeynNiveau 7
C'est à dire qu'en maths, le mur du réel fait qu'il est difficile de faire passer un charabia incompréhensible et mal écrit pour du travail.... Même si on peut toujours mentir. Partant de là, même des élèves qui ont l'impression de travailler peuvent avoir 3, parce que ce qu'ils ont écrit n'a aucun sens. On a pas vraiment de documents en DS par exemple, sur lesquels ils pourraient s'appuyer pour avoir 7 ou 8 sans rien connaître aux cours.
- DODO62Niveau 5
Tout à fait d'accord. C'est la raison pour laquelle la question de l'"équité " dans la notation entre les spécialités n'a pas, à mon sens, à être posée. Les élèves ont choisi en étant bien informés et malgré les avertissements des collègues. En revanche, au sein d'une même spécialité, mes collègues donnent des sujets types et se concertent sur les attendus. Donc là encore pas d'inéquité. Il faut juste ne pas trop écouter les plaignants du bureau des pleurs: "Mme Machin, elle note plus dure que M. Truc". Depuis le temps que je pratique l'échange des copies de bac blanc pour la correction avec mes collègues du lycée, jamais de "surprise" dans les notes (à 1 ou 2 points près grand max).
- sokateNiveau 3
Pareil dans mon lycée. Certains élèves comment à râler parce que les résultats en spé "scientifiques" sont plus faibles que dans les spé plus littéraires.
Beaucoup d'entre eux n'ont pas écouté les conseils des enseignants et se vautrent avec des résultats très très faibles . En HGGSP, c'est vrai que les élèves peuvent toujours se raccrocher aux documents et décrocher un 6 ou 7. Ils font aussi des exposés, qui, même s'ils sont notés avec un petit coefficient permettent d'avoir des moyennes assez satisfaisantes. Mais cela leur demande aussi du travail. Celui qui n'a rien fait où de façon très superficielle, à l'oral, ça se voit très vite , et la mauvaise note tombe.
Je crains moi aussi qu'on touche à ma liberté pédagogique. On se met d'accord avec les collègues de ma matière, je ne vois pas ce que je peux dire à mon collègue de maths, SVT, PC...Les objectifs pédagogiques ne sont pas les mêmes, donc les évaluations non plus.
Beaucoup d'entre eux n'ont pas écouté les conseils des enseignants et se vautrent avec des résultats très très faibles . En HGGSP, c'est vrai que les élèves peuvent toujours se raccrocher aux documents et décrocher un 6 ou 7. Ils font aussi des exposés, qui, même s'ils sont notés avec un petit coefficient permettent d'avoir des moyennes assez satisfaisantes. Mais cela leur demande aussi du travail. Celui qui n'a rien fait où de façon très superficielle, à l'oral, ça se voit très vite , et la mauvaise note tombe.
Je crains moi aussi qu'on touche à ma liberté pédagogique. On se met d'accord avec les collègues de ma matière, je ne vois pas ce que je peux dire à mon collègue de maths, SVT, PC...Les objectifs pédagogiques ne sont pas les mêmes, donc les évaluations non plus.
- Cléopatra2Guide spirituel
On ne se met pas d'accord sur les éval même dans ma matière. Enfin en gros on essaie d'avoir fait 1 compo et 1 commentaire en classe par thème, donc type bac, et le reste on fait comme on veut. On a fait un bac blanc, on s'est échangé les copies, on va ensuite harmoniser pour avoir une moyenne générale à peu près similaire. Mais je sais que mon groupe est plus faible, donc au premier trimestre j'avais une moyenne plus basse que les autres. Mes élèves ne se sont pas plaints, car ils estiment que ma façon d'évaluer est équitable envers eux. Comparer avec d'autres groupes a peu de sens.
- Pat BÉrudit
Comparer différentes spé n'a pas de sens, même si on sait que hélas les élèves le font et que ça pourrait à moyen terme nuire à l'attrait des sciences...
Mais voila, en maths le programme est exigeant et totalement inaccessible à quelqu'un qui n'a pas de solides bases dans la matière. Il existe des matières moins "cumulatives" où le fait de savoir s'exprimer convenablement et de comprendre les textes peut permettre de raccrocher, en se mettant au travail sérieusement, même si la matière elle-même n'était pas au départ un point fort de l'élève. En maths c'est totalement impossible (je pense qu'en langues on a aussi ce genre de phénomène, peut-être moindre quand on arrive au niveau bac).
Donc dans les faits, un élève sérieux et travailleur mais manquant de base et n'ayant pas développé de grosses capacités de logique va se planter en maths et sciences, même en travaillant (car combler les lacunes c'est vraiment très long)... alors que dans d'autres matière le travail peut payer plus rapidement.
Par contre, au sein d'une même spé, ça vaut le coup d'harmoniser un minimum... mais sans pour autant nuire à la liberté pédagogique (dans mon lycée,c'est tendu dans certaines matières car ceux qui veulent harmoniser veulent surtout imposer leur mode de fonctionnement aux autres). Dans ma matière, cette année, on n'a même pas fait de DS commun, on fonctionne chacun de notre côté, mais on se transmet nos sujets de DS, on discute de nos exigences, pour veiller à garder un niveau de notation similaire. J'ai même adapté mes coefficients pour coller mieux aux moyennes des autres (ayant fait 2 interros de cours qui montaient la moyenne, là où eux privilégiaient des DS un peu plus difficiles, j'ai adapté les coef pour que mes moyennes ne soient pas surévaluées)
Alors, oui, on peut considérer que ça empiète sur la liberté pédagogique... mais l'objectif est d'évaluer les élèves à peu près avec le même niveau d'exigence, c'est tout, conformément aux programmes. Ca n'empêche pas de faire chacun comme on veut (nobre d'interros, de DS, coef... pourvu qu'on ait réussi à ce qu'un 12 de moyenne chez l'un ne corresponde pas à un 8 chez l'autre)
Mais voila, en maths le programme est exigeant et totalement inaccessible à quelqu'un qui n'a pas de solides bases dans la matière. Il existe des matières moins "cumulatives" où le fait de savoir s'exprimer convenablement et de comprendre les textes peut permettre de raccrocher, en se mettant au travail sérieusement, même si la matière elle-même n'était pas au départ un point fort de l'élève. En maths c'est totalement impossible (je pense qu'en langues on a aussi ce genre de phénomène, peut-être moindre quand on arrive au niveau bac).
Donc dans les faits, un élève sérieux et travailleur mais manquant de base et n'ayant pas développé de grosses capacités de logique va se planter en maths et sciences, même en travaillant (car combler les lacunes c'est vraiment très long)... alors que dans d'autres matière le travail peut payer plus rapidement.
Par contre, au sein d'une même spé, ça vaut le coup d'harmoniser un minimum... mais sans pour autant nuire à la liberté pédagogique (dans mon lycée,c'est tendu dans certaines matières car ceux qui veulent harmoniser veulent surtout imposer leur mode de fonctionnement aux autres). Dans ma matière, cette année, on n'a même pas fait de DS commun, on fonctionne chacun de notre côté, mais on se transmet nos sujets de DS, on discute de nos exigences, pour veiller à garder un niveau de notation similaire. J'ai même adapté mes coefficients pour coller mieux aux moyennes des autres (ayant fait 2 interros de cours qui montaient la moyenne, là où eux privilégiaient des DS un peu plus difficiles, j'ai adapté les coef pour que mes moyennes ne soient pas surévaluées)
Alors, oui, on peut considérer que ça empiète sur la liberté pédagogique... mais l'objectif est d'évaluer les élèves à peu près avec le même niveau d'exigence, c'est tout, conformément aux programmes. Ca n'empêche pas de faire chacun comme on veut (nobre d'interros, de DS, coef... pourvu qu'on ait réussi à ce qu'un 12 de moyenne chez l'un ne corresponde pas à un 8 chez l'autre)
- BalthazaardVénérable
Feyn a écrit:C'est à dire qu'en maths, le mur du réel fait qu'il est difficile de faire passer un charabia incompréhensible et mal écrit pour du travail.... Même si on peut toujours mentir. Partant de là, même des élèves qui ont l'impression de travailler peuvent avoir 3, parce que ce qu'ils ont écrit n'a aucun sens. On a pas vraiment de documents en DS par exemple, sur lesquels ils pourraient s'appuyer pour avoir 7 ou 8 sans rien connaître aux cours.
C'est d'ailleurs un sacré problème....il y a des copies qui "ressemblent à des maths", parfois soignées mais dans lesquelles il n'y a pas un atome de maths...qui valent zéro ou à peine mieux, a moins de noter l'encre. C'est très difficile à admettre pour ceux qui en sont les auteurs, et je dirai qu'on est quasiment désarmés pour noter car souvent chaque mot est à reprendre...il n'y a à strictement parler rien à corriger...
Je trouve que ce genre de copies est de plus en plus présent et même à des niveaux où on croyait être épargné
- LagomorpheFidèle du forum
Ma vision est peut-être déformée par le fait que j'enseigne dans un lycée où le taux de réussite au bac est stratosphérique...mais où ne l'est-il plus, surtout avec un bac covidé ? En tous cas:
- le bac étant cadeau, le véritable enjeu de l'année de terminale (et un peu de première) c'est Parcoursup, pas le bac
- des élèves ayant choisi des spécialités différentes ne briguent pas les mêmes formations et ne sont pas en concurrence les uns avec les autres.
Donc le spé M+PC qui râle parce que le spé HLP+HG a de meilleures notes :
1) ça ne lui fait aucunement de l'ombre, son camarade ne postule pas en MPSI
2) à moins d'inventer une sorte de mesure universellement applicable de "l'intelligence", quoi que cela signifie, je ne vois pas comment il peut arguer qu'il devrait avoir les mêmes notes que son camarade (ou plus, c'est sans doute ce qu'il souhaite)
Les trépignations à propos de l'équité (notion morale qui ne peut servir de base à quoi que ce soit de juridiquement contraignant), elles ne sont pas apparues avec le contrôle continu au bac, ni avec le bac 100% contrôle continu dû à la pandémie, elles existaient bien avant. Dans mon lycée les groupes de langue sont à 24 et les classes à 35-36. Un collègue d'anglais a donc 24 élèves d'une classe, et un autre les 12 restants (mélangés à 12 d'une autre classe). Evidemment, les moyennes des deux collègues ne sont jamais égales, et encore moins au dixième près. Et les délégués (parents et élèves) râlent aux conseils de classe ! Madame Anglais A est méchante et Monsieur Anglais B est gentil, cétropajuste. On a beau leur expliquer:
- que des stats sur 12 ou 24 élèves c'est ridicule
- que quand on regarde les autres matières, on voit bien que Madame Anglais A s'est, par le hasard de l'alphabet, retrouvée avec un certain nombre de zigotos qui plombent la moyenne et que Monsieur Anglais B a eu la chance de tomber sur des gentils-sérieux-travailleurs
- que si on prend l'ensemble des 24 de Monsieur Anglais B, pas seulement les 12 de la classe 1 mais aussi les 12 de la classe 2, sa moyenne est en gros la même que celle de Madame Anglais A (ce qui rend probable que les 12 de la classe 2 de Monsieur Anglais B doivent le trouver trop sévère par rapport à Monsieur C qui a les 24 restants...)
...élèves et parents continuent de râler, toujours au nom de la sacro-sainte équité.
J'ai jeté un froid en conseil de classe en suggérant que le gentil Monsieur B pouvait très bien aligner ses notes de manière à obtenir la même moyenne que la méchante Madame A. L'équité serait alors parfaitement respectée...et en l'absence d'autre argument rationnel que l'invocation du Dieu équité, un silence s'installe.
J'ai aussi eu d'autres arguments bizarroïdes au cours de ma carrière: en SVT on est plutôt généreux (les TP et interros de cours remontent la moyenne des synthèses de connaissances et analyses de documents plus ardues). Du coup, ça ne convient pas à certains parents...qui trouvent que le génie de leur progéniture, qui a 16, se trouve "dévaluée" par l'indécente moyenne de classe à 13,6 : le contraste entre leurs altesses et la plèbe n'est pas suffisamment flagrant, ça risque de faire tache dans le dossier.
Contrôle continu ou pas, l'équité n'est qu'un prétexte très fragile qu'utilisent élèves et parents (et aussi un peu les CdE) pour inverser les rôles: dans leurs têtes, nous ne sommes plus ceux qui sont en droit de poser les exigences parce que nous maîtrisons les programmes, exigences qu'il appartient aux élèves de satisfaire. Nous sommes à leur service, et nous sommes priés de ne pas "mettre en danger l'avenir des élèves" (lu d'un parent) ou "mettre en danger leur bien-être et leur confiance en eux" (lu d'un autre parent) en mettant des notes qui ne leur conviennent pas. Pour beaucoup de parents, donc d'élèves qui les écoutent, le prof est un prestataire de service gratuit qui est prié de livré ce qui a été commandé: de la réussite, clé en main, sans effort. Comme sur Amazon: on clique, on est livré. Si le professeur de s'exécute pas, c'est comme sur Amazon, on clique sur "signaler un problème" (au professeur, qui est alors prié de répondre dans l'heure au mail, ou au CdE, à l'IPR, au recteur, au ministre).
- le bac étant cadeau, le véritable enjeu de l'année de terminale (et un peu de première) c'est Parcoursup, pas le bac
- des élèves ayant choisi des spécialités différentes ne briguent pas les mêmes formations et ne sont pas en concurrence les uns avec les autres.
Donc le spé M+PC qui râle parce que le spé HLP+HG a de meilleures notes :
1) ça ne lui fait aucunement de l'ombre, son camarade ne postule pas en MPSI
2) à moins d'inventer une sorte de mesure universellement applicable de "l'intelligence", quoi que cela signifie, je ne vois pas comment il peut arguer qu'il devrait avoir les mêmes notes que son camarade (ou plus, c'est sans doute ce qu'il souhaite)
Les trépignations à propos de l'équité (notion morale qui ne peut servir de base à quoi que ce soit de juridiquement contraignant), elles ne sont pas apparues avec le contrôle continu au bac, ni avec le bac 100% contrôle continu dû à la pandémie, elles existaient bien avant. Dans mon lycée les groupes de langue sont à 24 et les classes à 35-36. Un collègue d'anglais a donc 24 élèves d'une classe, et un autre les 12 restants (mélangés à 12 d'une autre classe). Evidemment, les moyennes des deux collègues ne sont jamais égales, et encore moins au dixième près. Et les délégués (parents et élèves) râlent aux conseils de classe ! Madame Anglais A est méchante et Monsieur Anglais B est gentil, cétropajuste. On a beau leur expliquer:
- que des stats sur 12 ou 24 élèves c'est ridicule
- que quand on regarde les autres matières, on voit bien que Madame Anglais A s'est, par le hasard de l'alphabet, retrouvée avec un certain nombre de zigotos qui plombent la moyenne et que Monsieur Anglais B a eu la chance de tomber sur des gentils-sérieux-travailleurs
- que si on prend l'ensemble des 24 de Monsieur Anglais B, pas seulement les 12 de la classe 1 mais aussi les 12 de la classe 2, sa moyenne est en gros la même que celle de Madame Anglais A (ce qui rend probable que les 12 de la classe 2 de Monsieur Anglais B doivent le trouver trop sévère par rapport à Monsieur C qui a les 24 restants...)
...élèves et parents continuent de râler, toujours au nom de la sacro-sainte équité.
J'ai jeté un froid en conseil de classe en suggérant que le gentil Monsieur B pouvait très bien aligner ses notes de manière à obtenir la même moyenne que la méchante Madame A. L'équité serait alors parfaitement respectée...et en l'absence d'autre argument rationnel que l'invocation du Dieu équité, un silence s'installe.
J'ai aussi eu d'autres arguments bizarroïdes au cours de ma carrière: en SVT on est plutôt généreux (les TP et interros de cours remontent la moyenne des synthèses de connaissances et analyses de documents plus ardues). Du coup, ça ne convient pas à certains parents...qui trouvent que le génie de leur progéniture, qui a 16, se trouve "dévaluée" par l'indécente moyenne de classe à 13,6 : le contraste entre leurs altesses et la plèbe n'est pas suffisamment flagrant, ça risque de faire tache dans le dossier.
Contrôle continu ou pas, l'équité n'est qu'un prétexte très fragile qu'utilisent élèves et parents (et aussi un peu les CdE) pour inverser les rôles: dans leurs têtes, nous ne sommes plus ceux qui sont en droit de poser les exigences parce que nous maîtrisons les programmes, exigences qu'il appartient aux élèves de satisfaire. Nous sommes à leur service, et nous sommes priés de ne pas "mettre en danger l'avenir des élèves" (lu d'un parent) ou "mettre en danger leur bien-être et leur confiance en eux" (lu d'un autre parent) en mettant des notes qui ne leur conviennent pas. Pour beaucoup de parents, donc d'élèves qui les écoutent, le prof est un prestataire de service gratuit qui est prié de livré ce qui a été commandé: de la réussite, clé en main, sans effort. Comme sur Amazon: on clique, on est livré. Si le professeur de s'exécute pas, c'est comme sur Amazon, on clique sur "signaler un problème" (au professeur, qui est alors prié de répondre dans l'heure au mail, ou au CdE, à l'IPR, au recteur, au ministre).
- PoupoutchModérateur
Le seul principe qui existe est le principe d'égalité entre candidats. Ce principe d'égalité concerne principalement les aspects matériels : organisation des examens, sujets, etc. C'est pour cela, par exemple, que tous les élèves passent les épreuves terminales au mêmes horaires et le même jour, qu'ils sont évalués sur le même sujet, etc. A partir du moment où l'on est en contrôle continu, il n'y a de fait pas d'égalité de traitement ou d'équité, mais en réalité, l'équité n'est pas courante dans l'éducation nationale. Quelle égalité entre les lycées défavorisés de banlieue, les lycées ruraux, les lycées de centre ville ? Entre privé et public ? Entre établissements qui mettent de gros moyens sur les terminales (AP, dédoublements, faibles effectifs) et ceux qui n'ont pas les moyens de le faire ? Etc.
Le contrôle continu renforce des inégalités déjà existantes et c'est pour cela qu'il n'est pas souhaitable.
Et également parce qu'il encourage élèves et familles à s'immiscer dans la pédagogie du prof, dans sa gestion de classe, dans sa notation. D'où des interventions de plus en plus fréquentes de parents souhaitant obtenir une meilleure note ou un devoir de rattrapage pour chérimoncoeur, reprochant la sévérité de la notation. D'où également des choix de spécialités effectués pour les notes : certains de mes élèves d'HLP veulent abandonner la spé en fin de 1ère parce que ma collègue de philo et moi notons "mal" (comprendre notons sec).
Le contrôle continu renforce des inégalités déjà existantes et c'est pour cela qu'il n'est pas souhaitable.
Et également parce qu'il encourage élèves et familles à s'immiscer dans la pédagogie du prof, dans sa gestion de classe, dans sa notation. D'où des interventions de plus en plus fréquentes de parents souhaitant obtenir une meilleure note ou un devoir de rattrapage pour chérimoncoeur, reprochant la sévérité de la notation. D'où également des choix de spécialités effectués pour les notes : certains de mes élèves d'HLP veulent abandonner la spé en fin de 1ère parce que ma collègue de philo et moi notons "mal" (comprendre notons sec).
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Lapin Émérite, celle qui Nage en Lisant ou Inversement, Dompteuse du fauve affamé et matutinal.
"L'intelligence est une maladie qui peut se transmettre très facilement mais dont on peut guérir très rapidement et sans aucune séquelle"
- CòchoNiveau 5
La liberté pédagogique est un bien précieux, mais comment justifier l'anarchie de l'évaluation, à l'échelle de l'établissement, et du pays ? Ce problème, classique, semble redoublé par la réforme du lycée et du baccalauréat : en Terminale, donc, année charnière pour tous les élèves.
En cette période de bulletins et Parcoursup tout cela me travaille le ciboulot.
Les moyennes de mes trois TG pour le T2 vont de 9,2 à 10,4.
Moyennes très proches de celles données au T1 par le collègue que je remplace. Sans concertation évidemment. Ce qui me rassure... On s’accorde sur le niveau objectif de ces élèves - très médiocre.
Mais lui-même était contesté plus ou moins ouvertement par certains parents voire collègues (voire collègues-parents...) : trop exigeant, ne tenant pas compte du "contexte"...
Il est vrai que dans les autres matières, les collègues sont particulièrement généreux : en histoire-géographie par exemple, une fournée de 20, le plancher étant à 14... De vrais génies ! Et je ne peux pas m'empêcher d'en rire, quand je vois que Kevin*, dix fautes de tous types au paragraphe (sans parler des autres défauts majeurs dans ses compositions en philosophie), se prend deux 20 en HG...
En langues, aussi, c'est la fête. Sans parler des spés.
Les gamins se retrouvent ainsi avec des moyennes générales extraordinaires (si peu en dessous de 12 !) - malgré la philosophie.
Attention, pas de caricature : tous les collègues ne sont pas aussi généreux ; en particulier, les moyennes en mathématiques sont elles aussi basses.
Il est vrai qu’il s’agit d’un petit lycée (public) de campagne qui doit lutter pour garder des classes ouvertes et attirer des gamins… Mais quelle injustice pour les autres si la réforme nous pousse à faire de cela les critères essentiels de l’évaluation. Dernière précision : dans cet établissement cette année, "présentiel" pour tout le monde, aucune fermeture.
Catastrophe : voilà que j’assure aussi l’enseignement de l’EMC pour les TG… sur les heures de philosophie (!). Les notes y sont plus généreuses… (entre 11 et 12 de moy. par classe) mais l’idée n’est pas non plus de faire de cadeaux… Or, à ma grande surprise, j’apprends que la note d’EMC pèse autant de poids dans la moyenne que toutes les autres ! En effet, tous les coefficients sont les mêmes sur le bulletin, et donc, me dit-on, pour le contrôle continu-baccalauréat !
Mais comment une note d’EMC peut-elle compter autant qu’une note de philosophie ? Et - j’espère ne choquer personne -, une note de LV2, autant que la note d’histoire-géographie, par exemple ?
Voilà qui me paraît scandaleux et me fait détester un peu plus ce nouveau pseudobac.
Comment peut-on donner des 14 de moyennes générales à des gamins qui peinent tant à rédiger un raisonnement probant de quelques paragraphes rédigés en français correct ? Car non il ne s’agit pas de « poétiser sur le thème » en citant Kant ou Socrate… et donc d'"aimer (ou non) la philo"...
Je précise que je prends bien soin de me conformer aux traditions de la discipline, aux recommandations de l’inspection, etc… L’évaluation est évidemment progressive, c’est-à-dire relative à la période de l’année. Mais j’utilise des « tableaux » aux barèmes précis, donnés par d’anciens collègues : la note traduit le niveau de conformité à la composition « idéale », les critères étant essentiellement formels (on évalue d’abord la rigueur) ; ce qui laisse peu de place aux fantaisies contrairement à la légende… Dans mon lycée précédent, nous étions quatre collègues de philosophie à l’esprit et aux pratiques comparables, avec des élèves de niveau comparable, et les moyennes de nos classes étaient très… comparables (entre 9,5 et 10,5). Bref, il y a "harmonisation" de fait, à la petite échelle que je connais. Et pour autant liberté pédagogique remarquable ! De ce point de vue, l'inspection de philosophie est un petit bonheur.
N'est-ce pas envisageable de manière générale, maintenant que les bulletins font le Bac ?
*Le prénom a été modifié.
En cette période de bulletins et Parcoursup tout cela me travaille le ciboulot.
Les moyennes de mes trois TG pour le T2 vont de 9,2 à 10,4.
Moyennes très proches de celles données au T1 par le collègue que je remplace. Sans concertation évidemment. Ce qui me rassure... On s’accorde sur le niveau objectif de ces élèves - très médiocre.
Mais lui-même était contesté plus ou moins ouvertement par certains parents voire collègues (voire collègues-parents...) : trop exigeant, ne tenant pas compte du "contexte"...
Il est vrai que dans les autres matières, les collègues sont particulièrement généreux : en histoire-géographie par exemple, une fournée de 20, le plancher étant à 14... De vrais génies ! Et je ne peux pas m'empêcher d'en rire, quand je vois que Kevin*, dix fautes de tous types au paragraphe (sans parler des autres défauts majeurs dans ses compositions en philosophie), se prend deux 20 en HG...
En langues, aussi, c'est la fête. Sans parler des spés.
Les gamins se retrouvent ainsi avec des moyennes générales extraordinaires (si peu en dessous de 12 !) - malgré la philosophie.
Attention, pas de caricature : tous les collègues ne sont pas aussi généreux ; en particulier, les moyennes en mathématiques sont elles aussi basses.
Il est vrai qu’il s’agit d’un petit lycée (public) de campagne qui doit lutter pour garder des classes ouvertes et attirer des gamins… Mais quelle injustice pour les autres si la réforme nous pousse à faire de cela les critères essentiels de l’évaluation. Dernière précision : dans cet établissement cette année, "présentiel" pour tout le monde, aucune fermeture.
Catastrophe : voilà que j’assure aussi l’enseignement de l’EMC pour les TG… sur les heures de philosophie (!). Les notes y sont plus généreuses… (entre 11 et 12 de moy. par classe) mais l’idée n’est pas non plus de faire de cadeaux… Or, à ma grande surprise, j’apprends que la note d’EMC pèse autant de poids dans la moyenne que toutes les autres ! En effet, tous les coefficients sont les mêmes sur le bulletin, et donc, me dit-on, pour le contrôle continu-baccalauréat !
Mais comment une note d’EMC peut-elle compter autant qu’une note de philosophie ? Et - j’espère ne choquer personne -, une note de LV2, autant que la note d’histoire-géographie, par exemple ?
Voilà qui me paraît scandaleux et me fait détester un peu plus ce nouveau pseudobac.
Comment peut-on donner des 14 de moyennes générales à des gamins qui peinent tant à rédiger un raisonnement probant de quelques paragraphes rédigés en français correct ? Car non il ne s’agit pas de « poétiser sur le thème » en citant Kant ou Socrate… et donc d'"aimer (ou non) la philo"...
Je précise que je prends bien soin de me conformer aux traditions de la discipline, aux recommandations de l’inspection, etc… L’évaluation est évidemment progressive, c’est-à-dire relative à la période de l’année. Mais j’utilise des « tableaux » aux barèmes précis, donnés par d’anciens collègues : la note traduit le niveau de conformité à la composition « idéale », les critères étant essentiellement formels (on évalue d’abord la rigueur) ; ce qui laisse peu de place aux fantaisies contrairement à la légende… Dans mon lycée précédent, nous étions quatre collègues de philosophie à l’esprit et aux pratiques comparables, avec des élèves de niveau comparable, et les moyennes de nos classes étaient très… comparables (entre 9,5 et 10,5). Bref, il y a "harmonisation" de fait, à la petite échelle que je connais. Et pour autant liberté pédagogique remarquable ! De ce point de vue, l'inspection de philosophie est un petit bonheur.
N'est-ce pas envisageable de manière générale, maintenant que les bulletins font le Bac ?
*Le prénom a été modifié.
- RosanetteEsprit éclairé
Verdure a écrit:
Mais comment une note d’EMC peut-elle compter autant qu’une note de philosophie ? Et - j’espère ne choquer personne -, une note de LV2, autant que la note d’histoire-géographie, par exemple ?
Sans m'attarder sur le reste du message (qui rebrasse beaucoup de clichés derrière les inquiétudes), la LV2 et l'HG n'ont plus des volumes horaires si différents (voire ils sont équivalents en filière techno). Sur l'EMC je partage votre incompréhension, on est sur une décision plus ouvertement politique.*
Sinon, plutôt que de poser des questions dans le vent ("pourquoi Michel a 20 en HG alors qu'il est nul chez moi ?"), si vous commenciez par partager vos interrogations avec vos collègues ?
* vous oubliez en revanche que la philo pèse davantage pour les élèves, à la fois sur le coefficient de l'épreuve terminale mais aussi pour beaucoup de formations Parcoursup qui recoefficientent les matières à leur sauce et s'attardent volontiers sur les notes de philo.
- Cléopatra2Guide spirituel
Oui, la note d'EMC pèse autant, ce qui est ridicule. Je le dis en étant prof d'EMC.
- ElaïnaDevin
Il y a un moyen très simple pour l'EMC : mettre la même note qu'en HG. Chez nous en tout cas soit on met des notes d'EMC (mais pour ça, faut en faire ) soit on doit reporter notre note d'HG dans la case EMC.
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- mafalda16Modérateur
Verdure a écrit:
Mais comment une note d’EMC peut-elle compter autant qu’une note de philosophie ? Et - j’espère ne choquer personne -, une note de LV2, autant que la note d’histoire-géographie, par exemple ?
Oh non penses-tu... On a l'habitude que tout le monde nous rappelle qu'on ne sert à rien
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"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- piescoModérateur
Tu es médisante, chère collegue. On divertit notre public à grand renfort de chansons et de films. Cela n'est pas rien !
- Cléopatra2Guide spirituel
En 2de on fait comme on veut, mais en 1ère et en term, on met bien au moins 1 note par an. Et vous n'avez pas peur, vous! :ergo:En fait pour faire les services on est obligés de séparer HG et EMC pour 1/3 des classes, donc ceux qui n'ont qu'EMC évaluent bien en EMC.Elaïna a écrit:Il y a un moyen très simple pour l'EMC : mettre la même note qu'en HG. Chez nous en tout cas soit on met des notes d'EMC (mais pour ça, faut en faire ) soit on doit reporter notre note d'HG dans la case EMC.
- ElaïnaDevin
Ah oui c'est sûr que si vous devez séparer, c'est la misère. Ici on a réussi à garder l'emc sans avoir besoin de séparer sauf exception donc ça aide...
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- mafalda16Modérateur
piesco a écrit:Tu es médisante, chère collegue. On divertit notre public à grand renfort de chansons et de films. Cela n'est pas rien !
Ah oui J'avais oublié. Merci de me rappeler l'essence de mon boulot
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"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- piescoModérateur
Mais de rien !
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Nos han quitado tanto, nos quitaron el miedo.
https://www.youtube.com/watch?v=oeU7rb-dBow&t=277s
- Jean789Niveau 1
L'orientation porte ses fruits. Elle est très importante, preuve en est les résultats des élèves scientifiques en mathématiques !
- CòchoNiveau 5
Je reviens tard, j'avais complètement oublié mon post…
Edit : Còcho = Verdure (j'ai changé de pseudo).
Si ce n'était pas clair (mea culpa) il y avait deux points :
1. Le problème général de l'harmonisation de l'évaluation, dès lors que l’examen est en « contrôle continu ». Cela devient immédiatement mon problème quand des élèves et parents (voire des collègues…) font pression et vous donnent des leçons, parce que la moyenne que l’on donne fait tache par rapport à celles des autres disciplines (il ne faut donc pas inverser les rôles !) ; mais c’est un problème plus grave encore quand, en effet, je le dis sans difficulté, entre deux classes aux niveaux globaux très comparables, dans une même matière, mais avec deux professeurs aux critères d’évaluation très différents, on trouve plus de 5 points d’écart dans les moyennes ! Problématique, ça l’a toujours été, bien sûr, mais dès lors que cela détermine leur note au diplôme soit-disant « national », c’est aberrant, et même scandaleux.
2. L’aberration de l’alignement des coefficients, sans aucune distinction, dans ce même contexte de « contrôle continu ». Sur ce sujet, je reviens plus loin tout en répondant à d’autres réactions.
Par ailleurs, je suis désolé de vous priver de ce motif habituel de ressentiment, mais ce que vous dites ne correspond pas du tout à mon expérience (certes réduite ; et sans doute que cela varie suivant les établissements ?) : tout le monde reconnaît l’utilité des langues vivantes, notamment pour le supérieur et l’insertion professionnelle ! A l’inverse, croyez-moi, il faut constamment justifier l’existence et l’intérêt de la philosophie… Même en TL (j’en ai eu deux, dans deux lycées différents, avant la réforme), où les niveaux étaient très mauvais en HG et philosophie (donc a priori en culture générale et capacité à raisonner… ce qui devrait alarmer tout le monde), et où la plupart des élèves devaient leurs points positifs aux langues et aux options, sauf pour les rares qui visaient les CPGE ou psychologie, pendant les conseils de classes, la philosophie n’avait que peu d’importance… Or, vous savez que les TL ont disparu.
Et je ne parle même pas de la considération pour cette matière parmi les collègues, ou dans les familles : un truc anachronique et vaguement « littéraire », à l’évaluation arbitraire, sans intérêt professionnel…
Le fait qu’elle reste une épreuve terminale, une fois que l’année est finie, que l’évaluation est passée, que Parcoursup est plié… ne plaide pas non plus, au moins psychologiquement, pour un investissement à la hauteur des attentes !
Enfin, mon propos n’est pas philo-centré, j’espère que vous l’avez compris…
Une (même légère) différentiation des coefficients au contrôle continu me praît de bon sens, simplement pour rétablir, ou établir, ce que le titre de ce fil nomme fort bien : l’« équité ».
C’est bien la question de l’EMC en terminale cette année qui a d’abord excité mes humeurs.
J’ai envie de prendre cet enseignement au sérieux, et donc de l’évaluer comme il se doit… mais tout est fait pour qu’on le sacrifie, au double sens d’ailleurs : qu’on le neutralise en en faisant un cadeau !
A ce sujet j’aime bien les propositions conjointes de l’Appep et de l’Apses (à voir sur le site de l’Appep, rubrique EMC)…
Edit : Còcho = Verdure (j'ai changé de pseudo).
Donc, on se comprend, au moins un peu.Rosanette a écrit:Sur l'EMC je partage votre incompréhension, on est sur une décision plus ouvertement politique.
Je vous remercie pour vos si confraternelles remarques et recommandations, mais vous avez sans doute, ainsi que d'autres, mal compris le sens de mon intervention... Les discussions avec mes collègues concernant des cas particuliers sont une chose ; la participation à une conversation générale sur ce forum en est une autre ; et l'une n'exclut pas l'autre. Il s'agissait, dans la droite ligne du sujet de ce fil, de partager certains agacements et réflexions sur les conséquences de la réforme du lycée et de l’examen, en gros du contrôle continu ; en aucun cas de venir exorciser mes petites frustrations supposées en attisant une « guéguerre des disciplines » que, par ailleurs, je déplore absolument !Rosanette a écrit:beaucoup de clichés derrière les inquiétudes (...) Sinon, plutôt que de poser des questions dans le vent ("pourquoi Michel a 20 en HG alors qu'il est nul chez moi ?"), si vous commenciez par partager vos interrogations avec vos collègues ?
Si ce n'était pas clair (mea culpa) il y avait deux points :
1. Le problème général de l'harmonisation de l'évaluation, dès lors que l’examen est en « contrôle continu ». Cela devient immédiatement mon problème quand des élèves et parents (voire des collègues…) font pression et vous donnent des leçons, parce que la moyenne que l’on donne fait tache par rapport à celles des autres disciplines (il ne faut donc pas inverser les rôles !) ; mais c’est un problème plus grave encore quand, en effet, je le dis sans difficulté, entre deux classes aux niveaux globaux très comparables, dans une même matière, mais avec deux professeurs aux critères d’évaluation très différents, on trouve plus de 5 points d’écart dans les moyennes ! Problématique, ça l’a toujours été, bien sûr, mais dès lors que cela détermine leur note au diplôme soit-disant « national », c’est aberrant, et même scandaleux.
2. L’aberration de l’alignement des coefficients, sans aucune distinction, dans ce même contexte de « contrôle continu ». Sur ce sujet, je reviens plus loin tout en répondant à d’autres réactions.
mafalda16 a écrit:Verdure a écrit:
Mais comment une note d’EMC peut-elle compter autant qu’une note de philosophie ? Et - j’espère ne choquer personne -, une note de LV2, autant que la note d’histoire-géographie, par exemple ?
Oh non penses-tu... On a l'habitude que tout le monde nous rappelle qu'on ne sert à rien
Vous vous méprenez… Ce n’est pas pour rien que je parle de LV2 : le « 2 » indique bien l’ordre de priorité, d’importance, la quantité d’heures, non ? Ma remarque ne concernait pas moins le rapport HG-LV2, par exemple, que LV1-LV2… Je n’ai aucun mépris pour les collègues de LV.piesco a écrit:Tu es médisante, chère collegue. On divertit notre public à grand renfort de chansons et de films. Cela n'est pas rien !
Par ailleurs, je suis désolé de vous priver de ce motif habituel de ressentiment, mais ce que vous dites ne correspond pas du tout à mon expérience (certes réduite ; et sans doute que cela varie suivant les établissements ?) : tout le monde reconnaît l’utilité des langues vivantes, notamment pour le supérieur et l’insertion professionnelle ! A l’inverse, croyez-moi, il faut constamment justifier l’existence et l’intérêt de la philosophie… Même en TL (j’en ai eu deux, dans deux lycées différents, avant la réforme), où les niveaux étaient très mauvais en HG et philosophie (donc a priori en culture générale et capacité à raisonner… ce qui devrait alarmer tout le monde), et où la plupart des élèves devaient leurs points positifs aux langues et aux options, sauf pour les rares qui visaient les CPGE ou psychologie, pendant les conseils de classes, la philosophie n’avait que peu d’importance… Or, vous savez que les TL ont disparu.
Et je ne parle même pas de la considération pour cette matière parmi les collègues, ou dans les familles : un truc anachronique et vaguement « littéraire », à l’évaluation arbitraire, sans intérêt professionnel…
S’agissant du supérieur, permettez-moi d’en douter fortement ! Sans doute, tout dépend des filières. Mais avec les spécialités, le poids est relativisé. Du reste, la tendance est (et sera de plus en plus) à partir du principe que c’est une discipline trop brumeuse, et arrivant trop tard, qui requiert par conséquent un trop grand effort d’ajustement de l’élève pour que le rapport entre effort et temps dépensés soit « rentable »…Rosanette a écrit:vous oubliez en revanche que la philo pèse davantage pour les élèves, à la fois sur le coefficient de l'épreuve terminale mais aussi pour beaucoup de formations Parcoursup qui recoefficientent les matières à leur sauce et s'attardent volontiers sur les notes de philo.
Le fait qu’elle reste une épreuve terminale, une fois que l’année est finie, que l’évaluation est passée, que Parcoursup est plié… ne plaide pas non plus, au moins psychologiquement, pour un investissement à la hauteur des attentes !
Enfin, mon propos n’est pas philo-centré, j’espère que vous l’avez compris…
Une (même légère) différentiation des coefficients au contrôle continu me praît de bon sens, simplement pour rétablir, ou établir, ce que le titre de ce fil nomme fort bien : l’« équité ».
Cléopatra2 a écrit:Oui, la note d'EMC pèse autant, ce qui est ridicule. Je le dis en étant prof d'EMC.
Elaïna a écrit:Il y a un moyen très simple pour l'EMC : mettre la même note qu'en HG. Chez nous en tout cas soit on met des notes d'EMC (mais pour ça, faut en faire ) soit on doit reporter notre note d'HG dans la case EMC.
En effet…Cléopatra2 a écrit:En 2de on fait comme on veut, mais en 1ère et en term, on met bien au moins 1 note par an. Et vous n'avez pas peur, vous! :ergo:En fait pour faire les services on est obligés de séparer HG et EMC pour 1/3 des classes, donc ceux qui n'ont qu'EMC évaluent bien en EMC.Elaïna a écrit:Il y a un moyen très simple pour l'EMC : mettre la même note qu'en HG. Chez nous en tout cas soit on met des notes d'EMC (mais pour ça, faut en faire ) soit on doit reporter notre note d'HG dans la case EMC.
C’est bien la question de l’EMC en terminale cette année qui a d’abord excité mes humeurs.
J’ai envie de prendre cet enseignement au sérieux, et donc de l’évaluer comme il se doit… mais tout est fait pour qu’on le sacrifie, au double sens d’ailleurs : qu’on le neutralise en en faisant un cadeau !
A ce sujet j’aime bien les propositions conjointes de l’Appep et de l’Apses (à voir sur le site de l’Appep, rubrique EMC)…
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