Re: Grand oral

piesco a écrit:

Danska a écrit:

Prosper de Barante a écrit:Toujours venant de l'académie de Bretagne : " la question n'est pas évaluée et le jury n'a pas à la remettre en cause puisqu'elle a été validée par les enseignants." Questions-réponses, mai 2021

À ce rythme, d'ici un mois il ne nous restera guère à évaluer que la tenue vestimentaire du candidat et l'éloquence avec laquelle il dit bonjour au jury...

Mince, je croyais que c'était le rôle du naïf. Qu'est-ce qu'on va pouvoir faire ?

Pas de panique, on aura besoin de quelqu'un pour manipuler la Louche à Grantoral professeur

@Laverdure, vous êtes plus avancés que nous dans ton lycée ! Je pense comme toi qu'on ne s'engage pas à grand-chose en signant cette feuille, mais ça revient à dire qu'un élève peut proposer pratiquement n'importe quoi. Ce qu'on savait déjà, remarque, mais ça officialise le grand bazar.

Tu as raison, je l'avais oubliée. Me voilà rassurée, merci. Very Happy

Chez nous il y a une feuille a remplir par l'élève, mais également une autre à remplir par le PP.

Danska a écrit:

piesco a écrit:

Danska a écrit:

Prosper de Barante a écrit:Toujours venant de l'académie de Bretagne : " la question n'est pas évaluée et le jury n'a pas à la remettre en cause puisqu'elle a été validée par les enseignants." Questions-réponses, mai 2021

À ce rythme, d'ici un mois il ne nous restera guère à évaluer que la tenue vestimentaire du candidat et l'éloquence avec laquelle il dit bonjour au jury...

Mince, je croyais que c'était le rôle du naïf. Qu'est-ce qu'on va pouvoir faire ?

Pas de panique, on aura besoin de quelqu'un pour manipuler la Louche à Grantoral

@Laverdure, vous êtes plus avancés que nous dans ton lycée ! Je pense comme toi qu'on ne s'engage pas à grand-chose en signant cette feuille, mais ça revient à dire qu'un élève peut proposer pratiquement n'importe quoi. Ce qu'on savait déjà, remarque, mais ça officialise le grand bazar.

Presque trop : les notes s'arrêtent la semaine prochaine en Tle...

Ah oui !

Laverdure a écrit:

Danska a écrit:

piesco a écrit:

Danska a écrit:

À ce rythme, d'ici un mois il ne nous restera guère à évaluer que la tenue vestimentaire du candidat et l'éloquence avec laquelle il dit bonjour au jury...

Mince, je croyais que c'était le rôle du naïf. Qu'est-ce qu'on va pouvoir faire ?

Pas de panique, on aura besoin de quelqu'un pour manipuler la Louche à Grantoral

@Laverdure, vous êtes plus avancés que nous dans ton lycée ! Je pense comme toi qu'on ne s'engage pas à grand-chose en signant cette feuille, mais ça revient à dire qu'un élève peut proposer pratiquement n'importe quoi. Ce qu'on savait déjà, remarque, mais ça officialise le grand bazar.

Presque trop : les notes s'arrêtent la semaine prochaine en Tle...

M'est avis qu'on vous cache que vous allez faire la rentrée de septembre le 15 août !!!!! Wink

chmarmottine a écrit:
M'est avis qu'on vous cache que vous aller faire la rentrée de septembre le 15 août !!!!!

Préparation du grand oral dans mon lycée, compte rendu.

Première réunion de préparation entre la direction et les professeurs de spécialité de terminale avant le dernier confinement. Le problème du temps à consacrer à la préparation est évoqué, la direction souhaite organiser des oraux blancs. Les collègues de SVT (je n'ai rien contre la SVT, j'ai beaucoup aimé cette matière, mais il se trouve que dans mon établissement qui est très clivé l'équipe de SVT se caractérise souvent par sa tendance à anticiper avec beaucoup de zèle toute les demandes de la direction) se mettent en avant et affirment qu'il n'y a pas de problème, qu'ils ont terminé le programme et commencé à travailler l'oral. Je freine des quatre fers (un peu soutenu par un collègue de maths) en rappelant qu'en maths, nous avons une partie de programme qui est explicitement à traiter après l'épreuve de mars, que par ailleurs nous avons des groupes chargés à 33-35 élèves (ce n'est pas le cas de toute les spé) et qu'une rapide règle de trois me permet de calculer que faire passer tous les élèves à l'oral m'obligerait à y consacrer deux semaines de cours à temps plein. La direction est rassurante en affirmant que les oraux blancs seront bien sûr organisés en dehors des cours, sur le modèle des oraux blancs de français.

Première semaine de confinement, j'envoie délibérément peu de travail en maths, et demande aux élèves de commencer à réfléchir à leurs sujets de grand oral pour après les vacances, en leur demandant de remplir un petit questionnaire sur l'ENT. Je leur transmets quelques conseil de méthodologie et des ressources pour le choix du sujet.

Reprise des cours en présentiel, un peu moins de la moitié des élèves m'ont répondu En les secouant en classe et en donnant un délai d'une semaine, je monte à un peu plus de la moitié. Certains élèves ont des sujets intéressants et montrent qu'ils ont déjà bien avancé dans leur travail, d'autres me rendent trois lignes au contenu flou et à la syntaxe déstructurée. Je rends un avis individuel à tous, en recadrant fermement et précisément ceux qui sont visiblement dans les choux.

Semaine de la rentrée toujours, une élève me demande si il est prévu qu'on prépare le grand oral en classe, "parce qu'on fait comme ça en SVT". Je lui réponds que quelques séances seront prévues, mais que nous devons finir le programme pour les élèves qui visent des études supérieures scientifiques (ce n'est pas son cas) et que le travail de recherche de sujet ou de recherche documentaire peut être fait hors classe.

Quelque jours plus tard, mail de ma CDE adjointe qui souhaite savoir "suite à la plainte d'une élève" si des séances de préparation du grand oral sont prévues en mathématiques. Je prends une grande inspiration, ne répond pas tout de suite, et réexplique un peu plus tard calmement ma position et mes arguments. Ma CDE adjointe me répond courtoisement qu'elle aura du grain à moudre si l'élève revient vers elle, ce que cette dernière a semble-t-il oublié de faire.

Mardi 11 mai, réunion en visio sur l'organisation de la fin d'année et la préparation du grand oral. Patatras : la direction nous fait comprendre qu'elle attend que nous organisions des oraux blancs pendant nos créneaux de cours, proposition accueilli avec enthousiasme par quasiment tous les collègues, toutes matières confondues. Je réexplique qu'en maths, c'est compliqué. La fin de réunion est pour moi un peu tendue, je finis par demander explicitement s'il est désormais acté que l'année de terminale se termine le 15 mai et qu'ensuite on prépare le grand oral. Ma CDE adjointe arrondit les angles en disant qu'elle pensait plutôt à des oraux blancs "les deux premières semaines de juin". Une collègue d'histoire géo intervient pour dire qu'elle préfère préparer le grand oral que de finir le programme, et que de toute façon pour le programme on peut distribuer des résumés de cours aux élèves.

Je suis tellement aigri que j'en suis à me demander si la motivation profonde de certains collègues n'est pas qu'ils trouvent moins fatiguant de voire défiler des exposés d'élèves plutôt que...d'enseigner.

Par delà mon cas personnel (ce n'est pas de cette année que je suis un mauvais collègue, râleur et asocial), il y a une réalité : le grand oral étant une épreuve du bac avec un relativement gros coeff, nous allons forcément être soumis à une forte pression, des élèves, des parents et des directions, pour le préparer. Et aucune heure dédiée n'ayant été prévue pour cela, le temps nécessaire sera pris sur celui des spécialités. Pire, la situation créé potentiellement des tensions entre élèves selon leurs veux d'orientation, typiquement entre celui qui souhaite utiliser la fin de l'année de maths pour préparer une prépa scientifique et celui qui a besoin d'une bonne note au grand oral pour réussir à avoir un bac pas encore assuré.

Bon courage aux collègues du supérieur, ils pourraient encore être surpris dans les années à venir par le niveau des futurs bacheliers.

Sinon, quelqu'un à des nouvelles de la mise en œuvre du rapport Villani-Torossian ? Vous savez, le truc grâce auquel on allait tout casser à TIMMS et mettre la misère aux chinois ?

Je me reconnais totalement dans ton témoignage Prezbo... Courage en tout cas!

Alors Prezbo, merci beaucoup pour ton témoignage. Tu n'es pas le seul à penser ainsi.

Je suis tellement aigri que j'en suis à me demander si la motivation profonde de certains collègues n'est pas qu'ils trouvent moins fatiguant de voire défiler des exposés d'élèves plutôt que...d'enseigner.

Ici c'est la PC qui semble à fond sur le GO ... et j'ai décidé d'abdiquer alors que j'avais prévu plein d'exos sympas de trigo ...
Désormais je ne fais plus que 2h de cours de maths (ils n'en ont plus rien à faire !!!!! Et pourtant j'avais un bon groupe dont la majorité demande une prépa !) et 4h de blabla sur le GO.
J'écoute des élèves débiter des trucs +/- appris avec comme sources : "le livre scolaire et euh internet". J'explique ce qui ne correspond pas à l'esprit de l'épreuve ... je m'ennuie terriblement mais je vais le job. Tant pis pour l'enseignement. Cela m'attriste et en même temps, je me rends compte que ce n'est pas très fatiguant. À quoi bon finalement ? Je me réconforte en voyant la fin de l'année arriver.

Sinon même constat sur les sujets : certains ont trouvé des idées et vont certainement cocher toutes les cases de l'épreuve, d'autres (la majorité en fait) n'avancent pas ou ne savent tj pas quoi choisir.

Chez moi aussi, ceux qui poussent à la roue pour faire des "séances de grand oral" (j'ignore en quoi cela peut consister …) sont souvent les mêmes qui n'en ont pas foutu une rame de l'année ou qui ont de mauvaises moyennes. Les plus paresseux prient Ste Rita pour que le machin soit annulé.
Au doigt mouillé, on s'oriente vers une majorité de sujets tournant autour du logarithme (d'où ma blagounette dans l'illustration de la louche). Peut-être parce que le chapitre est récent, que les connexions avec les autres sciences sont fréquentes (et moins ardues que les équa-diffs) … Tout cela reste très vaseux et promet de grands moments d'ennui lors des jurys.
Aucune indication pseudo-officielle sur une date de remise des questions, aucune convocation. Ça sent l'impro la plus totale à tous les étages.
Notre direction avait émis le souhait de faire coacher (sic) les élèves par des professionnels (re-sic). J'en ai déduit que je n'en étais pas un et j'ai donc rejoint la cohorte des improvisateurs avec le plus grand plaisir.

Prezbo a écrit:Préparation du grand oral dans mon lycée, compte rendu.

Première réunion de préparation entre la direction et les professeurs de spécialité de terminale avant le dernier confinement. Le problème du temps à consacrer à la préparation est évoqué, la direction souhaite organiser des oraux blancs. Les collègues de SVT (je n'ai rien contre la SVT, j'ai beaucoup aimé cette matière, mais il se trouve que dans mon établissement qui est très clivé l'équipe de SVT se caractérise souvent par sa tendance à anticiper avec beaucoup de zèle toute les demandes de la direction) se mettent en avant et affirment qu'il n'y a pas de problème, qu'ils ont terminé le programme et commencé à travailler l'oral. Je freine des quatre fers (un peu soutenu par un collègue de maths) en rappelant qu'en maths, nous avons une partie de programme qui est explicitement à traiter après l'épreuve de mars, que par ailleurs nous avons des groupes chargés à 33-35 élèves (ce n'est pas le cas de toute les spé) et qu'une rapide règle de trois me permet de calculer que faire passer tous les élèves à l'oral m'obligerait à y consacrer deux semaines de cours à temps plein. La direction est rassurante en affirmant que les oraux blancs seront bien sûr organisés en dehors des cours, sur le modèle des oraux blancs de français.

Première semaine de confinement, j'envoie délibérément peu de travail en maths, et demande aux élèves de commencer à réfléchir à leurs sujets de grand oral pour après les vacances, en leur demandant de remplir un petit questionnaire sur l'ENT. Je leur transmets quelques conseil de méthodologie et des ressources pour le choix du sujet.

Reprise des cours en présentiel, un peu moins de la moitié des élèves m'ont répondu En les secouant en classe et en donnant un délai d'une semaine, je monte à un peu plus de la moitié. Certains élèves ont des sujets intéressants et montrent qu'ils ont déjà bien avancé dans leur travail, d'autres me rendent trois lignes au contenu flou et à la syntaxe déstructurée. Je rends un avis individuel à tous, en recadrant fermement et précisément ceux qui sont visiblement dans les choux.

Semaine de la rentrée toujours, une élève me demande si il est prévu qu'on prépare le grand oral en classe, "parce qu'on fait comme ça en SVT". Je lui réponds que quelques séances seront prévues, mais que nous devons finir le programme pour les élèves qui visent des études supérieures scientifiques (ce n'est pas son cas) et que le travail de recherche de sujet ou de recherche documentaire peut être fait hors classe.

Quelque jours plus tard, mail de ma CDE adjointe qui souhaite savoir "suite à la plainte d'une élève" si des séances de préparation du grand oral sont prévues en mathématiques. Je prends une grande inspiration, ne répond pas tout de suite, et réexplique un peu plus tard calmement ma position et mes arguments. Ma CDE adjointe me répond courtoisement qu'elle aura du grain à moudre si l'élève revient vers elle, ce que cette dernière a semble-t-il oublié de faire.

Mardi 11 mai, réunion en visio sur l'organisation de la fin d'année et la préparation du grand oral. Patatras : la direction nous fait comprendre qu'elle attend que nous organisions des oraux blancs pendant nos créneaux de cours, proposition accueilli avec enthousiasme par quasiment tous les collègues, toutes matières confondues. Je réexplique qu'en maths, c'est compliqué. La fin de réunion est pour moi un peu tendue, je finis par demander explicitement s'il est désormais acté que l'année de terminale se termine le 15 mai et qu'ensuite on prépare le grand oral. Ma CDE adjointe arrondit les angles en disant qu'elle pensait plutôt à des oraux blancs "les deux premières semaines de juin". Une collègue d'histoire géo intervient pour dire qu'elle préfère préparer le grand oral que de finir le programme, et que de toute façon pour le programme on peut distribuer des résumés de cours aux élèves.

Je suis tellement aigri que j'en suis à me demander si la motivation profonde de certains collègues n'est pas qu'ils trouvent moins fatiguant de voire défiler des exposés d'élèves plutôt que...d'enseigner.

Par delà mon cas personnel (ce n'est pas de cette année que je suis un mauvais collègue, râleur et asocial), il y a une réalité : le grand oral étant une épreuve du bac avec un relativement gros coeff, nous allons forcément être soumis à une forte pression, des élèves, des parents et des directions, pour le préparer. Et aucune heure dédiée n'ayant été prévue pour cela, le temps nécessaire sera pris sur celui des spécialités. Pire, la situation créé potentiellement des tensions entre élèves selon leurs veux d'orientation, typiquement entre celui qui souhaite utiliser la fin de l'année de maths pour préparer une prépa scientifique et celui qui a besoin d'une bonne note au grand oral pour réussir à avoir un bac pas encore assuré.

Bon courage aux collègues du supérieur, ils pourraient encore être surpris dans les années à venir par le niveau des futurs bacheliers.

Sinon, quelqu'un à des nouvelles de la mise en œuvre du rapport Villani-Torossian ? Vous savez, le truc grâce auquel on allait tout casser à TIMMS et mettre la misère aux chinois ?

Voilà pourquoi nous sommes plusieurs collègues de mon lycée à vouloir retourner au collège... pour tenter de ne plus se sentir inutiles.

VinZT a écrit:Chez moi aussi, ceux qui poussent à la roue pour faire des "séances de grand oral" (j'ignore en quoi cela peut consister …)

Si j'en juge par mon expérience des TPE, je suppose que ça veut dire les emmener au CDI et les laisser glander sur internet ?

Des entreprises privées ont commencé à flairer le marché potentiel :
https://www.ouest-france.fr/bretagne/100-expertes-de-la-parole-pour-preparer-le-grand-oral-du-bac-9d22814c-ace7-11eb-bcfd-058885220c6f

Absolument, et des sujets avec problématique, développement, question probables sont disponibles sur internet, moyennant quelques euros, sur les sites auparavant spécialisés dans les annales de bac.
J'en avais parlé quelques (?) posts plus haut.

Moi je ne les prépare pas en classe, vu la diversité des sujets, c'est impossible. Je ramasse et corrige leurs plans (2 pour l'instant) s'ils le souhaitent. Je donne mon avis sur les sujets. Et basta.
Nos oraux blancs sont la semaine du 7 juin (donc pas cours pour moi) et nous ne feront pas passer nos élèves, mais je ne sais pas s'ils passeront sur leurs 2 sujets ou sur un seul et si nous serons 2 dans le jury.
Comme je suis en HG, il a été très facile de leur trouver des sujets d'exposé pour passer en condition grand oral (par coeur 5 minutes), mais c'était toujours dans le thème du cours, donc pas de perte de temps. Je n'en fais pas plus, et celui qui se plaint verra du pays.

Cléopatra2 a écrit:Moi je ne les prépare pas en classe, vu la diversité des sujets, c'est impossible. Je ramasse et corrige leurs plans (2 pour l'instant) s'ils le souhaitent. Je donne mon avis sur les sujets. Et basta.

Idem, et je ne comprends pas comment font les collègues qui ont de gros effectifs en cours. Les élèves sont censés écouter sagement 34 exposés + entretien + projet d'orientation en plus de leur propre passage ? Il y a de quoi périr d'ennui ! Grand oral - Page 9 3795679266

J'ai prévenu mes élèves que je ne savais pas en quoi consistait l'entretien d'orientation, donc ça je ne les prépare pas. On verra aux oraux blancs et "en vrai".

Je me dis que si je suis convoquée pour faire passer ces oraux, je risque d'être aussi mal à l'aise que le premier élève qui passera ...

Vivement que ce soit fini.

Prezbo a écrit:Préparation du grand oral dans mon lycée, compte rendu.

Première réunion de préparation entre la direction et les professeurs de spécialité de terminale avant le dernier confinement. Le problème du temps à consacrer à la préparation est évoqué, la direction souhaite organiser des oraux blancs. Les collègues de SVT (je n'ai rien contre la SVT, j'ai beaucoup aimé cette matière, mais il se trouve que dans mon établissement qui est très clivé l'équipe de SVT se caractérise souvent par sa tendance à anticiper avec beaucoup de zèle toute les demandes de la direction) se mettent en avant et affirment qu'il n'y a pas de problème, qu'ils ont terminé le programme et commencé à travailler l'oral. Je freine des quatre fers (un peu soutenu par un collègue de maths) en rappelant qu'en maths, nous avons une partie de programme qui est explicitement à traiter après l'épreuve de mars, que par ailleurs nous avons des groupes chargés à 33-35 élèves (ce n'est pas le cas de toute les spé) et qu'une rapide règle de trois me permet de calculer que faire passer tous les élèves à l'oral m'obligerait à y consacrer deux semaines de cours à temps plein. La direction est rassurante en affirmant que les oraux blancs seront bien sûr organisés en dehors des cours, sur le modèle des oraux blancs de français.

Première semaine de confinement, j'envoie délibérément peu de travail en maths, et demande aux élèves de commencer à réfléchir à leurs sujets de grand oral pour après les vacances, en leur demandant de remplir un petit questionnaire sur l'ENT. Je leur transmets quelques conseil de méthodologie et des ressources pour le choix du sujet.

Reprise des cours en présentiel, un peu moins de la moitié des élèves m'ont répondu En les secouant en classe et en donnant un délai d'une semaine, je monte à un peu plus de la moitié. Certains élèves ont des sujets intéressants et montrent qu'ils ont déjà bien avancé dans leur travail, d'autres me rendent trois lignes au contenu flou et à la syntaxe déstructurée. Je rends un avis individuel à tous, en recadrant fermement et précisément ceux qui sont visiblement dans les choux.

Semaine de la rentrée toujours, une élève me demande si il est prévu qu'on prépare le grand oral en classe, "parce qu'on fait comme ça en SVT". Je lui réponds que quelques séances seront prévues, mais que nous devons finir le programme pour les élèves qui visent des études supérieures scientifiques (ce n'est pas son cas) et que le travail de recherche de sujet ou de recherche documentaire peut être fait hors classe.

Quelque jours plus tard, mail de ma CDE adjointe qui souhaite savoir "suite à la plainte d'une élève" si des séances de préparation du grand oral sont prévues en mathématiques. Je prends une grande inspiration, ne répond pas tout de suite, et réexplique un peu plus tard calmement ma position et mes arguments. Ma CDE adjointe me répond courtoisement qu'elle aura du grain à moudre si l'élève revient vers elle, ce que cette dernière a semble-t-il oublié de faire.

Mardi 11 mai, réunion en visio sur l'organisation de la fin d'année et la préparation du grand oral. Patatras : la direction nous fait comprendre qu'elle attend que nous organisions des oraux blancs pendant nos créneaux de cours, proposition accueilli avec enthousiasme par quasiment tous les collègues, toutes matières confondues. Je réexplique qu'en maths, c'est compliqué. La fin de réunion est pour moi un peu tendue, je finis par demander explicitement s'il est désormais acté que l'année de terminale se termine le 15 mai et qu'ensuite on prépare le grand oral. Ma CDE adjointe arrondit les angles en disant qu'elle pensait plutôt à des oraux blancs "les deux premières semaines de juin". Une collègue d'histoire géo intervient pour dire qu'elle préfère préparer le grand oral que de finir le programme, et que de toute façon pour le programme on peut distribuer des résumés de cours aux élèves.

Je suis tellement aigri que j'en suis à me demander si la motivation profonde de certains collègues n'est pas qu'ils trouvent moins fatiguant de voire défiler des exposés d'élèves plutôt que...d'enseigner.

Par delà mon cas personnel (ce n'est pas de cette année que je suis un mauvais collègue, râleur et asocial), il y a une réalité : le grand oral étant une épreuve du bac avec un relativement gros coeff, nous allons forcément être soumis à une forte pression, des élèves, des parents et des directions, pour le préparer. Et aucune heure dédiée n'ayant été prévue pour cela, le temps nécessaire sera pris sur celui des spécialités. Pire, la situation créé potentiellement des tensions entre élèves selon leurs veux d'orientation, typiquement entre celui qui souhaite utiliser la fin de l'année de maths pour préparer une prépa scientifique et celui qui a besoin d'une bonne note au grand oral pour réussir à avoir un bac pas encore assuré.

Bon courage aux collègues du supérieur, ils pourraient encore être surpris dans les années à venir par le niveau des futurs bacheliers.

Sinon, quelqu'un à des nouvelles de la mise en œuvre du rapport Villani-Torossian ? Vous savez, le truc grâce auquel on allait tout casser à TIMMS et mettre la misère aux chinois ?

Chez nous aussi les premiers de cordée sont les profs de SVT. Programme bouclé depuis longtemps mais avec 24 élèves deux heures de dédoublements (comme la PC) plus une heure d AP quand les autres n ont droit qu'à une heure d ap seulement et sont à 33/36 il est clair qu ils peuvent s éclater au GO. Point sympa : ils se sont proposés pour assister à toutes les formations proposées 3 en tout et nous ont fait plusieurs compte-rendu. Les collègues de maths et PC veulent finir les programmes pour le supérieur mais la direction exige que toutes les spes consacrent au moins 4h au GO. Mais que faire ? Les élèves n ont pas accès aux salles info déjà occupées et on cherche tous à aller au CDI sur les mêmes créneaux...
Comme d autres ici, je corrige des problématiques et plans. J en ai marre des platitudes et des élèves qui veulent nous forcer à accepter des sujets sans rapport avec les programmes. Je ne sais pas d où sort le sujet Maths SES sur la convexité et les courbes de je n ai pas compris quoi mais les élèves ont trouvé un sujet clé en mains qu ils tentent d imposer et ça me saoule à un point.... Vraiment quel [modéré] ce GO et j appréhende 10 jours à entendre de la grosse daube...

Pour ma part, en maths, ils se débrouillent chez eux pour faire leur recherche (je refuse de passer des heures au cdi pour leur expliquer comment faire des recherches sur le net, ce que certains ne savent manifestement pas faire...) et j’ai fait passer 25 élèves sur 35 sur 5h : ils présentent les 5 premières minutes et je me donne 5 minutes pour faire un premier retour et poser deux / trois questions. Il me reste donc encore 2h « à cramer » pour faire passer les 10 derniers. J’ai beaucoup d’élèves qui iront faire des études scientifiques l’année prochaine donc je ne veux pas passer tout mon temps à parler « oral »...Je n’ai pas le temps de faire un oral complet.

Notons que certains ont encore du travail pour être point...et qu’ils auraient bien besoin de se refaire un passage...mais le temps file...

Chez nous, il n'y a encore aucune trace d'aucune feuille... mais on devient tellement blasés que plus personne ne s'inquiète de rien.

mamieprof a écrit:Je ne sais pas d où sort le sujet Maths SES sur la convexité et les courbes de je n ai pas compris quoi mais les élèves ont trouvé un sujet clé en mains qu ils tentent d imposer et ça me saoule à un point.... Vraiment quel [modéré] ce GO et j appréhende 10 jours à entendre de la grosse daube...

Les courbes de Lorenz, je suppose.

Mathador a écrit:

mamieprof a écrit:Je ne sais pas d où sort le sujet Maths SES sur la convexité et les courbes de je n ai pas compris quoi mais les élèves ont trouvé un sujet clé en mains qu ils tentent d imposer et ça me saoule à un point.... Vraiment quel [modéré] ce GO et j appréhende 10 jours à entendre de la grosse daube...

Les courbes de Lorenz, je suppose.

Ou de la microéconomie sur la convexité des courbes d'indifférence dans la théorie du consommateur mais ce serait complètement hors programme.

Laverdure a écrit:

Mathador a écrit:

mamieprof a écrit:Je ne sais pas d où sort le sujet Maths SES sur la convexité et les courbes de je n ai pas compris quoi mais les élèves ont trouvé un sujet clé en mains qu ils tentent d imposer et ça me saoule à un point.... Vraiment quel [modéré] ce GO et j appréhende 10 jours à entendre de la grosse daube...

Les courbes de Lorenz, je suppose.

Ou de la microéconomie sur la convexité des courbes d'indifférence dans la théorie du consommateur mais ce serait complètement hors programme.

Hors programme et parfait pour se planter en beauté, pour un élève, surtout sans documents à présenter à l'oral.

@Sifi, pareil dans mon lycée. S'il n'y avait pas Néo et quelques élèves qui s'inquiètent, je jurerais que cette épreuve n'existe pas.

En ce qui concerne les maths, les courbes de Lorenz c'est un bon sujet, il y a de la convexité et des intégrales, et on peut certainement faire le lien avec les SES avec le rapport interdécile comme mesure des inégalités de revenu/de patrimoine, avec la possibilité de parler de la difficulté de connaître précisément les revenus et les patrimoines sur la queue droite de la distribution.

On parle des courbe de Lorenz en SES effectivement, mais parler d'une courbe sans pouvoir la tracer, mouais... Et je les présente aux élèves quand j'aborde les inégalités et la question de la justice sociale : manque de chance, cette année ce chapitre n'était pas parmi les 8 à traiter avant le mois de mars ; je n'ai pas eu le temps de l'aborder depuis et je ne dois pas être la seule.

Cela étant, dans des circonstances plus normales ça pourrait effectivement être un bon sujet, même si je ne vois pas trop quelle problématique lui associer.