Réussir l'agrégation interne de lettres sans formation ?

Bonjour à tous,

je lis des choses très intéressantes sur le forum, et vraiment je remercie ceux qui partagent leurs expériences. Je voudrais tenter l'agrégation interne cette année et je me demandais si certains d'entre vous avez réussi ce concours sans formation, en travaillant en autonomie.
En effet, dans les messages précédents, différentes formations sont évoquées et c'est très instructif, mais je ne pense pas m'inscrire auprès d'un organisme ou d'une école pour des raisons diverses, c'est pourquoi je me demandais si ça valait le coup de tenter le concours en travaillant en autonomie.

Merci d'avance pour vos réponses.

Je me pose la même question, mais pour l'externe ! J'ai ce qu'il faut, j’ai commandé les livres, des analyses des œuvres, j'ai ce qu'il faut en latin et en anglais, je participe à la Dropbox...mais je n'ai pas encore décidé si je voulais suivre une formation (à distance de toute manière). Sévigné est trop cher, [modéré] . Comme c'est la plus réputée, je ne sais pas encore si je débourserai 2500 euros pour un résultat incertain...

Ce qui va me manquer : les devoirs et leurs corrigés.

Bonjour Tcd,

L'agrégation interne de lettres se fonde (à mon sens) sur deux principes :

- d'une part sur une parfaite connaissance des œuvres au programme (ça, tu peux travailler en effet tout(e) seul(e), hors formation).
- d'autre part sur une parfaite maîtrise des exercices agrégatifs (dissertation, commentaire, question de grammaire, leçon, étude littéraire) dont tous ne sont pas présents au Capes. Et ça, la formation t'y prépare. Dans le même esprit, une formation de qualité te pose les attendus, les jalons d'exigence pour chacune des épreuves. Quand tu n'as pas l'habitude, il peut s'avérer difficile de t'y retrouver, ou de clairement savoir ce qu'on attend de toi.

Bref, une épreuve d'agrég relève de la subtile alchimie entre le fond et la forme.

Je pense cependant qu'on peut très bien réussir seul(e), j'en connais qui l'ont fait, mais que la formation te fournit forcément un cadre qu'il est plus compliqué d'établir sans expérience (celle des formateurs, ou la tienne, car la deuxième ou la troisième fois, on est plus au fait des choses).

Bon courage à toi, c'est une belle aventure en tous les cas.

J'ai préparé l'agrégation intetne de lettres classiques en travaillant seule avec les cours du cned mais je n'avais pas le temps de rendre les devoirs. Je travaillais à 80% à 30km de chez moi avec trois enfants en bas âge. Je l'ai passée trois fois (admissible la seconde et admise la troisième). C'est donc possible mais il ne faut pas se mettre la pression et considérer ça comme un plaisir intellectuel zvant tout. J'ai bien décortiqué les rapports de jury, ça m'a beaucoup aidée. J'avais passé 10 ans auparavant mon capes en candidate libre (mais en sortant de prepa c'etait plutôt une formalité). Je crois que travailler seule me correspond mieux mais c'est différent pour chacun je pense.

Faire des devoirs - même si on ne les rend pas- est formateur parce que cela vous oblige à vous poser pendant 7 heures pour réfléchir à un sujet, convoquer l'oeuvre, faire des exposés - explication de texte ou leçon- oblige à se confronter à l'oeuvre de façon précise - et même si le sujet qui tombe in fine, cette fréquentation du texte est précieuse.Mais surtout, lors de mon année de préparation, un des enseignants nous avait bien expliqué le point suivant: les correcteurs ne sont pas forcément des spécialistes des oeuvres. Les candidats n'ont donc pas besoin de tout lire sur/d' un auteur. En revanche, il est essentiel de connaître la "religion" du jury, à savoir les quelques textes critiques qu'il faut avoir lus pour aborder telle ou telle oeuvre ou auteur. Ce sont ces références qui risquent de vous manquer si vous ne suivez pas une préparation. Mais si vous arrivez à les obtenir par ailleurs...

Me concernant, je sais que suivre la préparation m'a permis de l'obtenir, parce que j'avais besoin de la stimulation intellectuelle du cours et du rythme de travail. Mais les cours étaient bien organisés pour moi - le soir après ma journée de cours, à une heure où, de toute façon je n'aurais pas été productive, ayant besoin de "débrancher" de ma propre journée de boulot - et je n'avais pas charge d'âme à l'époque...
Même remarque sinon sur l'importance des rapports du jury...
Bonne chance et bon courage.

On peut très bien réussir sans formation. Les Atlandes et une lecture sérieuse des textes peuvent suffire. Pour la maîtrise des exercices, il faut s'entraîner en temps limité le plus possible et ne pas hésiter à faire lire les copies  à des collègues. Je trouve que le travail en binôme est un très bon palliatif des formations très onéreuses.

Oui, mais le souci est que l'on n'a pas les corrigés !

Le contenu du corrigé est souvent une leçon type que l'on trouve dans les Atlandes ou dans les ouvrages des PURH. Le plus important pour moi dans les devoirs corrigés est les conseils méthodologiques qu'un collègue un peu aguerri peut très bien donner aussi.

Merci pour les réponses!

Vos messages reflètent bien certaines de mes réserves sur l'autonomie.
C'est vrai que mes inquiétudes concernent la méthodologie et la maîtrise des exercices, en particulier la leçon, car contrairement aux autres épreuves, je n'ai pas trouvé de livre de méthode.

À mon sens, si on est un peu fragile question méthode (pour la dissertation et les explications), une formation est absolument nécessaire. Les candidats qui manquent de méthode peuvent passer la barre des écrits, mais ne passent pas celle de l'oral (édit : je me rends compte que je suis péremptoire - c'est en tout cas l'impression que j'ai, impression subjective, je peux me tromper).

Si on est déjà très solide sur ces exercices, je dirais que réussir l'agrégation sans formation est faisable (rien n'est impossible), mais que bénéficier d'une formation fait gagner du temps.

Personnellement, j'ai passé le Capes quasiment en candidate libre (j'avais le Cned, mais je me suis formée exclusivement seule pour l'ancien français, la grammaire et je n'ai passé aucun entraînement oral avec un formateur). Mais l'agrégation demande quand même d'acquérir très rapidement et en peu de temps des compétences nouvelles, le tout en devant maîtriser sur le bout des doigts les œuvres au programme et (souvent) en travaillant pour les élèves : comprendre les méthodes des épreuves de la didactique et de la leçon, élaborer en deux heures un commentaire composé, ça ne s'improvise pas.
Par ailleurs, je n'ai pas fait à proprement parler d'études de lettres (certes, j'ai fait une prépa littéraire et ça m'a permis de solides acquis, mais je ne suivais pas l'option lettres). Eh bien les formateurs m'ont énormément appris. C'est comme si je découvrais des évidences fondamentales, une manière d'aborder la littérature que je ne connaissais pas... On avait des spécialistes des siècles au programme, et c'était passionnant. J'ai vraiment l'impression d'avoir bénéficié d'une formation qui m'avait toujours manqué.

Je précise que c'était compliqué pour moi de suivre une formation en présentiel et que j'ai opté pour du distanciel (Arras). Cela ne pourrait pas être une option pour toi ?

Merci pour toutes vos réponses. J'ai bien réfléchi et j'ai lu beaucoup de témoignages sur le forum, dans différents fils de discussion, pour tirer des conclusions.

@ Sei : en effet, une formation à distance serait l'idéal pour moi, mais pour le moment, le côté sélectif de certaines formations et le coût d'autres me freinent.

J'ai décidé de tenter ma chance sans formation cette année et d'essayer d'avoir des notes correctes. Cela permettra de me situer et de savoir quelle décision prendre pour 2023 ( choix de formation en fonction de mes besoins), car à la lecture de différents posts du forum, je me rends compte que je n'obtiendrai pas le concours cette année (je ne pars pas battue d'avance, je suis juste réaliste). Je vais essayer de faire de mon mieux seule, avec les Atlandes et en faisant des entraînements en temps limité, même sans correction. On verra bien...
Dans tous les cas le programme est super, et c'est avec un grand plaisir que je vais préparer les écrits...

Bonjour,
Je suis un peu dans cette même situation et je pensais me laisser 2 ans pour l'interne. J'aurais bien essayé de préparé les écrits mais juste pour s'entraîner et en s'autocorrigeant avec les correction des Atlandes ou autres. Se remettre à flot vraiment dans l'histoire littéraire, les programmes de lycée (je suis en collège), lire les RJ, relire un peu de critique, de grammaire..... J'ai fait une petite liste hier soir et c'est déjà une somme de travail assez importante! J'espère qu'en faisant cela cette année j'aurais mes chances l'année d'après (ou d'après!), en étant mieux préparée et en comptant un peu aussi sur la chance puisque c'est un concours.

Effectivement, nos objectifs sont les mêmes, pour cette année. :sourcils: On pourrait se tenir au courant de notre travail de temps en temps sur le fil agrégation 2022 si tu veux?

Bonjour à tous !
Dans la même situation que certains d’entre-vous, je me questionne quant à l’intérêt d’une éventuelle formation (surtout lorsque l’on voit le prix exorbitant de ce certaines). Peut-on avoir un remboursement si l’on suit une préparation dans une université sans passer par le PAF?

Tcd a écrit:Effectivement, nos objectifs sont les mêmes, pour cette année. :sourcils: On pourrait se tenir au courant de notre travail de temps en temps sur le fil agrégation 2022 si tu veux?

Oui, je trouve ça très motivant! Mais depuis mes recherches de la semaine dernière, je n'ai rien continué...... J'y ai seulement pensé!