Je déteste ça...

Chaque année, je traverse à différents moments de l'année une période difficile : troisième semaine de septembre, "ça y est, l'état de grâce est passé, ils se révèlent", novembre, "c'est le retour des vacances" (et ce à chaque retour de vacances), mi-décembre, "les décos de Noël les excitent, ils passent leur temps à réfléchir aux cadeaux", janvier, "ils se racontent leurs cadeaux", mars ou avril, "c'est le printemps", mai, "ce sont les WE prolongés", juin "la fin de l'année qui approche"...
Tout cela mis bout à bout (ce qui est curieux c'est de redécouvrir ça chaque année...), combien de temps dans l'année sont-ils vraiment là, et non partout ailleurs où il est humainement possible de se rendre par la pensée ou par le geste... Les quinze premiers jours ?

marquisedemerteuil a écrit:

roxanne a écrit:Et bien , mi mon idéal ce serait un mi-temps lycée _collège.Et au collège je crois que finalement j'aime bien les extrémes (6° et 3° ) , les 4° me gonflent.

Moi aussi!

Les 4èmes tapent sur les nerfs de tout le monde

Sinon j'aime bien les 6èmes et leur esprit encore CM2 ("maman, j'écris en quelle couleur?"), mais je n'en ai plus depuis 4 ans à cause de mes heures de latin (trop nombreuses).
Et les 3èmes (5ème, je déteste, élèves comme programme).

Je n'ai jamais été en lycée, j'ai une collègue qui trouve le collège épuisant et le lycée bcp plus tranquille, mais j'ai une copine qui a déjà eu des 2ndes : des gamins qui s'en foutent, que tu ne peux pas calmer comme les 6èmes (Va au coin! ah j'adorais faire ça) et en plus à 35. Bref, le lycée est-il aussi idéal qu'on le dit?

nevermore a écrit:Les 4èmes tapent sur les nerfs de tout le monde

Ce sont mes préférés !

C'est vrai, ils sont chiantissimes, à fleur de peau et dominés par leurs hormones mais ça ne me gonfle plus depuis qu'une collègue m'a dit, attendrie : "Mais regarde, ça ne dure que quelques mois et il faut qu'on passe tous par cette phase… N'est-ce pas extraordinaire ? "
À ce moment-là, j'ai regardé mon troupeau de 4e comme ça : et ma collègue comme ça : . Et puis en fait, ça m'a aidé à prendre du recul : quand un zigoto m'énerve, au lieu de laisser la moutarde me monter au nez, je m'émerveille in petto sur le fait que dans un an il réagira différement et je le tacle avec humour. Prof 1 : élève 0.

marquisedemerteuil a écrit:Je partage totalement, même si actuellement le lycée devient l'annexe du collège...

Hélas, moi aussi

- marre de devoir les garder à l'oeil à chaquye seconde pour ne pas qu'ils se mettent à bavarder car incapables de s'auto-gérer sans le regard de l'adulte.
- marre de devoir prévoir telle ou telle punition car forcément il y en aura qui n'auront pas fait le travail
- marre de devoir recadrer les gamins insolents qui veulent faire les malins
- marre de devoir gérer leurs débordements d"énergie.

Heu, tu parles du lycée ou du collège????
Parce que moi, j'en ai 35 comme ça en première........ sauf peut-être pour le débordement d'énergie....... mais c'est du débordement d'hormones, alors entre deux maux....

Moi je ne déteste pas le collège, alors que je pensais que ça allait être le cas, après pas mal d'années en lycée et ds le sup.

Ce que je déteste ce sont juste les élèves qui n'en sont pas, et ce, à tous les niveaux.

Ceci étant, il est évident qu'il faut déployer beaucoup plus d'energie afin de les encadrer, les collégiens; mais une fois que c'est fait, et que ça roule, on peut faire des choses très intéressantes.


Bref, je crois que le problème n'est pas dans la classification collégiens/lycéens/étudiants
mais dans le découpage
élèves/pas élèves

Et là où le pourcentage de "pas élèves" est très important, ça coince plus, et plus souvent...
Par conséquent, avant d'enseigner des contenus disciplinaires, il faut donner des cours d'éducation civique; et c'est loin d'être simple, notamment pour ceux qui sont en classe et à l'école tout en rêvant d'être n'importe où ailleurs...

Les 4 ème sont les pires je trouve et je ne suis pas la seule dans mon collège car ils sont en plein dans l'âge bête !!

Il faut dresser les 6 ème mais au moins ils sont spontanés, mignons - enfin pas tous ! - ce sont eux que je préfère. Des collègues ne veulent pas en entendre parler........
Comme quoi nous sommes tous différents et heureusement, si on se battait tous pour le même niveau !!
Quant au lycée ça fait un moment que je n'en veux plus, le travail n'est pas le même et en plus on ne fait qu'y retrouver nos collégiens passés à l'ancienneté alors..........

Je n'ai jamais enseigné en lycée mais je sais d'avance que je ne m'y sentirais pas bien, si c'est pour avoir des élèves puérils, je les préfère à 11 ans dans une classe de 22 qu'à 15 ans dans une classe de 40, avec l'arrogance en plus. Plus le temps passe, plus je me sens bien avec les petits, cette année, je n'ai pas de 3° ( première fois en 15 ans) et quand je vois passer les filles de 3° qui affichent cette arrogance, j'ai envie de leur taper dessus. Je sais, c'est l'âge qui veut ça mais je suis bien heureuse de ne plus avoir à les supporter en cours.

Daphné a écrit:Lnos collégiens passés à l'ancienneté

Voilà une expression très parlante, très juste ! Je sens qu'elle va ressortir pendant les conseils, copyright Daphné !
Chez nous, on a même des terminales qui passent en BTS à l'ancienneté. Sans le bac donc.

MS a écrit:Je n'ai jamais enseigné en lycée mais je sais d'avance que je ne m'y sentirais pas bien, si c'est pour avoir des élèves puérils, je les préfère à 11 ans dans une classe de 22 qu'à 15 ans dans une classe de 40, avec l'arrogance en plus.

C'est très juste ce que tu dis là. Je me fais souvent cette réflexion, je me dis parfois "Si j'étais en collège, au moins je comprendrais qu'ils ne sachent pas écrire, pas se calmer, pas se ranger, pas s'empêcher de parler..."

Mais ce qui me ferait peur au collège, c'est la quatrième, ou la cinquième peut être : en tout cas ce moment où ils passent du stade "mignon" à "pétasse qui se maquille trop à 13 ans" ou "rambo des bacs à sable qui porte son pantalon aux chevilles". Au moins au lycée, le mal est déjà fait...

Lorely a écrit:

nuages a écrit:j'admire les collègues qui travaillent en collège. [...] le travail m'a paru ingrat, bien plus difficile qu'en lycée , il faut beaucoup de persévérance, de patience, une vraie vocation !

J'ai toujours pensé que c'était beaucoup plus dur au lycée à cause de la préparation des cours beaucoup plus longue...

Idem. Sans parler du temps pour corriger les copies (je ferai quatre paquets ce week end). C'est trop de travail pour peu de reconnaissance. Le niveau du lycée moyen est médiocre comparé à ce qu'on est censé leur enseigner. Et je préfère ne pas m'imposer cette déception.
Le collège me plaît car j'ai pas mal de temps libre à la maison (comparé à un professeur de lycée). Les programmes sont diversifiés et les élèves sympas dans l'ensemble (même en zep). La plus grosse difficulté, c'est la discipline. Si on n'arrive pas à l'imposer, c'est très dur.

Après mon année de stage en lycée (une classe de seconde), j'aurais tout donné pour obtenir un poste en lycée, vraiment !
Alors, quand je me suis retrouvée TZR à ne faire des remplacements qu'en collège, j'ai déchanté. J'avais pleins d'a priori débiles sur le collège, mais en fait j'ai été séduite.
Deux ans de TZRiat au collège et là j'entame ma 3è année en poste fixe sur deux collèges. Certes, les débuts sont un peu difficiles sur le plan de la discipline (et je rejoins leclochard sur l'importance de la discipline), mais ensuite je trouve que c'est génial.
En revanche, je ne suis pas sûre qu'on ait tellement plus de temps libre à bosser au collège. Bien sûr les cours prennent peut-être moins de temps à être préparés, mais du coup je fais bp de contrôles (bien plus que si j'étais au lycée), mes classes ont déjà fait deux contrôles de gram, un de lecture, un de conjug, une rédac et un bilan chacune.

Après, bien entendu, tout dépend de l'établissement. Il y a des collèges hyper calmes et des lycées horribles et vice versa.

Je suis d'accord avec Leclochard il y a un abîme entre les programmes et les oeuvres qui vont avec (surtout en 1ère) et le niveau des élèves. Je suis en contact avec la remplaçante de mon bahut et elle me dit en 1ère que les Fables c'est du chinois pour eux.
Elle renonce au baroque en poésie et me met en garde "quand tu reviens choisis des texte simplissimes". Sauf que je ne sais pas trop ce que c'est des textes "simplissimes" en 1ère S et ES. Donc le boulot dans un lycée moyen demande un gros travail d'adaptation.

Pour avoir fait les deux, je dirais qu'il y a plus de travail en lycée, on a plus de temps libre en collège.
Par contre question discipline ça n'a rien à voir, on est bien plus KO en sortant de cours en collège qu'en lycée : alors après chacun fait son choix.

Quant au niveau des élèves en collège

Pour avoir enseigné au lycée et au collège, dans à peu près tous les niveaux, je préfère aussi le collège. Je trouve le travail plus gratifiant. Je ne trouve pas que le flicage soit plus important qu'au lycée. Il faut dire aussi que je sors d'une année avec des troisièmes géniaux et des secondes imbuvables. Cette année, c'est que du lycée, on verra ce que ça donne, mais la correction des copies me fatigue par avance (il faut qu j'y aille d'ailleurs).

Mimicracra, je pense que la situation liée à ton ras-le-bol ne va durer qu'un temps.
c'est pénible le 1er mois, mais une fois que tu as réussi à t'imposer, ça roule !

Moi aussi, en cemoment , mes 6èmes me gonflent en me disant " Maîtresse, tu t'es trompée" . Aggggggggggggggh ! Je te les étranglerai !

Mais passé cette phase( pénible) d'adapatation, je m'éclate !

Bon courage !