- JacqGuide spirituel
Jenny a écrit:Jacq a écrit:Pour Parcoursup, lorsque je vois les préconisations dans mon académie, nous sommes encore dans du grand n'importe quoi qui réduit finalement les possibilités de réorientation des élèves après la terminale professionnelle (tout en les laissant aller évidemment se planter totalement dans le supérieur). Je prends un exemple pour les BTS. Si un élèves d'une filière pro X demande un BTS d'une filière Y on lui met à un avis réservé (donc défavorable) qui l'élimine même si cet élève est excellent et travailleur. Par contre si un élève de la filière Y, mais totalement à la ramasse, demande un BTS de la filière Y on peut lui mettre TF (ou TS je ne sais plus), S (ou F) ou AS (ou AF). Donc un élève totalement mauvais peut passer devant un autre élève qui lui, même si ce n'est pas sa filière d'origine, aurait pu réussir. Nous (pas moi, j'ai protesté tant que j'ai pu) nous sommes retrouvés en conseil d'orientation à mettre du TF à une élève de bac pro qui demande une fac sans aucune chance de réussite et avis réservé à une excellente élève qui demande un BTS qui n'est pas strictement de sa famille de métier (BTS qui n'a d'ailleurs aucune famille de métier).
C'est injuste.
En fait notre administration cherche à se couvrir au nom de "le bac donne DROIT à une formation supérieure". Donc il faut évincer certains élèves de certaines formations. Ce n'est pas dit ainsi évidemment. Il faut laisser de la place pour que la pire quiche qui va obtenir son bac obtienne une orientation en supérieur. Et surtout cela bloque des élèves en démontrant le peu de confiance (l'absence de confiance) qu'ils ont en nous : on nous bloque (professeurs) sous prétexte que l'on pourrait mettre TF à un élève incapable ? Non, non et non. Si je sens un élève incapable je ne mets pas TF ! Et là je me retrouve dans l'obligation (c'est pas moi qui suis PP, d'ailleurs si je l'avais été j'aurais quitté le conseil d'orientation en leur disant de mettre ce qu'ils voulaient mais sans moi). Et dans le même conseil d'orientation on met TF à deux élèves pour des formations (de la même "famille") pour lesquelles ils n'ont aucune chance ! Dont une en faculté, non sélective, qui va obliger l'élève à se prendre un appart, à investir, pour se planter royalement !
Désolé [modéré] ! Je suis en colère !
Et en plus, dernier Conseil pédagogique, le chef d'établissement annonce fièrement les % d'avis TF, F, AF et Réservé et sur l'ensemble de l'établissement il n'y a que 7 "Réservé" dont cette élève excellente. Pas 7%, 7 élèves dont cette élève ! Je me rassure en me disant que ce n'est pas son premier voeu, donc que étant donné son niveau elle obtiendra son premier voeu. Mais c'est dégoutant.
Et puis j'en rajoute une couche (mais on déborde de Blanquer à l'orientation, mais après tout si cette personne avait une once d'humanité il se soucierait de cela, donc on reste dans le sujet). J'ai toujours eu des élèves de bac pro compta, secrétariat qui n'avaient pas souhaité ce voeu mais qui ont été pris là par défaut (scolarité/collège) et qui auraient été bien plus à leur place dans une filière commerciale. On le tenait comment ? Tu bosses, si tu progresses, si tu y arrives, avec un bac en poche tu pourras êtres pris dans les BTS de type commercial (si le niveau est là). Certains ne fichaient rien, donc on ne mettait pas d'avis positif et les collègues de BTS n'étant pas idiots ( ) ne les prenaient pas. Mais l'élève qui a bossé justement dans ce but, qu'on a réussi à remettre au boulot avec la carotte au bout, on va lui mettre un avis "réservé" donc "négatif" sous prétexte qu'il n'a pas obtenu l'orientation qu'il souhaitait en sortant de troisième ?
Ne vous trompez pas, collègues de BTS, je suis pour une sélection (gros mot que le ministère ne va jamais prononcer) qui soit positive (appréciations des prof en lycée, y compris pro et et lecture des dossiers par des êtres humains) mais là nous sommes dans une inhumanité informatique et administrative ! Et pendant ce temps le ministère qui n'ose pas prononcer le mot "sélection" se couvre administrativement par des mesures totalement iniques.
- celitianSage
Parcoursup avec l'application des quotas est d'une injustice totale. Lorsque nous effectuons les classements sur dossiers, nous savons que des boursiers vont être remontés, que des bacs pros peuvent prendre la place de bacs technos (pas de BUT existant) alors que peu arrivent à suivre.Jacq a écrit:Pourquoi 3,14159 a écrit:La mise en place des secondes pro de familles de métiers devrait plaire aux parents aussi. C'est ce qu'on appelle le coup de grace ! L'adieu définitif à la formation professionnelle voulue en 1988. J'ai fait un rêve...
Non c'est une source d'inquiétude pour les parents qui s'inquiètent (puisque certains ne s'en occupent pas). C'est un souci pour eux et un leurre complet. La première constatation c'est que cela augmente les inégalités puisque les règles d'affectation en fin de seconde ne semblent pas être les mêmes partout et sont totalement imprécise.
Je prends l'exemple de deux établissements de mon département ayant le même nombre d'élèves (32) pour la filière "commerce/vente/accueil".
Un de ces établissements n'a aucun élève en Accueil (alors que normalement la filière ouvre les trois possibilités), mais c'est comme cela (dixit inspecteurs et rectorat), ils n'auront que des élèves en Vente ou Commerce en première. Deuxième établissement : 32 élèves aussi, 16 Accueil imposés (la fin étant encore la meilleure) et 16 Vente/Commerce (capacité libre entre les deux). Cohérence : aucune. La ville de l'établissement 2 ayant beaucoup plus de possibilité pour placer des Vente/Commerce que la ville de l'établissement 1. Les élèves de l'établissement pourraient, si on prend les textes, postuler en Accueil dans l'établissement 2 MAIS en réalité il y a des bonifications de points sur les voeux (bonification en fonction de son établissement d'origine) donc l'élève de l'établissement ne peut être pris dans l'établissement 2 que s'il y a une place vacance (démission, départ). Donc il n'a aucune chance (encore un mensonge de monsieur Blanquer). Inversement, un élève de l'établissement 2 qui, comme il y a moins de place en Commerce/Vente qui demanderait l'établissement 1 n'a aucune chance, sauf si place disponible (démission etc.).
Une filière de métier dans ma ville, autre exemple. Les deux bac pro groupés dans la même filière sont répartis sur deux établissements. Même chose. Celui de l'établissement 2 (toujours le même) peut toujours demander la filière de métier correspondante dans l'établissement 3 (oui c'est un autre), il n'a aucune chance de l'obtenir sauf s'il y a place vacante (libérée par un élève de l'établissement 3). Même mon chef d'établissement, pourtant soutenant les réformes (comme son syndicat, du fait du silence de ce syndicat dont les membres étaient pourtant très partagés) reconnaît (enfin) que cette possibilité n'est en réalité valable que sur le papier et que, du fait de la capacité de gestion de l'EN, elle est quasiment impossible. J'aurais aimé lui dire qu'il était un peu tard pour s'apercevoir que cette réforme n'avaient strictement rien de positif.
Donc nous sommes encore dans le fameux "pipeau magique" de Maître Blanquer, en réalité rien n'est changé par rapport à avant (nous pouvions déjà très bien jouer entre les filières). De plus les parents, ceux qui sont soucieux de leur enfant n'ont qu'une peur (remontée par les parents d'élèves de la classe de seconde dont je suis PP) : que leur enfant soit orienté sur un autre établissement du fait d'AFFELNET (alors qu'en réalité c'est quasiment impossible). Tout cela c'est du pipeau mais du pipeau qui est très anxiogène pour les parents.
A la décharge de Maître Blanquer (qui comme il n'y connait rien ne fait qu'écouter) je dirais aussi que si certaines fédérations de parents et certains syndicats n'avaient plaidé contre l'orientation en troisième nous n'en serions pas là. On raconte n'importe quoi à un moment, le ministère et ses technocrates s'en saisissent en font du "encore plus grand n'importe quoi".
Pour Parcoursup, lorsque je vois les préconisations dans mon académie, nous sommes encore dans du grand n'importe quoi qui réduit finalement les possibilités de réorientation des élèves après la terminale professionnelle (tout en les laissant aller évidemment se planter totalement dans le supérieur). Je prends un exemple pour les BTS. Si un élèves d'une filière pro X demande un BTS d'une filière Y on lui met à un avis réservé (donc défavorable) qui l'élimine même si cet élève est excellent et travailleur. Par contre si un élève de la filière Y, mais totalement à la ramasse, demande un BTS de la filière Y on peut lui mettre TF (ou TS je ne sais plus), S (ou F) ou AS (ou AF). Donc un élève totalement mauvais peut passer devant un autre élève qui lui, même si ce n'est pas sa filière d'origine, aurait pu réussir. Nous (pas moi, j'ai protesté tant que j'ai pu) nous sommes retrouvés en conseil d'orientation à mettre du TF à une élève de bac pro qui demande une fac sans aucune chance de réussite et avis réservé à une excellente élève qui demande un BTS qui n'est pas strictement de sa famille de métier (BTS qui n'a d'ailleurs aucune famille de métier).
C'est du grand n'importe quoi. Merci Blanquer.
EDIT : et n'oublions pas : merci à toute l'administration technocratique qui flatule ce genre d'aberration.
Pour tes bacs pros, ils ne doivent pas hésiter à téléphoner aux établissements avant la rentrée, certains BTS ne remplissent pas forcément, surtout que les rectorats ont eu tendance ces derniers temps à augmenter le nombre de places (comme ça, c'est très flexible, vous ne remplissez pas, on vous ajoute des apprentis sans rémunération supplémentaire...).
- JacqGuide spirituel
joebar69 a écrit:Quant à Blanquer, pour en revenir eu fil de discussion, une éjection de son poste actuel permettrait au moins de remettre sur la table des sujets "mis de côté" au profit de la gestion de la crise sanitaire actuelle (l'équipement des enseignants en matériel, la revalorisation, la réforme des retraites, ...).
Le pire est que l'on dirait, encore : "les prof ont eu sa peau" et lui s'en sortirait indemne.
Donc ce serait la faute du terrain qui n'applique pas, qui ne veut pas entendre.
Et toute la technocratie (oui je me répète) qui nous gouverne, elle, restera en place.
Non, son éjection fera que ses réformes resteront en place et ce sont ses réformes qui sont nuisibles pour nous et pour nos élèves. Ne pas oublier que bon nombre de syndicats ne se sont pas opposés à ses réformes. Eux aussi resteront.
- Clecle78Bon génie
Je ne suis pas d'accord. Sa personnalité et ses mensonges font beaucoup de mal. Il doit partir. Pour le reste, effectivement, lrs réformes viennent de loin malheureusement
- joebar69Fidèle du forum
@Jacq : OSF de ce qui lui arrivera. Pour les réformes successives mises en place, je suis d'accord avec toi. La mobilisation des collègues est beaucoup trop faible au moment où l'on peut tenter le non-passage de ces dites réformes (*=spoiler). Pour un projet de "contre-réforme", on attendra (je suis optimiste) un nouveau gouvernement plus social ...
- Spoiler:
- Au moment de la mobilisation contre la LPPR, fallait voir le peu de collègues et de doctorants ou post-doc. mobilisés (pourtant je suis dans une grande U. parisienne). C'était à pleurer ...
- pseudo-intelloSage
C'est juste. Je n'ai pas trop de références sur le onde de l'éducation nationale dans ses belles heures (celle où elle permettait l'augmentation de l'alphabétisation et le QI de la population française) à part chez Pagnol, et chez Pagnol, je ne crois pas croiser un personnage de prof qui crache sur son ministre (même si, OK, il est un peu endoctriné dans sa "religion laïque" patriotique).Celadon a écrit:Y a-t-il jamais eu un ministre de l'éducation nationale qui ait fait ce qu'il fallait pour maintenir à flot ce qui devrait être le fleuron de notre République au lieu d'apporter son coup de marteau à l'édifice ?gregforever a écrit:Question: y a-t-il jamais eu un ministre de l'éducation nationale qui ait plu aux enseignants (ou à la population en générale dans les sondages)?
Comme ça fait bien 40 ans que l'école creuse sa fosse, forcément, de mémoire de Pseudo-intello, je n’ai guère souvenance d'un ministre un peu aimé par la profession.
Oui, il est à lire.Mathsenstock a écrit:L'article de Mediapart est vraiment à lire.
Mais que peut-on faire ?
J'imagine que Macron va déplacer Blanquer avant les présidentielles ? (On perçoit déjà l'évolution du contenu des articles dans les médias)
Son seul (gros) défaut : l'espèce d'amalgame souvent émis par la partie de la gauche qui ne connaît pas grand chose à la réalité de l'école sur "les savoirs fondamentaux = pas bien = la droite vs la gauche = tout ce que de nombreux profs n'aiment pas, constructivisme, élève au centre, école lieu de vie, etc".
Blanquer PRETEND qu'il veut revenir aux fondamentaux, comme il a prétendu nous choyer, ou sauver le latin, ou mettre en place un protocole protecteur. Parce qu'il dit ce que les gens ont envie, à raison ou à tort, d'entendre.
De plus en plus de gens peu au fait de la réalité de terrain de l'école, n'en remarquent pas moins que recruter un stagiaire ou un jeune travailleur sachant écrire relève de la gageure, et que ça doit être plus ou moins pareil pour compter, ou comprendre la feuille de directives qu'on lui laisse.
Blanquer ne veut surtout pas de jeunes futurs citoyens qui sauraient lire et écrire pour de vrai, donc savoir décrypter ses discours, relever les ambiguïtés de formulations, et formuler des démentis clairs et structurés. Il ne rêve pas non plus de citoyens sachant compter, donc déceler le bidouillage de chiffres.
A part ça, l'article est très très bon.
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- BalthazaardVénérable
pseudo-intello a écrit:
C'est juste. Je n'ai pas trop de références sur le onde de l'éducation nationale dans ses belles heures (celle où elle permettait l'augmentation de l'alphabétisation et le QI de la population française) à part chez Pagnol, et chez Pagnol, je ne crois pas croiser un personnage de prof qui crache sur son ministre (même si, OK, il est un peu endoctriné dans sa "religion laïque" patriotique).
Pagnol n'est quand même pas tendre pour le monde de l'éducation dans Topaze (il est dans le privé c'est vrai)...
- BalthazaardVénérable
Pour autant que je me souvienne, Bayrou n'a pas laissé un trop mauvais souvenir, Lang non plus. Du coup on dit "ils n'ont rien fait"....oui mais les autres n'ont "rien fait de bien...." c'est largement pire. Depuis l'ineffable Allègre braquer le monde enseignant est devenu une sorte d'obligation pour un ministre pour justifier son action ...accablant.
- BalthazaardVénérable
joebar69 a écrit:@Jacq : OSF de ce qui lui arrivera. Pour les réformes successives mises en place, je suis d'accord avec toi. La mobilisation des collègues est beaucoup trop faible au moment où l'on peut tenter le non-passage de ces dites réformes (*=spoiler). Pour un projet de "contre-réforme", on attendra (je suis optimiste) un nouveau gouvernement plus social ...
- Spoiler:
Au moment de la mobilisation contre la LPPR, fallait voir le peu de collègues et de doctorants ou post-doc. mobilisés (pourtant je suis dans une grande U. parisienne). C'était à pleurer ...
Voyez le sujet "regrettez vous d'avoir choisi l'enseignement" une majorité confortable à dire "non"...cela signifie que l'on peut descendre encore bien plus bas...la relève est encore là pour longtemps....je plains ceux qui disent "oui" et à qui il reste du temps
- joebar69Fidèle du forum
@Balthazaard : J'ai parcouru ce fil. Mais on peut ne pas regretter être devenu enseignant (il y a 25-30 ans) et regretter ce que le métier est devenu, ou du moins ce que certains gouvernants ont voulu qu'il devienne.
Le sacerdoce que certain-e-s endossent dans ce métier, comme dans d'autres (notamment ceux du service public) est un fait indéniable. Ce qui m'inquiète le plus, c'est la non-mobilisation (assez) générale à se fédérer au moins une semaine consécutive (avec caisse de grève) sur des sujets sensibles au cœur du métier.
Le sacerdoce que certain-e-s endossent dans ce métier, comme dans d'autres (notamment ceux du service public) est un fait indéniable. Ce qui m'inquiète le plus, c'est la non-mobilisation (assez) générale à se fédérer au moins une semaine consécutive (avec caisse de grève) sur des sujets sensibles au cœur du métier.
- BalthazaardVénérable
joebar69 a écrit:@Balthazaard : J'ai parcouru ce fil. Mais on peut ne pas regretter être devenu enseignant (il y a 25-30 ans) et regretter ce que le métier est devenu, ou du moins ce que certains gouvernants ont voulu qu'il devienne.
Le sacerdoce que certain-e-s endossent dans ce métier, comme dans d'autres (notamment ceux du service public) est un fait indéniable. Ce qui m'inquiète le plus, c'est la non-mobilisation (assez) générale à se fédérer au moins une semaine consécutive (avec caisse de grève) sur des sujets sensibles au cœur du métier.
Le referais-tu? c'est la seule question...si oui, je ne vois pas pourquoi les ministres changeraient de cap...force est de constater que pour beaucoup oui.
- PiuNiveau 4
Les bugs informatiques (soit disant attaque planétaire) ont finalement ridiculisé notre ministère... encore plus lorsque lesdits enseignants, supputant une récurrence de mars 2020 ont anticipé et ont été capables de passer par d'autres canaux de communication non conformes : mail personnel, zoom, discord et j'en passe. Ce que j'ai fait.
Maintenant, on attend la rentrée avec les soit-disants protocoles renforcés après avoir reculé sur la vaccination des enseignants... Moi, je plains les instit' de maternelle, car non protégés... C'est honteux d'envoyer ainsi des gens à la contamination certaine. Je crois que je n'ai jamais ressenti autant de mépris que de ce gouvernement. Et pourtant, je suis une bonne prof, pas politisée...
Maintenant, on attend la rentrée avec les soit-disants protocoles renforcés après avoir reculé sur la vaccination des enseignants... Moi, je plains les instit' de maternelle, car non protégés... C'est honteux d'envoyer ainsi des gens à la contamination certaine. Je crois que je n'ai jamais ressenti autant de mépris que de ce gouvernement. Et pourtant, je suis une bonne prof, pas politisée...
- BaldredSage
pseudo-intello a écrit:
Blanquer ne veut surtout pas de jeunes futurs citoyens qui sauraient lire et écrire pour de vrai, donc savoir décrypter ses discours, relever les ambiguïtés de formulations, et formuler des démentis clairs et structurés. Il ne rêve pas non plus de citoyens sachant compter, donc déceler le bidouillage de chiffres.
D'accord avec toi sur l'ensemble sauf cette dernière citation, ca fait sans doute du bien de se défouler, la caricature peut être amusante, mais en l'occurence je ne comprends pas bien ce qu'elle apporte.
A part ça tu as raison.
- joebar69Fidèle du forum
@Balthazaard : Là ou je suis maintenant (PRAG), je ne me plains pas. Mais si j'avais 23-24 ans aujourd'hui, c'est sur que je fuirais les concours de l'EN et resterais avec mon diplôme d'ingé sur des options plus souriantes.
- joebar69Fidèle du forum
Piu a écrit:Les bugs informatiques (soit disant attaque planétaire) ont finalement ridiculisé notre ministère... encore plus lorsque lesdits enseignants, supputant une récurrence de mars 2020 ont anticipé et ont été capables de passer par d'autres canaux de communication non conformes : mail personnel, zoom, discord et j'en passe. Ce que j'ai fait.
Pour moi c'est là le problème !
Si les collègues s'étaient cantonnés dans leur rôle de fonctionnaire et utilisés les outils institutionnels "défaillants", on ne tendrait pas le bâton pour se faire battre et donner raison à JMB pour le "on est prêt" !
PS: Quand l'employé communal de mon village a son camion en panne, il ne se déplace pas avec la tondeuse, et tous le matériel de jardinage dans sa voiture perso !
- BalthazaardVénérable
Baldred a écrit:pseudo-intello a écrit:
Blanquer ne veut surtout pas de jeunes futurs citoyens qui sauraient lire et écrire pour de vrai, donc savoir décrypter ses discours, relever les ambiguïtés de formulations, et formuler des démentis clairs et structurés. Il ne rêve pas non plus de citoyens sachant compter, donc déceler le bidouillage de chiffres.
D'accord avec toi sur l'ensemble sauf cette dernière citation, ca fait sans doute du bien de se défouler, la caricature peut être amusante, mais en l'occurence je ne comprends pas bien ce qu'elle apporte.
A part ça tu as raison.
Est-ce vraiment une caricature? Orwell ne dit pas autre chose, appauvrir le langage pour qu'on ne puisse plus formuler ou étayer de pensée déviante....mais je pense qu'Orwell s'est trompé, son monde verrouillait l'information, le notre nous en abreuve, au point que le vrai du faux n'est plus discernable...que la théorie du complot omniprésente, qui nait dans l'esprit critique et voudrait se combattre par l'esprit critique, est désormais l'argument massue pour dénier tout discours de quel bord qu'il soit...
Belles perspectives
- CeladonDemi-dieu
Orwell n'est plus l'horizon indépassable des dystopies. Mais il nous a ouvert un boulevard.
- JacqGuide spirituel
Balthazaard a écrit:Pour autant que je me souvienne, Bayrou n'a pas laissé un trop mauvais souvenir, Lang non plus. Du coup on dit "ils n'ont rien fait"....oui mais les autres n'ont "rien fait de bien...." c'est largement pire. Depuis l'ineffable Allègre braquer le monde enseignant est devenu une sorte d'obligation pour un ministre pour justifier son action ...accablant.
Le seul souvenir que j'ai de Lang est qu'il a été envoyé pour colmater les dégâts causés par Allègre.
Mais ce que tu décris est exactement ce qu'indiquent les médias : s'il y a des grèves c'est que le ministre travaille et que les affreux prof qui ne veulent rien entendre se mobilisent et s'il n'y a pas de grève c'est que le ministre n'a rien fait.
Abrutissement médiatique, ignorance et paresse.
- BaldredSage
Balthazaard a écrit:Baldred a écrit:pseudo-intello a écrit:
Blanquer ne veut surtout pas de jeunes futurs citoyens qui sauraient lire et écrire pour de vrai, donc savoir décrypter ses discours, relever les ambiguïtés de formulations, et formuler des démentis clairs et structurés. Il ne rêve pas non plus de citoyens sachant compter, donc déceler le bidouillage de chiffres.
D'accord avec toi sur l'ensemble sauf cette dernière citation, ca fait sans doute du bien de se défouler, la caricature peut être amusante, mais en l'occurence je ne comprends pas bien ce qu'elle apporte.
A part ça tu as raison.
Est-ce vraiment une caricature? Orwell ne dit pas autre chose, appauvrir le langage pour qu'on ne puisse plus formuler ou étayer de pensée déviante....mais je pense qu'Orwell s'est trompé, son monde verrouillait l'information, le notre nous en abreuve, au point que le vrai du faux n'est plus discernable...que la théorie du complot omniprésente, qui nait dans l'esprit critique et voudrait se combattre par l'esprit critique, est désormais l'argument massue pour dénier tout discours de quel bord qu'il soit...
Belles perspectives
En effet. Quant à la novlangue, elle a toujours été construite comme instrument de tous les pouvoirs, y compris le nôtre. Mais je pensais plutôt à Bradbury et à Farhenheit 451. On n'en retient que la prohibition et la destruction de la culture par les livres. C'est l'autre partie du livre qui est intéressante, et visionnaire. Les livres craignent aujourd'hui moins le feu que la poussière. Alors que les murs écrans préfigurent bien mieux ce que nous vivons.
Mais un projet Blanquerien d'abêtissement programmé. Non.
- BalthazaardVénérable
Non c'est sûr!!! Par contre je crois réellement à un programme de destruction de la valeur des diplômes (sauf ceux réservés à l'élite qui sera toujours très malthusienne) de sorte que l'employeur fixera comme bon lui semble salaires et conditions...
L'emploi à vie deviendra un mythe et les gens seront baladés d'emplois à emplois forcés d'accepter ce qu'on voudra leur donner au tarif que l'on fixera. Je suis perplexe, l'idée est, à force d'avoir été répétée, entrée dans la tête de la génération qui monte....il faudra s'adapter...être prêts à changer de métier selon les conditions, sans voir que l'on reproduira une version moderne du prolétariat du 19ème.
L'emploi à vie deviendra un mythe et les gens seront baladés d'emplois à emplois forcés d'accepter ce qu'on voudra leur donner au tarif que l'on fixera. Je suis perplexe, l'idée est, à force d'avoir été répétée, entrée dans la tête de la génération qui monte....il faudra s'adapter...être prêts à changer de métier selon les conditions, sans voir que l'on reproduira une version moderne du prolétariat du 19ème.
- ZetitcheurHabitué du forum
J’ai une personne très anti-prof dans ma famille qui clame que, pour que nous soyons enfin respectés, il faudrait commencer par arrêter de nous plaindre en permanence. Marche ou crève, en gros.
- VerduretteModérateur
C'est un discours que j'ai entendu avec beaucoup d'étonnement dans la bouche d'une enseignante d'une cinquantaine d'années lorsque j'ai débarqué sur la planète EN en 1992. On était dans les remous des réformes Jospin de 1989, de la création des IUFM etc ...
Avec le recul, et en vous lisant, je suis de plus en plus persuadée que malheureusement elle avait raison.
Actuellement on parle beaucoup de la suppression de l'ENA, et j'écoutais hier Roland Cayrol ( politologue et directeur du Centre d’études et d’analyses) évoquer la force d'inertie d'une caste inamovible, confite dans l'entre-soi , qui bouge à peine en fonction des changements politiques et qui oppose à toute réforme qui ne lui convient pas un lourd "Ah, mais ce n'est pas possible". Je me demande à quel point cette ligne directrice très ancienne n'est pas opiniâtrement suivie par les énarques de l'EN avec ou sans des ministres plus ou moins favorables et donc plus ou moins destructeurs (et -trice !! ) qui s'y sont succédé.
La popularité fluctue ensuite selon les oripeaux la communication du ministre.
Avec le recul, et en vous lisant, je suis de plus en plus persuadée que malheureusement elle avait raison.
Actuellement on parle beaucoup de la suppression de l'ENA, et j'écoutais hier Roland Cayrol ( politologue et directeur du Centre d’études et d’analyses) évoquer la force d'inertie d'une caste inamovible, confite dans l'entre-soi , qui bouge à peine en fonction des changements politiques et qui oppose à toute réforme qui ne lui convient pas un lourd "Ah, mais ce n'est pas possible". Je me demande à quel point cette ligne directrice très ancienne n'est pas opiniâtrement suivie par les énarques de l'EN avec ou sans des ministres plus ou moins favorables et donc plus ou moins destructeurs (et -trice !! ) qui s'y sont succédé.
La popularité fluctue ensuite selon
- BaldredSage
Verdurette a écrit:C'est un discours que j'ai entendu avec beaucoup d'étonnement dans la bouche d'une enseignante d'une cinquantaine d'années lorsque j'ai débarqué sur la planète EN en 1992. On était dans les remous des réformes Jospin de 1989, de la création des IUFM etc ...
Avec le recul, et en vous lisant, je suis de plus en plus persuadée que malheureusement elle avait raison.
Actuellement on parle beaucoup de la suppression de l'ENA, et j'écoutais hier Roland Cayrol ( politologue et directeur du Centre d’études et d’analyses) évoquer la force d'inertie d'une caste inamovible, confite dans l'entre-soi , qui bouge à peine en fonction des changements politiques et qui oppose à toute réforme qui ne lui convient pas un lourd "Ah, mais ce n'est pas possible". Je me demande à quel point cette ligne directrice très ancienne n'est pas opiniâtrement suivie par les énarques de l'EN avec ou sans des ministres plus ou moins favorables et donc plus ou moins destructeurs (et -trice !! ) qui s'y sont succédé.
La popularité fluctue ensuite selonles oripeauxla communication du ministre.
Pour faire le lien entre la question sur les ministres de l'éducation et la caste dont tu parles, je rappelle que Blanquer a commencé à devenir un rouage de l'EN avec de Robien (directeur adjoint) puis recteur de Créteil sous Darcos ( si, celui qui a vendu 14000 postes de stagiaires et fermé la formation des enseignants contre un joli plat de lentille)puis DGESCO sous Châtel. Le plus redoutable n'est sans doute pas l'énarque amorphe mais bien l'idéologue.
- zigmag17Guide spirituel
Comment voir autre chose que de l'abêtissement programmé en observant la portion congrue à laquelle est réduit l'enseignement général en LP (je parle de ce que je connais, je ne sais pas en LGT)? 1,5h/semaine de français en C.A.P. c'est suffisant pour former des élèves à la langue, la littérature...? Alors oui, tous ces jolis mots qui ne veulent rien dire, le "chef-d'oeuvre", la "co-intervention", blablabla, font bien pour remplir les cases et amuser les concepteurs de la pédagogie de "projet". Sur le terrain, j'affirme que nous formons des exécutants qui nous arrivent très mal en point lorsqu'il s'agit de lire, d'écrire et d'exercer leur esprit critique, et qui repartiront la tête farcie de "lire le métier", "comprendre le métier", "expliquer le métier", des gamins qui ne sauront pas davantage décrypter un message même simple et surtout pas comprendre les arcanes d'un contrat de travail.Baldred a écrit:En effet. Quant à la novlangue, elle a toujours été construite comme instrument de tous les pouvoirs, y compris le nôtre. Mais je pensais plutôt à Bradbury et à Farhenheit 451. On n'en retient que la prohibition et la destruction de la culture par les livres. C'est l'autre partie du livre qui est intéressante, et visionnaire. Les livres craignent aujourd'hui moins le feu que la poussière. Alors que les murs écrans préfigurent bien mieux ce que nous vivons.Balthazaard a écrit:Est-ce vraiment une caricature? Orwell ne dit pas autre chose, appauvrir le langage pour qu'on ne puisse plus formuler ou étayer de pensée déviante....mais je pense qu'Orwell s'est trompé, son monde verrouillait l'information, le notre nous en abreuve, au point que le vrai du faux n'est plus discernable...que la théorie du complot omniprésente, qui nait dans l'esprit critique et voudrait se combattre par l'esprit critique, est désormais l'argument massue pour dénier tout discours de quel bord qu'il soit...Baldred a écrit:D'accord avec toi sur l'ensemble sauf cette dernière citation, ca fait sans doute du bien de se défouler, la caricature peut être amusante, mais en l'occurence je ne comprends pas bien ce qu'elle apporte.pseudo-intello a écrit:Blanquer ne veut surtout pas de jeunes futurs citoyens qui sauraient lire et écrire pour de vrai, donc savoir décrypter ses discours, relever les ambiguïtés de formulations, et formuler des démentis clairs et structurés. Il ne rêve pas non plus de citoyens sachant compter, donc déceler le bidouillage de chiffres.
A part ça tu as raison.
Belles perspectives
Mais un projet Blanquerien d'abêtissement programmé. Non.
Bien sûr que oui, le projet blanquérien consiste en toute conscience à abêtir les élèves que nous avons a priori pour charge d'instruire.
Je vous renvoie aux référentiels de ces classes, et aux objets d'étude qu'ils doivent travailler depuis l"avènement" des nouveaux programmes, en plus des horaires honteusement faibles que l'on nous alloue. Quand la langue et la culture générale deviennent du saupoudrage et que cela vire au sabotage, on peut parler de volonté délibérée de nuire.
- Orly : une jeune fille tombe dans le coma quelques heures après une chute accidentelle dans son école.
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