Choix agrégation externe ou interne (anglais)

Bonjour,
Je viens d’apprendre que j’obtenais un congé formation à la rentrée prochaine. Super nouvelle mais aussi pression : je dois tout miser sur cette chance qui m’est donnée car en temps normal je ne peux pas dégager de temps (ou ce serait dérisoire) pour préparer sérieusement un concours. J’ai donc les mêmes obligations personnelles mais plus de cours à assurer l’an prochain alors je ne veux pas me rater.
J’aimerais des retours d’expérience récents sur des personnes ayant eu l’agrégation, de quel type , en combien de fois, dans quelles conditions, comment ils se sont organisés, si c’est possible en un an, s’il vaut mieux faire un choix dès le départ entre interne ou externe (qui comporte certes plus d’épreuves, mais finalement plus de chances de se rattraper)...
Enfin vous l’aurez compris, je panique !
Merci d’avance pour votre aide.

Bonjour
Je ne sais pas si ma réponse peut t'aider mais voici mon expérience:
J'ai eu le CAPES en 1998 et je pensais que seuls les génies pouvaient prétendre à l'agrégation. Je ne l'ai donc jamais envisagée. En 2015 une de mes amies a débuté une prépa agrégation dans sa matière et m'a encouragée à en faire autant. Par jeu, curiosité et besoin de stimulation, je m'y suis mise mollement fin de printemps pour la session suivante.
La première année l'ai préparé l'interne et l'externe avec le CNED (no comment sur ce point!). Je dois bien avouer que j'ai longtemps peiné à trouver un rythme efficace et à m'y retrouver dans toutes les épreuves. Je travaillais à temps plein en plus. Mais j'ai compris grâce aux écrits ce qui me manquait dans les diverses épreuves, j'ai cherché à "capitaliser" sur des contenus récurrents (traduction, linguistique). J'ai compris que je ne travaillais plus comme quand j'étais étudiante, quels moments étaient propices à la concentration etc.
Humiliée à l'externe mais pas trop mauvaise à l'interne, j'ai donc échoué dès les écrits.
Je m'y suis remise dès que j'ai pu pour le programme suivant avec l'aide d'une vraie prépa à distance (Nanterre). J'ai demandé mes vendredis parce que je pouvais cloisonner ma semaine entre collège (du lundi au jeudi) et concours (vendredi à dimanche). J'avais prévu de travailler interne et externe mais en cours d'automne, j'ai tout misé sur l'Interne car je fatiguais. Je travaillais à temps plein plus heures supplémentaires que ma collègue ne pouvait plus faire, j'ai 3 enfants dont un avec handicap et qui demandait beaucoup d'accompagnement à ce moment-là.
Mais j'ai travaillé toutes les épreuves toute l'année, je lisais partout : dans les salles d'attente, dans les gradins des activités des enfants. J'avais un sac-bureau mobile avec livres, liseuse, mp3, trousse.
J'ai adoré étudier à nouveau. J'ai pleuré, je me suis découragée (la période fin novembre-janvier est traitre). Mais ça m'a manqué à la fin  
Il m'aura fallu 2 ans pour être admise sans congé formation.

Questions : as-tu déjà "investi" certaines matières du concours ou déjà des tentatives à ton actif? Cela te permettrait déjà d'y voir plus clair entre les deux concours. Regarde les statistiques: plus de chances d'être admissible à l'externe qu'à l'interne mais le programme est conséquent.
Envisages-tu une préparation (PAF ou autre)?
As-tu lu des rapports de jury pour identifier si dans les épreuves l'externe ou l'interne semblent davantage te convenir? Beaucoup de personnes préparent les deux concours.
Je suis trop bavarde, ma contribution est désordonnée mais je ne voulais pas te laisser sans réponse. Félicitations pour le congé formation, c'est déjà une victoire dans certaines académies.

Merci pour ce retour d’expérience très complet et bravo pour votre parcours !
En effet je suis biadmissible à l’agrégation mais ça date d’il y a 13 ans... J’ai 2 enfants en bas âge donc forcément mes journées sont en partie prises de toute façon. Le fait que tu aies abandonné l’externe en cours de route pour finalement avoir l’interne m’encourage dans cette voie. 2 personnes de mon entourage ayant eu l’interne me conseille ça, mais 2 autres pensent que l’interne ayant moins de matières, c’est plus difficile de se rattraper en cas d’échec sur une épreuve. D’où mon hésitation...
Je continue donc ma recherche de retours d’expérience encore un peu avant de me décider...

Je pense que vous ne vous posez pas la bonne question: vous sentez vous plus à l'aise avec les matières purement universitaires, auquel cas l'ewterne vous conviendra davantage (mais après 20a on perd hélas l'habitude des bonnes dissertations littéraires) ou avec les .matières didactiques (malgré la part d'aléatoire) auquel cas privilégiez l'interne. Enfin tout dépend de votre motivation par rapport au programme, cela me semble l'essentiel, si l'intégralité du programme d'externe ne vous inspire pas, il vous sera je pense très compliqué de vous impliquer.

Merci, votre réponse est très pertinente. Je suis de plus en plus convaincue de me concentrer sur l’interne : on perd effectivement rapidement les compétences universitaires qui sont peu concrètes pour gagner en expérience sur le terrain.

L'année dernière, une amie en congé de formation a passé les deux. Elle a été admissible à l'interne, les oraux ont été annulés et elle était juste en-dessous de la barre d'admission. Elle a aussi être admissible à l'externe, elle a donc passé les oraux et elle a été admise ! C'est une situation particulière en raison du Covid l'année dernière, mais cela peut valoir le coup de préparer les deux puisqu'une partie du programme est commune. Je précise que cette personne enseignait depuis 10 ans en collège et qu'elle a dû se réapproprier les méthodes de la dissertation.

Pour ma part, j'ai eu l'agrégation externe en un an en suivant une préparation à la fac en présentiel jusqu'en mars 2020 puis à distance pour les colles. Je travaillais à temps plein à côté (hors EN). Je te conseille de commencer la lecture des œuvres le plus tôt possible (idéalement avant l'été) et de préparer les oraux dès le mois de septembre. Il ne faut surtout pas attendre d'être admissible. Bon courage !

Merci pour ces précieux conseils, en effet là je me suis mise à lire des rapports de jury et faire des entraînements pour me remettre à niveau en traduction et linguistique, et j’attends la publication des nouveaux programmes en avril pour lire les oeuvres.

Une collègue qui a réussi l'interne dès la 1ère tentative avec congé de formation s'était organisée ainsi: travail strictement aux heures "de bureau", c'est-à-dire pendant que ses enfants étaient à l'école. Mais alors, vraiment vraiment l'entièreté de ce temps, en gros 9h-17h du lundi au vendredi. Et coupure en soirées et week-ends.

D’accord, ça me donne une idée concrète du temps à y passer en ayant à s’occuper d’enfants ! Merci beaucoup

Bonjour,
Selon moi, il ne faut pas hésiter à tenter les deux pour multiplier ses chances de réussite. Sachant que les oeuvres au programme se recoupent partiellement, ce n'est jamais perdu. Pour le reste, je suis d'accord avec lord Steven. L'externe met davantage l'accent sur les compétences universitaires. D'un autre côté, ça peut aussi être intéressant de se remettre aux dissertations, leçons et explications de texte...

Bonjour,
Maigre contribution de ma part:

Le programme de l'interne est plus "resserré" que celui de l'externe, pour permettre à ceux qui enseignent ou travaillent en même temps (dans la fonction publique) de réussir le concours. Tu as bien entendu le droit de passer l'interne grâce à ton congé formation. Toutes les oeuvres et thématiques de l'interne en anglais se retrouvent au programme de l'externe.

Les barres d'admissibilité et d'admission sont beaucoup plus élevées à l'interne. De même, le taux d'admission par rapport aux candidats présent aux épreuves est bien moindre à l'interne qu'à l'externe. Il est donc statistiquement plus ardu d'avoir l'interne que l'externe.

Cependant, sur les 3 dernières années en anglais (session 2019, 2020 et 2021), les épreuves de l'externe sont toujours tombées sur des oeuvres ou thématiques de l'interne. Peut-être le signe d'une tendance qui se veut inclusive des enseignants déjà en poste, dont plusieurs, éliminés à l'écrit ou à l'oral à l'interne, auront toutefois montré qu'ils avaient un niveau (largement dans certains cas) suffisant pour être admissibles ou reçus à l'externe (les barres étant plus basses) ?

Tu as la chance d'être en congé-formation.  Est-ce que la DAFOR de ton académie organise une formation universitaire à l'agrégation interne ? Si oui, inscris-toi : les inscriptions sont déconnectées des autres formations du PAF et ont lieu en général en fin d'année scolaire, vers mai/juin - il faut parfois doubler l'inscription au PAF d'une inscription à l'université partenaire du PAF, mais tu seras exempté.e des frais de scolarité, ce qui est interessant, vu que tu auras une baisse de salaire (et ne peux plus compter sur les HSA ou HSE pour arrondir les fins de mois).
De ce fait, tu auras cours en moyenne 1.5 jours par semaine (6 heures pour la préparation universitaire à l'université et 3 heures pour la préparation didactique, en université ou en établissement scolaire). Tu auras également du temps pour BIEN préparer tes devoirs, traductions, dissertations et lire les oeuvres, les publications annexes, etc. L'avantage est également que les professeurs proposent des concours blancs (avec correction de copies), des traductions (corrigées), etc. et que si vous jouez le jeu, vous pouvez monter des "groupes de travail et de soutiens" avec d'autres enseignants / agrégants (comme en classe prépa, travailler à plusieurs enrichit la réflexion et augmente le taux moyen de réussite à un concours).

Comme tu as du temps et si ta préparation est "gratuite", tu peux alors :
- choisir de préparer sérieusement l'interne, mais de présenter à la fois l'interne, puis l'externe, faisant le "pari" que les oeuvres de l'interne tombera à l'externe. Ainsi en fonction des résultats de l'admissibilité tu pourras, si besoin, travailler le programme oral de l'externe après les résultats.
- choisir de financer personnellement une formation (CNED, formation à distance Nanterre, etc.) pour préparer en plus l'agrégation externe, pour augmenter tes chances de réussite.  L'avantage est que tu auras 2 approches d'analyse et d'enseignement sur les oeuvres communes à l'interne et l'externe (sauf si tu es inscrit dans la même université, puisque le même professeur enseigne aux internes et aux externes).

Essaye (via les forums ? ) de savoir quel est le taux de réussite des différentes formations. J'ai entendu dire que Nanterre et Paris VII "intègrent" pas mal d'agrégants en anglais. Certains aiment le CNED, mais d'autres sont déçus par une certaine inégalité dans la qualité des cours (mais je suppose que c'est pareil partout) et l'impossibilité de rendre davantage de traductions / commentaires pour en avoir la correction.
Faire la préparation à Paris VII, l'année où j'y étais, "doublait" les chances de réussite à l'admissibilité et à l'admission (soit nb de personnes reçues / nb de personnes inscrites à la préparation Paris VII comparé aux taux de réussite moyen publié par l'education nationale pour la même session).
Fais-donc ta petite enquête, que ce soit pour les préparations à l'interne ou à l'externe.


Personnellement, n'ayant pas demandé de congé formation, j'ai eu l'agrégation interne en m'étant inscrite à la formation DAFOR, mais il demeure contraignant de mener de front 20h de cours hebdomadaires devant élèves, 9h de cours de préparation agreg interne (auxquels s'ajoutent quelques matinées bonus le samedi) et les temps de transport (maison / établissement scolaire / université soit 13 à 14 heures de transport hebdomadaires), auxquels s'additionnent le travail habituel de l'enseignant (préparer de cours / corriger des copies / remplir des bulletins /conseils de classe/ suivi des élèves /  réunions parents / réunions internes..... ) et les temps de travail personnel pour l'agrégation (traductions à rendre, etc.)

Plusieurs agrégants de ma formation (certains en congé formation, d'autres non) ont suivi les cours de préparation à l'agrégation interne, mais ont présenté l'interne et l'externe. Ensuite, en fonction des résultats (les oeuvres tombant à l'externe étant celle de l'interne), ils se sont ensuite entrainés à l'oral de l'interne ou de l'externe(en cas d'admissibilité à l'un des deux) ou aux deux (interne puis externe pour les bi-admissibles). Plusieurs ont été reçus à l'un ou l'autre des 2 concours.

Dans tous les cas, préparer l'agrégation est un réel enrichissement intellectuel et même si tu n'as pas le concours cette année, ne te décourage pas, une partie du programme sera maintenue l'année suivante.

Tout à fait d'accord avec toi, mayamaya. Passer l'agrégation est un enrichissement intellectuel bienvenu lorsque, après quelques années d'exercice professionnel, on a un peu l'impression de faire toujours la même chose et de tourner en cours. D'où ma décision de m'y mettre l'an prochain. Je précise que je suis germaniste et non anglicisme mais, n'ayant pas trouvé de discussion propre à l'agrégation d'allemand, je me suis invité chez vous. J'espère que vous aurez la bonté de pardonner cette intrusion impérialiste.

Smithro,
Guten Tag
J'ignore si les oeuvres de l'interne tombent souvent à l'externe en allemand, ce qui changera peut-être ton approche pour l'an prochain.
Ceci dit, tu as statistiquement plus de chance d'avoir l'agreg en allemand qu'en anglais, même si le différentiel est moindre entre l'interne et l'externe.


Ex Taux de réussite (admis / présents)
Anglais session 2020
Agreg Externe (public) : 18.73%
Agreg Interne (public): 7,82%

Ex Taux de réussite (admis / présents)
Allemand session 2020
Agreg Externe (public) : 26.14%
Agreg Interne (public): 28.06%


Source: https://www.devenirenseignant.gouv.fr/cid153287/donnees-statistiques-agregation-2020.html

Oui, j'ai passé l'externe en 2003, en même temps que le Capes et, je l'ai retenté en 2005. J'ai à chaque fois été admissible. À l'époque, le taux de réussite était bien plus faiblle, de l'ordre de 15 pour cent, si ma mémoire ne me fait pas défaut. J'avoue que ce taux de réussite en hausse a été une de mes principales motivations pour repasser le concours. En consultant les rapports des jurys des dernières années, j'ai aussi eu la surprise de constater qu'à l'externe, plus de la moitié des admis n'étaient pas des étudiants mais des collègues. Cela dit, ce n'est pas du tout surprenant connaissant la crise que subit la discipline.

L'interne en allemand, c'est quand même plus accessible que dans n'importe quelle autre matière. Il y a plus de postes à l'agreg interne d'allemand qu'à celle de physique chimie, alors qu'il y a beaucoup plus d'enseignants de physique chimie que d'allemand. C'est censé être un concours de promotion interne, le nombre de postes devrait être proportionnel au nombre d'enseignants. Je cherche la logique.

Bonjour,
Oui, je viens de voir qu'il n'y a eu que 6% de reçus en 2020 en physique-chimie, ce qui limite fortement les chances de réussite. Je ne sais que vous dire, Frèche, si ce n'est que c'est totalement anormal. Il devrait y avoir une péréquation pour assurer une égalité des chances à l'agrégation entre les différentes disciplines.

En 2019, quand je l'ai eue, je crois que le taux de réussite était de 4% avec 39 places pour la France.