Prof LC non remplacée

Bonjour,

Professeur agrégé de lettres classiques, j'enseigne dans un collège des Hauts-de-Seine. Actuellement enceinte de quatre mois, je suis arrêtée pour des raisons médicales, et ce jusqu'à la fin de ma grossesse. Autrement dit, je ne reprendrai le chemin des cours qu'en septembre. Cela fait trois semaines que je suis arrêtée, et je ne suis toujours pas remplacée...
Je sais bien que les LC sont en voie de disparition mais cela m'attriste et me met en colère de savoir que mes élèves sont sans cours depuis trois semaines. Le rectorat dit à ma CDE qu'avec la Covid les remplaçants sont tous mobilisés... Mais est-ce une situation particulièrement courante pour les LC, ou juste un hasard ? Car je commence à culpabiliser de laisser mes élèves : pour info, j'ai une classe de 3e en français, 2 groupes de 3e (3h par semaine) en latin, 2 groupes de 4e (2h par semaine) en latin et 1 groupe de 5e (1h par semaine) en latin.

Et si un TZR ou un contractuel sans affectation dans l'académie de Versailles chercher du travail, faites vous connaître

Merci de vos retours !

Situation on ne peut plus classique... Trois congés maternité pour ma part, jamais vu l'ombre d'un TZR en lettres classiques. La première fois, c'est une étudiante en lettres classiques qui m'a remplacée (et qui s'en est bien sortie), la deuxième fois une TZR en lettres modernes (pas terrible du tout en latin). La dernière fois, j'avais pu anticiper et laisser les groupes de latin à mes collègues (mais on n'a pas toujours un collègue de LC dans l'établissement). J'ai déjà remplacé aussi pour quelques mois des collègues de LC de mon établissement en arrêt: point de vue emplois du temps, c'est un beau casse-tête!

Je comprends bien ton sentiment, mais ce n'est pas de ta faute, tu n'as pas à culpabiliser.

J'étais en congé de formation pendant huit mois l'an dernier. Mes élèves n’ont jamais vu l’ombre d’un remplaçant. Je n’avais un service qu’en latin. Voilà...

Il n'y a pas de TZR en Lettres Classiques dans l'académie de Versailles. Je suis en dispo et mon poste ne passe au mouvement qu'au bout de six mois donc personne sur le poste à la rentrée. On avait annoncé une remplaçante à ma CDE (une pauvre collègue déjà en poste en lycée quelque part qui aurait dû se farcir deux ou trois compléments de service si j'ai bien compris) et finalement non, les élèves sont restés quelques jours sans personne et à la fin c'est une LM qui est sur les heures et fait les cours de latin.

Quand je me suis cassé le genou il y a quelques années j'ai été absente un mois et j'ai été remplacée pour le français mais pas pour le latin.

Il est aussi arrivé deux années de suite qu'on vienne me démarcher pour prendre des heures en lycée en HSE (j'ai dit non les deux fois, trop loin de mon collège + horaires invraisemblables).

Je suis terrifiée par vos messages...car ils me confirment que la situation va être compliquée pour les élèves et qu'elle est désastreuse pour les LC !
Ce qui m'embête le plus, ce sont mes 3e en français : indépendamment du niveau de la classe, des programmes critiquables à bien des égards et du brevet bradé à plusieurs titres, ces élèves doivent préparer l'examen cette année, et sans enseignant, c'est quand même plus compliqué. Ma CDE a d'ores et déjà proposé au rectorat de scinder mon service en deux : le français d'un côté, et le latin de l'autre, en espérant avoir un LM pour le français, mais là non plus, personne n'est disponible...

Du coup, avec le recul, je comprends mieux l'enthousiasme de mon précédent CDE dans l'académie de Créteil, lorsque je me suis présentée le 3 septembre en tant que TZR de LC, nommée comme remplaçante à l'année et pouvant assurer les cours de français, de latin et de grec !

J'en viendrais même à vouloir passer TZR si cela était possible pour pallier à ce gene de situation et avoir l'impression d'être un tant soit peu utile !

Cela me désole aussi pour mes latinistes : je passe du temps (comme vous tous !) à recruter, à essayer de former et d'intéresser les élèves. L'an passé, une dizaine de latinistes de 3e ont souhaité poursuivre l'option au lycée,et cette année, certains semblent déjà intéressés. Avec mon absence, j'ai l'impression que tout sera à recommencer...

Je me console en me disant que cet arrêt était nécessaire pour la bonne poursuite de ma grossesse (2h30 de transport par jour, c'était vraiment trop), mais bon...

@Lullaby : Je rejoins ce que d'autres ont dit ici : Ne pas culpabiliser face à cette situation.

L'EN fait des choix de ressources humaines plus que décriés, par nombre de syndicats notamment, qui aboutissent à la situation qui est la tienne.
Pense d'abord à toi et au futur homo sapiens que tu portes, c'est le plus important.
Évite de mettre trop d'affect dans ce métier, tu t'en porteras mieux.
C'est triste pour les élèves à qui on t'a donné la mission d'enseigner le Français/latin/grec, mais ce ne sont pas tes enfants.
Bon courage à toi.

Lullaby a écrit:J'en viendrais même à vouloir passer TZR si cela était possible pour pallier à ce gene de situation et avoir l'impression d'être un tant soit peu utile !

Ce qui ne résoudrait pas le problème de base, qui est que le ministère recrute trop peu pour assurer la continuité du service public (certes, il « n'arrive pas » à pourvoir les postes en maths et en lettres, mais s'il ne voit pas comment résoudre cela il n'a qu'à demander aux collègues profs de gros sous comment faire).

Lullaby, dans quelle ville des Hauts-de-Seine enseignes-tu ? Tu peux me répondre en MP (je suis moi-même prof de LC dans le 92).

Non, elle ne peut pas car elle n'a pas posté assez de messages pour t'envoyer un MP.

Bon, tant pis .

marjolie.june a écrit:Lullaby, dans quelle ville des Hauts-de-Seine enseignes-tu ? Tu peux me répondre en MP (je suis moi-même prof de LC dans le 92).

Je te répondrai précisément dès que possible mais je peux te dire que je suis dans le nord des Hauts-de-Seine.

Arrêtée comme toi à 3 mois et demi de grossesse, mi novembre, j'ai été remplacée fin mars pour le latin, et encore parce que le principal, dépité, a fini par aller recruter sur pôle emploi une jeune femme Italienne, très qualifiée en latin, mais qui ne parlait que moyennement français...

L'année dernière, j'ai été arrêtée début décembre dans le cadre de ma grossesse et je n'ai pas repris puisque j'ai été en congé parental en mai/juin : mes latinistes en première n'ont pas eu de cours de latin entre décembre et juin... Honteux.

Quelques nouvelles depuis que j'ai posté mon premier message en décembre : j'ai été remplacée ! Si, si, en janvier.
Bon, la personne qui me remplace (apparemment une des seules contractuelles LC de l'académie ?) n'est pas vraiment sur la même longueur d'ondes que moi, et la communication s'avère difficile... Les élèves n'accrochent pas non plus, à tel point que mes 3e en français m'ont appelée au secours, en me demandant de leur envoyer des documents explicitant ou suppléant le cours... Mais je me dis qu'il y a au moins quelqu'un devant les élèves, et qu'ils feront un peu de latin d'ici au mois de juin...
Je peux donc profiter un peu plus sereinement de mon congé maternité.

Merci à tous pour vos réponses passées et bon courage à vous !

Profite bien de ta grossesse !

Quelques nouvelles depuis que j'ai posté mon premier message en décembre : j'ai été remplacée ! Si, si, en janvier.
Bon, la personne qui me remplace (apparemment une des seules contractuelles LC de l'académie ?) n'est pas vraiment sur la même longueur d'ondes que moi, et la communication s'avère difficile... Les élèves n'accrochent pas non plus, à tel point que mes 3e en français m'ont appelée au secours, en me demandant de leur envoyer des documents explicitant ou suppléant le cours... Mais je me dis qu'il y a au moins quelqu'un devant les élèves, et qu'ils feront un peu de latin d'ici au mois de juin...
Je peux donc profiter un peu plus sereinement de mon congé maternité.

Merci à tous pour vos réponses passées et bon courage à vous !

Bonjour
En même temps, tu es en arrêt et tu ne reviendras pas de l'année, donc tu n'as pas tellement à communiquer avec elle Bonne poursuite.
La gestion des congés maternité est calamiteuse en règle générale, alors lorsque c'est avant la date  prévue et dans une discipline en déficit, c'est la catastrophe. C'est vraiment honteux.

Aucun tzr dans mon académie ensoleillée.

Alors qu'il suffit de recruter un titulaire du BAFA, capable de faire fonctionner un lecteur DVD. Qu'a-t-on besoin de savoir le latin pour l'enseigner ?

Bon sang mais c'est bien sûr !

Notre discipline mourra du manque de professeurs plutôt que du manque d'élèves.

Lullaby a écrit:Quelques nouvelles depuis que j'ai posté mon premier message en décembre : j'ai été remplacée ! Si, si, en janvier.
Bon, la personne qui me remplace (apparemment une des seules contractuelles LC de l'académie ?) n'est pas vraiment sur la même longueur d'ondes que moi, et la communication s'avère difficile... Les élèves n'accrochent pas non plus, à tel point que mes 3e en français m'ont appelée au secours, en me demandant de leur envoyer des documents explicitant ou suppléant le cours... Mais je me dis qu'il y a au moins quelqu'un devant les élèves, et qu'ils feront un peu de latin d'ici au mois de juin...
Je peux donc profiter un peu plus sereinement de mon congé maternité.

Merci à tous pour vos réponses passées et bon courage à vous !

Des contractuels en LC, j’en connais au moins deux... Il y en a, mais le déficit est tel qu’on les place d’emblée sur des bmp. Et il ne reste plus personne pour effectuer des remplacements de courte ou moyenne durée.

Dans le collège où je suis, cela fait 12 ans qu'il n'y a plus de prof de LC. Le latin vivote, enseigné principalement par des profs de LM ou de LV (et oui !).