- NLM76Grand Maître
Note de service du 30 juillet 2020 a écrit:présentation de l'œuvre choisie par le candidat parmi celles qui ont été étudiées en classe ou proposées par l'enseignant au titre des lectures cursives obligatoires, et entretien avec l'examinateur
Durée : 8 minutes
Cette partie de l'épreuve, notée sur 8 points, évalue l'expression orale, en réclamant du candidat une implication personnelle dans sa manière de rendre compte et de faire partager une réflexion sur ses expériences de lecture. Elle se déroule en deux temps successifs, le premier n'étant qu'un point de départ pour les interactions qui le suivent et qui constituent l'essentiel de l'épreuve :
- le candidat présente brièvement l'œuvre qu'il a retenue et expose les raisons de son choix ;
- le candidat réagit aux relances de l'examinateur qui, prenant appui sur la présentation du candidat et sur les éléments qu'il a exposés, évalue les capacités à dialoguer, à nuancer et à étoffer sa réflexion, à défendre son point de vue sur la base de la connaissance de l'œuvre.
L'examinateur ne revient pas sur la première partie de l'épreuve. Evitant les questions fermées et trop ponctuelles, il conduit l'entretien de manière ouverte, en dialoguant avec le candidat de manière à lui permettre d'expliquer, de justifier et ainsi de défendre son choix.
Notation :
- Présentation synthétique de l'œuvre retenue
- Expression pertinente, justifiée et convaincante d'un choix personnel
- Entrée véritable dans l'échange, tirant profit des éléments de relance pour approfondir sa propre réflexion
- Mobilisation pertinente des connaissances culturelles et artistiques en lien avec le propos
- Capacité à défendre une lecture personnelle
- Capacité à expliquer et à justifier ses choix
- Aptitude au dialogue
- Qualité de l'expression et niveau de langue orale
- Qualités d'analyse et d'argumentation, de communication et de persuasion
- Capacité à établir des liens entre la lecture littéraire et les autres champs du savoir, l'expérience du monde et la formation de soi
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- NLM76Grand Maître
Je réfléchis à la présentation initiale de l'œuvre par l'élève. Je leur dis de prévoir trois minutes de présentation. Et vous ?
Je dirais bien aussi dit d'éviter de perdre du temps à évoquer l'auteur ou l'époque et plus encore le "mouvement littéraire", à moins que le livre n'impose de dire quelques mots sur le contexte historique. Tout cela n'indique en rien que le livre a été lu ou réfléchi; cela signifie seulement qu'on a appris une fiche toute faite sur l'œuvre. Autrement dit, "droit au but !" : la lecture du livre. J'ajouterais seulement qu'ils doivent savoir situer le livre dans l'histoire (dans l'histoire générale, bien plus que dans l'histoire littéraire), en particulier pour éviter trop de contresens. Autrement dit, le début de cette brève présentation, ce sont les trois T : "Type, Thème, Tonalité".
Je leur dis qu'il faut, si l'on a travaillé, absolument se démarquer de ceux qui prennent des fiches toutes faites, pour montrer qu'on a vraiment lu l'œuvre en question, qu'on en a une connaissance personnelle. Et cela ne peut se faire à travers des généralités sur l'œuvre. Il me semble que le passage obligé pour ce faire, c'est le choix de "détails" du texte (essentiellement des passages particuliers de l'œuvre) qui ont particulièrement marqué ou intéressé le candidat, qu'il évoquera en expliquant son choix. Il me semble que les généralités ne sont intéressantes qu'à partir du moment où elles sont appuyées sur ces "détails".
J'ai le sentiment que c'est à la fois obligatoire pour présenter un livre de façon vraiment intéressante, en soi, et indispensable pour se démarquer des faux lecteurs.
D'autre part, je me demande si je ne vais pas leur conseiller, pour répondre aux questions posées dans l'entretien, de s'efforcer au maximum d'appuyer leurs propos sur des exemples tirés du texte.
Je leur dis qu'il faut, si l'on a travaillé, absolument se démarquer de ceux qui prennent des fiches toutes faites, pour montrer qu'on a vraiment lu l'œuvre en question, qu'on en a une connaissance personnelle. Et cela ne peut se faire à travers des généralités sur l'œuvre. Il me semble que le passage obligé pour ce faire, c'est le choix de "détails" du texte (essentiellement des passages particuliers de l'œuvre) qui ont particulièrement marqué ou intéressé le candidat, qu'il évoquera en expliquant son choix. Il me semble que les généralités ne sont intéressantes qu'à partir du moment où elles sont appuyées sur ces "détails".
J'ai le sentiment que c'est à la fois obligatoire pour présenter un livre de façon vraiment intéressante, en soi, et indispensable pour se démarquer des faux lecteurs.
D'autre part, je me demande si je ne vais pas leur conseiller, pour répondre aux questions posées dans l'entretien, de s'efforcer au maximum d'appuyer leurs propos sur des exemples tirés du texte.
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- HannibalHabitué du forum
Dans l'idéal, ce serait à eux de trouver l'angle de présentation qui les intéresse, quitte à leur proposer un choix de problématiques possibles.
Je pense que j'en viendrai à faire faire des recherches en ce sens. Isoler un thème, un personnage, une intrigue secondaire, et esquisser une réflexion, même modeste, sur ses enjeux inciterait à reparcourir l’œuvre en sortant des sentiers rebattus.
On peut ainsi explorer les parfums chez Baudelaire, relire la Princesse de Clèves du point de vue de la dauphine, se demander à quoi servent les références mythologiques chez La Fontaine, ce genre de choses.
Normalement à l'oral, l'élève qui ferait état d'un travail de ce genre aurait une chance de réveiller son examinateur.
C'est une relecture sélective, qui permettrait de prêter attention à certains détails autrement négligeables, en évitant peut-être le côté arbitraire ou aléatoire d'une recherche du détail pour lui-même.
Je pense que j'en viendrai à faire faire des recherches en ce sens. Isoler un thème, un personnage, une intrigue secondaire, et esquisser une réflexion, même modeste, sur ses enjeux inciterait à reparcourir l’œuvre en sortant des sentiers rebattus.
On peut ainsi explorer les parfums chez Baudelaire, relire la Princesse de Clèves du point de vue de la dauphine, se demander à quoi servent les références mythologiques chez La Fontaine, ce genre de choses.
Normalement à l'oral, l'élève qui ferait état d'un travail de ce genre aurait une chance de réveiller son examinateur.
C'est une relecture sélective, qui permettrait de prêter attention à certains détails autrement négligeables, en évitant peut-être le côté arbitraire ou aléatoire d'une recherche du détail pour lui-même.
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"Quand la pierre tombe sur l'oeuf, malheur à l'oeuf.
Quand l'oeuf tombe sur la pierre, malheur à l'oeuf." (proverbe)
- IphigénieProphète
NLM76 a écrit:Je réfléchis à la présentation initiale de l'œuvre par l'élève. Je leur dis de prévoir trois minutes de présentation. Et vous ?Je dirais bien aussi dit d'éviter de perdre du temps à évoquer l'auteur ou l'époque et plus encore le "mouvement littéraire", à moins que le livre n'impose de dire quelques mots sur le contexte historique. Tout cela n'indique en rien que le livre a été lu ou réfléchi; cela signifie seulement qu'on a appris une fiche toute faite sur l'œuvre. Autrement dit, "droit au but !" : la lecture du livre. J'ajouterais seulement qu'ils doivent savoir situer le livre dans l'histoire (dans l'histoire générale, bien plus que dans l'histoire littéraire), en particulier pour éviter trop de contresens. Autrement dit, le début de cette brève présentation, ce sont les trois T : "Type, Thème, Tonalité".
Je leur dis qu'il faut, si l'on a travaillé, absolument se démarquer de ceux qui prennent des fiches toutes faites, pour montrer qu'on a vraiment lu l'œuvre en question, qu'on en a une connaissance personnelle. Et cela ne peut se faire à travers des généralités sur l'œuvre. Il me semble que le passage obligé pour ce faire, c'est le choix de "détails" du texte (essentiellement des passages particuliers de l'œuvre) qui ont particulièrement marqué ou intéressé le candidat, qu'il évoquera en expliquant son choix. Il me semble que les généralités ne sont intéressantes qu'à partir du moment où elles sont appuyées sur ces "détails".
J'ai le sentiment que c'est à la fois obligatoire pour présenter un livre de façon vraiment intéressante, en soi, et indispensable pour se démarquer des faux lecteurs.
D'autre part, je me demande si je ne vais pas leur conseiller, pour répondre aux questions posées dans l'entretien, de s'efforcer au maximum d'appuyer leurs propos sur des exemples tirés du texte.
Oui, à condition que ça ne ramène pas vers les passages expliqués en classe, uniquement, sinon, c’est l’effet inverse sur l’examinateur ...
En fait avec tout ce que vous dites je vois bien venir une grille « d’attendus de professeurs » façon y a-t-il une problématique dans l’intro) se plaquant sur ce qui devait être la part de travail totalement personnelle de l’élève ...( mais oui je vois ça de l’extérieur maintenant: mais, justement, je le vois . )
- NLM76Grand Maître
Oui... En fait, ce ne serait pas la logique de ma démarche. Bon bien sûr, il y a ce terme : "problématique", que je trouve pour le moins problématique, tant sur le fond que sur la forme. Mais passons : il relève de la doxa actuelle, et paraît hors de portée de la discussion.Hannibal a écrit:Dans l'idéal, ce serait à eux de trouver l'angle de présentation qui les intéresse, quitte à leur proposer un choix de problématiques possibles.
Je pense que j'en viendrai à faire faire des recherches en ce sens. Isoler un thème, un personnage, une intrigue secondaire, et esquisser une réflexion, même modeste, sur ses enjeux inciterait à reparcourir l’œuvre en sortant des sentiers rebattus.
On peut ainsi explorer les parfums chez Baudelaire, relire la Princesse de Clèves du point de vue de la dauphine, se demander à quoi servent les références mythologiques chez La Fontaine, ce genre de choses.
Normalement à l'oral, l'élève qui ferait état d'un travail de ce genre aurait une chance de réveiller son examinateur.
C'est une relecture sélective, qui permettrait de prêter attention à certains détails autrement négligeables, en évitant peut-être le côté arbitraire ou aléatoire d'une recherche du détail pour lui-même.
Isoler un thème, un personnage, une intrigue secondaire me paraît évidemment possible en soi, mais en même temps extrêmement piégeux.
Quand je pense à un détail, je pense principalement à un passage du texte; et je dis à mes élèves que s'ils choisissent une œuvre que nous avons étudiée, ils devront choisir plusieurs passages hors de ceux que nous aurons expliqués.
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- IphigénieProphète
Comme ça c’est très bien en effet!
- HannibalHabitué du forum
Soit, mais ces passages que les élèves choisiront iront probablement dans le sens de ce qu'ils connaissent déjà, ou de ce dont ils ont déjà entendu parler - et l'on repassera sans cesse sur les mêmes sillons.NLM76 a écrit:
Quand je pense à un détail, je pense principalement à un passage du texte; et je dis à mes élèves que s'ils choisissent une œuvre que nous avons étudiée, ils devront choisir plusieurs passages hors de ceux que nous aurons expliqués.
C'est qu'il y a une espèce de réduction des œuvres à une vulgate simplifiée, élagage qui ne vient pas seulement des résumés pour lecteurs paresseux, mais qui est aussi produit par le champ scolaire et la littérature parascolaire et qui fait que ce sont sans cesse les mêmes passages, les mêmes extraits, les mêmes thèmes qui sont évoqués, de telle sorte que ce qu'un élève peut en dire a peu de chances au fond de paraître vraiment "personnel".
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"Quand la pierre tombe sur l'oeuf, malheur à l'oeuf.
Quand l'oeuf tombe sur la pierre, malheur à l'oeuf." (proverbe)
- IphigénieProphète
J'ai quand même un peu l'impression qu'entre la présentation de l'élve et deux trois questions d'entretien il est assez facile de voir l'élève qui a vraiment lu et l'autre qui n'a pas lu mais appris des fiches (ce qui est au fond ce qu'il y a à regarder au bac). Sauf à attendre une mini leçon d'agrégation... Personnellement il me semble que je n'attendrais pas une découverte personnelle nouvelle et une relecture totalement originale sur l'œuvre mais l'indice que l'œuvre a vraiment été lue dans le cadre d'une classe de première. Il me semble, Hannibal que tu exiges vraiment beaucoup Si on décourage les élèves d'apprendre, c'est embêtant quand même, fût-ce dans l'optique de révéler de vrais lecteurs...
- HannibalHabitué du forum
Anecdote à l'oral blanc : très bon entretien sur l’œuvre choisie et dernière question informelle posée par ma collègue au moment où l'élève range ses affaires pour quitter la salle. En répondant, l'élève avoue sans problème (sans provocation, avec franchise) n'avoir pas lu l’œuvre.
Il est très possible aussi que des élèves ayant lu réellement ne s'en sortent pas si bien, pour peu que leur lecture soit laborieuse, semée d'incompréhensions etc.
Bref, ce que nous pouvons vérifier, sans rire, ce n'est pas qu'il y ait eu une lecture personnelle, c'est qu'il y ait eu un bachotage personnel - qui n'est pas à dédaigner en soi, d'ailleurs, mais si l'on veut vraiment repousser cette limite, il faut, je le crains, chercher à sortir d'une façon ou d'une autre du cadre de référence qui est celui du bachotage consciencieux.
Il est très possible aussi que des élèves ayant lu réellement ne s'en sortent pas si bien, pour peu que leur lecture soit laborieuse, semée d'incompréhensions etc.
Bref, ce que nous pouvons vérifier, sans rire, ce n'est pas qu'il y ait eu une lecture personnelle, c'est qu'il y ait eu un bachotage personnel - qui n'est pas à dédaigner en soi, d'ailleurs, mais si l'on veut vraiment repousser cette limite, il faut, je le crains, chercher à sortir d'une façon ou d'une autre du cadre de référence qui est celui du bachotage consciencieux.
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- IphigénieProphète
Il a un avenir tout tracé en sciences po. Validé pour le bac.Hannibal a écrit:Anecdote à l'oral blanc : très bon entretien sur l’œuvre choisie et dernière question informelle posée par ma collègue au moment où l'élève range ses affaires pour quitter la salle. En répondant, l'élève avoue sans problème (sans provocation, avec franchise) n'avoir pas lu l’œuvre.
Il est très possible aussi que des élèves ayant lu réellement ne s'en sortent pas si bien, pour peu que leur lecture soit laborieuse, semée d'incompréhensions etc.
Bref, ce que nous pouvons vérifier, sans rire, ce n'est pas qu'il y ait eu une lecture personnelle, c'est qu'il y ait eu un bachotage personnel - qui n'est pas à dédaigner en soi, d'ailleurs, mais si l'on veut vraiment repousser cette limite, il faut, je le crains, chercher à sortir d'une façon ou d'une autre du cadre de référence qui est celui du bachotage consciencieux.
plus sérieusement, il y a aussi un moment où on évalue l'intelligence des élèves en fait, non?
( indépendamment de leur sensibilité littéraire- ou pas)
Je veux dire par là que c’est un oral mal foutu avec cette histoire d’œuvre au choix de l’élève alors on va faire avec mais sans trop se casser la tête parce qu’on ne peut compenser tout ce qui est mal pensé en amont ....
- HannibalHabitué du forum
oui, et heureusement... parce que la sensibilité, je ne vois guère ce que j'en ferais.Iphigénie a écrit:plus sérieusement, il y a aussi un moment où on évalue l'intelligence des élèves en fait, non?
( indépendamment de leur sensibilité littéraire- ou pas)
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- IphigénieProphète
Voilà et c’est d’ailleurs toute l’ambiguïté de proposer ce genre d’exercice à un examen : un peu comme les sujets d’invention qui consistaient à écrire un poème ....Hannibal a écrit:oui, et heureusement... parce que la sensibilité, je ne vois guère ce que j'en ferais.Iphigénie a écrit:plus sérieusement, il y a aussi un moment où on évalue l'intelligence des élèves en fait, non?
( indépendamment de leur sensibilité littéraire- ou pas)
Ça fait partie de cette idéologie de vouloir compenser les savoirs qui foutent le camp par l’expression de l’être-soi...
Be yourself dirait une marque de yaourts ou de baskets...
- Clecle78Bon génie
Pourtant l'inspectrice nous avait expliqué très sérieusement en 2010 lors de la précédente réforme que la suppression de l'autobiographie était justifiée par la nécessité pour les élèves de " s'extirper du moi et de se décentrer de leur sensibilité narcissique ". O tempora ...
- NLM76Grand Maître
Pour ce qui est du "bachotage" face à la "véritable" lecture je pense que de toute façon c'est d'une part invérifiable et que d'autre part, ça ne nous regarde pas. Ce qui compte, c'est qu'ils aient appris des choses. S'ils connaissent très bien quelques passages, et parviennent à en parler de façon intéressante — ce qui est tout de même beaucoup plus facile quand on a lu l'œuvre, en tout cas pour les romans et les pièces de théâtre — eh bien alleluïa. Ils ont dans ce cas acquis quelques éléments d'une véritable culture. Ici ce qui compte, ce n'est pas tant "d'avoir lu" que "d'avoir retenu" : celui qui aura lu sans apprendre risque de moins bien réussir que celui qui aura appris sans avoir (tout) lu. C'est pourquoi j'essaie de veiller à ceci : que ce qu'ils auront appris soit de la littérature, et non du discours sur la littérature.
En outre, pour les passages à choisir, je ne pense pas que mes élèves s'arrêteront tous aux seuls "passages obligés". Une bonne partie d'entre eux, naturellement, n'agira pas ainsi — peut-être parce que je suis un dans lycée très populaire, et ils n'ont pas tellement idée de ce que sont les "passages obligés" (?) —; d'autre part parce que je les y encourage, et que quelques-uns d'entre eux prennent en compte mes conseils.
En outre, pour les passages à choisir, je ne pense pas que mes élèves s'arrêteront tous aux seuls "passages obligés". Une bonne partie d'entre eux, naturellement, n'agira pas ainsi — peut-être parce que je suis un dans lycée très populaire, et ils n'ont pas tellement idée de ce que sont les "passages obligés" (?) —; d'autre part parce que je les y encourage, et que quelques-uns d'entre eux prennent en compte mes conseils.
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- The PaperHabitué du forum
Je ne vois pas pourquoi. Les mouvements littéraires pointent des réussites : la clarté du classicisme, le raffinement de la préciosité, la capacité à montrer le banal du réalisme, etc. Dès lors qu'il s'agit de montrer l'intérêt d'une oeuvre, pourquoi se priver de la notion de mouvement littéraire ? C'est même une notion qui invite à faire dialoguer l'oeuvre étudiée avec d'autres œuvres.NLM76 a écrit:et plus encore le "mouvement littéraire".
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- Etude de "Manon Lescaut" https://www.amazon.fr/dp/B0B8BM227F
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Etude du Menteur de Corneille : https://www.amazon.fr/dp/B0DG31W66J
Etude du "Malade imaginaire" https://www.amazon.fr/dp/B08D54RDYF
Etude de la "Déclaration des droits de la femme" : https://www.amazon.fr/dp/B09B7DHTXP
Etude de "La princesse de Clèves" : https://www.amazon.fr/dp/B07VWGR4L4
"Bataille de dames" + étude https://www.amazon.fr/dp/B09FC7XCW4
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- NLM76Grand Maître
Je ne suis pas convaincu. Je ne prétends pas qu'il faille "se priver" de la notion de mouvement littéraire. Quand j'étudie "La princesse de Clèves", je dis souvent que La Fayette est une précieuse. Inutile de s'en priver. Mais je n'en vois pas l'intérêt dans la prestation de l'élève. Ce qui m'intéressera, c'est son évocation de l'œuvre, et non le fait qu'il dise "ce qu'on doit en dire".
Dire que le réalisme, c'est la capacité à montrer le banal peut inviter les élèves à dire "Ah bah il montre le banal, donc c'est réaliste".
Je préfère lire le texte pour ce qu'il dit.
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- HannibalHabitué du forum
Mais les élèves n'ont rien à dire d'une œuvre, en fait.NLM76 a écrit:Mais je n'en vois pas l'intérêt dans la prestation de l'élève. Ce qui m'intéressera, c'est son évocation de l'œuvre, et non le fait qu'il dise "ce qu'on doit en dire".
Et c'est normal...parler d'une œuvre pour en dire quelque chose, cela s'apprend - notamment à travers ces notions que sont les mouvements littéraires.
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Quand l'oeuf tombe sur la pierre, malheur à l'oeuf." (proverbe)
- The PaperHabitué du forum
D'accord. Donc s'il te dit que ça montre le banal, qu'il te cite un passage de l'oeuvre pour le prouver, et qu'il évoque le fait qu'on n'abordait pas le banal autant/de la même manière à d'autres siècles, ça te convient, je suppose. Il en est des mouvements littéraires comme des chasseurs du sketch des Inconnus : il y a un bon usage et un mauvais usage...
Tu soulèves un point intéressant en évoquant le "ce qu'on doit en dire". Je pense qu'il y a une énorme hypocrisie dans cette épreuve et aussi dans la dissertation : on prétend juger la capacité de l'élève à interpréter personnellement une oeuvre (comme Hannibal, je trouve ça très ambitieux pour des Premières) alors que dans les faits, il y a forcément un énorme bachotage derrière (ce qui me semble logique).
Edit : il y a d'ailleurs un décalage énorme entre le commentaire de texte, qui ne relève pas du bachotage, et la dissertation qui en relève.
Si on voulait vraiment éviter tout bachotage, on ne donnerait pas des intitulés de parcours en accompagnement de l'oeuvre, et pour l'oral, on donnerait comme consigne au prof de ne faire figurer sur le descriptif que des textes non abordés en cours ! (mais avec seulement 30 mn de préparation, il faudrait alors sacrément revoir à la baisse les exigences !)
Tu soulèves un point intéressant en évoquant le "ce qu'on doit en dire". Je pense qu'il y a une énorme hypocrisie dans cette épreuve et aussi dans la dissertation : on prétend juger la capacité de l'élève à interpréter personnellement une oeuvre (comme Hannibal, je trouve ça très ambitieux pour des Premières) alors que dans les faits, il y a forcément un énorme bachotage derrière (ce qui me semble logique).
Edit : il y a d'ailleurs un décalage énorme entre le commentaire de texte, qui ne relève pas du bachotage, et la dissertation qui en relève.
Si on voulait vraiment éviter tout bachotage, on ne donnerait pas des intitulés de parcours en accompagnement de l'oeuvre, et pour l'oral, on donnerait comme consigne au prof de ne faire figurer sur le descriptif que des textes non abordés en cours ! (mais avec seulement 30 mn de préparation, il faudrait alors sacrément revoir à la baisse les exigences !)
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- DorineHabitué du forum
[quote="The Paper"]
Tu soulèves un point intéressant en évoquant le "ce qu'on doit en dire". Je pense qu'il y a une énorme hypocrisie dans cette épreuve et aussi dans la dissertation : on prétend juger la capacité de l'élève à interpréter personnellement une oeuvre (comme Hannibal, je trouve ça très ambitieux pour des Premières) alors que dans les faits, il y a forcément un énorme bachotage derrière (ce qui me semble logique).[/b]
Tout à fait d'accord. Cette épreuve n'a pas de sens. Et je ne parle même pas de la question de grammaire.
Tu soulèves un point intéressant en évoquant le "ce qu'on doit en dire". Je pense qu'il y a une énorme hypocrisie dans cette épreuve et aussi dans la dissertation : on prétend juger la capacité de l'élève à interpréter personnellement une oeuvre (comme Hannibal, je trouve ça très ambitieux pour des Premières) alors que dans les faits, il y a forcément un énorme bachotage derrière (ce qui me semble logique).[/b]
Tout à fait d'accord. Cette épreuve n'a pas de sens. Et je ne parle même pas de la question de grammaire.
- NLM76Grand Maître
N'importe quoi.Hannibal a écrit:Mais les élèves n'ont rien à dire d'une œuvre, en fait.NLM76 a écrit:Mais je n'en vois pas l'intérêt dans la prestation de l'élève. Ce qui m'intéressera, c'est son évocation de l'œuvre, et non le fait qu'il dise "ce qu'on doit en dire".
Et c'est normal...parler d'une œuvre pour en dire quelque chose, cela s'apprend - notamment à travers ces notions que sont les mouvements littéraires.
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- IphigénieProphète
J’ai l’impression qu’on a du mal à poser le curseur entre un élève de première agrégatif de lettres ( modernes) et un *** complet incapable de la moindre réaction personnelle : raison gardons...
Tiens je ne voyais pas le verbe abrutir et dérivés comme une injure... à
Tiens je ne voyais pas le verbe abrutir et dérivés comme une injure... à
- HannibalHabitué du forum
Spontanément et par eux-mêmes, les élèves ne savent pas trop quoi dire d'une œuvre. Mais ce qui tombe bien, c'est qu'ils l'ont travaillée dans l'année, pour apprendre à en parler, à y circuler, à y repérer des aspects significatifs. A l'arrivée, ils peuvent évidemment dire des choses intéressantes, et pour certains commencer à faire preuve d'une certaine autonomie de jugement - parce qu'ils se seront appropriés des connaissances sur lesquelles s'appuyer : des notions comme les mouvements littéraires, des explorations de certains thèmes de l’œuvre, des comparaisons pertinentes avec d'autres œuvres, des évocations de certains passages-clefs ou de certains détails significatifs etc.
Ceux qui sont les plus à l'aise avec tout cela pourront faire jouer ces connaissances et ces notions pour élaborer un "jugement personnel", sachant que la plupart en resteront à une restitution plus scolaire.
Ceux qui sont les plus à l'aise avec tout cela pourront faire jouer ces connaissances et ces notions pour élaborer un "jugement personnel", sachant que la plupart en resteront à une restitution plus scolaire.
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"Quand la pierre tombe sur l'oeuf, malheur à l'oeuf.
Quand l'oeuf tombe sur la pierre, malheur à l'oeuf." (proverbe)
- NLM76Grand Maître
Ben écoute, si on leur apprend un peu de simplicité, ils peuvent arriver à dire quelques petites choses sur une œuvre littéraire, de façon très simple. Comme un être humain normalement constitué qui lit un texte littéraire.
Et quand on leur demande que cela soit basé sur une véritable connaissance du texte, cela commence à s'affiner.
Mais s'ils s'imaginent qu'il faut avoir un discours savant, dire des mots compliqués, là ça devient plus dur.
Et quand on leur demande que cela soit basé sur une véritable connaissance du texte, cela commence à s'affiner.
Mais s'ils s'imaginent qu'il faut avoir un discours savant, dire des mots compliqués, là ça devient plus dur.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- HannibalHabitué du forum
NLM76 a écrit:Ben écoute, si on leur apprend un peu de simplicité, ils peuvent arriver à dire quelques petites choses sur une œuvre littéraire, de façon très simple. Comme un être humain normalement constitué qui lit un texte littéraire.
Et quand on leur demande que cela soit basé sur une véritable connaissance du texte, cela commence à s'affiner.
Mais s'ils s'imaginent qu'il faut avoir un discours savant, dire des mots compliqués, là ça devient plus dur.
En fait c'est le contraire, c'est le discours "savant" qui est le plus simple.
Comme j'ai quelques notions en histoire de l'art, je trouve assez facilement quoi dire devant un tableau. Je peux le situer, le comparer, et je sais à peu près à quoi faire attention pour comprendre sa composition, et ébaucher une interprétation.
En revanche, j'ai moins de connaissances en musique, et je vois bien que je saurais moins bien en parler : j'ai moins de modèles de discours sur la musique, et moins d'habitude d'en parler. A l'écoute d'une symphonie, je peux à la rigueur deviner qu'il s'agit d'un Russe ou d'un Allemand, d'un classique ou d'un romantique, mais je me trouverai vite assez court, à moins d'aller me documenter.
La spontanéité, le jugement naturel, dans ces domaines, ne produit de choses intéressantes que chez des gens qui ont baigné dans la culture sans pour autant l'intellectualiser. C'est l'aisance et le goût sûr des aristocrates, ce genre de choses.
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"Quand la pierre tombe sur l'oeuf, malheur à l'oeuf.
Quand l'oeuf tombe sur la pierre, malheur à l'oeuf." (proverbe)
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