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- DwarfVénérable
Audrey a écrit:Eh beh..c'est la grande forme ce soir...
Qui?
- JohnMédiateur
Dwarf a écrit:John a écrit:Pas faux : en tout cas, ce n'était pas péjoratif et ça l'est devenu!
Ca l'était dès la création du mot !
Pas faux, mais franchement, il n'y avait pas de mon temps la charge de haine et de mépris qu'on trouve aujourd'hui chez nos élèves, franchement...
La jalousie et la moquerie sont intemporelles, non ? J'ai toujours connu des classes où les "intellos" étaient raillés, en tant qu'élève comme en tant que prof. L'attitude en soi me semble toujours aussi débile, mais je n'ai pas l'impression qu'elle soit plus affirmée qu'avant. La société semble peut-être donner l'impression de légitimer davantage le phénomène, mais pour reprendre l'exemple abordé dans un autre fil : je préfère un ignare qui soutient la démarche de Ni putes ni Soumises à un horrible cuistre à la Henri Plagnol, le type même de l'intello haïssable. Evidemment, ça marche aussi dans l'autre sens : je préfère un intello qui soutient des causes justes à un ignare haïssable.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- DwarfVénérable
Je ne dirai pas le contraire mais une fois de plus (cf. ma réponse à Ruthven), je ne vois pas dans le terme "intello" une réalité objective mais un quolibet qui stigmatise celles et ceux qui ne veulent pas se contenter d'être de simples morceaux de viande. Après, des cons, on en trouve partout : effectivement, faire usage de son cerveau et être cultivé n'est pas une garantie contre la suffisance de même que des gens simples sans instruction ne seront pas automatiquement de sombres ordures...
- Reine MargotDemi-dieu
je rejoins John, en tant qu'elève je voyais déja la haine dont tu parles (jalousie en fait), et surtout je crois que l'époque tend à le légitimer...
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- RuthvenGuide spirituel
Dwarf a écrit:Ruthven a écrit:Dwarf a écrit:
Unissons-nous pour le salut des bons élèves et des gens qui OSENT avoir une vie intellectuelle!!!
Les élèves moyens, pire les mauvais élèves, ont aussi le droit d'avoir une vie intellectuelle ! Les non scolaires - mes préférés - mais aussi ceux qui ne se sont pas encore rendu compte que la culture était source de plaisir - pour eux, c'est parfois plus difficile. La vie de l'esprit ne doit pas être l'apanage d'une élite. Bon, je le reconnais, je suis un enseignant éternellement optimiste, je crois que tout est toujours possible pour tous... Je déchante seulement au mois de mai.
Ruthven , pourquoi ai-je toujours l'impression que tu me comprends systématiquement de travers...?
J'ADORE les élèves qui ne sont pas scolaires (j'en étais moi-même un) car ils réservent les plus belles surprises - surtout quand ils prennent conscience de leur potentiel. Je ne saurais donc refuser à personne d'avoir une vie intellectuelle (surtout en animant un club de culture générale deux heures par semaine!) : je ne parle pas d'un jugement objectif de "l'intello" type mais des quolibets qu'essuient quotidiennement sous cette appellation les personnes (de tous statuts, de tous profils) qui entreprennent d'utiliser leurs méninges autrement que pour marcher, manger, dormir et consommer. Cela rejoint ENTIEREMENT ce que tu dis!
Je ne comprends pas systématiquement de travers, mais ta rhétorique - comme souvent la rhétorique républicaine - est ambivalente, je ne fais que pointer une compréhension possible de ce que tu écris ("salut des bons élèves"); les républicains, y compris moi-même, versent trop souvent dans l'imprécation et dans la détestation d'une époque qu'ils ne perçoivent qu'au travers de clichés. Au-delà des mots, j'essaie de proposer des percées de réel.
Sur les grandes lignes, bien sûr qu'on est d'accord, mais sur l'intellophobie, je crois que la réalité est beaucoup plus complexe qu'un simple mépris de la vie intellectuelle ; une des Doublecasquette a très bien décrit le phénomène sur le blog d'Abraxas à propos de ses enfants (ce sur quoi on l'a rabrouée par le rappel à une doxa qui voudrait que les ados s'en prennent systématiquement aux bons élèves).
- Reine MargotDemi-dieu
Tu pourrais développer sur ce phénomène? Ou mettre le lien? merci, ça m'intéresse.
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- RuthvenGuide spirituel
marquisedemerteuil a écrit:Tu pourrais développer sur ce phénomène? Ou mettre le lien? merci, ça m'intéresse.
C'est dans les commentaires de la note sur les enseignants et le ps :
http://bonnetdane.midiblogs.com/archive/2009/09/08/les-enseignants-et-le-ps.html
- Reine MargotDemi-dieu
merci!
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- Simone de BeauvoirNiveau 5
Je signe dans cette association !
Et je pense qu'on peut aussi tratier du problème dans notre société en général : dans mon collège, combien de fois ai-je essayé d'offrir à des collègues des places de théâtre (dont je ne pouvais profiter) ou tenté de parlé littérature... sans succès !
En soirée, je finis souvent par m'ennuyer quand les conversations tournent seulement autour des dernières émissions de téléréalité, des matchs de foot ou des grandes marques de mode... je ne dis pas que cela n'est pas intéressant, mais j'ai parfois envie qu'on varie les sujets (puis surtout quand je dis que je ne suis pas au courant ou que je refuse de porter des grandes marques et que je développe sur le capitalisme rampant ou le diktat des apparences... je passe pour une extraterrestre... alors je me tais ). Et dès qu'on parle politique, on se dispute, on dirait que c'est à celui qui parle le plus fort !
Bref, vive la sérénité, la discussion qui en les confrontant fait avancer les idées, l'ouverture d'esprit, la curiosité intellectuelle !
Et je pense qu'on peut aussi tratier du problème dans notre société en général : dans mon collège, combien de fois ai-je essayé d'offrir à des collègues des places de théâtre (dont je ne pouvais profiter) ou tenté de parlé littérature... sans succès !
En soirée, je finis souvent par m'ennuyer quand les conversations tournent seulement autour des dernières émissions de téléréalité, des matchs de foot ou des grandes marques de mode... je ne dis pas que cela n'est pas intéressant, mais j'ai parfois envie qu'on varie les sujets (puis surtout quand je dis que je ne suis pas au courant ou que je refuse de porter des grandes marques et que je développe sur le capitalisme rampant ou le diktat des apparences... je passe pour une extraterrestre... alors je me tais ). Et dès qu'on parle politique, on se dispute, on dirait que c'est à celui qui parle le plus fort !
Bref, vive la sérénité, la discussion qui en les confrontant fait avancer les idées, l'ouverture d'esprit, la curiosité intellectuelle !
- MSFidèle du forum
D'accord avec Andromaque, ce phénomène touche toute la société et les profs ne sont pas épargnés. Il y a deux ans la CPE m'a confié que chaque fois qu'elle allait en salle des profs, ça parlait de la couleur du caca des enfants. Elle a pourtant des enfants mais elle a pensé que même si ces sujets pouvaient être abordés, on pouvait aussi parler d'autre chose. Je sais tout de la vie privée de certaines ( sans l'avoir demandé) mais je ne connais pas le titre du dernier livre lu ou du dernier film vu au ciné.Je ne suis pas une intello pédante mais dès que j'aborde ces sujets, je sais qu'on me considère comme telle.
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Pas de deuxième année d'IUFM!
- DwarfVénérable
Merci Andromaque : très bon résumé! Je passe pour l'emm... de service dans mon bahut car j'OSE demander aux gens de réfléchir un minimum quand je m'adresse à aux. Il est vrai qu'il est tellement plus facile de se raconter les anecdotes de cours sur les perturbateurs de service. Du coup, je n'ai que peu d'interlocuteurs réels, mais de qualité! Et quand ils me parlent, nous sentons les regards peser sur nous... Et après, allez parler d'exigence culturelle aux élèves, effectivement... Sans parler des "cultivés idéologisés" : "je veux bien discuter, mais de certaines sphères seulement". Tu parles d'une ouverture au monde...
D'ailleurs, c'est marrant, le nouveau principal est un homme de culture et quand il est venu ma voir dans ma salle, il a tout de suite été attiré par mon vieil exemplaire de la Pléiade Chateaubriand trônant sur le bureau : aussitôt, discussion d'initiés sur la dernière édition de Rimbaud...
Et lundi, en communiquant un billet aux enseignants, il a orné ce dernier d'une citation de Virgile de circonstance (et dans le texte sans traduction, of course!). Affligeant : seuls deux collègues sont venus me demander de la leur traduire...
D'ailleurs, c'est marrant, le nouveau principal est un homme de culture et quand il est venu ma voir dans ma salle, il a tout de suite été attiré par mon vieil exemplaire de la Pléiade Chateaubriand trônant sur le bureau : aussitôt, discussion d'initiés sur la dernière édition de Rimbaud...
Et lundi, en communiquant un billet aux enseignants, il a orné ce dernier d'une citation de Virgile de circonstance (et dans le texte sans traduction, of course!). Affligeant : seuls deux collègues sont venus me demander de la leur traduire...
- CarabasVénérable
Enfin, Dwarf, c'est parce que les autres n'avaient pas besoin de traduction!Dwarf a écrit:Affligeant : seuls deux collègues sont venus me demander de la leur traduire...
- DwarfVénérable
Ruthven a écrit:
Je ne comprends pas systématiquement de travers, mais ta rhétorique - comme souvent la rhétorique républicaine - est ambivalente, je ne fais que pointer une compréhension possible de ce que tu écris ("salut des bons élèves"); les républicains, y compris moi-même, versent trop souvent dans l'imprécation et dans la détestation d'une époque qu'ils ne perçoivent qu'au travers de clichés. Au-delà des mots, j'essaie de proposer des percées de réel.
Sur les grandes lignes, bien sûr qu'on est d'accord, mais sur l'intellophobie, je crois que la réalité est beaucoup plus complexe qu'un simple mépris de la vie intellectuelle ; une des Doublecasquette a très bien décrit le phénomène sur le blog d'Abraxas à propos de ses enfants (ce sur quoi on l'a rabrouée par le rappel à une doxa qui voudrait que les ados s'en prennent systématiquement aux bons élèves).
Effectivement, autant éviter les ambiguïtés... tu as raison.
Et il est vrai que l'intellophobie n'est souvent en définitive pas tant une haine de la vie intellectuelle et du savoir que, tout bêtement, du travail en lui-même et de ceux qui l'honorent - et profitent de ses effets !
- MSFidèle du forum
Oui, les intellos passent pour des glandeurs.
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Pas de deuxième année d'IUFM!
- DwarfVénérable
C'est une antiphrase, je suppose!MS a écrit:Oui, les intellos passent pour des glandeurs.
- DwarfVénérable
Carabas a écrit:Enfin, Dwarf, c'est parce que les autres n'avaient pas besoin de traduction!Dwarf a écrit:Affligeant : seuls deux collègues sont venus me demander de la leur traduire...
J'ai failli la faire, figure-toi! Si seulement ce pouvait avoir été le cas (bon, mes collègues de lettres ont tous été latinistes et en gardent de beaux restes donc d'accord pour eux, mais quant aux autres...).
- CarabasVénérable
Non, logique.Dwarf a écrit:C'est une antiphrase, je suppose!MS a écrit:Oui, les intellos passent pour des glandeurs.
Quand on lit, on ne "fait" rien.
Cf. la confrontation entre Julien et son père dans Le Rouge et le Noir.
Dans certains milieux, le lecteur = feignasse. On a l'idée qu'il s'isole et ne fait rien.
- MSFidèle du forum
Merci pour l'explication Carabas. Je rajoute un exemple personnel, l'été, je suis dans mon jardin, allongée dans le transat, et je lis, que doivent se dire les voisins? Chouette la vie de prof, deux mois à glander sur le transat. Sauf que cet été, j'ai lu Les Mille et une nuits, et ce n'était pas ne rien faire. Heureusement il y a des gens bien, ma soeur, qui voit le livre, me dit: ah, tu lis ça pour le travail!
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Pas de deuxième année d'IUFM!
- CarabasVénérable
En IUT métiers du livre, j'ai eu un très bon cours de sociologie et de sociologie de la lecture, de la culture, qui expliquait ce genre de choses. Ma prof était excellente.MS a écrit:Merci pour l'explication Carabas. Je rajoute un exemple personnel, l'été, je suis dans mon jardin, allongée dans le transat, et je lis, que doivent se dire les voisins? Chouette la vie de prof, deux mois à glander sur le transat. Sauf que cet été, j'ai lu Les Mille et une nuits, et ce n'était pas ne rien faire. Heureusement il y a des gens bien, ma soeur, qui voit le livre, me dit: ah, tu lis ça pour le travail!
- roxanneOracle
ah oui , il y a deux ans j'avais en 3° , une jeune fille magnifique , déjà très classe et brillantissime , et en plus gentille et très appréciée(et admirée) de ses camarades , garçons et filles ( m^me pas jalouses !).Et je me disais que quand même certains sont mieux partis que d'autres dans la vie .Dwarf a écrit:Melle Shrek a écrit:C'est aussi un de mes jeux préférés: la hooooonte! la prof elle veut me faire passer pour un intellooooooo!sand a écrit:Je m'amuse depuis la rentrée à prouver à un élève particulièrement infect avec ses petits camarades qui ont le malheur d'être de bons élèves, qu'il est tout à fait intelligent, voire intello. Il me hait...
Sinon, je te suis dans ta croisade Dwarf .
1° mesure: obligation d'intégrer dans chaque classe au moins un Adonis et une Déesse avec un physique à tomber et un bagage intellectuel à faire pâlir une huître et leur prouver qu'on peut être intello ET beau! (ben oui, faut mettre fin au mythe de l'intello boutonneux/se à lunettes... en même temps, c'est vrai qu'y en pas mal )
Bah, ça peut déjà être leur prof, non? Sinon, j'ai chaque année un certain nombre de filles qui répondent au profil (côté garçon, en revanche, c'est moins probant).
- doublecasquetteEnchanteur
Ruthven a écrit:Dwarf a écrit:Ruthven a écrit:Dwarf a écrit:
Unissons-nous pour le salut des bons élèves et des gens qui OSENT avoir une vie intellectuelle!!!
Les élèves moyens, pire les mauvais élèves, ont aussi le droit d'avoir une vie intellectuelle ! Les non scolaires - mes préférés - mais aussi ceux qui ne se sont pas encore rendu compte que la culture était source de plaisir - pour eux, c'est parfois plus difficile. La vie de l'esprit ne doit pas être l'apanage d'une élite. Bon, je le reconnais, je suis un enseignant éternellement optimiste, je crois que tout est toujours possible pour tous... Je déchante seulement au mois de mai.
Ruthven , pourquoi ai-je toujours l'impression que tu me comprends systématiquement de travers...?
J'ADORE les élèves qui ne sont pas scolaires (j'en étais moi-même un) car ils réservent les plus belles surprises - surtout quand ils prennent conscience de leur potentiel. Je ne saurais donc refuser à personne d'avoir une vie intellectuelle (surtout en animant un club de culture générale deux heures par semaine!) : je ne parle pas d'un jugement objectif de "l'intello" type mais des quolibets qu'essuient quotidiennement sous cette appellation les personnes (de tous statuts, de tous profils) qui entreprennent d'utiliser leurs méninges autrement que pour marcher, manger, dormir et consommer. Cela rejoint ENTIEREMENT ce que tu dis!
Je ne comprends pas systématiquement de travers, mais ta rhétorique - comme souvent la rhétorique républicaine - est ambivalente, je ne fais que pointer une compréhension possible de ce que tu écris ("salut des bons élèves"); les républicains, y compris moi-même, versent trop souvent dans l'imprécation et dans la détestation d'une époque qu'ils ne perçoivent qu'au travers de clichés. Au-delà des mots, j'essaie de proposer des percées de réel.
Sur les grandes lignes, bien sûr qu'on est d'accord, mais sur l'intellophobie, je crois que la réalité est beaucoup plus complexe qu'un simple mépris de la vie intellectuelle ; une des Doublecasquette a très bien décrit le phénomène sur le blog d'Abraxas à propos de ses enfants (ce sur quoi on l'a rabrouée par le rappel à une doxa qui voudrait que les ados s'en prennent systématiquement aux bons élèves).
Et la Doublecasquette maintient, persiste et signe. Elle maintient également qu'il faut se méfier des majors de promo. Et elle maintient également qu'on peut être intello, dernier de la classe et tabassé.
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