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par e-Wanderer Sam 9 Jan - 10:05
J'ai hésité à poster ce message dans la section politique, car le sujet est forcément politique. Mais il concerne prioritairement l'enseignement supérieur et les faits sont objectifs, donc je poste ici (les modérateurs pourront déplacer, s'ils trouvent que j'ai mal fait).

L'un des gros points de désaccord de la communauté universitaire et des syndicats avec le ministère porte actuellement sur l'avenir du CNU. Les enseignants-chercheurs tiennent énormément à cette instance, qui est un précieux garde-fou contre les dérives du localisme (procédure de qualification, attribution de la PEDR et des CRCT, avancement de grade). Mais ça déplaît en haut lieu. Actuellement, il y a un bras de fer entre la plupart des sections CNU et le ministère, en pleine campagne de qualification : les collègues refusent de siéger tant que les menaces sur cette instance nationale ne seront pas levées, ce qui est évidemment très risqué pour les gens qui viennent de soutenir une thèse ou une HDR.

Pour les seconds, le ministère vient de trancher, d'une manière autoritaire qui ressemble fort à l'attitude de Blanquer au moment où certains collègues prévoyaient une rétention de 48h des notes de bac (la belle affaire !) : on était sans scrupule passé au-dessus de l'avis des jurys de bac, piochant dans les dossiers scolaires pour trouver une note (même à des lycéens qui n'avaient pas composé !), en créant une inégalité de traitement entre les candidats absolument stupéfiante.

Dans le même esprit, je viens de recevoir un message d'une collègue qui vient de soutenir son HDR : le ministère tente un véritable coup de force :

DGRH A a écrit:Mesdames et messieurs les candidats à la qualification aux fonctions de professeur des universités,


La loi n° 2020-1674 du 24 décembre 2020 de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 et portant diverses dispositions relatives à la recherche et à l'enseignement supérieur parue dans le JORF n°0312 du 26 décembre 2020 prévoit dans son article 5 que pour le recrutement de professeur des universités, la qualification par l'instance nationale n'est pas requise lorsque le candidat est maître de conférences titulaire.

Votre statut de maître de conférences titulaire vous dispense d’une inscription sur la liste de qualification aux fonctions de professeur des universités et nous allons en conséquence modifier l’état de votre dossier de candidature déposé dans Galaxie.

Vous pourrez continuer à accéder aux pièces constitutives de votre dossier qui peuvent vous être utiles dans la perspective d’une candidature sur un poste de professeur des universités.

Si vous n’êtes pas maître de conférences titulaire relevant d’un établissement d’enseignement supérieur relevant du ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation ou si vous appartenez à un autre corps et êtes détaché dans le corps des maîtres de conférences, je vous demanderais de bien vouloir me prévenir par retour de mail.

Nous restons à votre disposition pour tout éclairage nécessaire dont vous auriez besoin en ce qui vous concerne sur la suppression de la qualification dans le processus de recrutement.

Adresse : reforme-qualification@education.gouv.fr (adresse active à partir de lundi…)



Service des personnels enseignants de l'enseignement supérieur et de la recherche (DGRH A)

NB : dans l’éventualité où vous recevriez ultérieurement un message vous annonçant la désignation de vos rapporteurs, veuillez ne pas en tenir compte.
Le "nota bene" est particulièrement savoureux, et montre à quel point ce gouvernement navigue à vue : on tente le coup de force, mais si les élus du CNU plient, on revient au contexte antérieur.

Et après, ces gens-là viendront dire devant les micros qu'ils sont dans le dialogue permanent avec la communauté universitaire, dans la concertation et blablabla. Et les journalistes goberont. L'avenir du CNU 122941311

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par joebar69 Sam 9 Jan - 10:29
@e-Wanderer : Nos chers ministres ont beau critiqué "l'ultra-gauche" au sein de l'université, il et elle appliquent des méthodes dignes des plus belles heures de l'URSS.
Dépité, je suis !
Czar
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par Czar Sam 9 Jan - 14:51
Par curiosité, une structure de type CNU, est-ce un particularisme français? Cela existe-il dans d'autres pays?
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par e-Wanderer Sam 9 Jan - 17:47
Oui, c'est un particularisme français, auxquels beaucoup d'universitaires sont attachés.

– 1) c'est une instance à peu près démocratique (les 2/3 des membres sont élus, le dernier tiers est nommé par le ministère).
– 2) le CNU permet de corriger des aberrations locales : par exemple, un enseignant-chercheur dont la carrière serait bloquée pour cause de conflits locaux, mais dont le dossier de recherche serait de grande qualité, peut obtenir une promotion par le CNU (ou une PEDR, ou un CRCT), sa fac est obligée d'accepter.
– 3) Au niveau MCF, la qualification est un processus nécessaire, qui évite aux universités qui ouvrent un poste d'être submergées par les dossiers de candidature : j'ai déjà vu 110 dossiers de candidature lors d'un COS, j'imagine mal l'avalanche de dossiers sans ce filtre préalable (dans ma section CNU, "langue et littérature françaises", 50% des dossiers sont rejetés : souvent des demandes de qualification qui relèvent plutôt d'autres sections – littérature comparée, didactique, sciences du langage essentiellement – ou des dossiers anciens en demande de requalification mais dont l'engagement en direction de la recherche a faibli, et dans quelques rares cas, pour corriger un diplôme délivré de façon trop manifestement complaisante).

D'autre part, le recrutement des universitaires français, faute de moyens, se déroule beaucoup trop rapidement : dans la plupart des universités étrangères, l'impétrant passe devant un comité de sélection, mais s'entretient aussi avec l'équipe pédagogique au complet, avec le labo de recherche au complet, rencontre les étudiants et leur propose un cours public etc. Le processus prend généralement 2 ou 3 jours : rien à voir avec nos entretiens bâclés où tout est plié en deux demi-journées : une pour l'examen des dossiers, une pour l'audition de tous les candidats. Chez nous, le CNU est un premier filtre au moment de la qualification, mais aussi une instance de recours en cas de magouilles ou de conflits d'intérêt lors du recrutement. C'est assez précieux – surtout depuis la réforme Pécresse qui a donné au CAC de l'établissement et même, en dernier recours, au seul président d'université le droit de bouleverser le classement établi par le COS.

Surtout, le CNU est une instance NATIONALE. C'est évidemment contraire à l'idéologie libérale, qui souhaiterait une plus grande différenciation des statuts (un peu comme dans certaines facs allemandes où les PR touchent un meilleur salaire en fonction de leurs "résultats") et une gestion purement locale des carrières. Avec comme ligne de mire la disparition programmée des MCF (en tout cas pour les nouveaux entrants) : pas de façon franche, mais un peu comme lorsqu'on a créé les PRAG : on appauvrit les universités, et ensuite on leur donne le choix : soit de prendre des MCF au plein tarif, soit des PRAG qui ne font pas de recherche mais font plus d'heures et coûtent moins cher, soit des chercheurs en contrat court, qu'on puisse virer sans ménagement à la fin de leur CDD ou à la fin du projet pour lequel ils ont été recrutés (d'où une prise de risque financière bien moindre pour l'établissement). Ce genre de système fonctionne dans des pays comme l'Allemagne ou la Suisse, lorsque les contrats courts sont renouvelés sans trop de difficultés, lorsque les salaires suivent et que les banques acceptent sans trop rechigner d'accorder des prêts logement etc. Mais si on met ça en place à l'économie, comme en Italie, c'est absolument catastrophique. Dans ce contexte, le CNU, attaché à une gestion nationale des carrières, est un caillou qui coince la machine libérale.

C'est un peu la même problématique que les concours nationaux dans le secondaire (qui sont aussi une spécificité française) : s'ils disparaissent, les professeurs devront aller se vendre auprès des rectorats et des établissements, une fois leur master en poche, et négocier ce qu'on voudra bien leur donner. Ce n'est pas un fantasme : un projet de loi avait été déposé en ce sens il y a quelques années, et heureusement retoqué par l'Assemblée nationale.


Dernière édition par e-Wanderer le Sam 9 Jan - 18:44, édité 1 fois

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par Lefteris Sam 9 Jan - 18:15
Le nouveau slogan, après "un seul corps de la maternelle à l'université" : "On casse tout de la maternelle à l'université". Que vont-ils laisser debout ?

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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par Ascagne Lun 11 Jan - 16:04
@e-Wanderer : Je connais des libéraux qui critiquent la politique de Macron pour l'ESR. Il me semble que celle-ci peut difficilement aboutir à autre chose qu'un canard boiteux pour l'université - je veux dire, encore plus boiteux que la situation actuelle. Encore, si le discours était franc et relayait la réalité... mais il ne l'est pas, comme dans le cas de l'EN - caractéristique partagée avec le quinquennat précédent, et d'autres... À part si on considère des discours vraiment idéologiques - comme un tel qui soutenait le pur darwinisme de la recherche (alors qu'il me semble que le système français tire sa force d'un processus opposé - en tout cas, ça me semble vrai dans certains domaines moins considérés comme la recherche en SHS, lettres et arts).
Certains de nos particularismes ne fonctionnent pas parfaitement et sont réformables, mais ils présentent aussi des intérêts et sont présents parce que nous voulons actualiser nos idéaux. Ils sont plutôt mis à mal depuis qu'on a fait du classement de Shangaï une sorte de divinité et depuis qu'on considère certains modèles étrangers de façon assez fantasmée, en voulant les imiter, quoique de façon partielle.
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par RogerMartin Lun 11 Jan - 16:44
e-Wanderer a écrit:Oui, c'est un particularisme français, auxquels beaucoup d'universitaires sont attachés.

– 1) c'est une instance à peu près démocratique (les 2/3 des membres sont élus, le dernier tiers est nommé par le ministère).
– 2) le CNU permet de corriger des aberrations locales : par exemple, un enseignant-chercheur dont la carrière serait bloquée pour cause de conflits locaux, mais dont le dossier de recherche serait de grande qualité, peut obtenir une promotion par le CNU (ou une PEDR, ou un CRCT), sa fac est obligée d'accepter.
– 3) Au niveau MCF, la qualification est un processus nécessaire, qui évite aux universités qui ouvrent un poste d'être submergées par les dossiers de candidature : j'ai déjà vu 110 dossiers de candidature lors d'un COS, j'imagine mal l'avalanche de dossiers sans ce filtre préalable (dans ma section CNU, "langue et littérature françaises", 50% des dossiers sont rejetés : souvent des demandes de qualification qui relèvent plutôt d'autres sections – littérature comparée, didactique, sciences du langage essentiellement – ou des dossiers anciens en demande de requalification mais dont l'engagement en direction de la recherche a faibli, et dans quelques rares cas, pour corriger un diplôme délivré de façon trop manifestement complaisante).

D'autre part, le recrutement des universitaires français, faute de moyens, se déroule beaucoup trop rapidement : dans la plupart des universités étrangères, l'impétrant passe devant un comité de sélection, mais s'entretient aussi avec l'équipe pédagogique au complet, avec le labo de recherche au complet, rencontre les étudiants et leur propose un cours public etc. Le processus prend généralement 2 ou 3 jours : rien à voir avec nos entretiens bâclés où tout est plié en deux demi-journées : une pour l'examen des dossiers, une pour l'audition de tous les candidats. Chez nous, le CNU est un premier filtre au moment de la qualification, mais aussi une instance de recours en cas de magouilles ou de conflits d'intérêt lors du recrutement. C'est assez précieux – surtout depuis la réforme Pécresse qui a donné au CAC de l'établissement et même, en dernier recours, au seul président d'université le droit de bouleverser le classement établi par le COS.

Surtout, le CNU est une instance NATIONALE. C'est évidemment contraire à l'idéologie libérale, qui souhaiterait une plus grande différenciation des statuts (un peu comme dans certaines facs allemandes où les PR touchent un meilleur salaire en fonction de leurs "résultats") et une gestion purement locale des carrières. Avec comme ligne de mire la disparition programmée des MCF (en tout cas pour les nouveaux entrants) : pas de façon franche, mais un peu comme lorsqu'on a créé les PRAG : on appauvrit les universités, et ensuite on leur donne le choix : soit de prendre des MCF au plein tarif, soit des PRAG qui ne font pas de recherche mais font plus d'heures et coûtent moins cher, soit des chercheurs en contrat court, qu'on puisse virer sans ménagement à la fin de leur CDD ou à la fin du projet pour lequel ils ont été recrutés (d'où une prise de risque financière bien moindre pour l'établissement). Ce genre de système fonctionne dans des pays comme l'Allemagne ou la Suisse, lorsque les contrats courts sont renouvelés sans trop de difficultés, lorsque les salaires suivent et que les banques acceptent sans trop rechigner d'accorder des prêts logement etc. Mais si on met ça en place à l'économie, comme en Italie, c'est absolument catastrophique. Dans ce contexte, le CNU, attaché à une gestion nationale des carrières, est un caillou qui coince la machine libérale.

C'est un peu la même problématique que les concours nationaux dans le secondaire (qui sont aussi une spécificité française) : s'ils disparaissent, les professeurs devront aller se vendre auprès des rectorats et des établissements, une fois leur master en poche, et négocier ce qu'on voudra bien leur donner. Ce n'est pas un fantasme : un projet de loi avait été déposé en ce sens il y a quelques années, et heureusement retoqué par l'Assemblée nationale.
Ce n'est hélas plus le cas partout :  dans ma fac, la PEDR est désormais accordée localement, d'ailleurs elle a été supprimée et remplacée par une sorte de prime rechercho-pédagogique, avec des critères d'attribution un peu flous. Il nous est impossible de déposer un dossier de candidature sur Galaxie.

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par Choubidouh Lun 11 Jan - 18:37
Et bien moi, je serais bien content de la disparition du CNU.
Dans ma section, un dossier très moyen mainstream est qualifié alors qu'une thèse de très bonne qualité un peu disruptive en terme de definition de la matière ou d'angle d'approche pourra être recalée. Même chose pour les PU. Je préfère encore le localisme.

Je trouve ça fou qu'un doctorat ne suffise pas à candidater aux fonctions de MCF. Cela enlève toute valeur au diplôme, puisque même l'université, de fait, n'en reconnaît pas la valeur.

Si le problème est la thèse de complaisance, peut être faut-il simplement revoir les règles encadrant la composition des jury...
Ascagne
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par Ascagne Lun 11 Jan - 18:48
@Choubidouh : Il y a quand même plus de choix dans l'absolu que l'alternative entre la suppression totale du CNU et le statu quo, mais comme tu l'écris toi-même, on peut aussi réformer d'autres aspects.
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par trompettemarine Lun 11 Jan - 18:57
Pardon pour mon ignorance, que signifie PRDR ?
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par LaMaisonQuiRendFou Lun 11 Jan - 19:03
Choubidouh a écrit:Et bien moi, je serais bien content de la disparition du CNU.
Dans ma section, un dossier très moyen  mainstream est qualifié alors qu'une thèse de très bonne qualité un peu disruptive en terme de definition de la matière ou d'angle d'approche pourra être recalée. Même chose pour les PU. Je préfère encore le localisme.

Je trouve ça fou qu'un doctorat ne suffise pas à candidater aux fonctions de MCF. Cela enlève toute valeur au diplôme, puisque même l'université, de fait, n'en reconnaît pas la valeur.

Si le problème est la thèse de complaisance, peut être faut-il simplement revoir les règles encadrant la composition des jury...

Section 5 ou 6 ? Parce que pour ta matière tu as noté "économie-gestion".

Le localisme, du fait du fonctionnement actuel des universités (et je ne crois pas à un coup de baguette magique qui viendrait tout arranger), c'est la porte ouverte à l'embauche des "créatures" de tel ou tel PR, sans qu'il y ait nécessairement de contrepoids pour limiter les dérives. S'il y avait des postes à foison, ce ne serait pas très grave mais on sait bien que ce n'est pas le cas.

Il y a des doctorats au rabais. Je me rappelle d'avoir assisté à une soutenance de thèse en sciences de gestion où le doctorant était objectivement nul (c'était d'ailleurs l'avis d'un collègue HDR pourtant plutôt bonne pâte). Une autre fois, après une pré-soutenance catastrophique (la forme comme le fond), le PR qui "encadrait" la doctorante m'avait dit "c'est pas grave une thèse moyenne sera bien suffisante pour avoir un poste dans son pays", en l'occurrence un pays pas trop regardant sur la qualité du doctorat en termes de recherche mais qui voyait avant tout "doctorat français". Bon bah il avait raison... Faut tjr écouter les vieux PR... Niveau qualité du diplôme on repassera...
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par e-Wanderer Lun 11 Jan - 21:12
PEDR, c'est Prime d'encadrement doctoral et de recherche.

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par e-Wanderer Lun 11 Jan - 21:30
Choubidouh a écrit:Et bien moi, je serais bien content de la disparition du CNU.
Dans ma section, un dossier très moyen  mainstream est qualifié alors qu'une thèse de très bonne qualité un peu disruptive en terme de definition de la matière ou d'angle d'approche pourra être recalée. Même chose pour les PU. Je préfère encore le localisme.

Je trouve ça fou qu'un doctorat ne suffise pas à candidater aux fonctions de MCF. Cela enlève toute valeur au diplôme, puisque même l'université, de fait, n'en reconnaît pas la valeur.

Si le problème est la thèse de complaisance, peut être faut-il simplement revoir les règles encadrant la composition des jury...
C'est plus compliqué que cela… Par exemple, il m'est arrivé de siéger (deux fois) dans un jury où il fallait évaluer une thèse objectivement médiocre, et nous le savions à l'avance. Sauf que l'un des thésards était égyptien, l'autre yéménite, et tous deux allaient repartir enseigner le français dans leur pays, où on a bien besoin de relais pour entretenr/développer la francophonie : c'est un enjeu géopolitique qui dépasse largement les préoccupations du chercheur dans sa tour d'ivoire. Alors on délivre le diplôme pour que la personne, qui parle parfaitement bien le français, puisse trouver un poste dans son pays (c'est ça ou personne d'autre), mais en établissant les rapports de façon à ce qu'elle ne soit pas qualifiée pour une candidature en France. Quand on voit par exemple le nombre de thèses qui sont soutenues chaque année en littérature francophone, on comprend que ces enjeux sont loin d'être anecdotiques.

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par Mathador Lun 11 Jan - 21:31
Choubidouh a écrit:Je trouve ça fou qu'un doctorat ne suffise pas à candidater aux fonctions de MCF. Cela enlève toute valeur au diplôme, puisque même l'université, de fait, n'en reconnaît pas la valeur.
D'un autre côté, un master ne suffit pas non plus à candidater à un poste en CPGE: il y a une étape nationale en plus, qui est le concours de l'agrégation.
Il ne me paraît donc pas aberrant qu'il y ait de même une partie nationale dans le recrutement des MCF (qui constituent un corps national à statut national, comme celui des agrégés), qui est déjà assez réduite par rapport à ce qui se passe dans les autres corps nationaux de la fonction publique.

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Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
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par RogerMartin Lun 11 Jan - 22:00
trompettemarine a écrit:Pardon pour mon ignorance, que signifie PRDR ?
La PEDR c'est la prime d'encadrement doctoral et de recherche. Il faut encadrer des thésards pour y prétendre (donc un MCF HDR peut la demander), et elle n'est pas systématique. (Et donc, elle n'existe plus dans ma fac sous cette forme Wink )

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Michel
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par Michel Lun 11 Jan - 22:27
Bonsoir,
Sur l’utilité du CNU, je crois que c’est une bonne institution (je n’en suis pas membre, mais je suis passé dans leur évaluation), je la crois intègre.
Après, depuis quelques années, personnellement je m’interroge sur ce système Français ; On nous « rabâche » que le système Anglo-Saxon est bien meilleur car ils sont premiers dans toutes les évaluations, les universités Françaises sont déclassées !!
Et ils n’ont pas notre système de qualification nationale.
On nous dit que la qualification nationale française est un rempart contre le localisme ? J’ai siégé dans plusieurs comités de sélection mais je n’ai jamais vu de pression pour un candidat local. Je suis peut-être un naïf (mais un universitaire doit rester un naïf ?) ? Le localisme, j’ai l’impression que c'est une légende ?
Doit-on rester attaché à un système National ?
Doit-on accepter un système différent où les universités décident de recruter en dehors du CNU, je m’interroge ?
Les universités d’excellences étrangères qui nous font rêver n’ont pas notre système de recrutement, elles ne sont pas gênées par cela, et elles continuent à progresser ….
Bien à vous.
LaMaisonQuiRendFou
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par LaMaisonQuiRendFou Mar 12 Jan - 10:31
Michel a écrit:
Les universités d’excellences étrangères qui nous font rêver n’ont pas notre système de recrutement, elles ne sont pas gênées par cela, et elles continuent à progresser ….
Bien à vous.

Oui toutes nos universités doivent être d'excellence, y compris l'Université Romorantin IV. Il faut lire Vincent de Gaulejac qui montre bien l'absurdité qu'il y a à demander à tout le monde et tout le temps d'être excellent. Si tout le monde est excellent, plus personne ne l'est.

Au États-Unis, il n'y a pas que Harvard, il y aussi l'Université d'Etat de l'Arkansas. Il n'y a pas que le recrutement de différent, il y a aussi les droits d'inscription.

On ne peut pas prendre le bout d'un modèle très différent, en laissant de côté tout le reste.

Le CNU remplit finalement une mission de certification externe de la qualité des candidats. Cela n'a rien d'extraordinaire et cela pourrait effectivement être fait autrement, si on mettait en place les garde-fous nécessaires pour éviter le localisme.

C'est comme l'agrégation du supérieur, supprimée et remplacée par rien. On prive de jeunes MCF de toute évolution rapide. Les "pas bons", les "créatures" de certains PR étaient bien contents de cette évolution (aucune chance pour eux d'avoir ce concours). Par ailleurs, j'ai pleinement conscience des limites de ce concours (particularisme français pour les sections 1 à 6), et de la nécessité d'avoir plusieurs voies de recrutement. Mais en sciences de gestion, l'agrégation suscitait peu de critiques.
Ascagne
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par Ascagne Mar 12 Jan - 10:31
Michel a écrit:On nous « rabâche » que le système Anglo-Saxon est bien meilleur car ils sont premiers dans toutes les évaluations, les universités Françaises sont déclassées !!
On nous rabâche surtout des comparaisons d'institutions hyper dissemblables, aux réalités de budget, de donation, d'endowment, de richesse, de sélectivité à l'entrée (ou non) extrêmement diverses, qui en oubliant que l'université, ce n'est pas que la recherche, et que la recherche, ce n'est pas seulement l'attribution des prix les plus prestigieux ; qui en oubliant qu'il n'y a pas que les sciences dures ou les mathématiques qui existent, etc.
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par trompettemarine Mar 12 Jan - 10:35
e-Wanderer a écrit:PEDR, c'est Prime d'encadrement doctoral et de recherche.
Merci !
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